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Information des patients : bien choisir ses mots pour avertir d'une douleur

L'enjeu pour les soignants est d'apporter une information précise et loyale, sans augmenter les sensations douloureuses ou désagréables et l'anxiété, par des termes mal choisis.

Les patients ont le droit d'être informés des bénéfices attendus et des risques encourus des traitements qui leur sont proposés. L'information qui leur est due concerne par exemple les éventuels désagréments provoqués par tel ou tel acte invasif. Les patients doivent être avertis d'éventuelles sensations désagréables, telles que sensations de piqûre, de brûlure, d'engourdissement, etc. Mais certaines expressions augmenteraient ces sensations désagréables ainsi que l'anxiété, comme l'ont montré plusieurs études.

Par exemple, dans un essai réalisé en Australie, un cathéter intraveineux a été inséré chez 102 patients. La moitié ont reçu une information suggérant la notion de piqûre, et l'autre moitié une information neutre, évoquant par exemple une sensation de lourdeur. Parmi ceux qui ont eu une information suggérant la piqûre, 6 se sont plaints de douleurs. Parmi ceux qui ont reçu une information plus neutre, aucun ne s'est plaint.

Il semble qu'une information orale annonçant la pratique d'un soin invasif agisse sur la manière dont est vécu le soin par le patient : une information neutre apparaît préférable à une information focalisée sur les sensations désagréables liées à cet examen.

Il est cependant difficile de proposer un modèle standard d'information car ce vécu dépend de nombreux facteurs : la personnalité du patient, l'assurance du soignant, sa façon de s'exprimer et ses expériences récentes du geste, l'environnement médical, les habitudes sociales, etc.

En pratique, il serait sans doute utile que les soignants reçoivent une formation qui les aide à progresser dans la façon d'informer les patients. L'enjeu est de trouver le niveau adéquat pour apporter une information précise et loyale, mais sans exagération.

©Prescrire 1er avril 2016

"Information avant des soins invasifs : choix des mots et effet nocebo" Rev Prescrire 2016 ; 36 (390) : 304-305. (pdf, réservé aux abonnés)

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Voir aussi :

Les patients veulent savoir
(Décembre 2011)
Accès libre