Les bronchites aiguës, fréquentes chez les adultes, sont souvent d'origine virale et dans moins de 10 % des cas d'origine bactérienne. Leur évolution est en général spontanément favorable en quelques jours. La toux disparaît en général en 7 jours à 10 jours sans complication.
Des mesures non médicamenteuses qui ont peu d'effets indésirables semblent aider à soulager temporairement : l'eau, des sirops aux fruits, des boissons chaudes, du miel, des confiseries, et aussi l'humidification de l'air, éviter de fumer, éviter le tabagisme passif et l'exposition à un irritant.
Quand la fièvre ou les douleurs provoquées par la toux sont mal tolérées, le paracétamol est le médicament de premier choix, y compris chez les femmes enceintes. Mieux vaut limiter l'utilisation de l'ibuprofène et des autres AINS pour éviter une aggravation de l'infection. Les "antitussifs" opioïdes (codéine, dextrométhorphane) ou la pentoxyvérine ont une efficacité faible.
Des médicaments sont à écarter car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans les bronchites aiguës : les "antitussifs" non opioïdes contenant des antihistaminiques H1 sédatifs (prométhazine, alimémazine, oxomémazine) ; la pholcodine, un "antitussif" opioïde ; les "mucolytiques" (acétylcystéine, ambroxol, bromhexine, carbocistéine) ; les corticoïdes oraux ou inhalés.
Chez les adultes en bonne santé, les antibiotiques ont une efficacité très limitée, y compris chez les fumeurs. Le plus souvent, il est préférable de ne pas en utiliser, pour éviter d'exposer inutilement les patients à leurs effets indésirables collectifs et individuels, notamment les résistances bactériennes aux antibiotiques, qui deviennent inefficaces pour le traitement d'infections graves.
©Prescrire 1er novembre 2015
"Bronchite aiguë chez un adulte" Rev Prescrire 2015 ; 35 (385) : 839-842. (pdf, réservé aux abonnés)
