Les atteintes tendineuses regroupent différentes atteintes douloureuses des tendons (tendinites, etc.), de causes mal connues mais souvent associées à un contexte de sur-utilisation du tendon atteint. Quelques groupes de médicaments sont connus pour exposer à des atteintes tendineuses, le plus souvent réversibles mais parfois à l'origine de séquelles invalidantes. Les atteintes concernent souvent le tendon d'Achille, et vont parfois jusqu'à la rupture.
Tous les antibiotiques du groupe des fluoroquinolones exposent à des atteintes tendineuses, y compris en monodose et par voie auriculaire.
Dans les cas notifiés en France, les atteintes tendineuses liées aux statines (médicaments hypocholestérolémiants) sont survenues dans un délai moyen de 8 mois après le début de la prise du médicament. Les corticoïdes, quelle que soit la voie d'administration, mais surtout par voie orale ou injection intra-articulaire, exposent à des atteintes tendineuses.
D'autres médicaments exposent à des atteintes tendineuses dans une moindre mesure : certains rétinoïdes par voie orale (traitement de l'acné ou du psoriasis), les inhibiteurs de l'aromatase (tels que l'anastrozole (Arimidex° ou autre), le léflunomide (Arava° ou autre), etc.
L'abus de stéroïdes anabolisants pour augmenter la masse musculaire contribue parfois à des atteintes tendineuses.
Les patients sont d'autant plus exposés à une atteinte tendineuse d'origine médicamenteuse que d'autres facteurs sont présents : patients âgés, anomalies de posture, affections rhumatismales, goutte, pratique de sport, antécédent d'atteintes tendineuses, association de plusieurs médicaments à l'origine de telles atteintes. Ces facteurs de risque sont à prendre en compte lors de l'utilisation d'un médicament connu pour exposer à des atteintes tendineuses.
©Prescrire 1er avril 2016
"Atteintes tendineuses d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2016 ; 36 (390) : 265-268 (pdf, réservé aux abonnés)