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Trimétazidine (Vastarel° ou autre) : toujours pas de retrait du marché

Plus de 60 ans après la mise sur le marché de la trimétazidine, les données de pharmacovigilance continuent à s'accumuler sans qu'une décision de retrait soit prise par les firmes ou les autorités de santé française ou européenne.

La trimétazidine (Vastarel° ou autre) est substance aux propriétés pharmacologiques incertaines, qualifiée de façon variable au cours du temps, notamment d'inhibiteur calcique. Elle est commercialisée en France depuis les années 1960. Mi-2024, elle est encore autorisée dans certains angors, sans efficacité démontrée au-delà d'un effet symptomatique modeste. Les résultats publiés en 2020 d'un essai randomisé, financé par la firme Servier, mené chez 6 000 patients coronariens durant plusieurs années, vont dans le même sens, en ne montrant aucune efficacité préventive de la trimétazidine versus placebo.

Et ses effets indésirables sont disproportionnés : syndromes parkinsoniens et syndromes des jambes sans repos ; thrombopénies, purpuras thrombopéniques, anémies hémolytiques, agranulocytoses ; pustuloses exanthématiques aiguës généralisées, etc.

En 2024, l'examen du rapport périodique de pharmacovigilance des spécialités à base de trimétazidine par le Comité européen de pharmacovigilance. (PRAC) a mis en évidence des notifications spontanées de paresthésies et de syndromes d'hypersensibilité multiorganique potentiellement mortels (alias Dress), avec « une relation temporelle étroite » entre la prise de la trimétazidine et la survenue de l'effet indésirable, et des évolutions favorables à l'arrêt de la trimétazidine. Il est prévu que les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités concernées soient modifiés en conséquence, mais toujours pas de décision de retrait du marché par les firmes ou les autorités de santé française ou européenne, ce qui interroge sur leur mission de protection.

Faute de retrait du marché, il reste aux soignants à informer les patients, et les associer à la décision de ne pas prescrire, ni dispenser la trimétazidine. Pour rendre service aux patients ayant un angor, d'autres médicaments sont mieux éprouvés, comme certains bêtabloquants, voire certains inhibiteurs calciques tels que l'amlodipine (Amlor° ou autre) ou le vérapamil (Isoptine° ou autre).

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2024

• Texte complet : 

"Trimétazidine : des syndromes d'hypersensibilité multiorganique en plus, mais toujours pas de retrait du marché" Rev Prescrire 2024 ; 44 (492) : 741-742. Réservé aux abonnés.

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