Une association estroprogestative orale est une option contraceptive de choix pour de nombreuses femmes. Les progestatifs dits de 3e génération sont à écarter en raison de risques thromboemboliques accrus par rapport à ceux de 2e génération.
Une association estroprogestative sous forme de dispositif transdermique (alias patch) contenant de l'éthinylestradiol et un progestatif dit de 3e génération, le gestodène (Apleek°), a été autorisée. Une association estroprogestative contenant aussi un progestatif dit de 3e génération, la noresgeltromine, est déjà commercialisée en France sous cette forme
(Evra°), malgré une balance bénéfices- risques défavorable.
Le dossier d'évaluation clinique comporte deux essais non comparatifs chez un total de 3 085 femmes adultes. Durant ces essais, il y a eu environ 1 à 4 grossesses non désirées en moyenne pour 1 000 utilisatrices pendant un an. Pour comparaison, durant des essais cliniques avec les estroprogestatifs oraux, il a été recensé globalement moins d'une grossesse pour 1 000 utilisatrices pendant un an, mais 60 à 80 grossesses pour 1 000 utilisatrices pendant un an en utilisation courante.
Un effet indésirable lié au dispositif transdermique est survenu chez environ un tiers des femmes, surtout des réactions au site d'application qui ont conduit à l'arrêt du contraceptif dans un tiers des cas. Deux femmes ont eu une embolie pulmonaire. Des décollements du dispositif ont été souvent rapportés.
En pratique, ce dispositif transdermique contenant un progestatif dit de 3e génération n'a pas une balance bénéfices-risques favorable en raison d'un risque de thrombose et de décollements fréquents du dispositif. Mieux vaut choisir d'autres méthodes contraceptives.
©Prescrire 1er septembre 2015
"Éthinylestradiol + gestodène (Apleek°). Pas de place pour ce patch contenant un progestatif de 3e génération" Rev Prescrire 2015 ; 35 (383) : 647-648. (pdf, réservé aux abonnés)