Certains médicaments agonistes dopaminergiques, tels que la bromocriptine, ont été proposés pour freiner la montée de lait. Cependant, ils exposent à des effets indésirables graves, parfois dès les premières doses : hypertension, infarctus, accidents vasculaires cérébraux, hallucinations, convulsions. Pour cette raison, aux États-Unis d'Amérique, par exemple, aucun agoniste dopaminergique n'est autorisé contre la montée de lait.
Une équipe de Toulouse a réalisé une étude auprès de 61 femmes hospitalisées en suite de couches et ne désirant pas allaiter leur enfant à la naissance. Elles ont été informées soit par des sages-femmes, soit par une note d’information expliquant à la fois les bénéfices et les risques de la bromocriptine, et renseignant sur les alternatives autres que ce type de médicament pour soulager les douleurs et l'inconfort liés à la montée de lait.
Finalement, seulement 11 % des femmes ont décidé d'utiliser la bromocriptine. Presque toutes les femmes ont pris un traitement antalgique au cours de la montée de lait.
La plupart des patientes (87 %) ont été satisfaites de la prise en charge de la montée de lait. Les raisons évoquées par les patientes désirant la bromocriptine ont été une prise lors de grossesses précédentes ou les conseils de leur médecin traitant.
Cette étude montre que fournir une information équilibrée aux patientes, expliquant les risques et les bénéficies de la bromocriptine dans les montées de lait, permet aux femmes d'éviter volontairement d'être exposées aux effets indésirables de la bromocriptine, avec une satisfaction importante des femmes de cette prise en charge.
©Prescrire 1er septembre 2014
"Choisir de ne pas prendre de bromocriptine" Rev Prescrire 2014 ; 34 (371) : 667. (pdf, réservé aux abonnés)