Le paludisme (dénommé autrefois malaria) est une maladie causée par un parasite (Plasmodium) transmis par la piqûre d'un anophèle (espèce de moustique). Il sévit dans certaines régions chaudes et humides et se manifeste par des accès de fièvre intermittents.
Le paludisme à Plasmodium falciparum est parfois très grave. Les formes graves sont mortelles dans environ 20 % des cas, notamment chez les jeunes enfants, migrants, voyageurs, voire encore plus souvent chez les femmes enceintes. Des séquelles neurologiques sont observées chez plus de 2 % des survivants. En France, environ 100 à 200 cas de paludisme grave, avec 10 à 20 morts, sont rapportés chaque année.
Deux vastes essais cliniques comparatifs randomisés chez plusieurs milliers d’adultes et d’enfants en Asie et en Afrique ont montré que l'artésunate (Malacef°) diminue la mortalité par rapport à la quinine injectable, qui était le traitement de référence jusqu'alors. Ces résultats ont été confirmés chez des patients traités aux États-Unis d'Amérique et en Europe, notamment en France.
Comparé au risque mortel du paludisme grave, le profil d’effets indésirables de l’artésunate est acceptable : troubles digestifs, cutanés et neurologiques ainsi que des perturbations biologiques sanguines et des allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme.
La balance bénéfices-risques de l’artésunate est meilleure que celle de la quinine car il diminue davantage la mortalité, son profil d’effets indésirables est plus favorable et son emploi plus commode (administré par voie intraveineuse en quelques minutes au lieu d'une perfusion de 4 heures).
L’artésunate est en 2014 le traitement de référence des paludismes graves.
©Prescrire 1er juillet 2014
"Artésunate (Malacef°). Traitement intraveineux de référence des accès de paludisme" Rev Prescrire 2014 ; 34 (369) : 497-498. (pdf, réservé aux abonnés)