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Pollution au mercure : le risque sanitaire demeure

Malgré la Convention de Minamata, les émissions de mercure continuent d'augmenter au niveau mondial.

Le mercure est un composant naturel de la croûte terrestre qui est libéré dans l'environnement par divers processus, dont l'érosion des roches qui en contiennent, l'activité géothermique et les éruptions volcaniques. À ces sources naturelles de mercure s'ajoutent celles résultant de l'activité humaine, datant d'environ 4 000 ans. Au niveau mondial, la quantité cumulée de mercure libéré dans l'environnement jusqu'en 2010 par l'activité humaine a été estimée à un million et demi de tonnes. Ces émissions continuent globalement d'augmenter.

Les effets nocifs du mercure, d'abord cantonnés au monde du travail, sont devenus une préoccupation environnementale mondiale. La prise de conscience du risque sanitaire posé par la contamination de la chaîne alimentaire, notamment via les poissons, est largement liée à la catastrophe de Minamata, qui a fait de milliers de victimes au Japon dans les années 1950. L'intoxication se traduisait par des signes neurologiques, et, dans les cas les plus graves, par des troubles cognitifs et moteurs, des troubles du développement et des malformations.

La Convention de Minamata sur le mercure, entrée en vigueur en août 2017, vise à réduire à terme les utilisations et émissions de mercure dans le monde. Début 2019, elle était ratifiée par 101 États et par l'Union européenne. En 2017, un nouveau règlement européen sur le mercure a intégré la Convention de Minamata. Il encadre notamment l'utilisation des amalgames dentaires, appelés à disparaître.

Malgré la Convention de Minamata, les émissions de mercure continuent d'augmenter au niveau mondial. En raison de la présence diffuse du mercure dans l'environnement et de la toxicité du méthylmercure, il est recommandé, notamment en France, d'éviter ou de limiter chez les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de 30 mois la consommation de certains poissons (espadon, raie, brochet, dorade, thon, etc.).

©Prescrire 1er mai 2019

"Pollution mercurielle : le risque demeure malgré la Convention de Minamata" Rev Prescrire 2019 ; 39 (427) : 378-382. (pdf, réservé aux abonnés)

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