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Inclisiran (LEQVIO°) et certaines hypercholestérolémies

Chez les adultes ayant une hypercholestérolémie, quand un hypocholestérolémiant est estimé utile pour prévenir un accident cardiovasculaire, une statine telle que la pravastatine ou la simvastatine est le médicament de premier choix (1,2)

Alirocumab (PRALUENT°) et hypercholestérolémie familiale hétérozygote dès l'âge de 8 ans

Chez les enfants atteints d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote, comme chez les adultes, la prévention des complications cardiovasculaires repose surtout sur des statines, voire sur l'aphérèse des lipoprotéines LDL. L'évolocumab (Repatha°), un anticorps monoclonal dirigé contre l'enzyme PCSK9, est un hypocholestérolémiant qui n'a pas apporté de progrès chez les enfants âgés de 10 ans ou plus (1à3)

Hydromorphone injectable (HYDAGELAN°) et douleurs cancéreuses après échec d'autres opioïdes

Chez les patients atteints d'un cancer qui souffrent de douleurs intenses, la morphine est l'antalgique opioïde dit fort de premier choix. Le fentanyl en dispositif transdermique (alias patch) est une alternative en cas de douleurs stables, notamment quand le recours à la voie orale est difficile ou que les effets indésirables de la morphine sont trop gênants (1,2). L'oxycodone n'a pas d'avantage démontré par rapport à la morphine en matière d'efficacité, d'effets indésirables ou de praticité, et elle expose à un risque accru d'interactions médicamenteuses (a)(3)

Abaloparatide (ELADYNOS°) et ostéoporose postménopausique

Chez les femmes ménopausées, la prévention des fractures liées à une fragilité osseuse repose principalement sur la prévention des chutes et la pratique régulière d'exercices physiques (1). Quand une prévention médicamenteuse est choisie, notamment pour prévenir une nouvelle fracture chez les femmes qui ont déjà eu une fracture consécutive à un traumatisme de faible intensité, un diphosphonate tel que l'acide alendronique est le premier choix à condition que les apports en calcium et vitamine D soient suffisants. Il évite environ 3 fractures symptomatiques vertébrales et 1 fracture du col du fémur pour 100 patientes traitées pendant 3 ans (2). Par voie orale, un diphosphonate expose notamment à des : dysphagies, brûlures rétrosternales, douleurs à la déglutition, œsophagites ; ainsi qu'à des hypocalcémies, douleurs ostéomusculaires, ostéonécroses de la mâchoire (3)

Ipilimumab + nivolumab et mélanome métastasé ou inopérable en 1re ligne : surcroît d'effets indésirables graves, sans allongement démontré de la durée de vie

Chez les patients atteints d'un mélanome métastasé ou inopérable, le nivolumab (un immunostimulant inhibiteur de point de contrôle immunitaire anti-PD-1) est un premier choix. L'intérêt de l'ipilimumab (un immunostimulant inhibiteur de point de contrôle immunitaire anti-CTLA-4) est incertain dans cette situation clinique (1)

Somapacitan (SOGROYA°) et déficit en hormone de croissance chez les adultes

Le déficit en hormone de croissance est une affection qui touche les enfants et les adultes (1à3). Quand il survient à l'âge adulte, il est le plus souvent la conséquence d'une tumeur au niveau de l'axe hypothalamo-hypophysaire (généralement un adénome) ou des traitements d'une telle tumeur (chirurgie ou radiothérapie). Il est alors fréquemment associé à d'autres déficits hormonaux. Un traumatisme crânien, une hémorragie méningée, une infection du système nerveux central ou une anomalie génétique sont d'autres causes possibles. Parfois, l'origine n'est pas connue (1à3)

Somapacitan (SOGROYA°) et retard de croissance

Chez les enfants ayant un retard de croissance dû à un déficit de sécrétion d'hormone de croissance, le traitement de référence est la somatropine (Umatrope° ou autre, une hormone de croissance humaine recombinante) en injections sous-cutanées (SC) quotidiennes (1). Son efficacité sur la taille à l'âge adulte est démontrée. Le somatrogon (Ngenla°), un analogue de longue durée d'action de l'hormone de croissance qui s'administre en injections SC hebdomadaires, n'a pas apporté de progrès dans cette situation (1)

Époétine bêta pégylée (MIRCERA°) et anémie liée à l'insuffisance rénale chronique dès l'âge de 3 mois

Chez les rares enfants atteints d'une insuffisance rénale chronique, le traitement de premier choix pour corriger l'anémie est une époétine, comme chez les adultes. En France, la darbépoétine alfa (Aranesp°) et l'époétine bêta (NeoRecormon°) sont autorisées à tout âge, avec des balances bénéfices-risques proches. Le rythme d'administration est variable et à adapter aux symptômes de l'anémie, de plusieurs fois par semaine à une fois toutes les deux semaines (1à4)

Rézafungine (REZZAYO°) et candidose invasive

Chez les patients atteints d'une candidose invasive, une infection opportuniste grave et souvent mortelle, plusieurs médicaments antifongiques ont une efficacité du même ordre : la caspofungine, l'échinocandine de référence ; l'amphotéricine B ; le fluconazole, un antifongique azolé. Le choix entre ces substances se fait en tenant compte de leur profil d'effets indésirables, de leurs interactions médicamenteuses, de la voie d'administration (orale ou intraveineuse), de l'utilisation préalable d'un antifongique, de la gravité de l'infection, des organes atteints et des éventuelles résistances connues (1à4)

Lévodopa + carbidopa + entacapone en gel intestinal administré par pompe (LECIGIMON°) et maladie de Parkinson

Chez les patients atteints d'une maladie de Parkinson, l'apparition de fluctuations motrices incite à optimiser le traitement oral, notamment en modulant la dopathérapie et en y intégrant un inhibiteur de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT) périphérique tel que l'entacapone, commercialisée seule (Comtan° ou autre) ou associée à doses fixes avec la lévodopa et la carbidopa (Stalevo° ou autre) (lire aussi "foslévodopa + foscarbidopa (Scyova°) en perfusion SC et maladie de Parkinson avec fluctuations motrices"). Quand cette optimisation ne suffit pas, une option est l'ajout d'apomorphine en injections sous-cutanées (SC) (Apokinon° ou autre) ou par voie sublinguale (Kynmobi°). Quand cela ne suffit toujours pas, les options de dernier recours sont l'apomorphine en perfusion SC au moyen d'une pompe ou un gel intestinal associant lévodopa + carbidopa (Duodopa°), via une sonde digestive reliée à une pompe spécifique (1à3)

Foslévodopa + foscarbidopa (SCYOVA°) en perfusion SC et maladie de Parkinson avec fluctuations motrices

Chez les patients atteints d'une maladie de Parkinson, le premier choix est le plus souvent une dopathérapie orale. Elle associe la lévodopa (un précurseur de la dopamine) avec un inhibiteur de la dopadécarboxylase périphérique (carbidopa, par exemple) pour diminuer les effets indésirables digestifs et cardiovasculaires de la lévodopa. Au fil des années, de plus en plus de patients ainsi traités sont gênés par des complications motrices se manifestant notamment par des phénomènes "on-off" ou des dyskinésies. L'apparition de ces fluctuations incite à optimiser le traitement oral : moduler la dopathérapie, ajouter un agoniste dopaminergique tel le ropinirole ou un inhibiteur de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT) périphérique telle l'entacapone. Quand cela ne suffit pas, une option parfois utile est l'ajout d'apomorphine (un agoniste dopaminergique), notamment en perfusion sous-cutanée (SC) au moyen d'une pompe (1,2)

Riociguat (ADEMPAS°) et hypertension artérielle pulmonaire chez les enfants dès 50 kg

Chez les rares enfants atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) très gênés lors d'efforts physiques de la vie quotidienne, le bosentan (Tracleer° ou autre), un vasodilatateur antagoniste des récepteurs de l'endothéline, est le premier choix. Dans l'Union européenne, il est autorisé à partir de l'âge de 1 an sous forme de comprimés orodispersibles (1,2)

Dénosumab à 120 mg/1 ml (XGEVA°) en seringues préremplies

Le dénosumab est un anticorps monoclonal inhibant une cytokine nommée Rankl (1à3). À la dose de 120 mg par injection sous-cutanée (Xgeva°, de la firme Amgen), il est autorisé dans l'Union européenne : en prévention des complications osseuses chez des adultes ayant un cancer dit solide ou une hémopathie maligne, sans progrès démontré par rapport à un diphosphonate ; et chez les patients âgés d'au moins 16 ans atteints d'une tumeur osseuse à cellules géantes, avec une balance bénéfices-risques incertaine dans cette situation clinique (1à3)

Fludrocortisone en comprimés : utile dans l'insuffisance surrénalienne

La fludrocortisone est un corticoïde avec une forte activité minéralocorticoïde. En France, elle est autorisée en comprimés dosés à 50 microg ou à 0,1 mg (soit 100 microg) et en solution buvable à 100 microg/ml : comme traitement substitutif chez les patients atteints d'insuffisance surrénalienne en association avec un glucocorticoïde ; et dans certaines hypotensions orthostatiques, notamment d'origine neurologique pour les comprimés à 50 microg. La solution buvable et les comprimés à 0,1 mg sont autorisés en plus dans l'hyperplasie congénitale des surrénales. Au 28 janvier 2025, en France, une copie des comprimés dosés à 50 microg est disponible sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale, avec les mêmes indications que le princeps Flucortac° (1)

Mélatonine (ADAFLEX°, VOQUILY°) et insomnie chez les enfants atteints de TDAH

Chez les enfants et les adolescents, le diagnostic d'un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) est porté sur l'association de symptômes non spécifiques, dont agitation motrice, déficit de l'attention et impulsivité. Ces symptômes ont des conséquences principalement sociales, scolaires et familiales (1)

Mélatonine (ADAFLEX°, MÉLATONINE NOXAREM°) et décalage horaire

La mélatonine est une hormone dont la fonction physiologique principale est d'"informer" l'organisme de l'alternance jour-nuit et du rythme circadien. Une augmentation de sa concentration sanguine constitue un signal biologique pour favoriser l'endormissement (1,2)

Chondroïtine comprimés à 800 mg (CHONDROSULF°) et arthrose, notamment des mains

L'arthrose est une altération progressive et irréversible des cartilages articulaires, qui touche en particulier les mains, les genoux et les hanches (1,2). Elle se manifeste par des douleurs, une raideur de l'articulation atteinte, voire une gêne à la mobilisation plus ou moins invalidante. L'arthrose évolue parfois par épisodes douloureux évoluant sur plusieurs jours ou semaines (1,2)

Empagliflozine (JARDIANCE°) et diabète de type 2 à partir de l'âge de 10 ans

Chez les enfants et les adolescents atteints d'un diabète de type 2, les premières mesures à mettre en place sont une alimentation adaptée et une activité physique régulière, comme chez les adultes. Quand un traitement médicamenteux est justifié, il repose en premier choix sur la metformine (Glucophage° ou autre) ou une insuline. La dapagliflozine (Forxiga°), une gliflozine, est à écarter chez les enfants et adolescents atteints d'un diabète de type 2 en raison de l'absence d'effet préventif démontré sur les complications cliniques du diabète dans cette tranche d'âge, alors qu'elle expose à des effets indésirables graves (1)

Andexanet alfa (ONDEXXYA°) et hémorragies lors d'un traitement par xaban

Les patients qui prennent un anticoagulant inhibiteur direct du facteur Xa de la coagulation (alias xaban) tel que l'apixaban ou le rivaroxaban sont à risque accru d'hémorragies graves (1). Le traitement d'une hémorragie grave sous xaban repose alors sur l'arrêt de l'anticoagulant et sur des mesures symptomatiques d'urgence, notamment : gestes hémostatiques, correction de l'hypovolémie liée à l'hémorragie, transfusions de produits sanguins labiles. Les concentrés de complexes prothrombiques ont une efficacité clinique incertaine dans cette situation et ils exposent à un risque mal cerné de thromboses (1)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et adénocarcinomes inopérables ou métastasés de l'estomac ou de la jonction gastro-œsophagienne

La plupart des cancers de l'estomac ou de la jonction gastro-œsophagienne sont des adénocarcinomes (1à3). Ils sont souvent découverts à un stade inopérable ou métastasé, avec une survie à 5 ans inférieure à 20 % (1,4)

Aflibercept (EYLEA°) et rétinopathie chez des prématurés

Chez les enfants nés prématurément, la naissance survient avant la vascularisation complète de la rétine ; d'où parfois une rétinopathie avec notamment une phase de prolifération vasculaire (1à4). L'évolution de cette rétinopathie dite du prématuré est favorable sans traitement dans 85 % des cas. Elle se complique parfois de troubles de la vision à long terme, voire d'une cécité. Environ 30 % des prématurés nés avant 31 semaines d'aménorrhée ont une rétinopathie, mais seuls environ 3 % des cas justifient un traitement. Un dépistage est préconisé dans les premières semaines de vie chez tous les prématurés nés avant 31 semaines d'aménorrhée ou chez ceux pesant 1 250 grammes ou moins à la naissance (1à4)

Luspatercept (REBLOZYL°) et anémie liée à une bêtathalassémie dite non dépendante des transfusions

Les bêtathalassémies constituent un groupe hétérogène d'atteintes hématologiques, en lien avec différentes mutations du gène codant pour les chaînes bêta de la globine. On distingue notamment : les formes dites dépendantes des transfusions dans lesquelles les patients ont fréquemment besoin de transfusions sanguines ; et les formes dites non dépendantes des transfusions dans lesquelles les patients ont parfois ponctuellement besoin de transfusions sanguines (1,2)

Médicaments "biosimilaires" : état des lieux début 2025 en France

Un médicament biosimilaire est défini comme « tout médicament biologique de même composition qualitative et quantitative en substance active et de même forme pharmaceutique qu'un médicament biologique de référence mais qui ne remplit pas les conditions pour être regardé comme une spécialité générique en raison des différences liées notamment à la variabilité de la matière première et aux procédés de fabrication et nécessitant que soient produites des données précliniques et cliniques supplémentaires ». L'Agence française du médicament (ANSM) a rappelé cette définition en introduction de son avis de septembre 2024 favorable à la substitution en officine du ranibizumab (Lucentis°) et de l'aflibercept (Eylea°). Dans ce premier avis, l'ANSM souligne que les autorisations de mise sur le marché (AMM) des biosimilaires sont octroyées « en raison d'un rapport bénéfices/risques favorable au vu de l'évaluation des données de sécurité, d'efficacité et de qualité disponibles » et que « les données issues de la pharmacovigilance n'ont pas mis en évidence de différence dans la nature, la gravité ou la fréquence des effets indésirables entre médicaments biosimilaires et [leur] médicament de référence au cours des 15 dernières années » (1)

Adapalène + peroxyde de benzoyle : à ne pas banaliser en raison des risques liés au rétinoïde

En France, un gel contenant de l'adapalène, un rétinoïde, et du peroxyde de benzoyle, un antibactérien, est autorisé dans l'acné. Cette association est disponible sous 2 dosages : 1 mg/g (0,1 %) ou 3 mg/g (0,3 %) d'adapalène avec 25 mg/g (2,5 %) de peroxyde de benzoyle. Depuis fin 2024, une copie du gel dosé à 1 mg/g d'adapalène et 25 mg/g de peroxyde de benzoyle est disponible sous le nom commercial Desarena°, avec la même indication que le princeps Epiduo° (1à3)

Linzagolix (YSELTY°) et fibromyomes utérins

Les fibromyomes utérins (alias léiomyomes ou fibromes utérins) sont des tumeurs bénignes de l'utérus. Quand ils sont symptomatiques, ils se manifestent le plus souvent par des règles abondantes ou prolongées, et douloureuses, qui altèrent souvent la qualité de vie des patientes et qui sont éventuellement à l'origine d'une anémie par carence en fer. Après la ménopause, la plupart des fibromyomes restent stables ou diminuent de volume et les symptômes disparaissent (1,2)

Empagliflozine (JARDIANCE°) et maladie rénale chronique

La maladie rénale chronique est liée à un dysfonctionnement rénal se manifestant par une augmentation de l'excrétion urinaire de l'albumine (évaluée par le rapport albuminurie/créatininurie) et/ou une réduction du débit de filtration glomérulaire, depuis au moins 3 mois. Elle expose à des complications cardiovasculaires, à une évolution vers une insuffisance rénale terminale et à une augmentation de la mortalité (1à3)

Posaconazole (NOXAFIL°) et mycoses invasives dès l'âge de 2 ans

En traitement ou en prévention d'une mycose invasive chez des enfants, les antifongiques utilisés sont les mêmes que chez les adultes, notamment certains antifongiques azolés tels que le voriconazole  (Vfend°) (1)

Apomorphine en films sublinguaux (KYNMOBI°) et blocages (phases "off") liés à une maladie de Parkinson

Chez les patients très gênés par des fluctuations motrices liées à une maladie de Parkinson (alias "phénomènes on-off", alternant des phases "off" de blocage des mouvements et de la parole, et des phases "on" d'amélioration), l'apomorphine, un agoniste dopaminergique non dérivé de l'ergot de seigle, est un recours après échec des modifications du traitement par voie orale (1). En France, l'apomorphine est autorisée en injection sous-cutanée (SC) à l'aide d'un stylo injecteur, à utiliser lors d'un épisode de blocage moteur ; ou en perfusion SC à l'aide d'une pompe, plus adaptée quand les blocages sont très fréquents. Après injection SC, l'effet clinique de l'apomorphine est rapide (délai d'action d'environ 20 minutes en moyenne), mais bref (de 45 à 90 minutes) (1)

Lanadélumab (TAKHZYRO°) et prévention au long cours des crises d'angiœdème héréditaire chez les enfants

L'angiœdème héréditaire est une maladie génétique rare, le plus souvent liée à un déficit en inhibiteur de la C1 estérase (1). Ce déficit entraîne une augmentation de l'activité de la kallicréine, une enzyme plasmatique. Cette enzyme participe à la synthèse de la bradykinine, dont l'excès est à l'origine de la survenue brutale d'œdèmes, principalement sous-cutanés et muqueux. Quand les œdèmes sont laryngés, le pronostic vital est engagé (1). La moitié des patients ont une première crise avant l'âge de 10 ans, parfois dès la naissance (2)

Glofitamab (COLUMVI°) et lymphomes diffus à grandes cellules B, en 3e ligne ou plus

Les lymphomes diffus à grandes cellules B sont des lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Quand la maladie s'aggrave après au moins deux lignes de traitement, les options utiles sont notamment une thérapie CAR-T, une chimiothérapie ou des soins symptomatiques (1)

Selpercatinib (RETSEVMO°) en 1re ligne dans des cancers bronchiques métastasés avec mutation RET

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé et qui n'ont pas encore reçu de traitement à ce stade du cancer, les médicaments antitumoraux de premier choix sont le pembrolizumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre le récepteur PD-1) ou l'association pembrolizumab avec une chimiothérapie contenant un sel de platine. Dans 1 % à 2 % des cas, des fusions du gène codant pour le récepteur RET (rearranged during transfection, en anglais) avec un autre gène sont présentes dans les cellules tumorales. Avant l'arrivée de médicament ciblant ce récepteur, la présence de telles anomalies ne modifiait pas le traitement (1,2)

Selpercatinib (RETSEVMO°) en 1re ligne dans certains cancers de la thyroïde

Dans les cancers médullaires de la thyroïde (issus des cellules parafolliculaires secrétant la calcitonine), le traitement repose sur la chirurgie. Dans les autres cancers de la thyroïde (issus des cellules folliculaires), notamment différenciés, le traitement repose sur la chirurgie et l'iode radioactif. Quand ces cancers sont dits avancés ou métastasés, plusieurs antitumoraux inhibiteurs de tyrosine kinases sont autorisés dans l'Union européenne en 1re ligne : le cabozantinib (Cometriq°) et le vandétanib (Caprelsa°) dans les cancers médullaires ; le lenvatinib (Lenvima°) et le sorafénib (Nexavar° ou autre) dans les cancers différenciés réfractaires à l'iode radioactif (a). Aucun n'a d'efficacité démontrée pour allonger la durée de vie, mais tous exposent à des effets indésirables graves parfois mortels (1à3)

Elranatamab (ELREXFIO°) et myélome multiple après au moins 3 lignes de traitement

En 2024, chez les patients atteints d'un myélome multiple qui s'aggrave malgré plusieurs lignes de traitement, il n'y a pas de traitement de référence (1). Une thérapie dite CAR-T ciblant l'antigène de maturation des cellules B (BCMA en l'anglais) allonge peut-être la durée de vie des patients dont l'état de santé paraît suffisamment bon pour en supporter les effets indésirables graves (1). Le téclistamab, un anticorps monoclonal qui vise à activer les lymphocytes T en ciblant à la fois le récepteur CD3 présent à la surface des lymphocytes T et l'antigène BCMA présent à la surface des cellules B malignes, n'a pas apporté de progrès, selon une évaluation centrée surtout sur un essai non comparatif (1)

Talazoparib (TALZENNA°) + enzalutamide et cancer métastasé de la prostate résistant à une dépression androgénique

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, quand le cancer s'aggrave malgré une dépression androgénique (cancer dit résistant à la castration) et qu'une chimiothérapie cytotoxique (avec un taxane notamment) ne paraît pas appropriée, une option utile est d'ajouter un antiandrogène stéroïdien (abiratérone) ou non stéroïdien (tel l'enzalutamide) à la dépression androgénique (1à3). Il n'a pas été démontré d'allongement de la durée de vie avec l'association de l'olaparib ou du niraparib (des cytotoxiques anti-PARP) et de l'abiratérone dans les essais cliniques, alors que ces associations exposent à un surcroît d'effets indésirables graves (1à3)

Bosutinib : pas un premier choix dans la leucémie myéloïde chronique

Le bosutinib est un antitumoral inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont la kinase BCR-ABL. Dans l'Union européenne, il est autorisé par voie orale chez les adultes atteints d'une leucémie myéloïde chronique à chromosome Philadelphie positif : en phase chronique en première ligne ; en phase chronique, en phase accélérée ou en crise blastique après échec d'un ou plusieurs inhibiteurs de tyrosine kinases et quand l'imatinib (Glivec° ou autre), le nilotinib (Tasigna°) et le dasatinib (Sprycel° ou autre), d'autres inhibiteurs de tyrosine kinases, dont la kinase BCR-ABL, « ne sont pas considérés comme des traitements appropriés ». En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale, sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Bosulif° (1à3)

Néfopam en comprimés (NEFOPAM PANPHARMA°) et douleurs aiguës

Chez les adultes et les adolescents souffrant de douleurs aiguës, de nombreux antalgiques sont autorisés, seuls ou en association : paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), opioïdes, etc. (1)

Ustékinumab (STELARA°) en stylos préremplis

L'ustékinumab (Stelara° de la firme Janssen Cilag) est un immunodépresseur inhibiteur des interleukines 12 et 23. Il est autorisé dans l'Union européenne : chez les adultes atteints de psoriasis en plaques, de rhumatisme psoriasique, d'une maladie de Crohn ou d'une rectocolite hémorragique ; et chez les enfants dès l'âge de 6 ans atteints de psoriasis en plaques (1,2)

Vaccin pneumococcique conjugué à 20 valences (PREVENAR 20°) chez les enfants et les adolescents

Chez les nourrissons jusqu'à l'âge de 2 ans, la vaccination avec un vaccin pneumococcique conjugué a une efficacité démontrée en prévention des infections invasives par le pneumocoque (1). Après l'âge de 2 ans, chez des enfants en bonne santé ou sans antécédent particulier, cette vaccination n'a pas d'intérêt clinique avéré (1)

Insuline lispro avec tréprostinil et citrate de sodium comme excipients (LYUMJEV°) dès l'âge de 1 an

Chez les enfants et les adultes atteints d'un diabète, l'insuline lispro (Humalog°), un analogue de l'insuline d'action rapide, est utilisée surtout dans le cadre d'une insulinothérapie dite intensive, en injection à chaque repas, en association avec une injection quotidienne d'une insuline d'action prolongée. L'insuline lispro a été commercialisée en 2020 avec du tréprostinil (un vasodilatateur) et du citrate de sodium (qui augmente la perméabilité vasculaire) comme excipients, sous le nom de Lyumjev° (Lilly). Cette formulation réduit le délai d'action de l'insuline lispro de 30 à 20 minutes, mais avec un effet du même ordre sur le taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c) et sans avantage démontré sur des critères cliniques (tels que les complications du diabète) chez les adultes (1,2)

Cabotégravir et prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) (APRETUDE°)

En 2024, pour la prévention médicamenteuse de l'infection par le VIH, alias prophylaxie pré-exposition ou PrEP, le traitement de référence est l'association emtricitabineténofovir disoproxil, prise par voie orale quotidiennement. Son efficacité est étroitement liée au respect de la posologie préconisée (1,2)

Eskétamine (SPRAVATO) et dépression après échec de plusieurs antidépresseurs ou avec risque suicidaire élevé

Chez les adultes atteints d'un épisode dépressif, quand un antidépresseur est jugé insuffisamment efficace malgré un traitement bien conduit, l'analyse de la situation consiste à reconsidérer le diagnostic initial, évaluer l'impact des symptômes sur la qualité de vie et identifier des facteurs d'aggravation ou de persistance d'une dépression. Quand les troubles sont considérés comme liés à un manque d'efficacité de l'antidépresseur, les options sont notamment : proposer une psychothérapie, augmenter la posologie de l'antidépresseur, changer de groupe pharmacologique d'antidépresseur, ajouter un neuroleptique dit atypique tel que la quétiapine ; envisager une électroconvulsivothérapie (1à4)

Epcoritamab (TEPKINLY°) et lymphomes diffus à grandes cellules B, en 3e ligne ou plus

Les lymphomes diffus à grandes cellules B sont des lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Chez les patients qui en sont atteints, quand la maladie rechute ou est réfractaire après deux lignes de traitement, les options sont notamment : une thérapie CAR-T, une chimiothérapie ou des soins symptomatiques adaptés (1à3)

Dabrafénib (FINLEE°) + tramétinib (SPEXOTRAS°) dans certains gliomes avec mutation BRAF V600E

Chez les enfants et les adolescents, les gliomes représentent environ la moitié des tumeurs du système nerveux central (1). Ils constituent un groupe hétérogène de multiples cancers rares, de pronostic variable en fonction notamment de leur localisation et du degré d'évolution. On distingue schématiquement : les tumeurs dites de bas grade, avec un taux de survie d'environ 90 % à 10 ans, mais avec parfois des troubles cliniques graves (troubles de la vision, de l'équilibre, changements comportementaux, etc.) ; les tumeurs dites de haut grade, avec une durée médiane de survie comprise entre 9 et 15 mois après le diagnostic (1à3)

Fexinidazole (FEXINIDAZOLE WINTHROP°) et maladie du sommeil à Trypanosoma brucei rhodesiense

Dans le sud et l'est de l'Afrique, la trypanosomiase humaine africaine (ou maladie du sommeil) est une infection provoquée surtout par le parasite nommé Trypanosoma brucei rhodesiense. Sans traitement, la maladie est presque toujours mortelle en quelques semaines à quelques mois (1,2)

Natalizumab : trop dangereux

Le natalizumab est un anticorps monoclonal avec des effets immunodépresseurs. Dans l'Union européenne, il est autorisé comme traitement "de fond" en monothérapie chez les patients adultes atteints d'une forme très active de sclérose en plaques évoluant par poussées, soit d'emblée en cas d'aggravation rapide, soit après échec d'un autre traitement "de fond". En France, il est disponible : en flacons de solution à diluer pour perfusion intraveineuse (IV) contenant 300 mg de natalizumab ; et en seringue préremplies contenant 150 mg de natalizumab en solution pour injection sous-cutanée. Au 30 octobre 2024, en France, une copie de la solution à diluer pour perfusion IV est disponible sous un nom commercial de fantaisie (Tyruko°), avec la même indication que le princeps Tysabri° (1,2)

Eslicarbazépine : pas mieux que la carbamazépine

L'eslicarbazépine est un antiépileptique chimiquement proche de l'oxcarbazépine (Trileptal° ou autre) et de la carbamazépine (Tegretol° ou autre). Dans l'Union européenne, elle est autorisée dans l'épilepsie avec crises partielles, en monothérapie chez les adultes et en association avec d'autres antiépileptiques chez les adultes et les enfants âgés de plus de 6 ans. En France, elle est disponible en comprimés dosés à 800 mg. Au 29 octobre 2024, une copie est disponible sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale, avec les mêmes indications que le princeps Zebinix° (1à3)

Deucravacitinib (SOTYKTU°) et psoriasis en plaques

Chez les patients très gênés par un psoriasis en plaques, quand un médicament systémique est envisagé, le méthotrexate (un immunodépresseur dit conventionnel injectable ou administré par voie orale) est un médicament de référence (1,2). En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha (un médicament dit biologique administré en injection) est une option. Des immunodépresseurs anti-interleukines par voie sous-cutanée (classés aussi parmi les médicaments dits biologiques) sont globalement plus efficaces qu'un anti-TNF alpha pour réduire ou faire disparaître les lésions à court terme, mais le recul sur leur utilisation est moindre. L'aprémilast, un immunodépresseur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 4 administré par voie orale, n'a pas apporté de progrès. Tous ces médicaments exposent à des effets indésirables parfois graves, dont des infections et des cancers (1,2)

Ritlécitinib (LITFULO°) et pelade sévère chez les adultes et les adolescents

La pelade est une affection inflammatoire auto-immune des cheveux et parfois des poils, dont les cils et les sourcils (1). Elle se manifeste par une ou plusieurs plaques d'alopécie complète et nettement délimitées. Elle est dite sévère lorsqu'elle atteint au moins la moitié de la surface du cuir chevelu. Elle peut engendrer une perte totale des cheveux, voire de l'ensemble des poils du corps. Elle n'a pas de conséquence physique grave. Le traitement repose surtout sur des soins esthétiques et un soutien psychologique (1)

Tralokinumab (ADTRALZA°) et eczéma atopique à partir de l'âge de 12 ans

Chez les rares adolescents très gênés par un eczéma atopique (alias dermatite atopique) malgré l'application cutanée d'un émollient et d'un dermocorticoïde lors des poussées, un immunodépresseur par voie orale tel que la ciclosporine est une option. Elle est peu évaluée dans cette situation et elle expose à des effets indésirables graves, notamment des insuffisances rénales, des hypertensions artérielles et des troubles neurologiques. En cas d'inefficacité ou d'effets indésirables excessifs, le dupilumab, un immunodépresseur anti-interleukines 4 et 13 par voie sous-cutanée, est un recours avec un moindre recul d'utilisation. Dans un essai versus placebo chez 251 adolescents, après 16 semaines de traitement, une disparition ou quasi-disparition des lésions a été rapportée chez 24 % des patients du groupe dupilumab versus 2 % (1à3)

Trientine en gélules à 100 mg (CUFENCE°)

La trientine est un chélateur du cuivre qui augmente l'élimination urinaire du cuivre et diminue son absorption digestive. Chez les adultes et les enfants âgés de 5 ans et plus atteints d'une maladie de Wilson symptomatique avec surcharge en cuivre, la trientine est une option quand la pénicillamine (Trolovol°), le chélateur du cuivre de référence, est mal tolérée (1à3)

Exagamglogène autotemcel (CASGEVY°) et certaines bêtathalassémies et drépanocytoses sévères

La partie protéique de l'hémoglobine (la globine) comporte 4 sous-unités : 2 chaînes alpha et 2 chaînes qui diffèrent selon le type d'hémoglobine. Dans l'hémoglobine fœtale (HbF), majoritaire dans le sang à la naissance, il s'agit de deux chaînes gamma ; dans l'hémoglobine adulte (HbA), majoritaire dans le sang à l'âge adulte, de deux chaînes bêta. À l'âge adulte, l'HbF représente généralement 2 % ou moins de l'hémoglobine totale (1,2)

Cémiplimab (LIBTAYO°) + chimiothérapie et cancers bronchiques métastasés ou inopérables, en 1re ligne

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules inopérable, chez qui une radiochimiothérapie n'est pas une option, ou chez ceux atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé et qui n'ont pas encore reçu de traitement à ce stade du cancer, le choix du traitement dépend notamment de la proportion de cellules tumorales qui expriment la protéine PCD-L1 (1,2). Quand cette proportion est inférieure à 50 %, le premier choix est l'association d'une chimiothérapie cytotoxique contenant un sel de platine avec du pembrolizumab (un immunostimulant anti-PCD-1, inhibiteur de point de contrôle immunitaire). Cette association a allongé la durée médiane de survie par rapport à une chimiothérapie seule dans deux essais. Quand la proportion de cellules tumorales exprimant PCD-L1 est supérieure à 50 %, le premier choix est le pembrolizumab seul. Il a été plus efficace qu'une chimiothérapie pour allonger la durée médiane de survie dans deux essais, sans surcroît d'effets indésirables graves (1,2)

Nivolumab (OPDIVO°) après résection d'un mélanome sans atteinte ganglionnaire mais à haut risque de récidive

Chez les patients atteints d'un mélanome, le traitement de premier choix est l'exérèse chirurgicale (1,2). En l'absence d'atteinte ganglionnaire mais avec un mélanome à haut risque de récidive (mélanome "épais" ou ulcéré, dit de stade IIB ou IIC), un tiers à la moitié des patients ont une récidive dans les 5 ans suivant la chirurgie et environ 15 % des patients meurent durant cette période (2)

Nivolumab (OPDIVO°) et certains mélanomes chez les adolescents

Chez les adultes atteints d'un mélanome métastasé ou inopérable, le nivolumab (un immunostimulant anti-PCD-1) est une option de premier choix (1). Après résection chirurgicale de certains mélanomes avec atteinte ganglionnaire (traitement dit adjuvant), son intérêt est incertain (2)

Posaconazole (NOXAFIL°) et aspergillose invasive en 1re ligne

Chez les patients immunodéprimés, l'infection par un champignon du genre Aspergillus est parfois invasive, avec atteinte de divers organes : cœur, cerveau, peau, reins, etc. Malgré l'utilisation d'antifongiques, les aspergilloses invasives sont mortelles chez 40 % à 70 % des patients. Le voriconazole, un antifongique azolé, est un premier choix dans cette situation, par voie orale ou intraveineuse. L'isavuconazole est une option moins bien évaluée. L'amphotéricine B liposomale est une alternative quand un antifongique azolé n'est pas approprié (1,2)

Sacubitril + valsartan (ENTRESTO°) et insuffisance cardiaque chronique chez les enfants

Chez les rares enfants atteints d'une insuffisance cardiaque chronique avec altération de la fonction ventriculaire gauche, les médicaments proposés sont souvent les mêmes que chez les adultes (1,2). Chez les adultes, le traitement de premier choix pour allonger la durée de vie et éviter des décompensations cardiaques aiguës est l'énalapril, un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC). Les autres IEC tels que le captopril n'ont pas d'avantage sur l'énalapril. Le valsartan (un antagoniste de l'angiotensine II) est une alternative chez les patients trop gênés par les effets indésirables d'un IEC. Dans un essai clinique, le remplacement d'un IEC par l'association sacubitril (un inhibiteur de la néprilysine) + valsartan a diminué un peu à moyen terme la mortalité et la fréquence des hospitalisations pour insuffisance cardiaque chez certains adultes ayant une baisse importante de la fraction d'éjection ventriculaire gauche (3,4)

Azélastine + fluticasone : pas mieux qu'une monothérapie avec une des deux substances

L'azélastine est un antihistaminique H1 et la fluticasone un corticoïde. En France, leur association dans un même flacon en solution pour la voie nasale est autorisée chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 12 ans ayant une rhinite allergique saisonnière, quand une monothérapie par antihistaminique H1 ou corticoïde nasal n'a pas un effet suffisant pour soulager les symptômes. Au 2 octobre 2024, une copie est disponible sous un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (DCI), avec la même indication que le princeps Dymista° (1)

Budésonide oral en gélules : limiter la dose et la durée

Le budésonide, un corticoïde, est autorisé en France notamment dans la maladie de Crohn et la colite microscopique, sous forme de gélules contenant des microgranules gastrorésistants (Entocort°, Mikicort°). Mikicort° est en plus autorisé dans l'hépatite auto-immune. Au 2 septembre 2024, une copie est disponible, avec un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI) et des indications similaires à l'exception de l'hépatite auto-immune (1)

Atogépant (AQUIPTA°) et prévention des crises de migraine

Chez les patients ayant des crises de migraine fréquentes et invalidantes, le propranolol (un bêtabloquant) est un médicament de premier choix pour diminuer la fréquence des crises. L'amitriptyline (un antidépresseur imipraminique) ou l'acide valproïque (un antiépileptique) en dehors d'une grossesse sont aussi des options. Un anticorps monoclonal anti-CGRP (de l'anglais calcitonin gene-related peptide) tel que l'érénumab est un recours par voie sous-cutanée quand les autres médicaments sont trop peu efficaces ou causent trop d'effets indésirables. Dans des essais versus placebo, l'érénumab a réduit en moyenne d'1 à 2 jours le nombre de jours avec migraine par mois chez des patients qui en avaient entre 8 et 18 à l'inclusion. Le rimégépant par voie orale est un antagoniste qui bloque le récepteur du CGRP et qui a une structure différente de celle d'un anticorps monoclonal. Il n'a pas apporté de progrès en prévention des crises (1,2)

Dalbavancine (XYDALBA°) et infections bactériennes graves de la peau et des "tissus mous" dès l'âge de 3 mois

Chez les patients atteints d'une infection bactérienne grave de la peau et des tissus sous-jacents, aussi dénommés "tissus mous", la vancomycine (Vancomycine Sandoz° ou autre) et la téicoplanine (Targocid° ou autre), des glycopeptides injectables, sont utiles quand l'infection est probablement causée par une souche de bactéries à Gram positif résistantes à d'autres antibiotiques. Ces antibiotiques sont autorisés dès la naissance (1à4)

Dulaglutide (TRULICITY°) et diabète de type 2 à partir de l'âge de 10 ans

Le dulaglutide est le deuxième agoniste du GLP-1 après le liraglutide à être autorisé chez les enfants et les adolescents âgés de 10 ans et plus atteints d'un diabète de type 2. Dans cette situation, la balance bénéfices-risques du liraglutide est incertaine, en l'absence d'évaluation clinique comparative au-delà de quelques mois et de risques mal cernés à long terme, notamment de cancers de la thyroïde et du pancréas (1,2). Qu'en est-il pour le dulaglutide chez les enfants et les adolescents ?

Évinacumab (EVKEEZA°) et hypercholestérolémie familiale homozygote dès l'âge de 5 ans

Les hypercholestérolémies familiales homozygotes sont des maladies rares mais graves, avec un risque élevé d'accidents cardiovasculaires dès l'enfance (1,2). Quand les associations de médicaments hypocholestérolémiants ont un effet insuffisant, l'aphérèse des LDL, plusieurs fois par mois, est un recours. Cette procédure est contraignante (1,2)

Mavacamten (CAMZYOS°) et cardiomyopathie hypertrophique

La cardiomyopathie hypertrophique est une maladie caractérisée par un épaississement anormal des parois du cœur, principalement du ventricule gauche, avec augmentation de la contraction du muscle cardiaque et diminution de son relâchement. Elle touche entre 2 et 5 personnes sur 1 000 dans le monde et se manifeste à tout âge, avec une légère prédominance chez les hommes (1à4)

Éravacycline (XERAVA°) et infections intra-abdominales compliquées

Les infections intra-abdominales sont dites compliquées quand elles s'étendent au-delà des viscères, mais restent limitées à la cavité péritonéale. Cela comprend des infections digestives (telles que des sigmoïdites, des péritonites, des abcès) et des infections biliaires (telles que des cholécystites et des angiocholites). Elles sont généralement polymicrobiennes, avec notamment des bactéries aérobies telles que des entérobactéries (dont Escherichia coli), des entérocoques et Pseudomonas aeruginosa, ainsi que des bactéries anaérobies telles que Bacteroïdes fragilis. L'évolution de ces infections dépend de divers facteurs de gravité, autrement dit de situations qui exposent à des complications mortelles, telles que : un âge supérieur à 70 ans, une immunodépression, la présence d'autres affections telles qu'un cancer, une atteinte rénale ou hépatique. Ces facteurs sont à prendre en compte dans le choix de l'antibiothérapie. Les options reposent notamment sur un antibiotique à large spectre tel qu'un carbapénème (dont le méropénem et l'ertapénem), voire sur l'association méropénem + vaborbactam (un inhibiteur de bêtalactamases) en cas d'infection causée par une bactérie résistante aux carbapénèmes. La tigécycline, un antibiotique du groupe des cyclines, est autorisée dans l'Union européenne en dernier recours chez les patients atteints d'une infection intra-abdominale compliquée. Elle expose à un surcroît de mortalité par rapport aux antibiotiques auxquels elle a été comparée, alors que son efficacité est parfois moindre (1à7)

Lisocabtagène maraleucel (BREYANZI°) et certains lymphomes non hodgkiniens, en rechute ou réfractaires

Les lymphomes non hodgkiniens constituent un groupe hétérogène de lymphomes. Certains sont dits agressifs car rapidement mortels sans traitement. Les lymphomes diffus à grandes cellules B sont les plus fréquents des lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Les lymphomes médiastinaux primitifs à grandes cellules B, les lymphomes B de haut grade et les lymphomes folliculaires de grade 3B sont d'autres formes de lymphomes non hodgkiniens dits agressifs, cliniquement ou histologiquement proches des lymphomes diffus à grandes cellules B. La stratégie thérapeutique est identique dans ces différents lymphomes (1à4)

Dostarlimab (JEMPERLI°) et cancers de l'endomètre avancés ou récidivants avec anomalies de réparation de l'ADN

Chez les patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre à un stade avancé (c'est-à-dire qui s'étend au-delà de l'endomètre, avec ou sans atteinte ganglionnaire régionale), le traitement de 1re ligne repose généralement sur la chirurgie, la radiothérapie et une chimiothérapie à base d'un sel de platine. En cas de maladie réfractaire ou de rechute, quand une chimiothérapie est envisagée, une option est l'association lenvatinib (un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont celles liées aux récepteurs du VEGF) + pembrolizumab (un immunostimulant anti-PCD-1). Dans un essai randomisé versus un cytotoxique en monothérapie, cette association a allongé la durée médiane de survie de 7 mois au prix d'un surcroît d'arrêts de traitement en raison d'effets indésirables (rapportés chez 33 % des patientes versus 8 %) (1,2)

Lidocaïne en gel intra-utérin (LIDBREE°) et anesthésie locale

Le choix d'une contraception par dispositif intra-utérin (DIU) fait suite à une consultation d'information sur la balance bénéfices-risques des différentes méthodes de contraception (lire aussi "Pose d'un dispositif intra-utérin")

Vaccin RSVPreF3/AS01E (AREXVY°) et prévention des infections par le VRS à partir de l'âge de 60 ans

Les infections par le virus respiratoire syncytial (VRS) ne se limitent pas aux bronchiolites chez les nourrissons. Elles surviennent à tous les âges, notamment parce que l'immunité conférée par l'infection est temporaire (1)

Vaccin RSVPreF (ABRYSVO°) et prévention des infections par le VRS à partir de l'âge de 60 ans

Chez les personnes âgées de 60 ans ou plus, les infections par le virus respiratoire syncytial (VRS) se manifestent principalement par des infections respiratoires aiguës, sans signes cliniques spécifiques. Quelques-unes évoluent vers une détresse respiratoire, voire vers la mort. Les facteurs de risque de forme grave d'infection par le VRS sont un âge avancé ; une exposition au tabac ; des maladies préexistantes telles qu'insuffisance cardiaque congestive, bronchopneumopathie chronique obstructive, asthme ; immunodépression (lire aussi "Vaccin RSVPreF3/AS01E (Arexvy°) et prévention des infections par le VRS à partir de l'âge de 60 ans")

Élacestrant (ORSERDU°) et cancers du sein avec mutation ESR1, inopérables ou métastasés, en 2e ligne ou plus

Mi-2024, chez les femmes (et les rares hommes) atteintes d'un cancer du sein métastasé ou inopérable, avec des cellules tumorales portant des récepteurs aux estrogènes et sans surexpression de la protéine HER-2 (HER-2 négatif), les associations souvent utilisées sont celles d'un inhibiteur de l'aromatase (tel que l'anastrozole) ou d'un antagoniste des estrogènes (tel que le fulvestrant) avec un inhibiteur de protéines kinases CDK4 et 6 tel que l'abémaciclib. Quand le cancer s'aggrave malgré une telle association, le traitement de choix n'est pas établi, faute de données robustes. Une hormonothérapie avec un inhibiteur de l'aromatase ou un antagoniste des estrogènes est une option, en fonction des traitements déjà reçus et de l'état général de la patiente (1,2)

Étranacogène dézaparvovec (HEMGENIX°) et hémophilie B

L'hémophilie B est une maladie héréditaire de la coagulation liée au chromosome X. Elle touche quasiment exclusivement des personnes de sexe masculin. Elle cause un déficit en facteur IX de la coagulation, ce qui expose à des hémorragies parfois graves et à des saignements spontanés, le plus souvent au niveau articulaire, avec des arthropathies quand les saignements sont récurrents dans une même articulation. En général, la maladie est d'autant plus grave que le déficit en facteur IX est important (1à3). L'hémophilie B, qui concerne environ 1 garçon sur 30 000 naissances, est plus rare que l'hémophilie A (lire aussi "Valoctocogène roxaparvovec (Roctavian°) et hémophilie A"). Ces deux maladies ont des manifestations cliniques très proches (1,3)

Valoctocogène roxaparvovec (ROCTAVIAN°) et hémophilie A

L'hémophilie A est une maladie héréditaire qui touche quasiment exclusivement des personnes de sexe masculin. Elle cause un déficit en facteur VIII de la coagulation, qui expose à des hémorragies spontanées, d'autant plus graves que ce déficit est sévère. En prévention des hémorragies, l'administration de facteur VIII par voie intraveineuse (de manière intermittente, par exemple avant une opération chirurgicale, ou au long cours plusieurs fois par semaine) est le traitement de référence. Chez les patients atteints d'hémophilie A sévère (activité du facteur VIII inférieure à 1 %), l'émicizumab par voie sous-cutanée, un anticorps monoclonal reproduisant l'effet du facteur VIII dans la cascade de coagulation, est une option quand la multiplication des perfusions intraveineuses de facteur VIII est trop gênante. Son efficacité en prévention des hémorragies a été démontrée dans au moins un essai comparatif (1,2)

Apalutamide en comprimés à 240 mg (ERLEADA°)

L'apalutamide (Erleada° - Janssen Cilag), un antiandrogène non stéroïdien, est une option chez certains patients atteints d'un cancer de la prostate, en tenant compte des nombreux effets indésirables parfois graves, notamment cardiovasculaires et cutanés, et des interactions médicamenteuses auxquels il expose (1,2)

Cipaglucosidase alfa (POMBILITI°) + miglustat (OPFOLDA°) dans la maladie de Pompe "tardive"

La maladie de Pompe (alias glycogénose de type II) est une maladie génétique rare, liée à un déficit en une enzyme lysosomale qui transforme le glycogène en glucose

Vaccin dengue (DENGVAXIA°) à partir de l'âge de 6 ans

À la fin des années 2010, un vaccin à virus atténué contenant des antigènes des 4 sérotypes du virus de la dengue (Dengvaxia° - Sanofi Pasteur) a été autorisé dans l'Union européenne pour les personnes âgées de 9 à 45 ans, mais uniquement chez celles ayant un antécédent de dengue. Ce vaccin expose en effet les personnes n'ayant jamais été infectées par le virus de la dengue à un risque accru de formes graves de la maladie en cas d'infection (1,2). Or, en 2024, on ne dispose toujours pas de test suffisamment fiable pour repérer en routine une infection antérieure par le virus de la dengue. D'où des difficultés d'utiliser ce vaccin à grande échelle dans les zones d'endémies, malgré une efficacité démontrée pour diminuer la fréquence des formes graves de dengue dans des essais comparatifs chez des enfants (1,3)

Rivaroxaban : pas un anticoagulant de premier choix

Le rivaroxaban est un anticoagulant inhibiteur du facteur Xa (alias xaban) utilisé par voie orale. Dans l'Union européenne, le rivaroxaban est autorisé :

Tocilizumab : un recours dans diverses maladies inflammatoires

Le tocilizumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l'interleukine 6, une cytokine impliquée dans les phénomènes inflammatoires

Ivosidénib (TIBSOVO°) et leucémie aiguë myéloïde avec mutation IDH1, en 1re ligne

La leucémie aiguë myéloïde est caractérisée par une prolifération anormale de cellules myéloïdes immatures. Au moment du diagnostic, la moitié des patients sont âgés d'au moins 67 ans. Seulement 10 % à 20 % des patients sont toujours en vie 5 ans après. Chez environ 6 % à 10 % des patients, les cellules tumorales portent une mutation sur le gène IDH1 (isocitrate déshydrogénase de type 1). Ce gène code pour une enzyme qui interviendrait dans le blocage de la différenciation cellulaire et dans la transformation de cellules saines en cellules cancéreuses (1)

Ivosidénib (TIBSOVO°) et certains cholangiocarcinomes en 2e ligne ou plus

Le cholangiocarcinome est un cancer rare des voies biliaires dont la fréquence augmente avec l'âge. Ce cancer est souvent découvert à un stade avancé (c'est-à-dire inopérable ou métastasé), avec une proportion de patients en vie 5 ans après le diagnostic qui ne dépasse pas 10 %. Chez 10 % à 20 % des patients, les cellules tumorales présentent une altération du gène IDH1 qui code pour l'enzyme isocitrate déshydrogénase de type 1 (1à3)

Futibatinib (LYTGOBI°) et cholangiocarcinomes inopérables ou métastasés, avec mutation FGFR2, en 2e ligne

Le cholangiocarcinome est un cancer rare des voies biliaires, souvent découvert à un stade inopérable ou métastasé. La proportion de patients en vie 5 ans après le diagnostic ne dépasse pas 10 % (1à3)

Ivacaftor + lumacaftor (ORKAMBI°) et mucoviscidose dès l'âge de 1 an

Chez les enfants atteints de mucoviscidose qui sont homozygotes pour la mutation deltaF508 du gène CFTR, l'association ivacaftor + lumacaftor (Orkambi° - firme Vertex) a d'abord été autorisée dans l'Union européenne chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans, malgré une balance bénéfices-risques incertaine chez ces patients (1). Elle est ensuite devenue la première association de modulateurs de la protéine CFTR, alias caftors, autorisée dès l'âge de 1 an (2). À cette occasion, un nouveau dosage de granulés, avec 94 mg d'ivacaftor et 75 mg de lumacaftor par sachet, est commercialisé pour les nourrissons pesant de 7 kg à moins de 9 kg (3)

Baricitinib (OLUMIANT°) et pelade sévère chez les adultes

La pelade est une affection inflammatoire auto-immune qui touche les cheveux et les poils. Environ 2 % des personnes en sont atteintes au moins une fois au cours de leur vie, de façon isolée ou récurrente. L'âge moyen d'apparition est d'environ 35 ans (1à3)

Oritavancine (TENKASI°) et infections de la peau ou des tissus mous

Chez les patients atteints d'une infection de la peau ou des tissus sous-jacents (aussi dénommés "tissus mous") dont la gravité justifie une hospitalisation, divers antibiotiques sont autorisés dans l'Union européenne, notamment des bêtalactamines. Un glycopeptide tel que la vancomycine est une option en cas d'infection ou de suspicion d'infection par certaines bactéries à Gram positif résistantes à d'autres antibiotiques, notamment un Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) (1)

Ruxolitinib en crème (OPZELURA°) et vitiligo

Le vitiligo est une affection auto-immune caractérisée par des zones de dépigmentation cutanée plus ou moins étendues, le plus souvent au niveau du visage, des extrémités et des parties génitales. Il est dû à une destruction des mélanocytes cutanés et des follicules pileux. Il touche 0,1 % à 2 % des personnes dans le monde et apparaît à tout âge, avec un pic de fréquence entre 10 et 30 ans. Le vitiligo dit non-segmentaire, défini par une dépigmentation bilatérale, généralement symétrique, est la forme la plus fréquente (1à3). L'atteinte cutanée n'est pas douloureuse, mais les conséquences esthétiques ont souvent des répercussions psychologiques et sociales importantes, en particulier quand le visage est atteint. L'évolution est imprévisible et très variable d'un patient à l'autre : stabilisation, aggravation par poussées ou évolution lente sur plusieurs années, avec parfois une amélioration (1à3)

Sécukinumab (COSENTYX°) et hidrosadénite suppurée

L'hidrosadénite suppurée (alias maladie de Verneuil) est une maladie inflammatoire chronique des glandes sudorales, qui évolue par poussées alternant avec des périodes de rémission. Cette affection rare touche surtout des femmes jeunes. Elle est caractérisée par l'apparition sous la peau, principalement au niveau des grands plis, de nodules isolés, qui deviennent inflammatoires et douloureux. Souvent, ils grossissent et forment des abcès, avec éventuelle fistulisation, suppuration chronique et cicatrices hypertrophiques. Les patients ont un risque accru d'infections des tissus adjacents. L'altération de la qualité de vie est parfois importante (1)

Lidocaïne gel (GLYDO°) dans la cystite interstitielle et les explorations par voie rectale

Fin 2023, en France, une spécialité de lidocaïne en gel dosé à 20 mg/ml (soit 2 %), présentée en seringue préremplie, est devenue disponible sous le nom commercial Glydo° (exploitant en France : Melisana Pharma). On disposait déjà de la spécialité Xylocaïne 2 %° gel urétral, présentée aussi en seringue préremplie (1)

Mirikizumab (OMVOH°) et rectocolite hémorragique

Chez les adultes atteints d'une rectocolite hémorragique, en cas d'efficacité insuffisante d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine, un immunodépresseur anti-TNF alpha est le traitement de deuxième ligne de choix. En troisième ligne, les options sont d'augmenter les doses ou de changer d'anti-TNF alpha. Quand cela ne convient pas ou plus, l'intérêt clinique de l'ustékinumab, un anti-interleukines 12 et 23 est incertain (1à3)

Sutimlimab (ENJAYMO°) et maladie des agglutinines froides

La maladie des agglutinines froides est une forme d'anémie hémolytique auto-immune liée à la présence d'auto-anticorps dits froids, c'est-à-dire actifs à une température inférieure à 37 °C. Elle toucherait 1 à 15 personnes sur un million. Elle survient généralement après l'âge de 40 ans, et plus fréquemment après 55 ans (1à4). Elle est parfois secondaire à une infection ou à une hémopathie maligne (2,5)

Tirzépatide (MOUNJARO°) et diabète de type 2

Chez les patients atteints d'un diabète de type 2, un objectif important du traitement est d'éviter ou de retarder les complications liées au diabète, notamment cardiovasculaires (1)

Lorazépam injectable (LORAZEPAM XILMAC°) et prémédication ou états aigus d'anxiété et d'agitation

Avant un acte chirurgical ou à visée diagnostique, la prémédication a généralement peu de place pour réduire l'anxiété du patient, en raison de l'absence d'avantage clinique clairement démontré. Dans les cas où elle est jugée utile, une benzodiazépine par voie orale est le premier choix. L'hydroxyzine est un antihistaminique H1 avec des effets atropiniques et sédatifs. Sa balance bénéfices-risques dans cette situation est défavorable, quelle que soit sa forme (orale ou injectable), en raison de ses effets indésirables cardiaques (allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme, voire torsades de pointes) (1,2)

Vaccin zona gE/AS01B (SHINGRIX°)

Le zona est lié à la réactivation localisée du virus varicelle-zona (VZV), resté latent au sein d'un ganglion nerveux sensitif radiculaire ou d'un noyau d'un nerf sensitif crânien, après la guérison d'une varicelle. Son incidence annuelle augmente avec l'âge à partir de 50 ans, pour atteindre 1 cas pour 100 personnes après 80 ans. Le zona est aussi plus fréquent chez les patients immunodéprimés, en particulier suite à une greffe de cellules souches hématopoïétiques (1à4)

Ténofovir alafénamide + emtricitabine + elvitégravir + cobicistat (GENVOYA°) et infection par le VIH dès l'âge de 2 ans

Chez certains enfants infectés par le VIH, l'association de deux inhibiteurs nucléosidiques avec un inhibiteur de l'intégrase tel que le dolutégravir (Tivicay°) est une option (1,2)

Naloxone à 1,26 mg par voie nasale accessible sans ordonnance (VENTIZOLVE°) et surdose d'opioïde

Les surdoses d'opioïdes résultent de la prise de médicaments ou de substances illicites. Dans les formes les plus graves, elles provoquent un arrêt respiratoire puis cardiaque. En France, des centaines de surdoses mortelles d'opioïdes sont dénombrées chaque année. Lors d'une surdose d'opioïde, administrer au plus vite la naloxone (un antagoniste des récepteurs aux opioïdes) évite généralement l'arrêt respiratoire en rétablissant une respiration suffisante. Ses effets indésirables sont minimes au regard de son efficacité, y compris en cas d'incertitude ou d'erreur de diagnostic (1,2)

Brimonidine en collyre à 0,25 mg/ml (LUMOBRY°) et rougeur oculaire

L'hyperémie conjonctivale (ou rougeur oculaire) est un symptôme dont les causes sont multiples, par exemple : conjonctivite allergique ou infectieuse, hémorragie sous-conjonctivale, corps étranger dans l'œil, traumatisme lié à une surexposition au soleil ou aux rayons ultraviolets (UV) artificiels, sécheresse oculaire. La stratégie thérapeutique varie en fonction de la cause identifiée : lavages oculaires avec du sérum physiologique ; collyre antiallergique ou antibiotique, etc. Selon les symptômes associés, un examen spécialisé est parfois à réaliser en urgence (1,2)

Timolol + latanoprost en collyre sans conservateur (FIXAPOST°)

Chez les patients atteints d'une hypertension intraoculaire ou d'un glaucome à angle ouvert, quand une association d'antiglaucomateux est envisagée, celle du timolol (un bêtabloquant) avec le latanoprost (un analogue de la prostaglandine F2alpha) est un premier choix (1)

Nifédipine (MAPAKNA LP°) et menace d'accouchement prématuré

En cas de menace d'accouchement prématuré, certains médicaments dit tocolytiques sont utilisés dans le but d'arrêter les contractions utérines. L'objectif est de prolonger de quelques jours la grossesse afin d'organiser au mieux la naissance et les soins postnataux d'un bébé prématuré, notamment par le transfert de la mère vers un centre spécialisé (1à3)

Mésalazine en granulés à libération prolongée, dosés jusqu'à 3 g (OSPERZO°)

La mésalazine, alias acide 5-aminosalicylique, est souvent un premier choix chez les adultes et les enfants atteints de rectocolite hémorragique (1,2)

Niraparib + abiratérone (AKEEGA°) et cancers de la prostate métastasés avec mutation BRCA, résistants à une dépression androgénique

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le cancer s'aggrave parfois malgré une dépression androgénique (par ablation des testicules ou par un agoniste de la gonadoréline). Chez ces patients, quand une chimiothérapie cytotoxique avec du docétaxel (un taxane) n'est pas appropriée, la dépression androgénique est poursuivie. Y ajouter un antiandrogène est une option : soit l'abiratérone (un antiandrogène stéroïdien) associée avec un corticoïde afin de réduire l'effet de l'abiratérone sur la synthèse de l'aldostérone ; soit un antiandrogène non stéroïdien tel que l'apalutamide ou l'enzalutamide. Selon un essai, il n'est pas démontré que l'association d'olaparib (un cytotoxique inhibiteur de PARP, des enzymes participant à la réparation de certaines cassures de l'ADN) avec l'abiratérone allonge la durée de vie des patients par rapport à l'abiratérone seule. Mais cette association expose à un surcroît d'effets indésirables graves (1,2)

Cétrorélix : une copie plus pratique

Le cétrorélix est un antagoniste de la Gn-RH (Gonadotrophin-Releasing Hormone en anglais). Dans l'Union européenne, il est autorisé pour prévenir une ovulation prématurée lors d'une stimulation ovarienne dans le cadre de protocoles d'assistance médicale à la procréation. Le cétrorélix a d'abord été disponible sous forme de préparation injectable (flacon de poudre + seringue de solvant) pour la voie sous-cutanée, contenant 0,25 mg de cétrorélix par flacon (Cétrotide°). Au 29 mai 2024, en France, une copie est disponible en seringues préremplies prêtes à l'emploi, contenant 0,25 mg de cétrorélix dans 1 ml de solution, sous un nom commercial de fantaisie (Ceziboe°), avec la même indication que le princeps Cétrotide° (1,2)

Desmopressine : anticiper les intoxications par l'eau

La desmopressine est un analogue de la vasopressine, une hormone antidiurétique par augmentation de la réabsorption tubulaire d'eau (1). En France, elle est notamment autorisée sous forme sublinguale dans : l'énurésie nocturne chez les enfants à partir de l'âge de 5 ans ; la nycturie (miction nocturne) chez les adultes âgés de moins de 65 ans ; le diabète insipide. Des lyophilisats oraux dosés à 60, 120 et 240 microg de desmopressine ont d'abord été commercialisés sous le nom commercial Minirinmelt°. Des copies des 3 dosages sont disponibles sous forme de comprimés sublinguaux, avec un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI). Le princeps Minirinmelt° et les copies ont des indications similaires, le princeps étant, dans l'énurésie nocturne, autorisé chez les enfants âgés de 6 ans et plus et chez certains adultes (2)

Doxylamine 20 mg + pyridoxine 20 mg (XONVEA°) en comprimés à libération modifiée

Chez les femmes enceintes gênées par des nausées ou vomissements bénins liés à la grossesse et trop peu soulagées par des mesures autres que médicamenteuses, la doxylamine (Donormyl° ou autre), un antihistaminique H1 sédatif et atropinique, est le médicament dont la balance bénéfices-risques paraît la plus acceptable. Cependant, des données divergentes laissent des doutes quant à un risque de malformations congénitales en cas d'utilisation au cours du premier trimestre de la grossesse, et ses effets à long terme sur le développement de l'enfant à naître sont mal cernés. Cela incite à l'utiliser à la dose minimale suffisante pour apporter un soulagement acceptable, et pour une durée aussi courte que possible. La doxylamine expose à des effets atropiniques, des dépendances et des somnolences (1)

Solifénacine + tamsulosine (VECALMYS°) et hypertrophie bénigne de la prostate

Quand elle est symptomatique, l'hypertrophie bénigne de la prostate se manifeste par des troubles mictionnels : sensation de vessie incomplètement vidée ; diminution de la force du jet ; envie fréquente d'uriner (pollakiurie) ; difficultés à se retenir d'uriner. Ces troubles affectent parfois la qualité de vie, surtout quand ils perturbent le sommeil et les activités quotidiennes. Les rares complications sont surtout des rétentions urinaires (1)

Finérénone (KERENDIA°) et atteinte rénale avec albuminurie liée à un diabète de type 2

Les patients atteints d'un diabète de type 2 sont exposés à des altérations des artères (macroangiopathies), à l'origine d'accidents cardiovasculaires ; et à des altérations des capillaires sanguins (microangiopathies), notamment au niveau des glomérules rénaux, à l'origine d'insuffisances rénales (1)

Émicizumab (HEMLIBRA°) et hémophilie A modérée à risque d'hémorragies graves

L'hémophilie A est due à un déficit en facteur VIII de la coagulation. Quand le niveau d'activité du facteur VIII est entre 1 % et 5 %, l'hémophilie est dite modérée. Certains patients atteints d'une forme modérée ont parfois des hémorragies graves : on parle alors de phénotype hémorragique sévère. Chez ces patients, des perfusions intraveineuses de facteur VIII (Factane° ou autre) en traitement préventif pendant une durée plus ou moins longue selon les cas sont parfois proposées (1à3)

Risankizumab (SKYRIZI°) et maladie de Crohn après échec d'au moins un autre immunodépresseur

Chez les patients atteints d'une maladie de Crohn modérée à sévère, quand un corticoïde et des traitements immunodépresseurs dits conventionnels tels que l'azathioprine ne sont pas satisfaisants, l'adalimumab (un anti-TNF alpha) ou l'ustékinumab (un anticorps monoclonal anti-interleukines 12 et 23) sont des immunodépresseurs de choix. Quand ces traitements sont jugés d'efficacité insuffisante, les options sont notamment : augmenter les doses d'anti-TNF alpha, changer d'anti-TNF alpha, passer d'un d'anti-TNF alpha à l'ustékinumab ou inversement (1,2)

Upadacitinib (RINVOQ°) et maladie de Crohn

Chez les patients atteints de la maladie de Crohn, quand un corticoïde et des traitements dits conventionnels tels que l'azathioprine (Imurel° ou autre) ont une efficacité insuffisante ou entraînent trop d'effets indésirables, un anticorps monoclonal anti-TNF alpha est une option. L'ustékinumab (Stelara°), un anticorps monoclonal anti-interleukines 12 et 23, est aussi une option en raison d'un profil d'effets indésirables en partie différent. D'autres anticorps monoclonaux immunodépresseurs n'ont pas apporté de progrès, notamment en cas d'échec d'un anti-TNF alpha (lire aussi "risankizumab (Skyrizi°) et maladie de Crohn après échec d'au moins un autre immunodépresseur") (1)

Nivolumab + rélatlimab (OPDUALAG°) et mélanome non opérable ou métastasé en 1re ligne

Pas de preuve d'une diminution de la mortalité par rapport au nivolumab seul dans un essai chez 714 patients, alors que l'ajout de rélatlimab expose à un surcroît d'événements indésirables graves

Ipilimumab + nivolumab et mélanome avancé en traitement de 1re ligne : mi-2024, un intérêt toujours incertain

Chez les patients atteints d'un mélanome métastasé ou inopérable, le nivolumab (un immunostimulant anti-PCD-1) est un premier choix (lire aussi "Nivolumab + rélatlimab (Opdualag°) et mélanome non opérable ou métastasé en 1re ligne"). L'association dabrafénib + tramétinib (des inhibiteurs de protéine kinases) est une option quand les cellules tumorales sont porteuses de la mutation BRAF V600 (présente chez environ la moitié des patients). L'intérêt de l'ipilimumab (un immunostimulant anti-CTLA-4) est incertain (1à4)

Rélugolix (ORGOVYX°) et cancer de la prostate "avancé" hormonosensible

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate dont la tumeur est étendue au-delà de la capsule prostatique (cancer dit avancé), avec ou sans métastase, outre la chirurgie et la radiothérapie pour certains d'entre eux, le traitement de référence est une dépression androgénique par ablation des testicules ou par un agoniste de la gonadoréline (alias Gn-RH) tel que la leuproréline. Avec un agoniste de la Gn-RH, une stimulation passagère de la sécrétion d'androgène survient en début de traitement, à l'origine d'une "activation" de la tumeur et d'un risque de rétention urinaire, d'exacerbations des douleurs liées à des métastases, etc. Un antagoniste de la Gn-RH tel que le dégarélix provoque une dépression androgénique d'emblée, sans phase transitoire d'augmentation de la sécrétion d'androgène. Mais il n'est pas démontré que cela se traduise par une évolution différente du cancer ni par moins d'effets indésirables (1à4)

Sacituzumab govitécan (TRODELVY°) et cancer du sein métastasé avec récepteurs hormonaux, après plusieurs échecs

Début 2024, on ne connaît pas de traitement curatif des cancers du sein avancés ou métastasés. Chez les patientes ménopausées dont la tumeur porte des récepteurs hormonaux sans surexpression de la protéine HER-2, une hormonothérapie est souvent un premier choix. L'ajout de ribociclib (un inhibiteur des protéines kinases CDK 4 et 6) à l'hormonothérapie allonge la durée médiane de survie d'environ un an selon un essai. Une atteinte viscérale symptomatique ou une aggravation rapide du cancer fait envisager une chimiothérapie cytotoxique. Anthracyclines et taxanes sont alors les premiers choix. En cas d'échec d'au moins une ligne de traitement, divers cytotoxiques en monothérapie sont des options telles que la capécitabine, l'éribuline, la gemcitabine ou la vinorelbine. Au stade métastasé, le taux de survie à 5 ans est d'environ 30 %, ce qui justifie parfois de proposer des soins symptomatiques, sans antitumoral (1à3)

Ibrutinib (IMBRUVICA°) associé avec le vénétoclax dans la leucémie lymphoïde chronique en 1re ligne

Chez les patients atteints d'une leucémie lymphoïde chronique, quand la maladie s'aggrave ou que des symptômes apparaissent, le choix du traitement de 1re ligne dépend notamment de l'âge, de l'état général du patient, et de la présence ou non de certaines mutations génétiques dans les cellules tumorales, dont la délétion 17p ou la mutation TP53 qui sont des facteurs de mauvais pronostic. En l'absence d'une de ces mutations, l'association fludarabine + cyclophosphamide (des cytotoxiques) + rituximab (un anticorps anti-CD20) est une option chez les patients en mesure d'en supporter les effets indésirables. Chez les patients fragilisés, notamment par l'âge, une chimiothérapie avec moins d'effets indésirables est plus adaptée, telle que l'association du chlorambucil (un cytotoxique) avec un anticorps monoclonal anti-CD20 (1,2)

Tabélecleucel (EBVALLO°) et maladie lymphoproliférative liée au virus d'Epstein-Barr, après une greffe

Les infections par le virus d'Epstein-Barr (EBV) sont très communes, souvent asymptomatiques. Elles se manifestent parfois par une mononucléose infectieuse (1à3). Après une infection, le virus reste en général latent dans l'organisme (2)

Ravulizumab (ULTOMIRIS°) et maladie du spectre de la neuromyélite optique

Les patients atteints d'une maladie du spectre de la neuromyélite optique ont des poussées dont les symptômes sont souvent graves, tels que de fortes baisses de l'acuité visuelle et des déficits moteurs et sensoriels qui régressent en plusieurs semaines ou mois, en général de manière incomplète. Divers immunodépresseurs sont utilisés pour prévenir les poussées, parmi lesquels un anticorps anti-protéine C5 du complément, l'éculizumab (Soliris° de la firme Alexion, ou autre). Dans un essai versus placebo chez 143 adultes, l'éculizumab a fortement réduit la fréquence des poussées à court terme (1,2)

Ibuprofène 400 mg : interdiction de la publicité auprès du grand public

Depuis le 2 avril 2024, l'Agence française du médicament (ANSM) interdit la publicité auprès du grand public pour les spécialités pharmaceutiques contenant de l'ibuprofène à raison de 400 mg par unité de prise. Cette décision a été motivée par le fait que « les signalements d'effets indésirables (…) notamment des hémorragies gastro-digestives et des atteintes rénales ont augmenté parallèlement au nombre de publicités auprès du grand public en faveur de l'ibuprofène 400 mg et aux ventes de ces médicaments » (1)

Dabigatran : pas un anticoagulant de premier choix

Le dabigatran est un anticoagulant qui agit par inhibition directe de la thrombine, et qui est utilisé par voie orale

