Début 2015, une synthèse de 52 études épidémiologiques a montré une augmentation statistiquement significative du risque de cancer de l'ovaire chez des femmes exposées à un traitement hormonal substitutif de la ménopause.
Le risque a paru augmenté y compris chez les femmes exposées pendant moins de 5 ans. Les résultats ont été comparables dans les études européennes et nord- américaines, alors que les traitements substitutifs hormonaux les plus courants diffèrent. Ils ont aussi été similaires que la substitution soit faite avec des estrogènes seuls ou avec une association estroprogestative.
Cette synthèse d'études n'apporte pas de données comparatives sur les différents traitements hormonaux, mais il est prévisible que le risque de cancer soit augmenté avec l'ensemble des substances ayant des effets estrogéniques, y compris la tibolone (Livial°).
Certaines études ont montré que le risque diminuait avec le délai après arrêt de l'exposition, mais avec un risque encore statistiquement significatif 10 ans après l'arrêt du traitement hormonal substitutif. L'excès de risque semble être de l'ordre de 1 cancer de l'ovaire pour 1 000 femmes exposées à un traitement hormonal substitutif de la ménopause pendant 5 ans vers l'âge de 50 ans. Et compte-tenu de la mortalité liée à ce cancer dans la population générale, l'excès de mortalité a été estimé à 1 décès pour 1 700 femmes exposées.
En pratique, la balance bénéfices-risques du traitement hormonal substitutif de la ménopause est défavorable du fait de risques cardiaques et de cancer. Si le traitement est décidé malgré les risques, il est préférable d'en rediscuter régulièrement avec la patiente, et d'utiliser la dose la plus faible pendant la durée la plus courte possible.
©Prescrire 1er septembre 2015
"Traitement hormonal substitutif de la ménopause : cancers de l’ovaire" Rev Prescrire 2015 ; 35 (383) : 671. (pdf, réservé aux abonnés)