Les expériences des patients permettent des retours d'information utiles pour tous. En plus d'aider les patients à se sentir moins seuls, leurs témoignages sont utiles aussi pour les soignants soucieux de mieux comprendre et de mieux prendre en considération le vécu des patients.
La notification des effets indésirables des médicaments par les patients est un exemple de retour d'expérience qui renforce la sécurité des soins. Ces notifications, auprès des soignants ou directement au centre régional de pharmacovigilance, sont des sources d'informations complémentaires pour améliorer la connaissance des médicaments. L'expérience montre que les notifications des patients présentent un fort lien de causalité et contiennent autant d'information que des notifications des professionnels de santé.
Une étude canadienne a montré que les familles d'enfants hospitalisés dans un service de pédiatrie contribuaient à identifier et éviter un grand nombre d'erreurs liées aux soins : interroger et écouter l'entourage des patients renforce la sécurité des soins.
De même, un moyen pour améliorer la qualité des soins et limiter les risques d'effets indésirables est de réévaluer régulièrement l'intérêt des traitements. Cela conduit parfois à "déprescrire", c'est-à-dire à arrêter la prescription d'un traitement inutile ou inutilement dangereux. D'après une étude réalisée par de jeunes médecins généralistes participant aux Rencontres Prescrire, la majorité des patients interrogés se sont déclarés favorables à l'idée de déprescription, parfois avec des réticences. Ils ont souhaité que la déprescription soit un projet commun entre le médecin et le patient. Que des alternatives non-médicamenteuses soient proposées à la place du médicament déprescrit. Que les patients soient encouragés et accompagnés par leur médecin traitant, en impliquant tous les professionnels de santé.
©Prescrire 1er août 2014
"(É)changer" Rev Prescrire 2014 ; 34 (370) : 561. (pdf, accès libre)