Bicarbonate de sodium en comprimés gastrorésistants (BICAFRES°) et acidose métabolique liée à l'insuffisance rénale chronique

L'acidose métabolique se manifeste généralement par une concentration plasmatique de bicarbonates inférieure à 23 mmol/l. L'insuffisance rénale chronique en est une cause fréquente. L'acidose métabolique est d'autant plus importante que le débit de filtration glomérulaire est bas, par diminution de l'excrétion rénale des ions acides H+ et fuite des bicarbonates depuis l'espace extracellulaire pour contrer l'acidité au niveau tissulaire (1à4)

Vérapamil oral (ISOPTINE° ou autre) et prévention de l'algie vasculaire de la face

L'algie vasculaire de la face est caractérisée par des épisodes de maux de tête qui durent en général entre 15 minutes et 3 heures, et qui se répètent parfois plusieurs fois par jour. La douleur est intense, le plus souvent unilatérale et périorbitaire, associée avec des symptômes locaux (larmoiements, congestion nasale, etc.) et souvent un état d'agitation. En général, des épisodes surviennent tous les jours durant quelques semaines, avant une rémission plus longue. Chez 10 % à 20 % des patients, la maladie évolue vers une forme chronique, avec un fond douloureux persistant entre les crises. L'oxygène au masque soulage la plupart des crises, mais il présente des contraintes pratiques. En prévention des crises, aucun médicament n'a d'efficacité démontrée avec une évaluation clinique satisfaisante (1,2)

Sélinexor (NEXPOVIO°) et myélome multiple en rechute ou réfractaire

Les médicaments utilisés dans le myélome multiple appartiennent principalement à quatre groupes pharmacologiques : les corticoïdes (le plus souvent la dexaméthasone), les "immunomodulateurs" (lénalidomide, pomalidomide, thalidomide), les inhibiteurs du protéasome (bortézomib, carfilzomib, ixazomib), les anticorps monoclonaux anti-CD38 (daratumumab, isatuximab). Il s'y ajoute notamment des médicaments cytotoxiques tels que le cyclophosphamide ou le melphalan (1,2)

Durvalumab (IMFINZI°) + trémélimumab (IMJUDO°) + sel de platine et certains cancers bronchiques métastasés en 1re ligne

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé et qui n'ont pas encore reçu de traitement à ce stade du cancer, le choix du traitement dépend notamment de la proportion de cellules tumorales qui expriment la protéine PCD-L1 qui se lie au récepteur PCD-1 (1à3)

Durvalumab (IMFINZI°) + trémélimumab (IMJUDO°) et certains carcinomes hépatocellulaires avancés en 1re ligne

Chez les patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire avancé ou inopérable avec une fonction hépatique préservée et en bon état général malgré la maladie, quand un médicament antitumoral est envisagé, le sorafénib (un inhibiteur de tyrosine kinases impliquées dans l'angiogenèse et la croissance tumorale) est une option. Une autre option est l'association d'atézolizumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre la protéine PCD-L1) avec du bévacizumab (un anticorps qui inhibe l'angiogenèse et la croissance tumorale). Dans un essai comparatif chez 501 patients, cette association a allongé la durée médiane de survie par rapport au sorafénib (19 mois versus 13 mois), au prix d'un surcroît d'événements indésirables graves (chez 38 % des patients versus 31 %), notamment digestifs (1,2)

Daltéparine (FRAGMINE°) et thromboses veineuses dès l'âge de 1 mois

Chez les enfants, les thromboses veineuses sont rares. Leur traitement repose sur une héparine pendant 5 à 10 jours, suivi d'un traitement anticoagulant pendant au moins 6 semaines, soit avec une héparine, soit avec un anticoagulant par voie orale (1)

Durvalumab (IMFINZI°) en 1re ligne dans certains cancers des voies biliaires

L'expression "cancers des voies biliaires" regroupe les cholangiocarcinomes, ayant pour origine l'épithélium des canaux biliaires, et les carcinomes de la vésicule biliaire. Ce sont des cancers rares souvent découverts à un stade avancé inopérable, avec alors une proportion de patients en vie 5 ans après le diagnostic qui ne dépasse pas 10 % (1à3)

Setmélanotide (IMCIVREE°) et syndrome de Bardet-Biedl

Le syndrome de Bardet-Biedl associe principalement les symptômes suivants : obésité prédominant au niveau du tronc, dès l'enfance ; troubles neuropsychiques, dont troubles cognitifs et de la coordination ; troubles rénaux dont insuffisances rénales ; doigts ou orteils en surnombre ; rétinopathies, dont pertes de vision nocturne et visions dites en tunnel ; anomalies génitales chez les filles et les garçons ; anomalies cardiaques. Ce syndrome est dû à une mutation sur les 2 allèles d'un des nombreux gènes impliqués dans les structures ciliaires de diverses cellules de l'organisme, d'où une grande diversité clinique. Il touche environ 1 personne sur 100 000. Début 2024, on n'en connaît pas de traitement spécifique. La prise en charge est symptomatique (1)

Fenfluramine (FINTEPLA°) et syndrome de Lennox-Gastaut

Le syndrome de Lennox-Gastaut est une forme grave d'épilepsie, qui débute généralement entre les âges de 3 et 5 ans (1,2). Les troubles psychomoteurs et comportementaux associés sont souvent graves, avec une déficience intellectuelle. Selon une étude de cohorte, la mortalité des patients atteints de ce syndrome est 14 fois plus grande durant l'enfance et l'adolescence par rapport à des enfants et adolescents en bonne santé, la mort faisant souvent suite à un état de mal épileptique, une crise d'épilepsie ou une mort subite (1,2)

Lonafarnib (ZOKINVY°) et progéria

La progéria (alias syndrome de Hutchinson-Gilford) est une maladie génétique extrêmement rare, qui touche environ 1 personne sur 20 millions dans le monde (1à3). Elle se manifeste dès l'enfance, comme une sorte de vieillissement prématuré et accéléré (1à3)

Norfloxacine (NORFLOXACINE ZENTIVA°) et prévention des infections du liquide d'ascite

En France, en 2019, les spécialités contenant de la norfloxacine (un antibiotique du groupe des fluoroquinolones) ont cessé d'être prises en charge par la Sécurité sociale dans toutes leurs indications autorisées, en raison notamment de l'accroissement des résistances bactériennes aux fluoroquinolones (1)

Amisulpride buvable : dispositif doseur médiocre de la copie

L'amisulpride est un neuroleptique dit de deuxième génération ou atypique, autorisé chez les patients adultes atteints de schizophrénie (1)

Étifoxine : trop d'effets indésirables

L'étifoxine est un psychotrope. En France, l'étifoxine est autorisée sous forme de comprimés dosés à 50 mg chez les patients anxieux, pour une durée de « quelques jours à quelques semaines ». En 2023, une copie est devenue disponible, sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que celle du princeps Stresam° (1)

Nétarsudil (RHOKIINSA°), nétarsudil + latanoprost (ROCLANDA°) et glaucome chronique

L'augmentation de la pression intraoculaire est un facteur fréquent, mais inconstant, de survenue d'un glaucome chronique à angle ouvert, c'est-à-dire une atrophie du nerf optique, avec altération progressive du champ visuel pouvant aller jusqu'à la cécité. L'hypertension intraoculaire est définie par convention par une pression intraoculaire supérieure à 21 mm Hg (1)

Dupilumab (DUPIXENT°) et prurigo nodulaire

Le terme générique "prurigo" est défini par la présence sur le corps de nombreuses lésions cutanées de grattage qui sont la conséquence de démangeaisons chroniques (d'une durée supérieure ou égale à six semaines). Les démangeaisons sont liées à une hypersensibilisation des terminaisons nerveuses au niveau de la peau, conduisant à un cycle auto-entretenu démangeaisons-grattage. L'origine des démangeaisons est variable : affection dermatologique, neurologique, systémique, psychiatrique, voire parfois inconnue. La nature des lésions cutanées sert parfois à préciser le type de prurigo, mais cette distinction n'a pas de réelle utilité clinique. Les lésions s'accompagnent parfois de sensations de brûlure, douleurs, picotements (1)

Leuproréline en seringue (ENANTONE LP°) et puberté précoce

Chez les enfants atteints de puberté précoce d'origine centrale, la leuproréline (Enantone LP° - firme Takeda ; ou autre) fait partie des agonistes de la gonadoréline de premier choix. Le traitement est généralement poursuivi pendant plusieurs années (1)

Sémaglutide injectable (WEGOVY°) et obésité chez les adolescents

La réduction du poids d'une personne en situation d'obésité repose avant tout sur une prise en charge globale, comportant des mesures diététiques adaptées, un exercice physique régulier et un soutien personnalisé (1à3)

Zonisamide 25 mg à 300 mg en comprimés sécables (ZONISAMIDE NEURAXPHARM°)

Le zonisamide (Zonegran° ou autre) est un antiépileptique inhibiteur de l'anhydrase carbonique, apparenté aux sulfamides. Il est autorisé en prévention des crises d'épilepsie partielle : en monothérapie chez les adultes ; associé avec au moins un autre antiépileptique chez les enfants âgés de 6 ans ou plus. Chez les adultes, le zonisamide n'a pas d'avantage démontré par rapport à d'autres antiépileptiques. Chez les enfants, ses effets indésirables métaboliques (avec risque de ralentissement de la croissance et du développement) et rénaux, justifient d'éviter ce médicament (1)

Zanubrutinib (BRUKINSA°) et certaines hémopathies malignes

La leucémie lymphoïde chronique, la macroglobulinémie de Waldenström et les lymphomes de la zone marginale sont des hémopathies malignes (1,2)

Lipegfilgrastim (LONQUEX°) et neutropénies liées à une chimiothérapie à partir de l'âge de 2 ans

Les chimiothérapies cytotoxiques utilisées dans de nombreux cancers exposent à des diminutions de la production de cellules sanguines, dont les granulocytes neutrophiles, d'où des neutropénies exposant à des infections graves. Les facteurs de croissance granulocytaire, alias grastims, stimulent la production de neutrophiles. Administrés après une chimiothérapie cytotoxique, ils réduisent la durée d'une neutropénie et le risque d'infection (1)

Avapritinib (AYVAKYT°) et mastocytoses systémiques avancées

Les mastocytoses sont des maladies rares, caractérisées par une activation ou une prolifération anormale des mastocytes (un type de cellules immunitaires). Elles sont liées dans quasiment tous les cas à une mutation du gène KIT (1,2). On distingue plusieurs formes de mastocytoses, de pronostics différents, dont : les mastocytoses systémiques dites agressives sans hémopathie associée, avec une espérance de vie en général inférieure à 5 ans ; les mastocytoses systémiques associées à une hémopathie dont le pronostic dépend surtout de l'hémopathie associée ; les leucémies à mastocytes, avec une espérance de vie en général inférieure à 6 mois (1,3). Selon un essai non comparatif de faible niveau de preuves, la midostaurine (un inhibiteur de tyrosine kinases, dont FLT3 et KIT) allonge peut-être de quelques mois la durée de vie de certains patients atteints d'une leucémie à mastocytes. L'interféron alfa (pégylé ou pas) ou la cladribine (un cytotoxique) sont aussi parfois proposés, sans démonstration d'un allongement de la durée de vie (1,3)

Dexaméthasone + lévofloxacine collyre (DUGRESSA°) après une chirurgie de la cataracte

Dans les suites d'une chirurgie de la cataracte, l'association par voie locale d'un corticoïde avec un antibiotique est souvent proposée pour prévenir l'inflammation et le risque infectieux, sans qu'un intérêt clinique soit démontré (1,2). En France, divers collyres et pommades ophtalmiques contenant un corticoïde ou un antibiotique, voire leur association, sont autorisés. S'y ajoute un collyre contenant de la dexaméthasone à 1 mg/ml (un corticoïde) et de la lévofloxacine à 5 mg/ml (une fluoroquinolone) (Dugressa° - firme Santen) (3)

Bimékizumab (BIMZELX°) et spondyloarthrites axiales ou rhumatismes psoriasiques

Dans les spondyloarthrites axiales et les rhumatismes psoriasiques, les médicaments de premier choix sont notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou le méthotrexate (un immunodépresseur), selon les affections. Quand ils sont trop peu efficaces ou mal supportés, des anti-TNF alpha (des immunodépresseurs) tels que l'adalimumab sont des options. Des anticorps monoclonaux anti-interleukine 17A tels que l'ixékizumab ou le sécukinumab n'ont pas apporté de progrès par rapport aux anti-TNF alpha (1à5)

Nivolumab (OPDIVO°) en traitement néoadjuvant de certains cancers bronchiques à risque élevé de récidive

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules opérable, la chirurgie d'exérèse est le traitement de premier choix. Le risque de récidive augmente avec l'étendue du cancer. Une chimiothérapie cytotoxique comportant un sel de platine administrée avant la chirurgie (chimiothérapie dite néoadjuvante) augmente de l'ordre de 5 % en valeur absolue la proportion de patients en vie à 5 ans, au prix d'effets indésirables graves, parfois mortels (1,2)

Olipudase alfa (XENPOZYME°) et déficit en sphingomyélinase acide de type B ou A/B

Le déficit en sphingomyélinase acide (alias maladie de Niemann-Pick de type A ou de type B) est une maladie héréditaire lysosomale rare. Ce déficit enzymatique entraîne l'accumulation de sphingomyéline, un lipide entrant dans la composition de la plupart des membranes cellulaires, ce qui provoque le dysfonctionnement de divers tissus et organes (1à3)

Amitriptyline buvable : une copie sans progrès pratique

L'amitriptyline est un antidépresseur imipraminique, avec des effets inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine, des effets atropiniques et des effets antihistaminiques H1. En France, elle est autorisée pour la voie orale, en comprimés (dosés à 25 mg ou 50 mg) et solution buvable (concentrée à 40 mg/ml) :

Spésolimab (SPEVIGO°) et poussées de psoriasis pustuleux généralisé

Le psoriasis pustuleux généralisé est une forme rare de psoriasis qui touche surtout des adultes âgés de 40 à 60 ans, et un peu plus souvent des femmes (1,2)

Pitolisant (WAKIX°) et narcolepsie dès l'âge de 6 ans

La narcolepsie débute le plus souvent entre les âges de 10 et 30 ans et dure toute la vie. Elle est caractérisée par une somnolence diurne excessive et des accès brutaux de sommeil de durée variable. Des épisodes de cataplexie, c'est-à-dire une abolition soudaine, complète ou partielle, du tonus musculaire, sans perte de connaissance, sont souvent présents. Cette affection rare retentit sur les activités quotidiennes (1à3)

Paracétamol + ibuprofène en comprimés (CETAFEN°) et douleurs aiguës légères à modérées

Pour le traitement médicamenteux par voie orale d'une douleur légère à modérée chez les adultes, le premier choix est le paracétamol à la dose de 500 à 1 000 mg par prise sans dépasser 4 000 mg par jour chez les adultes pesant 50 kg ou plus. Quand il est à éviter ou quand son efficacité est trop faible ou trop brève, une option en dehors de la grossesse est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) tel que l'ibuprofène (à la dose de 200 mg à 400 mg par prise, toutes les 6 à 8 heures, sans dépasser 1 200 mg par jour) (1)

Immunoglobulines humaines polyvalentes (GAMUNEX°) en prévention de la rougeole

Après une exposition au virus de la rougeole de certaines personnes non immunisées et à risque de forme grave, l'administration par perfusion intraveineuse d'immunoglobulines humaines polyvalentes est parfois justifiée. Administrées dans les 6 jours suivant le contact avec une personne atteinte de rougeole, elles diminuent le risque de survenue de la maladie (1). Leurs principaux effets indésirables connus sont des : réactions lors de la perfusion ; réactions d'hypersensibilité, dont des anaphylaxies ; méningites aseptiques ; thromboses ; insuffisances rénales aiguës ; anémies hémolytiques (2)

Maralixibat (LIVMARLI°) et syndrome d'Alagille

Le syndrome d'Alagille est une maladie génétique rare, à transmission autosomique dominante, qui impacte de nombreux organes, notamment le foie, le cœur, les os, les reins. Le plus souvent dès les premiers mois de vie, les patients ont une cholestase liée à une réduction du nombre des canaux biliaires, par ailleurs étroits et mal formés. Cela entraîne une accumulation d'acides biliaires dans le foie et le sang. Les manifestations cliniques, leur sévérité et leur évolution sont très variables d'un patient à l'autre, y compris au sein d'une même famille (1à4)

Carbonate de calcium en gommes à mâcher (RENNAXT°) et brûlures d'estomac

En France, chez les adultes et adolescents se plaignant de brûlures d'estomac, Rennaxt° (de la firme Bayer) est le premier antiacide autorisé à base uniquement de carbonate de calcium et présenté sous forme de gommes à mâcher avec un statut de médicament. Ces gommes sont destinées à être mastiquées durant 15 minutes, puis jetées après mastication (1,2). La spécialité Rennaxt° est accessible sans ordonnance

Darolutamide (NUBEQA°) associé avec le docétaxel et cancer de la prostate hormonosensible métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate hormonosensible métastasé, le traitement de référence est une dépression androgénique par ablation des testicules ou agoniste de la gonadoréline. Dans des essais, l'ajout soit d'un antiandrogène tel que l'abiratérone ou l'apalutamide, soit de docétaxel (un cytotoxique) a allongé la durée médiane de survie des patients d'environ un à deux ans. Le choix entre un antiandrogène ou le docétaxel repose principalement sur leurs profils d'effets indésirables et leurs modalités d'administration (1à4)

Lacosamide (VIMPAT°) et crises épileptiques partielles chez des enfants âgés de 2 à 4 ans

Chez les enfants épileptiques ayant des crises partielles, le traitement de premier choix est souvent la carbamazépine (Tégrétol° ou autre). En cas d'échec, d'autres monothérapies sont autant d'alternatives. Quand une association d'antiépileptiques paraît nécessaire, aucune donnée comparative solide n'aide aux choix des substances (1)

Dolutégravir + abacavir + lamivudine (TRIUMEQ°) et infection par le VIH chez les enfants pesant 14 kg ou plus

Quand l'association du dolutégravir (Tivicay°) avec l'abacavir (Ziagen°) et la lamivudine (Epivir° ou autre) est choisie comme multithérapie antirétrovirale chez les enfants infectés par le VIH, on dispose de formes adaptées pour ceux qui ne sont pas en mesure d'avaler des comprimés : des comprimés dispersibles pour le dolutégravir et une solution buvable pour l'abacavir et la lamivudine (1). Pour les autres enfants, il existe une association à doses fixes abacavir + lamivudine (Kivexa° ou autre) (2)

Abiratérone comprimés à 1 000 mg (ABIRATÉRONE SANDOZ°, IBIRON°)

L'abiratérone (un inhibiteur de la synthèse des androgènes) est utile chez certains patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, en prenant garde aux interactions médicamenteuses et aux nombreux effets indésirables, notamment cardiovasculaires (1)

Clopidogrel (PLAVIX°), clopidogrel + aspirine (DUOPLAVIN°) après angioplastie coronaire

Parmi les patients ayant un syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST, les spécialités Plavix° (clopidogrel) et Duoplavin° (clopidogrel + aspirine) de la firme Sanofi Aventis ont été longtemps autorisées uniquement après traitement thrombolytique. En 2023, elles sont devenues autorisées aussi après angioplastie percutanée, avec ou sans pose d'endoprothèse (alias stent) (1)

Éculizumab : utile dans certaines situations, avec un risque d'infections graves

L'éculizumab est un anticorps monoclonal immunodépresseur dirigé contre la protéine C5 du complément. Dans l'Union européenne, il est autorisé en solution à diluer pour perfusion chez des patients atteints d'un syndrome hémolytique et urémique atypique, d'une hémoglobinurie paroxystique nocturne ou d'une myasthénie auto-immune généralisée réfractaire, et chez les adultes atteints de troubles du spectre de la neuromyélite optique (1)

Faricimab (VABYSMO°) et DMLA ou œdème maculaire diabétique

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une altération de la macula (la zone de la rétine constituant le support de la vision centrale) qui touche surtout des personnes âgées de plus de 50 ans. Sa forme néovasculaire (alias forme "humide"), la plus agressive, se caractérise par la formation et la prolifération de nouveaux vaisseaux (processus appelé angiogenèse) à partir de la choroïde, à l'origine d'une baisse progressive, parfois rapide, de l'acuité visuelle (1à3)

Bictégravir + emtricitabine + ténofovir alafénamide (BIKTARVY°) et VIH dès l'âge de 2 ans

Chez les enfants infectés par le VIH, le traitement repose sur l'association d'au moins trois antirétroviraux, dont le plus souvent deux inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse du VIH. Parmi eux, l'emtricitabine (Emtriva°) et le ténofovir disoproxil (Viread° ou autre) sont des médicaments de premier choix (1,2)

Upadacitinib (RINVOQ°) et spondyloarthrite axiale dite non radiographique

Chez les patients atteints de spondyloarthrite axiale dite non radiographique, quand les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne soulagent pas suffisamment, un anti-TNF alpha est un premier choix. Des anticorps anti-interleukine 17A tels que l'ixékizumab (Taltz°) sont d'autres options, sans progrès démontré par rapport à un anti-TNF alpha (1)

Tofacitinib (XELJANZ°) et spondyloarthrite axiale dite radiographique

Chez les patients atteints de spondyloarthrite axiale dite radiographique, quand les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne soulagent pas suffisamment, un anti-TNF alpha est un premier choix. Des anticorps anti-interleukine 17A tel que l'ixékizumab (Taltz°) sont d'autres options, sans progrès démontré par rapport à un anti-TNF alpha (1)

Étanercept en cartouche (ENBREL°) pour dispositif injecteur Smartclic°

Quand un immunodépresseur anti-TNF alpha est justifié en traitement de certaines affections inflammatoires chroniques, l'étanercept par voie sous-cutanée est une des options avec un grand recul d'utilisation (1). Il est présenté notamment en seringues et stylos injecteurs préremplis à usage unique, contenant 25 mg ou 50 mg d'étanercept en solution sous le nom commercial Enbrel°. Contrairement aux stylos, les seringues sont dépourvues d'un dispositif protégeant l'aiguille avant et après l'injection (2)

Corifollitropine alfa (ELONVA°) et hypogonadisme hypogonadotrope chez les adolescents de sexe masculin

Chez les personnes de sexe masculin, un hypogonadisme hypogonadotrope est une insuffisance de fonctionnement des testicules résultant d'une sécrétion insuffisante d'hormone folliculostimulante humaine (FSH) et d'hormone lutéinisante (LH). À l'adolescence, les symptômes sont ceux d'un retard ou d'une absence de puberté, notamment : absence de développement des testicules, du pénis et de la prostate, faible développement de la pilosité, absence de mue, troubles de la spermatogenèse à l'origine d'une infertilité. Le traitement de l'hypogonadisme hypogonadotrope est substitutif, avec administration de FSH et de gonadotrophine chorionique humaine (hCG), qui joue un rôle d'analogue de la LH (1à4)

Ménotropine poudre + solvant, à 900 UI (FERTISTARTKIT°)

Chez les femmes atteintes d'infertilité, la ménotropine (Fertistartkit° - Ibsa Pharma ; ou autre), une gonadotrophine qui apporte des quantités égales d'hormone folliculostimulante (FSH) et d'hormone lutéinisante (LH), est un médicament utile (1). La posologie est adaptée à chaque femme, avec de larges variations intra- et interindividuelles, habituellement sans dépasser 450 UI par jour, pendant 20 jours, par voie sous-cutanée (2)

Dupilumab (DUPIXENT°) et eczéma atopique sévère à partir de l'âge de 6 mois

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) débute en général dans les deux premières années de la vie et régresse ou disparaît le plus souvent avant l'adolescence (1,2)

Calcifédiol en capsules molles chez les adultes (LUZADEL°)

En France, fin 2023, de nombreuses spécialités pharmaceutiques contenant un dérivé de la vitamine D sont autorisées notamment en prévention ou en traitement d'une carence en vitamine D. Elles contiennent le plus souvent du colécalciférol (vitamine D3), sous diverses formes (dont des capsules molles) et dosages. Le calcifédiol (ou 25-hydroxycolécalciférol, un dérivé hydroxylé du colécalciférol) est disponible en solution buvable (Dédrogyl° ou autres) depuis les années 1970 (1à3)

Rispéridone LP injectable bimensuelle : à éviter dans la schizophrénie

La rispéridone est un neuroleptique dit de deuxième génération, ou atypique. En France, la rispéridone en suspension à libération prolongée (LP) pour injection intramusculaire toutes les 2 semaines (c'est-à-dire bimensuelle) est autorisée « dans le traitement d'entretien de la schizophrénie chez les patients actuellement stabilisés par des antipsychotiques oraux ». Elle est disponible sous trois dosages : 25 mg/2 ml, 37,5 mg/2 ml et 50 mg/2 ml. Au 30 novembre 2023, une copie de chaque dosage, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que celle du princeps RisperdalConsta LP° (1,2)

Trientine : une option dans la maladie de Wilson

La trientine est un chélateur du cuivre, qui augmente l'élimination urinaire du cuivre et diminue son absorption digestive. Dans l'Union européenne, elle est autorisée dans la maladie de Wilson, liée à une surcharge en cuivre, « chez les adultes, les adolescents et les enfants âgés de 5 ans et plus qui ne tolèrent pas le traitement par la D-pénicillamine ». En France, au 30 novembre 2023, deux spécialités princeps sont commercialisées : Cufence°, contenant 200 mg de trientine base (sous forme de dichlorhydrate) par gélule, et Cuprior°, contenant 150 mg de trientine base (sous forme de tétrachlorhydrate) par comprimé. Une copie de Cufence°, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, avec la même indication que celle du princeps (1,2)

Tézépélumab (TEZSPIRE°) et asthme sévère chez les adultes et les adolescents

Un asthme est dit sévère quand les patients ont des symptômes permanents ou quand l'asthme reste non contrôlé malgré un traitement quotidien inhalé, dit de fond, associant un corticoïde à dose forte avec un bêta-2 stimulant de longue durée d'action (1)

Dapagliflozine (FORXIGA°) et insuffisance cardiaque chronique à fraction d'éjection préservée

L'insuffisance cardiaque chronique est une affection grave et fréquente, liée à l'incapacité du cœur à assurer un débit sanguin adapté aux besoins de l'organisme. En fonction de la valeur de la fraction d'éjection ventriculaire gauche mesurée à l'échographie cardiaque, une insuffisance cardiaque est dite à fraction d'éjection réduite (inférieure à 40 %) ou préservée (supérieure à 50 %). Les patients avec une fraction d'éjection dite intermédiaire (comprise entre 40 % et 50 %) sont souvent considérés, notamment dans les essais cliniques, comme ayant une insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (1)

Crizotinib (XALKORI°) et lymphome anaplasique à grandes cellules systémique en rechute ou réfractaire chez les enfants

Le lymphome anaplasique à grandes cellules systémique est un lymphome non hodgkinien rare. Chez les enfants, les cellules tumorales ont généralement une anomalie du gène ALK (anaplastic lymphoma kinase). Quand le lymphome rechute ou est réfractaire (environ 1 enfant sur 3), le traitement repose sur une association non consensuelle de plusieurs cytotoxiques (1,2)

Crizotinib (XALKORI°) et tumeurs myofibroblastiques inflammatoires ALK positives, en rechute chez les enfants

Les tumeurs myofibroblastiques inflammatoires sont rares, touchant surtout des enfants, des adolescents et de jeunes adultes. Elles se développent le plus souvent dans les poumons, le mésentère, le pancréas ou l'utérus. Leur évolution est généralement bénigne, mais parfois, l'envahissement des tissus avoisinants est cause de divers troubles ou symptômes graves, voire mortels. Des anomalies du gène codant pour la kinase ALK (anaplastic lymphoma kinase) sont identifiées dans les cellules tumorales chez 50 % à 70 % des patients (1,2)

Efgartigimod alfa (VYVGART°) et myasthénie auto-immune généralisée

La myasthénie auto-immune est une myasthénie acquise liée à la présence d'auto-anticorps dirigés contre des éléments de la jonction neuromusculaire, ce qui altère la transmission de l'influx nerveux au muscle. Chez la majorité des patients atteints, les auto-anticorps sont dirigés contre des récepteurs à l'acétylcholine (1à3)

Ravulizumab (ULTOMIRIS°) et myasthénie auto-immune généralisée

Chez les patients atteints de myasthénie auto-immune généralisée, une myasthénie acquise, le médicament de premier choix est la pyridostigmine, un anticholinestérasique. Quand son efficacité est insuffisante, le traitement repose principalement sur un corticoïde et sur l'azathioprine, un immunodépresseur. En cas d'efficacité insuffisante de ces traitements, l'ajout d'efgartigimod alfa, un anticorps anti-récepteur néonatal FC, est une option (lire aussi "Efgartigimod alfa (Vyvgart°) et myasthénie auto-immune généralisée")

Cémiplimab (LIBTAYO°) et cancers du col de l'utérus qui s'aggravent pendant ou après une chimiothérapie

Chez les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus qui récidive après une chirurgie et de la radiothérapie, ou quand le cancer est métastasé, une chimiothérapie cytotoxique comportant un sel de platine et un taxane est souvent proposée, avec parfois en plus du bévacizumab (un anti-VEGF). Dans un essai versus placebo, l'ajout de pembrolizumab (un anti-PCD-1) à cette chimiothérapie a allongé la durée médiane de vie des patientes d'environ 1 an quand les tumeurs exprimaient le ligand du récepteur PCD-1 (PCD-L1), au prix d'un surcroît d'effets indésirables graves. Quand le cancer s'aggrave pendant ou après la chimiothérapie, un cytotoxique tel que la gemcitabine ou le pémétrexed en monothérapie est souvent proposé, malgré l'absence d'allongement prouvé de la durée de vie. Des soins symptomatiques adaptés sont une option (1à3)

Vaccin pneumococcique conjugué à 15 valences (VAXNEUVANCE°) chez les enfants à partir de l'âge de 6 semaines

Chez les nourrissons jusqu'à l'âge de 2 ans, la vaccination avec un vaccin pneumococcique conjugué a une efficacité démontrée en prévention des infections invasives par pneumocoque. Après l'âge de 2 ans, chez les enfants en bonne santé ou sans antécédent particulier, cette vaccination n'a pas d'intérêt clinique probant (1). En France, fin 2023, on dispose d'un vaccin pneumococcique conjugué à 13 valences (Prevenar 13°) autorisé chez les enfants

Pegvisomant 25 mg et 30 mg (SOMAVERT°) et acromégalie

L'acromégalie est une maladie rare, due à une hypersécrétion de l'hormone de croissance, en général liée à un adénome hypophysaire. En cas d'échecs successifs de la chirurgie de l'adénome ou de la radiothérapie, et d'un traitement médicamenteux par un analogue de la somatostatine, le pegvisomant (Somavert° - Pfizer), un antagoniste des récepteurs de l'hormone de croissance administré par voie sous-cutanée, est un recours, au prix de multiples effets indésirables. La survenue de troubles hépatiques ou d'une augmentation de la taille de l'adénome est particulièrement à surveiller (1)

Tériflunomide : balance bénéfices-risques défavorable

Le tériflunomide est un immunodépresseur. Dans l'Union européenne, il est autorisé dès l'âge de 10 ans chez les patients ayant une sclérose en plaques évoluant par poussées, en comprimés dosés à 7 mg ou 14 mg de tériflunomide. En France, au 2 novembre 2023, une copie des comprimés à 14 mg, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que celle du princeps Aubagio° (1)

Saproptérine : parfois utile dans l'hyperphénylalaninémie

La saproptérine est un analogue synthétique de la tétrahydrobioptérine, un des cofacteurs de l'enzyme qui métabolise la phénylalanine en tyrosine. Dans l'Union européenne, la saproptérine est autorisée chez certains patients ayant un excès de phénylalanine dans le sang (hyperphénylalaninémie). L'hyperphénylalaninémie cause des retards mentaux et des troubles neuropsychiques. Elle est la conséquence de maladies congénitales rares : la phénylcétonurie et le déficit en tétrahydrobioptérine (1,2)

Vaccin RSVPreF (ABRYSVO°) chez les femmes enceintes en prévention des infections par le VRS chez leur enfant après la naissance

Chez les nourrissons, le virus respiratoire syncytial (VRS) est à l'origine de la plupart des bronchiolites et des pneumonies. En zone de climat tempéré, dans l'hémisphère nord, ces infections surviennent en général par épidémies entre les mois de novembre et mars (a)(1)

Fludrocortisone en solution buvable (FLUCORTAC°)

La fludrocortisone est un corticoïde avec une forte activité minéralocorticoïde. Chez les patients atteints d'une insuffisance surrénalienne primaire ou d'une hyperplasie congénitale des surrénales, il s'agit d'un médicament très utile en traitement hormonal substitutif, en ajout à un glucocorticoïde (1,2). Chez les patients atteints d'hypotension orthostatique d'origine neurologique, quand un médicament est envisagé, la midodrine (Gutron° ou autre) est un meilleur choix que la fludrocortisone, qui expose à des hypokaliémies et donc à des crampes, myalgies, troubles du rythme cardiaque dont des torsades de pointes. La fludrocortisone expose aussi à des rétentions hydrosodées, avec œdèmes périphériques, prises de poids, hypertensions artérielles et, plus rarement, à des insuffisances cardiaques (1,3)

Étiléfrine par voie orale (EFFORTIL°) et priapisme

Le priapisme est une érection pénienne anormalement prolongée sans stimulation sexuelle. Il est dit à bas débit quand il est lié à une insuffisance du retour du sang veineux à partir des corps caverneux. C'est une affection rare dans la population générale, mais elle touche plus d'un tiers des hommes et 6 % des garçons atteints de drépanocytose. Chez ces patients, les récidives parfois nombreuses altèrent la qualité de vie et la fonction érectile. Quand le priapisme persiste plus de 3 heures, il expose à une fibrose des corps caverneux et à une insuffisance de la fonction érectile (1à5)

Olaparib (LYNPARZA°) en ajout à l'abiratérone et cancers de la prostate métastasés résistants à une dépression androgénique

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le traitement de premier choix est une dépression androgénique par ablation des testicules ou par un agoniste de la gonadoréline. Chez les patients ayant des facteurs de mauvais pronostic ou quand le cancer s'aggrave (cancer dit résistant à une dépression androgénique) et qu'une chimiothérapie cytotoxique avec du docétaxel (un taxane) n'est pas appropriée (par exemple, en l'absence de métastase viscérale et quand le cancer est peu symptomatique), la principale option reste la dépression androgénique, en y ajoutant de l'abiratérone (un antiandrogène stéroïdien) ou un antiandrogène non stéroïdien (apalutamide, enzalutamide) (1à5)

Brexucabtagène autoleucel (TECARTUS°) et leucémie aiguë lymphoblastique à cellules B, réfractaire ou en rechute

Chez les adultes atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique en rechute ou réfractaire à un traitement antérieur, la chimiothérapie vise notamment à obtenir une rémission complète. Cela permet alors parfois une greffe de cellules souches hématopoïétiques d'un donneur (greffe allogénique), le seul traitement curatif connu dans cette situation clinique (1). Globalement, la durée de vie des patients est très variable selon les caractéristiques de la maladie, le niveau de "réponse" aux traitements déjà reçus, l'éventualité d'une greffe de cellules souches (2)

Maribavir (LIVTENCITY°) et infections réfractaires à cytomégalovirus

Les infections par un cytomégalovirus (CMV) sont très fréquentes. Elles surviennent généralement dans les premières années de la vie. Elles sont alors le plus souvent asymptomatiques. Après l'infection aiguë, le virus persiste dans l'organisme sous forme latente (1)

Ceftolozane + tazobactam (ZERBAXA°) et infections urinaires ou intra-abdominales graves chez les enfants

Chez les enfants atteints d'une infection urinaire ou intra-abdominale grave due à une bactérie à Gram négatif résistante aux céphalosporines dites de 3e génération ou aux carbapénèmes (notamment par production de bêtalactamases "à spectre élargi"), l'association ceftazidime (une céphalosporine "de 3e génération") + avibactam (un inhibiteur de bêtalactamases) est une option de dernier recours (1)

Buprénorphine 160 mg LP sous-cutanée (BUVIDAL°)

La buprénorphine (un agoniste-antagoniste des récepteurs aux opioïdes) est un traitement substitutif de premier choix pour les personnes dépendantes aux opioïdes. Elle est commercialisée sous divers dosages et formes, destinés à la voie orale en prises quotidiennes ou à la voie sous-cutanée, soit en injections hebdomadaires ou mensuelles, soit en implants semestriels (1,2)

Scopolamine dans les douleurs abdominales : d'autres options sont souvent à préférer

La scopolamine (alias hyoscine) est un alcaloïde de la belladone, avec des propriétés antispasmodiques. En France, la scopolamine injectable sous forme de butylbromure (Scoburen°) est autorisée chez les patients ayant des douleurs abdominales d'origine digestive, biliaire ou gynécologique, et chez les patients en soins palliatifs ayant une occlusion intestinale. Au 3 octobre 2023, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est disponible, uniquement à l'hôpital. Elle est autorisée dans des situations cliniques similaires, à l'exception des occlusions intestinales chez les patients en soins palliatifs. Princeps et copie sont présentés en ampoules de solution injectable de 1 ml contenant 20 mg de scopolamine sous forme de butylbromure (1,2)

Tildrakizumab en seringue préremplie à 200 mg et en stylo prérempli à 100 mg (ILUMETRI°) et psoriasis en plaques

Chez les patients atteints d'un psoriasis en plaques modéré à sévère, quand un traitement systémique est envisagé, le médicament de premier choix est l'acitrétine (un rétinoïde) ou le méthotrexate (un immunodépresseur). En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha tel que l'étanercept est une option (1,2)

Voxélotor (OXBRYTA°) et drépanocytose

La drépanocytose, alias anémie falciforme, est une maladie génétique causée par une mutation (dite mutation S, pour sickle, faucille en anglais) du gène qui code la chaîne bêta de l'hémoglobine. Cette mutation conduit à la production d'une hémoglobine anormale, dite hémoglobine S (1,2). Quand cette hémoglobine est désoxygénée sous certaines conditions (hypoxie, déshydratation ou autre), elle s'agglutine, ce qui conduit à la déformation des globules rouges et à leur destruction prématurée (1,3)

Extrait allergénique standardisé de pollen d'ambroisie (RAGWIZAX°) et rhinite allergique à partir de l'âge de 5 ans

La rhinite allergique saisonnière, alias "rhume des foins", est une affection parfois très gênante, mais bénigne. Quand les médicaments à visée symptomatique ont une efficacité insuffisante, une désensibilisation (alias immunothérapie spécifique) est parfois proposée (1,2)

Trastuzumab déruxtécan (ENHERTU°) et cancers gastriques HER-2 positif, après échec d'une chimiothérapie comportant du trastuzumab

Environ 20 % des patients atteints d'un adénocarcinome de l'estomac ou de la jonction gastro-œsophagienne ont des cellules tumorales qui surexpriment la protéine HER-2. Chez ces patients, quand le cancer s'aggrave pendant ou après une chimiothérapie cytotoxique associée avec du trastuzumab (un anticorps anti-HER-2), il n'y a pas de traitement consensuel. Diverses chimiothérapies sont utilisées, notamment à base d'irinotécan ou de paclitaxel, avec un allongement de la durée médiane de survie de l'ordre de 2 à 3 mois par rapport à des soins symptomatiques seuls (1à3). Dans des essais cliniques comparatifs, le ramucirumab (un anticorps anti-VEGF), seul ou associé avec le paclitaxel, a allongé de 1 à 2 mois la durée médiane de survie par rapport à un placebo ou à l'association placebo + paclitaxel (3). Proposer des soins symptomatiques sans chimiothérapie est aussi une option (1)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) après la chirurgie dans certains cancers du rein

Les cancers du rein sont le plus souvent des carcinomes à cellules rénales. Parmi ces carcinomes, ceux à cellules claires sont les plus fréquents. Au stade localisé, un tiers des patients présentent aussi des métastases régionales ou à distance. Le traitement de premier choix est alors la néphrectomie, éventuellement complétée par l'exérèse des métastases. Après la chirurgie, le suivi régulier des patients vise à détecter une éventuelle récidive, une récidive survenant dans les 5 ans chez environ la moitié des patients ayant des facteurs de risque (selon des critères histopathologiques) (1,2)

Amivantamab (RYBREVANT°) et cancers bronchiques non à petites cellules avec mutation EGFR par insertion dans l'exon 20

Chez environ 1 % des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, les cellules tumorales sont porteuses d'une mutation dite activatrice du gène du récepteur EGFR (epidermal growth factor receptor, en anglais), par insertion dans l'exon 20. Une telle mutation bloque l'activité antitumorale de la plupart des inhibiteurs de tyrosine kinases liées à l'EGFR tels que le géfitinib. Dans cette situation, quand la tumeur est inopérable, une chimiothérapie contenant un sel de platine est le premier choix. En cas d'aggravation du cancer pendant ou après cette chimiothérapie, il n'y a pas de traitement consensuel (1,2)

Osimertinib (TAGRISSO°) et traitement adjuvant de certains cancers bronchiques

Chez les patients opérés d'un cancer bronchique non à petites cellules, quand la tumeur est localisée et qu'elle mesure entre 3 et 5 cm (stade IB), ou bien quand il y a un envahissement local ou une atteinte ganglionnaire (stade II ou III), une chimiothérapie après la chirurgie (dite adjuvante) par cisplatine associé avec un vinca-alcaloïde augmente d'environ 4 % en valeur absolue la proportion de patients en vie à 5 ans par rapport à l'absence de chimiothérapie. Les récidives sont fréquentes (1)

Bimatoprost en collyre sans conservateur (AMIRIOX°)

Chez les patients qui ont une hypertension intraoculaire ou un glaucome à angle ouvert, quand un analogue de la prostaglandine F2alpha est choisi, le médicament de premier choix est le latanoprost (Xalatan° ou autre) ou le travoprost (Travatan° ou autre) (1). Le bimatoprost (Lumigan° ou autre), un autre analogue de la prostaglandine F2alpha n'est pas plus efficace et semble exposer plus souvent aux effets indésirables locaux de ce groupe pharmacologique : assombrissements des paupières et de l'iris, allongements des cils, irritations oculaires, etc. (2)

Céfixime en suspension buvable : une option, pas en premier choix

Le céfixime est une céphalosporine dite de troisième génération. En France, cet antibiotique est notamment autorisé en poudre pour suspension buvable, dans diverses infections chez les enfants âgés de plus de 6 mois : infections bronchiques et pulmonaires, otites moyennes aiguës ; et pyélonéphrites aiguës. Il est aussi autorisé chez les enfants âgés de plus de 3 ans dans les infections urinaires basses. Deux présentations sont commercialisées : une suspension concentrée après reconstitution à 40 mg/5 ml, réservée aux enfants âgés de 6 à 30 mois (Oroken Nourrissons°) ; et une à 100 mg/5 ml, réservée aux enfants âgés de 30 mois à 12 ans (Oroken Enfants°). Au 5 septembre 2023, une copie de la poudre pour suspension buvable à 100 mg/5 ml, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale, est disponible, avec les mêmes indications que celles du princeps Oroken Enfants° (1)

Olaparib (LYNPARZA°) en adjuvant dans certains cancers du sein avec mutation BRCA

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade dit précoce (défini principalement par l'absence de métastase connue), le traitement repose sur la chirurgie (a)(1,2). Un traitement cytotoxique néoadjuvant (avant la chirurgie, pour diminuer la taille de la tumeur et faciliter l'acte chirurgical) ou adjuvant (après la chirurgie, pour réduire le risque de récidive) est souvent proposé. Quand la tumeur porte des récepteurs hormonaux, une hormonothérapie adjuvante pendant plusieurs années a une balance bénéfices-risques favorable. Un risque de récidive persiste cependant, plus élevé notamment en cas d'envahissement ganglionnaire, d'âge inférieur à 40 ans, de tumeur mesurant plus de 3 cm, d'emboles lymphovasculaires et de grade histologique de mauvais pronostic (1,2)

Olaparib (LYNPARZA°) en traitement "d'entretien" après une 1re ligne de chimiothérapie dans certains cancers avancés de l'ovaire

Dans l'Union européenne, l'olaparib est autorisé notamment en traitement dit d'entretien (durant 2 ans, voire plus) chez des femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire ayant une mutation sur le gène BRCA 1 ou 2, et en rémission complète ou partielle après une première ligne de chimiothérapie comportant un sel de platine (1). Il est autorisé aussi en traitement "d'entretien" en association avec le bévacizumab après une première ligne de chimiothérapie comportant un sel de platine + bévacizumab, en cas de mutation du gène BRCA1/2 ou "d'instabilité génomique" (une autre forme d'anomalie chromosomique des cellules tumorales). Il n'est pas démontré que le bévacizumab, (un anticorps anti-angiogenèse) en ajout à une chimiothérapie puis poursuivi en traitement "d'entretien" apporte un intérêt clinique, alors qu'il expose à de nombreux effets indésirables graves (2)

Avalglucosidase alfa (NEXVIADYME°) et maladie de Pompe

La maladie de Pompe (alias glycogénose de type II) est une maladie génétique rare, liée à un déficit en une enzyme lysosomale qui transforme le glycogène en glucose. L'accumulation de glycogène au niveau de divers tissus et organes entraîne leur dysfonctionnement, conduisant notamment à des altérations des fonctions motrices et respiratoires, et à des atteintes cardiaques et hépatiques (1à4)

Éladocagène exuparvovec (UPSTAZA°) et déficit en décarboxylase d'acide L-aminé aromatique

La décarboxylase d'acide L-aminé aromatique (AADC en anglais) est l'enzyme qui contrôle la dernière étape de la synthèse de la dopamine et de la sérotonine, des neurotransmetteurs. La dopamine (précurseur de l'adrénaline et de la noradrénaline) joue un rôle important dans la motricité ; la sérotonine dans l'humeur et le sommeil ; et l'adrénaline et la noradrénaline dans le fonctionnement du système nerveux autonome, notamment aux niveaux digestif et cardiovasculaire (1)

Riluzole films orodispersibles (EMYLIF°) et sclérose latérale amyotrophique

Dans plusieurs essais cliniques, chez des patients atteints d'une sclérose latérale amyotrophique à un stade peu avancé, le riluzole, un inhibiteur glutamatergique, a retardé en moyenne de 2 à 3 mois la mort ou la mise sous ventilation assistée (1)

Extrait d'écorce de bouleau en gel cutané (FILSUVEZ°) et épidermolyse bulleuse

Le terme "épidermolyse bulleuse" regroupe un ensemble hétérogène de maladies génétiques rares fragilisant plus ou moins la peau et les muqueuses (a). L'altération de la cohésion entre certaines couches cellulaires composant la peau rend l'épiderme sensible au décollement sous l'effet de traumatismes mineurs voire minimes, d'où des plaies multiples, souvent étendues, chroniques et douloureuses (1,2)

Sufentanil sublingual (DZUVEO°) et douleurs aiguës

En cas de douleur aiguë modérée, le paracétamol est le médicament de premier choix. Un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) tel que l'ibuprofène ou le naproxène est une alternative, sauf chez les femmes enceintes ou qui pourraient le devenir. Quand leur efficacité est trop faible ou trop brève, ou en cas de douleur d'emblée sévère, la morphine (un opioïde) par voie orale à la dose minimale efficace est le traitement médicamenteux de référence (1,2)

Mépolizumab 40 mg en seringues préremplies (NUCALA°) et asthme sévère chez les enfants

Chez les enfants âgés de 6 ans ou plus atteints d'un asthme sévère, il n'est pas démontré que le mépolizumab (Nucala° - GlaxoSmithKline), un anticorps anti-interleukine-5, apporte un progrès clinique alors que cet immunodépresseur expose à des infections et à des cancers à long terme, et que ses effets cardiovasculaires et sur la croissance sont mal cernés (1à3)

Brolucizumab (BEOVU°) et œdème maculaire diabétique

La rétinopathie diabétique s'accompagne parfois d'un œdème maculaire à l'origine d'une baisse importante de l'acuité visuelle. Le ranibizumab et l'aflibercept, des inhibiteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (anti-VEGF), en injection intravitréenne, sont utiles pour améliorer l'acuité visuelle. En cas de déficit visuel marqué, l'aflibercept est le premier choix (1à3)

Ambrisentan (VOLIBRIS°) ou autre et hypertension artérielle pulmonaire dès 8 ans

Chez les rares enfants atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), le bosentan (Tracleer° ou autre), un vasodilatateur antagoniste des récepteurs de l'endothéline, est une option à partir de l'âge de 1 an. En France, il est autorisé sous forme de comprimés orodispersibles, adaptés aux enfants (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en 2e ligne ou plus dans divers cancers avec anomalies de réparation de l'ADN

Le pembrolizumab (Keytruda° - MSD) est un immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1. Il est autorisé notamment en traitement de 1re ligne des cancers colorectaux métastasés quand les cellules tumorales présentent certaines anomalies génétiques, appelées instabilité microsatellitaire élevée (abrégé MSI-H en anglais) ou déficience du système de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR en anglais). Il est devenu autorisé aussi en 2e ligne ou plus chez certains patients atteints d'un cancer colorectal, gastrique, de l'intestin grêle, des voies biliaires ou de l'endomètre, au stade avancé ou inopérable, avec ce type d'anomalies génétiques (1,2)

Asciminib (SCEMBLIX°) et leucémie myéloïde chronique

Chez les patients atteints d'une leucémie myéloïde chronique avec chromosome dit Philadelphie (une anomalie chromosomique retrouvée dans les cellules leucémiques chez plus de 95 % des patients), l'imatinib, un inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont la kinase BCR-ABL, est le médicament de référence en première ligne (1,3). Il a un effet favorable sur la durée de vie et un long recul d'utilisation. Après échec de l'imatinib, il n'y a pas de médicament de référence. Dans cette situation, les autres inhibiteurs de BCR-ABL tels que le dasatinib et le nilotinib ont été surtout évalués sur des critères biologiques dits intermédiaires. La balance bénéfices-risques du bosutinib est encore plus incertaine. Se concentrer sur des soins symptomatiques adaptés, sans antitumoral, est aussi une option (1à3)

Oxycodone + naloxone : la morphine est un meilleur choix dans les douleurs sévères

L'oxycodone est un opioïde ; la naloxone est un antagoniste des récepteurs opioïdes. En France et dans d'autres pays européens, l'association oxycodone + naloxone est autorisée chez les adultes dans les douleurs sévères, et en cas d'inefficacité d'un médicament dopaminergique dans le syndrome des jambes sans repos. En France, cette association est disponible en comprimés à libération prolongée avec 7 combinaisons de dosages différents (Oxsynia°). Au 3 août 2023, une copie, autorisée uniquement dans les douleurs sévères, est disponible sous le nom commercial de fantaisie Oxypronal°, en comprimés à libération prolongée, avec 5 combinaisons de dosages différentes (1,2)

Ranibizumab : anti-VEGF de référence dans la DMLA

Le ranibizumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF, pour vascular endothelial growth factor en anglais), une protéine impliquée dans l'angiogenèse. Dans l'Union européenne, il est autorisé en injection intravitréenne chez les adultes dans : la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) de type néovasculaire (forme dite humide) ; la baisse de l'acuité visuelle due à un œdème maculaire causé par un diabète ou une occlusion d'une veine de la rétine ; la baisse de l'acuité visuelle due à une néovascularisation choroïdienne ; la rétinopathie diabétique proliférante (a). En France, au 3 août 2023, une copie est disponible sous le nom commercial de fantaisie Ranivisio°, avec les mêmes indications que celles du princeps Lucentis° (1)

Nirsévimab (BEYFORTUS°) et prévention des infections par le VRS chez les nourrissons

Chez les nourrissons, le virus respiratoire syncytial (VRS), cause fréquente d'infections respiratoires, est à l'origine de la plupart des bronchiolites et aussi de pneumonies. En zone de climat tempéré dans l'hémisphère nord, ces infections surviennent en général par épidémies entre les mois de novembre et mars. Elles évoluent le plus souvent de façon spontanément favorable en 8 à 15 jours en moyenne. Elles sont rarement graves chez les enfants nés à terme et en bonne santé. Chez ces enfants, environ 1 % à 2 % des bronchiolites conduisent à une hospitalisation, surtout lors de la première année de vie. La fréquence des hospitalisations est beaucoup plus élevée chez certains nourrissons ayant des facteurs de risque de forme grave, notamment ceux prématurés nés avant la 35e semaine d'aménorrhée, et ceux atteints d'une affection pulmonaire chronique ou d'une cardiopathie congénitale. Au cours de l'hospitalisation, des traitements invasifs sont parfois nécessaires, tels qu'une intubation ou une ventilation assistée (1à4)

Vaccin pneumococcique conjugué à 20 valences (APEXXNAR°) chez les adultes

En France, mi-2023, pour la vaccination pneumococcique des adultes, on dispose d'un vaccin conjugué à 13 valences et d'un vaccin non conjugué à 23 valences, préconisé uniquement en rappel (1). Un vaccin conjugué à 15 valences, contenant en plus les sérotypes 22F et 33F, a été autorisé dans l'Union européenne, sans progrès démontré. Il n'est pas commercialisé en France mi-2023

Diméthyle fumarate (TECFIDERA°) et sclérose en plaques chez les adolescents

Chez les rares adolescents atteints d'une forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques, c'est-à-dire se manifestant par des poussées espacées de périodes de rémission, l'interféron bêta semble diminuer le nombre annuel moyen de poussées. Mais ce médicament est souvent mal supporté, ce qui conduit fréquemment à des arrêts de traitement. Une option est alors de ne pas utiliser de traitement de fond (1)

Abémaciclib (VERZENIOS°) + hormonothérapie en traitement adjuvant de certains cancers du sein à un stade précoce

Les cancers du sein sont souvent diagnostiqués quand la tumeur est relativement petite, sans envahissement ganglionnaire lymphatique ou avec un envahissement ganglionnaire peu étendu, et sans métastase (stade dit précoce). Le risque de rechute dépend alors de divers facteurs, notamment : de la taille de la tumeur, du niveau de différenciation des cellules tumorales, du nombre de ganglions lymphatiques atteints le cas échéant. Quand le risque de rechute est élevé, le traitement repose sur la chirurgie et une radiothérapie, et éventuellement une chimiothérapie. Lorsque les cellules tumorales portent des récepteurs hormonaux, une hormonothérapie est aussi le plus souvent proposée (1à4)

Abémaciclib (VERZENIOS°), palbociclib (IBRANCE°) et ribociclib (KISQALI°) en ajout à un inhibiteur de l'aromatase dans certains cancers du sein

Mi-2023, on ne connaît pas de traitement curatif des cancers du sein avancés ou métastasés. Le traitement vise à soulager les symptômes, préserver la qualité de la vie et allonger la durée de vie. Le choix du traitement dépend notamment de l'âge de la patiente, de son statut ménopausique, de l'extension métastatique, et de la présence ou non de récepteurs hormonaux ou d'une éventuelle surexpression de la protéine HER-2 au niveau des cellules tumorales (1à3)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) en adjuvant dans certains cancers bronchiques non à petites cellules

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, le traitement de premier choix est la chirurgie d'exérèse. Le risque de récidive et le taux de survie dépendent notamment de la taille de la tumeur, et de la présence ou non d'un envahissement local ou d'une atteinte ganglionnaire. La survie à 5 ans est d'environ 70 % quand la tumeur est localisée et mesure entre 3 et 5 cm (stade IB), ou quand il y a envahissement local (stade II), mais elle passe à environ 30 % quand il y a atteinte ganglionnaire (stade III). Une chimiothérapie cytotoxique contenant un sel de platine après la chirurgie (chimiothérapie dite adjuvante) augmente d'environ 4 % en valeur absolue la proportion de patients en vie à 5 ans (1à3)

Téclistamab (TECVAYLI°) et myélome multiple après plusieurs lignes de traitement

Chez les patients atteints d'un myélome multiple qui s'aggrave malgré plusieurs lignes de traitement, il n'y a pas de traitement consensuel (1). Dans cette situation, une thérapie dite CAR-T ciblant l'antigène de maturation des cellules B (BCMA, acronyme dérivé de l'anglais) ou la bélantamab mafodotine, un cytotoxique conjugué à un anticorps ciblant le BCMA, allongent peut-être la durée de vie des patients dont l'état de santé paraît suffisamment bon pour en supporter les effets indésirables graves (1à3)

Axicabtagène ciloleucel (YESCARTA°) en deuxième ligne dans certains lymphomes à cellules B

Le lymphome diffus à grandes cellules B est classé parmi les lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Le traitement de première ligne repose le plus souvent sur une immunochimiothérapie associant notamment une anthracycline telle que la doxorubicine (un cytotoxique) avec un anticorps anti-CD20 tel que le rituximab. En cas d'échec, le traitement repose sur une autre chimiothérapie, éventuellement complétée par une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques chez les patients qui sont en mesure d'en supporter les effets indésirables (1à4)

Pirfénidone : balance bénéfices-risques trop incertaine

Les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique souffrent de dyspnée progressive et de toux non productive avec des phases d'exacerbation de la maladie. Une insuffisance respiratoire s'aggrave progressivement et conduit à la mort en quelques années. On ne connaît pas de médicament avec une efficacité démontrée pour ralentir l'aggravation de la maladie. En 2023, il n'est pas démontré que la pirfénidone allonge la durée de vie des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (1,3)

Évinacumab (EVKEEZA°) et hypercholestérolémies familiales homozygotes

Les hypercholestérolémies familiales homozygotes sont des maladies rares mais graves, avec un risque élevé d'atteintes cardiovasculaires (dont des rétrécissements aortiques motivant un remplacement chirurgical de la valve aortique) et un risque élevé d'accidents cardiovasculaires dès l'enfance (1,2). Elles sont dues à des mutations : le plus souvent sur le gène LDLR, codant pour le récepteur des lipoprotéines de basse densité (LDL, en anglais) (plus de 2 500 mutations décrites) ; parfois sur le gène APOB, codant pour l'apoliprotéine B, ou sur le gène PCSK9, codant pour une enzyme impliquée dans la régulation des récepteurs des LDL. Ces mutations affectent la production, le fonctionnement ou le métabolisme des récepteurs des LDL, ce qui diminue la captation de ces lipoprotéines par le foie, d'où une augmentation de la LDL-cholestérolémie (2)

Extrait sec de racine de gentiane, de fleur de primevère, d'oseille crépue, de fleur de sureau et de verveine (SINUPHYL°) et rhinosinusite aiguë virale non compliquée

Chez les patients atteints d'une rhinosinusite aiguë virale, sans risque particulier de complications, l'évolution est le plus souvent spontanément favorable en une à deux semaines. Les mesures de premier choix sont notamment : boire régulièrement, éviter les irritants tels que la fumée du tabac, dégager les voies nasales avec du sérum physiologique et éventuellement prendre du paracétamol en cas de douleurs ou de fièvre (1)

Trastuzumab déruxtécan (ENHERTU°) et cancer du sein avec faible surexpression HER-2, métastasé et en rechute

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein, les cellules tumorales surexpriment plus ou moins, voire pas du tout, les récepteurs HER-2, ce qui oriente le choix des traitements. Avant 2021, la classification des cancers du sein selon le statut HER-2 était dichotomique : HER-2 positif ou HER-2 négatif, selon des scores biologiques habituels. Mi-2021, cette classification a été modifiée, avec la création d'un groupe intermédiaire dit HER-2 faible, auparavant considéré comme HER-2 négatif (1,2)

Trastuzumab déruxtécan (ENHERTU°) et cancer du sein HER-2 positif métastasé, après un premier anti-HER-2

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein métastasé ou inopérable, quand la tumeur surexprime la protéine HER-2, l'association trastuzumabpertuzumab (des anticorps anti-HER-2) + docétaxel (un taxane) est un des traitements de premier choix. En cas d'échec, la trastuzumab emtansine (un anticorps anti-HER-2 lié à un inhibiteur de microtubules) est une option (1,2)

Trastuzumab déruxtécan et cancer du sein HER-2 positif métastasé, après plusieurs échecs : durée médiane de survie allongée dans un essai

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein non opérable ou métastasé avec surexpression de la protéine HER-2, après échec d'au moins deux traitements comportant des anticorps anti-HER-2 tels que le trastuzumab et la trastuzumab emtansine, diverses options sont proposées malgré l'absence d'évaluation comparative dans cette situation. Il s'agit notamment des associations lapatinib (un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-HER-2) + capécitabine (un cytotoxique) ou trastuzumabcapécitabine (1). Dans cette situation, l'évaluation clinique initiale du trastuzumab déruxtécan ne comportait qu'un essai non comparatif ne permettant pas de savoir si cette substance apportait un progrès, ou non, par rapport aux autres options (1). Dans le cadre de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle, la firme était tenue de soumettre des résultats d'un essai dit Destiny-Breast 02, randomisé, sans procédure d'aveugle, comparant trastuzumab déruxtécan versus trastuzumabcapécitabine ou lapatinibcapécitabine (au choix de l'investigateur). Les résultats de cet essai ont été publiés début 2023 (1,2)

Nifédipine + lidocaïne (NIFEXINE°) et fissure anale chronique

Une fissure anale est une plaie superficielle de l'anus, généralement linéaire, à la jonction entre la peau et la muqueuse. Elle est dite chronique quand elle persiste au-delà de 6 semaines (1)

Déférasirox 900 mg (DÉFÉRASIROX TEVA°) et surcharge en fer

En cas de surcharge en fer en raison de transfusions sanguines fréquentes, le déférasirox, un chélateur du fer par voie orale, est une option quand la déferoxamine (Desféral°) en perfusion sous-cutanée, le chélateur du fer de référence, n'est pas adaptée. En France, mi-2023, en plus des comprimés dosés à 90 mg, 180 mg et 360 mg (Exjade° ou autre), des comprimés dosés à 900 mg de déférasirox sont devenus autorisés au sein de la gamme Déférasirox Teva° (Teva Santé) (1,2)

Burosumab (CRYSVITA°) et ostéomalacie oncogénique

Certaines tumeurs mésenchymateuses (c'est-à-dire qui se développent à partir du tissu conjonctif), souvent bénignes et de petite taille, secrètent de façon importante le facteur de croissance des fibroblastes 23 (FGF23 pour fibroblast growth factor 23, en anglais). Cela entraîne une fuite urinaire de phosphates (d'où une hypophosphatémie) et une diminution de la synthèse de la 1,25-dihydroxy-vitamine D (calcitriol), la forme active de la vitamine D. Ces déficits sont à l'origine d'une déminéralisation osseuse (ostéomalacie), de fractures multiples, de déformations du squelette, et de faiblesses musculaires, avec des conséquences très douloureuses et invalidantes. Cette forme d'ostéomalacie dite oncogénique est une maladie rare qui survient chez des patients âgés en moyenne d'environ 40 ans. Des cas ont aussi été rapportés chez des enfants, avec des conséquences sur leur croissance (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) après résection de mélanomes à haut risque de récidive, et chez certains adolescents

Les mélanomes sont des cancers cutanés dont la fréquence de survenue augmente chez les adultes, surtout après l'âge de 60 ans. Ils sont rares chez les adolescents. Le traitement de premier choix est l'exérèse chirurgicale (1,2)

Remdésivir (VEKLURY°) et covid-19 en cas de risque accru de forme grave ou chez des enfants sous oxygène

Chez les patients atteints d'une maladie covid-19 sans signe de gravité et à risque accru de forme grave, en particulier ceux non vaccinés ou quand la vaccination n'est probablement pas efficace, l'association nirmatrelvir (un antiviral) + ritonavir (un inhibiteur enzymatique) est une option dans les 5 jours suivant le début des symptômes pour diminuer le risque d'hospitalisation pour covid-19 ou de mort. Le molnupiravir (un autre antiviral) n'apporte pas de progrès clinique pour réduire la mortalité ou éviter des hospitalisations (1,2)

Toxine botulique de type A (DYSPORT°) en 1re ligne dans les incontinences urinaires neurologiques

Les patients atteints de sclérose en plaques ou de lésion de la moelle épinière sont souvent gênés par des incontinences urinaires, notamment par contractions involontaires de la vessie. Les médicaments atropiniques réduisent modestement le nombre de fuites urinaires. Quand ils sont insuffisamment efficaces, la toxine botulique de type A, autorisée en deuxième ligne depuis les années 2010, est une option parfois utile. Elle est injectée directement dans le muscle de la vessie (détrusor), en passant par l'urètre, en 30 injections sur 30 sites espacés d'environ 1 cm chacun, lors d'une seule séance (1à3)

Upadacitinib (RINVOQ°) et rectocolite hémorragique

Chez les patients adultes atteints d'une rectocolite hémorragique, en cas d'effet insuffisant d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine (Imurel° ou autre), un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option. Quand ces médicaments ne sont pas suffisamment efficaces ou quand leurs effets indésirables sont mal supportés, la balance bénéfices-risques des immunodépresseurs inhibiteurs de Janus kinases tels que le tofacitinib (Xeljanz°) et le filgotinib (Jyseleca°) est de plus en plus incertaine, vu le surcroît de risques graves auxquels ce groupe d'immunodépresseurs expose dans les maladies inflammatoires chroniques par rapport aux anti-TNF alpha : infections graves, troubles cardiovasculaires et thromboemboliques, atteintes hépatiques, cancers et morts (1,2)

Amifampridine : parfois utile, faute de mieux

L'amifampridine (alias 3,4-diaminopyridine) est un inhibiteur des canaux potassiques voltage-dépendants, qui augmente la libération de l'acétylcholine dans la fente synaptique. Dans l'Union européenne, l'amifampridine est autorisée chez les adultes atteints du syndrome myasthénique de Lambert-Eaton. Elle est commercialisée en comprimés sécables dosés à 10 mg d'amifampridine (base). En France, au 1er juin 2023, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que le princeps Firdapse° (1)

Métopimazine : un neuroleptique antiémétique à écarter

La métopimazine est un neuroleptique du groupe des phénothiazines. En France, elle est autorisée dans les nausées et vomissements en lyophilisats oraux, suppositoires, solution buvable, gélules, solution injectable. En solution injectable, elle est aussi autorisée en prévention et en traitement des vomissements induits par une chimiothérapie anticancéreuse. Sous forme de lyophilisats oraux, la métopimazine est disponible en boîte de 16 (Vogalène Lyoc°), sur prescription médicale ; et en boîte de 8 (Vogalib°), sans prescription médicale. Au 1er juin 2023, une copie de Vogalène Lyoc°, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) (Métopimazine Venipharm°), est disponible en boîte de 16 comprimés orodispersibles, sur prescription médicale, avec la même indication que le princeps (1,2)

Rimégépant (VYDURA°) et migraine

La migraine est une affection caractérisée par des crises récurrentes de maux de tête (alias céphalées) qui durent en général entre 4 et 72 heures. Elle touche 12 % à 15 % des adultes, surtout des femmes. La fréquence des crises, variable selon les patients, est souvent comprise entre 1 et 4 par mois et fluctue au cours de la vie. Elle diminue souvent au fil du temps. Les maux de tête sont en général unilatéraux et pulsatiles, fréquemment accompagnés d'autres symptômes tels que nausées, vomissements, photophobie (sensibilité visuelle excessive à la lumière), phonophobie (sensibilité excessive au bruit). Chez environ 20 % des patients, les maux de tête sont précédés de symptômes neurologiques transitoires, le plus souvent sensoriels (visuels ou auditifs par exemple), qui durent en général moins d'une heure. On parle alors de migraine avec aura (1,2)

Olopatadine + mométasone (RYALTRIS°) par voie nasale et rhinite allergique

Les rhinites allergiques sont causées par des allergènes tels que des pollens (rhinite saisonnière, alias rhume des foins) ou des acariens. Elles se manifestent principalement par des éternuements, un écoulement nasal clair, une obstruction et des démangeaisons nasales (1,2). Chez les patients gênés par une rhinite allergique, quand un médicament par voie nasale est envisagé, le cromoglicate de sodium (une cromone) est le premier choix. Son efficacité est modeste et il expose à peu d'effets indésirables. Un antihistaminique H1 par voie nasale tel que l'azélastine est une alternative avec une efficacité similaire, mais un surcroît d'effets indésirables. La béclométasone (un corticoïde) par voie nasale a une efficacité démontrée sur les symptômes de rhinite allergique, mais avec des effets indésirables parfois plus gênants que les symptômes eux-mêmes. La mométasone ou la fluticasone, d'autres corticoïdes par voie nasale, n'ont pas d'avantage démontré sur la béclométasone. Une association azélastinefluticasone par voie nasale est disponible depuis 2015 en France, sans avantage clinique tangible par rapport à chacune des substances en monothérapie (1à3)

Cabozantinib (CABOMETYX°) et cancers différenciés de la thyroïde après un autre anti-VEGF

Plus de 90 % des cancers de la thyroïde sont dits différenciés, avec une évolution naturelle très lente (1à3). Quand le cancer est métastasé et réfractaire à l'iode radioactif, la surveillance sans traitement est une option. Dans cette situation, le sorafénib et le lenvatinib, des inhibiteurs de diverses tyrosine kinases, dont celles des récepteurs du VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), sont autorisés dans l'Union européenne. Ils ont allongé le délai avant aggravation radiologique du cancer dans des essais versus placebo. Mais leur efficacité sur la durée de vie est incertaine (1,2,4)

Nivolumab (OPDIVO°) en traitement adjuvant de certains carcinomes urothéliaux à haut risque de rechute

Chez les patients atteints d'un carcinome urothélial (le plus souvent un cancer de la vessie), non métastasé, avec une tumeur infiltrant le muscle vésical, le traitement de premier choix est en général l'exérèse chirurgicale de la vessie (1,2). En complément, une chimiothérapie cytotoxique comprenant entre autres du cisplatine, administrée avant la chirurgie (traitement dit néoadjuvant), diminue le risque de rechute et augmente la proportion de patients en vie à 5 ans (1,2). L'efficacité d'une chimiothérapie après la chirurgie (traitement dit adjuvant) sur la durée de vie est incertaine (2,3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et cancers du sein dits triple négatifs non métastasés avant et après chirurgie

Un cancer du sein est dit triple négatif quand les cellules tumorales ne portent pas de récepteurs hormonaux ni aux estrogènes ni à la progestérone, et qu'elles ne surexpriment pas la protéine HER-2. Ce type de cancer représente environ 15 % des cancers du sein nouvellement diagnostiqués. Ce sont en général des cancers de mauvais pronostic, notamment en cas de tumeur de grande taille ou d'atteinte ganglionnaire (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et cancers du col de l'utérus métastasés ou après échec

Chez les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus, le traitement repose principalement sur la chirurgie d'exérèse et la radiothérapie. En cas d'échec de ce traitement initial ou de métastases, une chimiothérapie cytotoxique comportant un sel de platine et un taxane est souvent proposée, parfois avec du bévacizumab (un anti-VEGF). Dans un essai, l'ajout du bévacizumab a allongé de quelques mois la durée médiane de survie au prix d'effets indésirables souvent graves et parfois mortels. Dans cette situation, proposer des soins symptomatiques adaptés est aussi une option (1à3)

