Pour des soins de qualité, il est utile de trier régulièrement, sans confondre progrès thérapeutique et nouveauté commerciale, sans confondre les informations fausses, biaisées ou inutiles avec celles solides, prouvées, opérationnelles. En janvier, le bilan de Prescrire permet aux soignants de ne pas retenir dans leur panoplie thérapeutique des médicaments sans réel progrès, et d'écarter ceux plus dangereux qu'utiles.
Voici quelques exemples de nouveautés sans progrès démontré :
- Sclérose en plaques et ofatumumab (Kesimpta°) : pas de comparaison avec l'interféron bêta (Avonex°, Rebif°).
- Constipation liée aux opioïdes et naldémédine (Rizmoic°) : pas d'essai versus autre antagoniste des récepteurs aux opioïdes.
- Cancers bronchiques métastasés et pralsétinib (Graveto°) en cas de mutation RET : pas de progrès clinique démontré et des effets indésirables parfois graves.
Voici quelques exemples de nouveautés à écarter :
- Diarrhées sévères et teinture d'opium (Dropizal°) : une "soupe" trop risquée.
- Contraception orale avec l'association estétrol + drospirénone (Drovelis°) : un estrogène trop peu évalué et un progestatif trop dangereux.
- Anémie liée à une bêta-thalassémie et luspatercept (Reblozyl°) : des effets indésirables graves trop fréquents pour une efficacité clinique marginale.
- Désensibilisation par voie orale et protéines d'arachide (Palforzia°) : pas d'efficacité clinique démontrée, et surcroît de réactions allergiques dans la vie quotidienne.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er janvier 2023
• Texte complet :
"Pour mieux soigner : enrichir et mettre à jour ses choix thérapeutiques. Le tri des éléments les plus marquants de l'année 2022" Rev Prescrire 2023 ; 43 (471) : 31-57. Réservé aux abonnés.