Pour la plupart des femmes migraineuses, les crises de migraine sont moins fréquentes au cours de la grossesse. Les crises n'ont pas d'effet défavorable connu sur l'issue de la grossesse. Le maintien d'un traitement médicamenteux préventif est à remettre en question et souvent à interrompre.
Certains médicaments sont dangereux pendant la grossesse et sont à écarter :
anti-inflammatoires non stéroïdiens, dérivés de l'ergot de seigle, acide valproïque, topiramate, flunarizine.
Pendant la grossesse, le traitement de la crise de migraine repose d'abord sur des moyens non médicamenteux : repos au lit dans une atmosphère sombre et silencieuse, sommeil de quelques heures. Quand les symptômes motivent un traitement médicamenteux, le paracétamol est l'antalgique de premier choix tout au long de la grossesse. La codéine a une efficacité incertaine et expose notamment à des nausées. Elle est justifiée en cas d'efficacité insuffisante du paracétamol.
En début de grossesse quand les crises sont fréquentes ou gênantes, et quand les mesures non médicamenteuses ne permettent pas de prévenir les crises de migraine, le propranolol est un médicament de choix. L'amitriptyline est une alternative. En raison de leurs risques d'effets indésirables, il est préférable d'interrompre ces deux médicaments préventifs à l'approche de l'accouchement.
L'utilisation ponctuelle et exceptionnelle d'aspirine en début de grossesse, voire de sumatriptan, est envisageable quand aucune autre option antalgique ne permet de soulager une douleur migraineuse sévère, en informant les femmes des incertitudes et des dangers de prises répétées.
Pour soulager des nausées-vomissements, quand un médicament est jugé souhaitable, le premier choix est la doxylamine.
©Prescrire 1er mai 2014
"Patientes enceintes migraineuses. Femmes enceintes et médicaments utilisés dans les migraines" Rev Prescrire 2014 ; 34 (367) : 356-365. (pdf, réservé aux abonnés)