Vutrisiran (AMVUTTRA°) et polyneuropathie liée à une amylose à transthyrétine

L'amylose à transthyrétine est une maladie héréditaire rare, et d'évolution fatale en raison de ses manifestations neurologiques centrales et périphériques (polyneuropathie) et cardiaques. En cas de polyneuropathie de type 1 ou 2 (c'est-à-dire chez les patients en mesure de marcher, respectivement sans ou avec aide), le traitement de référence est le patisiran, un ARN interférent inhibiteur de la synthèse de transthyrétine : il freine l'aggravation des atteintes neurologiques, notamment les troubles de la marche (1)

Tébentafusp (KIMMTRAK°) et mélanome uvéal métastasé

Dans l'œil, l'uvée est constituée de l'iris, du corps ciliaire et de la choroïde (le tissu sur lequel repose la rétine)

Ciltacabtagène autoleucel (CARVYKTI°) et myélome multiple après plusieurs échecs

Chez les patients atteints d'un myélome multiple qui ont déjà reçu plusieurs lignes de traitement, il n'y a pas de traitement consensuel (1à3). La bélantamab mafodotine (un cytotoxique conjugué à un anticorps ciblant l'antigène de maturation des cellules B (BCMA en anglais) ou l'idécabtagène vicleucel (une thérapie dite CAR-T, ciblant aussi l'antigène BCMA) sont envisageables dans le cadre d'essais cliniques. Ces traitements allongent peut-être la durée de vie des patients dont l'état de santé paraît suffisamment bon pour en supporter les effets indésirables graves, parfois mortels (3)

Axicabtagène ciloleucel (YESCARTA°) et lymphome folliculaire en 4e ligne ou plus

Chez les patients atteints d'un lymphome folliculaire en rechute ou réfractaire après plusieurs lignes de traitement, il n'y a pas de traitement de référence. Mi-2023, il n'est pas démontré que le tisagenlecleucel (Kymriah°), une immunothérapie CAR-T anti-CD19, allonge la durée de vie dans cette situation (1). Après 3 lignes de traitement, la médiane de survie est de l'ordre de 5 ans (2)

Trabectédine : cytotoxique plus dangereux qu'utile

La trabectédine est un cytotoxique. Dans l'Union européenne, elle est autorisée chez les adultes atteints d'un : sarcome des tissus mous après échec d'une anthracycline et de l'ifosfamide (Holoxan°), un agent alkylant ; cancer de l'ovaire dit sensible aux sels de platine et en rechute, en association avec la doxorubicine liposomale pégylée (Caelyx pegylated liposomal° ou autre), une anthracycline. La trabectédine est commercialisée en poudre pour solution à diluer pour perfusion intraveineuse, dans des flacons contenant 0,25 mg ou 1 mg de substance. En France, des copies des deux dosages, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles, avec les mêmes indications que le princeps Yondelis° (1,2)

Diméthyle fumarate : pas mieux que l'interféron bêta dans la SEP

La sclérose en plaques dite récurrente-rémittente évolue par poussées, espacées de périodes de rémission plus ou moins complète des symptômes et de durée plus ou moins longue. Chez les patients atteints d'une telle forme de sclérose en plaques, le traitement "de fond" de référence est, faute de mieux, un interféron bêta (Avonex°, Rebif°, Betaferon° ou autre) par voie sous-cutanée. Le diméthyle fumarate n'a pas été comparé dans des essais cliniques à l'interféron bêta ou à un autre immunodépresseur. Selon des comparaisons indirectes, de faible niveau de preuves, le diméthyle fumarate ne semble pas plus efficace pour réduire le nombre de poussées que l'interféron bêta, et une éventuelle efficacité sur le handicap n'est pas démontrée (1,3,4)

Dupilumab (DUPIXENT°) et certains asthmes sévères à partir de l'âge de 6 ans

Chez les enfants atteints d'un asthme sévère, quand un corticoïde inhalé à forte dose a une efficacité insuffisante, une corticothérapie orale à la dose minimale efficace et sur la période la plus courte possible est un premier choix, malgré ses nombreux effets indésirables tels que des retards de croissance (1,2). Chez ces enfants, l'omalizumab (un anticorps monoclonal anti-IgE) et le mépolizumab (un anticorps monoclonal anti-interleukine-5) ont une efficacité clinique incertaine (1,3à5). Ils exposent à des infections et à des réactions allergiques, et peut-être, à long terme, à des troubles cardiovasculaires et à des cancers. D'où une balance bénéfices-risques le plus souvent défavorable chez ces patients (1,3,4)

Lénacapavir (SUNLENCA°) et HIV-1 multirésistants

Chez environ 1 % des patients infectés par le HIV en Europe, les virus sont résistants à de multiples antirétroviraux. Dans cette situation, le choix des antirétroviraux est individualisé en fonction, notamment des antirétroviraux déjà reçus, du profil de résistance in vitro du virus et des antécédents d'effets indésirables (lire l'encadré "Groupes pharmacologiques des principaux antirétroviraux") (1à3)

Toxine botulique de type A (XEOMIN°) et sialorrhée due à des troubles neurologiques

Certains patients atteints d'un trouble neurologique ont une production exagérée de salive (sialorrhée) chronique, notamment du fait d'une maladie de Parkinson, d'une sclérose latérale amyotrophique ou d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Une sialorrhée peut être à l'origine d'une gêne importante et expose notamment à des étouffements, parfois graves, voire mortels. Dans cette situation, le traitement de la sialorrhée repose sur des méthodes de rééducation et des médicaments, dont des atropiniques tels que la scopolamine en patch, utilisée hors autorisation de mise sur le marché (AMM) en France. Chez les enfants âgés de 3 ans ou plus et chez les adolescents ayant une sialorrhée sévère, le glycopyrronium (un autre atropinique) en solution buvable, a une efficacité proche de celle de la scopolamine en patch (1,2). Les atropiniques exposent notamment à : des effets indésirables périphériques tels que troubles de la vision, sécheresses buccales et oculaires, nausées, constipations, rétentions urinaires, rougeurs de la face ; et des effets indésirables centraux neuropsychiques dont des hallucinations, des désorientations et des agressivités (1,3). Les techniques chirurgicales dont l'ablation des glandes salivaires sont en général envisagées en dernier recours (1,2)

Ruxolitinib (JAKAVI°) et maladie du greffon contre l'hôte, après échec d'au moins un immunodépresseur

La maladie du greffon contre l'hôte est une complication de l'allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, un traitement de choix dans de nombreuses hémopathies malignes. Cette affection survient quand les lymphocytes T du donneur réagissent contre l'organisme du receveur en raison des disparités antigéniques entre donneur et receveur. Historiquement, en fonction du délai de survenue après la greffe, on distingue des formes aiguës (survenant moins de 100 jours après la greffe) et des formes chroniques (survenant au-delà de ce délai) de la maladie. Ce critère de distinction est parfois remis en cause, la différence entre les deux formes reposant peut-être plutôt sur la nature des lésions organiques et les manifestations cliniques (1,2). La réaction du greffon contre l'hôte augmente la mortalité et les complications chez les patients ayant reçu une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (2)

Somatrogon (NGENLA°) et retard de croissance

Chez les enfants qui ont un retard de croissance dû à un déficit de sécrétion d'hormone de croissance, la somatropine, une hormone de croissance humaine recombinante, a une efficacité sur la taille à l'âge adulte. Cette efficacité varie notamment en fonction de l'ampleur du déficit, l'âge de début du traitement, la taille des parents (1). La somatropine agit principalement en stimulant la sécrétion de facteur de croissance insulinomimétique humain de type 1 (IGF1) (2). Des concentrations sanguines élevées d'IGF-1 étant associées à un risque accru de cancers, la posologie de somatropine vise à obtenir et maintenir une valeur dite normale d'IGF1 (1,2)

Immunoglobulines humaines polyvalentes (OCTAGAM° 100 mg/ml) et dermatomyosite

La dermatomyosite est une maladie inflammatoire des muscles et de la peau d'origine auto-immune, avec atteinte vasculaire (1,2). C'est une affection rare, touchant plus souvent les femmes que les hommes. Les troubles, leur gravité et leur évolution, généralement par poussées, sont très variables selon les patients (2,3)

Vénétoclax (VENCLYXTO°) et leucémie lymphoïde chronique en 1re ligne, en association avec l'obinutuzumab

Chez les patients atteints d'une leucémie lymphoïde chronique, quand un traitement est envisagé, le choix en première ligne dépend notamment de l'âge et de l'état général du patient, et de la présence ou non de certaines mutations génétiques dans les cellules tumorales, dont la délétion 17p ou la mutation TP53 qui sont des facteurs de mauvais pronostic. En l'absence d'une de ces mutations, l'association fludarabinecyclophosphamide (des cytotoxiques) + rituximab (un anticorps anti-CD20) est une option proposée chez les patients en mesure d'en supporter les effets indésirables. Chez les patients âgés ou plus fragiles, une chimiothérapie avec moins d'effets indésirables est plus adaptée, telle que l'association chlorambucil (un cytotoxique) + un anti-CD20. En cas de délétion 17p ou de mutation TP53, un inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (tel que l'ibrutinib) est parfois proposé, sans qu'un allongement de la durée de vie soit démontré (1à3)

Tériflunomide (AUBAGIO°) et sclérose en plaques à partir de l'âge de 10 ans

De rares enfants et adolescents sont atteints d'une forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques, c'est-à-dire se manifestant par des poussées espacées de périodes de rémission plus ou moins complète des symptômes et de durée plus ou moins longue. Dans cette situation, un traitement de fond avec l'interféron bêta semble diminuer le nombre moyen de poussées dans l'année. Mais ce médicament expose fréquemment à des arrêts de traitement en raison de ses effets indésirables. Quand l'interféron bêta est à éviter ou est mal supporté, en l'absence d'alternative thérapeutique ayant une balance bénéfices-risques favorable, une option est de ne pas utiliser de traitement de fond (1)

Enfortumab védotine (PADCEV°) et carcinome urothélial en 3e ligne ou plus

Chez les patients atteints d'un carcinome urothélial (le plus souvent un cancer de la vessie) avec extension régionale ou des métastases, le traitement de premier choix repose en général sur une chimiothérapie comportant un sel de platine. Quand le cancer ne s'aggrave pas après une telle chimiothérapie, l'avélumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre la protéine PCD-L1) en traitement dit d'entretien allonge la durée de vie de quelques mois par rapport à des soins symptomatiques. Chez les patients dont le cancer s'aggrave malgré un sel de platine, le pembrolizumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1) est une option car il a allongé la durée médiane de survie d'environ 3 mois dans un essai versus chimiothérapie (1à4)

Lorlatinib (LORVIQUA°) en 1re ligne dans certains cancers bronchiques

Chez des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, métastasé ou inopérable, dont les cellules tumorales contiennent une forme anormale de la tyrosine kinase ALK, les inhibiteurs de la tyrosine kinase ALK autorisés en première ligne tels que le crizotinib (Xalkori°) n'ont pas d'intérêt démontré pour allonger la durée de vie par rapport à d'autres cytotoxiques. Le lorlatinib (Lorviqua° - Pfizer) est un autre de ces inhibiteurs, qui a été autorisé fin 2022 dans cette situation (1,2)

Glucarpidase (VORAXAZE°) et toxicité liée au méthotrexate à dose élevée

Le méthotrexate est un cytotoxique du groupe des antimétabolites (1). Son principal mode d'action est d'inhiber l'enzyme dihydrofolate réductase, ce qui conduit à un déficit en divers acides tétrahydrofoliques nécessaires à la synthèse des bases puriques et pyrimidiques de l'ADN (1,2). C'est un médicament de choix dans certains cancers tels que des lymphomes, des leucémies aiguës lymphoblastiques ou des ostéosarcomes, où il est utilisé à dose élevée (au moins 500 mg/m2 de surface corporelle) (2à4)

Bexarotène : utilité incertaine dans les lymphomes cutanés à cellules T

Le bexarotène est un rétinoïde. Dans l'Union européenne, il est autorisé par voie orale chez les adultes ayant des « manifestations cutanées des lymphomes cutanés T épidermotropes au stade avancé et réfractaires à au moins un traitement systémique ». Au 30 mars 2023, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale, est commercialisée, avec la même indication que celle du princeps Targretin° (1)

Daridorexant (QUVIVIQ°) et insomnie

Les patients qui se plaignent d'insomnies décrivent un retentissement sur les activités quotidiennes en raison d'une fatigue ou d'une sensation de manque d'énergie, de troubles de la concentration et de la mémoire, ou de troubles de l'humeur tels qu'une irritabilité (1,2). Quand les troubles du sommeil sont présents au moins trois fois par semaine depuis trois mois ou plus, l'insomnie est dite chronique (3,4)

Avacopan (TAVNEOS°) et certaines polyangéites

La granulomatose avec polyangéite (alias maladie de Wegener) et la polyangéite microscopique sont des vascularites nécrosantes dont les conséquences sont variables, allant d'atteintes limitées peu symptomatiques à des atteintes touchant de multiples organes et engageant le pronostic vital. Les manifestations cliniques les plus fréquentes sont des glomérulonéphrites et des atteintes respiratoires

Paracétamol + ibuprofène en perfusion IV (CETAFEN°) et douleurs aiguës modérées

Le paracétamol est le médicament de premier choix pour soulager une douleur aiguë modérée telle qu'une douleur postopératoire. Quand il n'est pas utilisable ou pas assez efficace, l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non stéroïdien, AINS) ou un opioïde sont des options. Quand la voie orale n'est pas adaptée à la situation clinique, un antalgique par voie intraveineuse (IV) est une alternative. En France, le paracétamol et l'ibuprofène sont chacun disponibles séparément en solution pour perfusion IV à l'hôpital (1à3)

Riprétinib (QINLOCK°) en 4e ligne ou plus dans les tumeurs stromales digestives

Les tumeurs stromales digestives sont des tumeurs rares, localisées le plus souvent au niveau de l'estomac ou de l'intestin grêle. Au moment du diagnostic, la moitié des patients ont plus de 60 ans (1,2). Dans la majorité des cas, les cellules tumorales portent des mutations sur les gènes codant des récepteurs à activité tyrosine kinase : dans environ 80 % des cas, le récepteur KIT, et dans 10 % des cas, le récepteur alpha du facteur de croissance dérivé des plaquettes (Pdgfra selon l'abréviation en anglais). De telles mutations provoqueraient une activation anormale de ces récepteurs, d'où une prolifération tumorale (1,3)

Idébénone (RAXONE°) et neuropathie optique de Leber

La neuropathie optique héréditaire de Leber est une maladie rare, qui entraîne une diminution sévère de la vision en quelques semaines à quelques mois. Les troubles débutent le plus souvent chez des adultes jeunes, avec atteinte unilatérale d'abord, puis bilatérale (1,2)

Rispéridone en injections mensuelles (OKEDI°)

Chez les patients atteints de schizophrénie, quand un neuroleptique injectable sous une forme à libération prolongée est envisagé, la palipéridone, le principal métabolite actif de la rispéridone, est une option parmi d'autres. Elle est disponible pour des injections intramusculaires (IM) mensuelles, trimestrielles ou semestrielles (1)

Cémiplimab (LIBTAYO°) et certains carcinomes basocellulaires en rechute

Les carcinomes basocellulaires sont des cancers de la peau en général localisés à la tête qui métastasent très rarement. Ils sont presque toujours guéris par la chirurgie, mais le risque de récidive justifie une protection solaire et une surveillance prolongée. Dans de rares cas, la chirurgie paraît trop mutilante et la radiothérapie impraticable (1à3)

Nivolumab (OPDIVO°) et cancers avancés de l'estomac ou de l'œsophage

La plupart des cancers de l'estomac sont des adénocarcinomes qui ne surexpriment pas la protéine HER-2. Les cancers de l'œsophage sont le plus souvent des cancers épidermoïdes localisés dans le tiers moyen de l'œsophage. Parmi les autres cancers de l'œsophage, les adénocarcinomes sont plus rares. Ils sont situés surtout au niveau de la partie inférieure de l'œsophage ou de la jonction gastro-œsophagienne. Selon leur localisation, les tumeurs malignes de la jonction gastro-œsophagienne sont considérées comme des cancers de l'œsophage ou de l'estomac (1à4)

Évolocumab (REPATHA°) et hypercholestérolémies familiales dès l'âge de 10 ans

Chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale qui ont une LDL-cholestérolémie élevée malgré un traitement médicamenteux, l'aphérèse des lipoprotéines LDL est parfois envisagée, y compris chez les enfants. Ce traitement semble réduire la fréquence des accidents cardiovasculaires. Mais c'est une procédure lourde et contraignante qui est utilisée surtout en cas d'hypercholestérolémie familiale homozygote, vu le risque très élevé d'affections cardiovasculaires qu'ont les patients avant l'âge adulte. L'aphérèse est rarement utilisée en cas d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote, situation dans laquelle le risque cardiovasculaire est moins élevé (1,2)

Védolizumab (ENTYVIO°) et pochite liée à une rectocolite hémorragique

Chez des patients ayant une forme grave de rectocolite hémorragique, une résection chirurgicale du côlon et du rectum (alias coloproctectomie), avec jonction directe de l'iléon à l'anus, est parfois proposée (1,2). Lors de cette chirurgie, un réservoir iléal destiné à remplacer le rectum est mis en place juste avant l'anus. Une complication fréquente est la survenue d'une "pochite", c'est-à-dire une inflammation de ce réservoir. Les symptômes sont notamment des diarrhées avec selles glairosanglantes, des impériosités et incontinences fécales, des douleurs abdominales et de la fièvre (2,3). Une pochite est dite chronique quand les symptômes durent 4 semaines ou plus. Le traitement de premier choix est une antibiothérapie (parfois prolongée) et, en deuxième ligne, un corticoïde, voire un immunodépresseur anti-TNF alpha (hors autorisation de mise sur le marché) malgré une efficacité incertaine (2,3)

Inébilizumab (UPLIZNA°) et neuromyélite optique

Les troubles du spectre de la neuromyélite optique regroupent certaines atteintes auto-immunes inflammatoires, avec démyélinisation du système nerveux central (1). La plupart des patients ont des anticorps dirigés contre l'aquaporine 4, une protéine participant à la perméabilité à l'eau des membranes de certaines cellules du système nerveux. Ces troubles touchent surtout des femmes, souvent avant l'âge de 40 ans (1)

Doxorubicine liposomale pégylée : surveiller la fonction cardiaque

La doxorubicine (Adriblastine° ou autre) est un cytotoxique du groupe des anthracyclines. L'objectif des formes liposomales pégylées est généralement de modifier les paramètres pharmacocinétiques du médicament, par exemple pour augmenter sa concentration au niveau d'un tissu cible. Dans l'Union européenne, la doxorubicine liposomale pégylée (Caelyx pegylated liposomal°) est autorisée en solution à diluer pour perfusion intraveineuse (IV) chez les adultes dans les situations suivantes : sarcome de Kaposi étendu lié au sida ; cancer du sein métastasé avec un risque cardiaque augmenté ; cancer de l'ovaire avancé après échec d'un sel de platine ; myélome multiple, en association avec le bortézomib (Velcade° ou autre), en cas de rechute après au moins une ligne de traitement. En France, au 1er mars 2023, une copie est disponible en dispersion à diluer pour perfusion, sous le nom commercial Zolsketil pegylated liposomal°, avec les mêmes indications que le princeps (1à3)

Eptinezumab (VYEPTI°) et prévention des crises de migraine

Chez les patients gênés par des crises de migraine invalidantes malgré des médicaments préventifs de premier choix tels que le propranolol (un bêtabloquant), une option est un anticorps monoclonal qui bloque l'action du peptide lié au gène de la calcitonine dit CGRP (de l'anglais calcitonin gene related peptide), tel que l'érénumab. Selon les données d'évaluation, les anti-CGRP diminuent le nombre mensuel de jours avec migraine d'en moyenne environ 1 à 3 jours par rapport à un placebo chez des patients qui avaient en moyenne 8 à 19 jours avec migraine par mois (1,2)

Mépolizumab (NUCALA°) et polypose nasale

La polypose nasale est une inflammation chronique de la muqueuse nasale, avec présence de polypes, à l'origine d'une sensation de nez bouché, d'une perte de l'odorat, de troubles du goût et d'un écoulement nasal. Chez les adultes très gênés, en cas d'efficacité insuffisante d'un corticoïde par voie nasale, un corticoïde par voie orale sur des périodes courtes est une option. L'ajout de dupilumab, un anticorps monoclonal anti-interleukines 4 et 13, est une autre option, avec un profil différent d'effets indésirables, mais des inconnues à long terme. Son efficacité est toutefois modeste. La chirurgie est un recours après échec des médicaments, bien que les récidives soient fréquentes (1)

Difélikéfaline (KAPRUVIA°) et prurit lié à une insuffisance rénale chronique

Parmi les patients atteints d'une insuffisance rénale chronique et hémodialysés, 20 % à 40 % rapportent un prurit d'intensité qualifiée de modérée à sévère. Il est diffus ou localisé surtout au niveau du dos, des bras, de la tête ou de l'abdomen. Comme pour tout prurit, l'irritation cutanée due au grattage expose à des infections et des épaississements cutanés (alias lichénification). Le prurit altère parfois fortement la qualité de vie, notamment du fait des perturbations du sommeil et de leurs conséquences (1à5)

Daratumumab (DARZALEX°) et amylose systémique à chaînes légères

L'amylose systémique à chaînes légères est une maladie rare liée à une production de chaînes légères anormales d'immunoglobulines, par un clone de cellules sanguines (des plasmocytes le plus souvent). Ces chaînes s'accumulent et forment des dépôts dits amyloïdes au niveau de divers tissus et organes, ce qui provoque leur dysfonctionnement. Le cœur et les reins sont les principaux organes touchés, d'où notamment une insuffisance cardiaque et une insuffisance rénale motivant parfois des dialyses. En l'absence de traitement, la moitié des patients meurent environ un an après le diagnostic. L'atteinte cardiaque est à l'origine de la plupart des morts (1à3)

Ozanimod (ZEPOSIA°) et rectocolite hémorragique

Chez les patients atteints de rectocolite hémorragique, après échec d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine, un anti-TNF alpha (un immunodépresseur dit biologique) est une option. Quand il ne soulage pas suffisamment, augmenter les doses ou changer d'anti-TNF alpha sont à envisager. L'ablation chirurgicale d'une partie du côlon est une option de dernier recours (1)

Doravirine seule (PIFELTRO°) ou associée (DELSTRIGO°) et HIV chez les adolescents

La doravirine est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV, proche de la rilpivirine (Edurant°). La doravirine est disponible seule (Pifeltro°, MSD) ou au sein d'une association à doses fixes avec deux inhibiteurs nucléosi(ti)-diques : la lamivudine et le ténofovir disoproxil (Delstrigo°, MSD). Chez les adultes, la doravirine n'apporte pas de progrès par rapport aux autres médicaments de ce groupe pharmacologique (1). Après la rilpivirine, la doravirine est devenue autorisée aussi chez les adolescents. Son autorisation de mise sur le marché repose surtout sur des données pharmacocinétiques chez une cinquantaine d'adolescents, et une extrapolation à partir des données disponibles chez les adultes (2,3)

Lenvatinib (LENVIMA°) + pembrolizumab (KEYTRUDA°) et cancer de l'endomètre avancé ou en rechute

Les cancers de l'endomètre touchent surtout des femmes âgées de plus de 60 ans (1). À un stade avancé, le traitement initial repose sur la chirurgie, complétée par une radiothérapie et des antitumoraux. La chimiothérapie de référence comporte notamment un sel de platine. En cas de maladie réfractaire ou de rechute, quand une chimiothérapie est envisagée, il n'y a pas de protocole consensuel. Parmi les options figurent notamment la doxorubicine (une anthracycline) et le paclitaxel (un taxane), en monothérapie. Par analogie à ce qui est fait dans des cancers de l'ovaire, une nouvelle chimiothérapie à base d'un sel de platine est parfois proposée quand la rechute survient plus de six mois après une précédente chimiothérapie à base d'un sel de platine (1à3). À ce stade de la maladie, la durée médiane de survie est d'environ un an (4)

Sécukinumab (COSENTYX°) et certaines arthrites juvéniles

Certaines arthrites juvéniles sont associées à un psoriasis (arthrite juvénile psoriasique) ou à une inflammation au niveau de zones d'insertion sur l'os de tendons, de ligaments ou de muscles (alias enthésites) (1,2). Dans ces situations, quand un immunodépresseur est envisagé, le méthotrexate, un immunodépresseur cytotoxique, est un premier choix. En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha tel que l'adalimumab (Humira° ou autre) est une option (1)

Palipéridone en injections mensuelles : pas plus efficace que l'halopéridol

Chez les patients atteints de schizophrénie, un neuroleptique injectable à libération prolongée est une option. La palipéridone à injecter mensuellement ne semble pas plus efficace que l'halopéridol en injections mensuelles (Haldol decanoas°), un neuroleptique "classique" (2)

Sitagliptine : effets indésirables disproportionnés, comme les autres gliptines

La sitagliptine est un hypoglycémiant incrétinomimétique (alias gliptine). Ces hypoglycémiants inhibent la dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4), une enzyme qui dégrade les incrétines, des hormones intestinales qui stimulent la sécrétion postprandiale d'insuline. Dans l'Union européenne, la sitagliptine est autorisée chez certains patients adultes atteints d'un diabète de type 2, seule ou associée avec un ou deux autres hypoglycémiants tels que la metformine, un sulfamide hypoglycémiant, une glitazone ou une insuline. En France, la sitagliptine est commercialisée en comprimés dosés à 50 mg ou 100 mg. Des copies sont déjà disponibles, avec les mêmes indications que celles des princeps Januvia° et Xelevia° (1,2)

Vildagliptine : à écarter comme les autres gliptines

La vildagliptine est un hypoglycémiant inhibiteur de la DPP-4 (alias gliptine), comme la sitagliptine. Dans l'Union européenne, la vildagliptine est autorisée en comprimés dosés à 50 mg chez certains patients adultes atteints d'un diabète de type 2, seule ou associée avec d'autres hypoglycémiants. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que celles du princeps Galvus° (1,2)

Tisagenlecleucel (KYMRIAH°) et lymphome folliculaire réfractaire ou en rechute

Chez les patients atteints d'un lymphome folliculaire en rechute ou réfractaire après au moins 2 lignes de traitement, il n'y a pas de traitement de référence. Un anticorps monoclonal anti-CD20 tel que le rituximab (Mabthera° ou autre), seul ou associé avec des cytotoxiques, est une option (1,2). À ce stade, la médiane de survie est d'environ 8 ans (2,3)

Vaccin covid-19 recombinant variant Bêta avec adjuvant (VIDPREVTYN BETA°), en rappel

En France, selon des données de début 2023, chez les patients atteints de covid-19, le variant Omicron BA.5 du Sars-CoV-2 est largement prédominant (1). Dans l'Union européenne, on dispose de quatre vaccins covid-19 à ARN messager (ARNm) bivalents ciblant notamment le variant Omicron, et autorisés en dose de rappel (2,3). Le vaccin NVX-CoV2373, contenant une protéine S recombinante proche de la première souche isolée du Sars-CoV-2 associée avec l'adjuvant Matrix-M, est une alternative à un vaccin à ARNm (3,4). Début 2023, le recul avec cet adjuvant à base de saponine est faible (4)

Ivacaftor + tézacaftor + élexacaftor (KAFTRIO°) et mucoviscidose avec au moins une mutation deltaF508 à partir de l'âge de 6 ans

La mucoviscidose est une maladie génétique à transmission autosomique récessive, due à des mutations sur le gène CFTR (de l'anglais cystic fibrosis transmembrane conductance regulator) codant pour la protéine CFTR. La mutation deltaF508 est la plus fréquente. Quand un des deux allèles du gène CFTR porte cette mutation, l'activité de la protéine CFTR dépend du type de mutation sur l'autre allèle. L'activité est dite minimale, notamment quand la mutation sur l'autre allèle a pour conséquence une absence de synthèse de la protéine CFTR, comme dans le cas de la mutation deltaF508. L'activité est dite résiduelle quand cette mutation a pour conséquence la synthèse d'une protéine en partie fonctionnelle. Début 2023, on ne connaît pas de traitement curatif de la mucoviscidose (1à3)

Tézacaftor + ivacaftor (SYMKEVI°) et mucoviscidose à partir de l'âge de 6 ans

Chez les enfants atteints d'une mucoviscidose avec au moins une mutation deltaF508 sur le gène CFTR, la trithérapie ivacaftor + tézacaftor + élexacaftor (des modulateurs de la protéine CFTR) est le premier choix (lire aussi "ivacaftor + tézacaftor + élexacaftor (Kaftrio°) mutation deltaF508 à partir de l'âge de 6 ans"

Dexaméthasone en solution buvable (DEXLIQ°)

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, la dexaméthasone est un corticoïde utilisé au sein de divers protocoles de chimiothérapie. La dose par voie orale est alors généralement de 20 ou 40 mg par prise. En 2016, des comprimés non dispersibles contenant 40 mg de dexaméthasone ont fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne, uniquement dans le traitement du myélome multiple, sous le nom commercial Neofordex°. Les comprimés de dexaméthasone à ce dosage sont plus appropriés pour une utilisation en cancérologie que ceux dosés à 0,5 mg. Les comprimés dosés à 40 mg sont sécables. Dans le cas d'une prise de 20 mg, le demi-comprimé restant de Neofordex° doit être éliminé, en raison de la sensibilité de ces comprimés à l'humidité et du risque de moindre efficacité (1,2)

Ménotropine (MENOPUR°) en stylos multidoses préremplis

La ménotropine est une gonadotrophine extraite d'urine de femmes ménopausées, qui apporte des quantités égales d'hormone folliculostimulante (FSH) et d'hormone lutéinisante (LH). C'est un médicament utile dans certaines infertilités féminines ou masculines (1)

Palipéridone en injections semestrielles (BYANNLI°)

Chez les patients atteints de schizophrénie, quand un neuroleptique injectable sous une forme à libération prolongée est envisagé, la palipéridone est une option parmi d'autres (1,2)

Mépolizumab (NUCALA°) et granulomatose éosinophilique avec polyangéite

La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (alias syndrome de Churg-Strauss) est une vascularite rare mais grave, qui survient chez environ 1 à 4 personnes par million d'habitants chaque année. Elle atteint surtout des adultes, avec un pic d'incidence entre 40 et 60 ans. Les lésions touchent principalement les poumons (avec asthme, épanchements et nodules pleuraux), les voies respiratoires supérieures (avec sinusites, rhinites, otites, polyposes nasales), la peau (avec nodules sous-cutanés) et le système nerveux périphérique (avec neuropathies). D'autres organes sont parfois atteints, notamment le cœur, le tube digestif, les reins et le système nerveux central. L'évolution et le pronostic de la maladie sont surtout liés à une éventuelle atteinte cardiaque et aux effets indésirables des traitements. Le taux de survie moyen à 10 ans est d'environ 85 % (1,2)

Mépolizumab (NUCALA°) et certains syndromes hyperéosinophiliques

Les syndromes hyperéosinophiliques sont définis par une concentration sanguine en polynucléaires éosinophiles supérieure à 1 500 par mm3 et/ou un nombre anormalement élevé d'éosinophiles dans certains tissus, évoluant depuis plus d'un mois et associé à des dommages tissulaires. Ce sont des affections rares, touchant surtout des adultes âgés de 30 à 50 ans. On distingue trois types de syndromes hyperéosinophiliques selon leur origine : les syndromes dits clonaux, liés à la transformation d'éosinophiles en cellules tumorales ; les syndromes dits réactionnels liés à un médicament, une parasitose, une maladie inflammatoire, un cancer, ou à une prolifération indolente de certains lymphocytes T ; et les syndromes dits idiopathiques, sans cause identifiée (1,2)

Énoxaparine (LOVENOX°) ou autre et thromboses veineuses liées aux cancers

Chez les patients atteints d'un cancer, en cas de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire, le traitement de référence est une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) telle que la daltéparine (Fragmine°), pendant au moins trois mois, voire six mois ou plus. La daltéparine a été autorisée en France dans cette situation au début des années 2010 (1à3)

Dapagliflozine (FORXIGA°) et diabète de type 2 à partir de l'âge de 10 ans

Chez les enfants et les adolescents, le diabète de type 2 est rare. Comme chez les adultes, le traitement repose en premier lieu sur une alimentation adaptée et une activité physique régulière. Quand un médicament hypoglycémiant paraît justifié, les premiers choix sont la metformine ou une insuline (notamment quand une correction rapide de l'hyperglycémie est requise). Chez les enfants et les adolescents, la balance bénéfices-risques du liraglutide, un agoniste des récepteurs du GLP-1, est incertaine, en raison notamment de ses effets indésirables à long terme tels que des cancers du pancréas, d'autant plus préoccupants que ce médicament est destiné à être pris longtemps (1)

Méthotrexate sous-cutané hebdomadaire (NORDIMET°) et maladie de Crohn (suite)

Sous le nom de Nordimet° (Nordic Pharma), le méthotrexate (un immunodépresseur) par voie sous-cutanée a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'Union européenne chez les adultes pour l'« induction d'une rémission lors de la maladie de Crohn modérée dépendante des stéroïdes [et] le maintien de la rémission » (1). Auparavant, en France, dans cette maladie, le méthotrexate était autorisé uniquement après échec d'une thiopurine (un autre type d'immunodépresseur) telle que l'azathioprine (Imurel° ou autre) alors que, dans cette situation, le méthotrexate n'a pas été évalué dans un essai comparatif (2)

Méthoxsalène extracorporel : une option dans certains lymphomes cutanés

Le méthoxsalène, alias 8-méthoxypsoralène, est une substance photosensibilisante, qui devient pharmacologiquement active quand elle est soumise à des rayons ultraviolets de type A (UVA) (1). En France, le méthoxsalène est disponible en comprimés et en solution pour application locale (Méladinine°) dans le cadre d'une photochimiothérapie de diverses atteintes cutanées. Il est aussi autorisé en solution à injecter dans le circuit de circulation extracorporelle dans le cadre d'une photophérèse chez certains patients ayant des manifestations cutanées d'un lymphome cutané à cellules T au stade avancé, après échec de traitements plus faciles à mettre en œuvre. Au 3 janvier 2023, une copie de la solution injectable, dont le nom commercial comprend la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que celle du princeps Uvadex° (1,2)

Diclofénac gel à 2 % copié : un gel d'ibuprofène reste la référence

Le diclofénac est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). En France, il est autorisé sous forme de gel dosé à 2 % (Voltarenactigo 2 % intense°) à appliquer 2 fois par jour sur la peau « en cas de traumatisme bénin, entorse (foulure) ou contusion » chez les adultes et les adolescents à partir de l'âge de 15 ans. Des spécialités à base de diclofénac en gel dosé à 1 % (Voltarène Emulgel° ou autre) sont aussi commercialisées. Au 3 janvier 2023, une copie du gel dosé à 2 %, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec les mêmes indications que le princeps Voltarenactigo 2 % intense° (1)

Bilastine (BILASKA°) et rhinoconjonctivite allergique ou urticaire à partir de l'âge de 6 ans

Des enfants restent parfois gênés par une rhinite ou une conjonctivite allergique, ou par une urticaire, malgré les mesures autres que médicamenteuses et les traitements locaux. La cétirizine ou la loratadine, des antihistaminiques H1 oraux non atropiniques et peu sédatifs, sont alors une option. En France notamment, la cétirizine et la loratadine sont autorisées sous forme de comprimés à partir de l'âge de 6 ans ; la cétirizine l'étant également sous forme de solution buvable à partir de 2 ans (1à3)

Anifrolumab (SAPHNELO°) et lupus érythémateux systémique en situation d'échec

Le lupus érythémateux systémique (alias disséminé) est une maladie inflammatoire auto-immune chronique qui survient surtout chez des femmes âgées de 16 à 55 ans. Il évolue le plus souvent par poussées, alternant avec des périodes de rémission. Les manifestations cliniques varient selon les organes ou les tissus touchés, avec des atteintes parfois graves, voire mortelles, notamment au niveau des reins, du cœur (dont péricardites, myocardites, valvulopathies) ou du système nerveux central (dont crises épileptiques, accidents vasculaires cérébraux, troubles cognitifs, troubles de la conscience) (1,2)

Tafasitamab (MINJUVI°) et lymphome diffus à grandes cellules B en rechute ou réfractaire

Les lymphomes diffus à grandes cellules B sont des lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Début 2023, après rechute ou en cas de maladie réfractaire à au moins une ligne de traitement, quand les conditions d'une autogreffe de cellules souches ne sont pas réunies, il n'y a pas de traitement consensuel. Les options sont notamment : diverses chimiothérapies, avec parfois du lénalidomide malgré l'absence d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette situation ; des thérapies CAR-T, nécessitant des procédures lourdes (1à3)

Blinatumomab (BLINCYTO°) et leucémie aiguë lymphoblastique en première rechute, chez les enfants

Chez les enfants atteints de leucémie aiguë lymphoblastique, le traitement de première ligne comprend en général plusieurs phases de chimiothérapie : induction, consolidation, entretien. Une greffe de cellules souches hématopoïétiques est parfois proposée, ce qui augmente les chances de survie (1à3)

Dabigatran (PRADAXA°) et thromboses veineuses chez les enfants et les adolescents

Chez les rares enfants et adolescents atteints d'une thrombose veineuse, quand un anticoagulant paraît justifié, le traitement initial est une héparine pendant 5 à 10 jours. Le traitement anticoagulant est ensuite poursuivi, souvent pendant au moins 6 semaines, soit avec une héparine, soit par voie orale avec la warfarine, un antivitamine K (1). Selon un essai chez 500 enfants et adolescents, la balance bénéfices-risques du rivaroxaban, un inhibiteur du facteur Xa par voie orale, n'est pas meilleure que celle des médicaments de premier choix, mais les contraintes pratiques sont différentes. Chez les nourrissons, l'intérêt du rivaroxaban est incertain du fait d'un surcroît de risque hémorragique (1)

Dégarélix (FIRMAGON°) et cancers de la prostate localisés ou localement avancés

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate localisé à risque élevé d'aggravation ou "localement avancé", associer une dépression androgénique par un agoniste de la gonadoréline (alias Gn-RH) avec une radiothérapie réduit la mortalité liée au cancer (1)

Sélumétinib (KOSELUGO°) et neurofibromes plexiformes dus à une neurofibromatose de type 1

La neurofibromatose de type 1 (anciennement dénommée maladie de von Recklinghausen) est une maladie génétique qui touche environ 1 enfant sur 2 500 à 3 000 naissances (1). Elle est liée à une mutation du gène NF1 codant pour la neurofibromine, une protéine impliquée dans la régulation de la croissance cellulaire (1à3). De très nombreuses mutations du gène NF1 ont été décrites. L'altération fonctionnelle de la neurofibromine qui en résulte conduit à un défaut plus ou moins marqué de régulation de la croissance et de la division cellulaire (1). Cela prédispose les patients à l'apparition de tumeurs diverses, dont des neurofibromes, des tumeurs bénignes qui se développent à partir des gaines des nerfs périphériques (2,4)

Sotorasib (LUMYKRAS°) et cancer bronchique non à petites cellules avec mutation KRAS G12C

Environ 14 % des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules ont des cellules tumorales qui portent la mutation G12C sur un des gènes KRAS (1). En général, une mutation sur le gène KRAS est un facteur de mauvais pronostic, mais début 2023, on ne sait pas ce qu'il en est pour la mutation G12C (1,2). Les protéines KRAS interviennent notamment dans la régulation de la division cellulaire, une mutation sur ces protéines entraînant une prolifération cellulaire (3)

Filgotinib (JYSELECA°) et rectocolite hémorragique

Chez les patients atteints d'une rectocolite hémorragique, en cas d'effet insuffisant d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine (Imurel° ou autre), un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option. Quand ces médicaments ne sont pas suffisamment efficaces ou qu'ils sont mal supportés, le tofacitinib (Xeljanz°), un immunodépresseur inhibiteur de Janus kinases, a un intérêt mal cerné (1)

Méthylphénidate : s'y retrouver parmi les spécialités sur le marché

Le méthylphénidate est un psychostimulant amphétaminique. Il est autorisé chez certains patients atteints de troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH), et dans la narcolepsie (1à3)

Mélatonine dans l'insomnie chez les adultes : doxylamine ou oxazépam sont de meilleurs choix

La mélatonine est une hormone produite dans le cerveau par l'épiphyse (1). Dans l'Union européenne, elle est notamment autorisée, avec le statut de médicament, sous forme de comprimés à libération prolongée dosés à 2 mg dans l'insomnie à partir de l'âge de 55 ans, « lorsque la cause de l'insomnie n'a pas été identifiée, en particulier pas de causes médicales, mentales ou environnementales » (a)(2). En France, au 8 décembre 2022, une copie de ces comprimés, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que le princeps Circadin° (2,3)

Délamanid (DELTYBA°) et tuberculose pulmonaire multirésistante chez les enfants et les adolescents

Chez les patients atteints de tuberculose pulmonaire multirésistante, c'est-à-dire causée par une mycobactérie résistante in vitro à la fois à l'isoniazide et à la rifampicine, des antibiotiques, une multithérapie antibiotique dite optimisée est généralement proposée. Il s'agit d'une association d'antibiotiques choisis notamment en fonction de la sensibilité in vitro de la mycobactérie isolée à divers antibiotiques. Dans un essai clinique versus placebo chez environ 500 patients adultes, l'ajout de délamanid à une multithérapie antibiotique optimisée n'a pas réduit la mortalité ni amélioré l'efficacité bactériologique du traitement (1,2)

Eszopiclone (NOXIBEN°) et insomnies

Chez des personnes qui se plaignent de mauvais sommeil, certaines mesures peuvent aider à rétablir une sensation de bon sommeil, par exemple : modifier certaines habitudes de vie, améliorer l'environnement de la chambre, s'engager dans une thérapie cognitive et comportementale pour rétablir un rythme veille-sommeil satisfaisant, essayer des extraits de valériane. En cas de difficultés à mettre en œuvre ces mesures ou quand celles-ci échouent, la doxylamine (un antihistaminique H1 sédatif) est une option. En cas de gêne très importante liée au mauvais sommeil, une benzodiazépine à demi-vie courte et sans métabolite actif telle que l'oxazépam est un recours, sur la période la plus courte possible et à la dose la plus faible possible du fait des effets indésirables des benzodiazépines : troubles de la mémoire, baisse de la vigilance, somnolences, troubles cognitifs, chutes, dépendances, sevrages à l'arrêt. La zopiclone, apparentée aux benzodiazépines, expose à plus d'effets résiduels le lendemain de la prise que l'oxazépam car certains de ses métabolites sont actifs (1)

Odévixibat (BYLVAY°) et cholestase intrahépatique progressive familiale

La cholestase intrahépatique progressive familiale est une maladie génétique à transmission autosomique récessive. Elle entraîne une altération de la sécrétion et du transport des acides biliaires, d'où une accumulation de ces acides et de la bilirubine dans le foie et le sang. Cette maladie toucherait 1 à 2 personnes sur 100 000 dans le monde. C'est une maladie grave, avec des complications hépatiques potentiellement mortelles : hypertensions portales, cirrhoses, insuffisances hépatiques, carcinomes hépatocellulaires. La plupart des patients meurent durant l'enfance ou l'adolescence (1à4)

Vaccin covid-19 inactivé avec adjuvants (VACCIN CONTRE LA COVID-19 VALNEVA°) chez les adultes avant l'âge de 50 ans

Début 2023, en France, les vaccins à ARN messager (ARNm) disponibles ont une efficacité avérée pour réduire les formes graves de la maladie covid-19 chez les adultes, au moins face aux variants en circulation jusqu'à l'été 2022, au prix d'effets indésirables acceptables. Les vaccins à vecteur viral (dont le vaccin covid-19 ChAdOx1-S) exposent à des thromboses rares mais graves. L'évaluation clinique des vaccins de type protéine Spike + 1 adjuvant est moins fournie, notamment contre le variant Omicron (1à4)

Upadacitinib (RINVOQ°) et eczéma atopique

Quand l'eczéma atopique (alias dermatite atopique) reste très gênant malgré l'application soigneuse d'un émollient ou d'un dermocorticoïde de niveau d'activité adapté, un immunodépresseur par voie systémique est une option. La ciclosporine est souvent un premier choix, malgré ses limites et ses effets indésirables : insuffisances rénales, hypertensions artérielles, troubles neurologiques (tremblements, ataxies, confusions, convulsions), etc. (1,2). Le méthotrexate est parfois utilisé dans cette situation, malgré une faible évaluation. En cas d'efficacité insuffisante ou d'effets indésirables trop gênants de la ciclosporine, le dupilumab, un immunodépresseur anti-récepteurs des interleukines 4 et 13, administré par voie sous-cutanée, est un recours (1,2). Le baricitinib, un immunodépresseur inhibiteur de Janus kinases, n'a pas apporté de progrès dans cette situation clinique, tout comme l'abrocitinib autorisé plus récemment (lire aussi "abrocitinib (Cibinqo°) et eczéma atopique") (3)

Abrocitinib (CIBINQO°) et eczéma atopique

Chez les adultes très gênés par un eczéma atopique (alias dermatite atopique), quand un immunodépresseur par voie systémique paraît justifié, la ciclosporine est souvent un premier choix, malgré ses limites. En cas d'efficacité insuffisante ou d'effets indésirables trop gênants, le dupilumab, un immunodépresseur anti-récepteurs des interleukines 4 et 13, est un recours. Des immunodépresseurs inhibiteurs de Janus kinases sont aussi autorisés dans l'eczéma atopique (lire aussi "upadacitinib (Rinvoq°) et eczéma atopique")

Risankizumab (SKYRIZI°) et rhumatisme psoriasique

Chez les adultes atteints d'un rhumatisme psoriasique, quand un immunodépresseur est envisagé, le méthotrexate est le médicament de premier choix. Quand son efficacité est jugée insuffisante ou que ses effets indésirables sont trop gênants, un anti-TNF alpha est une option. Il n'est pas démontré que d'autres immunodépresseurs, tels que le guselkumab (un anti-interleukine 23), apportent un progrès par rapport à un anti-TNF alpha (1,2)

Tofacitinib (XELJANZ°) et arthrite juvénile idiopathique

On nomme arthrite juvénile idiopathique un groupe de maladies inflammatoires rhumatismales, qui évoluent depuis au moins 6 semaines chez des enfants et adolescents. On distingue notamment les formes polyarticulaires (quand plusieurs articulations sont atteintes dès les 6 premiers mois d'évolution) et celles liées au psoriasis (rhumatisme psoriasique juvénile). Dans ces situations, quand un immunodépresseur est envisagé, le méthotrexate est souvent un premier choix. En cas d'efficacité jugée insuffisante ou d'effets indésirables trop gênants, certains immunodépresseurs anti-TNF alpha tels que l'adalimumab sont des options dès l'âge de 2 ans (1à3)

Lenvatinib (KISPLYX°) + pembrolizumab (KEYTRUDA°) en 1re ligne dans le cancer du rein avancé

Chez les patients atteints d'un carcinome à cellules rénales (alias adénocarcinome rénal) à un stade avancé, le sunitinib (un inhibiteur de tyrosine kinases dont celles liées au VEGF) est une option. Certaines associations d'antitumoraux (anticorps immunostimulants, inhibiteurs de tyrosine kinases), évaluées chacune dans un seul essai comparatif chez des patients atteints d'un cancer de pronostic intermédiaire ou défavorable, apportent un bénéfice clinique par rapport au sunitinib : allongement de la durée médiane de survie d'une vingtaine de mois ou diminution d'environ 12 % en valeur absolue de la mortalité à 2 ans, selon les associations. Mais elles exposent à un surcroît d'effets indésirables graves (1)

Bélimumab (BENLYSTA°) et néphropathie lupique

Chez les patients ayant un lupus érythémateux disséminé, une atteinte rénale est observée chez 30 à 70 % de patients. Chez 10 à 20 % d'entre eux, cette atteinte évolue vers une insuffisance rénale terminale. La mortalité liée au lupus augmente en cas d'atteinte rénale (1à3)

Lacosamide : un antiépileptique parmi d'autres

 Le lacosamide est un antiépileptique. Dans l'Union européenne, il est autorisé chez les enfants dès l'âge de 4 ans, les adolescents et les adultes : seul ou en association, en prévention des crises partielles d'épilepsie ; et en association, en prévention des crises généralisées tonicocloniques. En France, le lacosamide est disponible : en comprimés dosés à 50 mg, 100 mg, 150 mg et 200 mg ; en sirop ; en solution pour perfusion intraveineuse. Des copies des comprimés et de la solution pour perfusion intraveineuse, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale, sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Vimpat° (1,2)

Abiratérone : utile dans les cancers métastasés de la prostate

 L'abiratérone est un inhibiteur de la synthèse des androgènes. Dans l'Union européenne, cet antiandrogène est autorisé sous forme orale, en comprimés dosés à 500 mg, chez certains patients atteints d'un cancer métastasé de la prostate, en association avec un corticoïde. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Zytiga° (1)

Fédratinib (INREBIC°) et myélofibrose

Les myélofibroses sont des maladies rares, survenant souvent après l'âge de 60 ans. Elles sont soit primaires soit secondaires à certains syndromes myéloprolifératifs, notamment une polycythémie essentielle (alias maladie de Vaquez) ou une thrombocytémie essentielle (1). Des mutations génétiques sont souvent retrouvées dans les cellules des lignées sanguines, notamment sur le gène de la Janus kinase 2, une enzyme impliquée dans la production des cellules sanguines et l'immunité (1,2)

Vosoritide (VOXZOGO°) et achondroplasie

L'achondroplasie est la plus fréquente des dysplasies osseuses, avec environ 1 enfant atteint pour 25 000 naissances. C'est une maladie liée à une mutation du gène du récepteur de type 3 du facteur de croissance des fibroblastes (gène FGFR3 selon l'abréviation en anglais), un récepteur à activité tyrosine kinase. Cette mutation est à l'origine d'une activation excessive de ce récepteur, ce qui inhibe la prolifération des cellules du cartilage et conduit à une altération de la croissance osseuse. Dans 80 % des cas, une telle mutation survient de façon spontanée. Dans 20 % des cas, elle est transmise par un des parents, de façon autosomique dominante. Le diagnostic, souvent réalisé dès la naissance ou tôt dans l'enfance, repose sur un examen clinique et radiologique, confirmé par l'identification de la mutation génétique (1à3)

Empagliflozine (JARDIANCE°) et insuffisance cardiaque chronique

L'insuffisance cardiaque chronique est une affection grave et fréquente, surtout chez les personnes âgées de 70 ans ou plus. Elle est liée à une incapacité du cœur à assurer un débit sanguin adapté aux besoins de l'organisme. Des décompensations cardiaques aiguës, avec aggravation de l'insuffisance cardiaque, surviennent à répétition, nécessitant des hospitalisations et entraînant parfois la mort (1,2)

Vériciguat (VERQUVO°) et insuffisance cardiaque chronique après décompensation

Environ la moitié des patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique ont une fraction d'éjection ventriculaire dite réduite, inférieure à 40 % à l'échographie. Chez ces patients, un traitement comportant un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ou un antagoniste de l'angiotensine II (alias sartan), un bêtabloquant et parfois un diurétique, a une efficacité démontrée pour réduire la fréquence des aggravations et la mortalité (lire aussi "empagliflozine (Jardiance°) et insuffisance cardiaque chronique"). Malgré un traitement dit optimisé, les patients sont exposés à des épisodes de décompensation cardiaque aiguë, parfois mortels. Une fois l'état du patient stabilisé, le traitement repose sur les mêmes principes qu'avant décompensation (1,2)

Naldémédine (RIZMOIC°) et constipation liée aux opioïdes

Quand une constipation liée aux opioïdes reste gênante malgré les laxatifs, plusieurs antagonistes des récepteurs aux opioïdes sont envisageables. La méthylnaltrexone par voie sous-cutanée, ajoutée à un laxatif, réduit le recours aux lavements coliques chez les patients en fin de vie, sans démonstration de progrès chez d'autres patients (1). Le naloxégol, par voie orale, a un effet favorable sur le transit, au prix de troubles digestifs probablement aussi gênants que la constipation (1)

Colécalciférol en capsules molles dosées à 1 000 et 20 000 unités (UVECAPS°)

En France, mi-2022, de nombreuses spécialités contenant de la vitamine D3 (alias colécalciférol) non associée sont commercialisées, sous forme notamment de solutions buvables ou de capsules molles. Des capsules molles dosées à 1 000 ou 20 000 unités sont annoncées (Uvecaps° - Crinex). Elles sont autorisées chez les adultes dans la prévention et le traitement d'une carence en vitamine D. Celles à 1 000 unités sont aussi autorisées chez les adolescents dès l'âge de 12 ans dans le traitement d'une carence en vitamine D (1,2)

Sofosbuvir + velpatasvir (EPCLUSA°) et hépatite C chronique dès l'âge de 3 ans

Chez les enfants âgés de 3 ans ou plus atteints d'une hépatite C chronique, quand un traitement antiviral est envisagé, l'association glécaprévir (un inhibiteur de la protéase NS3/4A) + pibrentasvir (un inhibiteur de la protéine NS5A) (Maviret°) est souvent un premier choix car son efficacité virologique est élevée, quel que soit le génotype viral. La durée de traitement est de seulement 8 semaines chez les patients qui n'ont jamais reçu d'antiviral contre l'hépatite C (1)

Sofosbuvir + velpatasvir + voxilaprévir (VOSEVI°) et hépatite C chez les adolescents

Chez les adultes atteints d'une hépatite C chronique, l'association à doses fixes sofosbuvir (un inhibiteur de l'ARN polymérase NS5B) + velpatasvir (un inhibiteur de la protéine NS5A) + voxilaprévir (un inhibiteur de la protéase NS3/4A) (Vosevi° - Gilead Sciences) apporte un progrès surtout chez certains patients après échec d'associations comprenant d'autres antiviraux d'action directe (1)

Pralsétinib (GAVRETO°) et cancers bronchiques métastasés avec mutation RET

Dans environ 1 % à 2 % des cancers bronchiques non à petites cellules, des fusions du gène codant pour le récepteur RET (REarranged during Transfection, en anglais) avec un autre gène sont présentes dans les cellules tumorales. Les conséquences de ces altérations génétiques sur la durée de vie des patients et sur l'effet des traitements sont mal cernées. Il n'est pas exclu qu'elles améliorent le pronostic de ces cancers. En général, la présence de telles mutations ne modifie pas les modalités de traitement. Quand le cancer est métastasé ou avancé et inopérable, le traitement repose sur des cytotoxiques et des immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire. Le selpercatinib, un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont celle du récepteur RET, est autorisé en deuxième ligne en présence de fusions du gène RET. Dans cette situation, sa balance bénéfices-risques est incertaine (1à3)

Élasoméran (SPIKEVAX°) et covid-19 chez les enfants âgés de 6 à 11 ans

Chez les enfants, la maladie covid-19 est exceptionnellement grave ou mortelle (1). Entre les âges de 5 ans et 11 ans, le tozinaméran, un vaccin à ARN messager dirigé contre la souche "historique" du Sars-CoV-2, a été efficace pour prévenir la maladie covid-19 symptomatique dans un essai réalisé avant la prédominance du variant Omicron (1)

Satralizumab (ENSPRYNG°) et neuromyélite optique

Les troubles du spectre de la neuromyélite optique regroupent certaines atteintes auto-immunes inflammatoires avec démyélinisation du système nerveux central. La plupart des patients ont des anticorps anti-aquaporine 4. Ces troubles touchent surtout les femmes, souvent avant l'âge de 40 ans (1)

Vaccin pneumococcique conjugué à 15 valences (VAXNEUVANCE°) chez les adultes

En France, la vaccination pneumococcique est recommandée avec le vaccin conjugué à 13 valences chez des adultes à risque élevé d'infections invasives, en particulier ceux immunodéprimés ou atteints de certaines maladies chroniques (1). Le vaccin non conjugué à 23 valences, qui est moins immunogène, est recommandé uniquement en rappel, au moins deux mois après l'injection du vaccin conjugué (1)

Azélastine 1,5 mg/ml en pulvérisations nasales (ALONEST°)

Chez les patients gênés par une rhinite allergique, le cromoglicate de sodium (une cromone) en pulvérisations nasales (Cromorhinol° 2 % ou autre) est le médicament de premier choix. L'azélastine (un antihistaminique H1) en pulvérisations nasales est une alternative, avec une efficacité similaire mais plus d'effets indésirables, surtout : irritations nasales, altérations du goût (amertume), saignements de nez, somnolences, maux de tête (1)

Vaccins covid-19 à ARNm bivalents ciblant aussi le variant Omicron : plus d'anticorps

Quatre vaccins à ARN messager (ARNm) ont été élaborés à partir de la première souche isolée du virus Sars-CoV-2 et d'une souche du variant Omicron de ce virus. Début octobre 2022, en France, ces vaccins arrivent dans un contexte de circulation quasi exclusive du variant Omicron du virus Sars-CoV-2 avec une prédominance du sous-lignage BA.5 (1)

Lanréotide : utile dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocrines symptomatiques

 Le lanréotide est un analogue synthétique de la somatostatine, un peptide qui bloque notamment la sécrétion de l'hormone de croissance. En France, le lanréotide est commercialisé sous forme de solution injectable à libération prolongée dosée à 60 mg, 90 mg ou 120 mg présentée en seringues préremplies. Le lanréotide est autorisé chez certains patients atteints : d'acromégalie ; d'une tumeur neuroendocrine symptomatique (avec des symptômes regroupés sous le nom de syndrome carcinoïde) ; d'une tumeur neuroendocrine digestive ou pancréatique, non symptomatique. En France, au 27 septembre 2022, une copie des seringues préremplies à 60 mg, 90 mg ou 120 mg a été commercialisée sous le nom de fantaisie Myrelez°, avec les mêmes indications que celles du princeps Somatuline° (1à3)

Roxadustat (EVRENZO°) et anémie liée à une insuffisance rénale chronique

Chez les patients atteints d'une insuffisance rénale chronique, le déficit de sécrétion d'érythropoïétine par le rein est la cause principale de survenue d'une anémie. Elle se manifeste notamment par de la fatigue, une dyspnée, des insomnies, une altération des fonctions cognitives et du système immunitaire, ce qui altère la qualité de vie des patients. Elle augmente aussi le risque de maladie cardiovasculaire et d'hospitalisation et la mortalité (1à5)

Bimékizumab (BIMZELX°) et psoriasis en plaques

Chez les adultes atteints de psoriasis en plaques, quand la gêne reste grande malgré les traitements locaux et la photothérapie, un médicament par voie systémique est une option. Le méthotrexate et la ciclosporine (des immunodépresseurs) et l'acitrétine (un rétinoïde) sont alors les médicaments à envisager en premier. En situation d'échec de ces médicaments, un anti-TNF alpha tel que l'adalimumab est une option. Un anticorps monoclonal dirigé contre des interleukines tel que le sécukinumab (un anti-interleukine 17A) est une autre option, globalement plus efficace qu'un anti-TNF alpha pour réduire ou faire disparaître les lésions de psoriasis à court terme, mais le recul sur leur utilisation est moindre. Selon des essais cliniques comparatifs, des anti-interleukine 23 tels que le guselkumab semblent un peu plus efficaces que d'autres anti-interleukines tels que le sécukinumab (1à3)

Diroximel fumarate (VUMERITY°) et sclérose en plaques récurrente-rémittente

Chez les adultes atteints de sclérose en plaques dite récurrente-rémittente (c'est-à-dire évoluant par poussées, espacées de périodes de rémission des symptômes plus ou moins complète et de durée plus ou moins longue), le diméthyle fumarate (à la posologie de 240 mg deux fois par jour, par voie orale) fait partie des traitements dits de fond qui n'ont pas une meilleure balance bénéfices-risques que l'interféron bêta (1à3). Son profil d'effets indésirables comporte principalement une immunodépression, et, surtout en début de traitement, des bouffées vasomotrices (y compris bouffées de chaleur) et des troubles digestifs (4)

Dobutamine en seringues préremplies (DOBUTAMINE SUN°)

La dobutamine, un sympathomimétique, est utilisée en soins d'urgence ou de réanimation, en cas de syndrome de bas débit cardiovasculaire (lié à un infarctus du myocarde, choc septique, etc.) (1,2). Elle est disponible en flacons ou ampoules contenant 250 mg de dobutamine dans 20 ml de solution (12,5 mg/ml). Cette solution est à diluer avant administration en perfusion intraveineuse continue à l'aide d'un pousse-seringue électrique (2,3)

Sémaglutide (WEGOVY°) et excès de poids

La réduction du poids des personnes obèses ou en surpoids, et son maintien dans le temps, repose avant tout sur une prise en charge globale, comportant notamment des mesures diététiques équilibrées, une augmentation de l'activité physique et un soutien personnalisé (1,2). En cas d'obésité sévère (indice de masse corporelle (IMC) compris entre 35 et 40 kg/m²) avec des complications graves de l'obésité, ou en cas d'obésité morbide (IMC supérieur à 40 kg/m²), la chirurgie bariatrique est une option (1)

Pegcétacoplan (ASPAVELI°) et hémoglobinurie paroxystique nocturne après échec d'un anti-protéine C5 du complément

L'hémoglobinurie paroxystique nocturne est une affection rare, liée à des mutations acquises de cellules souches hématopoïétiques qui entraînent la production de globules rouges anormalement sensibles à l'hémolyse en cas d'activation du complément. Elle se manifeste par une anémie hémolytique chronique, souvent accompagnée de manière intermittente d'une hémoglobinurie nocturne. Les principales complications sont des infections, des thromboses et une insuffisance rénale. Le traitement repose notamment sur des transfusions sanguines et parfois sur un inhibiteur de la fraction C5 du complément tel que l'éculizumab. Quand l'anémie persiste malgré un traitement par éculizumab, les transfusions sanguines sont, faute de mieux, la meilleure option (1à3)

Icosapent éthyl (VAZKEPA°) en prévention cardiovasculaire

Une hypertriglycéridémie est généralement définie par une concentration plasmatique en triglycérides supérieure à 1,7 mmol/l (soit 1,5 g/l). L'hypertriglycéridémie expose notamment à un risque de pancréatite aiguë, d'autant plus qu'elle dépasse 5,6 mmol/l (5 g/l). La plupart des patients ayant une hypertriglycéridémie ont aussi une LDL-cholestérolémie élevée et une HDL-cholestérolémie basse. Une hypertriglycéridémie est parfois associée à un risque d'événements cardiovasculaires plus grand, sans qu'un lien causal soit clairement établi. Ainsi, les patients atteints de certaines hypertriglycéridémies d'origine génétique n'ont pas de risque cardiovasculaire accru (1)

Luspatercept (REBLOZYL°) et anémie liée à un syndrome myélodysplasique

Les syndromes myélodysplasiques sont des affections rares qui touchent surtout des patients âgés, un sur deux ayant plus de 70 ans au moment du diagnostic. Dans ces syndromes, les cellules souches hématopoïétiques ont une capacité de différenciation réduite, d'où une diminution du nombre de cellules sanguines d'une ou plusieurs lignées. Selon les lignées atteintes (globules rouges, globules blancs ou plaquettes), les syndromes myélodysplasiques se manifestent cliniquement par des anémies, des infections ou des hémorragies. Selon une classification qui prend en compte la proportion de blastes (précurseurs des cellules sanguines) dans la moelle osseuse, les caractéristiques cytogénétiques des cellules tumorales et l'importance des cytopénies, la durée médiane de survie est d'environ 9 ans en cas de risque dit très faible de forme grave, 5 ans en cas de risque dit faible et 3 ans en cas de risque dit intermédiaire. Une leucémie aiguë myéloïde (LAM) survient chez un quart des patients dans un délai d'environ 11 ans quand le risque de forme grave est dit faible et 3 ans quand il est dit intermédiaire (1à4)

Luspatercept (REBLOZYL°) et anémie liée à une bêta-thalassémie

La bêta-thalassémie est une maladie génétique liée à un déficit quantitatif de la synthèse des chaînes bêta de la globine, l'un des constituants de l'hémoglobine A, majoritaire chez les adultes. Les chaînes alpha de la globine, qui s'assemblent avec les chaînes bêta dans l'hémoglobine A, continuent à être produites en quantité normale. Leur excédent s'accumule dans les globules rouges et dans leurs précurseurs, ce qui accélère leur destruction. Quand elle est symptomatique, la bêta-thalassémie se manifeste notamment par une anémie chronique due à une érythropoïèse inefficace et à une hémolyse (1,2)

Bilastine : pas mieux que la cétirizine ou la loratadine

 La bilastine est un antihistaminique H1 dit non sédatif, qui n'a pas d'effet atropinique. En France, elle est notamment autorisée sous forme de comprimés dosés à 20 mg, dans la rhinoconjonctivite allergique et dans l'urticaire chez les adolescents à partir de l'âge de 12 ans, et les adultes (a). Des copies des comprimés, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec les mêmes indications que celles des princeps Bilaska° et ex-Inorial° (1)

Fingolimod : trop d'effets indésirables graves

 Le fingolimod est un immunodépresseur. Dans l'Union européenne, le fingolimod est autorisé, par voie orale, en gélules dosées à 0,25 mg et 0,5 mg, chez certains adultes et enfants à partir de l'âge de 10 ans atteints de sclérose en plaques évoluant par poussées. En France, des copies des gélules à 0,5 mg, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que le princeps Gilenya° (1)

Lévosimendan : d'autres stimulants cardiaques sont plus éprouvés

 Le lévosimendan, un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 3, a un effet inotrope positif (c'est-à-dire stimulant cardiaque par augmentation de la capacité de contraction du muscle cardiaque) et vasodilatateur. En France, le lévosimendan est autorisé par voie intraveineuse (IV), sur une courte durée, chez les patients adultes atteints d'une « insuffisance cardiaque chronique sévère en décompensation aiguë, lorsque le traitement habituel est insuffisant et lorsque l'utilisation d'un agent inotrope est appropriée ». Des copies dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont commercialisées avec la même indication que celle du princeps Zimino° (1,2)

Extraits allergéniques standardisés d'acariens de la poussière de maison (ORYLMYTE°) et rhinite allergique

Chez des adultes et des adolescents gênés par une rhinite allergique liée aux acariens de poussière de la maison malgré un traitement symptomatique, une désensibilisation par l'extrait allergénique standardisé d'acariens commercialisé sous forme de lyophilisat oral par la firme Alk Abelló (dosé à 12 SQ-HDM, unité créée par la firme) est à peine plus efficace qu'un placebo. Par exemple, dans des essais cliniques comparatifs, après environ un an de traitement, l'écart entre les groupes extrait allergénique et les groupes placebo a été d'environ 1 point seulement sur une échelle allant de 0 à 24 prenant en compte l'intensité des symptômes et l'utilisation de médicaments symptomatiques. Comme les autres méthodes de désensibilisation par voie sublinguale, cet extrait expose surtout à des effets indésirables locaux fréquents et à des réactions allergiques, notamment de rares réactions anaphylactiques (1,2)

Aciclovir en solution injectable (ACICLOVIR ACCORD°)

Chez les patients ayant une infection par un virus herpétique ou un virus varicelle-zona, quand un antiviral injectable est envisagé, l'aciclovir par voie intraveineuse (IV) est le premier choix. En France, on dispose d'aciclovir en poudre (Zovirax° ou autre), et une solution déjà reconstituée d'aciclovir (Aciclovir Accord° - Accord Healthcare) est annoncée (3)

Pitolisant (OZAWADE°) et somnolence diurne excessive liée à des apnées du sommeil

Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil est à l'origine de micro-réveils fréquents qui entraînent une somnolence diurne excessive, avec une baisse de la vigilance et une altération des performances cognitives. Le traitement repose sur des moyens mécaniques mis en place pendant le sommeil pour favoriser le passage de l'air dans les voies aériennes : appareils qui délivrent de l'air sous pression positive continue ; dispositifs buccaux pour maintenir la langue ou repositionner la mandibule. Ces mesures améliorent la qualité du sommeil et diminuent la somnolence diurne. Aucun médicament n'a une balance bénéfices-risques favorable en cas d'efficacité insuffisante de ces mesures mécaniques (1à3)

Rélugolix + estradiol + noréthistérone (RYEQO°) et fibromyomes utérins

Les fibromyomes utérins sont des tumeurs bénignes de l'utérus (1). La plupart sont asymptomatiques. Dans le cas contraire, un fibromyome se manifeste le plus souvent par des règles abondantes ou prolongées, et douloureuses. Elles sont éventuellement à l'origine d'une anémie sévère par carence en fer, avec notamment une fatigue persistante. Un fibromyome provoque parfois : des douleurs lors des rapports sexuels ; des compressions pelviennes à l'origine de douleurs lombaires et pelviennes, de troubles urinaires, de constipations. Rarement, sa nécrose ou sa torsion (en cas de fibromyome pédiculé) se manifeste par une douleur aiguë, voire des signes d'inflammation (notamment fièvre modérée ou hyperleucocytose) (1)

Ixékizumab (TALTZ°) et psoriasis en plaques chez les enfants et les adolescents

Chez les enfants et les adolescents atteints d'un psoriasis en plaques, quand la gêne justifie d'envisager un immunodépresseur par voie systémique, le méthotrexate est un premier choix, en raison d'un long recul d'utilisation. Un anti-TNF alpha tel que l'étanercept est une option en cas d'échec. Dans un essai, le sécukinumab (un immunodépresseur inhibiteur de l'interleukine 17A) a semblé un peu plus efficace que l'étanercept. Cependant, dans cet essai, seule la moitié des patients étaient en échec d'un traitement de 1re ligne et quasiment aucun n'avait reçu d'anti-TNF alpha. Par ailleurs, le recul d'utilisation est moindre avec le sécukinumab qu'avec les anti-TNF alpha (1)

Sumatriptan 3 mg/0,5 ml (SUMATRIPTAN SUN°) en seringue préremplie

Le sumatriptan est un vasoconstricteur, agoniste des récepteurs sérotoninergiques. En cas de crise de migraine chez un adulte, l'administration par voie sous-cutanée (SC) de sumatriptan est un recours quand son administration par voie orale ou nasale n'a pas été suffisamment efficace au cours des crises précédentes. Le sumatriptan expose notamment à des augmentations de la pression artérielle, des troubles du rythme cardiaque, des infarctus du myocarde et des colites ischémiques (1)

Setmélanotide (IMCIVREE°) et certaines obésités très rares d'origine génétique

La faim et la prise de nourriture sont régulées par l'hypothalamus, au niveau de la voie neuronale du récepteur de type 4 aux mélanocortines (MC4). Les mélanocortines sont des hormones peptidiques incluant l'ACTH (pour adrenocorticotropic hormone en anglais, alias hormone corticotrope) et la MSH (pour melanocyte stimulating hormone en anglais, alias hormone mélanotrope) (1à3)

