Le nimésulide est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) oral déremboursé en 2011 en France du fait de son hépatotoxicité. Cette radiation, effective fin 2011, a mis des patients à l'abri du nimésulide, qui a enfin cessé d'être vendu en France en 2013.
Par quels médicaments le nimésulide a-t-il été remplacé ? L'Institut des données de santé a autorisé Prescrire à étudier l'exposition des patients au nimésulide et son évolution à partir de l'"échantillon généraliste de bénéficiaires" de l'assurance maladie. Cet échantillon est construit et actualisé par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés pour représenter, à l'échelle 1 pour 97, la population couverte par l'assurance maladie obligatoire en France. Les données de cet échantillon respectent l'anonymat des patients et des prescripteurs.
Prescrire a examiné cet échantillon pour savoir à quels AINS oraux remboursés ont été exposés en 2012 les patients qui avaient reçu en 2010 du nimésulide comme seul AINS.
En 2012, les AINS de premier choix (ibuprofène, naproxène) ont représenté environ 30 % des dispensations d'AINS oraux remboursés à ces patients, versus environ 35 % pour d'autres AINS à écarter des soins en raison d'effets indésirables graves plus fréquents : diclofénac, acéclofénac, piroxicam et coxibs.
En somme, le déremboursement du nimésulide a été l'occasion d'une amélioration seulement partielle des pratiques.
Si les autorités avaient complété leurs mesures restrictives en désignant précisément des solutions meilleures que le nimésulide, incitant ainsi à une large amélioration des pratiques, elles auraient mieux rendu service aux patients.
©Prescrire 1er décembre 2014
"Remplacement du nimésulide : un constat ambivalent" Rev Prescrire 2014 ; 34 (374) : 944-946. (pdf, réservé aux abonnés)