Les préparatifs nationaux et internationaux en vue de la pandémie grippale A/H1N1 ont été omniprésents dans les médias durant l'été et la rentrée 2009. Un raz-de-marée de dépêches, annonces, plans, et commentaires plus ou moins sous influences a submergé grand public et professionnels, avec force promotion des antiviraux et des vaccins.
Pourtant, dans les premiers pays touchés, les données montrent qu'en réalité la gravité clinique de cette grippe pandémique est du même ordre de grandeur qu'une grippe de forte épidémie saisonnière, y compris en termes de décès.
Les antiviraux n'ont pas d'efficacité démontrée en termes de complications de la grippe saisonnière. Leur évaluation, mi-2009, était très pauvre dans la grippe pandémique, et aucun élément probant ne suggérait qu'ils en modifient de façon décisive l'évolution naturelle. Y compris l'oséltamivir (Tamiflu°), dont les effets indésirables graves sont de mieux en mieux connus, notamment neuropsychiques, cutanés et à type de saignements digestifs.
La vaccination saisonnière ne protège pas du virus pandémique, mais reste de mise.
Certaines personnes ont a priori un intérêt particulier à tirer de la vaccination. Comment choisir un vaccin, en l'absence de données cliniques Quelques questions peuvent aider au tri.
Le mode de fabrication est-il celui des vaccins saisonniers, relativement éprouvé, avec virion fragmenté, sans adjuvant
L'adjuvant éventuel est-il récent, tel que l'adjuvant ASO4C du vaccin hépatite B Fendrix° (n° 297 p. 490) et du vaccin papillomavirus 16, 18 Cervarix° (n° 292 p. 91 + 295 p. II de couv.), ou l'adjuvant MF59C.1 (squalène) contenu dans le vaccin grippal saisonnier Gripguard° (n° 254 p. 653) ? Etc.
À suivre, avec sang-froid.
©Prescrire 1er octobre 2009
Rev Prescrire 2009 ; 29 (312) : 725.
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