En mars 2021, l'Agence française du médicament (ANSM) s'est dotée d'un nouveau site internet.
Depuis longtemps, Prescrire examine et utilise les sites internet de nombreuses instances du domaine de la santé, dont celui de l'ANSM. Cela dans le but de suivre les évolutions relatives à l'accès aux produits de santé et de comprendre les décisions des autorités. Il s'agit aussi d'observer si ces instances respectent leurs obligations en matière de transparence en mettant à disposition les informations que le public, et particulièrement les soignants, est en droit d'attendre.
Sur le nouveau site, les archives d'avant 2018, un temps supprimées, ont été rétablies, mais leur accès est malaisé. Plutôt que de mieux organiser les informations existantes et faciliter leur accès, l'ANSM a décidé de réduire le nombre d'informations disponibles. Elle oriente les utilisateurs en mettant en avant, par le biais d'une vitrine, les thématiques qu'elle a sélectionnées. Pourquoi pas ? À condition de ne pas rendre encore plus incertain l'accès aux données cliniques et aux arguments qui appuient les décisions de l'Agence, et de ne surtout pas nourrir une dangereuse impression de camouflage.
Les comptes rendus des comités sont souvent publiés de 4 mois à plus d'un an après la tenue des réunions. Si la plupart des comptes rendus présentent un résumé des données examinées, de la discussion et les conclusions du comité avec les votes, d'autres sont plus laconiques.
Des médicaments ont eu en 2021 des extensions d'indication ou de modalité de prescription, mais aucune information n'est disponible sur le site pour argumenter ces décisions.
Le nouveau site internet aurait pu être l'occasion pour l'ANSM de progresser en matière de transparence ; malheureusement, c'est le contraire.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er janvier 2022
• Texte complet :
"Nouveau site internet de l'ANSM : la forme au détriment du fond" Rev Prescrire 2022 ; 41 (459) : 15-17. Réservé aux abonnés.