Glécaprévir + pibrentasvir (MAVIRET°) et hépatite C dès l'âge de 3 ans

Mi-2022, quand un traitement antiviral est envisagé chez un enfant atteint d'hépatite C chronique, on dispose notamment de l'association sofosbuvir (un inhibiteur de l'ARN polymérase NS5B du HCV) + velpatasvir (un inhibiteur de la protéine NS5A du HCV), autorisée dès l'âge de 6 ans ; et des associations sofosbuvirribavirine (un analogue nucléosidique) et sofosbuvirlédipasvir (un inhibiteur de la protéine NS5A), autorisées dès l'âge de 3 ans. Ces traitements ont une efficacité virologique du même ordre avec, dans les essais, une "réponse virologique prolongée" chez plus de 90 % des enfants. Le choix parmi ces associations dépend notamment du génotype du virus. L'association sofosbuvir + velpatasvir a l'avantage de se prendre pendant 12 semaines, tandis que la durée du traitement par sofosbuvirribavirine ou lédipasvir est de 12 à 24 semaines, selon notamment le génotype du virus (1,2)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) en monothérapie de première ligne dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé, quand plus de la moitié des cellules tumorales expriment la protéine PCD-L1, une monothérapie par pembrolizumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1) est souvent un premier choix. Dans deux essais comparatifs, il a allongé d'environ un an la durée médiane de survie par rapport à une chimiothérapie à base d'un sel de platine, sans surcroît d'effets indésirables graves (1à3)

Cémiplimab (LIBTAYO°) en monothérapie de première ligne dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules inopérable ou métastasé, quand plus de la moitié des cellules tumorales expriment la protéine PCD-L1, une monothérapie par pembrolizumab (un anticorps immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1) est souvent un premier choix (lire aussi "atézolizumab (Tecentriq°) en monothérapie de première ligne dans certains cancers bronchiques") (1à3)

Fluorouracil 40 mg/g en crème (TOLAK°) et kératose actinique

Chez les patients atteints d'une kératose actinique, quand l'application cutanée d'un médicament est l'option retenue, le fluorouracil (un cytotoxique) en crème à 5 % (Efudix°) fait partie des premiers choix (1). Selon son résumé des caractéristiques (RCP), cette crème s'applique une à deux fois par jour, sur les lésions « exclusivement » (2). Ce traitement expose à des dermatites, des photosensibilisations et à des effets indésirables systémiques, hématologiques et digestifs (1à3)

Cénobamate (ONTOZRY°) et crises d'épilepsie focales

Chez les patients épileptiques ayant des crises focales (alias partielles), le traitement préventif de premier choix est un antiépileptique en monothérapie. En cas d'effet insuffisant ou d'effets indésirables trop importants, d'autres monothérapies sont à essayer avant de recourir à des associations. Les antiépileptiques souvent utilisés sont : la carbamazépine, la lamotrigine, l'oxcarbazépine, la gabapentine, le lévétiracétam, le lacosamide. La lamotrigine, la gabapentine et le lévétiracétam ont l'avantage de ne pas être des inducteurs enzymatiques, et donc d'exposer à moins d'interactions médicamenteuses (1)

Fondaparinux : pas mieux que les anticoagulants de référence

 Le fondaparinux est un anticoagulant synthétique dérivé de l'héparine, utilisé par voie sous-cutanée. Dans l'Union européenne, la solution injectable concentrée à 2,5 mg/0,5 ml de fondaparinux est présentée en seringues préremplies et autorisée chez les adultes dans : la prévention des événements thromboemboliques veineux après une chirurgie orthopédique ou abdominale, ou dans certains cas d'alitement ; le traitement de syndromes coronariens aigus (angors instables, infarctus du myocarde) ou des thromboses veineuses superficielles des membres inférieurs sans thrombose veineuse profonde associée. Les solutions concentrées à 5 mg/0,4 ml, 7,5 mg/0,6 ml et 10 mg/0,8 ml sont autorisées chez certains adultes ayant une thrombose veineuse profonde ou une embolie pulmonaire. En France, au 26 juillet 2022, une copie de la solution injectable concentrée à 10 mg/0,8 ml est disponible aussi en seringues préremplies et avec les mêmes indications que le princeps Arixtra°. Le nom commercial de la copie comporte la dénomination commune internationale (DCI) (1,2)

Déférasirox : insuffisances rénales et hépatiques graves

 Le déférasirox est un chélateur du fer administré par voie orale. Dans l'Union européenne, il est autorisé dans la surcharge chronique en fer : chez des adultes et des enfants, âgés d'au moins 6 à 10 ans selon les situations, atteints d'une bêta-thalassémie majeure ou d'autres types d'anémies, notamment en cas de dépendance aux transfusions sanguines. Le déférasirox est commercialisé sous forme de comprimés dosés à 90 mg, 180 mg et 360 mg. En France, des copies des trois dosages, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Exjade° (1)

Dapivirine en anneau vaginal et prévention de l'infection par le HIV

En 2022, la prévention de la transmission du HIV repose sur divers outils, parfois combinés, dont les préservatifs et des médicaments (alias prophylaxie pré-exposition ou PrEP). La PrEP repose principalement sur l'association par voie orale emtricitabine + ténofovir (2 inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse du HIV) prise en continu ou lors de périodes à risque d'infection par le HIV (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et certains cancers du sein dits triple négatifs, inopérables ou métastasés

Un cancer du sein est dit triple négatif quand les cellules tumorales ne portent pas de récepteurs hormonaux aux estrogènes ni à la progestérone et qu'elles ne surexpriment pas la protéine HER-2. Ces cancers représentent environ 15 % des cancers du sein nouvellement diagnostiqués. En général, quand ce type de cancer est au stade localement avancé et inopérable ou métastasé, la chimiothérapie de premier choix est à base d'une anthracycline ou d'un taxane tel que le paclitaxel. La gemcitabine ou un sel de platine sont d'autres options. Malgré la chimiothérapie, la moitié des patientes ne vivent pas plus de 14 mois (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en 1re ligne dans certains cancers avancés de l'œsophage

Environ 90 % des cancers de l'œsophage sont des cancers épidermoïdes ou des adénocarcinomes. Le plus souvent, les tumeurs de type épidermoïde sont localisées dans le tiers moyen de l'œsophage, tandis que les adénocarcinomes sont surtout localisés au niveau de la partie inférieure de l'œsophage ou au niveau de la jonction gastro-œsophagienne (c'est-à-dire entre 5 cm au-dessus et 5 cm au-dessous de la jonction entre l'œsophage et l'estomac). Chez les patients atteints d'un cancer de l'œsophage ou de la jonction gastro-œsophagienne métastasé ou inopérable, le traitement de première ligne est souvent une association de cytotoxiques, notamment celle d'un sel de platine avec une fluoropyrimidine telle que le fluorouracil. Malgré la chimiothérapie, la moitié des patients ne vivent pas plus d'un an après le diagnostic (1,2)

Nivolumab (OPDIVO°) en traitement adjuvant de certains cancers de l'œsophage

Chez les patients atteints d'un cancer de l'œsophage ou de la jonction gastro-œsophagienne, le traitement repose sur la chirurgie d'exérèse quand elle est réalisable. Cette chirurgie est éventuellement précédée d'une chimiothérapie et d'une radiothérapie (traitement dit néoadjuvant). Malgré ces différents traitements, les rechutes sont fréquentes, surtout quand des cellules cancéreuses persistantes sont mises en évidence dans le tissu retiré lors de la chirurgie (maladie dite résiduelle). Pour prévenir ces rechutes, une chimiothérapie cytotoxique est parfois envisagée après la chirurgie (traitement dit adjuvant). Son intérêt sur la survie repose sur des données de faible niveau de preuves (rétrospectives ou non comparatives). Dans cette situation, il n'y a pas de chimiothérapie adjuvante de référence (1,2)

Caplacizumab (CABLIVI°) et purpura thrombotique thrombopénique acquis chez les adolescents

Le purpura thrombotique thrombopénique acquis est une maladie rare, presque toujours mortelle en quelques jours en l'absence de traitement. Il associe : l'atteinte de divers organes en raison de multiples thromboses ; une thrombopénie, liée à l'agrégation des plaquettes dans les thrombus ; une anémie hémolytique. Cette affection est liée à une accumulation de facteur Willebrand, une protéine procoagulante (1,2). Le traitement d'un épisode repose sur des échanges plasmatiques, généralement pendant plusieurs jours. Les récidives sont fréquentes, souvent dans un délai relativement court, mais parfois après plusieurs années (1)

Cabozantinib (CABOMETYX°) et nivolumab (OPDIVO°) en 1re ligne dans le cancer du rein avancé

Un carcinome à cellules rénales (alias adénocarcinome rénal) est à un stade dit avancé quand l'atteinte tumorale s'étend au-delà du rein. Quand un antitumoral est envisagé, une option est le sunitinib, un inhibiteur de tyrosine kinases, dont celle liée au récepteur du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF en anglais). Il n'est pas démontré que le cabozantinib, un autre inhibiteur de tyrosine kinase liée au récepteur du VEGF, soit un meilleur choix que le sunitinib (1,2)

Osimertinib (TAGRISSO°) et traitement adjuvant de certains cancers bronchiques

Chez les patients opérés d'un cancer bronchique non à petites cellules, quand la tumeur est localisée et qu'elle mesure entre 3 cm et 5 cm (stade IB), ou bien qu'il y a un envahissement local ou une atteinte ganglionnaire (stades II ou III), un traitement cytotoxique après la chirurgie (traitement dit adjuvant) par cisplatine + un vinca-alcaloïde tel que la vinorelbine augmente d'environ 4 % la proportion de patients en vie à 5 ans (1à3). Les effets indésirables de ces cytotoxiques sont nombreux et souvent graves : troubles digestifs et hématologiques, neuropathies périphériques, etc. (1,2). Les récidives sont fréquentes (2,4)

Idécabtagène vicleucel (ABECMA°) et myélome multiple après échec de plusieurs lignes de traitement

Chez les patients atteints d'un myélome multiple qui ont déjà reçu plusieurs lignes de traitement, il n'y a pas de traitement consensuel. La moitié des patients meurent en général dans les 7 à 9 mois (1,2). Dans cette situation, la bélantamab mafodotine (un cytotoxique conjugué à un anticorps ciblant l'antigène de maturation des cellules B, nommé BCMA à partir de l'anglais) allonge peut-être la durée médiane de survie de quelques mois, au prix d'atteintes de la cornée, de thrombopénies et d'hémorragies (1). Le BCMA est présent à la surface notamment des plasmocytes tumoraux, les cellules dont la prolifération est à l'origine du myélome (1)

Isatuximab (SARCLISA°) + carfilzomib + dexaméthasone et myélome multiple dès la 2e ligne de traitement

Chez les patients atteints d'un myélome multiple en rechute ou réfractaire après au moins une ligne de traitement, diverses associations d'antitumoraux sont utilisées. Le choix dépend notamment de l'âge du patient et des antitumoraux déjà reçus. L'association d'un inhibiteur du protéasome 26S, bortézomib ou carfilzomib, avec la dexaméthasone est une option. Ajouter du daratumumab, un anticorps monoclonal anti-CD38, à l'association bortézomib + dexaméthasone n'allonge pas la durée de vie et expose à un surcroît d'effets indésirables graves (1à4)

Vénétoclax (VENCLYXTO°) et leucémie aiguë myéloïde, en 1re ligne

Chez les patients atteints d'une leucémie aiguë myéloïde, le traitement de référence est une association de cytotoxiques à doses élevées, alias chimiothérapie intensive (1,2). Chez certains patients, une telle chimiothérapie n'est pas adaptée en raison de ses effets indésirables difficiles à supporter, notamment les patients âgés de 75 ans ou plus, ou dont l'état général est dégradé ou qui sont atteints d'une autre affection. Le traitement n'est alors pas consensuel. Les options sont un traitement uniquement symptomatique ou diverses chimiothérapies à doses moins élevées, par exemple l'azacitidine (un cytotoxique qui, entre autres, inhibe la méthylation de l'acide désoxyribonucléique (ADN) ; on parle d'agent hypométhylant). Les principaux effets indésirables de l'azacitidine sont notamment des : troubles hématologiques, infections, troubles digestifs, péricardites, fasciites nécrosantes (1à5)

Brivaracétam (BRIVIACT°) et épilepsie partielle dès l'âge de 2 ans

Chez les patients âgés de 16 ans ou plus qui restent gênés par des crises d'épilepsie partielles malgré un ou plusieurs antiépileptiques, il n'est pas démontré que l'ajout de brivaracétam (Briviact° - UCB Pharma) apporte un progrès par rapport à l'ajout de lévétiracétam (Keppra° ou autre). Ces deux antiépileptiques sont très proches, que ce soit sur le plan de l'efficacité ou du profil d'effets indésirables (1)

Carfilzomib (KYPROLIS°) + daratumumab + dexaméthasone et myélome multiple dès la 2e ligne de traitement

L'association du carfilzomib (Kyprolis° - Amgen), un inhibiteur du protéasome 26S, avec la dexaméthasone (Dectancyl° ou autre, Dexaméthasone Mylan°) est une option chez les adultes atteints d'un myélome multiple ayant déjà reçu au moins une ligne de traitement. Dans cette situation, le carfilzomib est devenu autorisé dans l'Union européenne en association avec le daratumumab (Darzalex°), un anticorps monoclonal anti-CD38, et la dexaméthasone (lire aussi "Isatuximab (Sarclisa°) + carfilzomib + dexaméthasone et myélome multiple dès la 2e ligne de traitement" (1)

Timolol + bimatoprost en collyre : préférer l'association timolol + latanoprost

 En France, des copies de l'association timololbimatoprost (Ganfort°), un bêtabloquant associé avec un analogue de la prostaglandine F2alpha, sont disponibles avec un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (1)

Icatibant : préférer un inhibiteur de la C1 estérase

 L'icatibant est un antagoniste des récepteurs B2 de la bradykinine. Dans l'Union européenne, il est autorisé, par voie sous-cutanée, dans les crises aiguës d'angiœdème héréditaire, chez les adultes et les enfants âgés de 2 ans ou plus, qui ont une carence en inhibiteur de la C1 estérase. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec la même indication que le princeps Firazyr° (1)

Buprénorphine en implants sous-cutanés (SIXMO°) et dépendance aux opioïdes

Chez les patients dépendants aux opioïdes, quand un traitement de substitution par buprénorphine est choisi, la buprénorphine en solution à libération prolongée (LP) en injections sous-cutanées (SC) hebdomadaires ou mensuelles est une option complémentaire aux comprimés sublinguaux pris chaque jour. Cette forme est utile en particulier quand les prises orales quotidiennes sont contraignantes ou quand le patient souhaite plus de discrétion (par exemple lors d'un voyage avec passage de douane) ou quand il s'injecte des comprimés écrasés, une pratique dangereuse. Trois dosages pour injection mensuelle sont disponibles, selon la dose de buprénorphine sublinguale reçue antérieurement (1)

Teinture d'opium (DROPIZAL°) et diarrhées sévères

Les diarrhées sévères ont des causes diverses, entre autres médicamenteuses, infectieuses, inflammatoires ou hormonales (1). Chez les adultes, les mesures à prendre sont d'abord de traiter la cause si possible, d'adopter des mesures diététiques, de porter attention au risque de déshydratation et de mettre en place une réhydratation si nécessaire, et parfois de prendre du lopéramide (Imodium° ou autre), un opioïde (1)

Morphine en comprimés orodispersibles (ACTISKENAN°)

La morphine est l'opioïde antalgique de premier choix (1). Mi-2022, en France, la morphine à libération immédiate par voie orale est disponible sous plusieurs formes : des gélules (Actiskenan°) et des comprimés (Sevredol°) contenant de 5 mg à 30 mg de morphine selon la forme ; une solution buvable (Oramorph°) en flacon multidoses contenant une solution concentrée à 20 mg/ml et muni d'un compte-gouttes (1 goutte = 1,25 mg) ; une solution buvable (Oramorph°) en ampoules unidoses contenant 10 mg à 100 mg de morphine. Chez les patients qui ont des difficultés à avaler les gélules ou les comprimés, la solution buvable est utile. Elle évite d'avoir à ouvrir les gélules (2,3)

Tocilizumab (ROACTEMRA°) et covid-19 grave

La maladie covid-19 est de gravité variable, allant de formes légères sans trouble respiratoire à des formes avec détresse respiratoire aiguë nécessitant une ventilation mécanique invasive, parfois mortelles. Les patients atteins d'une pneumonie grave liée à une infection par le Sars-CoV-2 sont exposés à des complications, notamment : des embolies pulmonaires et des accidents vasculaires cérébraux ischémiques ; et des réactions inflammatoires intenses ressemblant à un syndrome de libération de cytokines (1)

Pémigatinib (PEMAZYRE°) et certains cholangiocarcinomes

Le cholangiocarcinome est un cancer rare des voies biliaires, dont la fréquence augmente avec l'âge. Ce cancer est souvent découvert à un stade avancé, avec une proportion de patients encore en vie 5 ans après le diagnostic qui ne dépasse pas 10 % (1à4)

Paracétamol 500 mg + caféine 65 mg (DALFEINE°) dans les douleurs et la fièvre

Des comprimés contenant l'association paracétamol 500 mg + caféine 65 mg (Dalféine° - Upsa) sont devenus disponibles en France pour des douleurs d'intensité légère à modérée ou des états fébriles chez les patients âgés de 15 ans ou plus. Ils ne sont pas remboursables par la Sécurité sociale et leur dispensation ne nécessite pas d'ordonnance (1)

Béclométasone + formotérol + glycopyrronium (TRIMBOW°) poudre pour inhalation et BPCO

En France, la triple association béclométasone 88 microg (un corticoïde) + formotérol 5 microg (un bêta-2 stimulant de longue durée d'action) + glycopyrronium 9 microg (un atropinique de longue durée d'action) (Trimbow° - Chiesi) a été autorisée en solution pour inhalation en flacon pressurisé chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou d'asthme. En 2022, une poudre pour inhalation contenant cette triple association a été aussi autorisée, mais uniquement chez des patients atteints de BPCO (1)

Cannabidiol (EPIDYOLEX°) et épilepsie liée à la sclérose tubéreuse de Bourneville

La sclérose tubéreuse de Bourneville est une maladie génétique rare. Au cours de cette maladie, des tumeurs bénignes se développent dès l'enfance dans divers organes, dont le cerveau, les reins, la peau, les yeux, le foie, les poumons. De nombreux patients commencent à subir des crises d'épilepsie avant l'âge de 1 an. Le type de crises varie d'un patient à l'autre, avec parfois plusieurs types chez un même patient : spasmes infantiles, crises partielles avec ou sans généralisation secondaire, crises généralisées (1)

Atidarsagène autotemcel (LIBMELDY°) et leucodystrophie métachromatique

La leucodystrophie métachromatique est une maladie neurodégénérative rare qui touche le système nerveux central et périphérique. C'est une maladie génétique due à des mutations du gène codant pour l'arylsulfatase A (ARSA), une enzyme qui dégrade les sulfatides entrant dans la composition de la myéline, la gaine des fibres nerveuses. Ces mutations entraînent un déficit en arylsulfatase A et une accumulation des sulfatides dans diverses cellules, notamment du système nerveux. Il en résulte une démyélinisation du système nerveux central et périphérique (1à4)

Bérotralstat (ORLADEYO°) et prévention au long cours des crises d'angiœdème héréditaire

L'angiœdème héréditaire est une maladie génétique rare, caractérisée par la survenue brutale d'œdèmes, principalement sous-cutanés et muqueux. Ils engagent le pronostic vital quand ils sont laryngés. Les atteintes abdominales provoquent des douleurs intenses, avec des vomissements et parfois des diarrhées. En l'absence de traitement, les crises durent en général plusieurs jours (1)

Azacitidine en comprimés (ONUREG°) et traitement "d'entretien" dans la leucémie aiguë myéloïde

Les leucémies aiguës myéloïdes sont des maladies mortelles caractérisées par une prolifération anormale de cellules de la lignée myéloïde. Elles touchent surtout des adultes âgés de plus de 65 ans (1,2)

Fésotérodine : un atropinique à écarter

La fésotérodine est un médicament atropinique. Dans l'Union européenne, elle est autorisée chez les patients gênés par une "hyperactivité vésicale", c'est-à-dire gênés par des mictions fréquentes ou impérieuses ou une incontinence urinaire. En France, elle est disponible sous forme de comprimés à libération prolongée, dosés à 4 mg ou à 8 mg. Au 1er juin 2022, une copie des deux dosages, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale, est disponible, avec la même indication que le princeps Toviaz° (1)

Vaccin méningococcique A,C,W,Y dès l'âge de 1 an (MENQUADFI°)

Les infections invasives à méningocoques sont rares, mais graves, souvent mortelles ou à l'origine de séquelles, notamment neurologiques, visuelles et auditives (1,2). En France, parmi les 459 cas déclarés en 2019, 52 % étaient dus à un méningocoque du sérogroupe B, 20 % à un sérogroupe W, 12 % à un sérogroupe C et 12 % à un sérogroupe Y. Le sérogroupe A est rare en France. Les sérogroupes A, C, W, Y sont endémiques dans certaines régions du monde, notamment dans les pays du Sahel (du Sénégal à l'Éthiopie). Ces infections touchent toutes les tranches d'âge, avec une répartition variable des sérogroupes selon l'âge des personnes (2,3)

Liraglutide (SAXENDA°) et obésité chez les adolescents

L'obésité concerne tant les enfants que les adultes. Chez les enfants, la définition de l'obésité n'est pas consensuelle. En France, les courbes de corpulence habituellement utilisées sont des références et non des normes. La réduction du poids des personnes obèses repose avant tout sur une prise en charge globale, comportant des mesures diététiques adaptées, un exercice physique régulier, et un soutien personnalisé. Aucun médicament n'a d'efficacité démontrée pour réduire les complications cliniques de l'obésité à court terme (diabète, troubles articulaires) ni à long terme (notamment accidents cardiovasculaires et arthroses) (1,2)

Risdiplam (EVRYSDI°) et amyotrophie spinale proximale

L'amyotrophie spinale proximale est une maladie neuromusculaire, d'évolution progressive, caractérisée par un déficit en protéine dite de survie du motoneurone (protéine SMN) et la dégénérescence des motoneurones de la moelle épinière (1). Elle entraîne une absence de stimulation des muscles et leur atrophie. Elle touche environ 3 enfants pour 100 000 naissances en Europe (1)

Méthylphénidate (RITALINE° LP) et troubles de déficit de l'attention avec hyperactivité chez les adultes

Le diagnostic de trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité est porté au vu de l'association de symptômes non spécifiques qui apparaissent durant l'enfance, dont agitation motrice, déficit de l'attention et impulsivité (1à3). Ses limites sont floues. Les traitements de premier choix sont des psychothérapies et diverses mesures de soutien (notamment scolaire) et d'accompagnement des patients et des familles. En France, le méthylphénidate, un amphétaminique, est autorisé depuis les années 1990 dans les troubles de déficit de l'attention chez les enfants et les adolescents. Chez ces patients, il semble être un recours en complément des thérapies autres que médicamenteuses, quand le comportement reste très perturbé (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et lymphome de Hodgkin en rechute ou réfractaire

Le lymphome de Hodgkin (alias maladie de Hodgkin) survient surtout chez des patients âgés de 15 à 35 ans, ou de plus de 60 ans (1)

Ipilimumab (YERVOY°) + nivolumab (OPDIVO°) dans certains mésothéliomes pleuraux inopérables

Les mésothéliomes (alias mésothéliomes malins diffus) sont des cancers rares qui se développent à partir des séreuses (1,2). Le plus souvent, ils sont localisés à la plèvre (1). Leur évolution varie selon l'état général du patient, le sexe, l'envahissement ganglionnaire, le type histologique (épithélial, le type le plus fréquent, ou non épithélial) (3). Malgré un traitement, la moitié des patients meurent dans les 6 à 18 mois suivant le diagnostic (1). Quand une chirurgie n'est pas réalisable, le traitement repose sur une chimiothérapie cytotoxique qui associe le cisplatine (un sel de platine) et le pémétrexed (un antifolique). Dans un essai chez 456 patients, cette association a allongé la durée de vie d'environ 3 mois par rapport au cisplatine seul (médiane de 12 mois versus 9 mois), au prix de nombreux effets indésirables, parfois graves (1,4)

Lénalidomide : utile chez certains patients atteints de myélome multiple

 Le lénalidomide est un immunodépresseur, analogue structural du thalidomide (Thalidomide BMS°). Dans l'Union européenne, il est autorisé par voie orale chez certains adultes atteints de : myélome multiple ; syndrome myélodysplasique ; lymphome à cellules du manteau ; ou lymphome folliculaire. En France, des copies dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont commercialisées, avec des indications semblables à celles du princeps Revlimid° (1,2)

Estétrol + drospirénone (DROVELIS°) et contraception orale

Pour une contraception estroprogestative par voie orale, le premier choix est une association éprouvée de 20 à 40 microg d'éthinylestradiol (un estrogène de synthèse) avec un progestatif tel que le lévonorgestrel qui expose à un moindre risque thromboembolique par rapport à d'autres progestatifs (1)

Sacituzumab govitécan (TRODELVY°) et certains cancers du sein triple négatifs après échecs

Un cancer du sein est dit triple négatif quand les cellules tumorales n'ont pas de récepteurs aux estrogènes ni à la progestérone, et qu'elles ne surexpriment pas la protéine HER-2. Ces cancers représentent environ 15 % des cancers du sein nouvellement diagnostiqués (1). En cas de cancer du sein triple négatif inopérable ou métastasé, le traitement de premier choix est une chimiothérapie, comportant généralement une anthracycline et/ou un taxane tel que le paclitaxel. Après échec d'au moins une ligne de chimiothérapie, il n'y a pas de traitement consensuel. Divers cytotoxiques sont proposés, en fonction des antitumoraux déjà reçus, notamment : la capécitabine, l'éribuline, la gemcitabine, la vinorelbine. Il n'est pas démontré que l'olaparib ou le talazoparib (des cytotoxiques anti-PARP) allongent la durée de vie en cas de mutation d'un gène BRCA (2à4)

Calcium 500 mg + vitamine D3 800 UI (Calcidose vitamine D3°)

En France, des sachets de poudre pour solution buvable contenant 500 mg de calcium + 800 unités (UI) de vitamine D3 (alias colécalciférol) (Calcidose vitamine D3° - Mayoly Spindler) sont autorisés chez les patients ayant une carence vitaminocalcique ou à risque de carence. C'est la première spécialité commercialisée avec cette combinaison de dosages de calcium et de vitamine D3. Elle s'ajoute aux nombreuses autres spécialités déjà disponibles contenant ces substances à divers autres dosages, et aux spécialités contenant uniquement du calcium ou de la vitamine D3 (1,2)

Trastuzumab déruxtécan (ENHERTU°) et cancer du sein HER-2 positif métastasé, après plusieurs échecs

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein non opérable ou métastasé avec surexpression de la protéine HER-2, après échecs de traitements comportant des anticorps anti-HER-2 tels que le trastuzumab puis la trastuzumab emtansine, la durée de survie est souvent inférieure à 2 ans. Diverses options sont parfois proposées malgré l'absence d'évaluation comparative en telle situation, notamment les associations : lapatinib (un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-HER-2) + capécitabine (un cytotoxique) ; lapatinibtrastuzumab ; ou trastuzumabcapécitabine (1à3)

Vaccin méningococcique B contenant des lipoprotéines fHbp A et B (TRUMENBA°)

Les méningites et autres infections invasives par méningocoque sont des infections graves, parfois mortelles ou pouvant laisser des séquelles (1). En Europe, au début des années 2020, environ 65 % de ces infections sont dues à des méningocoques de sérogroupe B (2,3). Ces infections surviennent le plus souvent chez des enfants âgés de moins de 5 ans, surtout avant l'âge de 1 an ; et aussi chez les adolescents et les jeunes adultes (1,2). En France, en 2019, 240 infections invasives par méningocoques ont été rapportées (3)

Ipilimumab (Yervoy°) + nivolumab (Opdivo°) en 2e ligne dans des types rares de cancers colorectaux

Chez environ 4 % des patients atteints d'un cancer colorectal, les cellules tumorales ont des anomalies génétiques qui entraînent une déficience du système de réparation des mésappariements de l'ADN, ou une instabilité microsatellitaire élevée (c'est-à-dire quand les anomalies portent sur de courtes séquences d'ADN qui se répètent des dizaines de fois dans le génome, nommées microsatellites) (1). Dans l'Union européenne, l'ipilimumab (Yervoy° - Bristol-Myers Squibb) et le nivolumab (Opdivo° - Bristol-Myers Squibb), ont été autorisés pour être utilisés ensemble dans ce type de cancer, au stade métastasé, après aggravation malgré une chimiothérapie comportant une fluoropyrimidine. Ces deux substances sont des anticorps monoclonaux immunostimulants (2)

Ravulizumab (ULTOMIRIS°) et hémoglobinurie paroxystique nocturne

L'hémoglobinurie paroxystique nocturne est une maladie génétique rare, potentiellement mortelle. Elle est liée à la production de globules rouges anormalement sensibles à l'hémolyse en cas d'activation du complément. Elle touche le plus souvent des adultes jeunes, parfois des enfants (1à5)

Ravulizumab (ULTOMIRIS°) et syndrome hémolytique et urémique atypique

Les syndromes hémolytiques et urémiques sont des affections rares, parfois mortelles. Elles résultent de lésions de la microvascularisation dues à des atteintes des cellules endothéliales, avec formation de thrombi obstruant les microvaisseaux sanguins, dans les reins et parfois d'autres organes. Elles se manifestent par une thrombopénie, une anémie hémolytique à l'origine de fatigue, pâleur et dyspnée, une insuffisance rénale aiguë, et des atteintes extrarénales, notamment au niveau du foie, du cœur, des poumons, du pancréas, ou du système nerveux central. La mort des patients fait suite le plus souvent à une insuffisance rénale terminale ou à des événements ischémiques cardiaques, des hémorragies, ou une cytolyse hépatique (1à3)

Enzalutamide (XTANDI°) et cancer de la prostate métastasé hormonosensible

En cas de cancer de la prostate métastasé, le traitement de référence de première ligne est une dépression androgénique par ablation des testicules ou par un agoniste de la gonadoréline. Pour un blocage androgénique dit maximal, un antiandrogène non stéroïdien dit de première génération tel que le flutamide est parfois associé, sans données cliniques probantes (1,2)

Oxybate de sodium (XYREM°) et narcolepsie avec cataplexie, dès l'âge de 7 ans

La narcolepsie est une affection rare, qui débute le plus souvent entre les âges de 10 et 30 ans. Elle est caractérisée par une somnolence diurne excessive et des accès brutaux de sommeil de durées variables. Des épisodes de cataplexie (c'est-à-dire une abolition soudaine, complète ou partielle, du tonus musculaire, sans perte de connaissance) sont souvent associés. Les conséquences de la narcolepsie sur les activités quotidiennes peuvent être importantes avec, notamment chez les enfants et les adolescents, une perturbation des activités scolaires et sociales (1à3)

Natalizumab (Tysabri°) par voie sous-cutanée

Chez les patients atteints d'une sclérose en plaques, le natalizumab (Tysabri° - Biogen), un anticorps monoclonal immunodépresseur, a une balance bénéfices-risques défavorable par voie intraveineuse (IV). Il expose notamment à des infections opportunistes graves voire mortelles, des réactions d'hypersensibilité graves et des atteintes hépatiques (1,2)

Daratumumab sous-cutané (DARZALEX°) + pomalidomide + dexaméthasone dans certains myélomes multiples

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, quand une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques n'est pas réalisable, l'association lénalidomide (un immunodépresseur) + dexaméthasone (un corticoïde) est un protocole de choix en 1re ligne (1). Ajouter à ce protocole du bortézomib (un inhibiteur du protéasome 26S) ou du daratumumab (un anticorps anti-CD38) réduit la mortalité à 5 à 7 ans d'environ 10 % en valeur absolue, au prix d'un surcroît d'effets indésirables graves. Les profils d'effets indésirables de ces deux antitumoraux sont un peu différents (lire l'encadré "Daratumumab + lénalidomide + dexaméthasone en 1re ligne dans certains myélomes multiples") (1)

Sunitinib : utile dans certains cancers du rein

 Le sunitinib est un cytotoxique inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont celles liées aux récepteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF, vascular endothelial growth factor en anglais) impliquées dans l'angiogenèse. Dans l'Union européenne, le sunitinib est autorisé, par voie orale, chez certains patients atteints d'un cancer du rein, d'une tumeur stromale digestive ou d'une tumeur neuroendocrine du pancréas. En France, des copies, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale, sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Sutent° (1)

Tiotropium : une option dans la BPCO

 Le tiotropium est un bronchodilatateur atropinique de longue durée d'action. En France, il est notamment autorisé, non associé : en poudre pour inhalation (sous forme de gélules) (Spiriva°) chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ; en solution à inhaler (Spiriva Respimat°) dans la BPCO et dans l'asthme sévère chez les patients âgés de 6 ans ou plus. Au 31 mars 2022 en France, une copie de la poudre pour inhalation, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est commercialisée avec la même indication que le princeps Spiriva° (1)

Tixagévimab + cilgavimab (EVUSHELD°) et prévention de la maladie covid-19

Certaines personnes sont à risque particulièrement élevé de forme grave de maladie covid-19, en particulier les personnes très âgées ou immunodéprimées, parfois y compris quand elles sont vaccinées. Début décembre 2021, la Haute autorité de santé (HAS) française a octroyé une autorisation d'accès précoce à l'association tixagévimabcilgavimab (deux anticorps monoclonaux dirigés contre la protéine S du virus Sars-CoV-2), en prophylaxie dite pré-exposition chez des adultes, c'est-à-dire pour prévenir la maladie covid-19 chez des personnes particulièrement à risque de forme grave, sans contact connu et récent avec une personne infectée par le Sars-CoV-2. En mars 2022, l'association tixagévimabcilgavimab a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché européenne dans la prévention pré-exposition du covid-19 chez l'adulte et l'adolescent à partir de 12 ans. Cela concerne les très rares situations où la vaccination est à écarter, ou quand celle-ci est estimée peu ou pas efficace, sur des critères sérologiques. C'est le cas notamment des patients immunodéprimés en raison d'une greffe, d'une hémopathie lymphoïde ou de la prise de certains médicaments (1à3)

Citrate et bicarbonate de potassium à libération prolongée (SIBNAYAL°) et acidose tubulaire rénale distale

Les acidoses tubulaires rénales distales sont des maladie rares, caractérisées par l'incapacité de la dernière partie du tubule rénal à éliminer les acides (1). Elles entraînent une acidose métabolique hyperchlorémique, avec une diminution de la concentration sanguine en bicarbonates. On distingue notamment les acidoses tubulaires distales avec hypokaliémie (type 1) et celles avec hyperkaliémie (type 4) (1à3)

Ceftazidime + avibactam (ZAVICEFTA°) chez les nourrissons et les enfants

In vitro, l'association ceftazidime (une céphalosporine de 3e génération) + avibactam (un inhibiteur de diverses bêtalactamases dont des carbapénèmases) est active notamment sur certaines bactéries à Gram négatif résistantes aux céphalosporines de 3e génération ou aux carbapénèmes (1). Chez les adultes, l'évaluation de cette association est en faveur d'une efficacité clinique dans certaines infections graves dues à une bactérie résistante au ceftazidime (a)(1). La Haute autorité de santé (HAS) française en fait une option uniquement en cas d'infection résistante aux carbapénèmes, malgré l'absence d'évaluation clinique dans cette situation (2)

Cloxacilline injectable (CLOXACILLINE STRAGEN°) à 2 g par flacon

En France, la cloxacilline injectable (un antibiotique du groupe des pénicillines M) est disponible dans diverses infections dues à des staphylocoques ou à des streptocoques (1). C'est une option utile dans ces situations (2). La cloxacilline injectable est autorisée aussi en prévention des infections postopératoires en neurochirurgie, avant l'induction anesthésique. En France, la cloxacilline est disponible sous forme de poudre pour solution à reconstituer, puis à diluer dans une poche de chlorure de sodium à 0,9 % ou de glucose à 5 % pour perfusion intraveineuse. Des flacons de poudre contenant 2 g de cloxacilline (Cloxacilline Stragen° - Stragen) sont devenus commercialisés, en plus de ceux déjà disponibles contenant 500 mg et 1 g de cloxacilline (Cloxacilline Stragen° ou autre) (1,3). Quand la dose à administrer est de 2 g ou plus, ce nouveau dosage diminue le nombre de flacons à utiliser mais ne dispense pas des étapes nécessaires à la reconstitution de la solution

Dolutégravir (TIVICAY°) en comprimés dispersibles à 5 mg et HIV dès l'âge de 4 semaines

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement antirétroviral initial repose le plus souvent sur l'association d'un inhibiteur de la protéase avec deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse (1,2). Chez les nourrissons, le traitement est à débuter le plus rapidement possible, notamment pour éviter la survenue précoce d'une forme grave de l'infection, avec encéphalopathie. Pour les nourrissons, peu d'antirétroviraux sont disponibles sous une forme adaptée et leur évaluation est le plus souvent non comparative. Parmi les inhibiteurs de la protéase, dans l'Union européenne, seule l'association lopinavirritonavir est autorisée dans cette tranche d'âge. Le raltégravir, un inhibiteur de l'intégrase du HIV autorisé chez les enfants dès l'âge de 4 semaines, est parfois une option, mais il expose à un risque plus élevé de résistances du virus que les inhibiteurs de protéase (1à4). Le raltégravir est disponible en granulés pour suspension buvable (1)

Anidulafungine (ECALTA°) et candidoses invasives chez les enfants

Plusieurs médicaments antifongiques sont autorisés chez les enfants atteints d'une candidose invasive, notamment l'amphotéricine B (selon la forme pharmaceutique : Fungizone°, Abelcet°, Ambisome°), le fluconazole (Triflucan° ou autre, un antifongique azolé), ou la caspofungine (Caspofungine Ohre Pharma° ou autre, une échinocandine). Comme chez les adultes, le choix entre ces substances se fait notamment en tenant compte de leur profil d'effets indésirables, de l'utilisation préalable d'un antifongique, de la gravité de l'infection et des organes atteints. L'anidulafungine (Ecalta° - Pfizer), une autre échinocandine, n'a pas apporté de progrès chez les adultes (1à3)

Ponésimod (PONVORY°) et sclérose en plaques

Chez les patients atteints d'une forme dite récurrente-rémittente de sclérose en plaques, la forme la plus fréquente, la maladie se manifeste par des troubles neurologiques qui apparaissent ou s'aggravent par poussées successives, avec rémission plus ou moins complète des troubles entre les poussées. L'évolution vers une forme dite secondairement progressive, caractérisée par une aggravation continue des troubles neurologiques et du handicap, avec ou sans persistance des poussées, est fréquente. La sclérose en plaques dite récurrente regroupe la forme "récurrente-rémittente" et la forme "secondairement progressive" avec persistance des poussées (1,2)

Adalimumab (HUMIRA°) et rectocolite hémorragique chez les enfants à partir de l'âge de 6 ans

Chez les enfants atteints de rectocolite hémorragique, les manifestations cliniques sont semblables à celles observées chez les adultes, mais l'atteinte est plus souvent sévère. Après échec d'un corticoïde ou d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine, l'infliximab (un immunodépresseur anti-TNF alpha) est parfois proposé. Son évaluation clinique chez les enfants repose sur un essai, non comparatif, chez 60 enfants âgés en moyenne de 13 ans, qui a montré une "réponse clinique" (combinant des critères cliniques, biologiques et endoscopiques) à court terme (2 mois) chez environ trois quarts des enfants, et une rémission clinique après 54 semaines de traitement chez moins d'un tiers des enfants. L'infliximab expose aux nombreux effets indésirables communs aux anti-TNF alpha, parfois graves, liés notamment aux effets immunodépresseurs, avec un risque de cancers à long terme (1,2)

Clopidogrel (PLAVIX° ou autre) en ajout à l'aspirine et accident cérébral ischémique

Après un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique ou un accident ischémique transitoire (AIT), l'aspirine à faible dose (Kardegic° ou autre) est l'antiagrégant plaquettaire de premier choix pour réduire le risque de récidive, en l'absence de prothèse valvulaire ou de cardiopathie emboligène (1,2). Le clopidogrel (Plavix° - Sanofi Aventis, ou autre) est un autre antiagrégant plaquettaire, avec un mécanisme d'action différent de celui de l'aspirine. Dans l'Union européenne, il est devenu autorisé, en ajout à l'aspirine, dans les 24 heures suivant : un AIT avec risque modéré à élevé d'AVC ; ou un AVC ischémique mineur. La durée recommandée de la bithérapie est de 21 jours, avec poursuite de l'aspirine comme seul antiagrégant plaquettaire au-delà (3)

Nitisinone (ORFADIN°) et alcaptonurie chez les adultes

La tyrosine est un acide aminé dégradé dans l'organisme en cinq étapes successives. L'alcaptonurie est une maladie génétique rare, due à un déficit de l'enzyme qui intervient dans la troisième de ces étapes. Ce déficit conduit à l'accumulation d'acide homogentisique, transformé ensuite en un pigment qui s'accumule dans les tissus conjonctifs. Il s'agit d'une maladie d'évolution lente, qui en général altère la qualité de vie mais ne compromet pas l'espérance de vie (1à3)

Imiquimod en crème à 3,75 % (ZYCLARA°) et kératose actinique

La kératose actinique résulte d'une prolifération anormale des cellules épidermiques qui synthétisent la kératine. Elle est liée à une exposition solaire répétée, avec des lésions sur les zones découvertes. Sa fréquence augmente avec l'âge, surtout après 70 ans. L'évolution des lésions est variable et difficile à prévoir : régression ; stabilisation ; épaississement (lésions hyperkératosiques) ; extension (lésions hypertrophiques) ; voire, rarement, carcinome spinocellulaire (un type de cancer de la peau) (1)

Valproate semisodique (alias divalproate de sodium) : une option dans les épisodes maniaques du trouble bipolaire

 Le valproate semisodique, alias divalproate de sodium (Dépakote°), est un dérivé de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre), utilisé comme stabilisant de l'humeur (a). En France, le valproate semisodique est autorisé, chez les adultes, sous forme de comprimés gastrorésistants dosés à 250 mg ou 500 mg dans les « épisodes maniaques du trouble bipolaire en cas de contre-indication ou d'intolérance au lithium ». Au 1er mars 2022, une copie des deux dosages est disponible sous le nom commercial de fantaisie Divalcote°, avec la même indication que le princeps Dépakote° (1,2)

Tralokinumab (ADTRALZA°) et dermatite atopique chez les adultes

Quand l'eczéma atopique (alias dermatite atopique) reste très gênant malgré l'application soigneuse d'émollients ou d'un dermocorticoïde de niveau d'activité adaptée, un immunodépresseur est parfois une option. La ciclosporine par voie orale, autorisée en France dans cette situation depuis la fin des années 1990, est souvent un médicament de premier choix, malgré ses limites : une efficacité démontrée à court terme et une réapparition progressive des symptômes après l'arrêt du médicament. Elle expose principalement à des insuffisances rénales, des hypertensions artérielles et des troubles neurologiques (tremblements, ataxies, confusions, convulsions, etc.)(1à5)

Tucatinib (TUKYSA°) et cancer du sein HER-2 positif, après échecs de plusieurs médicaments anti-HER-2

Environ 20 % des femmes atteintes d'un cancer du sein ont une tumeur qui surexprime la protéine HER-2 (1). En traitement de première ligne au stade avancé ou métastasé, l'association trastuzumabpertuzumab (des anticorps anti-HER-2) + un cytotoxique du groupe des taxanes fait partie des protocoles de premier choix (2). En cas d'échec de ce protocole ou après aggravation du cancer, dans un essai clinique, la trastuzumab emtansine (du trastuzumab lié à un cytotoxique inhibiteur de microtubules) a allongé la durée médiane de survie de quelques mois, au prix d'effets indésirables parfois graves. La trastuzumab emtansine a aussi allongé la durée médiane de survie après échec de plusieurs lignes de traitement dans un autre essai clinique (3). D'autres options sont parfois proposées en situation de multi-échecs, notamment les associations : lapatinib (un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-HER-2) + capécitabine (un cytotoxique) ; lapatinib + trastuzumab ; ou trastuzumab + capécitabine. Ces options n'ont pas été évaluées de façon comparative après échec de la trastuzumab emtansine (1,3,4)

Pegvaliase (PALYNZIQ°) et phénylcétonurie

La phénylcétonurie est une affection héréditaire rare du métabolisme de la phénylalanine, un acide aminé essentiel (1). Elle est liée à un déficit en phénylalanine hydroxylase, une enzyme hépatique qui métabolise la phénylalanine. Ce déficit est à l'origine d'une accumulation de phénylalanine dans l'organisme, entravant en particulier le développement du cerveau et exposant à des retards mentaux et à des troubles neuropsychiques (1à3). En France et dans de nombreux pays, le dépistage de la phénylcétonurie est organisé dès la naissance (1)

Nirmatrelvir + ritonavir (PAXLOVID°) et covid-19

L'association nirmatrelvirritonavir (Paxlovid°) est commercialisée en France et ailleurs en traitement antiviral par voie orale chez des adultes atteints de covid-19 symptomatique depuis 5 jours au maximum, sans besoin d'oxygénothérapie, mais ayant au moins un facteur de risque de forme grave. Quelles sont les principales données de son évaluation clinique dans cette situation ? Voici les points de repère rassemblés par notre veille documentaire début février 2022

Sotrovimab (XEVUDY°) et covid-19

Début 2022, les soins des patients atteints d'une forme légère à modérée de covid-19 reposent surtout sur des traitements symptomatiques et sur la surveillance de l'évolution de la maladie. Cette surveillance est particulièrement importante en cas de risque accru de forme grave de covid-19. Début 2022, en France, le variant Omicron est à l'origine de la plupart des infections par le Sars-CoV-2 (1,2)

Vaccin NVX-CoV2373 (NUVAXOVID°) et prévention du covid-19 chez les adultes

Le tozinaméran et l'élasoméran, des vaccins covid-19 à ARN messager, réduisent la fréquence des formes graves de la maladie covid-19 chez les adultes dans les mois qui suivent la vaccination, au moins vis-à-vis de la souche originale du Sars-CoV-2 et des principaux variants en circulation en 2020-2021 (Alpha, Delta et Omicron) (1à5). Leurs effets indésirables dans les jours suivant la vaccination sont communs à ceux de la plupart des vaccins. Des réactions d'hypersensibilité parfois graves, des troubles du rythme cardiaque, des hypertensions artérielles et de très rares myocardites, surtout chez des hommes jeunes, ont aussi été rapportés après l'administration de ces vaccins (6)

Rivaroxaban (XARELTO°) et thromboses veineuses chez les enfants et les adolescents

Chez les enfants, les thromboses veineuses, notamment cérébrales ou à l'origine d'embolies pulmonaires, sont rares : environ 100 fois moins fréquentes que chez les adultes. Elles sont parfois mortelles. Le risque thromboembolique est augmenté, notamment en présence d'un cathéter intraveineux central, d'un cancer, d'une infection aiguë, d'une maladie cardiaque, d'un syndrome néphrotique ou lors d'une hospitalisation, pour une intervention chirurgicale par exemple. Les enfants âgés de moins de 1 an et les adolescents sont les plus à risque. Une contraception hormonale augmente le risque thrombotique chez les adolescentes (1à3)

Indacatérol + glycopyrronium + mométasone (ENERZAIR BREEZHALER°) et asthme

Chez les adultes atteints d'un asthme persistant insuffisamment contrôlé par une association inhalée comportant un corticoïde et un bêta-2 stimulant de longue durée d'action, les options sont notamment l'augmentation des doses du corticoïde inhalé, voire une corticothérapie orale temporaire. L'ajout d'un atropinique inhalé de longue durée d'action est une option parmi d'autres, avec une efficacité modeste sur la fréquence des exacerbations, et sans bénéfice démontré sur les symptômes (1à4). Dans l'Union européenne, le premier atropinique autorisé dans cette situation a été le tiotropium (5)

Béclométasone + formotérol + glycopyrronium (TRIMBOW°) et asthme

Chez les adultes atteints d'un asthme persistant insuffisamment contrôlé par une association inhalée comportant un corticoïde et un bêta-2 stimulant de longue durée d'action, les options sont notamment l'augmentation des doses du corticoïde inhalé, voire une corticothérapie orale temporaire (1à4). Une autre option est l'ajout d'un atropinique inhalé de longue durée d'action, tel le tiotropium. Selon un guide de pratique clinique du Réseau mondial de lutte contre l'asthme (GINA, en anglais), l'ajout d'un atropinique inhalé de longue durée d'action réduit modestement le risque d'exacerbations, sans bénéfice démontré sur les symptômes. Par exemple, dans un essai clinique chez des patients dont la majorité avaient eu une à deux exacerbations sévères d'asthme dans l'année précédente, il a fallu traiter 17 patients avec du tiotropium pendant un an pour éviter toute exacerbation au cours de l'essai chez l'un d'entre eux, tandis que ce médicament expose à des effets indésirables atropiniques et cardiovasculaires (2,5)

Amlodipine + telmisartan : pas une association de choix

 En France, des comprimés contenant de l'amlodipine (un inhibiteur calcique) et du telmisartan (un antagoniste de l'angiotensine II, alias sartan) sont commercialisés avec 4 combinaisons de dosages différentes. Ils sont autorisés chez les adultes ayant une hypertension artérielle. Au 2 février 2022, une copie de chacune des 4 combinaisons de dosages est disponible avec un nom commercial qui comporte les deux dénominations communes internationales, et avec la même indication que le princeps Twynsta° (1,2)

Sorafénib : parfois utile, mais de nombreux effets indésirables graves

 Le sorafénib est un cytotoxique inhibiteur de tyrosine kinases, impliquées dans l'angiogenèse et la croissance tumorale. Il a, notamment, une action anti-VEGF (de l'anglais vascular endothelial growth factor). Dans l'Union Européenne, il est autorisé, par voie orale, dans certains cancers hépatiques, rénaux et thyroïdiens. En France, des copies, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale, sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Nexavar° (1,2)

Molnupiravir (LAGEVRIO°) et maladie covid-19 débutante sans signe de gravité

Début 2022, les soins des patients atteints d'une forme légère à modérée de covid-19 reposent surtout sur des traitements symptomatiques et la surveillance de l'évolution. Cette surveillance est particulièrement importante dans certaines situations associées à un risque accru de forme grave de covid-19 : immunodépression ; âge supérieur à 65 ans, en particulier supérieur à 70 ans, notamment chez les hommes ; affection cardiovasculaire ou cérébrovasculaire ; complications d'un diabète ; obésité ; affection pulmonaire chronique ; cancer ; insuffisance rénale chronique ; hypertension artérielle (1)

Casirivimab + imdévimab (RONAPREVE°) et traitement curatif de la maladie covid-19 débutante

Début 2022, les soins des patients atteints de formes d'intensité légère à modérée de covid-19 reposent surtout sur des traitements symptomatiques et sur la surveillance de l'évolution clinique. Cette surveillance est particulièrement importante dans certaines situations associées à un risque accru de forme grave de covid-19 : immunodépression ; affection cardiovasculaire ou cérébrovasculaire ; complications d'un diabète ; obésité ; affection pulmonaire chronique ; cancer ; insuffisance rénale chronique ; hypertension artérielle. Le risque de forme grave de covid-19 augmente aussi avec l'âge. En comparaison avec les patients âgés de 40 à 44 ans, le taux d'hospitalisation semble environ 2 fois plus grand chez les patients âgés de 60 à 64 ans, 3 fois plus grand chez ceux âgés de 70 à 74 ans et 6 fois plus grand chez ceux âgés de 80 à 84 ans (1,2)

Protéines d'arachide (PALFORZIA°) et désensibilisation par voie orale

L'allergie à l'arachide est une des allergies alimentaires les plus répandues. Elle touche environ 2 % des enfants en Europe. Elle débute souvent tôt, à l'âge de 1 à 2 ans, et persiste généralement à l'âge adulte (1,2)

Eskétamine (SPRAVATO°) et dépression avec risque suicidaire élevé

Chez les adultes souffrant de dépression, quand le risque suicidaire paraît élevé, chercher à établir une relation de confiance dans un environnement protégé est un premier objectif. Une hospitalisation en urgence est alors souvent nécessaire. L'intérêt des antidépresseurs est limité, en raison : de l'absence d'efficacité démontrée pour réduire le risque de suicide ; d'un long délai d'action (plusieurs semaines) ; et d'un risque accru de passage à l'acte en début de traitement, surtout chez les jeunes adultes. Une benzodiazépine ou un neuroleptique sédatif semble parfois utile pour apaiser la souffrance psychique (1à4)

Filgotinib (JYSELECA°) et polyarthrite rhumatoïde

Chez les patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde, le traitement dit de fond repose d'abord sur des immunodépresseurs dits conventionnels : le méthotrexate en premier choix, seul ou associé avec un autre immunodépresseur tel que la sulfasalazine. En cas d'efficacité jugée insuffisante ou d'effets indésirables trop gênants, les anti-TNF alpha tels que l'adalimumab, des immunodépresseurs de nature protéique utilisés sous forme injectable, sont des médicaments de choix en raison d'une balance bénéfices-risques favorable dans cette situation et d'un long recul d'utilisation. Depuis la fin des années 2010, des immunodépresseurs inhibiteurs de Janus kinases utilisés par voie orale, tels que le tofacitinib, sont autorisés dans la polyarthrite rhumatoïde. Il n'est pas démontré qu'ils soient plus efficaces que d'autres médicaments "de fond", et ils ont un profil d'effets indésirables au moins aussi chargé (1à3)

Dapagliflozine (FORXIGA°) et insuffisance rénale chronique

La dapagliflozine (Forxiga° - AstraZeneca) est un inhibiteur du co-transporteur rénal de sodium-glucose de type 2. Déjà autorisée dans l'Union européenne dans le diabète de type 2 et l'insuffisance cardiaque, elle l'est devenue aussi chez des adultes atteints d'une insuffisance rénale chronique (1)

Fostamatinib (TAVLESSE°) et thrombopénie immunitaire chronique réfractaire

La thrombopénie immunitaire (auparavant dénommée purpura thrombopénique dit idiopathique) est une maladie auto-immune caractérisée par une diminution isolée du nombre de plaquettes. Elle est symptomatique dans deux tiers des cas et se manifeste alors le plus souvent par des hémorragies cutanées, muqueuses, viscérales ou cérébrales, de gravité variable. Elle est dite chronique quand elle dure depuis au moins 12 mois. Une évolution spontanément favorable est alors rare, chez moins de 5 % des patients environ (1,2)

Alirocumab (PRALUENT°) en stylos préremplis dosés à 300 mg

L'alirocumab (Praluent° - Sanofi Aventis) est un anticorps monoclonal qui a un effet hypocholestérolémiant, en bloquant une enzyme appelée PCSK9, impliquée dans la régulation des récepteurs hépatiques du LDL-cholestérol (1). Dans un essai versus placebo chez des patients ayant souffert d'un syndrome coronarien aigu au cours de l'année précédente et qui recevaient tous une statine, la fréquence des événements cardiovasculaires après un suivi médian de 2,8 ans a été réduite d'environ 1,5 % dans le groupe alirocumab : 9,5 % versus 11,1 % dans le groupe placebo, sans effet démontré sur la mortalité cardiovasculaire (2). Chez les autres patients ayant une hypercholestérolémie, il n'a pas été démontré d'efficacité de l'alirocumab sur les complications cardiovasculaires (1,2)

Amlodipine + irbésartan (APREXEVO°) et hypertension artérielle

Depuis début 2022, des comprimés contenant de l'amlodipine (un inhibiteur calcique) et de l'irbésartan (un antagoniste de l'angiotensine II, alias sartan) sont commercialisés en France, sous le nom commercial Aprexevo° (Sanofi Aventis), avec quatre combinaisons de dosages différentes. Ils sont autorisés uniquement chez des adultes hypertendus déjà traités par ces deux hypotenseurs séparément (1)

Bactrim° suspension buvable : nouvelle présentation sans bouchon-sécurité, et encore avec une cuillère-mesure

L'association antibiotique sulfaméthoxazole + triméthoprime, alias cotrimoxazole (Bactrim° ou autre), est autorisée chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 6 semaines dans diverses infections, notamment urinaires (1). Il s'agit, en France, d'une option en cas d'absence d'alternative plus acceptable, car ses effets indésirables sont nombreux et parfois graves : syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell ; atteintes hématologiques dont aplasies médullaires ; atteintes hépatiques (augmentations des enzymes hépatiques, hépatites, nécroses hépatiques) ; etc. (1à3). En France, cette association est disponible sous forme de comprimés et de suspension buvable (1)

Tolvaptan : à écarter dans la polykystose rénale

 Le tolvaptan est un antagoniste des récepteurs V2 de la vasopressine (alias hormone antidiurétique). Dans l'Union européenne, il est autorisé chez certains patients adultes atteints de polykystose rénale autosomique dominante. Le tolvaptan est commercialisé sous forme de comprimés à 15 mg et à 30 mg. Compte tenu du schéma posologique, le tolvaptan est aussi présenté en boîtes contenant des comprimés de 2 dosages différents dans une même plaquette (45 mg + 15 mg ; 60 mg + 30 mg ; 90 mg + 30 mg) (1,2). Au 3 janvier 2022, en France, une copie des 3 présentations associant 2 dosages est commercialisée sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), et avec la même indication que le princeps Jinarc° (2)

Lanthane : balance bénéfices-risques défavorable

 Le lanthane est un métal du groupe des terres rares, utilisé comme chélateur du phosphore. En France, il est autorisé dans l'hyperphosphorémie chez les adultes insuffisants rénaux chroniques dialysés, ou non dialysés ayant une phosphorémie supérieur ou égal à 1,78 mmol/l malgré un régime pauvre en phosphate. Il est commercialisé sous forme de comprimés à croquer dosés à 500 mg, 750 mg et 1 000 mg, et sous forme de poudre en sachets à mélanger avec des aliments semi-liquides, dosés à 750 mg et 1 000 mg. Au 3 janvier 2022, une copie des comprimés à croquer, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec les mêmes indications que le princeps Fosrenol° (1,2)

Tozinaméran (COMIRNATY°) et covid-19 chez les enfants dès l'âge de 5 ans

Chez les adultes et les adolescents, l'efficacité clinique du vaccin covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty°) est démontrée, avec une réduction de la fréquence de la maladie covid-19, en particulier de ses formes graves, dans les mois qui suivent la vaccination, au moins pour les principaux variants en circulation en 2020-2021 (1)

Fostemsavir (RUKOBIA°) et infection par le HIV-1 multirésistant

Le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) de type 1 est à l'origine de la plupart des infections par le HIV dans le monde. Fin 2021, chez les patients infectés par le HIV-1, le traitement initial repose sur une association d'antirétroviraux (lire l'encadré "Groupes pharmacologiques des principaux antirétroviraux commercialisés dans l'Union européenne"). Dans la plupart des cas, ces associations de médicaments empêchent le virus de se multiplier. Mais parfois, le virus est ou devient résistant aux différentes multithérapies. En Europe, environ 1 % des patients infectés par le HIV ayant déjà reçu au moins un traitement antirétroviral sont en situation de résistances multiples aux antirétroviraux (1,2)

Dulaglutide (TRULICITY°) 3 mg ou 4,5 mg par stylo prérempli

Chez les patients atteints d'un diabète de type 2, quand le taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c) reste trop élevé malgré un traitement par metformine seule, l'ajout d'un agoniste des récepteurs du GLP-1 (pour glucagon-like peptide-1 en anglais) par voie sous-cutanée tel que le liraglutide est une alternative à une insuline, surtout quand la priorité est d'éviter la prise de poids ou les hypoglycémies (1)

Ozanimod (ZEPOSIA°) et sclérose en plaques

Chez les patients atteints d'une forme dite récurrente-rémittente de sclérose en plaques, la maladie évolue par poussées au cours desquelles des troubles neurologiques apparaissent ou s'aggravent. Entre les poussées, ces troubles régressent, complètement ou partiellement. Dans cette situation, un interféron bêta injectable est le médicament "de fond" de référence, faute de mieux. Il permet à un patient traité d'éviter en moyenne une poussée tous les 3 ans environ, mais son effet sur l'aggravation du handicap à long terme est mal cerné. L'interféron bêta est souvent mal supporté, avec des effets indésirables à l'origine de nombreux arrêts de traitement. Il expose notamment à des réactions au site d'injection, des syndromes pseudogrippaux, des dépressions, des troubles hématologiques (1,2)

Aprémilast (OTEZLA°) et aphtes buccaux liés à la maladie de Behçet

La maladie de Behçet est une vascularite rare (1,2). Elle est caractérisée par des aphtes récidivants, buccaux et génitaux, généralement douloureux, et souvent associés à des lésions cutanées et à une uvéite exposant à une cécité (1,3). Certains patients ont aussi d'autres troubles, notamment des atteintes du système digestif, du système nerveux et des articulations (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en première ligne dans certains cancers colorectaux métastasés

Chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastasé, le traitement de référence de première ligne repose sur une chimiothérapie cytotoxique à base de fluorouracil, avec parfois de l'oxaliplatine (protocole dit Folfox) ou de l'irinotécan (protocole dit Folfiri). L'ajout d'un anti-EGFR tel que le cétuximab est à envisager en l'absence de mutation des gènes RAS dans les cellules tumorales. L'ajout d'un anti-VEGF tel que le bévacizumab à la chimiothérapie n'allonge pas la durée de vie. Le cétuximab et le bévacizumab exposent à des effets indésirables graves qui altèrent la qualité de vie (1)

Budésonide + formotérol + glycopyrronium (TRIXEO AEROSPHERE°) et BPCO

Une association triple budésonide (un corticoïde) + formotérol (un bêta-2 stimulant de longue durée d'action) + glycopyrronium (un atropinique de longue durée d'action), en suspension dans un même dispositif inhalateur (Trixeo Aerosphere° - AstraZeneca), a été autorisée dans l'Union européenne. Cette autorisation est limitée à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), en cas d'efficacité insuffisante d'une association d'un bêta-2 stimulant de longue durée d'action avec un corticoïde inhalé ou un atropinique de longue durée d'action (1)

Conestat alfa (RUCONEST°) et angiœdème héréditaire dès l'âge de 2 ans

L'angiœdème héréditaire est dû à un déficit en inhibiteur de la C1 estérase. Il se caractérise par des accès aigus d'œdèmes sous-cutanés et sous-muqueux, avec des conséquences potentiellement graves en cas d'œdème laryngé. Le traitement de référence des crises, quel que soit l'âge des patients, est l'inhibiteur de C1 estérase d'origine humaine (Berinert° ou autre) par voie intraveineuse (IV). Chez les adultes et les adolescents, il n'est pas démontré que le conestat alfa (Ruconest° - Pharming group), un inhibiteur de la C1 estérase recombinant qui s'administre aussi par voie IV, ait une meilleure balance bénéfices-risques (1)

Guselkumab (TREMFYA°) et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique, le méthotrexate (Méthotrexate Bellon° ou autre) est le médicament immunodépresseur de premier choix. En cas d'effet insuffisant, un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option (1). Il n'a pas été démontré de progrès avec les immunodépresseurs anti-interleukines tels que l'ustékinumab (un anti-interleukines 12 et 23) (1)

Polystyrène sulfonate de sodium : effets indésirables digestifs parfois graves et interactions

 Le polystyrène sulfonate de sodium est une résine échangeuse de cations. Il fixe les ions potassium présents dans l'intestin en vue d'augmenter leur élimination fécale, en libérant les ions sodium. En France, le polystyrène sulfonate de sodium est autorisé dans les hyperkaliémies, sous forme de poudre pour suspension orale ou rectale. La suspension s'administre par voie rectale chez les nouveau-nés, et par voie orale ou rectale chez les autres enfants et les adultes. Au 1er décembre 2021, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est commercialisée avec la même indication que le princeps Kayexalate° (1)

Clotrimazole : un antifongique azolé parmi d'autres

 Le clotrimazole est un antifongique azolé. En France, il est autorisé chez les femmes adultes sous forme de comprimés vaginaux et de capsules vaginales dans les mycoses vaginales, notamment à Candida, et sous forme de crème dans les atteintes vulvaires associées à une mycose vaginale. Au 1er décembre 2021, une copie de la forme crème, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, avec la même indication que le princeps Mycohydralin° crème (1)

Pertuzumab + trastuzumab (PHESGO°) en injection sous-cutanée, et certains cancers du sein

Le pertuzumab et le trastuzumab sont deux anticorps monoclonaux anti-HER-2. Dans l'Union européenne, leur association est autorisée chez des femmes atteintes d'un cancer du sein dont la tumeur surexprime la protéine HER-2, en ajout à une chimiothérapie cytotoxique, dans diverses situations cliniques (1à4). Le pertuzumab et le trastuzumab ont d'abord été commercialisés dans deux spécialités séparées, avec une administration en perfusion intraveineuse (IV) pour le pertuzumab, et en perfusion IV ou en injection sous-cutanée (SC) pour le trastuzumab (4)

Dupilumab (DUPIXENT°) et eczéma atopique sévère à partir de l'âge de 6 ans

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) est une affection cutanée inflammatoire chronique caractérisée par une sécheresse et des lésions de la peau, et un prurit intense. Il débute en général dans la petite enfance et évolue par poussées. Il régresse ou disparaît le plus souvent avant l'adolescence (1)

Upadacitinib (RINVOQ°) et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique, quand un immunodépresseur dit conventionnel de premier choix tel que le méthotrexate (Novatrex° ou autre) ne soulage pas suffisamment, un immunodépresseur anti-TNF alpha (l'adalimumab (Humira° ou autre) par exemple) est une option. Il n'est pas démontré que d'autres immunodépresseurs commercialisés plus récemment, tels le tofacitinib (Xeljanz° ; un inhibiteur de Janus kinases) ou des anti-interleukines, soient un progrès (malgré une efficacité démontrée versus placebo), et leur recul d'utilisation est moindre (1,2)

Ofatumumab (KESIMPTA°) et sclérose en plaques

La sclérose en plaques se manifeste par des troubles neurologiques qui apparaissent ou s'aggravent le plus souvent par poussées successives, avec rémission plus ou moins complète des troubles entre les poussées (forme dite récurrente-rémittente). L'évolution vers une forme dite secondairement progressive, caractérisée par une aggravation continue des troubles neurologiques et du handicap, avec ou sans persistance des poussées, est fréquente. La sclérose en plaques dite récurrente regroupe la forme "récurrente-rémittente" et la forme "secondairement progressive" avec poussées (1à3)

Acalabrutinib (CALQUENCE°) et leucémie lymphoïde chronique

La leucémie lymphoïde chronique est caractérisée par une accumulation progressive de lymphocytes B non fonctionnels dans la moelle osseuse, le sang périphérique, voire dans les organes lymphoïdes. Elle touche le plus souvent des patients âgés de plus de 70 ans. C'est la forme de leucémie la plus fréquente chez les adultes (1,2)

Selpercatinib (RETSEVMO°) et certains cancers bronchiques ou thyroïdiens

Le selpercatinib est un inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont celle du récepteur RET (rearranged during transfection, en anglais), impliqué dans la croissance et la division cellulaires (1,2). In vitro, des altérations du gène RET (mutation ou fusion avec un autre gène) entraînent la prolifération de certaines cellules cancéreuses (1). La "valeur pronostique" d'une altération du gène RET n'est pas connue et les cancers avec une telle anomalie sont peut-être de meilleur pronostic (2). Le selpercatinib inhibe aussi les tyrosine kinases des récepteurs du VEGF (vascular endothelium growth factor, en anglais) (1)

Amikacine (ARIKAYCE LIPOSOMAL°) en inhalation buccale, et infections pulmonaires par certaines mycobactéries

Les mycobactéries du complexe Mycobacterium avium sont des mycobactéries non tuberculeuses ubiquitaires, qui ne sont généralement pas pathogènes pour l'Homme (1). Des infections par ces bactéries surviennent cependant parfois chez des personnes immunodéprimées ou atteintes d'une pathologie pulmonaire chronique. Ce sont des infections rares, qui évoluent sur plusieurs années (1,2). Les guérisons spontanées sont exceptionnelles. Elles sont parfois mortelles, le plus souvent à cause d'une insuffisance respiratoire (1)

Olaparib (LYNPARZA°) et cancer de la prostate métastasé avec mutation BRCA, après échec de l'abiratérone ou de l'enzalutamide

Chez des patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé qui s'aggrave malgré une dépression androgénique (par ablation des testicules ou par un médicament agoniste ou antagoniste de la gonadoréline) associée avec un antiandrogène (abiratérone ou enzalutamide), plusieurs options sont possibles. Elles consistent à poursuivre la dépression androgénique en remplaçant l'abiratérone par l'enzalutamide ou inversement, ou à proposer une chimiothérapie avec un taxane. Le choix dépend notamment des traitements déjà reçus, de la réponse des patients à ces traitements et de leur état général (1à5)

Lénalidomide (REVLIMID°) et lymphome folliculaire réfractaire ou en rechute

Les lymphomes folliculaires sont les lymphomes non hodgkiniens de faible malignité (dits indolents) les plus fréquents. Ils surviennent le plus souvent chez des patients âgés de plus de 65 ans. La moitié des patients vivent au moins 8 ans à 10 ans après le diagnostic (1à3)

Indacatérol + mométasone (ATECTURA BREEZHALER°) et asthme persistant

Chez les patients asthmatiques, quand l'association par voie inhalée d'un corticoïde et d'un bêta-2 stimulant de longue durée d'action est envisagée, la béclométasone (Becotide° ou autre) ou le budésonide (Pulmicort° ou autre) d'une part et le formotérol (Foradil° ou autre) ou le salmétérol (Serevent° ou autre) d'autre part sont des médicaments de référence (1)

Insuline asparte copiée : des stylos injecteurs différents

 L'insuline asparte est un analogue de l'insuline d'action rapide. Dans l'Union européenne, elle est autorisée dans le traitement du diabète chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de l'âge de un an. Elle est commercialisée sous une formulation dite classique (Novorapid°) et sous une formulation associée avec du nicotinamide qui augmente un peu sa vitesse d'absorption (Fiasp°). En France, une copie de la formulation "classique", dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec le statut de médicament "biosimilaire" et la même indication que le princeps Novorapid° (1,2)

Foscarnet : attention aux insuffisances rénales

 Le foscarnet est un antiviral. En France, il est autorisé sous forme de solution injectable à administrer par perfusion intraveineuse dans : les infections cutanéomuqueuses liées à Herpes simplex virus (HSV) chez des patients immunodéprimés quand l'aciclovir (Zovirax° ou autre) n'est pas utilisable ; les infections à cytomégalovirus (CMV) chez des patients ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques, quand le ganciclovir (Cymevan° ou autre) n'est pas une option, et chez des patients infectés par le HIV au stade sida. Au 26 octobre 2021, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est disponible, avec des indications plus restreintes que celles du princeps Foscavir° : infections rétiniennes à CMV chez les patients infectés par le HIV au stade sida et certaines infections cutanéomuqueuses liées au HSV (1)

