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Colchicine : attention aux doses pour éviter des intoxications graves

La dose efficace et la dose toxique de la cochicine sont voisines, d'où la nécessité de respecter des posologies très précises pour limiter les risques, et de diminuer la dose en cas de diarrhée.

La colchicine est autorisée dans la crise de goutte, seule (Colchicine Opocalcium°), ou associée avec la poudre d'opium et le tiémonium (Colchimax°).

La marge thérapeutique de la colchicine est étroite : la dose efficace et la dose toxique sont très proches. La survenue d'une diarrhée est évocatrice d'une dose toxique. Elle apparaît avant d'autres effets dose-dépendants plus graves, voire mortels, comme des diminutions importantes de différentes cellules sanguines.

En cas de crise de goutte, la glace appliquée localement apporte un soulagement. Le médicament de premier choix est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS), tel l'ibuprofène, à la dose maximale de 1 200 mg par jour.

En raison de son utilisation délicate, la colchicine est à réserver aux cas où les AINS sont inefficaces ou trop dangereux. Chez les patients âgés, insuffisants rénaux, ou prenant un médicament interagissant avec la colchicine, la dose initiale est de 0,5 mg par jour. Chez les autres, elle peut être de 1 mg, 2 mg voire 3 mg le premier jour, à réduire dès que possible.

Les patients ont intérêt à être avertis des risques que fait courir la colchicine, et informés des symptômes annonçant une toxicité, notamment la diarrhée. La spécialité Colchimax°, à base de colchicine associée avec de la poudre d'opium et de tiémonium qui masquent les diarrhées, est à écarter des soins.

©Prescrire 1er avril 2017

"Colchicine : posologies précisées pour ce médicament à risque d'intoxications graves" Rev Prescrire 2017 ; 37 (402) : 257. (pdf, réservé aux abonnés)