150 000 patients de plus de 18 ans ayant eu au moins un remboursement de médicament dans l'année 2016 ont été inclus, avec une période d'étude de 1 an. Au cours de la période de l'étude, 967 patients ont été nouvellement exposés à une association médicamenteuse contre-indiquée, parmi lesquels 177 ont été hospitalisés au moins une fois dans un service d'urgences (au total 254 hospitalisations).
Les risques cliniques liés aux associations médicamenteuses contre-indiquées auxquelles les patients ont été exposés étaient principalement : un allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme (119 épisodes), une insuffisance cardiaque (38 épisodes), une surdose d'un médicament de la goutte (15 épisodes), une surdose d'un médicament hypolipidémiant (9 épisodes).
Les associations médicamenteuses contre-indiquées étaient principalement : escitalopram (Seroplex° ou autre) + hydroxyzine (Atarax° ou autre) (28 fois), bisoprolol (Cardensiel° ou autre) + flécaïnide (Flécaïne° ou autre) (27 fois), amiodarone (Cordarone° ou autre) + hydroxyzine (13 fois), dompéridone (Dompéridone° Teva ou autre) + fluconazole (Triflucan° ou autre) (12 fois), colchicine (Colchicine Opocalcium°) + pristinamycine (Pyostacine°) (11 fois), dompéridone + escitalopram (11 fois).
Les médicaments le plus souvent impliqués étaient le citalopram (Seropram° ou autre) et son isomère l'escitalopram (66 fois), des antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la sérotonine (IRS) qui exposent davantage que d'autres à des allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme et à des morts subites, sans avantage clinique démontré. Ces deux médicaments font partie des médicaments que Prescrire conseille d'écarter pour mieux soigner, car ils sont plus dangereux qu'utiles.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er décembre 2023
• Texte complet :
"Exposition à des associations médicamenteuses contre-indiquées : hospitalisations en urgence" Rev Prescrire 2023 ; 43 (482) : 914-915. Réservé aux abonnés.