Ivacaftor + tézacaftor + élexacaftor (KAFTRIO°) et mucoviscidose avec au moins une mutation deltaF508

La mucoviscidose est une maladie génétique grave, à transmission autosomique récessive. Elle est due à des mutations sur le gène CFTR codant pour la protéine CFTR (pour cystic fibrosis transmembrane conductance regulator, en anglais). Cette protéine intervient dans les transports ioniques transmembranaires, en particulier au niveau des canaux chlore. La mutation la plus fréquente est la mutation deltaF508. Fin 2021, on ne connaît pas de traitement curatif de la mucoviscidose (1à4)

Cabotégravir (VOCABRIA°) et rilpivirine (REKAMBYS°) en injections IM dans le HIV

Chez les patients infectés par le HIV, le traitement de première ligne de référence repose sur l'association d'au moins trois antirétroviraux de deux groupes pharmacologiques différents (1)

Baricitinib (OLUMIANT°) et eczéma atopique chez les adultes

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) est une affection cutanée inflammatoire chronique qui évolue en général par poussées. Il se manifeste par une sécheresse et des lésions de la peau, et un prurit intense (1à3)

Pérampanel (FYCOMPA°) et épilepsie partielle ou généralisée chez certains enfants

Chez les enfants atteints d'épilepsie partielle ou généralisée, divers antiépileptiques sont utilisables pour prévenir les crises, en monothérapie voire en association. Le choix du traitement dépend notamment des caractéristiques de l'enfant, des effets indésirables et des interactions médicamenteuses prévisibles (1,2)

Sécukinumab (COSENTYX°) et psoriasis en plaques chez les enfants et les adolescents

Chez les enfants et les adolescents atteints d'un psoriasis en plaques, les immunodépresseurs par voie systémique ne sont à envisager que dans des formes très invalidantes, en raison de leurs effets indésirables parfois graves. Le méthotrexate est alors un premier choix, en raison d'un long recul d'utilisation chez les enfants. Un anti-TNF alpha tel que l'étanercept est une option en cas d'échec (1)

Délafloxacine (QUOFENIX°) dans certaines infections cutanées et certaines pneumonies

Dans les infections de la peau et des tissus sous-jacents et dans les pneumonies communautaires (c'est-à-dire acquises en dehors de l'hôpital), les bactéries en cause sont souvent des cocci à Gram positif tels des streptocoques. De telles infections causées par des bactéries à Gram négatif sont aussi rapportées (1à4)

Céfidérocol (FETCROJA°) et infections à bactéries aérobies à Gram négatif

Lors d'une infection grave par une bactérie à Gram négatif telle qu'une entérobactérie ou Pseudomonas aeruginosa, une céphalosporine dite de 3e génération ou un carbapénème, des antibiotiques à large spectre, sont des options (1). Mais leur utilisation croissante contribue à augmenter la fréquence des infections par des bactéries productrices de bêtalactamases (dont des carbapénémases), des enzymes limitant l'action de nombreux antibiotiques (1)

Nintédanib (OFEV°) et diverses fibroses pulmonaires

Le nintédanib (Ofev° - Boehringer Ingelheim) est un inhibiteur de diverses tyrosine kinases. Il a des effets antifibrotique et antiangiogenèse (1). Il a déjà été autorisé dans l'Union européenne dans la fibrose pulmonaire idiopathique (une forme de pneumopathie interstitielle diffuse fibrosante) et dans les pneumopathies interstitielles associées à une sclérodermie systémique. Plus récemment, il est devenu autorisé aussi dans les autres formes de pneumopathie interstitielle diffuse fibrosante, qui s'aggravent sans cause connue (2,3)

Ipilimumab (YERVOY°) et nivolumab (OPDIVO°) en première ligne avec d'autres cytotoxiques dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé et qui n'ont pas encore reçu de traitement à ce stade du cancer, le choix du traitement dépend notamment de la proportion de cellules tumorales qui expriment la protéine PCD-L1 (pour programmed cell death ligand 1 en anglais), qui se lie au récepteur PCD-1. Quand cette proportion est inférieure à 50 %, dans deux essais comparatifs, l'ajout du pembrolizumab (Keytruda° ; un immunostimulant anti-PCD-1, rangé parmi les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire) à une chimiothérapie à base d'un sel de platine a allongé de 5 mois à 11 mois la durée médiane de survie par rapport à une chimiothérapie à base d'un sel de platine seule, avec un surcroît d'effets indésirables immunologiques. Quand la proportion est supérieure à 50 %, le pembrolizumab seul est plus efficace qu'une chimiothérapie à base d'un sel de platine, avec un allongement de la durée médiane de survie d'environ 1 an dans deux essais comparatifs, sans surcroît d'effets indésirables graves (1)

Burosumab (CRYSVITA°) et hypophosphatémie liée à l'X chez les adultes

L'hypophosphatémie liée à l'X est une maladie génétique rare, causée par une mutation du gène PHEX sur le chromosome X. Elle entraîne une activité accrue du facteur de croissance des fibroblastes 23 (FGF23), avec inhibition de la synthèse de vitamine D et fuite urinaire du phosphate. Chez les enfants, la maladie se manifeste par un rachitisme résistant à la vitamine D, avec notamment des : déformations des membres inférieurs, retards de croissance, troubles de la marche, abcès dentaires. Le traitement médicamenteux de référence est l'association par voie orale de phosphate + un analogue de la vitamine D (1)

Carmustine : utile avant une greffe autologue de cellules souches

 La carmustine est un cytotoxique alkylant appartenant au groupe des nitroso-urées. En France, elle est autorisée en perfusion intraveineuse : avant une greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques chez des patients ayant une hémopathie maligne, telle la maladie de Hodgkin ; et chez des patients atteints d'une tumeur cérébrale, d'un myélome multiple, d'un lymphome hodgkinien ou non hodgkinien, ou d'un mélanome (a). Au 30 septembre 2021, une copie dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI) est commercialisée avec les mêmes indications que le princeps Bicnu°, à l'exception des indications "mélanome" et "myélome multiple" (1)

Oxybate de sodium : un recours dans la narcolepsie avec cataplexie

 L'oxybate de sodium est un psychotrope non amphétaminique, autorisé dans l'Union européenne en solution buvable chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 7 ans atteints de narcolepsie avec cataplexie. En France, des copies dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont disponibles, autorisées dans la narcolepsie avec cataplexie comme le princeps Xyrem°. Elles ne sont autorisées que chez les adultes. L'oxybate de sodium est classé comme stupéfiant, avec une durée de prescription limitée à 28 jours (1à4)

Olaparib (LYNPARZA°) en association avec le bévacizumab et cancer de l'ovaire

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire à un stade avancé (c'est-à-dire s'étendant au-delà du pelvis), le traitement de référence est la chirurgie, suivie d'une chimiothérapie à base d'un sel de platine (a)(1à3). Dans deux essais comparatifs chez environ 3 400 patientes, l'ajout du bévacizumab (un anticorps monoclonal anti-angiogenèse) à la chimiothérapie, et sa poursuite en monothérapie après l'arrêt de la chimiothérapie (traitement dit d'entretien), n'a pas allongé la durée de vie. Cet ajout a allongé le délai médian avant aggravation du cancer (selon notamment des critères biologiques ou radiologiques) ou le décès d'environ 2 mois à 4 mois (2,4). Le bévacizumab expose à un surcroît d'effets indésirables graves, parfois mortels, dont des hémorragies, des perforations digestives, des hypertensions artérielles et des thromboembolies artérielles (2,4)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) + bévacizumab dans certains carcinomes hépatocellulaires

Chez les patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire avancé ou inopérable, quand un médicament antitumoral est envisagé, le sorafénib (un inhibiteur de tyrosine kinases impliquées dans l'angiogenèse et la croissance tumorale) allonge d'environ 2,5 mois la durée médiane de survie des patients ayant une fonction hépatique préservée, au prix d'effets indésirables fréquents et parfois graves (1)

Peginterféron bêta-1a (PLEGRIDY°) par voie IM dans la sclérose en plaques

Chez les patients atteints d'une sclérose en plaques, le peginterféron bêta-1a, un interféron bêta-1 pégylé, permet d'espacer les injections d'interféron bêta (1)

Naloxone à 1,8 mg par voie nasale (NYXOID°) et surdoses d'opioïde

Les surdoses d'opioïdes résultent de la prise de médicaments ou de substances illicites. Ces surdoses entraînent une baisse de la fréquence respiratoire et une perte de conscience, conduisant parfois à un arrêt respiratoire, puis à un arrêt cardiaque. En France, le nombre de cas de surdoses mortelles d'opioïdes a été estimé à plusieurs centaines par an (1à3)

Élasoméran (SPIKEVAX°) et covid-19 chez les adolescents

Chez les adolescents, il est exceptionnel que la maladie covid-19 soit grave ou mortelle. Début septembre 2021, en France, ceux atteints d'une forme grave représentaient environ 0,7 % des patients hospitalisés en soins intensifs pour maladie covid-19, dans un contexte de moindre incidence chez les personnes âgées, vaccinées pour la plupart. La prévention de la maladie covid-19 repose sur des mesures individuelles et collectives visant à limiter la transmission du virus, et sur la vaccination. Les mesures collectives de lutte contre l'épidémie telles que les confinements exposent les adolescents à des conséquences délétères sur le plan éducatif et sur leur santé mentale et physique. Chez les adultes, le tozinaméran (des firmes Pfizer et BioNTech) et le vaccin covid-19 ARNm-1273 (de la firme Moderna, dont la dénomination commune internationale (DCI) est élasoméran), des vaccins à ARN messager (ARNm), réduisent fortement le risque de maladie covid-19 symptomatique, y compris dans ses formes graves. Chez les adolescents, le tozinaméran a une efficacité vaccinale vraisemblablement du même ordre que chez les adultes (1à4)

Sofosbuvir (SOVALDI°), sofosbuvir + lédipasvir (HARVONI°) et hépatite C chronique dès l'âge de 3 ans

Chez les enfants, l'infection par un virus de l'hépatite C (HCV) est rare (1). En cas d'hépatite C chronique, l'évolution est plus lente que chez les adultes, avec une infection souvent asymptomatique et limitée à des lésions hépatiques mineures avec une élévation sans gravité des transaminases (1à3)

Sofosbuvir + velpatasvir (EPCLUSA°) et hépatite C chronique chez les enfants dès l'âge de 6 ans et chez les adolescents

Chez les enfants, une infection par le virus de l'hépatite C (HCV) est rare. Quand un traitement est envisagé, le premier choix est une association d'antiviraux (1,2)

Lumasiran (OXLUMO°) et hyperoxalurie primitive de type 1

L'hyperoxalurie primitive de type 1 est une maladie génétique autosomique récessive rare. En Europe, sa fréquence est d'environ un cas pour 120 000 naissances. C'est une maladie due à un déficit d'une enzyme hépatique, l'alanine glyoxylate aminotransférase (AGT). Cette enzyme hépatique transforme le glyoxylate en glycine. Quand l'AGT n'est pas fonctionnelle, le glyoxylate est métabolisé en oxalate, qui est éliminé par les reins. L'oxalate en excès se lie au calcium, et forme un sel peu soluble dans les urines qui cristallise dans les reins, puis dans d'autres organes (1à4)

Ixékizumab (TALTZ°) et spondyloarthrites axiales

Les spondyloarthrites axiales sont des rhumatismes inflammatoires chroniques qui touchent principalement les articulations sacro-iliaques et celles de la colonne vertébrale. En général, les signes cliniques sont accompagnés de signes radiographiques de sacro-iliite constituant un argument de poids pour retenir le diagnostic de spondyloarthrite axiale (anciennement dénommée spondylarthrite ankylosante). En l'absence de signes radiologiques, la présence d'un antigène HLA-B27 et des signes à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) conduisent à envisager une forme dite non radiographique de spondyloarthrite axiale. L'intérêt de cette distinction radiologique ou non est incertain (1)

Upadacitinib (RINVOQ°) et spondyloarthrite axiale dite radiographique

Chez les patients atteints de spondyloarthrite axiale, quand un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ne soulage pas suffisamment, un anti-TNF alpha est une option (lire aussi "Spondyloarthrite axiale"). L'upadacitinib (Rinvoq° - Abbvie) est un immunodépresseur inhibiteur de Janus kinases, déjà autorisé dans la polyarthrite rhumatoïde (1,2). Il l'est devenu aussi dans la spondyloarthrite axiale dite radiographique (anciennement ankylosante), après échec d'un traitement dit conventionnel, tel qu'un AINS (2). Dans cette situation, l'upadacitinib a été un peu plus efficace qu'un placebo pour réduire les symptômes à 14 semaines dans un essai chez 187 patients qui n'avaient jamais reçu d'anti-TNF alpha (2). Faute de comparaison versus un anti-TNF alpha, cet essai ne démontre pas de progrès avec l'upadacitinib. L'upadacitinib expose notamment à des infections et des cancers, en lien avec ses effets immunodépresseurs ; des hypertensions artérielles ; des thromboses, des atteintes hématologiques ; des troubles musculaires, dont des rhabdomyolyses (1,2). L'essai versus placebo n'a pas apporté de nouvelles informations sur le profil d'effets indésirables de l'upadacitinib

Sécukinumab (COSENTYX°) et spondyloarthrite axiale dite non radiographique

Chez les patients dont les signes cliniques et paracliniques évoquent une spondyloarthrite axiale malgré l'absence de signes radiographiques typiques, on retient parfois le diagnostic de spondyloarthrite axiale dite non radiographique. L'intérêt de cette distinction radiographique ou non est incertain. Comme chez les patients ayant des signes cliniques typiques, quand le soulagement apporté par un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) est insuffisant, un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option (lire aussi "Spondyloarthrite axiale"). Le sécukinumab (Cosentyx° - Novartis Pharma) est un immunodépresseur anti-interleukine 17A, déjà autorisé dans la spondyloarthrite axiale avec signes radiologiques typiques. Il l'est devenu aussi dans la forme dite non radiographique, après échec des AINS (1,2). Dans un essai randomisé, en double aveugle, versus placebo, chez 371 patients dont environ 90 % n'avaient pas reçu d'anti-TNF alpha, la proportion de patients ayant eu une amélioration d'un score clinique après 16 semaines de traitement a été un peu plus élevée avec le sécukinumab (2,3). Mais faute de comparaison versus un anti-TNF alpha, on ne sait pas si le sécukinumab apporte ou non un progrès clinique. Cet essai n'a pas mis en évidence d'effets indésirables non connus du sécukinumab, qui expose surtout à des infections et à une augmentation du risque de cancers, liées à son effet immunodépresseur (1,2)

Paclitaxel lié à l'albumine : pas mieux que le paclitaxel "classique", mais des différences de maniement

 Le paclitaxel est un cytotoxique du groupe des taxanes, utilisé par voie intraveineuse. Dans l'Union européenne, il est autorisé sous une forme liée à l'albumine chez des adultes atteints : d'un cancer du pancréas métastasé ; d'un cancer du sein métastasé quand une anthracycline n'est pas envisageable ; d'un cancer bronchique non à petites cellules inopérable. Au 2 septembre 2021, en France, une copie est disponible sous le nom commercial de fantaisie Pazenir°, avec les mêmes indications que le princeps Abraxane° (1)

Pholcodine : cause de sensibilisation aux curares

 La pholcodine est un opioïde. En France, elle est autorisée sous forme de sirop, chez les adultes et chez les enfants à partir de l'âge de 30 mois, dans « le traitement symptomatique des toux non productives gênantes ». Au 3 septembre 2021, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que le princeps Biocalyptol° (1)

Dapagliflozine (FORXIGA°) et insuffisance cardiaque chronique

L'insuffisance cardiaque chronique est une affection fréquente, surtout chez les personnes âgées de plus de 70 ans. Elle est souvent la conséquence d'une perturbation de la contraction ou du remplissage du ventricule gauche. La contraction ventriculaire gauche est considérée comme altérée quand la fraction d'éjection ventriculaire mesurée à l'échographie est inférieure à 40 %. Les manifestations cliniques de l'insuffisance cardiaque sont peu spécifiques : dyspnée, fatigue, œdèmes périphériques, prise de poids par rétention hydrosodée. Des aggravations aiguës surviennent à répétition, entraînant des hospitalisations et parfois la mort. Environ la moitié des patients meurent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic (1)

Crizanlizumab (ADAKVEO°) en prévention des crises vaso-occlusives de la drépanocytose

La drépanocytose est une maladie génétique causée par une mutation du gène qui code une des chaînes de l'hémoglobine, conduisant à la production d'une hémoglobine anormale, dite hémoglobine S (de l'anglais sickle, qui veut dire faucille, ce qui correspond à la forme prise par les globules rouges sous l'effet de cette hémoglobine) (1,2). En France, chaque année, on compte environ 5 à 30 nouveaux cas pour 10 000 naissances, la fréquence la plus élevée étant rapportée aux Antilles et en Guyane (1)

Avélumab (BAVENCIO°) et carcinome urothélial, en traitement d'entretien

Chez les patients atteints d'un carcinome urothélial (le plus souvent un cancer de la vessie) avec extension régionale ou des métastases, le traitement de premier choix est généralement une chimiothérapie à base d'un sel de platine. Quand le cancer s'aggrave à nouveau, un taxane ou le pembrolizumab (un immunostimulant anti-PCD-1) sont alors des options (1,2)

Anakinra (KINERET°) et fièvre méditerranéenne familiale

La fièvre méditerranéenne familiale (alias maladie périodique) est une maladie héréditaire rare. Elle se caractérise par des crises récurrentes et sans régularité, avec de la fièvre et des douleurs abdominales, articulaires, musculaires et thoraciques. À long terme, certains patients sont atteints d'amylose, une cause de complications diverses dont des insuffisances rénales (1)

Brexucabtagène autoleucel (TECARTUS°) et certains lymphomes du manteau

Chez les patients atteints d'un lymphome du manteau en rechute ou réfractaire, il n'y a pas de traitement antitumoral de référence. L'ibrutinib (un inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton) est parfois proposé. Après échec de l'ibrutinib, la survie ne dépasse généralement pas 3 mois à 12 mois chez la moitié des patients (1à3)

Fenfluramine (FINTEPLA°) et syndrome de Dravet

Le syndrome de Dravet est une forme rare et grave d'épilepsie infantile, le plus souvent d'origine génétique. La maladie se manifeste avant l'âge de 2 ans par des crises convulsives, notamment tonicocloniques, souvent déclenchées par un pic de fièvre. Entre les âges de 1 an et 4 ans, les crises tonicocloniques deviennent de plus en plus fréquentes et d'autres types de crises apparaissent, notamment des crises myocloniques. La gravité des crises est liée notamment à des états de mal convulsif, c'est-à-dire des crises convulsives prolongées au-delà de 30 minutes qui exposent à des séquelles neurologiques et à la mort. D'autres troubles neurologiques sont généralement associés, tels que des troubles de la coordination des mouvements et une hypotonie, ainsi que des troubles du développement psychomoteur et du comportement. Environ 15 % des enfants atteints d'un syndrome de Dravet meurent avant l'âge de 10 ans (1à3)

Rituximab (MABTHERA° ou autre) et polyangéites sévères chez les enfants

La granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique sont des vascularites nécrosantes, des maladies auto-immunes rares et graves (1,2). Chez les enfants, le choix du traitement est surtout extrapolé à partir des données d'évaluation chez les adultes (3). Quand un organe ou le pronostic vital est menacé, le traitement dit d'induction repose le plus souvent sur le cyclophosphamide (Endoxan° ou autre), un cytotoxique immunodépresseur, associé avec un corticoïde (1à3)

Somatropine (NORDITROPINE FLEXPRO°) et syndrome de Noonan

Le syndrome de Noonan est une maladie génétique rare. Elle se manifeste de façon très variable, avec des atteintes de multiples organes ou fonctions à des degrés divers, notamment : une dysmorphie faciale caractéristique ; un épaississement du muscle cardiaque (cardiomyopathie) ; des atteintes des valves pulmonaires ; un rétrécissement de l'artère pulmonaire ; des difficultés d'apprentissage ; un risque accru de cancer (dont leucémie et tumeur cérébrale). Les atteintes cardiaques sont à l'origine des principales complications, mais elles mettent rarement en jeu le pronostic vital. Un retard de croissance est observé chez environ la moitié des patients. À l'âge adulte, la taille est généralement comprise entre 140 cm et 160 cm. Le diagnostic de la maladie est fait le plus souvent dans la petite enfance, voire à l'adolescence, mais parfois in utero ou à la naissance (1,2)

Védolizumab (ENTYVIO°) en injection sous-cutanée

Le védolizumab (Entyvio° - Takeda) est un anticorps monoclonal anti-intégrine. Il s'agit d'un immunodépresseur. Chez les patients qui sont atteints d'une maladie de Crohn ou d'une rectocolite hémorragique et qui ont déjà reçu au moins un immunodépresseur, l'intérêt du védolizumab en perfusion intraveineuse (IV) est mal cerné par rapport à d'autres immunodépresseurs (1,2)

Cabazitaxel copié : attention aux erreurs de doses

 Le cabazitaxel est un cytotoxique du groupe des taxanes, utilisé en perfusion intraveineuse. Dans l'Union européenne, il est autorisé en association avec un corticoïde chez les adultes atteints d'un cancer de la prostate hormonorésistant métastasé, après échec du docétaxel (Taxotere° ou autre), un autre taxane. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont disponibles, avec la même indication que le princeps Jevtana° (1)

Atorvastatine + ézétimibe : risque musculaire accru

 En France, l'association atorvastatineézétimibe (Liptruzet°), une statine et un inhibiteur de l'absorption intestinale du cholestérol et des phytostérols apparentés, est autorisée dans certaines hypercholestérolémies, les dyslipidémies mixtes, et en « prévention des événements cardiovasculaires (…) chez les patients (…) avec un antécédent de syndrome coronarien aigu ». Au 28 juillet 2021, une copie est disponible, avec un nom commercial de fantaisie (Reselip°), uniquement pour les patients ayant une hypercholestérolémie ou une dyslipidémie mixte. Princeps et copie sont disponibles chacun sous 4 combinaisons de dosages différents (1)

Budésonide (JORVEZA°) en comprimés orodispersibles et œsophagite à éosinophiles

L'œsophagite à éosinophiles est une maladie chronique de l'œsophage d'origine immuno-allergique, caractérisée par une inflammation de la muqueuse en lien avec une infiltration de l'œsophage par des polynucléaires éosinophiles. Dans le monde, elle touche environ 1 nouvelle personne sur 10 000 par an. Elle se développe à tout âge, avec un pic de fréquence autour de la trentaine, et majoritairement chez des hommes. Près de 90 % des adultes atteints d'œsophagite à éosinophiles ont des antécédents allergiques tels qu'une allergie alimentaire, un asthme ou un eczéma atopique. L'utilisation d'antibiotiques pendant l'enfance serait un facteur de risque (1,2)

Tozinaméran (COMIRNATY°) et covid-19 chez les adolescents à partir de l'âge de 12 ans

Chez les enfants, la maladie covid-19, une infection aiguë contagieuse due au coronavirus Sars-CoV-2, expose exceptionnellement à des formes graves ou mortelles. Il semble que 45 % à 75 % de ces formes graves soient associées à au moins un facteur de risque tel qu'une affection congénitale (dont trisomie 21), neurologique (dont encéphalopathie épileptique), pulmonaire, cardiaque, une obésité, une immunodépression, plus rarement un diabète. En France, selon la Haute autorité de santé (HAS), entre le début de la pandémie et début juin 2021, les adolescents âgés de 11 ans à 17 ans ont représenté environ 7,5 % des cas de covid-19 et moins de 1 % des patients hospitalisés pour cette infection ; sept en sont morts. Mi-2021, la prévention de la maladie covid-19 repose sur des mesures individuelles et collectives visant à limiter la transmission du virus, et sur la vaccination (1à3)

Glucagon par voie nasale (BAQSIMI°) et hypoglycémies avec perte de conscience

Le glucagon est une hormone hyperglycémiante qui agit en libérant dans la circulation sanguine le glucose stocké dans le foie sous forme de glycogène. C'est un médicament de choix en cas d'hypoglycémie avec perte de connaissance, chez les patients diabétiques traités par insuline, quand l'apport de glucides par voie orale n'est plus possible. Il permet généralement un retour à la conscience normale en une quinzaine de minutes (1à3)

Lacosamide (VIMPAT°) en prévention des crises épileptiques généralisées, dès l'âge de 4 ans

Chez les adultes et les enfants atteints d'épilepsie généralisée, les crises tonicocloniques sont les formes les plus fréquentes. Elles se manifestent par une brusque perte de connaissance associée à des contractions de l'ensemble des muscles, puis à des secousses musculaires notamment des membres. Elles tendent à se répéter. Pour les prévenir, on dispose de divers antiépileptiques : acide valproïque, carbamazépine, lamotrigine, pérampanel, phénytoïne, topiramate. Le choix entre ces différents médicaments se fait notamment en fonction des caractéristiques du patient, des effets indésirables et des interactions médicamenteuses prévisibles. En cas d'effet insuffisant d'une ou de plusieurs monothérapies successives, une association de plusieurs antiépileptiques est parfois utile (1,2)

Vaccin typhoïde oral (VIVOTIF°)

La fièvre typhoïde est une infection bactérienne aiguë causée par Salmonella enterica sérotype Typhi, qui se transmet en général par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. En France, la plupart des cas sont rapportés chez des personnes non vaccinées de retour d'une zone d'endémie, notamment d'Asie du Sud et du Sud-Est. Des cas autochtones sont aussi régulièrement rapportés en Guyane et à Mayotte (1à3)

Brigatinib (ALUNBRIG°) en 1re ligne dans certains cancers bronchiques

Le brigatinib (Alunbrig° - Takeda) est le quatrième inhibiteur de la tyrosine kinase ALK autorisé en première ligne chez des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, dont les cellules tumorales comportent une forme anormale de la tyrosine kinase ALK (1)

Niraparib (ZEJULA°) et cancer de l'ovaire, en traitement d'entretien après une première ligne de chimiothérapie

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire dit avancé, le traitement de référence après la chirurgie est une chimiothérapie à base d'un sel de platine (a)(1). Un traitement dit d'entretien par olaparib (un cytotoxique anti-PARP) après la première ligne de chimiothérapie a allongé de plusieurs années la durée médiane avant un autre traitement antitumoral dans un essai clinique chez 391 patientes qui avaient toutes une mutation d'un gène BRCA, mais sans effet démontré sur la durée de vie (1)

Ibrutinib (IMBRUVICA°) + un anti-CD20 et leucémie lymphoïde chronique en première ligne

La leucémie lymphoïde chronique touche le plus souvent des patients âgés de plus de 70 ans (1). Le traitement n'est pas consensuel, avec un choix qui dépend notamment de l'âge et de l'état général. Chez les patients plutôt jeunes, sans comorbidité, et en l'absence de certaines mutations génétiques dans les cellules tumorales telles que la délétion 17p (del17p) ou une mutation TP53, l'association fludarabinecyclophosphamide (des cytotoxiques) + rituximab (un anticorps monoclonal anti-CD20) est souvent un premier choix, mais elle expose à de nombreux effets indésirables (1à4). Chez les autres patients, un cytotoxique (tel que le chlorambucil ou la bendamustine) associé avec un anti-CD20, ou l'ibrutinib seul (un inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton) sont des options. L'évaluation clinique de l'ibrutinib seul est toutefois peu probante dans cette situation (1à3)

Encorafénib (BRAFTOVI°) et cancers colorectaux métastasés avec mutation BRAF V600E

Chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastasé, les traitements de première ligne ou de deuxième ligne reposent notamment sur des associations de cytotoxiques tels que le fluorouracil, l'oxaliplatine et l'irinotécan. Chez les patients atteints d'un cancer sans mutation d'un gène RAS, l'ajout à ces protocoles de cétuximab, un antitumoral dirigé contre le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR en anglais), semble allonger la durée de vie en première ligne, ce qui n'est pas démontré en deuxième ligne. Après plusieurs lignes de traitement, la priorité est le plus souvent de préserver une certaine qualité de vie, notamment par des soins symptomatiques adaptés (1à3)

Lidocaïne en gel ophtalmique (OPHTESIC°) et anesthésie oculaire

Certaines procédures ophtalmiques telles qu'une injection intravitréenne nécessitent une anesthésie locale de l'œil. En France, pour ce type d'anesthésie, on dispose de collyres en solution d'oxybuprocaïne à la concentration de 0,4 % ou de tétracaïne à 1 %. Leur effet dure environ une dizaine de minutes après l'instillation. Ces collyres sont disponibles en flacon multidoses ou en récipients unidoses (1,2)

Budésonide 100 microg + formotérol 3 microg (SYMBICORT RAPIHALER°)

Le budésonide (un corticoïde) et le formotérol (un bêta-2 stimulant de longue durée d'action) sont des substances de choix dans l'asthme persistant (1)

Ciclopirox olamine : utile dans la dermatite séborrhéique

 Le ciclopirox est un antifongique à spectre large du groupe des pyridones. Le ciclopirox olamine est un sel du ciclopirox, olamine désignant le radical 2 amino-éthanol. En France, le ciclopirox olamine est commercialisé sous forme de : shampoing (Sebiprox°) ; crème (Mycoster° ou autre) ; poudre et solution pour application cutanée (Mycoster°) (a). Le shampoing est autorisé dans la dermatite séborrhéique du cuir chevelu. Les autres présentations sont autorisées dans diverses mycoses de la peau, et la crème est aussi autorisée dans la dermatite séborrhéique du visage. Des copies du shampoing, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que le princeps Sebiprox° (1,2)

Mitomycine : une option dans des cancers de la vessie

 La mitomycine est un cytotoxique alkylant. En France, elle est autorisée par voie systémique ou locale dans divers cancers (vessie, estomac, pancréas, colon, rectum, sein, poumon) (a). Le princeps (ex-Amétycine°) a fait l'objet de multiples ruptures de stock, et la firme a informé de son arrêt de commercialisation définitif fin 2020. En 2021, des copies, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles sous 3 dosages : 10 mg par flacon de poudre pour une utilisation par voie intraveineuse ou intravésicale ; 20 mg par flacon de poudre pour une utilisation par voie intraveineuse, intra-artérielle (artère hépatique), locale (intraséreuse) ou intravésicale ; et 40 mg par flacon de poudre pour une utilisation par voie intravésicale (1à4)

Docétaxel (TAXOTERE° OU AUTRE) et cancer de la prostate métastasé hormonosensible

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le traitement de première ligne de référence est une dépression androgénique par ablation des testicules ou par un agoniste de la gonadoréline (1). L'ajout d'abiratérone (un antiandrogène stéroïdien) a allongé d'environ 1,5 an la durée médiane de survie dans un essai randomisé, versus placebo, chez des patients ayant des facteurs de mauvais pronostic. L'ajout d'apalutamide (un antiandrogène non stéroïdien) est une alternative à l'ajout d'abiratérone. Dans un essai versus placebo, la proportion de patients en vie à 48 mois a été estimée à 65 % dans le groupe apalutamide + dépression androgénique versus 52 % dans le groupe dépression androgénique. Le choix entre abiratérone et apalutamide se fait notamment en fonction de leurs profils d'effets indésirables, en partie différents : troubles liés à un hyperaldostéronisme, troubles cardiaques, fractures osseuses, thrombopénies, atteintes hépatiques avec l'abiratérone ; troubles endocriniens, chutes et fractures, troubles neuropsychiques, troubles cardiovasculaires, hypothyroïdies, convulsions, pneumopathies interstitielles avec l'apalutamide (1)

Imipénem + cilastatine + rélébactam (RECARBRIO°) et infections graves

Chez les patients atteints d'une infection grave par une bactérie à Gram négatif telle qu'une entérobactérie ou un Pseudomonas aeruginosa, une céphalosporine de 3e génération ou un carbapénème, des antibiotiques à large spectre, sont des options (1). L'utilisation croissante de ces antibiotiques contribue à augmenter la fréquence des infections par des bactéries productrices de bêtalactamases (dont des carbapénèmases), des enzymes limitant l'action de nombreux antibiotiques (1)

Omalizumab (XOLAIR°) et polypose nasale

La polypose nasale est une inflammation chronique de la muqueuse nasale, avec présence de polypes. Les patients sont gênés, parfois de manière importante, par une sensation de nez bouché, une perte partielle ou complète de l'odorat, des troubles du goût, et parfois un écoulement nasal. Les complications sont rares (1)

Nintédanib (OFEV°) et pneumopathie interstitielle en lien avec une sclérodermie systémique

La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune rare qui touche environ 1 personne sur 10 000, surtout des femmes âgées de plus de 30 ans. La maladie est caractérisée par le développement d'une fibrose au niveau de la peau, des petits vaisseaux sanguins et des organes internes (système digestif, reins, cœur ou poumons selon les patients). Les premières manifestations sont souvent un phénomène de Raynaud, un gonflement et une raideur des articulations. Au niveau pulmonaire, la fibrose conduit à une pneumopathie interstitielle. Cette complication touche environ la moitié des patients (1à3). La pneumopathie interstitielle évolue le plus souvent vers une insuffisance respiratoire progressive, mortelle dans les 5 ans à 8 ans chez un patient sur deux (3,4)

Brimonidine collyre en unidoses (BRIMAZED°)

Chez les patients ayant une hypertension intraoculaire ou un glaucome à angle ouvert, la brimonidine (un alpha-2 stimulant sympathomimétique) en collyre est une option après échec d'autres médicaments (1,2)

Onasemnogène abéparvovec (ZOLGENSMA°) et amyotrophie spinale proximale

L'amyotrophie spinale proximale est une maladie neuromusculaire, d'évolution progressive, caractérisée par la dégénérescence des motoneurones de la moelle épinière (1). C'est une maladie rare, avec environ 3 enfants atteints pour 100 000 naissances en Europe (2,3)

Brentuximab védotine (ADCETRIS°) et lymphome anaplasique à grandes cellules systémique en première ligne

Le lymphome anaplasique à grandes cellules systémique est un lymphome non hodgkinien rare (moins de 5 % des lymphomes non hodgkiniens), mortel généralement en quelques mois en l'absence de traitement. Dans ce lymphome, la quasi-totalité des cellules tumorales expriment à leur surface l'antigène CD30. Le pronostic dépend notamment de l'expression du gène ALK (anaplastic lymphoma kinase) : il est généralement meilleur quand ce gène est exprimé (lymphome dit ALK+). L'indice pronostique international qualifie le niveau de risque du lymphome, de faible à élevé (score de 0 à 5), selon plusieurs paramètres, notamment cliniques et biologiques. Le traitement de première ligne repose souvent sur une association cytotoxique tel le protocole dit CHOP (cyclophosphamidedoxorubicinevincristineprednisone) (1à4)

Rituximab (MABTHERA°OU AUTRE) et certains lymphomes non hodgkiniens chez les enfants

Les lymphomes non hodgkiniens constituent un ensemble hétérogène de cancers (1). En France, 7 % des cancers pédiatriques sont des lymphomes non hodgkiniens (2). Il s'agit alors de lymphomes à cellules B matures dans environ 60 % des cas, principalement lymphomes de Burkitt ou lymphomes diffus à grandes cellules B, des lymphomes dits agressifs (1,3). Leur traitement repose surtout sur une chimiothérapie associant plusieurs cytotoxiques (1,2)

Avapritinib (AYVAKYT°) et certaines tumeurs stromales digestives

Les tumeurs stromales digestives sont des tumeurs rares, localisées le plus souvent au niveau de l'estomac ou de l'intestin grêle. Elles touchent surtout des personnes âgées de plus de 60 ans (1,2). Dans environ 10 % des cas, les cellules tumorales portent une mutation sur le gène codant le récepteur alpha du facteur de croissance dérivé des plaquettes (Pdgfra selon l'abréviation en anglais), un récepteur à activité tyrosine kinase. Une telle mutation est censée provoquer une activation anormale de ce récepteur, et participer ainsi à la prolifération tumorale (1à3)

Étravirine (INTELENCE°) et HIV chez les enfants âgés de 2 ans à 6 ans

Chez les patients infectés par le HIV en situation d'échec de plusieurs antirétroviraux, l'étravirine (Intelence° - Janssen Cilag), un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, est une option en association avec d'autres antirétroviraux (1,2)

Énoxaparine (LOVENOX°) 12 000 et 15 000 unités anti-Xa

L'énoxaparine (Lovenox° ou autre) est une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) autorisée chez les adultes en traitement et en prévention de divers événements thromboemboliques (1,2)

Stratégies anticopies nocives

À l'échéance des dispositions qui assurent à une firme l'exclusivité de la vente d'un médicament princeps, celui-ci devient souvent concurrencé par des copies sur le marché. En réaction, certaines firmes développent des stratégies anticopies. Il peut s'agir d'un dérivé présenté comme un progrès, tel l'escitalopram (Seroplex°), en fait seulement un énantiomère de l'antidépresseur citalopram (Seropram°). Ou d'une nouvelle formulation du princeps, comme avec Coversyl° (à base de périndopril, un inhibiteur de l'enzyme de conversion), dont l'expression du dosage a changé sur les étiquetages, le distinguant, à tort, des copies, alors que princeps et copies contiennent la même quantité de médicament

Actonel° 35 mg comprimés gastrorésistants :une stratégie anti-génériques source d'erreurs

L'acide risédronique (Actonel° ou autre) est un diphosphonate. En France, il est autorisé dans le traitement de l'ostéoporose. L'acide risédronique a une efficacité modeste, démontrée uniquement sur la prévention des récidives de fractures (1,2)

TRIOXYDE D'ARSENIC princeps Trisenox° deux fois plus dosé que les copies

TRIOXYDE D'ARSENIC princeps Trisenox° deux fois plus dosé que les copies Le trioxyde d'arsenic est un cytotoxique utile dans la leucémie aiguë promyélocytaire. Il a été initialement autorisé en France sous forme de solution injectable pour administration intraveineuse dosée à 1 mg/ml (soit 10 mg de trioxyde d'arsenic par ampoule de 10 ml) sous le nom commercial Trisenox°. Et des copies, également dosées à 1 mg/ml, ont été commercialisées en 2020 (1). Au même moment, la firme qui commercialise Trisenox° a mis sur le marché une présentation de Trisenox° dosée à 2 mg/ml (en flacon de 6 ml, soit 12 mg de trioxyde d'arsenic), avec arrêt progressif de la commercialisation de Trisenox° 1 mg/ml. Mi-2021, du fait de cette stratégie anti-génériques, la concentration en trioxyde d'arsenic va du simple au double entre le princeps et les copies. Les agences du médicament française (ANSM) et européenne (EMA) ont laissé faire, et se sont contentées d'alerter sur le risque d'erreurs et leurs conséquences, au lieu de les prévenir (2). Une stratégie commerciale qui, avec l'appui des autorités de santé, met en danger la vie des patients par surdoses pouvant être mortelles ou par sous-doses exposant à une moindre efficacité du traitement

Vaccin covid-19 Ad26.CoV2-S (COVID-19 VACCINE JANSSEN°) à vecteur viral et covid-19

Mi-2021, la prévention de la maladie covid-19 repose sur la vaccination et sur des mesures individuelles et collectives visant à limiter la transmission du virus Sars-CoV-2. Les trois premiers vaccins covid-19 qui ont été autorisés dans l'Union européenne sont : deux vaccins à ARNm (acide ribonucléique messager), le tozinaméran (des firmes Pfizer et BioNTech) et le vaccin covid-19 ARNm-1273 (de la firme Moderna) ; et un vaccin à vecteur viral, le vaccin covid-19 ChAdOx1-S (de la firme AstraZeneca). Des essais cliniques et des études épidémiologiques ont montré que ces vaccins sont efficaces à court terme pour prévenir les formes symptomatiques de la maladie covid-19, y compris les formes graves. Aucun signal majeur d'effet indésirable n'a émergé avec les vaccins à ARNm, ce qui en fait des options de premier choix. Le vaccin covid-19 ChAdOx1-S est une option de deuxième choix en raison du risque de thromboses rares mais graves auquel il expose (1,2). Étant donné le peu de recul d'utilisation avec ces vaccins, de nombreuses incertitudes demeurent, notamment sur leurs éventuels effets indésirables à long terme, la durée de la protection qu'ils confèrent et leur effet sur la transmission du virus

Bulévirtide (HEPCLUDEX°) et hépatite D chronique

Le virus de l'hépatite D (HDV) a la particularité d'être infectant uniquement en cas d'infection concomitante ou préexistante par le virus de l'hépatite B (HBV). Autrement dit, seuls les patients infectés par le HBV sont exposés à une infection chronique par le HDV (1,2). La transmission du HDV se fait le plus souvent par voie sanguine, notamment lors de l'utilisation de matériel d'injection contaminé ; et parfois par voie sexuelle (1,2)

Tildrakizumab (ILUMETRI°) et psoriasis en plaques

Chez les patients très gênés par un psoriasis en plaques, quand un traitement systémique est envisagé, les médicaments de premier choix sont notamment l'acitrétine (un rétinoïde) ou le méthotrexate (un immunodépresseur). En cas d'effet insuffisant, un immunodépresseur anti-TNF alpha tel que l'étanercept est une option. Des anticorps monoclonaux dirigés contre des interleukines sont globalement plus efficaces qu'un anti-TNF alpha pour réduire ou faire disparaître les lésions du psoriasis à court terme, mais le recul sur leur utilisation est moindre. Dans des essais cliniques comparatifs, des anti-interleukine 23 tels que le guselkumab ont été un peu plus souvent efficaces que d'autres anti-interleukines (1,2)

Durvalumab (IMFINZI°) en première ligne dans certains cancers bronchiques à petites cellules

Environ 15 % des cancers bronchiques sont des cancers bronchiques dit à petites cellules, selon l'examen histologique. Ce sont des cancers agressifs, souvent diagnostiqués à un stade dit étendu, avec des métastases. Le traitement de référence est alors une chimiothérapie cytotoxique associant un sel de platine avec l'étoposide, pendant 4 à 6 cycles. Malgré ce traitement, la durée de vie ne dépasse pas 8 mois à 12 mois pour la moitié des patients. Dans un essai versus placebo, l'atézolizumab (un immunostimulant anti-PCD-L1) en ajout à cette chimiothérapie puis poursuivi seul, a allongé la durée médiane de survie de 2 mois, avec une proportion de patients en vie à 18 mois estimée à 34 % versus 21 % sans atézolizumab, au prix de fréquents effets indésirables immunologiques, parfois graves (1)

Olaparib (LYNPARZA°) en remplacement d'une chimiothérapie, dans certains cancers du pancréas métastasés

Les cancers du pancréas sont souvent des adénocarcinomes. Au moment du diagnostic, environ la moitié des patients ont des métastases, avec généralement une espérance de vie qui ne dépasse pas 1 an (1)

Daratumumab (DARZALEX°) par voie sous-cutanée et myélome multiple

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, le daratumumab, un anticorps monoclonal anti-CD38, est un médicament qui n'a pas apporté de progrès clinique (1à4)

Bélantamab mafodotine (BLENREP°) et myélome multiple après échec de plusieurs chimiothérapies

Le myélome multiple est caractérisé par la prolifération d'un clone anormal de plasmocytes, des lymphocytes B producteurs d'anticorps. Chez les patients atteints de myélome multiple ayant reçu une première ligne de traitement, les rechutes sont fréquentes. Divers antitumoraux sont autorisés dans les rechutes, souvent en association, sans qu'il y ait de protocole de référence, notamment : des immunodépresseurs analogues du thalidomide ; des inhibiteurs du protéasome tels que le bortézomib ; des anticorps monoclonaux anti-CD38 tels que le daratumumab. Après de multiples chimiothérapies, la durée médiane de survie est de l'ordre de 7 mois à 9 mois. Des soins symptomatiques adaptés à l'état de santé du patient sont alors une option à envisager (1à4)

Érénumab (AIMOVIG°) en stylos préremplis à 140 mg

L'érénumab (Aimovig° - Novartis Pharma) est un anticorps monoclonal qui bloque le récepteur du CGRP, un neuropeptide vasodilatateur qui semble impliqué dans les crises de migraine (1). L'érénumab est une option pour la prévention de ces crises, quand elles restent trop fréquentes et invalidantes malgré des médicaments préventifs éprouvés tels que le propranolol (un bêtabloquant) (1)

Melphalan : utile en association dans le myélome multiple

 Le melphalan est un cytotoxique alkylant. En France, le princeps Alkéran° est autorisé : par voies orale et intraveineuse chez des patients atteints d'un myélome multiple ou d'un cancer de l'ovaire ou du sein ; par voie intraveineuse uniquement chez des patients atteints d'une maladie de Hodgkin, d'un lymphome non hodgkinien, d'une leucémie aiguë lymphoblastique ou myéloblastique, ou d'un neuroblastome. Le melphalan est commercialisé sous forme de comprimés dosés à 2 mg et de préparation injectable à 50 mg/10 ml. Des copies de la forme injectable, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles (a)(1)

Micafungine : plus hépatotoxique que la caspofungine

 La micafungine est un antifongique du groupe des échinocandines. Dans l'Union européenne, elle est autorisée, en dernier recours, chez les adultes atteints de candidose œsophagienne. Elle est aussi autorisée, en dernier recours chez les adultes et les enfants : atteints de candidose invasive ; et en prévention d'une candidose « chez les patients bénéficiant d'une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques ou chez les patients chez qui une neutropénie est attendue » (1à3). La micafungine est administrée en perfusion intraveineuse. Elle est commercialisée en flacons de poudre, dosés à 50 mg ou 100 mg. En France, des copies, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec les mêmes indications que le princeps Mycamine° (1)

Vaccin covid-19 ChAdOx1-S (VAXZEVRIA°) à vecteur viral et covid-19

La maladie dénommée covid-19 est une infection aiguë contagieuse due au coronavirus Sars-CoV-2. Mi-2021, la prévention de la maladie covid-19 repose sur des mesures individuelles et collectives visant à limiter la transmission du virus et sur la vaccination (1)

Éculizumab (SOLIRIS°) et maladie du spectre de la neuromyélite optique

On nomme maladie du spectre de la neuromyélite optique (auparavant dénommée neuromyélite optique ou maladie de Devic) certaines atteintes auto-immunes inflammatoires, avec démyélinisation du système nerveux central (1,2). Elles sont rares, avec moins de 1 cas pour 10 000 personnes (2,3). La plupart des patients ont des auto-anticorps dirigés contre l'aquaporine 4, une protéine participant à la perméabilité à l'eau des membranes cellulaires de certaines cellules du système nerveux (1,4)

Afamélanotide (SCENESSE°) et protoporphyrie érythropoïétique

Les porphyries sont des maladies génétiques liées à des perturbations de la synthèse de l'hème, alias ferroprotoporphyrine, le constituant de l'hémoglobine qui contient un atome de fer ferreux (1,2). Ces perturbations sont causées par un déficit en une des huit enzymes intervenant dans cette synthèse (1). On distingue différents types de porphyrie en fonction de l'enzyme déficitaire (2)

Carbétocine (PABAL° ou autre) en prévention des hémorragies après accouchement par voie vaginale

L'hémorragie du post-partum est la principale cause de morbimortalité maternelle sévère, y compris dans les pays riches. La cause la plus fréquente est une atonie de l'utérus, c'est-à-dire des contractions insuffisantes des muscles utérins, juste après la naissance de l'enfant (1à4)

Fidaxomicine (DIFICLIR°) et infections à C. difficile chez les enfants et les adolescents

C. difficile (jadis Clostridium difficile, renommé pour des raisons taxonomiques Clostridioides difficile) est une bactérie anaérobie à Gram positif parfois présente dans les intestins. Elle prolifère notamment en cas d'utilisation d'antibiotiques à large spectre et d'un déséquilibre de la flore intestinale. Parfois, cette bactérie provoque une colite avec des diarrhées plus ou moins profuses, se compliquant chez certains patients d'une nécrose de la muqueuse intestinale qui prend l'aspect de fausses membranes (alias pseudomembranes) (1,2)

Carbonate de sévélamer (Renvela°) en sachets dosés à 0,8 g

Le carbonate de sévélamer est une option pour réduire une hyperphosphorémie liée à une insuffisance rénale chronique (1). En France, il est disponible depuis février 2021 en sachets de poudre pour suspension buvable dosés à 0,8 g par sachet. Ces sachets s'ajoutent aux comprimés dosés à 800 mg (soit 0,8 g) et aux sachets de poudre dosés à 2,4 g. La poudre pour suspension buvable facilite la prise en cas de difficulté à avaler les comprimés

Aclidinium + formotérol (DUAKLIR GENUAIR°) et BPCO

Chez des patients gênés par des symptômes permanents de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une association par voie inhalée de bronchodilatateurs de longue durée d'action comprenant un bêta-2 stimulant et un atropinique, est à proposer quand des monothérapies successives avec un bronchodilatateur de longue durée d'action n'ont pas suffi à soulager la gêne respiratoire. Dans la BPCO, le formotérol (un bêta-2 stimulant de longue durée d'action) et le tiotropium (un atropinique de longue durée d'action) sont des médicaments de référence (1). L'aclidinium est un autre atropinique de longue durée d'action, qui n'a pas apporté de progrès par rapport au tiotropium (2). Il est autorisé depuis 2012 dans l'Union européenne, mais en France, il n'a jamais été commercialisé seul (3)

Asparaginase dite recombinante (SPECTRILA°) et leucémie aiguë lymphoblastique

Chez les patients atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique, l'asparaginase est un des médicaments constitutifs des protocoles de chimiothérapie de référence. Cette enzyme freine indirectement la multiplication des cellules cancéreuses en entraînant une déplétion en asparagine, un acide aminé (1)

Aripiprazole buvable : copié, sans amélioration tangible du conditionnement

L'aripiprazole est un neuroleptique dit de deuxième génération parmi d'autres, sans avantage notable (1). En France, des formes buvables ou à faire fondre dans la bouche sont disponibles sous le nom commercial Abilify° : une solution buvable à 1 mg/ml, et des comprimés orodispersibles dosés à 10 mg, 15 mg, et 30 mg. Depuis fin 2020, une copie de la solution buvable est commercialisée sous un nom commercial comprenant la dénomination commune internationale (DCI) (2,3)

Ambrisentan : pas mieux que le bosentan dans l'HTAP

 L'ambrisentan est un vasodilatateur antagoniste des récepteurs de l'endothéline. Dans l'Union européenne, il est autorisé chez les adultes atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) avec une limitation de l'activité physique légère (stade II de la maladie) ou marquée (stade III). En France, l'ambrisentan est commercialisé sous forme de comprimés dosés à 5 mg et 10 mg. Des copies des deux dosages, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que le princeps Volibris° (1,2)

Tobramycine inhalée : un premier choix dans la mucoviscidose

 La tobramycine est un antibiotique du groupe des aminosides. En France, elle est autorisée en solution pour inhalation à l'aide d'un nébuliseur (Tobi°), et en poudre pour inhalation à l'aide d'un dispositif inhalateur (Tobi Podhaler°), chez les patients atteints de mucoviscidose, âgés d'au moins 6 ans, ayant des infections bronchiques chroniques à Pseudomonas aeruginosa. En France, des copies de la solution pour inhalation par nébuliseur, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale, sont disponibles avec la même indication que le princeps Tobi° (1à3)

Solriamfétol (SUNOSI°) et somnolence liée à une narcolepsie ou à des apnées du sommeil

La narcolepsie et le syndrome d'apnées obstructives du sommeil sont deux affections à l'origine notamment d'une somnolence excessive pendant la journée (1,2). Malgré ce symptôme commun, aucun mécanisme physiopathologique reliant ces deux affections n'est connu

Toxine botulique de type A (BOTOX°) et incontinence urinaire liée à une sclérose en plaques avec miction conservée

Les patients atteints d'une sclérose en plaques sont souvent gênés par des incontinences urinaires, notamment liées à des contractions involontaires du détrusor (le muscle de la vessie). Ces incontinences fréquentes conduisent en général ces patients à utiliser des protections, voire à réaliser eux-mêmes des sondages urinaires réguliers (alias sondages intermittents) pour vider leur vessie. Les médicaments atropiniques (alias anticholinergiques) diminuent les contractions du détrusor et réduisent modestement le nombre de fuites urinaires. Leurs effets indésirables sont parfois gênants : constipations, troubles visuels, confusions, hallucinations, etc. (1)

Acide fusidique + valérate de bétaméthasone en crème (DERMAFUSONE°) et eczéma atopique infecté

Chez les enfants et les adultes atteints d'un eczéma atopique, l'application quotidienne d'un émollient est le traitement de premier choix. Les dermocorticoïdes sont surtout utiles lors des poussées. L'eczéma atopique est parfois compliqué d'une infection, le plus souvent par Staphylococcus aureus (alias staphylocoque doré), avec l'apparition de pustules et de croûtes (1). Le traitement de choix est alors la mupirocine en application cutanée, sauf en cas de lésions infectées étendues justifiant une antibiothérapie orale (2,3)

Doxylamine + pyridoxine (CARIBAN°) et nausées-vomissements bénins de la grossesse

Des nausées ou vomissements liés à la grossesse surviennent chez plus de la moitié des femmes enceintes. Ces troubles digestifs sont le plus souvent bénins, en l'absence de complications cliniques (dont perte de poids, troubles du rythme cardiaque, signes de déshydratation) ou biologiques. Et ils n'ont généralement pas de conséquence sur l'évolution de la grossesse et l'accouchement, ni sur l'enfant à naître. Mais ils sont parfois très gênants. Le plus souvent, ils débutent avant la 8e semaine d'aménorrhée et disparaissent spontanément entre la 12e et la 22e semaine d'aménorrhée (1)

Siponimod (MAYZENT°) et sclérose en plaques secondairement progressive

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui se manifeste le plus souvent par des poussées (forme dite récurrente-rémittente), avec une régression complète ou partielle des troubles entre les poussées. L'évolution vers une forme dite secondairement progressive, caractérisée par une aggravation continue du handicap avec ou sans persistance des poussées, est fréquente (1,2)

Ustékinumab (STELARA°) et psoriasis dès l'âge de 6 ans

Chez les enfants atteints d'un psoriasis en plaques, les immunodépresseurs sont à envisager uniquement dans les rares formes très invalidantes, à cause de leurs effets indésirables parfois graves. Le méthotrexate est alors un premier choix en raison d'un long recul d'utilisation chez les enfants. Un anti-TNF alpha tel que l'étanercept ou l'adalimumab est une option en cas d'échec (1)

Darolutamide (NUBEQA°) et cancer de la prostate non métastasé résistant à la castration

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate non métastasé, le cancer est dit résistant à la castration quand la concentration sanguine d'antigène prostatique spécifique (PSA) continue d'augmenter malgré une testostéronémie faible obtenue par ablation des testicules (alias castration chirurgicale) ou avec un agoniste de la gonadoréline (alias castration médicamenteuse). Quand la concentration sanguine de PSA double en moins de 10 mois, le risque de métastases est considéré comme élevé. L'ajout à la castration d'apalutamide (Erleada°) ou d'enzalutamide (Xtandi°) (des antiandrogènes non stéroïdiens) a allongé la durée médiane de survie d'environ 1 an dans un essai randomisé en double aveugle, versus placebo, chez respectivement environ 1 200 et 1 400 patients. Dans ces essais, le délai avant l'apparition de métastases a été d'environ 40 mois versus 15 mois dans les groupes placebo (1à3)

Apalutamide (ERLEADA°) et cancer de la prostate métastasé hormonosensible

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le traitement de référence est une dépression androgénique par ablation des testicules ou par un médicament agoniste de la gonadoréline. Dans un essai randomisé, en double aveugle, chez 1 199 patients ayant des facteurs de mauvais pronostic, la durée médiane de survie a été de 53 mois dans le groupe dépression androgénique + abiratérone (un inhibiteur de la synthèse des androgènes) versus 36 mois dans le groupe dépression androgénique seule (p < 0,0001), avec une proportion de patients en vie de 54 % versus 43 % à 52 mois. L'abiratérone expose à des : troubles liés à un hyperaldostéronisme, tels que hypertensions artérielles, hypokaliémies, rétentions d'eau et de sodium, œdèmes ; troubles cardiaques ; fractures osseuses ; thrombopénies ; atteintes hépatiques (1,2)

Bélimumab (BENLYSTA°) et lupus érythémateux disséminé dès l'âge de 5 ans

Le lupus érythémateux disséminé (alias systémique) est une maladie inflammatoire auto-immune chronique qui atteint surtout des femmes âgées de 16 ans à 55 ans (1). Il est rare chez les enfants (2). Le lupus érythémateux disséminé évolue le plus souvent par poussées alternant avec des périodes de rémission. Les manifestations cliniques varient selon les organes ou les tissus touchés, avec des atteintes parfois graves, voire mortelles, notamment au niveau des reins, du cœur ou du système nerveux central. Chez les enfants comme chez les adultes, selon les patients et la gravité des atteintes, le traitement médicamenteux repose sur des substances aux effets immunodépresseurs plus ou moins marqués : l'hydroxychloroquine, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des corticoïdes, voire d'autres immunodépresseurs dont l'évaluation est souvent peu fournie. Chez les enfants et les adolescents, une corticothérapie expose à des conséquences parfois graves, notamment sur la croissance, en cas d'usage prolongé ou à dose élevée (1,3,4)

Bévacizumab : intérêt limité par sa toxicité élevée

 Le bévacizumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (en anglais : vascular endothelial growth factor, VEGF), impliqué dans l'angiogenèse. Cet antitumoral semble inhiber le processus de prolifération vasculaire, alias néovascularisation, qui accompagne le développement des tumeurs. Dans l'Union européenne, le bévacizumab est autorisé en perfusion intraveineuse, en association avec d'autres antitumoraux, chez les adultes dans certains cancers avancés, métastasés, ou en rechute : cancers colorectaux ; bronchiques ; du col de l'utérus ; de l'ovaire, des trompes utérines ou du péritoine ; du rein ; du sein. En France, trois copies sont disponibles avec le statut de biosimilaire, sous les noms commerciaux Aybintio°, Mvasi° et Zirabev°, avec la plupart des indications du princeps Avastin° (1,2)

Tézacaftor + ivacaftor (SYMKEVI°) et mucoviscidose avec mutation deltaF508 dès l'âge de 12 ans

La mucoviscidose est une maladie génétique grave, due à des mutations sur le gène codant la protéine CFTR (pour cystic fibrosis transmembrane conductance regulator). La mutation la plus fréquente est la mutation deltaF508. Début 2021, on ne connaît pas de traitement curatif de la maladie (1)

Tozinaméran (COMIRNATY°), vaccin covid-19 ARNm-1273 (COVID-19 VACCINE MODERNA°) et pandémie de covid-19

Le virus Sars-CoV-2 est un coronavirus à l'origine de la maladie covid-19, une infection respiratoire aiguë contagieuse. Depuis le début de la pandémie fin 2019, le génome du Sars-CoV-2 se modifie avec l'apparition de très nombreux variants (lire l'encadré "C'est-à-dire ? Virus : mutations, variants, souches") (1à5)

Triamcinolone (NASACORT°) et rhinite allergique dès l'âge de 2 ans

La rhinite allergique est une affection fréquente et bénigne, mais parfois gênante (1). Quand elle est déclenchée par l'inhalation de pollens allergisants, elle est dite saisonnière car elle ne survient que pendant la période de pollinisation. Quand elle est déclenchée par un allergène indépendant d'un facteur saisonnier, tels des acariens, elle est dite perannuelle (1,2)

Givosiran (GIVLAARI°) et porphyrie hépatique aiguë

Les porphyries sont des maladies génétiques rares liées à des perturbations dans la synthèse de l'hème, alias ferroprotoporphyrine, une molécule qui contient du fer ferreux et qui est associée à diverses protéines dans l'organisme, dont l'hémoglobine. Ces perturbations dans la synthèse de l'hème sont causées par un déficit en une des huit enzymes intervenant dans cette synthèse (1à3). Il en résulte une accumulation de certains précurseurs toxiques de l'hème. On distingue différents types de porphyries en fonction de l'enzyme déficitaire (3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en 1re ligne dans certains cancers des voies aérodigestives métastasés ou récidivants

Chez les patients atteints d'un cancer des voies aérodigestives (alias cancer de la tête et du cou) métastasé ou qui récidive, quand une chimiothérapie est envisagée, l'association d'un sel de platine avec le fluorouracil est souvent proposée. Ajouter le cétuximab (un anticorps dirigé contre le récepteur du facteur de croissance épidermique) à une telle chimiothérapie a une balance bénéfices-risques incertaine : cet ajout a allongé la durée médiane de survie d'environ 3 mois dans un essai, mais pas dans un autre versus cisplatine seul, alors que le cétuximab expose à un surcroît d'effets indésirables, notamment infectieux et cutanés (1,2)

Ramucirumab (CYRAMZA°) en 1re ligne dans certains cancers bronchiques

Chez certains patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, les cellules tumorales sont porteuses d'une mutation dite activatrice sur le gène du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). Chez ces patients, quand le cancer est métastasé ou inopérable, un inhibiteur de tyrosine kinases liées à l'EGFR tel que l'erlotinib ou une chimiothérapie à base d'un sel de platine sont des traitements de première ligne, le choix se faisant notamment selon le profil d'effets indésirables. Quand la mutation du gène de l'EGFR est une délétion de l'exon 19 (mutation dite del19), l'afatinib ou l'osimertinib, d'autres inhibiteurs de tyrosine kinases liées à l'EGFR, sont des options de premier choix, car ils allongent la durée médiane de survie de plusieurs mois versus une chimiothérapie à base d'un sel de platine ou l'erlotinib notamment (1)

Isatuximab (SARCLISA°) en 3e ligne et plus dans certains myélomes multiples

Chez les patients atteints d'un myélome multiple qui s'aggrave malgré plusieurs lignes de traitement comportant notamment du lénalidomide (un immunodépresseur) et un inhibiteur du protéasome tel que le bortézomib, l'association pomalidomide (un analogue du lénalidomide) + dexaméthasone a allongé un peu la durée de vie dans un essai versus dexaméthasone seule. Dans cette situation clinique, il n'est pas démontré que le daratumumab (un anticorps monoclonal anti-CD38) en monothérapie soit un progrès par rapport à l'association pomalidomidedexaméthasone, faute d'essai comparatif (1à3)

Kétoconazole crème : une option parmi d'autres antifongiques

 Le kétoconazole est un antifongique azolé. En France, il est notamment autorisé sous forme de crème, chez les adultes ayant des infections de la peau à dermatophytes, des candidoses cutanées ou un pityriasis versicolor. Des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec les mêmes indications que celles du princeps Ketoderm° crème (1)

Clopidogrel + aspirine : nombreuses interactions médicamenteuses

 Le clopidogrel et l'aspirine sont des antiagrégants plaquettaires avec des mécanismes d'action distincts. Dans l'Union européenne, des comprimés contenant 75 mg de clopidogrel + 75 mg d'aspirine sont autorisés « en prévention secondaire des événements liés à l'athérothrombose chez l'adulte déjà traité par le clopidogrel et l'[aspirine] ». En France, au 11 février 2021, une copie, dont le nom commercial comporte les deux dénominations communes internationales (DCI), est disponible avec la même indication que le princeps Duoplavin° (a)(1)

Timolol + brinzolamide : pas le meilleur choix d'association d'antiglaucomateux

 Dans l'Union européenne, l'association à doses fixes timolol (un bêtabloquant) + brinzolamide (un inhibiteur de l'anhydrase carbonique) est autorisée sous forme de collyre en suspension chez les adultes atteints de glaucome à angle ouvert ou d'hypertension intraoculaire, quand une monothérapie ne suffit pas à réduire la pression intraoculaire. En France, des copies dont le nom commercial comporte les dénominations communes internationales (DCI) sont commercialisées sous la même forme et avec la même indication que le princeps Azarga° (1)

Tofacitinib (XELJANZ°) en comprimés LP à 11 mg et polyarthrite rhumatoïde

Le tofacitinib (Xeljanz° - Pfizer) est un immunodépresseur qui inhibe des enzymes appelées Janus kinases. Il est autorisé sous forme de comprimés à libération immédiate, notamment chez des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde, à la dose de 5 mg deux fois par jour. Dans cette situation, il n'est pas démontré que sa balance bénéfices-risques soit plus favorable que celle d'autres immunodépresseurs (1)

Extrait allergénique de pollen de bouleau blanc (ITULAZAX°) et rhinite allergique

La rhinite allergique saisonnière, alias "rhume des foins" est une affection gênante, mais bénigne, causée par une exposition aux pollens d'une ou plusieurs plantes. Elle est souvent associée à une conjonctivite saisonnière. Quand les médicaments à visée symptomatique ont une efficacité insuffisante, une désensibilisation par voie sous-cutanée, à partir d'allergènes préparés spécialement pour un seul individu (APSI), a une balance bénéfices-risques défavorable en raison d'une efficacité modeste et de réactions allergiques parfois graves, pouvant engager le pronostic vital (1,2)

Trifarotène (AKLIEF°) et acné

Chez les patients gênés par une acné considérée comme légère à modérée, quand une toilette douce deux fois par jour avec un nettoyant sans savon ne suffit pas, le peroxyde de benzoyle en applications cutanées est le médicament de premier choix. Un rétinoïde en applications cutanées tel que l'adapalène ou l'isotrétinoïne, est une option qui expose à plus d'effets indésirables : irritations cutanées fréquentes, sécheresses cutanées, photosensibilités et troubles transitoires de la pigmentation ; ainsi qu'à une tératogénicité (1)

Infliximab par voie sous-cutanée (REMSIMA°)

L'infliximab est un anticorps monoclonal dirigé contre le facteur alpha de nécrose tumorale (TNF alpha), une cytokine impliquée dans des réactions pro-inflammatoires. Dans l'Union européenne, il est autorisé depuis 1999, chez certains patients atteints de diverses maladies chroniques inflammatoires : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique, psoriasis. Dans la plupart de ces situations, l'infliximab est une option en cas d'échec d'autres immunodépresseurs, avec une efficacité probablement semblable à celle d'autres anti-TNF alpha (1,2)

Sémaglutide par voie orale (RYBELSUS°)

Chez les patients atteints d'un diabète de type 2, un objectif important du traitement est d'éviter ou de retarder les complications cardiovasculaires, oculaires, rénales et neurologiques liées au diabète. Chez ces patients, les complications cardiovasculaires sont la première cause de mortalité (1à4)

Ciclosporine en collyre (VERKAZIA°) et kératoconjonctivite vernale sévère

La kératoconjonctivite vernale (c'est-à-dire saisonnière) est une forme rare d'allergie caractérisée par une inflammation chronique de la surface oculaire, avec le plus souvent des crises saisonnières au printemps et en été. Elle touche surtout les enfants, le plus souvent avant l'âge de 10 ans, principalement des garçons. En général, la kératoconjonctivite vernale disparaît avec l'âge, au moment de la puberté. Elle est plus fréquente dans les régions au climat chaud et sec telles que le bassin méditerranéen, l'Afrique centrale et occidentale, le Moyen-Orient ou certains pays d'Asie. Elle est déclenchée par des allergènes tels que des poussières ou des pollens ou par des facteurs irritants tels que le vent, le soleil, l'eau de mer (1à3)

Tobramycine + dexaméthasone en collyre : une association inutile

 En France, l'association à doses fixes tobramycine (un antibiotique du groupe des aminosides) + dexaméthasone (un corticoïde) est autorisée sous forme de collyre chez les adultes et les enfants âgés de plus de deux ans, dans le traitement local de l'œil après « chirurgie ophtalmologique » et dans des « infections (…) avec composante inflammatoire ». Au 30 décembre 2020, une copie est commercialisée sous le nom commercial Todexal°, avec les mêmes indications que le princeps Tobradex°. Le princeps et la copie contiennent un conservateur, le chlorure de benzalkonium, à l'origine d'irritations oculaires. En France, des collyres à base de tobramycine non associée (Tobrex° ou autre) ou de dexaméthasone seule (Maxidex° ou autre) sont aussi disponibles (1)

Ulipristal et contraception post-coïtale : préférer le lévonorgestrel

 L'ulipristal est un agoniste-antagoniste des récepteurs de la progestérone. Dans l'Union européenne, il est autorisé en comprimés dosés à 30 mg pour la contraception postcoïtale (dite d'urgence), en prise unique, dans les 5 jours qui suivent un rapport sexuel sans contraception. En France, des copies, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que le princeps Ellaone°. Les contraceptifs postcoïtaux sont disponibles sans prescription médicale ; ils peuvent faire l'objet d'une dispensation anonyme et gratuite aux mineures, notamment en officine (1à3)

Larotrectinib (VITRAKVI°) et cancers avec fusion d'un gène NTRK

Les gènes NTRK (pour neurotrophic tyrosine receptor kinase) codent pour les récepteurs dits de la tropomyosine, qui sont présents notamment à la surface des cellules du système nerveux. Ces récepteurs sont activés lors de leur liaison avec les neurotrophines, des facteurs de croissance qui jouent un rôle clé dans le développement et le fonctionnement du système nerveux. Les récepteurs de la tropomyosine sont impliqués dans les processus de mémorisation, la régulation de la douleur et du poids, et dans la proprioception (c'est-à-dire la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps) (1,2)

Daratumumab (DARZALEX°) en ajout à lénalidomide + dexaméthasone en 1re ligne dans certains myélomes multiples

Chez les patients atteints d'un myélome multiple symptomatique, l'association lénalidomide + dexaméthasone fait partie des protocoles de chimiothérapie de référence en première ligne quand une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques n'est pas réalisable (1,2). Ajouter le bortézomib à cette association allonge la durée de vie, mais au prix d'un surcroît d'effets indésirables graves (lire l'encadré "Bortézomib en ajout au protocole lénalidomide + dexaméthasone en 1re ligne dans certains myélomes multiples : allongement de la durée de vie mais des effets indésirables graves")

Ranibizumab (LUCENTIS°) et rétinopathie diabétique proliférante

La rétinopathie diabétique est une atteinte neurovasculaire de la rétine. Il s'agit d'une affection d'autant plus fréquente que le diabète est ancien, avec une prévalence élevée chez les patients ayant un diabète depuis plus de 15 ans. La rétinopathie diabétique est liée à une obstruction des capillaires de la rétine, avec formation de microanévrismes. Un œdème maculaire y est parfois associé. Lorsque l'occlusion capillaire est étendue, elle conduit à la formation de nouveaux vaisseaux (processus appelé angiogenèse). On parle alors de rétinopathie diabétique proliférante. Les néovaisseaux causent parfois des hémorragies au niveau de la rétine ou du vitré, à l'origine d'une baisse ou d'une perte de l'acuité visuelle. Un décollement de la rétine est aussi une complication de la rétinopathie proliférante (1,2)

