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Malbouffe : la France ne protège pas assez les enfants

Les enfants restent exposés à des publicités pour des aliments d'une mauvaise qualité nutritionnelle, par exemple ceux trop riches en gras, sel ou sucre.

En 2010, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis des recommandations visant à protéger les enfants du marketing alimentaire. Dans un rapport en 2018 sur la mise en œuvre de ces recommandations en Europe, l'OMS a déploré que « les enfants continuent à être exposés à des messages commerciaux vantant les aliments riches en graisses, en sel et en sucre ». Elle a observé que la France n'a pas spécifiquement restreint le marketing à destination des enfants pour ces aliments.

Depuis janvier 2018, en France, il y a eu un petit progrès avec l'entrée en vigueur de l'interdiction de la publicité sur les chaînes publiques de télévision pendant les programmes destinés aux enfants âgés de moins de 12 ans. Mais les enfants regardent d'autres programmes que ceux qui leur sont particulièrement destinés, et les chaînes publiques sont loin d'être les seules à capter le public des enfants. Et la télévision n'est pas le seul média publicitaire à destination des enfants. Selon l'OMS, cette mesure ne protège efficacement ni les enfants âgés de moins de 12 ans, ni les adolescents.

En février 2019, une proposition de loi « visant à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments et à encourager les bonnes pratiques alimentaires » a été adoptée par l'Assemblée nationale. Cette nouvelle loi permettra-t-elle de mieux protéger les enfants de la publicité pour des produits trop salés, trop sucrés ou trop gras ? Il est permis d'en douter : lors du débat, le gouvernement a supprimé un amendement introduisant l'interdiction de toute publicité à destination des enfants et des adolescents pour des aliments d'une mauvaise qualité nutritionnelle.

En 2019, la France est bien loin d'avoir suivi les mesures recommandées en 2010 par l'OMS pour agir sur la consommation par les enfants de produits alimentaires de meilleure qualité.

©Prescrire 1er janvier 2020

"La France ne protège pas suffisamment les enfants contre la "malbouffe"" Rev Prescrire 2020 ; 40 (435) : 62-64. (pdf, réservé aux abonnés)

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