En mars 2008, l'Agence française des produits de santé a rapporté une observation remarquable. Il s'agissait d'une femme enceinte, kinésithérapeute de profession, chez laquelle un oligoamnios sévère a été découvert à 22 semaines d'aménorrhée, avec une diminution des mouvements actifs du fœtus. Cette femme utilisait, 2 à 3 fois par semaine, dans le cadre de massages effectués sans gants, un gel à base d'acide niflumique (Niflugel°), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). L'exposition a été arrêtée et l'échographie à 25 semaines d'aménorrhée a été normale. La patiente a accouché à 41 semaines d'aménorrhée d'un garçon avec un bilan normal à la naissance (1).
Les AINS pris par la mère à partir du 5e mois de grossesse exposent le fœtus à un risque de fermeture prématurée du canal artériel et d'insuffisance rénale avec oligoamnios. Et on sait par ailleurs que les AINS appliqués sur la peau ont parfois des effets indésirables à distance (2,3).
Quelle que soit la voie d'administration, pas d'AINS pendant la grossesse.
©Prescrire 1er septembre 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (299) : 664.
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Références
1- Afssaps "Commission nationale de pharmacovigilance. Compte rendu de la réunion du mardi 29 janvier 2008" 25 mars 2008. Site afssaps.sante.fr consulté le 9 juin 2008 : 5 pages.
2- Prescrire Rédaction "Pas d'AINS pendant la grossesse" Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 674.
3- Prescrire Rédaction "Insuffisance rénale due aux AINS topiques" Rev Prescrire 2001 ; 21 (221) : 676.
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