Brolucizumab (BEOVU°) et dégénérescence maculaire liée à l'âge

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) de type néovasculaire (alias forme "humide") est à l'origine d'une baisse progressive, parfois rapide, de l'acuité visuelle. Un inhibiteur du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (anti-VEGF) en injection intravitréenne est un des traitements de premier choix. Parmi les anti-VEGF injectables par voie intravitréenne, le ranibizumab est la référence. L'aflibercept, un autre anti-VEGF, n'a pas une balance bénéfices-risques plus favorable. Un anti-VEGF s'administre en général tous les mois pendant quelques mois, puis les injections sont éventuellement espacées en fonction des résultats cliniques (1à4)

Apomorphine en cartouches (APOKINON°)

Chez certains patients atteints de la maladie de Parkinson et qui ont de nombreux blocages moteurs, une perfusion sous-cutanée (SC) continue d'apomorphine (un agoniste dopaminergique) est une option (1,2)

Plérixafor (MOZOBIL°) et mobilisation de cellules souches en vue d'une greffe chez les enfants

Quand une chimiothérapie à haute dose est jugée utile dans certains cancers, une des principales complications est sa toxicité sur les cellules hématopoïétiques, à l'origine d'aplasies médullaires parfois mortelles. Une transplantation autologue de cellules souches hématopoïétiques a pour objectif d'accélérer la reconstitution des lignées sanguines après la chimiothérapie. Quand cette transplantation autologue est réalisée sans prélèvement de moelle osseuse, elle nécessite de recueillir un grand nombre de cellules à partir du sang circulant. Dans un premier temps, la production de cellules souches est stimulée par l'administration au patient d'un facteur de croissance granulocytaire (G-CSF). Après recueil des cellules souches, le patient reçoit la chimiothérapie à haute dose. Dans un dernier temps, les cellules souches sont réinjectées au patient (1à4)

Racécadotril (TIORFAN°) suspension buvable

Dans les pays riches, les diarrhées aiguës infantiles sont généralement dues à une infection virale bénigne. Elles évoluent le plus souvent favorablement sans traitement. Il importe avant tout de prévenir, reconnaître et traiter une éventuelle déshydratation avec notamment une solution de réhydratation par voie orale (1)

Giltéritinib (XOSPATA°) et leucémie aiguë avec mutation du gène FLT3

Les leucémies aiguës myéloïdes sont des maladies caractérisées par une prolifération anormale de cellules de la lignée myéloïde. Elles touchent surtout des adultes âgés de plus de 65 ans (1)

Rituximab (MABTHERA° ou autre) et pemphigus vulgaire

Le pemphigus est une maladie auto-immune rare de la peau et des muqueuses, qui touche surtout des adultes âgés entre 40 ans et 60 ans. Sa fréquence est variable selon notamment des facteurs génétiques, avec environ 1 à 30 nouveaux cas par an et par million d'habitants. Le pemphigus est lié à la production d'auto-anticorps dirigés contre des protéines impliquées dans le processus d'adhérence entre kératinocytes. La maladie se manifeste par la formation de bulles et d'érosions, ces lésions touchant la peau et les muqueuses. C'est une maladie chronique, potentiellement grave, pouvant engager le pronostic vital (1,2)

Azacitidine : une option dans certains syndromes myélodysplasiques ou apparentés

 L'azacitidine est un cytotoxique analogue de la cytidine, un nucléoside. Elle bloque la synthèse de l'ARN et de l'ADN, aboutissant à une inhibition de la multiplication des cellules tumorales. Dans l'Union européenne, l'azacitidine est autorisée en poudre pour suspension injectable, par voie sous-cutanée, chez les adultes dans certains syndromes myélodysplasiques ou apparentés (c'est-à-dire certaines leucémies aiguës myéloblastiques et leucémies myélomonocytaires chroniques) de mauvais pronostic, quand une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques n'est pas envisageable. En France, des copies sont disponibles sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Vidaza° (1,2)

Hydrochlorothiazide non associé : hypotenseur de premier choix

 L'hydrochlorothiazide est un diurétique thiazidique. En France, il est autorisé, notamment non associé, en comprimés sécables dans le traitement de l'hypertension artérielle et des œdèmes d'origine cardiaque, hépatique ou rénale chez les adultes (1)

Défériprone : des agranulocytoses parfois mortelles

 La défériprone est un chélateur du fer utilisé par voie orale. Dans l'Union européenne, elle est autorisée, sous forme de comprimés sécables dosés à 500 mg ou 1 000 mg, et de solution buvable à 100 mg/ml, dans le traitement de la surcharge en fer chez certains patients atteints de thalassémie majeure : en monothérapie « quand le traitement chélateur en cours est contre-indiqué ou inadapté » ; ou en association avec un autre chélateur de fer après échec d'une monothérapie, ou lorsque les conséquences de la surcharge en fer mettent en jeu le pronostic vital à court terme. Au 8 décembre 2020, une copie des comprimés, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), est commercialisée avec des indications identiques à celles du princeps Ferriprox°. Les comprimés de la copie sont aussi sécables. Ils sont conditionnés en plaquettes unitaires, ce qui est un progrès comparativement au princeps conditionné en flacons-vrac (1)

Iloprost : une réduction modeste de la fréquence des crises dans les phénomènes de Raynaud graves

 L'iloprost est un analogue de la prostacycline, avec des effets vasodilatateur et antiagrégant plaquettaire. En France, il est autorisé par voie intraveineuse chez des patients atteints : d'une ischémie chronique sévère des membres inférieurs après échec d'une intervention de revascularisation par chirurgie ou angioplastie ou quand elle n'est pas envisageable ; ou d'un phénomène de Raynaud grave avec ulcérations, nécroses ou gangrènes. Au 1er décembre 2020, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, avec des indications identiques à celles du princeps Ilomédine° (1)

Vaccin grippal quadrivalent à 60 microg par souche (EFLUELDA°) chez les personnes âgées d'au moins 65 ans

La grippe saisonnière est une infection virale généralement bénigne. Elle est parfois à l'origine de complications graves, voire mortelles, notamment chez les personnes âgées. L'efficacité de la vaccination est variable d'une saison épidémique à l'autre, selon l'adéquation entre les souches incluses dans le vaccin et celles qui circulent au moment de l'épidémie. La vaccination réduit la fréquence des syndromes grippaux et des grippes confirmées, selon les résultats de quelques essais cliniques comparatifs versus placebo. L'évaluation des effets de la vaccination pour réduire les complications de la grippe (telles que les pneumonies, les hospitalisations et la mortalité) repose surtout sur des études cas/témoins et des études de cohorte, de faible niveau de preuves. Du fait de la diminution de l'immunité avec l'âge, les vaccins sont généralement moins immunogènes chez les personnes âgées que chez les adultes jeunes, d'où peut-être une moindre efficacité de la vaccination contre la grippe avec l'âge. Étant donné le peu d'effets indésirables des vaccins grippaux, la balance bénéfices-risques de cette vaccination chez les personnes âgées est plutôt favorable (1à4)

Insuline lispro avec tréprostinil et citrate de sodium comme excipients (LYUMJEV°)

Chez les patients diabétiques, un analogue d'action rapide de l'insuline tel que l'insuline lispro est utilisé surtout dans le cadre d'une insulinothérapie dite intensive, qui associe le plus souvent une injection quotidienne d'une insuline d'action prolongée avec, avant chaque repas, une injection d'un analogue d'action rapide de l'insuline (1,2)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) et certains cancers bronchiques à petites cellules

Environ 15 % des cancers bronchiques sont des cancers bronchiques "à petites cellules", selon l'examen histologique. Ce sont des cancers agressifs, qui sont souvent diagnostiqués à un stade dit étendu (c'est-à-dire avec une atteinte au-delà d'un seul poumon ou au-delà des ganglions lymphatiques régionaux) et avec présence de métastases à distance (notamment au niveau du foie, des os, du cerveau). En l'absence de traitement, la mort survient le plus souvent en quelques mois (1,2)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) et cancer du sein triple négatif inopérable ou métastasé

Un cancer du sein est dit triple négatif quand les cellules tumorales ne portent pas de récepteurs hormonaux aux estrogènes ni à la progestérone et qu'elles ne surexpriment pas la protéine HER-2. Ces cancers représentent 12 % à 20 % des cancers du sein nouvellement diagnostiqués. En général, quand un cancer du sein est localement avancé et inopérable, ou métastasé, une chimiothérapie est à envisager, notamment à base d'une anthracycline ou d'un taxane tel que le paclitaxel. Dans cette situation, le paclitaxel lié à l'albumine n'a pas d'intérêt démontré pour allonger la durée de vie par rapport au paclitaxel sous forme classique, et il expose à un surcroît d'effets indésirables (dont des neuropathies périphériques) (1à4)

Trastuzumab emtansine (KADCYLA°) et certains cancers du sein, après traitement néoadjuvant par trastuzumab et chirurgie

Chez les femmes ou les hommes atteints d'un cancer du sein non métastasé, la chirurgie d'exérèse est le traitement de référence. Quand les cellules tumorales surexpriment à leur surface la protéine HER-2, un protocole chimiothérapie + trastuzumab (un anticorps monoclonal ayant un effet anti-HER-2) en plus de la chirurgie allonge la durée de vie. Chez certains patients, l'association chimiothérapie + trastuzumab est proposée avant la chirurgie (traitement dit néoadjuvant), avec poursuite du trastuzumab seul après la chirurgie (1,2)

Valsartan buvable (TAREG°) chez les enfants dès l'âge de 1 an

Chez les rares enfants atteints d'hypertension artérielle justifiant un traitement médicamenteux, les médicaments hypotenseurs de premier choix sont souvent les mêmes que chez les adultes. La disponibilité d'une forme buvable adaptée aux doses pédiatriques est aussi un élément à prendre en compte (1)

Flucloxacilline injectable (FLUCLOXACILLINE ARROW°) dans diverses infections

Certaines infections cutanées, osseuses ou des voies respiratoires sont causées par des bactéries à Gram positif, dont des staphylocoques et des streptocoques. Dans ces situations, les pénicillines M (des bêtalactamines) font partie des antibiotiques de premier choix. Leur profil d'effets indésirables comprend des réactions d'hypersensibilité et des atteintes cutanées, des atteintes rénales ou hépatiques, et des troubles digestifs avec des diarrhées dont certaines liées à des colites pseudomembraneuses (1à3)

Mésalazine (FIVASA°) comprimés à 1 600 mg

Depuis septembre 2020, la mésalazine, un dérivé de l'acide 5-aminosalicylique, est disponible en France en comprimés gastrorésistants dosés à 1 600 mg (Fivasa° - Tillotts Pharma). Ils sont autorisés uniquement dans la rectocolite hémorragique, situation dans laquelle la mésalazine est souvent un premier choix. Ces comprimés s'ajoutent aux comprimés gastrorésistants dosés à 400 mg et 800 mg de la gamme Fivasa°, qui sont autorisés aussi dans la maladie de Crohn (1)

Atovaquone non associée : une alternative au cotrimoxazole dans la pneumocystose

 L'atovaquone est un antiprotozoaire. En France, elle est autorisée, non associée, en suspension buvable dosée à 750 mg/5 ml, chez des adultes atteints de pneumocystose pulmonaire, chez qui l'association sulfaméthoxazoletriméthoprime, alias cotrimoxazole (Bactrim° ou autre), n'est pas utilisable. Au 5 novembre 2020, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, avec la même indication que le princeps Wellvone°. La présentation de la copie est la même que celle du princeps : en flacon multidoses avec bouchon-sécurité, fourni avec une cuillère-mesure de 5 ml, soit le volume correspondant à la dose préconisée par prise (750 mg) (1)

Nitisinone : la référence dans la tyrosinémie de type 1

 La nitisinone est un inhibiteur du catabolisme de la tyrosine. Dans l'Union européenne, elle est autorisée chez les enfants et les adultes atteints de tyrosinémie héréditaire de type 1, en association avec un régime alimentaire à faible teneur en tyrosine et en phénylalanine. En France, la nitisinone est commercialisée à l'hôpital (et rétrocédable aux patients en ambulatoire) sous forme de gélules à 2 mg, 5 mg, 10 mg et 20 mg, ainsi que d'une suspension buvable à 4 mg/ml. Des copies des gélules à 2 mg, 5 mg et 10 mg sont disponibles sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Orfadin° (1,2)

Fluticasone + salmétérol : préférer un corticoïde avec moins d'effets indésirables

 En France, l'association à doses fixes fluticasonesalmétérol, un corticoïde associé avec un bêta-2 stimulant de longue durée d'action, est commercialisée sous forme de suspension pour inhalation (Seretide°) et de poudre pour inhalation (Seretide Diskus°). Cette association est autorisée dans : l'asthme persistant chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 4 ans ; et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) avec exacerbations répétées chez les adultes, pour la forme poudre pour inhalation (1). Au 5 novembre 2020, des copies de certains dosages des formes suspension pour inhalation et poudre pour inhalation sont commercialisées avec un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (DCI). Ces copies ont les mêmes indications que les princeps (1)

Vaccin Ebola rVSV-Zebov (ERVEBO°) et épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola

La fièvre hémorragique à virus Ebola est causée par un virus appartenant à la famille des filovirus. Le principal réservoir de ce virus est une chauve-souris de la forêt équatoriale africaine. L'infection est parfois transmise à d'autres mammifères, notamment à l'Homme (1,2)

Tréosulfan (TRECONDI°) et préparation à la greffe de cellules souches hématopoïétiques

Une greffe de cellules souches hématopoïétiques à partir d'un donneur (greffe dite allogénique) est un traitement potentiellement curatif de certaines hémopathies malignes (leucémies, syndromes myélodysplasiques, lymphomes, myélomes multiples) et de certaines maladies non malignes (immunodéficiences primaires, hémoglobinopathies, etc.) (1). Avant une greffe allogénique, le patient reçoit une chimiothérapie cytotoxique éventuellement associée à une radiothérapie, avec deux objectifs : éradiquer la maladie pour laquelle la greffe est réalisée et inhiber fortement le système immunitaire en prévention d'un rejet du greffon. Le protocole de chimiothérapie n'est pas consensuel. L'association busulfan (un agent alkylant) + fludarabine (un antimétabolite nucléosidique) est une option parmi d'autres (2)

Benralizumab en stylo prérempli (FASENRA°)

Chez les adultes atteints d'asthme persistant sévère dit à éosinophiles, les anticorps monoclonaux immunodépresseurs diminuant l'effet de l'interleukine-5 tels que le benralizumab n'ont pas apporté de progrès clinique notable (lire aussi "Mépolizumab en seringue et stylo préremplis (Nucala°)") (1,2)

Mépolizumab en seringue et stylo préremplis (NUCALA°)

Chez les adultes et les adolescents atteints d'un asthme persistant sévère, quand les médicaments inhalés ne suffisent pas, une corticothérapie par voie orale à la dose minimale efficace et sur une période la plus courte possible est un premier choix (1)

Bédaquiline (SIRTURO°) et tuberculose multirésistante chez des adolescents

La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse d'aggravation progressive, parfois mortelle, qui atteint le plus souvent les poumons. Elle est causée par une mycobactérie, en général Mycobacterium tuberculosis (1). La tuberculose est dite multirésistante quand les mycobactéries en cause sont résistantes in vitro à la fois à l'isoniazide et à la rifampicine, des antibiotiques de référence dans cette infection. Le traitement consiste alors en une association pragmatique d'antibiotiques, adaptée à la sensibilité in vitro des mycobactéries. Il comporte en général du pyrazinamide, associé avec une fluoroquinolone, un aminoside injectable et au moins deux autres antibiotiques. La durée de traitement est de 9 mois au minimum. Malgré le traitement, la tuberculose multirésistante persiste parfois et entraîne la mort d'environ 15 % des patients (1)

Pomalidomide (IMNOVID°) et myélome multiple, après échec du lénalidomide

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, quand une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques n'est pas possible, l'association lénalidomidedexaméthasone semble allonger la durée de vie de quelques mois par rapport à l'association thalidomidemelphalanprednisone (l'association qui a longtemps été la référence). Mais le lénalidomide associé avec la dexaméthasone expose à plus d'effets indésirables graves (1). Après une première ligne de traitement, les rechutes sont fréquentes. Divers antitumoraux sont alors proposés, notamment le bortézomib (un inhibiteur du protéasome 26S) associé avec la dexaméthasone (2)

Polatuzumab védotine (POLIVY°) et lymphome à grandes cellules B

Le lymphome diffus à grandes cellules B fait partie des lymphomes non hodgkiniens dits agressifs. Le traitement de première ligne est le protocole de chimiothérapie dit R-CHOP qui associe rituximabcyclophosphamidedoxorubicinevincristineprednisolone. En cas de première rechute ou de maladie réfractaire, une autre chimiothérapie est utilisée, notamment à base d'un sel de platine et de rituximab. Une greffe de cellules souches hématopoïétiques est parfois proposée. Après plusieurs rechutes successives, il n'y a pas de chimiothérapie consensuelle. Dans cette situation, certaines thérapies CAR-T (immunothérapies qui consistent à modifier génétiquement des lymphocytes T d'un patient puis à les lui injecter pour détruire les cellules tumorales) sont parfois une option (1,2). L'association bendamustinerituximab n'a pas été évaluée dans des essais comparatifs randomisés dans cette situation. Elle n'a pas d'efficacité démontrée pour allonger la durée de vie. À l'automne 2020, elle ne fait pas partie des options retenues dans les recommandations européennes (2à4)

Daratumumab (DARZALEX°) en association avant une autogreffe dans le myélome multiple

Chez les patients atteints d'un myélome multiple et pour lesquels une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques est envisagée, le traitement comporte plusieurs phases : une chimiothérapie dite d'induction, puis une chimiothérapie à hautes doses suivie de la greffe, puis éventuellement après la greffe, un traitement de consolidation avec les mêmes médicaments que ceux utilisés pendant la phase d'induction. Une polychimiothérapie à base de bortézomib est le traitement d'induction de référence, en association par exemple avec le thalidomide et la dexaméthasone (protocole dit VTd). Deux essais comparatifs ont montré que ce protocole augmente la proportion de patients ayant une réponse hématologique par rapport à l'association thalidomidedexaméthasone, mais sans démonstration d'un allongement de la durée de vie (1à4)

Upadacitinib (RINVOQ°) et polyarthrite rhumatoïde

Divers médicaments immunodépresseurs sont utilisés en traitement dit de fond chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Parmi eux, le méthotrexate (un cytotoxique) est souvent un premier choix. En cas d'effet jugé insuffisant, un autre médicament de fond dit conventionnel, telle la sulfasalazine, ou une association de tels médicaments sont à proposer (1à3)

Vinorelbine en capsules : utile dans certains cancers bronchiques ou du sein

 La vinorelbine est un cytotoxique de la famille des vinca-alcaloïdes. En France, elle est autorisée en capsules molles dosées à 20 mg ou à 30 mg chez des adultes atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules ou d'un cancer du sein métastasé. Au 9 octobre 2020, une copie de ces deux dosages, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), est commercialisée avec des indications proches de celles du princeps Navelbine° (a)(1)

Remdésivir (VEKLURY°) et covid-19

Au début de l'année 2020, s'est répandue dans le monde une épidémie d'infections respiratoires en lien avec un coronavirus inconnu chez l'Homme : le Sars-CoV-2 (de l'anglais severe acute respiratory syndrome coronavirus 2), un virus à ARN (acide ribonucléique) (1,2). Chez l'Homme, ce virus se lie notamment à l'enzyme de conversion de l'angiotensine II présente à la surface des cellules épithéliales qui se trouvent dans le système respiratoire, le tube digestif, les reins et le cœur (3)

Osilodrostat (ISTURISA°) et syndrome de Cushing

Le syndrome de Cushing endogène est dû à une sécrétion excessive et prolongée de cortisol, un glucocorticoïde. Chez 75 % des patients, cette hypersécrétion est liée à une hypersécrétion de l'hormone corticotrope (ACTH, de l'anglais adrenocorticotropic hormone) par une tumeur bénigne de l'hypophyse. Il s'agit alors de la maladie de Cushing. Parfois, l'hypersécrétion d'ACTH est due à une tumeur située dans un autre organe (10 % des patients), souvent au niveau pulmonaire. Chez 15 % des patients, l'hypersécrétion de cortisol est causée par une tumeur surrénale, sans hypersécrétion d'ACTH (1)

Romosozumab (EVENITY°) et ostéoporose postménopausique sévère

L'ostéoporose est caractérisée par une perte de masse osseuse et une modification de l'architecture de l'os conduisant à une fragilité osseuse. Quand l'ostéoporose est importante, elle contribue à la survenue de fractures, particulièrement du poignet, du col du fémur et des vertèbres. Ces fractures provoquent souvent des troubles de la marche, une perte d'autonomie, des douleurs chroniques. Elles sont associées à une augmentation de la mortalité. Les fractures des vertèbres sont parfois asymptomatiques et de découverte fortuite. L'ostéoporose est le plus souvent la conséquence du vieillissement. Chez les femmes, elle survient généralement après la ménopause (1à4)

Romiplostim (NPLATE°) et thrombopénie immunitaire chronique dès l'âge de un an

La thrombopénie immunitaire (auparavant dénommée purpura thrombopénique dit idiopathique) est caractérisée par une diminution isolée du nombre de plaquettes. Elle se manifeste le plus souvent par des hémorragies cutanées, muqueuses ou viscérales de gravité variable. Chez les enfants, la thrombopénie immunitaire débute souvent brusquement après une infection virale. Elle évolue généralement spontanément vers la guérison en 3 mois à 6 mois. Les formes chroniques sont rares. Elles sont définies par un nombre de plaquettes inférieur à 100 000 par mm3 de sang, persistant plus de 12 mois après le diagnostic. Dans ces formes, une rémission spontanée survient dans les 5 ans dans la moitié des cas (1)

Travoprost (VIZITRAV°) en collyre sans conservateur

Chez les patients atteints d'une hypertension intraoculaire ou d'un glaucome à angle ouvert, quand un analogue de la prostaglandine F2alpha est choisi, le latanoprost (Xalatan° ou autre) est le médicament de premier choix (1). Le travoprost (Travatan° ou autre) n'a pas apporté de progrès (2)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en association avec l'axitinib dans certains cancers du rein

Les patients atteints d'un carcinome à cellules rénales (alias adénocarcinome rénal) à un stade avancé ont une atteinte tumorale au-delà du rein. Le sunitinib, un inhibiteur de tyrosine kinases dont celles liées aux récepteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), est alors souvent un premier choix en traitement de première ligne. Il n'est pas démontré que l'axitinib, un autre anti-VEGF, soit un meilleur choix que le sunitinib (1à3)

Avélumab (BAVENCIO°) en association avec l'axitinib dans certains cancers du rein

Les patients atteints d'un carcinome à cellules rénales (alias adénocarcinome rénal) à un stade avancé ont une atteinte tumorale au-delà du rein. Le sunitinib, un inhibiteur de tyrosine kinases dont celles liées aux récepteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), est alors souvent un premier choix en première ligne. Il n'est pas démontré que l'axitinib, un autre anti-VEGF, soit un meilleur choix que le sunitinib (1à3)

Liraglutide (VICTOZA°) et diabète de type 2 chez les enfants âgés de 10 ans et plus

Chez les enfants et les adolescents, le diabète de type 2 est rare. Il survient le plus souvent chez des adolescents obèses ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2. Comme chez les adultes, le traitement repose en premier lieu sur une alimentation adaptée et sur une activité physique régulière. Quand un médicament hypoglycémiant est jugé nécessaire, les premiers choix sont la metformine ou une insuline (notamment quand une correction rapide de l'hyperglycémie est requise) (1à3)

Trifluridine + tipiracil (LONSURF°) et cancer gastrique inopérable

La plupart des cancers gastriques sont des adénocarcinomes, souvent découverts à un stade avancé ou métastasé qui ne permet pas l'exérèse complète du cancer. Le pronostic est alors sombre, avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 5 % (1,2)

Dacomitinib (VIZIMPRO°) et cancer bronchique non à petites cellules

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, métastasé ou inopérable, quand, dans les cellules tumorales, la mutation dite del19 est présente sur le gène du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), l'afatinib ou l'osimertinib, des inhibiteurs de tyrosine kinases liées à l'EGFR, sont des options de première ligne. En cas de mutation sur le gène de l'EGFR autre que la mutation del19, un inhibiteur de tyrosine kinases liées à l'EGFR ou une chimiothérapie à base d'un sel de platine sont des traitements de première ligne, le choix se faisant notamment selon le profil d'effets indésirables (1,2)

Cinacalcet : nombreuses interactions médicamenteuses

 Le cinacalcet est un agent calcimimétique qui tend à faire baisser la concentration sanguine d'hormone parathyroïdienne. Dans l'Union européenne, il est autorisé par voie orale dans : l'hyperparathyroïdie secondaire chez les adultes et les enfants âgés de 3 ans et plus, insuffisants rénaux chroniques dialysés et déjà traités par un chélateur du phosphore ou un analogue de la vitamine D ; l'hypercalcémie chez les adultes ayant un cancer des glandes parathyroïdes ou une hyperparathyroïdie primaire quand la parathyroïdectomie n'est pas réalisable. En France, des copies des trois dosages des comprimés, dosés à 30 mg, 60 mg et 90 mg de cinacalcet, sont disponibles avec des noms commerciaux comportant la dénomination commune internationale (DCI). Ces copies ont les mêmes indications que le princeps Mimpara° (1,2)

Dutastéride + tamsulosine : des risques disproportionnés

 En France, l'association à doses fixes dutastéride (un inhibiteur de la 5-alpha réductase) + tamsulosine (un alpha-1 bloquant) est autorisée chez les patients ayant une hypertrophie bénigne de la prostate. Des copies, dont les noms commerciaux comportent les dénominations communes internationales, sont disponibles avec la même indication que le princeps Combodart° (1)

Eskétamine (SPRAVATO°) et dépression dite résistante

La dépression est une affection fréquente caractérisée par un changement profond et durable de l'humeur avec tristesse inhabituelle, diminution de l'estime de soi, perte d'intérêt et de plaisir, repli sur soi et isolement, qui entravent la vie quotidienne à des degrés divers. Les différentes options pour traiter cette affection ont le plus souvent une efficacité au mieux modérée. Chez les adultes atteints de dépression, une psychothérapie et une activité physique sont des options à proposer. Le recours aux médicaments est fréquent, surtout aux antidépresseurs et aux benzodiazépines, exposant à de nombreux effets indésirables (1,2). On dispose de nombreux antidépresseurs appartenant à divers groupes pharmacologiques, dont des antidépresseurs imipraminiques, des inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). Quand un antidépresseur est jugé utile, le choix se porte sur un dérivé imipraminique tel que l'imipramine ou la clomipramine ou sur un IRS tel que la paroxétine ou la fluoxétine (2à5)

Risankizumab (SKYRIZI°) et psoriasis en plaques

Chez les patients atteints d'un psoriasis en plaques modéré à sévère, quand un traitement systémique est envisagé, l'acitrétine (un rétinoïde), le méthotrexate ou la ciclosporine (des immunodépresseurs) sont les médicaments de premier choix, car les mieux éprouvés. En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha tel que l'adalimumab est une option (1,2)

Cémiplimab (LIBTAYO°) et carcinome épidermoïde cutané

Le carcinome épidermoïde cutané (alias carcinome spinocellulaire) est un cancer de la peau qui résulte d'une prolifération anormale des kératinocytes de l'épiderme, les cellules majoritaires de la couche superficielle de la peau. Il s'agit le plus souvent d'un cancer localisé, rarement mortel. Des formes localement avancées, voire métastasées, surviennent chez environ 2 % à 5 % des patients (1à4)

Frémanezumab (AJOVY°) et prévention des crises de migraine

Chez les patients gênés par des crises de migraine invalidantes malgré l'utilisation de médicaments préventifs de premier choix tels que le propranolol (un bêtabloquant), l'érénumab par voie sous-cutanée est une option (non commercialisé en France au 7 août 2020). Il s'agit d'un anticorps monoclonal qui se fixe au récepteur du peptide lié au gène de la calcitonine (calcitonin gene related peptide en anglais ou CGRP), ce qui bloque l'action de ce neuropeptide. Le CGRP, qui a un effet vasodilatateur, semble impliqué dans la survenue des crises de migraine (1)

Ustékinumab (STELARA°) et rectocolite hémorragique

Chez les patients atteints d'une rectocolite hémorragique, après échec d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine, un anti-TNF alpha est une option. Quand l'anti-TNF alpha ne soulage pas suffisamment, augmenter les doses ou utiliser un autre anti-TNF alpha est à envisager. Quand ces immunodépresseurs ne sont pas assez efficaces, l'intérêt d'autres immunodépresseurs tels que le tofacitinib ou le védolizumab est mal cerné. L'ablation chirurgicale d'une partie de l'intestin est une option de dernier recours (1à4)

Dasatinib (SPRYCEL° et autre) et leucémie aiguë lymphoblastique chez les enfants

Chez les enfants, les leucémies aiguës lymphoblastiques sont les cancers les plus fréquents, représentant environ 80 % des leucémies. Dans environ 5 % des cas, les cellules tumorales portent un chromosome anormal dit Philadelphie, facteur de mauvais pronostic. Le traitement de première ligne est alors généralement l'association d'une chimiothérapie en plusieurs phases (induction, consolidation, entretien) avec l'imatinib, un inhibiteur de tyrosine kinases dont la kinase BCR-ABL (1à3)

Ceftolozane + tazobactam (ZERBAXA°) et pneumonies nosocomiales

Les pneumonies nosocomiales sont définies comme des pneumonies qui surviennent au moins 48 heures après le début d'une hospitalisation (1). Dans cette situation, la mortalité est élevée (2)

Périndopril + indapamide + amlodipine (TRIPLIXAM°) et hypertension artérielle

Des comprimés contenant du périndopril (un inhibiteur de l'enzyme de conversion), de l'indapamide (un diurétique thiazidique) et de l'amlodipine (un inhibiteur calcique) sont commercialisés en France, sous le nom commercial Triplixam° (Servier), avec quatre combinaisons de dosages différentes. Cette triple association à doses fixes est autorisée chez les adultes hypertendus qui prennent déjà ces trois substances séparément. Elle n'est pas remboursable par la Sécurité sociale (1)

Mexilétine (NAMUSCLA°) et syndromes myotoniques non dystrophiques

Les syndromes myotoniques sont des affections héréditaires rares, à l'origine de troubles de la conduction nerveuse, notamment le long des fibres musculaires. Ils se manifestent par des troubles locomoteurs, plus ou moins gênants. Le plus souvent, les patients les décrivent comme une raideur musculaire (1)

Méthotrexate en sous-cutané (METOJECT° ou autre) et maladie de Crohn

Chez les patients atteints d'une maladie de Crohn, le traitement repose sur : un dérivé de l'acide 5-aminosalicylique tel que la mésalazine ; un corticoïde par voie orale ; voire un immunodépresseur comme une thiopurine (azathioprine, 6-mercaptopurine) ou le méthotrexate ou, en cas d'efficacité insuffisante, un anti-TNF alpha tel que l'adalimumab (1à3)

Silodosine : un alpha-1 bloquant copié de plus

 La silodosine est un alpha-1 bloquant. Dans l'Union européenne, elle est autorisée par voie orale dans le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate. Des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale, sont disponibles avec la même indication que les princeps Silodyx° et Urorec° (1)

Ertapénem : un antibiotique carbapénème, sans plus

 L'ertapénem est un antibiotique à large spectre du groupe des carbapénèmes. Dans l'Union européenne, il est autorisé sous forme injectable, chez les adultes et les enfants (à partir de l'âge de 3 mois) dans les pneumonies communautaires, les infections intra-abdominales, gynécologiques, ou les infections du pied chez les patients diabétiques, ainsi qu'en prévention des infections après chirurgie colorectale chez les adultes. Au 4 août 2020, une copie, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, avec les mêmes indications que le princeps Invanz° (1,2)

Insuline asparte + nicotinamide (FIASP°) dès l'âge de un an

Chez les enfants et les adultes atteints d'un diabète de type 1, l'insulinothérapie associe le plus souvent une injection quotidienne d'une insuline d'action prolongée, avec, avant chaque repas, une injection d'insuline d'action rapide. Dans le diabète de type 2, une insuline d'action rapide, telle que l'insuline asparte, est rarement justifiée (1,2)

Bétibéglogène autotemcel (ZYNTEGLO°) et certaines bêta-thalassémies graves

L'hémoglobine contenue dans les globules rouges sert au transport de l'oxygène. Elle est constituée d'une partie protéique (la globine) et d'une partie non protéique (l'hème). Différents types d'hémoglobines sont synthétisées par l'organisme en fonction notamment de la période de la vie. À la naissance, l'hémoglobine fœtale (HbF) représente 85 % de l'hémoglobine synthétisée. Puis, sa proportion décroît régulièrement entre les âges de 6 mois à 12 mois pour laisser la place à l'hémoglobine A, qui représente environ 98 % de l'hémoglobine chez l'adulte. La globine est composée de 4 sous-unités appelées "chaînes" dont deux chaînes alpha. Les deux autres chaînes diffèrent selon le type d'hémoglobine. Dans l'hémoglobine fœtale, il s'agit de deux chaînes gamma, et dans l'hémoglobine A de deux chaînes bêta (1à3)

Rucaparib (RUBRACA°) et cancer de l'ovaire

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, le cancer est souvent découvert à un stade dit avancé, c'est-à-dire s'étendant au-delà du pelvis (avec ou sans métastases) (1). Dans la suite du texte, l'expression cancer de l'ovaire est utilisée pour désigner ces trois types de cancer, dont les modalités de traitement sont les mêmes (2)

Méropénem + vaborbactam (VABOREM°) et infections graves

Dans les infections urinaires ou intra-abdominales, ainsi que dans les pneumonies nosocomiales, des bactéries à Gram négatif sont souvent en cause, notamment des entérobactéries et Pseudomonas aeruginosa (1,2). Quand l'infection est grave, un antibiotique à large spectre tel qu'une céphalosporine dite de 3e génération ou un carbapénème est alors une option, éventuellement associé à d'autres traitements. L'utilisation croissante de ces antibiotiques contribue à augmenter la fréquence des infections par des entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre élargi ou de carbapénémases, des enzymes limitant l'action de nombreux antibiotiques (3,4)

Dupilumab (DUPIXENT°) et polypose nasale

La polypose nasale est une inflammation chronique de la muqueuse nasale, avec apparition de polypes. Les patients sont gênés, parfois de manière importante, par une sensation de nez bouché, une perte partielle ou complète de l'odorat, des troubles du goût, et parfois un écoulement nasal. Les complications sont rares (1)

Ibuprofène solution injectable (IBUPROFENE B. BRAUN°) dans les douleurs et la fièvre

Chez les patients ayant des douleurs modérées, le paracétamol est l'antalgique de premier choix, avec moins d'effets indésirables que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Quand un AINS est envisagé, l'ibuprofène (à une dose quotidienne ne dépassant pas 1 200 mg par jour) et le naproxène (à la dose quotidienne de 500 mg à 1 000 mg), en traitement court, sont des premiers choix car ils exposent à moins d'effets indésirables digestifs, cardiaques et cutanés que d'autres AINS, notamment le diclofénac ou les coxibs (1,2). On manque de données pour situer précisément le kétoprofène par voie générale. Il semble exposer à plus d'effets indésirables digestifs que l'ibuprofène, et ne pas avoir d'avantage cardiovasculaire avéré (1à6)

Pegfilgrastim (PELGRAZ°) en stylo prérempli

Le pegfilgrastim est un facteur de croissance granulocytaire. C'est un médicament de choix en prévention et en traitement des neutropénies liées aux chimiothérapies chez des adultes atteints de certains cancers (1)

Blinatumomab (BLINCYTO°) et leucémie aiguë lymphoblastique en rémission avec cellules tumorales résiduelles, chez les adultes

Chez les adultes atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique, le traitement comprend plusieurs chimiothérapies successives : induction, consolidation, intensification et entretien. La plupart des patients sont en rémission après un tel traitement. Mais une rechute survient chez environ la moitié d'entre eux. Une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques est parfois envisagée, mais elle n'est pas réalisable chez tous les patients (1)

Blinatumomab (BLINCYTO°) et leucémie aiguë lymphoblastique en rechute, dès l'âge de un an

Chez les enfants, les leucémies aiguës lymphoblastiques sont les cancers les plus fréquents. Le traitement de première ligne est généralement une polychimiothérapie en plusieurs phases. Une greffe de cellules souches hématopoïétiques est parfois proposée, ce qui augmente les chances de survie. Malgré ces traitements, environ 5 % à 20 % des enfants ont une maladie réfractaire ou une rechute (1à3)

Tafamidis (VYNDAQEL°) et cardiomyopathie liée à une amylose à transthyrétine

L'amylose à transthyrétine est une maladie rare d'évolution fatale, qui se manifeste en général entre 30 ans et 50 ans, avec une espérance de vie d'environ une dizaine d'années après l'apparition des premiers symptômes. La protéine transthyrétine est un tétramère stable et soluble. L'amylose à transthyrétine est due à la dissociation de la protéine transthyrétine, à l'origine de dépôts amyloïdes au niveau de divers organes, ce qui provoque leur dysfonctionnement. Cette dissociation est soit liée à l'âge, soit héréditaire et liée alors à une mutation génétique sur le gène de la transthyrétine. Les signes cliniques sont variables selon les organes touchés. L'atteinte neurologique se manifeste par des neuropathies sensitives et motrices. L'atteinte cardiaque se manifeste par une cardiomyopathie à l'origine d'une insuffisance cardiaque progressive, de thromboses et de troubles de la conduction cardiaque à l'origine de syncopes. Le traitement des troubles cardiaques est symptomatique, souvent associé à des anticoagulants. Une transplantation cardiaque est rarement réalisable du fait de l'atteinte d'autres organes (1à4)

Tiapride en solution buvable avec seringue doseuse graduée en milligrammes : prescrire en milligrammes

Le tiapride est un neuroleptique proche du sulpiride (Dogmatil° ou autre). En France, le tiapride est autorisé entre autres sous forme de solution buvable (Tiapridal°) : chez les adultes dans les agitations et agressivités liées notamment à des psychoses, et dans certaines chorées ; chez les enfants pesant plus de 17 kg et les adultes dans la maladie de Gilles de la Tourette (a). Dans ces situations cliniques, le tiapride n'a pas d'avantage démontré par rapport à d'autres neuroleptiques (1à3)

Fentanyl par voie transmuqueuse buccale : les différentes formes ne sont pas bioéquivalentes

 Le fentanyl, un antalgique opioïde fort, est autorisé par voie transmuqueuse buccale chez les patients atteints d'un cancer souffrant de pics douloureux malgré un traitement opioïde de fond bien conduit. En France, au 25 juin 2020, le fentanyl par voie transmuqueuse buccale est commercialisé sous forme de : comprimés sublinguaux (Abstral°, Recivit°), comprimés gingivaux (Effentora°), comprimés avec applicateur buccal semblables à une sucette (Actiq°), films orodispersibles (Breakyl°). Une copie des comprimés gingivaux, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible sous plusieurs dosages (100 microg, 200 microg, 400 microg et 600 microg), avec la même indication que le princeps Effentora°. Des copies des comprimés sublinguaux et des comprimés avec applicateur buccal sont annoncées avec un nom commercial comportant la DCI, et avec la même indication que les princeps Recivit° et Actiq° (1,2)

Erlotinib : une option dans certains cancers du poumon, comme le géfitinib

 L'erlotinib est un antitumoral inhibiteur de l'activité tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), comme le géfitinib (Iressa° ou autre). Dans l'Union européenne, l'erlotinib est autorisé en comprimés dosés à 25 mg, 100 mg et 150 mg chez certains patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastasé, surtout quand les cellules cancéreuses présentent une mutation dite activatrice du gène de l'EGFR. Il est aussi autorisé en association avec la gemcitabine (Gemzar° ou autre) chez certains patients atteints d'un cancer du pancréas métastasé. En France, des copies, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec des indications similaires à celles du princeps Tarceva° (1)

Géfitinib : nombreuses interactions médicamenteuses, comme pour l'erlotinib

 Le géfitinib est un antitumoral inhibiteur de l'activité tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), comme l'erlotinib (Tarceva° ou autre). Dans l'Union européenne, le géfitinib est autorisé en comprimés chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastasé, et dont les cellules cancéreuses présentent une mutation dite activatrice du gène de l'EGFR. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que celle du princeps Iressa° (1)

Fexinidazole (FEXINIDAZOLE WINTHROP°) et maladie du sommeil à Trypanosoma brucei gambiense

La trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du sommeil, est une maladie parasitaire endémique dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne. En Afrique de l'Ouest et centrale, le parasite en cause est Trypanosoma brucei gambiense. En Afrique de l'Est et australe, le parasite en cause est Trypanosoma brucei rhodesiense (1). La transmission à l'homme se fait surtout par piqûre d'un arthropode hématophage, la glossine ou mouche tsétsé (1,2). Les personnes atteintes vivent le plus souvent en zone rurale ou périurbaine (1)

Lanadélumab (TAKHZYRO°) et prévention au long cours des crises d'angiœdème héréditaire

L'angiœdème héréditaire est une maladie rare, avec environ 1 personne atteinte pour 50 000 personnes. Elle est caractérisée par la survenue brutale d'œdèmes, localisés principalement au niveau sous-cutané ou au niveau des muqueuses du visage, du tube digestif, des voies génito-urinaires et des voies respiratoires. Quand les œdèmes sont laryngés, le pronostic vital est engagé. Les atteintes abdominales se manifestent par des douleurs intenses, accompagnées de vomissements et parfois de diarrhées. En l'absence de traitement, les crises d'œdèmes durent en général plusieurs jours (1à3)

Dupilumab (DUPIXENT°) et asthme sévère

Les patients atteints d'un asthme persistant sévère ont des symptômes continus qui limitent leurs activités quotidiennes, avec de fréquents épisodes d'importante gêne respiratoire (1à3)

Rosuvastatine + ézétimibe (SUVREZA°) et hypercholestérolémie familiale homozygote

Chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, une forme rare mais grave d'hypercholestérolémie, l'ajout d'ézétimibe (Ezetrol° ou autre), un inhibiteur de l'absorption intestinale du cholestérol, à une statine abaisse la LDL-cholestérolémie, sans preuve d'une moindre fréquence des troubles cardiovasculaires (1). Cette association majore le risque d'effets indésirables, notamment musculaires, dont des rhabdomyolyses (2)

Dupilumab (DUPIXENT°) et eczéma atopique à partir de l'âge de 12 ans

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) est une affection cutanée inflammatoire chronique caractérisée par une sécheresse et des lésions de la peau, et un prurit intense. Il débute en général dans la petite enfance et évolue par poussées successives. Il régresse ou disparaît le plus souvent avant l'adolescence, mais il persiste parfois plus longtemps (1,2)

Inotersen (TEGSEDI°) et polyneuropathie liée à une amylose à transthyrétine

L'amylose à transthyrétine est une maladie héréditaire rare, invalidante, et d'évolution fatale. Elle est liée à une mutation du gène de la transthyrétine, une protéine qui assure notamment le transport du rétinol (alias vitamine A) dans le sang. La transthyrétine anormale, produite à partir du gène muté, forme des dépôts dits amyloïdes au niveau de divers organes, ce qui entraîne leur dysfonctionnement. L'amylose à transthyrétine se manifeste en général à l'âge adulte. Les patients souffrent notamment d'une neuropathie sensitive qui se complique progressivement d'une neuropathie motrice à l'origine d'une perte de la marche. Les autres troubles sont notamment cardiaques, rénaux, digestifs, oculaires. L'espérance de vie des patients est en général de 5 ans à 12 ans après l'apparition des symptômes (1,2)

Volanésorsen (WAYLIVRA°) et hyperchylomicronémie familiale

L'hyperchylomicronémie familiale est une maladie génétique rare, qui affecte 3 000 à 5 000 personnes dans le monde. Elle est la conséquence d'une mutation génétique entraînant un dysfonctionnement de la lipoprotéine lipase, une enzyme qui hydrolyse les triglycérides plasmatiques. Un déficit en lipoprotéine lipase conduit à une accumulation de triglycérides sous forme de chylomicrons, qui sont des lipoprotéines de gros diamètre (1 micron environ) (1,2)

Ramipril + amlodipine (PREMINOR°)

Chez les patients hypertendus, l'association de deux hypotenseurs n'est à envisager qu'après échec de plusieurs monothérapies bien conduites, en choisissant des substances dont l'efficacité en prévention cardiovasculaire est établie sur des critères cliniques. C'est le cas du ramipril (Triatec° ou autre), un inhibiteur de l'enzyme de conversion, et de l'amlodipine (Amlor° ou autre), un inhibiteur calcique (1,2)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) en ajout à des cytotoxiques dans certains cancers bronchiques métastasés

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé, le traitement de premier choix varie notamment en fonction de l'expression de la protéine PCD-L1 à la surface des cellules tumorales (1)

Drospirénone non associée (SLINDA°) et contraception orale

Chez les femmes qui envisagent une contraception, un progestatif non associé et faiblement dosé est une option quand les estrogènes sont à éviter, par exemple lors de certaines affections cardiovasculaires ou en cas d'allaitement. Le lévonorgestrel dosé à 30 microg est le progestatif faiblement dosé de premier choix (1)

Tixocortol par voie nasale : moins évalué que d'autres corticoïdes

 Le tixocortol est un corticoïde. En France, il est autorisé sous forme de suspension pour pulvérisations nasales dans les « manifestations inflammatoires et allergiques du rhinopharynx » (rhinites). Des copies dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale sont disponibles, avec la même indication que le princeps Pivalone° (1)

Diénogest et endométriose : préférer un dispositif intra-utérin au lévonorgestrel

 Le diénogest est un progestatif dérivé de la 19-nortestostérone. En France, le diénogest non associé est autorisé, sous forme de comprimés à 2 mg, chez les patientes atteintes d'endométriose. Au 28 mai 2020, deux copies sont commercialisées sous les noms commerciaux Dimetrum° et Sawis°, avec la même indication que celle du princeps Visanne° (1à3)

Cyamémazine : un neuroleptique à effet sédatif intense

 La cyamémazine est un neuroleptique dit de première génération, aux propriétés sédatives intenses. C'est un dérivé de la phénothiazine. En France, la cyamémazine est autorisée sous forme de comprimés et de solution buvable chez des adultes atteints de psychose, d'anxiété, ou de certaines formes de dépression, et chez des enfants âgés de plus de 3 ans ayant des troubles graves du comportement. Une forme pour injection intramusculaire est aussi autorisée en traitement de courte durée chez des patients agités et agressifs « au cours des états psychotiques ». En France, des copies des comprimés dosés à 25 mg de cyamémazine, dont le nom commercial comprend la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que celles du princeps Tercian° (1)

Posaconazole : un recours dans certaines mycoses invasives

 Le posaconazole est un antifongique azolé. Dans l'Union européenne, il est autorisé chez certains adultes dans diverses mycoses, surtout en cas de résistance aux autres antifongiques ou de mycoses graves chez des patients immunodéprimés : mycoses invasives telles que les aspergilloses ; candidoses oropharyngées ; prévention des mycoses invasives chez certains patients immunodéprimés à cause d'une chimiothérapie d'un cancer ou d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Le posaconazole est commercialisé sous forme de comprimés gastrorésistants, de suspension buvable et de solution à diluer pour perfusion intraveineuse. Au 28 mai 2020, en France, des copies des formes comprimés et suspension buvable, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles. Ces copies ont les mêmes indications que le princeps Noxafil° (1,2)

Dapagliflozine (FORXIGA°) et diabète de type 1

Chez les patients atteints d'un diabète de type 1, une insuline est un médicament indispensable. L'objectif est d'obtenir une glycémie proche de la glycémie physiologique, avec au moins 3 injections quotidiennes d'une insuline ou avec une pompe à insuline. Chez les patients jeunes, une telle insulinothérapie instaurée dès le diagnostic de la maladie et poursuivie au long cours évite ou retarde les complications cliniques du diabète et réduit la mortalité. Mais elle expose à des hypoglycémies graves et à des prises de poids (1à3)

Ibalizumab (TROGARZO°) et infection par le HIV multirésistant

Chez les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV), les antirétroviraux disponibles mi-2020 agissent sur le virus soit une fois qu'il est entré dans les lymphocytes T CD4+ (les cellules hôtes), soit en l'empêchant d'entrer dans ces cellules (lire l'encadré "Groupes pharmacologiques des principaux antirétroviraux au 14 mai 2020") (1à3). L'association de ces antirétroviraux permet le plus souvent de contrôler la réplication virale. Mais le virus est parfois résistant aux différentes multithérapies, et les options sont alors très limitées (2). En Europe, environ 1 % des patients infectés par le HIV et ayant déjà reçu au moins un traitement antirétroviral, sont en situation de multiples résistances aux antirétroviraux (2)

Olaparib comprimés (LYNPARZA°) et cancer de l'ovaire après une seule ligne de chimiothérapie

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire, le traitement de référence après la chirurgie est une chimiothérapie à base d'un sel de platine (a)(1à3). En cas de rechute, le choix d'une chimiothérapie de deuxième ligne est fonction notamment du délai qui sépare la rechute de la fin de la chimiothérapie précédente (1,2)

Voretigène néparvovec (LUXTURNA°) et certaines dystrophies rétiniennes héréditaires

Les dystrophies rétiniennes héréditaires correspondent à un vaste groupe de maladies rares, caractérisées par une dégénérescence de la rétine et une baisse progressive de la vision, aboutissant parfois à une cécité. Selon les formes, ces maladies touchent environ 2 à 30 personnes sur 100 000. La rétinite pigmentaire est une des formes les plus fréquentes de dystrophie rétinienne, et l'amaurose congénitale de Leber une des formes les plus sévères. L'amaurose congénitale de Leber se manifeste notamment par : une incapacité progressive à voir la nuit ou en cas de faible luminosité ; un nystagmus (mouvements rapides involontaires des yeux) ; et une réduction concentrique du champ visuel. L'évolution aboutit rapidement à une cécité. Une cécité est parfois présente dès la naissance (1,2)

Vigabatrine (KIGABEQ°) comprimés sécables et solubles à 100 mg et 500 mg

Le syndrome de West est une forme rare d'épilepsie, qui débute le plus souvent chez les enfants âgés de 3 mois à 7 mois, et systématiquement avant l'âge de 5 ans (1,2). Il associe notamment des spasmes (mouvements brusques des membres ou du tronc, en flexion ou en extension) et un retard mental sévère. Cette forme d'épilepsie est souvent résistante aux médicaments antiépileptiques. La vigabatrine, un antiépileptique gabamimétique, est utile chez certains enfants atteints d'un syndrome de West, malgré une efficacité qui diminue souvent au cours du temps (1à3)

Lorlatinib (LORVIQUA°) et cancers bronchiques après échec d'au moins un inhibiteur de l'ALK

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules au stade métastasé ou inopérable, le traitement allonge peu la durée de vie. Quand la tumeur exprime une forme anormale de l'enzyme ALK (pour anaplasic lymphoma kinase), un traitement par un inhibiteur de tyrosine kinases (dont ALK) tel que le crizotinib est souvent proposé en première ligne et au-delà. Mais la balance bénéfices-risques des inhibiteurs de l'ALK est incertaine en raison de l'absence d'efficacité prouvée sur la durée de vie par rapport à d'autres cytotoxiques (1à3)

Brentuximab védotine (ADCETRIS°) en association et maladie de Hodgkin en première ligne

Chez les patients atteints d'une maladie de Hodgkin, le traitement dépend notamment du stade de la maladie. Les stades avancés correspondent au stade III (quand il y a une atteinte ganglionnaire des deux côtés du diaphragme) ou au stade IV (quand il y a une atteinte extraganglionnaire distincte d'une localisation viscérale contiguë ou atteinte du foie ou de la moelle osseuse). À ces stades avancés, le traitement de première ligne repose sur une polychimiothérapie, notamment l'association doxorubicine + bléomycine + vinblastine + dacarbazine (protocole dit ABVD) (1à4)

Fenticonazole : un antifongique azolé parmi d'autres

 En France, le fenticonazole, un antifongique azolé, est autorisé sous forme de crème dans diverses mycoses de la peau et des muqueuses (par exemple intertrigos à Candida albicans ou à dermatophytes, pityriasis versicolor) et sous forme de capsules molles vaginales dosées à 200 mg ou 600 mg dans les candidoses génitales. Au 4 mai 2020, une copie de la forme crème, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible, et une copie de la capsule molle vaginale dosée à 600 mg est annoncée. Ces copies ont les mêmes indications, respectivement, que les princeps Lomexin° crème et capsule molle vaginale (a)(1)

Sertaconazole : un antifongique azolé copié de plus

 En France, le sertaconazole, un antifongique azolé, est autorisé sous forme d'ovule dans les candidoses vaginales, et sous forme de crème dans les mycoses de la peau et des muqueuses à Candida ou à dermatophytes. Au 27 avril 2020, une copie de la forme ovule, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est disponible. Cette copie a la même indication que le princeps Monazol°

Aprépitant : attention aux interactions médicamenteuses

 L'aprépitant est un antiémétique, antagoniste des récepteurs NK1 de la substance P. Dans l'Union européenne, il est autorisé chez les patients cancéreux en prévention des nausées et vomissements induits par une chimiothérapie hautement ou moyennement émétisante : en gélules à 80 mg et à 125 mg chez les adultes et les adolescents âgés de 12 ans et plus ; et en poudre pour suspension buvable chez les enfants âgés de 6 mois à 12 ans. En France, des copies des gélules sont commercialisées sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Emend° (1)

Insuline glargine à 300 unités/ml (TOUJEO°) dès l'âge de 6 ans

L'insuline glargine, un analogue de l'insuline humaine d'action prolongée, a d'abord été commercialisée à la concentration de 100 unités/ml, en stylo prérempli Solostar° (1). Les spécialités à base d'insuline glargine à 100 unités/ml, princeps et copies, sont autorisées chez les patients atteints de diabète de type 1 ou 2, âgés de plus de 2 ans. Depuis 2016, l'insuline glargine est par ailleurs commercialisée à une concentration de 300 unités/ml chez les adultes, également en stylo prérempli Solostar°. Avec ce stylo, le réglage de la dose se fait par paliers de 1 unité, et la dose maximale par injection est de 80 unités (1). Les concentrations de 100 et 300 unités/ml ne sont pas bioéquivalentes

Dolutégravir + lamivudine (DOVATO°) et infection par le HIV

Chez les patients infectés par le HIV, le choix du traitement antirétroviral prend en compte notamment : la charge virale, les résistances éventuelles du virus aux antirétroviraux, les effets indésirables et les interactions médicamenteuses prévisibles des médicaments. Le traitement repose généralement sur l'association d'au moins trois antirétroviraux de deux groupes pharmacologiques différents, dont le plus souvent deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV tels que l'abacavir, l'emtricitabine, la lamivudine ou le ténofovir (1,2). Un inhibiteur de l'intégrase du HIV tel que le raltégravir ou le dolutégravir est une des options pour le troisième antirétroviral (2,3)

Cannabidiol (EPIDYOLEX°) et certaines formes graves d'épilepsie chez des enfants

Le syndrome de Lennox-Gastaut et le syndrome de Dravet sont deux formes rares et graves d'épilepsie infantile. Ils sont à l'origine d'anomalies du développement psychomoteur, et parfois de morts prématurées. Ils sont souvent résistants aux médicaments antiépileptiques (1à5)

Fluocinolone implant intravitréen (ILUVIEN°) et uvéites postérieures non infectieuses

Les uvéites postérieures sont des inflammations du segment postérieur de l'œil, touchant parfois la rétine. Elles sont le plus souvent liées à une maladie auto-immune, et rarement à une infection (1,2). Généralement, les uvéites postérieures sont chroniques et bilatérales, et se manifestent surtout par une baisse de l'acuité visuelle, voire une cécité, notamment quand la rétine est touchée. Elles évoluent par poussées, avec un risque à long terme de décollement de la rétine, d'œdème maculaire, et d'atteinte inflammatoire du nerf optique (1,3)

Olaparib (LYNPARZA°) et certains cancers du sein inopérables avec mutation BRCA

Mi-2020, on ne connaît pas de traitement curatif des cancers du sein inopérables. Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs, dont : le statut vis-à-vis de la ménopause ; la présence ou non de récepteurs hormonaux sur les cellules cancéreuses ; la surexpression de la protéine HER-2 par ces cellules ; le stade de la maladie ; les traitements déjà reçus (1,2). Les principes de traitements d'un cancer du sein chez les hommes sont les mêmes que chez les femmes (3)

Talazoparib (TALZENNA°) et certains cancers du sein inopérables avec mutation BRCA

Chez les patients atteints d'un cancer du sein inopérable et qui ont déjà reçu une anthracycline et un taxane, et éventuellement une hormonothérapie, un autre cytotoxique en monothérapie est parfois envisagé, sans choix consensuel. La capécitabine, l'éribuline, la gemcitabine ou la vinorelbine font partie des options (lire aussi "Olaparib (Lynparza°) et certains cancers du sein inopérables avec mutation BRCA") (1)

Abatacept en injection sous-cutanée (ORENCIA°) et arthrite juvénile idiopathique dès l'âge de 2 ans

L'arthrite juvénile idiopathique est une maladie rare. Elle se caractérise par une atteinte articulaire inflammatoire évoluant depuis au moins 6 semaines chez des enfants âgés de moins de 16 ans. On parle de forme polyarticulaire quand plusieurs articulations sont atteintes dès les 6 premiers mois d'évolution. L'arthrite juvénile idiopathique évolue parfois spontanément vers la rémission (1,2)

Alirocumab (PRALUENT°) et prévention cardiovasculaire secondaire

L'alirocumab (Praluent° - Sanofi Aventis) est un anticorps monoclonal anti-PCSK9, déjà autorisé dans l'Union européenne dans diverses hypercholestérolémies. Il l'est devenu aussi en prévention cardiovasculaire en cas de « maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie » (1,2)

Tréprostinil : pas mieux que l'époprosténol dans l'hypertension artérielle pulmonaire

 Le tréprostinil, un analogue de la prostacycline, a des propriétés vasodilatatrices et un effet antiagrégant plaquettaire. En France, il est autorisé en perfusion continue par voie sous-cutanée (SC), ou en recours par voie intraveineuse (IV), dans certaines hypertensions artérielles pulmonaires, chez les patients n'ayant pas de symptôme au repos mais très gênés lors d'efforts physiques de la vie quotidienne (stade III). Au 2 avril 2020, une copie est commercialisée sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Remodulin° (1)

Alitrétinoïne orale dans l'eczéma sévère des mains : une petite place

 L'alitrétinoïne est un rétinoïde. En France, elle est autorisée par voie orale chez les adultes atteints « d'eczéma chronique sévère des mains ne répondant pas au traitement par dermocorticoïdes puissants». Au 24 mars 2020, une copie est disponible sous un nom commercial de fantaisie (Alizem°). Cette copie a la même indication que le princeps Toctino° (a)(1)

Dasatinib : une option après échec de l'imatinib

 Le dasatinib est un antitumoral inhibiteur de tyrosine kinases, dont la BCR-ABL, proche de l'imatinib (Glivec° ou autre). Dans l'Union européenne, le dasatinib est autorisé sous forme de comprimés et de poudre pour suspension buvable chez des enfants et des adultes atteints de certaines leucémies aiguës lymphoblastiques ou de certaines leucémies myéloïdes chroniques. Mais la forme buvable, destinée aux enfants et adultes qui ne peuvent pas avaler les comprimés, n'est pas commercialisée en France au 2 avril 2020. En France, des copies des comprimés, dont les noms commerciaux comprennent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec des indications voisines de celles du princeps Sprycel° (1,2)

Mélatonine (SLENYTO°) et troubles du sommeil chez des enfants autistes

Les enfants atteints d'un trouble du spectre autistique ont souvent un sommeil perturbé. Le syndrome de Smith-Magenis est une maladie génétique, avec environ 4 à 7 cas pour 100 000 naissances. Elle se manifeste notamment par une dysmorphie faciale, un déficit intellectuel variable et des troubles du comportement (crises de colère, quête d'attention, agressivité, etc.). Des troubles du sommeil apparaissent chez 80 % des enfants, vers l'âge de 2 ans, avec inversion totale du rythme circadien : hypersomnies diurnes, endormissements subits en cours d'activité, réveils nocturnes fréquents et réveils matinaux définitifs très précoces. Dans ce syndrome, le rythme quotidien de sécrétion de la mélatonine est perturbé (1à3)

Anakinra (KINERET°) et maladie de Still

La maladie de Still est une maladie rare qui se manifeste principalement par des atteintes articulaires (dont douleurs et inflammations) et des signes généraux tels que de la fièvre et des éruptions cutanées. Elle survient plus souvent chez les enfants et est appelée alors arthrite juvénile idiopathique systémique. Son évolution est souvent progressive avec des atteintes articulaires chroniques et des destructions articulaires parfois sévères, à l'origine de conséquences fonctionnelles importantes (1à5)

Ribociclib (KISQALI°) et cancers du sein inopérables ou métastasés

Chez les femmes ménopausées, en association avec le fulvestrant

Abémaciclib (VERZENIOS°) en ajout au fulvestrant, et cancers du sein inopérables ou métastasés

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein inopérable ou métastasé et dont les cellules tumorales portent des récepteurs hormonaux, une hormonothérapie (c'est-à-dire, selon les patientes, un inhibiteur de l'aromatase ou un antiestrogène) est souvent un premier choix (1à3)

Certolizumab pégol (CIMZIA°) et psoriasis

Chez les patients atteints d'un psoriasis en plaques, quand un médicament par voie générale est envisagé, le méthotrexate ou la ciclosporine (des immunodépresseurs), et l'acitrétine (un rétinoïde) sont les traitements de référence. En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option, tels l'étanercept, l'adalimumab ou l'infliximab (1,2)

Apalutamide (ERLEADA°) et cancer de la prostate non métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate, le choix du traitement dépend notamment de l'espérance de vie et du risque d'évolution défavorable du cancer, qui prend en compte l'étendue de la tumeur, son degré de différenciation, et la concentration sanguine de PSA (antigène prostatique spécifique). Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate sans métastase, une dépression androgénique par ablation des testicules (alias castration chirurgicale) ou par un agoniste de la gonadoréline (alias castration médicamenteuse) est parfois proposée (1,2)

Enzalutamide (XTANDI°) et cancer de la prostate non métastasé résistant à la castration

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate non métastasé, quand la concentration sanguine de PSA (antigène prostatique spécifique) augmente malgré une testostéronémie faible obtenue par une dépression androgénique, le cancer est dit résistant à la castration. Le risque de développement de métastases est alors augmenté, particulièrement lorsque la concentration sanguine de PSA double sur une période inférieure ou égale à 10 mois (1). Chez les patients ayant un risque élevé de développer des métastases, l'apalutamide (un antiandrogène non stéroïdien autorisé depuis 2019 dans l'Union européenne) en ajout à une dépression androgénique, a retardé d'environ 2 ans l'apparition de métastases dans un essai versus placebo chez 1 207 patients, sans effet démontré sur la survie (lire aussi "apalutamide (Erleada°) et cancer de la prostate non métastasé")

Récidiviste

Face aux demandes des firmes, l'encadrement déficient des autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments a conduit à octroyer en France, en 2009, des AMM pour des copies de Mediator°, à base de benfluorex. Ce n'est qu'en 2010 que la Commission européenne a décidé le retrait des AMM de toutes les spécialités à base de benfluorex, devant l'étendue des dégâts pourtant connus depuis des années

Phénytoïne sodique 100 mg en comprimés (DIPHANTE°) : en officine

En France, début 2020, des comprimés sécables dosés à 100 mg de phénytoïne sodique, un antiépileptique, sont disponibles en ville et à l'hôpital sous le nom commercial Diphante°. Ce médicament est muni d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) et est remboursable à 65 % par la Sécurité sociale chez les adultes et chez les enfants atteints d'épilepsie partielle ou généralisée (a)(1,2). Les comprimés à base de phénytoïne sodique de Diphante° sont les mêmes que ceux de Diphantoïne°, spécialité importée à l'hôpital pendant plusieurs années pour pallier les multiples ruptures d'approvisionnement de la spécialité princeps Di-Hydan° (phénytoïne base) en comprimés sécables à 100 mg. Di-Hydan° a été remis à disposition en ville et à l'hôpital début 2019 (3à6)

Solifénacine : risques d'interactions et de troubles du rythme cardiaque

 La solifénacine est un atropinique (alias anticholinergique). En France, elle est autorisée en comprimés et en suspension buvable dans l'incontinence urinaire par impériosité chez les adultes. La suspension buvable est aussi autorisée dans l'incontinence urinaire d'origine neurologique chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans. Des copies des comprimés sont commercialisées avec un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Vesicare° (1)

Trioxyde d'arsenic : nouveau dosage à risque d'erreurs

 Dans l'Union européenne, le trioxyde d'arsenic, un cytotoxique, est autorisé chez certains adultes atteints d'une leucémie aiguë promyélocytaire. Au 26 février 2020, il est commercialisé sous forme de solution injectable pour administration intraveineuse dosée à 1 mg/ml (en ampoule de 10 ml, soit une dose de 10 mg). Une copie, dont le nom commercial comprend la dénomination commune internationale (DCI), est disponible avec la même indication que celle du princeps Trisenox° (1,2)

Chlorhexidine en solution pour bains de bouche : toujours pas de bouchon-sécurité

 En France, la chlorhexidine, un antiseptique, est commercialisée notamment sous forme de solution pour bains de bouche. Sous cette forme, elle est autorisée chez les adultes et les enfants âgés de plus de 6 ans en traitement d'appoint : « des infections buccales et des soins post-opératoires en stomatologie », en solution dosée à 0,12 % (Paroex°, Prexidine°) ; des parodontopathies et des soins avant ou après chirurgie en stomatologie, en solution dosée à 0,20 % (Eludrilperio°). Des copies des solutions dosées à 0,12 %, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles, avec la même indication que les princeps (1)

Huile essentielle de menthe poivrée (COLPERMIN°) et troubles intestinaux bénins

Les troubles intestinaux tels que sensation de digestion difficile, douleurs abdominales, ballonnements, flatulences, troubles du transit sont des plaintes fréquentes en pratique courante de soins. Quand ces troubles sont récurrents, survenant plusieurs jours par mois et plusieurs semaines par an, ils sont parfois regroupés sous le terme de "syndrome de l'intestin irritable" ou de "colopathie fonctionnelle". Ce syndrome est bénin, mais il est souvent mal toléré. Du fait des symptômes peu spécifiques, divers diagnostics sont à évoquer, entre autres : une intolérance au gluten (alias maladie cœliaque), une intolérance au lactose, une maladie inflammatoire intestinale, un ulcère gastroduodénal, une infection digestive, une affection thyroïdienne, un cancer colorectal (1,2)

Acide alendronique buvable hebdomadaire unidoses (BONASOL°)

Les fractures liées à une fragilité osseuse chez les femmes âgées surviennent lors d'un traumatisme modéré tel qu'une chute de sa propre hauteur, voire en l'absence de traumatisme. Elles concernent le plus souvent les fémurs, les vertèbres, les os de l'avant-bras au niveau des poignets. Les fractures liées à une fragilité osseuse sont souvent appelées fractures ostéoporotiques, bien que la majorité d'entre elles surviennent en l'absence d'ostéoporose reconnue à l'ostéodensitométrie (1)

Andexanet alfa (ONDEXXYA°) comme antidote des xabans

Les xabans tels que l'apixaban et le rivaroxaban, sont des anticoagulants inhibiteurs directs du facteur Xa de la coagulation. En se liant à ce facteur, ils réduisent son activité enzymatique. Les xabans sont utilisés en prévention et en traitement d'accidents thromboemboliques veineux ou artériels (1à3)

Brigatinib (ALUNBRIG°) et cancers bronchiques ALK positifs après échec du crizotinib

Chez environ 5 % des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, les cellules tumorales contiennent une forme anormale de l'enzyme ALK (anaplasic lymphoma kinase). Chez ces patients, quand le cancer est à un stade métastasé ou inopérable, et qu'un traitement par crizotinib (un antitumoral inhibiteur de tyrosine kinases, dont l'enzyme ALK) n'a pas eu un effet suffisant, l'alectinib et le céritinib (deux autres inhibiteurs de l'ALK) n'ont pas d'efficacité prouvée sur la durée de vie par rapport à des antitumoraux cytotoxiques (1,2)

Ivabradine + carvédilol (CARVECORAL°) et insuffisance cardiaque

En 2019, des comprimés contenant à la fois de l'ivabradine (une substance bradycardisante) et du carvédilol (un bêtabloquant avec une activité alphabloquante) ont été commercialisés en France (Carvecoral° - Servier), avec six combinaisons de dosages différentes. Ces associations à doses fixes sont autorisées chez certains patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique (1,2)

Diclofénac (FLECTOR°) comprimés à 50 mg

Fin 2019, des comprimés non gastrorésistants contenant 50 mg de diclofénac (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS), sous forme de diclofénac épolamine, ont été commercialisés en France (Flector° - Genévrier). Ils se sont ajoutés notamment à des comprimés gastrorésistants (Voltarène° ou autre) contenant aussi 50 mg de diclofénac, sous forme de diclofénac sodique (1,2)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en traitement adjuvant de certains mélanomes

Chez les patients opérés d'un mélanome avec atteinte ganglionnaire sans métastase à distance de la tumeur (mélanome dit de stade III), divers antitumoraux ont une certaine efficacité clinique démontrée quand ils sont utilisés après la chirurgie (traitement dit adjuvant). Il s'agit notamment de l'association dabrafénib + tramétinib (des inhibiteurs de protéine kinases), qui a réduit la fréquence des récidives à 3 ans d'environ 20 % en valeur absolue, avec peut-être un allongement de la durée de vie, dans un essai versus placebo, chez des patients avec des cellules tumorales porteuses de la mutation BRAF V600 (mutation présente chez environ la moitié des patients) (1). C'est aussi le cas du nivolumab (un anticorps immunostimulant anti-PCD-1) qui a réduit la fréquence des récidives à 18 mois d'environ 10 % en valeur absolue par rapport à l'ipilimumab (un autre anticorps immunostimulant non autorisé dans cette situation dans l'Union européenne), mais le recul est insuffisant pour savoir si cela conduit à un allongement de la durée de vie (2)

Patisiran (ONPATTRO°) et polyneuropathie liée à une amylose à transthyrétine

L'amylose à transthyrétine est une maladie héréditaire rare, invalidante et d'évolution fatale. Elle est liée à une mutation du gène de la transthyrétine (notamment la mutation dite V30M). La transthyrétine, une protéine synthétisée surtout par le foie, assure le transport du rétinol (alias vitamine A) et de la thyroxine (une hormone thyroïdienne) dans le sang et le liquide céphalorachidien. La transthyrétine anormale, produite à partir du gène muté, forme des dépôts amyloïdes au niveau du système nerveux central et périphérique, et dans de nombreux organes, notamment le cœur, les reins et les yeux. Ces dépôts sont à l'origine de dysfonctionnements de ces organes (1à3)

