Au-delà d'un certain seuil d'irradiation, les effets nocifs des rayonnements ionisants sont constants, tels que brûlures, nausées, aplasies (qui entraînent une baisse de production des cellules sanguines). Leur gravité augmente avec la dose d'exposition. Les effets nocifs à long terme (cancers et anomalies génétiques) n'ont pas de seuil connu d'apparition.
À l'échelon mondial, les expositions d'origine médicale représentent 98 % de la dose d'irradiation liée aux expositions d'origine humaine. En France, la dose moyenne d'irradiation par habitant délivrée par les examens radiologiques à visée diagnostique a augmenté entre 2002 et 2007 de plus de 50 %. Cette augmentation est liée à un recours plus fréquent aux scanners et à la médecine nucléaire à visée diagnostique.
Pour réduire le plus possible la dose d'irradiation, la prescription d'un examen utilisant des rayonnements ionisants doit prendre en compte la balance bénéfices-risques de l'examen et de la technique choisie. Ceci incite les professionnels de santé à réfléchir, avec les patients, avant toute prescription d'un examen d'imagerie, à son utilité, à ses risques, et au choix de la technique la plus appropriée (par exemple l'IRM n'entraine pas d'irradiation, contrairement au scanner).
Les pouvoirs publics ont la responsabilité de surveiller l'exposition aux rayonnements ionisants de la population et ses bénéfices de santé publique. Le principe d'optimisation implique notamment le contrôle et la maintenance des équipements, l'évaluation des doses délivrées au patient, la fixation de niveaux de référence pour les doses délivrées par les examens diagnostiques.
©Prescrire 1er mars 2014
"Maîtriser et surveiller l'irradiation liée à l'imagerie médicale" Rev Prescrire 2014 ; 34 (365) : 220-223. (pdf, réservé aux abonnés)