Le Ginkgo biloba non associé (Tanakan° ou autre) a longtemps été autorisé en France dans diverses situations : troubles cognitifs chez les patients âgés, troubles auditifs et visuels, syndromes de Raynaud, etc. Il n'a pas d'efficacité démontrée au-delà d'un effet placebo, mais il expose à des réactions d'hypersensibilité, à des troubles digestifs et à des hémorragies.
Après réévaluation des données d'efficacité et de pharmacovigilance en 2011 et en 2012, la Commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'Agence française des médicaments (ANSM) avait conclu à une balance bénéfices-risques défavorable des médicaments à base de Ginkgo biloba dans toutes les indications, ainsi que dans une "nouvelle" indication proposée par certaines firmes : les « troubles cognitifs du sujet âgé » en remplacement du « déficit pathologique cognitif et neurosensoriel chronique du sujet âgé ». La Commission d'AMM avait pointé les insuffisances méthodologiques de l'étude fournie à l'appui de cette proposition.
Allant à l'encontre de deux avis défavorables de la Commission d'AMM en place en 2011 et 2012, l'ANSM a maintenu les AMM des médicaments à base de Ginkgo biloba dans la "nouvelle" indication. L'ANSM, interrogée à deux reprises par Prescrire, n'en a pas fourni les raisons.
Quand la balance bénéfices-risques défavorable d'un médicament est établie, alors un retrait du marché s'impose pour protéger les patients.
En pratique, mieux vaut écarter des soins le Ginkgo biloba qui expose à certains effets indésirables sans faire mieux qu'un placebo.
©Prescrire 1er mars 2014
"Ginkgo biloba. Balance bénéfices-risques jugée défavorable" Rev Prescrire 2014 34 (365) : 181. (pdf, réservé aux abonnés)