Colécalciférol (KIPOS°) capsules molles à 100 000 unités

En France, pour la prévention ou le traitement d'une carence en vitamine D, le colécalciférol (alias vitamine D3) est disponible en solution par voie orale, à divers dosages, en ampoules unidoses et en flacon multidoses

Buprénorphine LP sous-cutanée (BUVIDAL°) et dépendance aux opioïdes

Chez les personnes dépendantes aux opioïdes, la buprénorphine (en comprimés sublinguaux) et la méthadone (en gélules ou en sirop) sont les traitements de substitution de premier choix. Des prises quotidiennes de buprénorphine sublinguale sont parfois à l'origine d'un dégoût dès que le comprimé est placé sous la langue. Elles sont parfois vécues comme une contrainte (par exemple lors de voyages à l'étranger avec passage de douane). Certains patients écrasent les comprimés sublinguaux de buprénorphine pour se les injecter en intraveineux, s'exposant notamment à des infections, des thromboses veineuses, et des ulcères nécrosants (1à4)

Clotrimazole (MYCOHYDRALIN°) capsule vaginale à 500 mg

Chez les femmes gênées par une mycose vaginale non compliquée, le traitement de choix est un antifongique azolé par voie vaginale tel que le clotrimazole (Mycohydralin° - Bayer Healthcare). Ses effets indésirables sont surtout locaux : prurits, sensations de brûlure, irritations. Les excipients gras des crèmes et ovules vaginaux exposent à une inactivation des spermicides et à une fragilisation des préservatifs ou des diaphragmes en latex (1)

Extraits de pollens (CERNITOL°) et hypertrophie bénigne de la prostate

L'hypertrophie bénigne de la prostate est une affection fréquente chez les hommes qui vieillissent. Elle altère parfois la qualité de vie en raison de la gêne urinaire qu'elle entraîne : mictions impérieuses, sensations de vessie incomplètement vidée, mictions fréquentes, mictions nocturnes (alias nycturies), faiblesses ou interruptions du jet d'urine, etc. Une aggravation des symptômes est généralement observée au cours du temps, mais parfois les symptômes s'améliorent spontanément. Les complications de l'hypertrophie bénigne de la prostate sont rares : rétentions urinaires, lithiases vésicales, infections urinaires récidivantes, insuffisances rénales quand l'hypertrophie de la prostate provoque une obstruction importante des voies urinaires (1à3)

Dabrafénib (TAFINLAR°) et tramétinib (MEKINIST°) associés, en traitement adjuvant de certains mélanomes avec mutation BRAF V600

Chez les patients atteints d'un mélanome avec atteinte ganglionnaire sans autre métastase (mélanome dit de stade III), le traitement de premier choix est chirurgical (1). Malgré l'opération, des récidives surviennent chez plus de 40 % des patients, soit localement, soit sous forme d'une ou plusieurs métastases à distance (2,3)

Nivolumab (OPDIVO°) en traitement adjuvant de certains mélanomes

Chez les patients atteints d'un mélanome avec atteinte ganglionnaire, le traitement de premier choix est chirurgical. En cas de métastases à distance, leur exérèse est aussi à envisager quand elles sont peu nombreuses et opérables (1,2). Après une chirurgie d'exérèse tumorale, les récidives locales ou à distance sont fréquentes (3,4)

Émicizumab (HEMLIBRA°) et prévention des hémorragies dans l'hémophilie A, en l'absence d'inhibiteur du facteur VIII

L'hémophilie A est une maladie héréditaire. Elle est due à un déficit en facteur VIII, un des facteurs de la coagulation. Ce déficit expose à des hémorragies d'autant plus fréquentes que le déficit est sévère (1)

Ivacaftor + lumacaftor (ORKAMBI°) et mucoviscidose dès l'âge de 2 ans

La mucoviscidose est une maladie génétique grave, qui touche environ 70 000 personnes dans le monde. Elle entraîne une atteinte respiratoire évoluant progressivement vers une insuffisance respiratoire chronique, principale cause de mort prématurée des patients. Une insuffisance pancréatique exocrine est souvent associée, à l'origine d'une malabsorption digestive et de troubles de la croissance (1à3)

Ivacaftor (KALYDECO°) et mucoviscidose dès l'âge de 6 mois

La mucoviscidose est une maladie génétique grave, due à une mutation sur le gène codant pour la protéine CFTR (lire aussi "ivacaftor + lumacaftor (Orkambi°) et mucoviscidose dès l'âge de 2 ans") (1)

Ipilimumab (YERVOY°) et nivolumab (OPDIVO°) en association dans certains cancers du rein

La majorité des cancers du rein sont des carcinomes à cellules rénales, alias adénocarcinomes. Ces cancers restent longtemps asymptomatiques et sont souvent découverts à un stade avancé, c'est-à-dire avec une atteinte tumorale au-delà du rein. Au stade avancé, la chirurgie n'est pas toujours réalisable. Plusieurs critères permettent d'estimer le pronostic de ces cancers. Les critères de mauvais pronostic sont : des activités du patient diminuées, avec nécessité de soins particuliers ; un traitement "ciblé" débuté moins d'un an après le diagnostic ; une hémoglobinémie inférieure à la valeur normale ; une calcémie supérieure à la valeur normale ; une concentration sanguine des leucocytes neutrophiles et des plaquettes supérieures aux valeurs normales. Quand aucun de ces critères n'est présent, le pronostic est considéré bon ; quand un ou deux critères sont présents, le pronostic est intermédiaire ; le pronostic est défavorable quand au moins trois critères sont présents (1,2)

Nadroparine (FRAXIPARINE°) et prévention des thromboses veineuses au cours d'affections médicales aiguës

Une thrombose veineuse profonde (alias phlébite profonde) est l'obstruction d'une veine profonde par un caillot sanguin, le plus souvent au niveau d'un membre inférieur. La migration éventuelle de tout ou partie de ce caillot vers une artère pulmonaire provoque une embolie pulmonaire, affection grave, parfois mortelle (1)

Tériparatide : l'acide alendronique est un meilleur choix

 Le tériparatide est un fragment recombinant de l'hormone parathyroïdienne humaine. Dans l'Union européenne, il est autorisé, en solution injectable par voie sous-cutanée, dans l'ostéoporose (y compris l'ostéoporose cortisonique) chez les femmes et chez les hommes à risque élevé de fractures, à raison d'une injection quotidienne (1). Au 7 janvier 2020, en France, une copie est disponible avec le statut de biosimilaire, sous le nom commercial Movymia°, avec les mêmes indications que celles du princeps Forsteo° (1)

Prasugrel : pas mieux que le clopidogrel

 Le prasugrel est un antiagrégant plaquettaire appartenant au même groupe chimique et de même mécanisme d'action que le clopidogrel (Plavix° ou autre). Dans l'Union européenne, le prasugrel est autorisé sous forme de comprimés en prévention des thromboses après angioplastie pour syndrome coronarien aigu (infarctus du myocarde, angor instable), en ajout à l'aspirine (Kardégic° ou autre). En France, des copies, dont les noms commerciaux comportent la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec la même indication que le princeps Efient° (1). Elles évitent la confusion entre Efient° et Effizinc° à base de zinc, aux conséquences potentiellement graves (2)

Galcanézumab (EMGALITY°) et prévention des crises de migraine

La principale mesure pour prévenir les crises de migraine consiste à éviter, autant que possible, les facteurs déclenchant les crises. Ces facteurs diffèrent selon les patients. La prise d'un médicament qui vise à prévenir les crises est à discuter en fonction notamment de la fréquence des crises, de leur intensité, de leur retentissement au quotidien et des effets indésirables des médicaments. Chez les femmes, il est important de s'enquérir d'une éventuelle grossesse, de l'utilisation d'une contraception, ou d'un souhait de grossesse dans un avenir proche, car ces situations conduisent à écarter certains médicaments (1)

Zanamivir injectable (DECTOVA°) et grippe compliquée

Le plus souvent, la grippe guérit spontanément en quelques jours. Des complications, principalement respiratoires, touchent surtout des personnes âgées de plus de 65 ans, des nouveau-nés et nourrissons, des femmes enceintes et certaines personnes atteintes d'une affection chronique (1)

Rosuvastatine (CRESTOR° ou autre) et hypercholestérolémie homozygote dès l'âge de 6 ans

L'hypercholestérolémie familiale homozygote est une maladie rare mais grave, avec un risque très élevé d'accident cardiovasculaire dès l'enfance. L'aphérèse des lipoprotéines LDL diminue ce risque. De fortes doses de statine n'entraînent qu'une baisse minime de la LDL-cholestérolémie chez certains patients, sans preuve d'une diminution du risque cardiovasculaire. Des statines sont autorisées en France dans cette situation (1,2)

Lévothyroxine solution buvable en unidoses (TSOLUDOSE°)

La lévothyroxine est une hormone thyroïdienne utilisée notamment chez les patients atteints d'hypothyroïdie. Elle a une marge thérapeutique étroite, c'est-à-dire que de faibles variations de doses peuvent avoir des conséquences cliniques, avec : des signes d'hyperthyroïdie en cas de surdose (tachycardies, palpitations, agitation, insomnie, tremblements, intolérance à la chaleur, sudation, etc.) ; une recrudescence des signes d'hypothyroïdie en cas de sous-dose (faiblesse, fatigue, ralentissement psychique et moteur, sensibilité au froid, etc.). Cette marge thérapeutique étroite justifie qu'en cas de changement de spécialité, la posologie soit adaptée si nécessaire, en fonction des signes cliniques et des résultats du dosage sanguin de la TSH. Ce dosage est à réaliser 6 à 12 semaines après un changement de spécialité ou de posologie (1à3)

Glibenclamide suspension buvable (AMGLIDIA°) et diabète néonatal

Le diabète néonatal est une maladie génétique très rare avec, dans l'Union européenne, moins d'un cas pour 100 000 naissances, et en France, environ une dizaine de nouveau-nés concernés par an. Le diabète néonatal est lié à la présence d'une mutation sur un des gènes impliqués dans le développement et le fonctionnement des cellules bêta du pancréas, notamment ceux régulant la production ou la sécrétion d'insuline (1à4)

Doravirine (PIFELTRO°), doravirine + lamivudine + ténofovir disoproxil (DELSTRIGO°) et HIV

Chez les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV), le traitement repose généralement sur l'association d'au moins trois antirétroviraux, dont le plus souvent deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV tels que emtricitabine + ténofovir disoproxil ou abacavir + lamivudine. Le choix du troisième antirétroviral dépend notamment de la charge virale et du profil de résistance du virus. Quand un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV est envisagé comme troisième antirétroviral, l'éfavirenz est plus efficace que la rilpivirine en cas de charge virale élevée (au moins 100 000 copies/ml), et il expose à moins de résistances, mais à plus d'effets indésirables, notamment des atteintes cutanées parfois graves (1à4)

Daunorubicine + cytarabine sous forme liposomale (VYXEOS LIPOSOMAL°) et leucémies aiguës myéloïdes

Les leucémies aiguës myéloïdes sont des maladies caractérisées par la prolifération anormale de cellules hématologiques plus ou moins différenciées de la lignée myéloïde. L'espérance de vie varie notamment selon l'état général et l'âge des patients, avec un pronostic souvent moins bon chez les patients âgés de plus de 60 ans (1à3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et cancer des voies aérodigestives après échec d'un sel de platine

Chez les patients atteints d'un cancer des voies aérodigestives (alias cancer de la tête et du cou), en cas de rechute ou d'aggravation après une chimiothérapie à base d'un sel de platine, le nivolumab, un immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1 de certains lymphocytes T, est une option. Dans un essai, la durée médiane de survie a été allongée de 2,5 mois dans le groupe nivolumab par rapport au groupe "autre antitumoral", avec un peu moins d'effets indésirables graves. Dans cette situation clinique de mauvais pronostic, se limiter à des soins symptomatiques adaptés, sans antitumoral, est aussi un choix raisonnable (1)

Vénétoclax (VENCLYXTO°) + rituximab et leucémie lymphoïde chronique en rechute

Chez les patients atteints d'une leucémie lymphoïde chronique, un traitement est justifié en présence de symptômes ou de signes d'aggravation de la maladie. Le choix du protocole dépend notamment de l'âge, de la présence d'anomalies génétiques (délétion 17p ou mutation TP53) et de l'état général du patient (1à4)

Ibuprofène en emplâtres (NUROFENPLAST°)

Chez les patients souffrant d'une douleur aiguë suite à un traumatisme sans gravité (entorse, contusion), les gels pour application cutanée contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) apportent un certain soulagement chez environ un patient sur quatre. L'ibuprofène en gel (Advilgel° ou autre) est alors le premier choix car il expose à moins d'effets indésirables que les autres AINS (1). Les gels de kétoprofène (Ketum° ou autre) sont à écarter en raison d'un surcroît de photosensibilisations (2)

Nivolumab (OPDIVO°) 240 mg

Le nivolumab est un antitumoral immunostimulant anti-PCD-1. Un flacon contenant 240 mg de nivolumab en solution à diluer pour perfusion (Opdivo° - Bristol-Myers Squibb), autorisé dans l'Union européenne depuis 2018, a été commercialisé en France en 2019, en plus de ceux contenant 40 mg et 100 mg (1)

Lopinavir + ritonavir : une association de référence dans le HIV

 Dans l'Union européenne, l'association à doses fixes lopinavir + ritonavir est autorisée en association avec d'autres antirétroviraux chez les adultes et chez les enfants, dès l'âge de 14 jours, infectés par le HIV. Le lopinavir est un inhibiteur de la protéase du virus de l'immunodéficience humaine (HIV). Le ritonavir est un autre inhibiteur de la protéase du HIV, inhibiteur puissant de l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450, associé à faible dose au lopinavir pour augmenter sa biodisponibilité. Cette association est autorisée sous forme de comprimés (dosés à 100 mg ou 200 mg de lopinavir + 25 mg ou 50 mg de ritonavir et de solution buvable (dosée à 80 mg + 20 mg par ml). Au 26 novembre 2019, une copie des comprimés, dont le nom commercial comporte les deux dénominations communes internationales (DCI), est disponible en France avec la même indication que le princeps Kaletra° chez les adultes et chez les enfants capables d'avaler les comprimés entiers (1). Les deux dosages de la copie sont présentés en plaquettes unitaires prédécoupées, ce qui est un avantage par rapport au princeps, dont le dosage à 100 mg + 25 mg est encore disponible en flacon-vrac

Atazanavir : une option parmi les inhibiteurs de la protéase du HIV

 L'atazanavir est un inhibiteur de la protéase du virus de l'immunodéficience humaine (HIV). Dans l'Union européenne, il est autorisé en association avec d'autres antirétroviraux en cas d'infection par le HIV chez les adultes et les enfants âgés de 3 mois ou plus et pesant au moins 5 kg. Afin d'augmenter la biodisponibilité, l'atazanavir est à associer avec de faibles doses de ritonavir (Norvir° ou autre), un inhibiteur de la protéase du HIV qui est un inhibiteur puissant de l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450 (1). L'atazanavir est autorisé sous forme de gélules à 150 mg, 200 mg et 300 mg, et de poudre orale à mélanger avec une boisson ou de la nourriture (forme non commercialisée en France au 4 décembre 2019). Des copies des gélules, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles en France avec la même indication que le princeps Reyataz°, chez les adultes et les enfants âgés d'au moins 6 ans (1)

Buprénorphine + naloxone : association copiée en plaquettes unitaires non sécurisées

 Dans l'Union européenne, l'association à doses fixes buprénorphine (un agoniste-antagoniste des récepteurs aux opioïdes) + naloxone (un antagoniste des récepteurs aux opioïdes) est autorisée en comprimés sublinguaux dans le traitement de substitution chez les patients dépendants aux opioïdes. En France, des copies avec un nom commercial comportant les deux dénominations communes internationales (DCI) sont commercialisées avec la même indication que celle du princeps Suboxone° (1,2)

Méthadone (ZORYON°) et douleurs cancéreuses après échec d'autres opioïdes

Chez les patients atteints d'un cancer et qui souffrent de douleurs intenses nécessitant de recourir à un antalgique opioïde dit fort (alias de palier 3), la morphine est l'opioïde de premier choix. Le fentanyl (un autre opioïde) en dispositif transdermique (alias patch) est une alternative en cas de douleurs stables, notamment quand le recours à la voie orale est difficile ou que les effets indésirables de la morphine sont trop gênants (1,2)

Sémaglutide (OZEMPIC°) et diabète de type 2

Chez les patients diabétiques de type 2, un objectif important du traitement est d'éviter ou de retarder les complications liées à la maladie (cardiovasculaires, oculaires, rénales et neurologiques). La metformine est l'hypoglycémiant de premier choix (1,2)

Chlorure de déqualinium en comprimés vaginaux (VABLYS°) et vaginose bactérienne

Chez les femmes gênées par des symptômes de vaginose bactérienne, le métronidazole oral, un anti-infectieux nitro-imidazolé actif notamment contre les bactéries anaérobies, est le traitement de référence, y compris pendant la grossesse. Ses effets indésirables sont surtout des troubles digestifs (nausées, vomissements, troubles du goût) et neuropsychiques (ataxies, neuropathies, convulsions). Il expose à un effet dit antabuse en cas de prise concomitante d'alcool. Une prise unique de 2 grammes de métronidazole a une efficacité voisine de celle d'un traitement quotidien pendant 7 jours, en exposant moins longtemps à des effets indésirables. Le métronidazole par voie vaginale, moins évalué que par voie orale, est peut-être moins efficace. La clindamycine par voie vaginale (non disponible sous cette forme en France début 2020), est une alternative au métronidazole oral (1)

Dénosumab (PROLIA°) et ostéoporose cortisonique

La corticothérapie prolongée par voie générale entraîne une perte osseuse et expose à des fractures. Chez les patients traités par un corticoïde au long cours, la prévention des fractures repose surtout sur des mesures autres que médicamenteuses (prévention des chutes, activité physique régulière, apport alimentaire suffisant en calcium et en vitamine D), tout en limitant la dose et la durée de la corticothérapie au minimum efficace. Dans cette situation, il n'est pas démontré que les diphosphonates préviennent les fractures symptomatiques (1,2)

Velmanase alfa (LAMZEDE°) et alpha-mannosidose légère à modérée

L'alpha-mannosidose est une maladie génétique rare, à transmission autosomique récessive, qui touche 1 à 2 personnes sur 1 000 000 dans le monde. Elle est liée à un déficit en alpha-mannosidase, une enzyme présente dans les lysosomes. Ce déficit est à l'origine d'une accumulation intracellulaire d'oligosaccharides riches en mannose, entraînant un dysfonctionnement cellulaire dans de nombreux tissus et organes. Le diagnostic repose notamment sur la mesure de l'activité de l'alpha-mannosidase dans les leucocytes, éventuellement complétée par l'identification de la mutation génétique (1à3)

Daratumumab (DARZALEX°) et myélome en 1re ligne

Chez des patients atteints d'un myélome multiple symptomatique, l'autogreffe de cellules souches hématopoïétiques est un traitement de première ligne. Quand une autogreffe n'est pas réalisable, l'association thalidomide + melphalan + prednisone est la chimiothérapie de référence. L'association lénalidomide + dexaméthasone utilisée en première ligne semble allonger la durée de vie de quelques mois par rapport à la chimiothérapie de référence, au prix d'effets indésirables graves plus nombreux. Quant à l'association bortézomib + melphalanprednisone, elle n'a pas apporté de progrès par rapport à la chimiothérapie de référence (a)(1à3)

Ténofovir disoproxil (VIREAD°) et hépatite B chronique chez les enfants

Chez les enfants, l'hépatite B est en général contractée par voie maternofœtale. Chez la plupart de ces enfants, l'hépatite B devient chronique, avec une réplication virale active. La maladie est généralement asymptomatique, avec des atteintes hépatiques mineures. Chez certains enfants, l'atteinte hépatique évolue toutefois vers une fibrose, parfois sévère. L'évolution vers une cirrhose est rare dans l'enfance. À l'âge adulte, certaines hépatites B chroniques contractées durant l'enfance se compliquent d'une cirrhose, voire d'un hépatocarcinome (1,2)

Déférasirox (EXJADE°) comprimés à 180 mg

Chez les adultes et les enfants âgés d'au moins 2 ans en surcharge chronique en fer, le déférasirox (Exjade° - Novartis Pharma), un chélateur du fer, est une option de 3e ligne, après la déferoxamine (Desféral°) et la défériprone (Ferriprox°). Son efficacité est probablement moindre et il expose à des effets indésirables graves, notamment rénaux et hépatiques (1)

Déméclocycline : retour annoncé en ville avec AMM

La déméclocycline est un antibiotique du groupe des tétracyclines, utilisé par ailleurs dans le syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (Siadh). Elle agit en s'opposant aux effets de l'hormone antidiurétique au niveau rénal (1)

Bétaméthasone + calcipotriol : association copiée

 En France au 4 novembre 2019, une copie de la pommade contenant l'association bétaméthasone (un dermocorticoïde d'activité forte) + calcipotriol (un dérivé de la vitamine D) (Daivobet°) est disponible avec un nom commercial comportant les deux dénominations communes internationales (1). Cette association est aussi commercialisée sous forme de gel (Daivobet°) et de mousse (Enstilar°), non copiés au 4 novembre 2019 (2)

Fébuxostat : préférer l'allopurinol

 Le fébuxostat est un hypo-uricémiant qui inhibe la xanthine oxydase, une enzyme de la dégradation des purines. Dans l'Union européenne, le fébuxostat est autorisé chez les adultes dans : le traitement de l'hyperuricémie chronique avec crises de goutte ; la prévention et le traitement de l'hyperuricémie liée à un syndrome de lyse tumorale au cours des hémopathies malignes. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Adenuric° (1)

Glécaprévir + pibrentasvir (MAVIRET°) chez les adolescents

Chez les enfants et les adolescents, l'évolution de l'hépatite C chronique est moins rapide que chez les adultes, avec une infection souvent asymptomatique, limitée à des lésions hépatiques mineures et à une élévation des transaminases (1). Des cas de cirrhoses liées à une hépatite C ont toutefois été rapportés chez des adolescents (2)

Cabozantinib (CABOMETYX°) et carcinome hépatocellulaire après échec du sorafénib

Chez les patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire avancé ou inopérable, quand un antitumoral est envisagé, le sorafénib (un inhibiteur de tyrosine kinases, avec un effet anti-VEGF) est le médicament de premier choix quand la fonction hépatique est préservée (1). Après échec du sorafénib, le régorafénib (un dérivé du sorafénib) est une option : il a allongé la durée médiane de survie d'environ 3 mois dans un essai versus placebo. Mais il expose à de nombreux effets indésirables, parfois graves voire mortels. Proposer des soins symptomatiques sans antitumoral est aussi une option raisonnable dans cette situation (2)

Tofacitinib (XELJANZ°) et rectocolite hémorragique

Chez les patients atteints d'une rectocolite hémorragique, après échec d'un corticoïde et d'un immunodépresseur dit conventionnel tel que l'azathioprine, un anti-TNF alpha tel que l'infliximab ou l'adalimumab est une option. Quand l'anti-TNF alpha ne soulage pas suffisamment, augmenter les doses ou utiliser un autre anti-TNF alpha est à envisager. En cas d'impasse thérapeutique, une ablation chirurgicale d'une partie de l'intestin est parfois une option (1)

Darvadstrocel (ALOFISEL°) et fistules périanales complexes liées à la maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une affection intestinale inflammatoire chronique qui évolue par poussées, entrecoupées de périodes de rémission de durée très variable (1). L'inflammation affecte toute l'épaisseur de la paroi digestive et expose à la formation de fistules (notamment périanales) et d'abcès (1,2)

Métréleptine (MYALEPTA°) et lipodystrophies avec déficit en leptine

Les lipodystrophies non liées à un traitement antirétroviral contre le HIV constituent un groupe hétérogène de syndromes caractérisés par une diminution du tissu adipeux sous-cutané (a). Ce sont des maladies très rares, dont la fréquence a été estimée au maximum à 30 cas par million d'habitants (1,2)

Extrait allergénique standardisé de pollen d'ambroisie (RAGWIZAX°) et rhinite allergique

La rhinite allergique saisonnière, alias "rhume des fois", est une affection gênante, mais bénigne. Quand les médicaments à visée symptomatique ont une efficacité insuffisante, une désensibilisation, alias immunothérapie spécifique, est parfois proposée (1)

Trientine (CUFENCE°, CUPRIOR°) et maladie de Wilson

La maladie de Wilson est une maladie génétique autosomique récessive rare. Elle est caractérisée par un défaut d'excrétion biliaire du cuivre, qui s'accumule dans divers organes, surtout le foie et le cerveau. On compte en France environ 1 à 3 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants (1)

Ertugliflozine (STEGLATRO° et autres) et diabète de type 2

Chez les adultes atteints d'un diabète de type 2, quand la metformine seule ne suffit pas pour atteindre un taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c) aux alentours de 7 %, les options à envisager sont : viser une HbA1c autour de 8 %, notamment quand l'espérance de vie est courte ; ajouter à la metformine une injection quotidienne d'insuline humaine isophane ; ou de l'éxénatide ou du liraglutide (des analogues du GLP-1) quand la prise de poids ou les hypoglycémies sont un problème important. Quand la metformine n'est pas utilisable, un sulfamide hypoglycémiant dit de deuxième génération tel que le glimépiride est une option (1)

Mogamulizumab (POTELIGEO°) dans le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary

Le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary sont des lymphomes cutanés à cellules T, qui sont des lymphomes non hodgkiniens rares. Le mycosis fongoïde se manifeste initialement par des atteintes cutanées à type de taches ou de plaques de couleur et de taille diverses, ou de tumeurs. Un prurit est fréquemment associé. Aux stades avancés, il y a un envahissement des ganglions lymphatiques, des organes profonds et du sang. Le syndrome de Sézary est une forme agressive de lymphome cutané à cellules T caractérisée par de nombreux lymphocytes T atypiques (cellules de Sézary) dans le sang, une érythrodermie et un prurit intense (1,2)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en association avec des cytotoxiques dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé et qui n'ont pas encore reçu de traitement à ce stade de la maladie, le premier choix est souvent une chimiothérapie à base d'un sel de platine associé avec un autre cytotoxique tel que le paclitaxel ou le pémétrexed. Quand la tumeur est de type épidermoïde, le pémétrexed semble moins efficace que d'autres cytotoxiques (1à3)

Nébivolol + hydrochlorothiazide : choisir un autre bêtabloquant

 En France, des spécialités pharmaceutiques contenant dans un même comprimé du nébivolol, un bêtabloquant, avec de l'hydrochlorothiazide, un diurétique thiazidique (Conebilox°, Temeritduo°) sont autorisées dans l'hypertension artérielle. Des copies sont commercialisées avec un nom commercial qui comporte les deux dénominations communes internationales (1)

Bivalirudine : effets indésirables hémorragiques et pas d'antidote

 La bivalirudine (ex-Angiox°) est un anticoagulant administré par voie intraveineuse, dérivé de l'hirudine, un peptide retrouvé dans la salive de sangsues. La bivalirudine est un inhibiteur direct de la thrombine. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont autorisées, en association avec le clopidogrel (Plavix° ou autre) et l'aspirine (Kardegic° ou autre) chez les adultes subissant une intervention coronarienne percutanée, ou atteints d'un syndrome coronarien aigu quand une intervention coronaire est nécessaire (1). Au 1er octobre 2019, une de ces copies est commercialisée

Baclofène (BACLOCUR°) et alcoolodépendance

L'alcoolodépendance est une maladie chronique grave, parfois mortelle, caractérisée par la perte de la maîtrise de la consommation d'alcool. Pour aider les patients alcoolodépendants, la stratégie thérapeutique consiste d'abord à établir une relation de confiance, visant à conduire les patients vers une démarche de soins. Pour aider ensuite les patients à diminuer leur consommation d'alcool ou pour maintenir l'abstinence ou une consommation contrôlée d'alcool en faible quantité, un soutien psychologique et social est souvent utile (1,2). La complexité des situations cliniques, qui dépend notamment de facteurs psychologiques et sociaux, de la gravité de la dépendance, du degré de motivation, de la qualité de la relation patient-soignant, rend difficile l'interprétation des résultats des essais cliniques qui évaluent les traitements visant à contrôler la consommation d'alcool (3)

Vaccin dengue (DENGVAXIA°)

On estime qu'environ 400 millions d'infections surviennent dans le monde chaque année, dont environ 100 millions sont symptomatiques, avec environ 20 000 morts par an (1,2)

Binimétinib (MEKTOVI°) + encorafénib (BRAFTOVI°) et mélanomes métastasés avec mutation BRAF V600

Chez certains patients atteints d'un mélanome métastasé ou non opérable, les cellules tumorales portent une mutation en position V600 sur le gène de la protéine kinase BRAF (mutation dite BRAF V600). Chez ces patients, l'association d'emblée d'un inhibiteur de protéines kinases du système MEK tel que le tramétinib, avec un inhibiteur de la protéine kinase BRAF anormale tel que le dabrafénib, allonge la durée de vie de quelques mois par rapport à une monothérapie par un inhibiteur de la protéine kinase BRAF, au prix de nombreux effets indésirables parfois graves (1,2)

Patiromère calcique (VELTASSA°) et hyperkaliémies

L'hyperkaliémie est définie en général par une concentration plasmatique des ions potassium supérieure à 5 mmol/l. Les principaux symptômes cliniques de l'hyperkaliémie sont des troubles cardiaques parfois graves (troubles du rythme ventriculaire et arrêts cardiaques) et des troubles neuromusculaires (faiblesses, paralysies). Une hyperkaliémie survient notamment en cas : de diminution de l'élimination rénale du potassium par insuffisance rénale ou surrénalienne ; ou de passage en grande quantité du potassium intracellulaire vers l'espace extracellulaire du fait d'une acidose métabolique ou d'un syndrome de lyse tumorale. Divers médicaments causent ou aggravent une hyperkaliémie, tels que les diurétiques hyperkaliémiants, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, les sartans (1à3)

Cerliponase alfa (BRINEURA°) et céroïde lipofuscinose neuronale de type 2

La céroïde lipofuscinose neuronale de type 2 est une maladie génétique rare à transmission autosomique récessive due à une anomalie du gène codant pour une enzyme lysosomale, la tripeptylpeptidase de type 1. Le déficit en cette enzyme entraîne l'accumulation d'un pigment, la lipofuscine céroïde, dans les neurones du cerveau et la rétine, à l'origine d'une dégénérescence cérébrale et rétinienne progressive (1à3)

Atorvastatine + périndopril + amlodipine (TRIVERAM°)

Des comprimés associant à la fois de l'atorvastatine (une statine), du périndopril (un inhibiteur de l'enzyme de conversion) et de l'amlodipine (un inhibiteur calcique) sont commercialisés en France, sous le nom commercial Triveram° (Servier) avec cinq dosages différents. Cette triple association est autorisée chez les patients hypertendus ou atteints d'une maladie coronarienne, ayant une hypercholestérolémie, et qui reçoivent déjà ces trois substances séparément (1)

Ataluren (TRANSLARNA°) et myopathie de Duchenne chez les enfants âgés de 2 ans à 4 ans

La maladie de Duchenne est une maladie génétique grave due à une mutation sur le gène de la dystrophine, une protéine importante pour la structure et la contraction des muscles. Chez environ 10 % des patients, la mutation est de type "non-sens". Une telle mutation conduit à la production d'une protéine tronquée, non fonctionnelle (1)

Dasatinib (SPRYCEL°) et leucémie myéloïde chronique chez certains enfants et adolescents

Les leucémies myéloïdes chroniques sont rares chez les enfants. Elles évoluent en trois phases : une phase chronique, une phase d'accélération, et une crise blastique conduisant à la mort. Chez les enfants comme chez les adultes, l'imatinib (un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont la kinase BCR-ABL) est le médicament de premier choix. Après échec de l'imatinib, le nilotinib (un autre inhibiteur de BCR-ABL) permet d'obtenir une réponse sur divers critères biologiques et hématologiques (1)

Béclométasone + formotérol + glycopyrronium (TRIMBOW°) et BPCO

La triple association à inhaler béclométasoneformotérol + glycopyrronium (Trimbow° - Chiesi) est devenue autorisée dans l'Union européenne chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) après échec d'une association bêta-2 stimulant de longue durée d'action + atropinique de longue durée d'action (1)

Caplacizumab (CABLIVI°) et purpura thrombotique thrombopénique acquis

Le purpura thrombotique thrombopénique est une maladie rare et grave, avec environ 4 nouveaux cas par million d'habitants chaque année dans le monde. Il touche plus souvent des femmes adultes jeunes (1,2)

Calcium + vitamine D3 à 1 000 UI (OROCAL VITAMINE D3°)

Des comprimés à croquer contenant 500 mg de calcium + 1 000 unités (UI) de vitamine D3 (alias colécalciférol) (Orocal Vitamine D3° - Arrow génériques) sont disponibles en France depuis mi-2019. Ils sont autorisés chez les patients ayant une carence vitaminocalcique ou à risque d'en avoir une. Ils s'ajoutent notamment aux comprimés contenant 500 mg de calcium + 200 UI ou 400 UI de vitamine D3, et à d'autres spécialités ne contenant que du calcium ou que de la vitamine D3 (1)

Argatroban : un recours dans les thrombopénies de type II liées à l'héparine

 L'argatroban est un anticoagulant inhibiteur direct de la thrombine. En France, il est autorisé sous forme de solution à diluer pour perfusion intraveineuse dosée à 100 mg/ml, en remplacement de l'héparine chez les patients ayant une thrombopénie de type II liée à l'héparine. Une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est commercialisée, sous forme de solution pour perfusion intraveineuse prête à l'emploi, dosée à 1 mg/ml, et avec la même indication que le princeps Arganova° (1). Mi-2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a alerté sur la très grande différence de concentration entre le princeps et la copie, et du risque d'erreurs médicamenteuses qui en découle (2)

Métronidazole oral : avertir de l'effet antabuse

Le métronidazole est un antiparasitaire et un antibiotique du groupe des dérivés nitro-5-imidazolés. Pour la voie orale, il est autorisé  dans le traitement de diverses infections (1,2). En France, le métronidazole oral est notamment commercialisé, non associé, sous forme de comprimés à 250 mg et 500 mg et sous forme de suspension buvable. Des copies des comprimés, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec les mêmes indications que celles du princeps Flagyl° (1)

Agomélatine : balance bénéfices-risques défavorable

L'agomélatine est présentée comme un agoniste des récepteurs à la mélatonine et, à un moindre degré, comme un antagoniste de certains récepteurs sérotoninergiques. Elle est autorisée dans l'Union européenne dans la dépression chez les adultes. Des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées avec la même indication que le princeps Valdoxan° (1à3)

Évérolimus : nombreux effets indésirables graves

L'évérolimus est un immunodépresseur et un cytotoxique, inhibiteur du complexe mTOR. Sous le nom commercial Afinitor°, il est autorisé en comprimés dosés à 2,5 mg, 5 mg et 10 mg chez les adultes atteints de certains cancers du sein ou du rein, ou de certaines tumeurs neuroendocrines d'origine pancréatique, gastro-intestinale ou pulmonaire (a). Des copies sont commercialisées sous des noms commerciaux comportant la dénomination commune internationale (DCI), et autorisées uniquement dans les cancers du sein et dans les tumeurs neuroendocrines du pancréas (1)

Fingolimod (GILENYA°) et sclérose en plaques à partir de l'âge de 10 ans

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune chronique du système nerveux central, qui entraîne des handicaps parfois majeurs. Elle survient surtout chez des adultes jeunes, âgés entre 20 ans et 40 ans. Elle débute parfois pendant l'enfance : environ 5 % des patients atteints de sclérose en plaques ont un âge inférieur à 18 ans, et moins de 1 % un âge inférieur à 10 ans. En France, chaque année, on dénombre environ 25 à 30 nouveaux cas de patients âgés de 16 ans ou moins (1à3)

Tofacitinib (XELJANZ°) et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints d'un rhumatisme psoriasique, le méthotrexate, un cytotoxique immunodépresseur, est souvent le traitement "de fond" de premier choix. En cas d'inefficacité ou d'intolérance, un anti-TNF alpha est une option. D'autres immunodépresseurs inhibiteurs de diverses cytokines pro-inflammatoires, n'ont pas apporté de progrès (1à3)

Lenvatinib (LENVIMA°) et carcinomes hépatocellulaires avancés

Chez les patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire avancé ou inopérable, quand un antitumoral est envisagé, le sorafénib (un inhibiteur de protéine kinases impliquées dans l'angiogenèse et la croissance tumorale) allonge d'environ 2,5 mois la durée médiane de survie des patients ayant une fonction hépatique préservée, au prix d'effets indésirables fréquents et parfois graves (1,2)

Sirolimus (RAPAMUNE°) et lymphangioléiomyomatose sporadique

La lymphangioléiomyomatose est une maladie rare, avec une fréquence estimée à 1 cas pour 125 000 à 330 000 habitants. Elle apparaît presque uniquement chez des femmes âgées en moyenne d'environ 35 ans. Elle se caractérise par une prolifération de cellules semblables à des cellules musculaires lisses, principalement dans les poumons (1,2). Il y a aussi fréquemment une augmentation du volume des vaisseaux lymphatiques (lymphangiomes) et des ganglions lymphatiques (adénopathies) abdominaux, généralement asymptomatiques (1). La prolifération des cellules au niveau pulmonaire aboutit à la destruction localisée du tissu pulmonaire, avec des "bulles d'air" de quelques millimètres à quelques centimètres de diamètre appelées "kystes" (1,3,4)

Mépolizumab (NUCALA°) et asthme sévère dès l'âge de 6 ans

Chez les enfants atteints d'un asthme persistant sévère, quand un corticoïde inhalé à fortes doses a une efficacité insuffisante, une corticothérapie orale à la dose minimale efficace et sur la période la plus courte possible est un premier choix, malgré ses nombreux effets indésirables tels que des retards de croissance (1,2)

Benralizumab (FASENRA°) et asthme sévère

Les patients atteints d'un asthme persistant sévère sont gênés en continu et limités dans leurs activités physiques, avec de fréquents épisodes de gêne respiratoire (1à3). Chez ces patients, le traitement de fond repose sur un corticoïde inhalé à fortes doses (équivalant à 1 000 à 2 000 microg par jour de béclométasone). Ajouter un bêta-2 stimulant de longue durée d'action par voie inhalée est parfois utile (1,4). Quand un corticoïde inhalé à fortes doses a un effet insuffisant, une corticothérapie orale à la dose minimale efficace et sur la période la plus courte possible, est un premier choix (3,4)

Durvalumab (IMFINZI°) et traitement "de maintenance" du cancer bronchique

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules localement avancé (c'est-à-dire sans métastase à distance) et inopérable, le traitement de premier choix repose le plus souvent sur une chimiothérapie cytotoxique à base d'un sel de platine, associée avec une radiothérapie (1,2)

Osimertinib (TAGRISSO°) en première ligne dans certains cancers bronchiques métastasés ou inopérables

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, les traitements de choix en première ligne sont généralement une chimiothérapie à base d'un sel de platine ou le pembrolizumab (une immunothérapie) quand une forte proportion de cellules tumorales exprime la protéine PCD-L1 (1,2). Quand la tumeur porte une mutation dite activatrice du gène de l'EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique), il n'est pas démontré que le géfitinib ou l'erlotinib, des inhibiteurs de tyrosine kinases liées à l'EGFR, allongent la durée de vie par rapport à une chimiothérapie à base d'un sel de platine. Leur profil d'effets indésirables est toutefois différent de celui d'un sel de platine (1)

Mifépristone (MIFEGYNE°) en comprimés à 600 mg

En France, la mifépristone (Mifegyne° - Nordic Pharma), un antiprogestérone, est autorisée dans l'interruption de grossesse médicamenteuse volontaire ou pour raison médicale, et l'induction du travail en cas de mort fœtale in utero, en ville ou en établissement de santé selon les indications. La posologie autorisée est d'une dose orale de 200 mg ou 600 mg de mifépristone en une prise, pendant un jour ou deux jours consécutifs, selon la situation clinique. En ville, la prescription et la dispensation de Mifegyne° sont réservées à l'usage professionnel de médecins habilités à réaliser des interruptions volontaires de grossesse (1,2)

Darunavir : un inhibiteur de protéase du HIV de premier choix

 Le darunavir est un inhibiteur de la protéase du virus de l'immunodéficience humaine (HIV). Dans l'Union européenne, il est autorisé au sein de multithérapies antirétrovirales dans le traitement du HIV, chez les adultes et chez les enfants âgés de 3 ans ou plus et pesant au moins 15 kg. Afin de ralentir son métabolisme et renforcer son efficacité, le darunavir est associé avec des inhibiteurs de l'isoenzyme CYP 3A4 : soit avec de faibles doses de ritonavir (Norvir° ou autre) ; soit chez les adultes, avec le cobicistat (Tybost°, ou dans Rezolsta° qui contient l'association darunavir + cobicistat ; spécialités non commercialisées en France au 29 juillet 2019) (1,2)

Echinacea purpurea (ÉCHINACÉE POURPRE HUMEXPHYTO°) et rhume

Le rhume est une infection fréquente, en général d'origine virale et sans gravité. Il est lié à une inflammation de la muqueuse nasale, qui se manifeste par une difficulté à respirer par le nez, un écoulement nasal et des éternuements. S'y ajoutent parfois une toux, un mal de gorge, un enrouement, des céphalées, une sensation de fatigue, une fièvre en général inférieure à 38,5 °C. Les manifestations cliniques disparaissent spontanément, en général en 1 à 2 semaines. Un écoulement nasal épais et purulent fait partie de l'évolution normale d'un rhume. La toux persiste parfois après la disparition des autres symptômes (1)

Colchicine (COLCHICINE OPOCALCIUM°) et péricardite aiguë

Une péricardite aiguë est une inflammation aiguë du péricarde qui se manifeste souvent par une douleur thoracique intense et lancinante, située à l'avant du thorax. Les péricardites sont souvent supposées avoir une origine virale sans cause identifiée (dites idiopathiques), avec des récurrences chez environ un tiers des patients dans les 18 mois. Le traitement d'une péricardite aiguë supposée virale vise surtout à calmer la douleur thoracique et prévenir les récurrences. Il repose sur une limitation des efforts physiques et sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment l'ibuprofène en premier choix. Les corticoïdes sont à éviter en raison d'un risque accru de récurrence, sauf peut-être en cas de contre-indication aux AINS (lire aussi "Péricardite aiguë supposée virale")

Colchicine + opium + tiémonium (COLCHIMAX°) et péricardite aiguë

L'association à doses fixes de 1 mg de colchicine + 12,5 mg de poudre d'opium + 50 mg de tiémonium (méthylsulfate) par comprimé (Colchimax° - Mayoly Spindler) a été autorisée dans la péricardite aiguë (1). Elle est à écarter des soins en raison de la présence de poudre d'opium et de tiémonium qui masquent les diarrhées, un des premiers signes de surdose, parfois mortelle, de la colchicine (2). Dans l'intérêt des patients, mieux vaut recourir à la colchicine non associée (Colchicine Opocalcium°)

Hormone parathyroïdienne humaine recombinante (NATPAR°) et hypoparathyroïdie chronique

Les glandes parathyroïdes sécrètent l'hormone parathyroïdienne (alias parathormone), une hormone qui augmente la calcémie par libération du calcium des os, par réabsorption rénale du calcium et par absorption intestinale du calcium (1,2)

Raltégravir (ISENTRESS°) granulés chez les nouveau-nés

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV avec un inhibiteur de la protéase. Le raltégravir, un inhibiteur de l'intégrase du HIV, est plutôt à réserver aux situations d'échec (1)

Opicapone (ONGENTYS°) et maladie de Parkinson avec fluctuations motrices

La maladie de Parkinson est une affection évolutive du système nerveux central. Elle se manifeste surtout par des symptômes moteurs liés à la dégénérescence progressive des neurones cérébraux dopaminergiques : tremblements de repos, lenteur et rareté des mouvements, rigidité (ou raideur) (1,2)

Pertuzumab (PERJETA°) après la chirurgie dans certains cancers du sein à risque élevé de récidive

Chez les femmes atteintes d'un cancer du sein non métastasé, la chirurgie d'exérèse est le traitement de référence. Une chimiothérapie adjuvante, c'est-à-dire après la chirurgie, est souvent proposée pour allonger la durée de vie ou diminuer le risque de récidives locales et de métastases. Quand la tumeur surexprime la protéine HER-2, l'ajout de trastuzumab (un anticorps monoclonal ayant un effet anti-HER-2) à la chimiothérapie adjuvante augmente la durée de vie (1,2)

Abémaciclib (VERZENIOS°) et certains cancers du sein

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein avancé ou métastasé et dont les cellules tumorales portent des récepteurs hormonaux, une hormonothérapie (par un inhibiteur de l'aromatase ou un antiestrogène) est souvent un premier choix (1à3)

Tolvaptan (JINARC°) et polykystose rénale avec atteinte rénale sévère

La polykystose rénale est une maladie génétique caractérisée par le développement de nombreux kystes dans les reins, à l'origine d'un dysfonctionnement rénal par destruction des néphrons. Dans la forme autosomique dominante, les symptômes apparaissent en général à l'âge adulte, avec notamment : hypertension artérielle, infections urinaires, infections des kystes, hématuries et douleurs rénales. La fonction rénale se dégrade le plus souvent à partir de l'âge de 40 ans, ce qui aboutit, après plusieurs années, à une insuffisance rénale chronique plus ou moins sévère (1)

Clofarabine : un recours en cas d'impasse thérapeutique

 La clofarabine est un antimétabolite nucléoside purique apparenté à des cytotoxiques comme la fludarabine (Fludara° ou autre). Dans l'Union européenne, la clofarabine injectable est autorisée dans l'Union européenne chez les enfants à partir de l'âge de 1 an atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique en rechute ou réfractaire à plusieurs protocoles de chimiothérapie. Au 28 juin 2019, des copies dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont commercialisées en France, avec la même indication que le princeps Evoltra° (1)

Midodrine : une option à risque dans l'hypotension orthostatique sévère

 La midodrine est un sympathomimétique direct ayant une activité agoniste alpha sélective qui provoque une vasoconstriction périphérique sans stimulation cardiaque directe (1). En France, elle est autorisée en comprimés dans « l'hypotension orthostatique sévère survenant (…) dans le cadre des maladies neurologiques dégénératives ». Au 28 juin 2019, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est disponible avec la même indication que celle du princeps Gutron° (2)

Émicizumab (HEMLIBRA°) et hémophilie A

L'hémophilie A est une maladie héréditaire de la coagulation. Elle est liée au chromosome X et touche quasiment exclusivement des personnes de sexe masculin (1,2)

Rivaroxaban (XARELTO°) et atteintes coronariennes ou artériopathies périphériques

Chez les patients atteints d'une maladie coronarienne telle qu'un angor stable, ou d'une artériopathie périphérique, l'aspirine à faible dose est l'antithrombotique de premier choix (1à3). Le rivaroxaban (Xarelto° - Bayer Healthcare), l'anticoagulant oral inhibiteur du facteur Xa, a été autorisé au sein de l'Union européenne chez ces patients, en ajout à l'aspirine et à raison de 2,5 mg deux fois par jour (3)

Cariprazine (REAGILA°) et schizophrénie

On nomme schizophrénie un trouble psychotique grave avec présence, à des degrés divers, de symptômes dits positifs tels qu'idées délirantes et hallucinations, et de symptômes dits négatifs tels que manque d'émotivité, repli social, absence de spontanéité et de fluidité dans la conversation. L'évolution est fluctuante et variable selon les patients, avec des périodes d'exacerbation et des périodes d'atténuation des symptômes (1à4). Quand un traitement médicamenteux paraît nécessaire, les neuroleptiques sont les médicaments de choix, malgré leurs limites. L'efficacité est voisine d'un neuroleptique à l'autre. Mais ils se différencient par la fréquence ou l'intensité de certains de leurs effets indésirables à une dose donnée (2,3)

Glycopyrronium (SIALANAR°) et sialorrhée due à des troubles neurologiques

Certains enfants atteints d'un trouble neurologique grave ont une hypersalivation (alias sialorrhée) chronique. Elle est parfois à l'origine d'une gêne importante. Le traitement n'est pas consensuel, avec plusieurs options : méthodes de rééducation ; ablation des glandes salivaires ; médicaments dont des atropiniques, notamment la scopolamine en patch (dispositif transdermique) utilisée hors autorisation de mise sur le marché (AMM en France). La diminution de la sécrétion de salive est un des effets pharmacologiques des atropiniques (1,2)

Cabozantinib (CABOMETYX°) et cancer du rein en première ligne

Chez les patients atteints d'un carcinome rénal métastasé, quand un antitumoral est envisagé, le sunitinib, un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont celles liées aux récepteurs du VEGF (vascular endothelium growth factor ou facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), est souvent un médicament de premier choix (b)(1,2). Dans cette situation, le cabozantinib, un autre inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-VEGF, a d'abord été autorisé dans l'Union européenne chez des patients qui avaient déjà reçu un anti-VEGF (3)

Télotristat (XERMELO°) et syndrome carcinoïde

Les tumeurs neuroendocrines sont des tumeurs rares qui se développent à partir de cellules neuroendocrines*, le plus souvent au niveau du tube digestif, des poumons ou du pancréas, plus rarement dans d'autres organes. L'évolution est très variable. Quand l'examen histologique montre une tumeur bien différenciée, l'évolution est généralement lente, sur plusieurs années, y compris parfois en cas de métastases (1à4)

Guselkumab (TREMFYA°) et psoriasis en plaques

Chez les patients atteints d'un psoriasis en plaques modéré à sévère, quand un traitement systémique est envisagé, le méthotrexate ou la ciclosporine (des immunodépresseurs) et l'acitrétine (un rétinoïde) sont les médicaments les mieux éprouvés. En cas d'efficacité insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha tel que l'adalimumab est une option (1)

Propafénone : utilisation risquée avec de nombreuses interactions

 La propafénone est un antiarythmique de la classe I de la classification de Vaughan Williams, avec des propriétés bêtabloquantes (1). En France, elle est autorisée par voie orale dans certains troubles du rythme cardiaque ventriculaires et supraventriculaires et en « prévention des chocs cardiaques électriques chez certains patients porteurs de défibrillateurs implantables » (2). Au 5 juin 2019, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est annoncée. Elle est autorisée dans les mêmes troubles du rythme cardiaque que le princeps Rythmol° (2)

Tigécycline : balance bénéfices-risques défavorable

La tigécycline est un antibiotique du groupe des cyclines. Dans l'Union européenne, elle est autorisée sous forme injectable chez les adultes et les enfants âgés de plus de 8 ans, en dernier recours, dans les infections compliquées intra-abdominales ou de la peau et des tissus mous (sauf les infections du pied chez les patients diabétiques). Au 5 juin 2019, une copie dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI) est disponible en France, avec les mêmes indications que le princeps Tygacil° (1)

Bictégravir + emtricitabine + ténofovir alafénamide (BIKTARVY°) et HIV

Chez les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV), le traitement repose sur l'association d'au moins trois antirétroviraux, dont le plus souvent deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV. Parmi eux, l'emtricitabine et le ténofovir sont des médicaments de premier choix. Il n'est pas démontré que le ténofovir alafénamide apporte un progrès par rapport au ténofovir disoproxil (1)

Dolutégravir + rilpivirine (JULUCA°) en bithérapie dans l'infection par le HIV

Chez les patients infectés par le HIV, le traitement de première ligne repose le plus souvent sur une trithérapie associant deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV avec un antirétroviral d'un autre groupe pharmacologique (1,2)

Solifénacine buvable (VESICARE°) et hyperactivité vésicale d'origine neurologique chez les enfants

Les patients ayant une atteinte neurologique telle qu'un traumatisme de la moelle épinière ou une anomalie de fermeture du tube neural, sont souvent gênés par des incontinences urinaires liées à une hyperactivité du muscle détrusor. Elles exposent à des complications, notamment : lithiases et infections urinaires, reflux vésico-urétéral, insuffisances rénales (1,2)

Immunoglobulines humaines polyvalentes sous-cutanées (HIZENTRA°) et polyradiculonévrites inflammatoires démyélinisantes chroniques

Les polyradiculonévrites inflammatoires démyélinisantes chroniques sont des maladies auto-immunes rares, caractérisées par une neuropathie périphérique plus ou moins symétrique, à la fois sensitive et motrice. Contrairement au syndrome de Guillain-Barré dont le mode d'instauration est aigu, une polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique s'instaure sur une période de plus de 8 semaines. Elle évolue ensuite le plus souvent progressivement ou par rechutes. Elle est rarement mortelle (1,2)

Povidone iodée + éthanol (BÉTADINE ALCOOLIQUE°) en compresses imprégnées

En France, des compresses imprégnées contenant chacune 200 mg de povidone iodée + 2,88 ml d'éthanol à 96 % (Bétadine alcoolique° - Meda Pharma ; exploitant : Mylan Medical) ont été commercialisées début 2019, uniquement pour la préparation de la peau avant un acte invasif (1). Elles s'ajoutent à la solution alcoolique de povidone iodée en flacons et en unidoses, et aux compresses imprégnées contenant chacune uniquement 350 mg de povidone iodée, sans éthanol

Gemtuzumab ozogamicine (MYLOTARG°) et leucémie aiguë myéloïde

Les leucémies aiguës myéloïdes sont des maladies caractérisées par la prolifération anormale de cellules plus ou moins différenciées de la lignée myéloïde. Elles touchent souvent des patients âgés de plus de 65 ans. En Europe, il y a chaque année environ 4 nouveaux cas pour 100 000 habitants (1)

Adalimumab (HUMIRA°, HULIO°, HYRIMOZ°) et uvéites antérieures chroniques chez les enfants

Les uvéites sont des inflammations de l'œil qui impliquent la couche interne du globe oculaire, dénommée uvée. L'uvée est constituée de l'iris et du corps ciliaire, à l'avant de l'œil ; et de la choroïde, à l'arrière (tissu situé sous la rétine). Une uvéite est dite antérieure quand elle touche l'iris et le corps ciliaire (1à3). Une uvéite antérieure est souvent associée à une maladie inflammatoire chronique d'origine auto-immune, notamment une arthrite juvénile idiopathique chez les enfants (2,3)

Rosuvastatine + ézétimibe (LIPOROSA°)

Une association à doses fixes rosuvastatine (10 mg ou 20 mg) + ézétimibe (10 mg), une statine et un inhibiteur de l'absorption intestinale du cholestérol (Liporosa° - Servier), a été autorisée en France chez les patients adultes ayant une hypercholestérolémie (1)

Olaparib (LYNPARZA°) et cancer de l'ovaire sans mutation BRCA

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, la chimiothérapie de référence après la chirurgie est à base d'un sel de platine (a). En cas de rechute plus de 6 mois après la fin d'une telle chimiothérapie, le cancer est dit sensible aux sels de platine. Le premier choix est alors à nouveau une chimiothérapie à base d'un sel de platine (1,2)

Rufinamide (INOVELON°) dès l'âge de 1 an

Le rufinamide (Inovelon° - Eisai) est un antiépileptique autorisé depuis la fin des années 2000 chez les patients âgés d'au moins 4 ans atteints d'un syndrome de Lennox-Gastaut, une forme rare mais grave d'épilepsie. Dans cette situation, sa balance bénéfices-risques est mal cernée en raison d'une évaluation en partie biaisée, et insuffisante (1)

Acétylcystéine 600 mg granulés (Fluimucil Expectorant°)

Depuis février 2019, des sachets de granulés à dissoudre dans de l'eau, dosés à 600 mg d'acétylcystéine, sont commercialisés en France (Fluimucil expectorant° - Zambon). L'action revendiquée de ce mucolytique, à prendre à raison d'un sachet par jour, est de faciliter l'expectoration des secrétions chez des adultes ayant une affection bronchique. Ils s'ajoutent notamment à des granulés dosés à 200 mg en sachets (Fluimucil° ou autre) et à des comprimés effervescents dosés à 600 mg (Mucodrill°) (1)

Tacrolimus dermique : effets indésirables disproportionnés

 Dans l'Union européenne, le tacrolimus dermique, un immunodépresseur, est autorisé en deuxième ligne dans certains eczémas atopiques (alias dermatites atopiques) en traitement des poussées, ou en prévention des poussées (alias traitement d'entretien). Il est commercialisé en pommade à 0,1 % et 0,03 %, chez les adultes et les adolescents à partir de l'âge de 16 ans. La pommade à 0,03 % est aussi autorisée chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans. Une copie de la pommade à 0,1 % est disponible en France sous un nom commercial de fantaisie, avec les mêmes indications que celles du princeps Protopic° (lire aussi "Copies démasquées") (1à3)

Évolocumab (REPATHA°) et prévention cardiovasculaire secondaire

En prévention cardiovasculaire secondaire, c'est-à-dire chez les patients qui ont déjà eu un accident cardiovasculaire ischémique tel qu'un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral (AVC) ou atteints d'artériopathie des membres inférieurs symptomatique, un traitement hypocholestérolémiant vise à réduire le risque de mort prématurée et de nouvel événement cardiovasculaire (1)

Axicabtagène ciloleucel (YESCARTA°) et certains lymphomes en impasse thérapeutique

Les lymphomes non hodgkiniens sont un groupe hétérogène de lymphomes, de malignité et de pronostic variables. Certains sont dits indolents en raison de leur évolution lente. D'autres, au contraire, sont dits agressifs car rapidement mortels sans traitement (1à3)

Tisagenlecleucel (KYMRIAH°) et lymphomes diffus à grandes cellules B réfractaires ou en rechute

Les lymphomes diffus à grandes cellules B font partie des lymphomes dits agressifs car rapidement mortels en l'absence de traitement. Chez les patients atteints d'un lymphome diffus à grandes cellules B réfractaire ou en rechute après plusieurs lignes de traitement, il n'est pas démontré que les chimiothérapies allongent la durée de vie (1,2). Dans cette situation, selon un essai non comparatif chez 111 patients, l'axicabtagène ciloleucel, une immunothérapie CAR-T (pour chimeric antigen receptor T-cells en anglais) a entraîné une réponse au moins partielle chez environ 70 % des patients. Après un suivi d'au moins 27 mois pour la moitié des patients, la proportion de patients en vie à deux ans a été estimée à 51 %, ce qui selon une comparaison versus témoins historiques, est un progrès notable par rapport aux chimiothérapies habituellement utilisées (médiane de survie de 6 mois). Mais l'axicabtagène ciloleucel est très toxique (lire aussi "axicabtagène ciloleucel (Yescarta°) et certains lymphomes en impasse thérapeutique")

Tisagenlecleucel (KYMRIAH°) et leucémie aiguë lymphoblastique chez les enfants et les jeunes adultes

Les leucémies aiguës lymphoblastiques sont des hémopathies graves, caractérisées par la prolifération de cellules lymphoïdes immatures qui envahissent la moelle osseuse, le sang, voire d'autres organes tels que le système nerveux central. Dans plus de deux tiers des cas, les cellules malignes sont des lymphocytes B. Chez les enfants, les leucémies aiguës lymphoblastiques sont les cancers les plus fréquents, représentant environ 80 % des leucémies. Mi-2019, grâce aux traitements, le taux de survie à 5 ans dépasse 85 %. Le pronostic est plus sombre en cas de présence du chromosome anormal dit Philadelphie, avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 70 %. Chez les adolescents et les jeunes adultes, le taux de survie à 5 ans varie de 42 % à 63 % selon l'âge. Comme chez les enfants, la présence du chromosome Philadelphie est un facteur de mauvais pronostic (1à4)

Tocilizumab (ROACTEMRA°) et syndrome de libération de cytokines lié aux thérapies CAR-T

Le syndrome de libération de cytokines est une réaction inflammatoire systémique, parfois grave voire mortelle. Il survient en général dès la première perfusion de certains médicaments, notamment des anticorps monoclonaux. Les symptômes sont proches de ceux des réactions d'hypersensibilité allergiques, avec en particulier : fièvre, frissons, hypotension artérielle, dyspnée. Il se complique parfois d'une coagulation intravasculaire disséminée ou d'une défaillance d'un ou plusieurs organes. Le syndrome de libération de cytokines est lié à l'activation de nombreuses cellules immunitaires et à la libération massive de médiateurs de l'inflammation, notamment des cytokines (lire aussi "Syndrome de libération de cytokines")

Aciclovir en comprimés mucoadhésifs gingivaux (SITAVIG°) et herpès labial

Une poussée d'herpès labial débute par des sensations de brûlure et de fourmillement, suivies de l'apparition de vésicules environ 6 heures à 2 jours après. Chez les personnes immunocompétentes, une poussée d'herpès labial est bénigne et guérit spontanément en général en 8 jours à 10 jours. La crème d'aciclovir, appliquée 5 fois par jour, réduit d'environ 2 jours la durée de la poussée, à condition de débuter le traitement dans les 12 heures qui suivent l'apparition des premiers symptômes. L'aciclovir en crème expose surtout à des sensations de brûlure ou de picotement, des rougeurs, des réactions allergiques cutanées (1,2)

Phénylbutyrate de glycérol (RAVICTI°) et déficits de la synthèse de l'urée

Les déficits en enzymes intervenant dans la synthèse de l'urée sont des maladies rares. Elles causent une accumulation d'ammoniaque d'où des troubles neurologiques graves (1,2). L'objectif du traitement médicamenteux, ajouté au régime pauvre en protéine, est d'éliminer l'azote par des voies métaboliques différentes de celle de l'urée. Le médicament de référence est le phénylbutyrate de sodium : en comprimés ou granulés (Ammonaps°), ou en granulés enrobés (Pheburane°) pour atténuer le mauvais goût (1). Le phénylbutyrate de sodium est métabolisé en phénylacétate, qui est le métabolite actif du médicament (2)

Évérolimus (CERTICAN°) comprimés à 1 mg

Dans la prévention du rejet de greffe, l'évérolimus (Certican° - Novartis Pharma), un immunodépresseur, est autorisé en association avec d'autres immunodépresseurs, chez les adultes, après transplantation rénale, cardiaque, ou hépatique. Les associations contenant de l'évérolimus n'ont pas apporté de progrès démontré par rapport à d'autres associations d'immunodépresseurs éprouvées (1à3)

Érénumab (AIMOVIG°) et prévention des crises de migraine

La migraine est une affection fréquente, qui ne cause pas de complication physique grave. Mais l'intensité des crises douloureuses, leur durée, leur fréquence et les symptômes associés tels que les nausées, sont parfois invalidants. Un usage continu d'antalgiques contre la migraine conduit éventuellement à des céphalées auto-entretenues, qui s'ajoutent à la migraine initiale (1,2)

Buprénorphine + naloxone (ZUBSOLV°) et dépendance aux opioïdes

Chez les personnes dépendantes aux opioïdes, la buprénorphine et la méthadone sont les traitements de substitution de premier choix (1)

Bosutinib (BOSULIF°) et leucémie myéloïde chronique en première ligne chez les adultes

Chez les patients atteints d'une leucémie myéloïde chronique, l'imatinib, un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont la kinase BCR-ABL, est le médicament de référence en première ligne, avec un effet favorable sur la durée de vie et un long recul d'utilisation (1)

Dénosumab (XGEVA°) et prévention des complications osseuses des hémopathies malignes

Les métastases osseuses associées à certains cancers exposent à des complications cliniques (fractures pathologiques, douleurs, compressions médullaires, etc.), et à une altération importante de la qualité de vie. En prévention de ces complications, le médicament de premier choix, malgré une efficacité modeste, est un diphosphonate en perfusion intraveineuse mensuelle, tel que l'acide zolédronique (1,2)

Trastuzumab emtansine (KADCYLA°) et cancers du sein non opérables

Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein métastasé ou localement avancé et non opérable, quand la tumeur surexprime la protéine HER-2, le trastuzumab (un anticorps monoclonal ciblant la protéine HER-2) et les taxanes (des cytotoxiques) font partie des protocoles de premier choix. En cas d'échec, le traitement n'est pas consensuel. L'association lapatinib (un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet notamment anti-HER-2) + capécitabine (un cytotoxique) est parfois proposée (1à3)

Tocilizumab sous-cutané (ROACTEMRA°) et arthrite juvénile idiopathique

L'arthrite juvénile idiopathique est une maladie rare qui se caractérise par une atteinte articulaire inflammatoire évoluant depuis au moins 6 semaines chez un enfant âgé de moins de 16 ans (1). On parle de forme polyarticulaire quand il y a atteinte de plusieurs articulations dès les 6 premiers mois d'évolution de la maladie. Chez ces enfants, le traitement dit de fond repose souvent en premier choix sur le méthotrexate, un immunodépresseur (1,2). En cas d'échec du méthotrexate, l'étanercept et l'adalimumab, des immunodépresseurs anti-TNF alpha injectables par voie sous-cutanée (SC), sont des options à partir de l'âge de 2 ans. Il n'est pas démontré que le tocilizumab (un immunodépresseur anti-interleukine 6) en perfusions intraveineuses (IV) mensuelles à l'hôpital apporte un progrès par rapport à un anti-TNF alpha (1)

Atazanavir (REYATAZ°) poudre orale dès l'âge de 3 mois

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement initial repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse du HIV avec un inhibiteur de la protéase. Le lopinavir est un inhibiteur de la protéase de référence, sur la base d'un long recul d'utilisation. L'atazanavir en gélules est une alternative chez les enfants âgés d'au moins 6 ans, notamment pour simplifier le traitement quand l'observance pose problème : il nécessite seulement une prise unique par jour (1,2)

Acide chénodésoxycholique (CHENODEOXYCHOLIC ACID LEADIANT°) et xanthomatose cérébrotendineuse

La xanthomatose cérébrotendineuse est une maladie héréditaire rare. Elle est liée à un déficit en stérol 27-hydroxylase, une enzyme qui a un rôle dans le catabolisme hépatique du cholestérol. Ce déficit est à l'origine d'une carence en acides biliaires primaires, dont l'acide chénodésoxycholique. Durant l'enfance, les patients sont généralement atteints de diarrhées chroniques et de cataracte. Au cours de la 2e ou de la 3e décennie de vie, des dépôts de cholestérol et de cholestanol (alias xanthomes) apparaissent, notamment dans le cerveau et les tendons, entraînant un processus dégénératif neurologique (avec retard mental), des atteintes osseuses, etc. (1,2)

Bélimumab (BENLYSTA°) sous-cutané et lupus érythémateux disséminé

Le lupus érythémateux disséminé (alias systémique) est une maladie inflammatoire auto-immune chronique, dont les manifestations cliniques dépendent des organes et des tissus atteints. Les atteintes sont parfois graves, notamment certaines atteintes rénales, cardiaques, ou du système nerveux central. On ne connaît pas de traitement curatif du lupus érythémateux disséminé. Le traitement repose sur des médicaments aux effets immunodépresseurs plus ou moins marqués (hydroxychloroquine, corticothérapie, ou autres) (1,2)

Fulvestrant : un antiestrogène par voie IM

 Le fulvestrant est un antiestrogène. Dans l'Union européenne, il est autorisé sous forme de solution injectable chez des femmes atteintes d'un cancer du sein avancé ou métastasé. Le fulvestrant est à administrer par voie intramusculaire (IM) lente dans le muscle fessier. Une copie est disponible en France sous un nom commercial qui comporte la dénomination commune internationale, avec les mêmes indications que le princeps Faslodex° (1)

Daptomycine : attention à la toxicité musculaire

 Dans l'Union européenne, la daptomycine, un antibiotique, est autorisée par voie intraveineuse chez les enfants âgés de plus d'un an et chez les adultes atteints d'une infection grave de la peau ou des tissus sous-jacents, avec ou sans bactériémie à Staphylococcus aureus La daptomycine est aussi autorisée chez les adultes atteints d'une endocardite du cœur droit à S. aureus, avec ou sans bactériémie (1). En France, au 26 février 2019, des copies, dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont commercialisées, avec des indications identiques à celles du princeps Cubicin° (1). Princeps et copies sont réservés à l'usage hospitalier

Urapidil oral : d'autres hypotenseurs sont mieux éprouvés

 L'urapidil est un vasodilatateur avec notamment un effet alphabloquant. En France, l'urapidil par voie orale est autorisé depuis la fin des années 1980 dans l'hypertension artérielle chez les adultes. Au 26 février 2019, une copie avec un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI) est commercialisée, avec la même indication que celle des princeps Eupressyl° et Médiatensyl° (1,2)

Isosorbide dinitrate injectable : copié

 L'isosorbide dinitrate est un dérivé nitré utilisé pour ses propriétés vasodilatatrices. En France, il est autorisé sous forme intraveineuse (IV) dans certaines situations liées à une vasoconstriction coronarienne telles qu'insuffisances cardiaques, œdème aigu du poumon cardiogénique, angor instable. Il est aussi autorisé, par voie intracoronaire, dans la levée d'un spasme coronaire ou d'une vasoconstriction, et lors d'une coronarographie. Au 26 février 2019, une copie est commercialisée sous le nom commercial Isosorbide Medisol°, avec les mêmes indications que le princeps Risordan° (1). Princeps et copie sont réservés à l'usage hospitalier ou à des structures mobiles d'assistance médicale. Les deux spécialités sont présentées en ampoules dosées à 10 mg/10 ml (1)

Éthinylestradiol + diénogest (MISOLFA°, OEDIEN°) dans la contraception ou l'acné

Quand une contraception orale estroprogestative est envisagée, le premier choix est l'association éthinylestradiol (un estrogène) à la dose de 20 microg à 40 microg par jour + un progestatif éprouvé tel que le lévonorgestrel (1)

Ibuprofène + caféine (IPRAFÉINE°) et douleurs modérées

En cas de douleur modérée chez les adultes, le paracétamol est le médicament symptomatique de premier choix, à condition d'éviter les surdoses qui sont dangereuses. Un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) tel l'ibuprofène est une autre option. Chez les adultes, l'ibuprofène en traitement court et à doses modérées (au maximum 1 200 mg par jour) expose surtout à des réactions d'hypersensibilité et à des inconforts digestifs. À doses plus importantes ou en usage prolongé, les AINS exposent à des effets indésirables rares mais graves, dont des hémorragies digestives, des insuffisances rénales et des troubles cardiovasculaires. Dans un contexte infectieux, les AINS exposent à des aggravations d'infections (1)

Brentuximab védotine (ADCETRIS°) et lymphomes cutanés à cellules T

Les lymphomes cutanés à cellules T sont des lymphomes non hodgkiniens rares, caractérisés par l'infiltration de lymphocytes T dans la peau. Le mycosis fongoïde en est la forme la plus fréquente (environ 60 % des cas). Sa fréquence est d'environ 5 nouveaux cas par million d'habitants chaque année en Europe. Les autres formes de lymphomes cutanés à cellules T sont un ensemble hétérogène d'affections, dont le lymphome cutané primitif anaplasique à grandes cellules (environ 8 % des cas) (1,2)

