L'aphtose buccale commune est fréquente, bénigne et pas contagieuse. Elle est caractérisée par la présence, au niveau de la bouche, d'une ou de plusieurs ulcérations douloureuses, appelées aphtes. Elle évolue en général spontanément vers la guérison en 1 à 2 semaines.
Les aphtes buccaux communs sont à distinguer d'autres ulcérations buccales liées à diverses affections. Des aphtes de grande taille ou très diffus, particulièrement invalidants, orientent vers une aphtose sévère.
Le plus souvent, la gêne liée aux aphtes est peu importante.
Éviter certains aliments tels que noix, noisettes, fromages, peut limiter les récidives. L'application d'une pâte de gélatine inerte sur l'aphte diminue la douleur, mais son adhérence est difficile sur une muqueuse humide.
Le cas échéant, pour soulager la douleur liée aux aphtes, le paracétamol et les corticoïdes locaux sont utiles, en prenant garde à ne pas dépasser les doses maximales. La chlorhexidine en application locale répétée semble réduire les douleurs des aphtes et leur durée, ainsi que l'amlexanox, non commercialisée en France en 2016. Les anesthésiques locaux sont un recours en cas de douleur mal supportée.
Certains traitements sont à écarter : salicylés en gel (salicylate de choline) pour application buccale, peroxyde d'hydrogène (alias eau oxygénée) et solutions pour bains de bouche contenant de l'alcool.
Chez une femme enceinte ou qui pourrait l'être, le paracétamol est l'antalgique de premier choix pendant toute la grossesse. La lidocaïne ou un corticoïde, en applications locales peu fréquentes et en faible quantité, ne semblent pas exposer à des risques particuliers en cas de grossesse.
©Prescrire 1er novembre 2016
"Aphtose buccale commune" Rev Prescrire 2016 ; 36 (397) : 841-844. (pdf, réservé aux abonnés)