L'olmésartan (Alteis°, Olmetec° et autres), commercialisé dans l'hypertension artérielle, n'est pas plus efficace que les autres sartans, ni que les IEC (inhibiteurs de l'enzyme de conversion) sur les complications cardiovasculaires de l'hypertension artérielle.

Depuis mi-2012, un surcroît d'effets indésirables digestifs (entéropathies) parfois graves (se manifestant par des diarrhées, des douleurs abdominales parfois intenses, des pertes de poids, etc.) est particulièrement observé avec l'olmésartan, comparé aux autres sartans ou aux IEC. Une étude réalisée en France en 2014 a mis en évidence 10 fois plus d'hospitalisations pour entéropathies avec l'olmésartan qu'avec les autres sartans ou les IEC.

En février 2015, la commission de pharmacovigilance de l'Agence française des produits de santé (ANSM) a voté à l'unanimité pour le retrait du marché des médicaments à base de l'olmésartan. En avril 2015, la Commission de la transparence a proposé leur déremboursement en raison de ce risque, "après un délai d'un an", délai très généreux pour les firmes. Début janvier 2016, ces propositions n'ont toujours pas été suivies d'effets, et l'olmésartan continue d'être très prescrit. Le nombre de prescriptions n'a en effet pas diminué malgré l'alerte relayée par Prescrire en 2013 et celle de l'ANSM mi-2014, et des cas d'entéropathies sont toujours décrits.

Il est de l'intérêt des patients de ne pas utiliser l'olmésartan et de réviser les traitements en cours pour le remplacer notamment par un autre antihypertenseur de la même famille, dénué de ce risque.

Il est urgent que les autorités de santé retirent les autorisations de mise sur le marché de tous les médicaments à base d'olmésartan pour éviter d'exposer inutilement les patients.

©Prescrire 1er février 2016

"Olmésartan : entéropathies (suite)" Rev Prescrire 2016 ; 36 (388) : 110-111. (pdf, réservé aux abonnés)