Une équipe française de chercheurs, universitaires et pharmaciens d'officine, a enquêté sur l'attitude de pharmaciens d'officine et d'étudiants en 6e année (réalisant leur stage de 6 mois en officine) à l'égard de ce qu'ils ont nommé la pratique fondée sur les preuves (EBP, pour evidence based practice en anglais), par analogie avec la médecine fondée sur les preuves (EBM, pour evidence based medicine).
Durant trois mois, au cours de l'année 2018, ils ont recueilli 595 réponses provenant de toute la France à un questionnaire en ligne permettant de calculer un score "EBP". La première partie du questionnaire proposait trois cas cliniques concernant un patient sollicitant l'avis d'un pharmacien. Les questions à choix multiples proposaient aux participants différentes décisions, ou l'abstention en cas de connaissances insuffisante.
Dans cette étude, les facteurs corrélés à une pratique d'EBP étaient : l'exercice récent du pharmacien (adjoint ou étudiant), la lecture de Prescrire (NDLR : l'équipe Prescrire n'a pas de lien personnel avec les auteurs de l'étude), et l'utilisation de données d'agences de santé. Les facteurs corrélés à une faible pratique de l'EBP étaient : l'utilisation fréquente d'informations fournies par les firmes, le fait de se référer surtout à son expérience personnelle et avoir un diplôme d'homéopathie.
Cette étude confirme qu'un conseil pharmaceutique de qualité repose sur des données d'évaluation solides et des sources fiables, à l'abri des influences marchandes. D'où l'intérêt aussi d'apprendre par exemple lors des études de pharmacie à repérer les sources fiables, et d'identifier les sources de biais dans les nombreux documents d'information accessibles ou distribués.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2024
• Texte complet :
"Décisions de soins fondées sur les preuves : en pharmacie d'officine aussi" Rev Prescrire 2024 ; 44 (492) : 783-784. Réservé aux abonnés.
