En France, environ 1,7 million de personnes sont atteintes d'une déficience visuelle, dont 200 000 aveugles ou malvoyants profonds et 930 000 avec une incapacité sévère en vision de loin et/ou de près. Parmi ces personnes, certaines se sentent rejetées par le monde qui les entoure, y compris par les soignants.
Une étude consacrée au rapport à la santé des personnes déficientes visuelles a été réalisée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
Une déficience visuelle dès la naissance ou survenue dans la petite enfance semble avoir moins d'impact sur la santé perçue par les personnes concernées qu'une déficience visuelle survenue plus tard, qui peut altérer l'état général et entrainer des souffrances psychologiques.
Des améliorations ont été suggérées par les personnes malvoyantes interrogées pour que les soignants aient une approche adaptée à leur handicap : connaître les répercussions pratiques, au quotidien, des différentes atteintes de la vision ; se former pour adapter leur comportement aux besoins d'information, de prévention, de soins ; privilégier le dialogue avec la personne malvoyante (et pas seulement avec l'accompagnant) ; mettre en mots ce qui ne peut être vu, en trouvant un juste milieu entre les informations laconiques et trop de renseignements ; rechercher la concertation, l'aide appropriée, partagée ; manifester de la compréhension.
Les demandes des personnes interrogées semblent progressivement entendues, comme en témoignent plusieurs réalisations : formations universitaires, initiatives dans les lieux de soins (dont une charte des droits des patients en braille), etc.
©Prescrire 1er juin 2015
"Déficiences visuelles et difficultés dans les soins" Rev Prescrire 2015 ; 35 (380) : 466. (pdf, réservé aux abonnés)