Fin 2015, en France, la firme Iprad Pharma a cessé la commercialisation de la spécialité Galactogil° granulés, à base notamment d'extrait de galéga (Galega officinalis), après plus de 70 ans de présence sur le marché. Galactogil° était autorisé dans le « traitement d'appoint de l'insuffisance de sécrétion lactée ». Le galéga n'a pas d'efficacité démontrée en cas de lactation insuffisante mais expose à des angiœdèmes (gonflement de la peau et des muqueuses) et des urticaires.
Dans un avis datant de 2010, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a conclu à une « très grande incertitude sur le risque toxicologique lié à l'utilisation (…) chez la femme allaitante et indirectement chez le nouveau-né (…) ». Suite à cet avis, et après analyse des données d'efficacité et de sécurité fournies par la firme, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a conclu à une balance bénéfices-risques défavorable de la spécialité Galactogil°.
En pratique, il était temps de s'intéresser aux dangers que représente l'exposition des femmes et des enfants allaités à Galactogil°. Mais d'autres produits à base de galéga restent disponibles en France avec d'autres statuts que celui de médicament.
D'une manière générale, les patients doivent savoir qu'il existe de grandes incertitudes autour des risques liés à une exposition à des plantes contenues et concentrées dans des médicaments.
©Prescrire 1er mars 2016
"Galactogil° : exit !" Rev Prescrire 2016 ; 36 (389) : 187. (pdf, réservé aux abonnés)