Le méthocarbamol est présenté comme un "myorelaxant". Il est autorisé en France depuis des décennies sous forme de comprimés et de crème (Lumirelax°) dans les contractures musculaires douloureuses. Mi-2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé d'une restriction d'utilisation du méthocarbamol aux situations où « la réponse aux traitements non médicamenteux et médicamenteux de première intention s'avère insuffisante », et de la forme crème aux patients âgés de 15 ans et plus, étant donné les « risques d'accidents neurologiques de type convulsions chez le nourrisson et chez l'enfant ». La dispensation de la crème se fait dorénavant uniquement sur prescription médicale, comme c'était déjà le cas pour la forme comprimés. Pour les formes crème et comprimés, il est préconisé de ne pas dépasser une durée de traitement de 8 jours.
En 2019, la Commission de l'ANSM en charge de la réévaluation des médicaments avait conclu à une balance bénéfices-risques défavorable des comprimés de méthocarbamol ; et concernant la crème, 4 membres s'étaient prononcés pour le retrait du marché, 1 membre contre, et 4 membres s'étaient abstenus. Le méthocarbamol figure dans le bilan des médicaments à écarter de Prescrire depuis 2013 en raison d'une efficacité incertaine et d'effets indésirables parfois graves, dont des réactions d'hypersensibilité.
En 2022, l'ANSM et la firme persistent dans le choix de laisser le méthocarbamol sur le marché. Il reste donc aux soignants de ne pas prescrire ce médicament plus dangereux qu'utile afin de protéger les patients.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2022
• Texte complet :
"Méthocarbamol : l'ANSM restreint son utilisation au lieu d'un retrait du marché" Rev Prescrire 2022 ; 42 (468) : 741. Réservé aux abonnés.