Les progestatifs exposent à des méningiomes intracrâniens. Le plus souvent bénignes, ces tumeurs peuvent être à l'origine, entre autres, de maux de tête, de troubles de la vision et de crises d'épilepsie. Elles justifient parfois une intervention chirurgicale lourde et à risque de complications.
Selon les résultats de deux études de suivi, le risque de méningiome associé à la chlormadinone et au nomégestrol augmente avec la dose, l'âge de la patiente et la durée de traitement et il diminue significativement après l'arrêt du traitement. Lorsque ces médicaments sont utilisés moins de 1 an, l'augmentation du risque de méningiome est très faible. Au-delà, le risque est significativement augmenté : multiplié par 12 quand la durée de traitement dépasse 5 ans avec le nomégestrol, et multiplié par 7 quand elle dépasse 3,5 ans avec la chlormadinone.
Mi-2021, les recommandations de l'Agence française du médicament (ANSM) sont de ne plus utiliser la chlormadinone et le nomégestrol notamment dans les symptômes liés à la ménopause, les irrégularités du cycle menstruel, les douleurs mammaires modérées et comme contraceptifs chez les femmes sans facteur de risque cardiovasculaire ; et de pratiquer un examen par imagerie par résonance magnétique (IRM) dans différentes circonstances et quand le traitement est poursuivi au-delà d'un an.
Par ailleurs, si le traitement a débuté depuis plus de 1 an, le
médecin et la patiente doivent co-signer une attestation d'information, valable un an. Cette attestation est à présenter par la patiente au pharmacien et conditionne la dispensation.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er décembre 2021
• Texte complet :
"Chlormadinone et nomégestrol : conditions de prescription et de dispensation modifiées" Rev Prescrire 2021 ; 41 (458) : 901. Réservé aux abonnés.