Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) tels que l'oméprazole sont utilisés dans des œsophagites, des symptômes liés à un reflux gastro-œsophagien et des ulcères gastroduodénaux. Ils exposent à peu d'effets indésirables graves à court terme. Mais ce n'est pas le cas à long terme : infections, fractures, hyponatrémies, etc. Or l'arrêt d'un inhibiteur de la pompe à protons est rendu difficile par un rebond d'acidité, qui conduit souvent à poursuivre la prise.
Un suivi d'environ 350 000 patients aux États-Unis d'Amérique pendant 5,7 ans a montré une augmentation de 25 % de la mortalité chez les patients sous inhibiteur de la pompe à protons par rapport aux patients sous antihistaminique H2, un autre groupe de médicaments utilisés dans les mêmes situations. Le risque est apparu d'autant plus grand que le traitement a duré plus de un mois.
Ce type d'étude ne permet pas d'éliminer tous les biais méthodologiques et ne permet pas de démontrer un lien de cause à effet, mais celle-ci a été effectuée en prenant de nombreuses précautions, et d'autres études ont eu des résultats similaires.
Cela remet en question la balance bénéfices-risques des traitements chroniques d'entretien ou à visée préventive avec un inhibiteur de la pompe à protons, par exemple en association avec un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), surtout quand le risque digestif est faible. Cela incite à gérer avec soin l'arrêt d'un traitement par inhibiteur de la pompe à protons, par exemple en expliquant au patient l'importance de passer à un autre traitement en cas de phénomène de sevrage. Cela incite aussi à ne pas prescrire ni conseiller trop vite un de ces médicaments, et à savoir utiliser d'autres antiacides.
©Prescrire 1er octobre 2018
"Inhibiteurs de la pompe à protons : augmentation de la mortalité" Rev Prescrire 2018 ; 38 (420) : 749-751. (pdf, réservé aux abonnés)
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