Les sondes nasogastriques sont des tubes souples, dont une extrémité est introduite par une narine et poussée jusque dans l'estomac. Elles sont utilisées pour les lavages et les aspirations de l'estomac ou pour administrer de la nourriture ou des médicaments.
Environ 2 % des sondes nasogastriques sont posées par erreur dans les voies respiratoires basses. Les conséquences sont graves, voire mortelles. Elles exposent notamment au risque d'administration de liquide dans les poumons, de perforation pulmonaire, etc.
Un mauvais positionnement ne s'accompagne pas toujours de signes évocateurs. Parfois, apparaissent certains signes, tels que agitation, douleur, gêne respiratoire, toux. Plusieurs facteurs d'erreurs ont été identifiés : facteurs liés au patient (âge supérieur à 70 ans ou très jeune âge, état mental altéré ou niveau de conscience faible, troubles de la déglutition, etc.) ; type de sonde utilisée ; pratiques à risque (inexpérience, techniques non appropriées, précipitation, sous-estimation du risque, etc.).
La radiographie thoracique et abdominale est la méthode de référence pour contrôler le positionnement de la sonde. L'étude du liquide gastrique (mesure de son acidité) est la méthode la plus performante pour le contrôle immédiat de la pose de la sonde au lit du patient, mais elle a des limites. Des contrôles défectueux (absence de contrôle, non-respect des consignes de contrôle, méthode inappropriée de contrôle, erreurs d'interprétation de radiographie) exposent à un danger mortel. Certaines méthodes de détection sont dépassées, inefficaces et à abandonner.
Reconnaître les erreurs de pose, les analyser et les notifier permettent d'aider à améliorer les pratiques de pose de ces sondes.
©Prescrire 1er mars 2015
"Sondes nasogastriques : éviter les voies respiratoires basses" Rev Prescrire 2015 ; 35 (377) : 191-194. (pdf, réservé aux abonnés)