Tiotropium (SPIRIVA RESPIMAT°) et asthme sévère dès l'âge de 6 ans

Chez les patients atteints d'un asthme persistant, le traitement de référence associe un corticoïde inhalé à dose adaptée à la gravité de l'asthme avec un bêta-2 stimulant de courte durée d'action à la demande. Un bêta-2 stimulant inhalé de longue durée d'action est à envisager le soir, en ajout au corticoïde, en cas de gêne nocturne (1)

Emtricitabine + ténofovir disoproxil (TRUVADA° ou autre) et prévention de l'infection par le HIV chez les adolescents

La prévention de la transmission du HIV lors de rapports sexuels avec pénétration entre personnes sérodiscordantes repose avant tout sur l'utilisation systématique d'un préservatif et sur un traitement antirétroviral des personnes infectées (1)

Macrogol 4000 + électrolytes + siméticone (XIMEPEG°) et lavage colique

Pour un lavage colique avant une chirurgie ou une exploration du côlon, de nombreuses spécialités en poudre pour solution buvable associant un macrogol de haut poids moléculaire avec des électrolytes sont disponibles en France. Les préparations pour lavage colique exposent surtout à des effets indésirables digestifs, et parfois à des troubles hydroélectrolytiques avec risque de déshydratation, voire d'hyponatrémie potentiellement grave (1,2)

Fludrocortisone (FLUCORTAC°) et hypotension orthostatique d'origine neurologique

L'hypotension orthostatique est caractérisée par une baisse de la pression artérielle systolique d'au moins 20 mm Hg ou de la pression artérielle diastolique d'au moins 10 mm Hg, dans les 3 minutes qui suivent le lever. Quand elle est symptomatique, l'hypotension orthostatique se manifeste au lever notamment par : des malaises, des sensations vertigineuses, des troubles visuels, des syncopes et des chutes. Dans certains cas, la gêne fonctionnelle est importante, notamment quand le patient n'arrive pas à tenir debout (1à4)

Ténofovir alafénamide + emtricitabine + elvitégravir + cobicistat (GENVOYA°) et HIV chez les enfants

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement antirétroviral initial repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV, avec un inhibiteur de la protéase. Les inhibiteurs de l'intégrase en association avec d'autres antirétroviraux sont une option après échec d'autres traitements (1)

Burosumab (CRYSVITA°) et hypophosphatémie liée à l'X

L'hypophosphatémie liée à l'X est une maladie génétique rare, qui touche environ 1 enfant sur 20 000 naissances. Elle est liée à une mutation du gène PHEX sur le chromosome X. Diverses mutations ont été identifiées. Une mutation de ce gène entraîne une activité accrue du facteur de croissance des fibroblastes 23 (FGF23 pour fibroblast growth factor 23, en anglais), une hormone impliquée dans la régulation de la phosphatémie. L'hyperactivité du FGF23 inhibe la synthèse de vitamine D, augmente son catabolisme, et entraîne une diminution de la réabsorption rénale du phosphate, conduisant à une fuite urinaire de phosphate et une hypophosphatémie (1,2)

Budésonide (MIKICORT°) granulés en sachets à 9 mg

Chez les patients atteints d'une maladie de Crohn ou d'une colite dite collagène, quand un traitement par budésonide est envisagé, on dispose en France de gélules, contenant des granulés gastrorésistants de budésonide, dosées à 3 mg. La dose recommandée est de 9 mg par jour, en une prise le matin (voire en trois prises, avant chaque repas, dans la maladie de Crohn) (1,2)

Cétylpyridinium + lysozyme : sans intérêt dans les maux de gorge

 Le cétylpyridinium est un antiseptique, et le lysozyme (alias muramidase) est une mucopolysaccharidase qui agirait en dégradant la paroi cellulaire de certaines bactéries (1,2). L'association de ces deux substances est autorisée en France sous forme de comprimés à sucer (Lysopaïne cétylpyridinium lysozyme°) dans les maux de gorge chez les adultes et les enfants âgés de plus de 6 ans. Au 5 février 2019, une copie, dont le nom commercial comporte les dénominations communes internationales, est commercialisée avec la même indication que le princeps Lysopaïne cétylpyridinium lysozyme° (3)

Pegfilgrastim : plus commode d'emploi que le filgrastim

Le pegfilgrastim est un facteur de croissance granulocytaire, alias Granulocyte Colony Stimulating Factor (G-CSF), utilisé pour stimuler la production de neutrophiles (1). Il s'agit de la forme pégylée du filgrastim (Neupogen° ou autre). Dans l'Union européenne, le pegfilgrastim est autorisé en prévention et pour le traitement des neutropénies dans les suites des chimiothérapies chez les adultes. En France, au 30 janvier 2019, le pegfilgrastim est commercialisé sous forme de solution injectable en seringues préremplies, à administrer par voie sous-cutanée. Une copie, aussi en seringues préremplies, est commercialisée avec le statut de biosimilaire sous un nom commercial de fantaisie (Pelgraz°). Elle a les mêmes indications que le princeps Neulasta° (2)

Oxycodone + naloxone (OXSYNIA°) et syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos est caractérisé par divers symptômes sensitifs et moteurs désagréables dans les membres inférieurs (tels que sensations de brûlures, de fourmillements, d'électricité, d'engourdissements, et mouvements périodiques involontaires). Ces troubles apparaissent au repos, en position assise ou allongée, surtout le soir et la nuit. Ils sont parfois soulagés par des mouvements actifs tels que la marche ou l'étirement des membres inférieurs, d'où un besoin impérieux de bouger. Ce syndrome a des conséquences parfois importantes sur la vie quotidienne, notamment quand il perturbe beaucoup le sommeil. Son évolution est souvent fluctuante et imprévisible, avec des périodes d'exacerbation, de rémission et parfois des disparitions totales (1)

Pasiréotide intramusculaire (SIGNIFOR°) et maladie de Cushing

La maladie de Cushing est une maladie rare liée à une hypersécrétion d'ACTH (de l'anglais, adrenocorticotrophic hormone, dénommée aussi hormone corticotrope) par un adénome hypophysaire. La sécrétion excessive d'ACTH entraîne une sécrétion excessive de cortisol par les glandes surrénales. Non traitée, les complications de cette maladie sont graves, souvent mortelles à moyen ou long terme : accidents thromboemboliques, infections, fractures, etc. Le traitement de premier choix est l'exérèse chirurgicale de l'adénome (1,2)

Ruxolitinib (JAKAVI°) et myélofibrose

Les myélofibroses sont des maladies rares, survenant souvent après l'âge de 60 ans. Elles sont primitives ou secondaires à certains syndromes myéloprolifératifs, notamment : la polycythémie essentielle (alias maladie de Vaquez), caractérisée par une production excessive de globules rouges ; ou la thrombocytémie essentielle, liée à une production excessive de plaquettes

Triptoréline (DÉCAPEPTYL LP°) et certains cancers localisés de la prostate

Chez les patients atteints d'un cancer localisé de la prostate à risque élevé d'aggravation, une dépression androgénique par un agoniste de la gonadoréline (alias Gn-RH), en association avec une radiothérapie, réduit la mortalité liée au cancer. En France, la leuproréline (Eligard° ou autre) a été le premier agoniste de la Gn-RH autorisé dans cette situation (1)

Obinutuzumab (GAZYVARO°) et lymphome folliculaire en première ligne

Les lymphomes folliculaires sont les lymphomes non hodgkiniens de relativement faible malignité (dits indolents) les plus fréquents. La moitié des patients vivent au moins 8 ans à 10 ans après le diagnostic (1)

Tocilizumab SC (ROACTEMRA°) et artérite à cellules géantes

L'artérite à cellules géantes, alias maladie de Horton, est une maladie artérielle inflammatoire d'origine indéterminée. Elle touche surtout des patients âgés de plus de 70 ans et majoritairement des femmes. Elle se manifeste notamment par des céphalées plus ou moins intenses, une sensibilité douloureuse du cuir chevelu (alias signe du peigne), des douleurs des mâchoires lors de la mastication, des signes généraux (dont fièvre, fatigue, perte d'appétit ou de poids), des douleurs de type inflammatoire et une limitation articulaire qui prédominent aux épaules et aux hanches. Un syndrome inflammatoire est très souvent présent avec notamment une augmentation de la concentration de protéine C réactive (CRP). La principale complication d'une artérite à cellules géantes est la survenue d'une cécité brusque, irréversible, unilatérale voire bilatérale, le plus souvent sans symptôme annonciateur (1à3)

Misoprostol (ANGUSTA°) par voie orale et déclenchement du travail

Chez certaines femmes enceintes, il est parfois utile de provoquer l'accouchement, notamment en cas de : dépassement du terme, rupture des membranes non suivie d'un travail spontané, prééclampsie, diabète mal équilibré ou avec retentissement fœtal, arrêt de la croissance du fœtus ; et dans certaines grossesses gémellaires (1). Les médicaments utilisés dans le déclenchement du travail provoquent parfois une stimulation excessive de l'activité utérine (ou hyperstimulation utérine), dont les conséquences sont éventuellement graves pour l'enfant (souffrance fœtale avec bradycardie, asphyxie) ou pour la mère (rupture utérine) (2,3)

Lésinurad (ZURAMPIC°), lésinurad + allopurinol (DUZALLO°) et goutte

Un excès chronique d'acide urique dans l'organisme expose à la formation de cristaux d'urate de sodium. Quand ces cristaux se forment dans le liquide synovial d'une ou plusieurs articulations, ils exposent à une réaction inflammatoire aiguë et douloureuse : c'est une crise de goutte (1à3). Parfois, après plusieurs années d'évolution, des dépôts d'acide urique, nommés tophus, sont visibles ou palpables au niveau des articulations ou ailleurs. Ces dépôts péri- ou intra-articulaires sont accompagnés d'érosions du cartilage conduisant à une destruction articulaire (1,2). Dans les formes avancées de goutte, des dépôts d'acide urique dans certains organes causent éventuellement d'autres complications, notamment rénales (3)

Chondroïtine 1 200 mg gel oral en sachets (CHONDROSULF°)

En France, une spécialité sous forme de sachets de gel oral sans sucre contenant 1 200 mg de chondroïtine à prendre une fois par jour est commercialisée depuis mi-2018 (Chondrosulf° - Genévrier). Elle est disponible avec prescription médicale facultative (c'est-à-dire avec ou sans ordonnance) (1). Elle s'ajoute aux spécialités en gélules dosées à 400 mg (Chondrosulf°) ou 500 mg (Structum°), à prendre plusieurs fois par jour (1)

Vardénafil : pas mieux que le sildénafil dans les troubles de l'érection

 Le vardénafil est un vasodilatateur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5. Dans l'Union européenne, il est autorisé chez les hommes adultes ayant des troubles de l'érection. En France, il est commercialisé sous formes de comprimés simples à 5 mg, 10 mg et 20 mg, et de comprimés orodispersibles à 10 mg. Au 9 janvier 2019, des copies des trois dosages en comprimés simples sont commercialisées, sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que celle du princeps Levitra° (1)

Énoxaparine : numération des plaquettes sanguines et fonction rénale à surveiller

 En France, l'énoxaparine, une héparine de bas poids moléculaire (HBPM), est autorisée chez les adultes : en prévention de maladies thromboemboliques veineuses ; dans le traitement des thromboses veineuses profondes et des embolies pulmonaires ; dans le traitement de syndromes coronariens aigus ; en prévention de la formation d'un thrombus dans le circuit de circulation extracorporelle au cours de l'hémodialyse. L'énoxaparine est commercialisée sous forme de solution pour injection sous-cutanée, intraveineuse ou par voie extracorporelle, en seringues préremplies sous divers dosages, ainsi qu'en flacon multidoses. Au 9 janvier 2019, une copie des seringues préremplies est disponible sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale, avec le statut de médicament "biosimilaire", et avec les mêmes indications que celles du princeps Lovenox° (1)

Fluticasone + uméclidinium + vilantérol (ELEBRATO ELLIPTA°, TRELEGY ELLIPTA°) et BPCO

Chez les patients gênés en permanence par une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), quand un bronchodilatateur inhalé de premier choix (le formotérol ou le salmétérol, des bêta-2 stimulants de longue durée d'action) ne suffit pas à lever la gêne, l'ajout d'un corticoïde inhalé (béclométasone ou budésonide) est justifié en cas d'exacerbations répétées. Le tiotropium (un bronchodilatateur atropinique de longue durée d'action) en inhalation est une alternative aux bêta-2 stimulants. Associer un bêta-2 stimulant avec un atropinique, tous deux de longue durée d'action, améliore rarement l'efficacité symptomatique (1,2)

 extrait allergénique standardisé d'acariens (ACARIZAX°) et rhinite allergique chez les adolescents

Chez les adolescents trop gênés par une rhinite allergique liée aux acariens malgré des médicaments symptomatiques, une désensibilisation (alias immunothérapie allergénique) est parfois proposée. Elle consiste à administrer régulièrement des doses faibles d'allergènes sur une longue période, notamment par voie sublinguale, avec comme objectif de modifier la réaction immunitaire (1)

Dupilumab (DUPIXENT°) et eczéma atopique chez les adultes

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) est une affection cutanée inflammatoire chronique, qui évolue par poussées (1à3). Elle est caractérisée par : des lésions qui prédominent, chez les adultes, aux grands plis (coudes, genoux), à la tête, au cou et aux mains ; une sécheresse cutanée ; et un prurit intense. L'étendue des lésions est très variable. Les patients ont un risque accru d'infections cutanées (1,2,4,5)

Brodalumab (KYNTHEUM°) et psoriasis en plaques

Chez les adultes très gênés par un psoriasis en plaques malgré des traitements symptomatiques locaux et une puvathérapie, un traitement systémique est à envisager. L'acitrétine, un rétinoïde, et le méthotrexate ou la ciclosporine, des immunodépresseurs, sont alors les mieux éprouvés. Quand leur efficacité est insuffisante, un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option (1,2)

Tivozanib (FOTIVDA°) et cancer du rein métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer du rein métastasé, quand un antitumoral est envisagé, le médicament de premier choix est souvent le sunitinib, un inhibiteur de multiples tyrosine kinases, avec un effet contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF) impliqué dans l'angiogenèse. L'interféron alfa, une cytokine, est moins efficace pour allonger la durée de vie (1à4). Quand le pronostic semble mauvais, le temsirolimus, un inhibiteur de la protéine mTOR, est une option (1). En première ligne, il n'est pas démontré que le sorafénib, un autre anti-VEGF, allonge la durée de vie par rapport au sunitinib ou à l'interféron alfa(3,4)

Triptoréline (DÉCAPEPTYL LP°) 22,5 mg et puberté précoce

Chez les enfants ayant une puberté précoce d'origine centrale, un agoniste de la gonadoréline (leuproréline ou triptoréline) est un premier choix  (1,2). Le traitement est généralement poursuivi pendant plusieurs années (3)

Icatibant (FIRAZYR°) et angiœdème héréditaire, dès l'âge de 2 ans

L'angiœdème héréditaire est caractérisé par des accès aigus d'œdèmes parfois mortels, liés notamment à un excès de bradykinine. Chez les adultes et chez les enfants, le traitement d'un accès repose sur l'injection d'inhibiteur de la C1 estérase (Berinert° ou autre), l'enzyme déficitaire. Chez les adultes, il n'est pas démontré que l'icatibant (Firazyr° - Shire), un antagoniste des récepteurs B2 de la bradykinine, ait une balance bénéfices-risques plus favorable (1,2)

Adalimumab (HUMIRA°) 80 mg

L'adalimumab est un immunodépresseur anti-TNF alpha autorisé dans diverses maladies inflammatoires. Il est commercialisé depuis le début des années 2000. En France, dans un contexte d'arrivée de copies sur le marché (lire aussi "Adalimumab : une option dans diverses maladies inflammatoires" et "Copies démasquées"), des seringues préremplies et des stylos préremplis contenant 80 mg d'adalimumab (Humira° - Abbvie) se sont ajoutés, depuis mi-2018, aux seringues préremplies contenant 20 mg d'adalimumab, et aux seringues et stylos préremplis contenant 40 mg d'adalimumab (1,2)

Médicaments "biosimilaires" : état des lieux début 2019 en France

Un médicament dit biosimilaire est une copie d'un médicament princeps dit biologique. Dans l'Union européenne, un médicament "biologique" est défini comme un médicament « dont la substance active (…) [est] produite à partir d'une source biologique ou en est extraite ». Il s'agit par exemple de médicaments dérivés du sang, ou de médicaments issus de biotechniques, c'est-à-dire produits par des organismes vivants. On retrouve dans cette catégorie des anticorps monoclonaux tels que l'infliximab (Remicade° ou autre), un anti-TNF alpha ; des facteurs de croissance, comme le filgrastim (Neupogen° ou autre) ; des analogues de l'insuline humaine, comme l'insuline glargine (Lantus° ou autre) (1,2)

Adalimumab : une option dans diverses maladies inflammatoires

 L'adalimumab est un immunodépresseur anti-TNF alpha, car il inhibe le facteur de nécrose tumorale alpha, une cytokine qui intervient dans les réactions inflammatoires. L'adalimumab est autorisé dans l'Union européenne : chez les adultes, dans la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite axiale, le rhumatisme psoriasique, la rectocolite hémorragique ; chez les enfants dans l'arthrite juvénile idiopathique ; chez les enfants et chez les adultes dans la maladie de Crohn, le psoriasis en plaques, certaines uvéites, et l'hidrosadénite suppurée (alias maladie de Verneuil) à partir de l'âge de 12 ans

Flurbiprofène pastilles à sucer dans les maux de gorge : pas d'accord

 Le flurbiprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). En France, il est notamment autorisé sous forme de pastilles à sucer dans les maux de gorge chez les adultes et les adolescents à partir de l'âge de 12 ans. Sous cette forme, il est disponible sans ordonnance. Au 6 décembre 2018, une copie des pastilles, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), est annoncée, avec la même indication que le princeps Strefen° (1)

Éthinylestradiol + étonogestrel en anneau vaginal : préférer les contraceptifs de référence

 En France, l'anneau vaginal NuvaRing° à base d'éthinylestradiol, un estrogène, associé avec de l'étonogestrel, un progestatif dit de troisième génération, est autorisé dans la contraception hormonale. Au 6 décembre 2018, des copies sont disponibles sous un nom commercial de fantaisie ou comportant la dénomination commune internationale, avec la même indication que celle du princeps NuvaRing° (lire aussi "Copies démasquées")(1,2)

Pentosane polysulfate (ELMIRON°) et syndrome de la vessie douloureuse

Le syndrome de la vessie douloureuse, anciennement appelé cystite interstitielle, est une affection rare. Elle se manifeste par des douleurs pelviennes parfois intenses, accentuées par le remplissage de la vessie, et brièvement soulagées par les mictions qui sont très fréquentes (pollakiurie)(1,2)

Cénégermine collyre (OXERVATE°) et kératite neurotrophique

La cornée est innervée par la branche supérieure du nerf trijumeau. Ce nerf joue un rôle dans le réflexe lacrymal et dans le développement et le fonctionnement des cellules de l'épithélium cornéen, par l'intermédiaire de divers neurotransmetteurs. La kératite neurotrophique est une maladie dégénérative de la cornée liée à une lésion partielle ou totale du nerf trijumeau ou de ses terminaisons nerveuses au niveau de la cornée. Il en résulte une réduction voire une perte de la sensibilité cornéenne avec dégénérescence de l'épithélium cornéen. C'est une maladie rare dont la fréquence est mal connue. Elle toucherait moins de 5 personnes sur 10 000 dans le monde (1,2)

Peginterféron alfa-2a (PEGASYS°) et hépatite B chronique dès l'âge de 3 ans

Quand une hépatite B chronique justifie un traitement antiviral chez un enfant, plusieurs options sont disponibles : un interféron alfa, de préférence sous forme pégylée ; un inhibiteur nucléosidique ou nucléotidique de la transcriptase inverse parmi la lamivudine, le ténofovir disoproxil ou l'entécavir. Les interférons alfa exposent à des effets indésirables fréquents et souvent mal supportés. La lamivudine expose à un risque de résistance virale, et le ténofovir disoproxil à des effets indésirables rénaux et osseux mal cernés en période de croissance. Le recul d'utilisation est moindre avec l'entécavir (1,2)

Ixékizumab (TALTZ°) et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints d'un rhumatisme psoriasique, en cas d'échec des anti-inflammatoires non stéroïdiens et quand l'importance des atteintes articulaires justifie le recours à un immunodépresseur, le méthotrexate est celui qui est le plus éprouvé. En cas d'inefficacité ou d'intolérance au méthotrexate, un anti-TNF alpha est une option. D'autres immunodépresseurs, dont le sécukinumab (un anticorps monoclonal anti-interleukine 17A), n'ont pas apporté de progrès par rapport aux anti-TNF alpha (1,2)

Ténofovir alafénamide (VEMLIDY°) et hépatite B chez les adultes et les adolescents

Chez les adultes et les adolescents atteints d'une hépatite B chronique, quand un médicament est envisagé, un interféron alfa pendant plusieurs mois est un premier choix, mais ses effets indésirables sont fréquents et souvent mal supportés. Une autre option est un antiviral par voie orale en continu, notamment un inhibiteur nucléosidique ou nucléotidique de la transcriptase inverse tel que l'entécavir ou le ténofovir disoproxil (1,2)

Carbétocine après une césarienne : pas mieux que l'oxytocine

 La carbétocine est un analogue synthétique de l'oxytocine (Syntocinon° ou autre). En France, elle est autorisée sous forme injectable en prévention de l'atonie utérine, source d'hémorragies, après accouchement par césarienne. Au 6 novembre 2018, une copie est commercialisée sous un nom commercial qui comporte la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Pabal°. La copie est disponible en seringue préremplie unidose de solution injectable à 100 microg de carbétocine alors que Pabal° l'est en flacon de solution injectable à usage unique, contenant aussi 100 microg de carbétocine (1)

Trastuzumab : risque cardiaque à surveiller

 Le trastuzumab est un anticorps monoclonal antitumoral dirigé contre la protéine HER-2. Dans l'Union européenne, il est autorisé en perfusion intraveineuse dans certains cancers du sein ou de l'estomac dont la tumeur surexprime la protéine HER-2. Au 6 novembre 2018, des copies sont commercialisées avec les mêmes indications que le princeps Herceptin°, sous des noms commerciaux de fantaisie (lire aussi "Copies démasquées") (1)

Buprénorphine lyophilisats oraux à 2 mg et 8 mg (OROBUPRÉ°)

La buprénorphine, un agoniste-antagoniste des récepteurs aux opioïdes, est un médicament de choix dans le traitement de substitution des dépendances aux opioïdes. En France, elle est notamment disponible en comprimés sublinguaux à divers dosages allant de 0,4 mg à 8 mg (Subutex° ou autre) (1,2)

Leuproréline (LEPTOPROL°) implant

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate hormonodépendant localement avancé ou métastasé, la leuproréline n'a pas d'avantage clinique par rapport aux autres agonistes de la gonadoréline (GnRH) tels que la goséréline (1,2)

Béclométasone + formotérol + glycopyrronium (TRIMBOW°) et BPCO

Chez les patients gênés en permanence par les symptômes d'une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), un bêta-2 stimulant de longue durée d'action inhalé tel que le formotérol est le médicament de premier choix. Y associer un corticoïde inhalé tel que la béclométasone est justifié en cas d'exacerbations répétées des symptômes. Le tiotropium (un atropinique de longue durée d'action) en inhalation est une alternative à un bêta-2 stimulant de longue durée d'action. Associer un bêta-2 stimulant de longue durée d'action avec du tiotropium améliore très modestement l'efficacité (1,2). Les autres atropiniques de longue durée d'action tels que le glycopyrronium sont moins évalués que le tiotropium et ne semblent pas avoir un meilleur profil d'effets indésirables (1,3)

 sofosbuvir + velpatasvir + voxilaprévir (VOSEVI°) et hépatite C chronique

Chez les patients atteints d'une hépatite C chronique, quand un traitement médicamenteux est envisagé, les protocoles de référence sont des associations d'antiviraux dits à action directe. Ces antiviraux sont des inhibiteurs de diverses protéines ou enzymes du virus de l'hépatite C (HCV) impliquées dans la réplication virale : l'ARN polymérase NS5B, la protéine NS5A ou la protéase NS3/4A. Les protocoles les associant ont une efficacité virologique importante, avec une disparition prolongée du virus dans le sang chez plus de 90 % des patients. Faute de recul suffisant, leur effet pour réduire les complications cliniques de l'infection est difficile à quantifier (1,2)

Ocrélizumab (OCREVUS°) et sclérose en plaques

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central dont les conséquences cliniques vont de déficits mineurs à des handicaps majeurs, voire à la mort prématurée. Elle débute le plus souvent entre les âges de 20 ans et 40 ans (1,2)

 régorafénib (STIVARGA°) et carcinome hépatocellulaire

La plupart des cancers primitifs du foie sont des carcinomes hépatocellulaires, c'est-à-dire des cancers qui se développent à partir des cellules hépatiques (les hépatocytes). Ils sont surtout d'origine alcoolique ou virale. Le traitement dépend notamment de la taille de la tumeur et de la sévérité de l'atteinte de la fonction hépatique. Il repose le plus souvent sur l'exérèse chirurgicale de la tumeur, la destruction de la tumeur par voie percutanée (radiofréquence, cryothérapie, injection de substances chimiques telles que l'éthanol ou l'acide acétique) ou par embolisation artérielle de la tumeur, voire l'ablation du foie avec transplantation hépatique. Il n'est pas démontré qu'une chimiothérapie cytotoxique allonge la durée de vie (1,2)

Létermovir (PREVYMIS°) et prévention d'une réactivation du cytomégalovirus

Les infections à cytomégalovirus (CMV) sont très fréquentes. Elles surviennent généralement dans les premières années de la vie. Elles sont alors le plus souvent asymptomatiques. L'infection aiguë est suivie par la persistance du virus dans l'organisme sous forme latente (1,2)

Nilotinib (TASIGNA°) et leucémie myéloïde chronique chez les enfants

La leucémie myéloïde chronique évolue en trois phases : une phase chronique, une phase d'accélération, et une crise blastique conduisant à la mort. La leucémie myéloïde chronique est rare chez les enfants, représentant moins de 3 % des leucémies. Le choix du traitement est en grande partie extrapolé à partir de l'évaluation chez les adultes. L'imatinib, un inhibiteur de tyrosine kinases, est le médicament de première ligne chez les enfants comme chez les adultes (1)

Abiratérone (ZYTIGA°) et cancer de la prostate métastasé en première ligne

Chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le traitement de référence de première ligne est la dépression androgénique par ablation des testicules ou par un médicament agoniste de la gonadoréline (1à3)

Acide fusidique par voie générale : utile contre les staphylocoques

 En France, l'acide fusidique (Fucidine°), un antibiotique, est autorisé par voie générale (orale ou parentérale) dans le traitement d'infections staphylococciques. Au 8 octobre 2018, une copie des comprimés est commercialisée avec un nom commercial qui comporte la dénomination commune internationale (1)

Ritonavir : potentialisateur d'autres inhibiteurs de la protéase du HIV

 Dans l'Union européenne, le ritonavir (Norvir°), un inhibiteur de la protéase du HIV et un puissant inhibiteur enzymatique, est autorisé chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans et chez les adultes infectés par le HIV en association avec un inhibiteur de la protéase du HIV et d'autres antirétroviraux. En France, il est commercialisé, non associé, sous formes de comprimés et de poudre pour suspension buvable en sachets. Au 8 octobre 2018, une copie des comprimés est commercialisée sous un nom commercial comportant la dénomination commune internationale, et avec la même indication que celle du princeps Norvir° (1)

Maraviroc (CELSENTRI°) et HIV résistant chez les enfants

Chez les enfants infectés par le HIV, en cas d'échec d'un traitement antirétroviral, le choix des médicaments est à adapter en fonction de ceux déjà reçus, et du profil de résistance du virus, comme chez les adultes. Une des options est de choisir un antirétroviral d'une classe pharmacologique non encore utilisée (1,2)

Insuline dégludec (TRESIBA°) et diabète chez les adultes

Chez les patients atteints d'un diabète de type 1, le traitement de référence est une insulinothérapie intensive au long cours par au moins 3 injections quotidiennes d'insuline, dont une d'action prolongée, en visant une glycémie proche de la glycémie physiologique (1,2)

Insuline dégludec (TRESIBA°) dès l'âge d'un an

Chez les enfants atteints d'un diabète de type 1, les insulines d'action prolongée de premier choix sont l'insuline isophane (alias NPH) ou l'insuline glargine. L'insuline glargine s'administre en une seule injection par jour alors que l'insuline isophane s'administre le plus souvent en deux injections par jour. L'insuline détémir, une insuline d'action prolongée en une ou deux injections par jour, n'a pas d'avantage clinique ni pratique par rapport aux deux autres (1à3)

Sofosbuvir (SOVALDI°) et sofosbuvir + lédipasvir (HARVONI°) chez les adolescents

Chez les enfants et les adolescents, l'évolution de l'hépatite C chronique est moins rapide que chez les adultes. L'infection est souvent asymptomatique, limitée à des lésions hépatiques mineures et à une élévation des transaminases (1)

Glécaprévir + pibrentasvir (MAVIRET°) et hépatite C chronique

Chez les patients atteints d'une hépatite C chronique, les protocoles antiviraux de référence en 2018 sont des associations d'antiviraux dits à action directe. Ils ont une efficacité virologique importante, avec disparition prolongée du virus chez la plupart des patients. En 2018, leurs profils d'effets indésirables sont encore mal connus. Leurs effets pour réduire le risque de cirrhose, de cancer hépatique ou de greffe hépatique sont difficiles à quantifier, faute de recul suffisant (1,2)

Midostaurine (RYDAPT°) et certaines leucémies aiguës myéloïdes

Les leucémies aiguës myéloïdes sont des maladies caractérisées par la prolifération anormale de cellules plus ou moins différenciées de la lignée myéloïde. Elles touchent surtout des adultes âgés de plus de 65 ans. En Europe, on compte chaque année environ 4 nouveaux cas pour 100 000 habitants, tous âges confondus. Dans environ 30 % des cas, les cellules tumorales portent une mutation du gène FLT3. Cette mutation est généralement associée à un mauvais pronostic (1,2)

Midostaurine (RYDAPT°) et mastocytoses

Les mastocytes sont des cellules de l'immunité présentes dans de nombreux organes. Ils jouent un rôle dans les réactions d'hypersensibilité et dans la lutte contre les infections bactériennes et parasitaires. Les mastocytoses sont un groupe hétérogène de maladies caractérisées par une activation et/ou une prolifération anormale des mastocytes dans un ou plusieurs organes, notamment la peau, la moelle osseuse, le foie, la rate, le tube digestif. L'activation anormale des mastocytes est liée à une mutation du gène dit KIT. Les mastocytoses touchent à la fois des enfants et des adultes. Ce sont des maladies rares dont la fréquence réelle est mal connue (1)

Rolapitant (VARUBY°) et prévention des vomissements chimio-induits retardés

En prévention des nausées et vomissements chez les patients qui reçoivent une chimiothérapie anticancéreuse hautement ou moyennement émétisante, le traitement de premier choix est l'association d'un antagoniste des récepteurs 5HT3 de la sérotonine (alias sétron) avec un corticoïde. En cas de chimiothérapie hautement émétisante, ajouter l'aprépitant, un antagoniste des récepteurs NK1 de la substance P (alias anti-NK1) évite les vomissements aigus (survenant dans les 24 heures suivant la chimiothérapie) chez environ 1 patient supplémentaire sur 10, et les vomissements retardés (survenant plus de 24 heures après la chimiothérapie) chez 1 patient supplémentaire sur 4. L'ajout d'aprépitant n'est à envisager que lors de certaines chimiothérapies moyennement à hautement émétisantes (1,2)

Ribociclib (KISQALI°) et cancers du sein avancés ou métastasés

En 2018, on ne connaît pas de traitement curatif des cancers du sein avancés ou métastasés. Le choix du traitement dépend de divers facteurs tels que l'âge des patientes et leur statut ménopausique, le type histologique de la tumeur, les caractéristiques de l'éventuelle extension métastatique, la présence éventuelle au niveau de la tumeur de récepteurs hormonaux ou d'une surexpression de la protéine HER-2 (1)

Raltégravir (ISENTRESS°) comprimés à 600 mg 1 fois par jour

Chez les patients infectés par le HIV, le traitement repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse, avec un antirétroviral d'un autre groupe pharmacologique. Quand le choix se porte sur un inhibiteur de l'intégrase, le raltégravir est celui pour lequel on dispose du plus long recul (1,2)

Anagrélide : des effets cardiovasculaires souvent graves

 L'anagrélide (Xagrid°) est un antiagrégant plaquettaire thrombopéniant et vasodilatateur. Dans l'Union européenne, il est autorisé par voie orale chez certains patients atteints d'une thrombocytémie essentielle, après échec ou intolérance à un traitement antérieur En France, des copies avec un nom commercial comportant la dénomination commune internationale sont commercialisées avec la même indication que celle du princeps Xagrid° (1,2)

Ganciclovir intraveineux : attention aux neutropénies

 En France, le ganciclovir (Cymévan°), un antiviral, est autorisé sous forme de poudre pour solution injectable : dans le traitement ou la prévention d'infections à cytomégalovirus (CMV) chez des adultes et des adolescents âgés de plus de 12 ans ; dans la prévention d'infections à CMV dès la naissance (a)(1). Au 28 août 2018, une copie de Cymévan° est disponible sous un nom commercial contenant la dénomination commune internationale (DCI). Cette copie n'est pas autorisée dans la prévention d'infections à CMV chez les enfants de moins de 12 ans (1)

Niraparib (ZEJULA°) et cancer de l'ovaire

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire, d'un cancer des trompes de Fallope, ou d'un cancer péritonéal primitif, quand le cancer s'étend au-delà du pelvis (avec ou sans métastases), les rechutes sont fréquentes après le traitement initial (a). Quand la rechute survient plus de 6 mois après la fin d'une chimiothérapie à base d'un sel de platine, le cancer est dit sensible aux sels de platine. Dans cette situation, une nouvelle chimiothérapie à base d'un sel de platine est généralement le premier choix (1)

Olaparib (Lynparza°) et cancer de l'ovaire, avec plus de recul

L'olaparib est un cytotoxique par inhibition des poly-adénosine diphosphate ribose polymérases (PARP), des enzymes qui participent à la réparation des cassures de l'ADN. Il est autorisé dans l'Union européenne en traitement d'entretien chez les patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire sensible aux sels de platine, qui ont déjà reçu au moins deux lignes de chimiothérapie à base d'un sel de platine. Cette autorisation de mise sur le marché (AMM) a été accordée fin 2014 sur la base d'un essai randomisé, en double aveugle, versus placebo, chez 265 femmes, avec ou sans mutation d'un gène BRCA dans la tumeur. Dans cet essai, il y a eu un allongement du délai avant aggravation radiologique du cancer dans le groupe olaparib (8,4 mois versus 4,8 mois dans le groupe placebo, p < 0,001), sans allongement tangible de la durée de vie (environ 29 mois dans les deux groupes) (1,2)

Sarilumab (KEVZARA°) et polyarthrite rhumatoïde

Chez les patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde, le tocilizumab (un immunodépresseur anti-récepteur de l'interleukine-6, disponible dans l'Union européenne depuis 2009) est une option parmi d'autres après échec de médicaments "de fond" tels que le méthotrexate et des immunodépresseurs anti-TNF alpha (1,2)

Carbonate de sévélamer (RENVELA°) à partir de l'âge de 6 ans

Les hyperphosphorémies sont fréquentes chez les patients insuffisants rénaux chroniques. Elles exposent à des hyperparathyroïdies qui participent à l'apparition de troubles osseux (douleurs, fractures) et de calcifications cardiovasculaires aux complications diverses, parfois mortelles. Le plus souvent, un médicament chélateur du phosphore est nécessaire pour contrôler l'hyperphosphorémie (1,2)

Étiléfrine (ÉTILÉFRINE SERB°) et priapisme

Le priapisme est une érection douloureuse et prolongée du pénis. Il est très rarement consécutif à une stimulation sexuelle. Le priapisme est qualifié d'aigu quand il dure plus d'une heure, et de bas débit quand il est lié à une évacuation insuffisante du sang veineux des corps caverneux. Les causes, quand elles sont identifiées, sont notamment des médicaments (dont l'alprostadil, un médicament utilisé dans l'insuffisance érectile, des antidépresseurs, des anticoagulants), des affections hématologiques dont la drépanocytose, ou des envahissements par des cellules cancéreuses (1,2)

Landiolol par voie IV (RAPIBLOC°) et certaines tachycardies

Chez les patients en tachycardie justifiant de ralentir le rythme cardiaque en urgence, notamment dans un contexte opératoire, l'esmolol (Brevibloc° ou autre) est un bêtabloquant administré par voie intraveineuse (IV) qui a un délai et une durée d'action plus courts que la plupart des bêtabloquants injectables. L'esmolol expose particulièrement à des hypotensions (1)

Dinutuximab bêta (QARZIBA°) et neuroblastomes

Les neuroblastomes sont des tumeurs malignes qui se développent à partir de cellules neuronales embryonnaires qui sont à l'origine du système nerveux sympathique. Ces tumeurs apparaissent généralement dans les glandes médullosurrénales ou dans les ganglions sympathiques (1,2). Dans 80 % des cas, elles sont initialement localisées dans l'abdomen. Chez la moitié des patients, des métastases sont retrouvées lors de la découverte du neuroblastome (3)

Bévacizumab (AVASTIN°) et cancer de l'ovaire en rechute

Chez les patientes atteintes d'un cancer épithélial de l'ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, le traitement de référence est la chirurgie d'exérèse suivie d'une chimiothérapie cytotoxique à base d'un sel de platine, tel le carboplatine. Quand une rechute survient plus de 6 mois après la fin de la chimiothérapie initiale, le cancer est dit sensible aux sels de platine. Une chimiothérapie à base d'un sel de platine est alors de nouveau le premier choix, à associer éventuellement avec le paclitaxel, un taxane (1,2). Dans la suite du texte, l'expression cancer épithélial de l'ovaire est utilisée pour désigner ces trois types de cancers, dont les modalités de traitement sont les mêmes

Mercaptamine en gélules gastrorésistantes, à prendre toutes les 12 heures (PROCYSBI°)

La cystinose est une maladie autosomique récessive rare, caractérisée par l'accumulation de cystine (un acide aminé) dans les lysosomes. Des dépôts de cystine se forment alors dans la plupart des tissus, dont les reins et la cornée, d'où notamment des insuffisances rénales et des troubles oculaires apparaissant généralement durant l'enfance (1,2)

Insuline lispro en stylo prérempli avec palier de 0,5 unité (HUMALOG JUNIOR KWIKPEN°)

En France, mi-2018, les analogues de l'insuline d'action rapide sont disponibles en cartouches pour stylos réutilisables, dont certains permettent un réglage des doses par paliers de 0,5 unité, ce qui est utile chez certains enfants. Les analogues de l'insuline d'action rapide sont aussi disponibles en stylos préremplis permettant un réglage des doses à 1 unité près (lire le tableau "Insulines commercialisées en France au 7 juin 2018")

Lauromacrogol 400 (AETOXISCLÉROL°) solution injectable à 1 %

Chez les patients gênés par des varices des membres inférieurs, le traitement repose avant tout sur la compression veineuse par des bas pour faciliter le retour veineux. La sclérothérapie est souvent proposée en complément à d'autres techniques de traitement : elle consiste à provoquer une occlusion de la veine en la remplissant d'une substance irritante produisant une réaction inflammatoire. Le lauromacrogol 400 est un sclérosant parmi d'autres. Les sclérosants exposent à de fréquentes réactions locales, et à de rares accidents vasculaires veineux profonds, pulmonaires ou cérébraux (1)

Prastérone alias DHEA (INTRAROSA°) et atrophie vulvovaginale

Chez les femmes ménopausées, la réduction de la production d'estrogènes liée à la ménopause provoque un amincissement de l'épithélium de la muqueuse vaginale et de l'appareil urinaire inférieur et, à long terme, une atrophie vulvaire et vaginale. Cette atrophie se manifeste notamment par une diminution de la lubrification vulvovaginale lors de l'excitation sexuelle. Les symptômes sont variables et s'aggravent parfois avec le temps. Ils surviennent surtout lors d'actes sexuels avec pénétration, altérant la qualité de vie sexuelle : sensations de brûlure et d'irritation, douleurs (alias dyspareunies), saignements vaginaux. D'autres symptômes surviennent parfois, notamment une sensation de sécheresse vaginale gênante, voire douloureuse, ressentie même en dehors des actes sexuels, une pollakiurie (fréquence excessive des mictions), une dysurie (difficulté à uriner), des hématuries (1)

Eslicarbazépine (ZEBINIX°) en monothérapie dans les crises épileptiques partielles

Chez les patients ayant des crises épileptiques partielles, le traitement de première ligne est le plus souvent une monothérapie par carbamazépine. Elle expose à des effets indésirables graves, parfois en lien avec un mécanisme d'hypersensibilité, et elle a un effet inducteur enzymatique qui entraîne une diminution de l'efficacité de nombreux médicaments, notamment les contraceptifs hormonaux (1)

Époétine alfa (EPREX° OU AUTRE) et anémie dans les syndromes myélodysplasiques

Les syndromes myélodysplasiques sont des affections rares caractérisées par une production inefficace de cellules sanguines. Les manifestations cliniques dépendent de l'intensité du déficit en cellules dans le sang et des lignées sanguines atteintes : anémies, infections, hémorragies. L'évolution vers une leucémie aiguë myéloïde survient chez environ un tiers des patients dans un délai qui varie de 3 mois à 10 ans (1à4)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et carcinome urothélial

Chez les patients atteints d'un carcinome urothélial avec extension régionale ou des métastases, une chimiothérapie à base d'un sel de platine est souvent proposée en première ligne. En cas d'échec, le traitement n'est pas consensuel. Des taxanes tels que le docétaxel et le paclitaxel sont des options de deuxième ligne. La vinflunine, un vinca-alcaloïde, a une balance bénéfices-risques défavorable (1,2). Le nivolumab et l'atézolizumab, des anticorps monoclonaux immunostimulants agissant sur la voie du récepteur PCD-1 et autorisés dans l'Union européenne dans cette situation, n'ont pas d'intérêt démontré pour allonger la durée de vie des patients (1,3)

Ételcalcétide (PARSABIV°) et hyperparathyroïdie des patients dialysés

Quasiment tous les patients atteints d'une insuffisance rénale chronique au point d'être dialysés ont des troubles du métabolisme phosphocalcique. Ces troubles sont liés d'une part à une diminution de l'élimination rénale du phosphore, et d'autre part, à une diminution de la synthèse par le rein du calcitriol, la forme active de la vitamine D, d'où une diminution de l'absorption digestive du calcium (1). L'augmentation de la concentration sanguine en phosphore et la diminution de la concentration sanguine en calcium qui en résultent, augmentent la sécrétion par les glandes parathyroïdes de la parathormone (PTH). La PTH est une hormone qui diminue la concentration sanguine en phosphore et augmente celle de calcium (1,2). L'augmentation de la sécrétion de PTH (alias hyperparathyroïdie) contribue à maintenir la calcémie et la phosphorémie à des valeurs normales. Mais cela est obtenu au prix d'une action délétère sur les os, car la PTH stimule l'activité des ostéoblastes et des ostéoclastes, d'où une accélération du renouvellement osseux avec production d'os de mauvaise qualité. Cela participe à l'apparition de troubles osseux chez les patients insuffisants rénaux, avec notamment des douleurs osseuses et des fractures ; et conduit à des dépôts calciques dans les parois vasculaires, associés à des complications cardiovasculaires (1,2)

Sébélipase alfa (KANUMA°) et déficit en lipase acide lysosomale

La lipase acide lysosomale est une enzyme qui hydrolyse des esters de cholestérol en cholestérol, et des triglycérides en acides gras libres (1)

Hydrocortisone collyre (SOFTACORT°) en unidoses

En France, depuis début 2018, un collyre à base d'hydrocortisone (Softacort° - Théa) est commercialisé en unidoses sans conservateur dans les « pathologies conjonctivales modérées et non infectieuses d'origine allergique ou inflammatoire » chez les adultes (1)

Olmésartan (ALTEIS°, OLMETEC°) et hypertension artérielle chez les enfants

Chez les enfants hypertendus, un sartan est parfois utile, notamment le valsartan (Tareg°) qui est disponible sous une forme buvable multidoses (1)

Pirfénidone (ESBRIET°) comprimés à 267 mg et 801 mg

Chez les patients atteints d'une fibrose pulmonaire idiopathique, on ne sait pas si la pirfénidone (Esbriet° - Roche), un immunodépresseur, allonge la durée de vie, alors qu'elle expose à des effets indésirables graves, parfois mortels : atteintes hépatiques, troubles cardiovasculaires et immunoallergiques, infections, etc. (1,2)

Abacavir : un médicament de choix, à exclure chez les patients à risque accru de réactions d'hypersensibilité graves

 L'abacavir (Ziagen°) est un antirétroviral inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV. Dans l'Union européenne, il est autorisé, en association avec d'autres antirétroviraux, chez les enfants à partir de l'âge de 3 mois et chez les adultes infectés par le HIV. En France, l'abacavir est disponible en comprimés à 300 mg, en solution buvable à 20 mg/ml, et dans diverses associations (1,2). Au 26 juin 2018, une copie des comprimés d'abacavir, dont le nom comporte la dénomination commune internationale, est disponible avec la même indication que le princeps Ziagen° (3)

Abacavir + lamivudine + zidovudine : association à doses fixes copiée

 L'abacavir, la lamivudine et la zidovudine sont des antirétroviraux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse. En France, un médicament contenant ces trois substances dans un même comprimé (Trizivir°) est autorisé chez les adultes infectés par le HIV. Au 26 juin 2018, une copie est disponible, avec un nom commercial qui comporte les dénominations communes internationales (1,2)

Acide alendronique + vitamine D : pas d'avantage notable avec l'association à doses fixes

 Dans l'Union européenne, l'association, dans un même comprimé d'acide alendronique, un diphosphonate, avec du colécalciférol (alias vitamine D3) (Fosavance°) est autorisée dans l'ostéoporose chez les femmes ménopausées « à risque d'insuffisance en vitamine D ». Deux dosages sont disponibles, en comprimés pour une prise hebdomadaire, comportant chacun 70 mg d'acide alendronique, avec soit 2 800 UI, soit 5 600 UI de colécalciférol. En France, des copies des deux dosages sont commercialisées, sous un nom commercial qui comporte les dénominations communes internationales (DCI), et avec la même indication que le princeps Fosavance° (1,2)

Glatiramère : pas mieux qu'un interféron bêta dans la sclérose en plaques

 Le glatiramère (Copaxone°) est un mélange de polypeptides de séquence aléatoire qui ont une certaine parenté structurale avec des constituants de la myéline. En France, il est autorisé par voie sous-cutanée chez les patients atteints de sclérose en plaques évoluant par poussées (forme dite récurrente-rémittente). Il est disponible sous deux dosages : 20 mg, à administrer tous les jours ; ou 40 mg, à administrer 3 fois par semaine En France au 26 juin 2018, une copie des deux dosages est commercialisée sous le nom Glatiramer Mylan°, avec la même indication que celle du princeps Copaxone° (1,2)

Extraits de pollens et de pistil (FÉMÉLIS°) et troubles liés à la ménopause ou à la période prémenstruelle

Différentes périodes de la vie des femmes sont marquées par des modifications hormonales, notamment la ménopause et la période précédant les règles. Ces modifications hormonales sont parfois associées à des troubles gênants (1)

Captopril solution buvable (NOYADA°)

Chez les adultes, le captopril fait partie des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) de référence (1,2). Chez les rares enfants ayant des troubles cardiovasculaires justifiant un traitement médicamenteux, faute d'évaluation approfondie, les médicaments de premier choix sont souvent les mêmes que chez les adultes (3à5)

Nusinersen (SPINRAZA°) et amyotrophie spinale

L'amyotrophie spinale proximale est une maladie neuromusculaire progressive rare, caractérisée par la dégénérescence des motoneurones de la moelle épinière. Chez quasiment tous les patients, c'est une maladie génétique à transmission autosomale récessive causée par des délétions ou des mutations sur le gène SMN1 situé sur le bras long du chromosome 5 (alias bras 5q) (1à4). Quand il est normal, ce gène code pour la synthèse de la protéine SMN ou protéine de "survie du motoneurone". Sans cette protéine, les motoneurones de la moelle épinière sont incapables de stimuler les muscles et ceux-ci s'atrophient (1,2)

Avélumab (BAVENCIO°) et carcinome cutané à cellules de Merkel métastasé

Le carcinome à cellules de Merkel est une forme rare de cancer cutané. Sa fréquence varie selon les pays, avec environ 2 à 16 nouveaux cas par million d'habitants chaque année. Les principaux facteurs de risque sont l'exposition aux ultraviolets et une immunodépression. Le rôle d'un polyomavirus, un virus fréquemment retrouvé au niveau de la peau chez l'Homme, est aussi évoqué (1à4)

Pénicillamine (TROLOVOL°) et cystinurie

La cystinurie est une maladie héréditaire rare, caractérisée notamment par une élimination urinaire importante de cystine. La faible solubilité de la cystine entraîne la formation de calculs rénaux (lithiases) à l'origine de douleurs, d'hématuries, d'infections et d'atteintes rénales. Elle se développe à tout âge, mais les signes cliniques apparaissent en moyenne à l'âge de 15 ans (1,2)

Pénicillamine (TROLOVOL°) et intoxication par le plomb

Le plomb a des effets toxiques qui se manifestent notamment par des encéphalopathies, des hypertensions artérielles, des syndromes abdominaux, des néphropathies et chez les enfants, des troubles cognitifs et comportementaux, des retards du développement staturo-pondéral et des déficits auditifs. Les enfants âgés de moins de 6 ans sont les personnes les plus vulnérables (1)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) et carcinome urothélial

Chez les patients atteints d'un carcinome urothélial avec une extension régionale ou des métastases, une chimiothérapie à base d'un sel de platine est souvent proposée en première ligne. Après échec, le paclitaxel ou le docétaxel (des taxanes) sont des options de deuxième ligne. La vinflunine (un vinca-alcaloïde) est aussi autorisée dans cette situation malgré une balance bénéfices-risques défavorable (1à3)

Ustékinumab (STELARA°) et maladie de Crohn modérée à sévère

Chez les patients atteints d'une maladie de Crohn modérée à sévère, quand les corticoïdes et des immunodépresseurs dits conventionnels tels que l'azathioprine ont un effet insuffisant, un anti-TNF alpha tel que l'adalimumab ou l'infliximab est une option. Les anti-TNF alpha exposent à des effets indésirables fréquents et parfois graves. En cas d'échec, l'augmentation des doses ou l'utilisation d'un autre anti-TNF alpha est à envisager. Une amputation intestinale chirurgicale est parfois un recours (1)

Insuline asparte (FIASP°) d'action "plus rapide"

Chez les patients diabétiques de type 1, l'insulinothérapie intensive est le traitement de référence. Elle associe le plus souvent une injection quotidienne d'une insuline d'action prolongée, avec, avant chaque repas, une injection d'un analogue d'action rapide de l'insuline humaine comme l'insuline asparte (1). Dans le diabète de type 2, une insulinothérapie intensive est rarement justifiée (2)

Tadalafil et hypertension artérielle pulmonaire : un autre vasodilatateur copié

 Le tadalafil est un vasodilatateur par inhibition de la phosphodiestérase de type 5. Dans l'Union européenne, des comprimés de tadalafil dosés à 20 mg sont autorisés dans l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) chez les adultes sous le nom Adcirca° (a). Au 29 mai 2018, des copies sont disponibles à l'hôpital et rétrocédées, sous un nom commercial de fantaisie ou comportant la dénomination commune internationale (DCI). Elles ont la même indication que le princeps Adcirca° (1,2)

Acide risédronique (ACTONEL°) comprimés gastrorésistants à 35 mg

Dans l'ostéoporose post-ménopausique, l'acide risédronique (Actonel° - Teva Santé) est un diphosphonate ayant un effet modeste mais démontré en prévention des récidives de fractures (1)

Naloxone (PRENOXAD°) en kit pour injection IM dans les surdoses d'opioïdes

Les surdoses d'opioïdes sont parfois mortelles. Dans cette situation, la naloxone, un antagoniste des récepteurs aux opioïdes, est le traitement de référence pour bloquer l'effet dépresseur respiratoire des opioïdes et prévenir un arrêt cardiorespiratoire. Des programmes dans plusieurs pays ont montré que mettre à disposition de patients usagers d'opioïdes à risque de surdose et de leur entourage des kits de naloxone pour injection intramusculaire (IM) ou administration nasale est utile pour réduire la mortalité, dans l'attente des secours (lire aussi "naloxone nasale (Nalscue°) et surdoses d'opioïdes") (1,2)

Dispositif intra-utérin au lévonorgestrel 9 microg par jour (KYLEENA°)

Les dispositifs intra-utérins (DIU) font partie des moyens de contraception les plus efficaces. Ceux délivrant du lévonorgestrel (un progestatif) sont une alternative aux DIU contenant du cuivre, notamment en cas de douleurs pelviennes ou de saignements menstruels trop gênants (1,2)

 triptoréline (DÉCAPEPTYL LP° 3 mg) en adjuvant dans les cancers du sein

Les cancers du sein sont souvent diagnostiqués quand la tumeur est relativement petite, sans envahissement ganglionnaire lymphatique ou avec un envahissement ganglionnaire limité (stade dit précoce). Le traitement repose alors sur la chirurgie, la radiothérapie et éventuellement une chimiothérapie (1à3)

Inotuzumab ozogamicine (BESPONSA°) et leucémie aiguë lymphoblastique chez les adultes

Les leucémies aiguës lymphoblastiques sont des hémopathies graves caractérisées par la prolifération de cellules lymphoïdes immatures qui envahissent la moelle osseuse, le sang, voire d'autres parties de l'organisme comme le système nerveux central. Chez les adultes, elles sont généralement de mauvais pronostic. En France, environ 400 adultes sont atteints chaque année (1,2)

Évérolimus (VOTUBIA°) et épilepsie de la sclérose tubéreuse de Bourneville

La sclérose tubéreuse de Bourneville est une maladie génétique rare. Elle est caractérisée notamment par une hyperactivité du complexe mTOR, un complexe impliqué entre autres dans la croissance cellulaire. Cette maladie conduit au développement, dès l'enfance, de tumeurs bénignes dans divers organes, en particulier dans le cerveau (parfois sous forme d'astrocytomes sous-épendymaires à cellules géantes), les reins, la peau, les yeux, le foie, les poumons. La plupart des patients atteints d'une sclérose tubéreuse de Bourneville ont des crises d'épilepsie, souvent avant l'âge d'un an. Ces crises surviennent parfois même en l'absence de tumeurs cérébrales, mais de telles tumeurs sont un facteur de risque. Le type de crises varie d'un patient à l'autre, avec parfois plusieurs types associés chez un même patient : spasmes infantiles, crises partielles avec ou sans généralisation secondaire, crises généralisées (1à4)

Ténofovir disoproxil + emtricitabine + elvitégravir + cobicistat (STRIBILD°) et HIV chez les adolescents

L'association ténofovir disoproxil + emtricitabine (des inhibiteurs de la transcriptase inverse) + elvitégravir (un inhibiteur de l'intégrase) + cobicistat (un inhibiteur enzymatique) (Stribild° - Gilead Sciences) n'a pas apporté de progrès par rapport à d'autres associations d'antirétroviraux chez les patients adultes infectés par le HIV (1). Cette association est devenue autorisée dès l'âge de 12 ans, uniquement quand les protocoles sans ténofovir disoproxil sont à écarter

Dolutégravir (TIVICAY°) chez les enfants dès l'âge de 6 ans

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement initial repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse du HIV avec un inhibiteur de la protéase. Le raltégravir, un inhibiteur de l'intégrase, est une option parmi d'autres en situation d'échec, mais il expose à l'apparition de résistances (1à3)

Atézolizumab (TECENTRIQ°) et cancer bronchique métastasé ou inopérable

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, métastasé ou inopérable, le traitement de premier choix repose le plus souvent sur une chimiothérapie à base d'un sel de platine (1). Après échec ou rechute, le nivolumab, un immunostimulant dirigé contre le récepteur PCD-1 (programmed cell death-1, qui est un récepteur présent à la surface de certains lymphocytes T), est à préférer au docétaxel. Dans deux essais cliniques comparatifs, il a augmenté la durée médiane de survie d'environ 3 mois par rapport au docétaxel, tout en exposant à moins d'effets indésirables graves (1). Selon une comparaison indirecte, les effets du pembrolizumab (un autre immunostimulant anti-récepteur PCD-1) sont proches de ceux du nivolumab (2)

Naloxone nasale (NALSCUE°) et surdoses d'opioïdes

Les surdoses d'opioïdes résultent de diverses situations de prise. Ces surdoses sont parfois mortelles. L'afflux massif d'opioïdes dans le cerveau inhibe le centre de la respiration, ce qui entraîne une baisse de la fréquence respiratoire avec perte de conscience. Quand la dépression respiratoire est importante et durable, elle expose à un arrêt respiratoire, puis à un arrêt cardiaque. La quantité d'opioïde provoquant des symptômes de surdose est variable selon l'accoutumance de la personne aux opioïdes et la voie d'administration. Des surdoses peuvent survenir avec tous les agonistes des récepteurs opioïdes, qu'ils soient illicites ou médicamenteux : héroïne, morphine, oxycodone, méthadone, codéine, tramadol, etc. (1)

Énalapril + lercanidipine : association copiée

 En France, l'association à doses fixes énalapril 20 mg + lercanidipine 10 mg ou 20 mg (Lercapress°, Zanextra°) est autorisée dans l'hypertension artérielle. Au 2 mai 2018, des copies contenant 10 mg de lercanidipine sont commercialisées avec un nom commercial qui comprend les dénominations communes internationales (1)

Éculizumab (SOLIRIS°) et myasthénie acquise

La myasthénie acquise est une maladie liée à la présence d'auto-anticorps dirigés contre des éléments de la jonction neuromusculaire, ce qui altère la transmission de l'influx nerveux au muscle. Il s'agit notamment d'anticorps dirigés contre le récepteur post-synaptique à l'acétylcholine, qui sont retrouvés chez la majorité des patients (1,2). La fréquence de cette maladie est estimée à environ 1 cas pour 5 000 personnes (1)

Vénétoclax (VENCLYXTO°) et leucémie lymphoïde chronique

La leucémie lymphoïde chronique est caractérisée par une accumulation progressive de lymphocytes B non fonctionnels dans la moelle osseuse, le sang périphérique, voire dans les organes lymphoïdes. Elle touche le plus souvent des patients âgés de plus de 60 ans et représente la forme la plus fréquente des leucémies chez les adultes. La proportion de patients en vie 10 ans après le diagnostic varie entre 25 % et 80 % selon notamment l'âge, le stade de la maladie, et la présence de certaines anomalies génétiques dans les cellules tumorales (1à3). Les patients dont les cellules tumorales portent une délétion 17p ou une mutation TP53 semblent plus à risque d'échec des traitements ou d'avoir une rechute précoce après rémission (2,4)

 fulvestrant (FASLODEX°) et certains cancers du sein en 1re ligne

Chez les femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein avancé ou métastasé, quand la tumeur porte des récepteurs hormonaux, une hormonothérapie orale quotidienne est généralement proposée, soit par un antiestrogène, tel que le tamoxifène, soit par un inhibiteur de l'aromatase, tel que l'anastrozole (1)

 eltrombopag (REVOLADE°) et thrombopénie immunitaire chronique dès l'âge d'un an

La thrombopénie immunitaire (anciennement dénommée purpura thrombopénique dit idiopathique), caractérisée par une diminution isolée du nombre de plaquettes, touche les enfants et les adultes (1). Cliniquement, elle se manifeste le plus souvent par des hémorragies cutanées, muqueuses ou viscérales de gravité variable, dont certaines au niveau cérébral parfois mortelles (2,3)

 bezlotoxumab (ZINPLAVA°) et récidives d'infection à Clostridium difficile

Clostridium difficile est une bactérie anaérobie à Gram positif, sporulée, qui colonise les intestins après contamination féco-orale. Dans certaines conditions, notamment en cas d'utilisation d'antibiotiques à large spectre qui déséquilibrent la flore (alias microbiote) intestinale commensale, la majorité des souches de C. difficile produisent deux toxines, dites A et B. Ces toxines, surtout la toxine B qui est la plus toxique, provoquent une colite et une diarrhée plus ou moins profuse, avec nécrose de la muqueuse et formation de fausses membranes (alias pseudomembranes) intestinales. Les colites pseudomembraneuses évoluent parfois vers des complications graves, voire mortelles : mégacôlon toxique, ou péritonite à la suite d'une perforation du côlon (1à3)

 céritinib (ZYKADIA°) en 1re ligne dans des cancers bronchiques

Chez les rares patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules avancé ou métastasé dont la tumeur porte une mutation du gène ALK, il n'est pas démontré, mi-2018, que le crizotinib ou l'alectinib (des inhibiteurs de multiples tyrosine kinases, dont la kinase ALK) allongent la durée de vie en traitement de première ligne par rapport à une chimiothérapie à base d'un sel de platine (1)

 lopinavir + ritonavir buvable (KALETRA°) dès l'âge de 14 jours

Chez les enfants infectés par le HIV, l'instauration d'un traitement antirétroviral le plus tôt possible est recommandée, en particulier avant l'âge de 2 ans afin d'éviter une forme évolutive précoce et sévère de l'infection. Le traitement initial repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse avec un inhibiteur de la protéase potentialisé par le ritonavir (1,2). L'association lopinavirritonavir fait partie des inhibiteurs de la protéase de premier choix (1)

 cladribine orale (MAVENCLAD°) et sclérose en plaques

Chez les patients atteints d'une forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques, le traitement "de fond" de référence est un interféron bêta, malgré l'efficacité modeste et les nombreux effets indésirables. La balance bénéfices-risques des autres médicaments proposés en traitement "de fond", le plus souvent des immunodépresseurs, n'est pas plus favorable, voire pour certains nettement défavorable (1)

Acide carglumique : intérêt majeur dans un trouble rare du cycle de l'urée

 L'acide carglumique (Carbaglu°) est un analogue du N-acétylglutamate. Il est autorisé par voie orale sous forme de comprimés dispersibles à 200 mg dans le traitement de l'hyperammoniémie secondaire soit à un déficit en N-acétylglutamate synthase, soit à certaines acidémies organiques. En avril 2018, une copie du princeps Carbaglu° est commercialisée sous le nom Ucedane°, uniquement autorisée dans le déficit en N-acétylglutamate synthase (1)

Emtricitabine + ténofovir disoproxil + éfavirenz : association à doses fixes copiée

 En France, des copies de l'association à doses fixes emtricitabine + ténofovir disoproxiléfavirenz (Atripla°) sont disponibles, avec un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (1,2). Cette association d'antirétroviraux inhibiteurs nucléosi(ti)-diques de la transcriptase inverse avec l'éfavirenz, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, est autorisée dans l'Union européenne dans l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) chez certains adultes (1)

Lidocaïne + prilocaïne (FORTACIN°) et éjaculation précoce

Quand un homme ou un couple exprime être gêné par un délai avant éjaculation considéré trop court, il est utile de préciser qu'il n'existe pas de délai "normal", et que ce délai est très variable d'un homme à l'autre (1,2)

Acide obéticholique (OCALIVA°) et cholangite biliaire primitive

La cholangite biliaire primitive, anciennement dénommée cirrhose biliaire primitive, est une maladie des voies biliaires intrahépatiques, avec destruction progressive des canalicules biliaires entraînant une gêne à l'écoulement de la bile du foie vers l'intestin. Cela entraîne une cholestase chronique susceptible d'évoluer, le plus souvent après plusieurs années, vers une fibrose hépatique, puis une cirrhose et ses complications (insuffisances hépatiques, varices œsophagiennes, ascites, cancers) (1à3). Les patients ont souvent une fatigue et un prurit tenace, liés à la cholestase (1,2)

Daclizumab (ZINBRYTA°) et sclérose en plaques en situation de multi-échecs

Début 2018, chez les patients atteints d'une forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques, les médicaments proposés en "traitement de fond", le plus souvent des substances aux propriétés immunodépressives, sont décevants : ils sont peu efficaces et à l'origine de nombreux effets indésirables graves (1,2)

Mercaptamine en collyre (CYSTADROPS°) et cystinose

La cystinose est une maladie génétique rare, à transmission autosomique récessive. Elle est caractérisée par l'accumulation de cystine, un acide aminé, dans les lysosomes des cellules, aboutissant à la formation de dépôts dans la plupart des tissus : rein, cornée, conjonctive, moelle osseuse, thyroïde, etc. (1)

Abatacept (ORENCIA°) et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique, en cas d'efficacité insuffisante ou d'effets indésirables trop importants du méthotrexate, un immunodépresseur anti-TNF alpha est à envisager avant d'autres immunodépresseurs (1)

Canakinumab (ILARIS°) et fièvres récurrentes héréditaires

Les fièvres récurrentes héréditaires regroupent un ensemble de maladies rares, caractérisées par la répétition d'épisodes de fièvre élevée, associée à divers symptômes. En dehors des crises, la plupart des patients n'ont aucun symptôme. Font partie de ce groupe de maladies : la fièvre méditerranéenne familiale (alias maladie périodique), le déficit partiel en mévalonate kinase (alias syndrome de l'hyperimmunoglobulinémie D) et le syndrome auto-inflammatoire associé au récepteur du facteur de nécrose tumoral (TNF) (alias fièvre hibernienne familiale) (1à3)

Alectinib (ALECENSA°) et cancers bronchiques ALK-positifs

Environ 5 % des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules ont une forme anormale d'enzyme ALK (anaplastic lymphoma kinase) dans les cellules tumorales. Chez ces patients, quand le cancer est à un stade avancé, il n'est pas démontré que le crizotinib, un antitumoral inhibiteur de multiples tyrosine kinases, dont la kinase ALK, allonge la durée de vie par rapport à d'autres antitumoraux, que ce soit en première ligne ou après échec d'une chimiothérapie à base de sel de platine (1,2)

Bétaméthasone + calcipotriol en mousse (ENSTILAR°) et psoriasis

Chez les patients atteints de psoriasis en plaques, un dermocorticoïde d'activité la plus faible possible ou le calcipotriol, un dérivé de la vitamine D, sont des médicaments de premiers choix. En cas d'efficacité insuffisante, une association à doses fixes de bétaméthasone (dipropionate), un dermocorticoïde d'activité forte, avec du calcipotriol, est disponible en France sous forme de gel et de pommade. Elle n'a pas d'intérêt clinique démontré par rapport à l'application quotidienne séparée d'un dermocorticoïde et de calcipotriol qui permet d'adapter l'activité du dermocorticoïde et la quantité de chacune des substances pour diminuer leurs effets indésirables (1,2)

Déférasirox : des comprimés pelliculés moins dosés à la place des comprimés dispersibles

Dans l'Union européenne, le déférasirox (Exjade°), un chélateur du fer, est autorisé dans la surcharge en fer chronique chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 2 ans atteints notamment d'une bêta-thalassémie. Dans ces situations, le déférasirox est un recours, en 3e ligne après la déferoxamine (Desféral°) et la défériprone (Ferriprox°). Le déférasirox expose surtout à des : effets indésirables digestifs dose-dépendants à type de vomissements, dyspepsies, œsophagites, ulcères ; atteintes rénales graves dose-dépendantes ; atteintes hépatiques parfois mortelles (1à3)

Timolol + brimonidine : association copiée

 En France, au 7 mars 2018, des copies de l'association à doses fixes timolol + brimonidine (Combigan°) en collyre sont annoncées, avec un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (1)

Timolol + travoprost : association copiée

 En France, au 7 mars 2018, des copies de l'association à doses fixes timolol + travoprost (Duotrav°) en collyre sont annoncées avec un nom commercial comportant les dénominations communes internationales (1,2)

Lénalidomide (REVLIMID°) et myélome multiple

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, le pronostic est très variable : certains patients meurent rapidement malgré les traitements, alors que d'autres restent asymptomatiques et survivent 10 ans, voire plus. On ne connaît pas de traitement curatif (1,2)

Migalastat (GALAFOLD°) et maladie de Fabry

La maladie de Fabry est une maladie héréditaire de transmission récessive liée au chromosome X. Son diagnostic est porté à la naissance chez environ 1 à 3 nouveau-nés sur 100 000. Elle est plus fréquente et souvent plus grave chez les hommes que chez les femmes (1à4)

Tofacitinib (XELJANZ°) et polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune d'évolution très variable selon les patients. Début 2018, on ne connaît pas de traitement curatif. Les traitements disponibles visent à diminuer les douleurs et la gêne fonctionnelle, et à retarder l'apparition du handicap. Ils associent kinésithérapie, ergothérapie, interventions chirurgicales et prise de médicaments au long cours (1)

Budésonide en comprimés à libération prolongée (CORTIMENT°) et rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par une inflammation généralement superficielle de la muqueuse colorectale, d'un seul tenant, c'est-à-dire sans intervalle de muqueuse saine. Les lésions concernent initialement le rectum et s'étendent progressivement au côlon. La maladie évolue par poussées, alternant avec des périodes de rémission. Au cours des poussées, les patients souffrent surtout de diarrhées glairosanglantes, de douleurs abdominales et de rectorragies (1à3)

 pembrolizumab (KEYTRUDA°) et maladie de Hodgkin en impasse thérapeutique

Chez les patients atteints d'une maladie de Hodgkin en rechute ou réfractaire après une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, aucun médicament n'a d'efficacité prouvée pour allonger la durée de vie, y compris la brentuximab védotine. Après échec d'une autogreffe et de la brentuximab védotine, la balance bénéfices-risques du nivolumab, un immunostimulant anti-PCD-1, est défavorable début 2018 du fait d'une quasi-absence d'évaluation sur des critères cliniques et d'un profil d'effets indésirables chargé (1)

 lacosamide (VIMPAT°) dès l'âge de 4 ans

Chez les adultes et les enfants épileptiques ayant des crises partielles, le traitement de premier choix est le plus souvent une monothérapie par carbamazépine. En deuxième ligne, d'autres antiépileptiques sont à proposer en monothérapie avant d'envisager une association. Aucune donnée comparative solide ne permet de recommander une association en particulier (1)

Fer en poudre pour suspension buvable en unidoses (INOFER°)

Le traitement de choix de l'anémie par carence martiale est le fer oral. Le fractionnement des prises au cours de la journée est parfois utile pour réduire les effets indésirables digestifs dose-dépendants du fer (1)

Ivabradine : des risques injustifiés, notamment cardiaques

 L'ivabradine (Procoralan°) est un médicament qui diminue la fréquence cardiaque par inhibition du courant cardiaque IF. Dans l'Union européenne, elle est autorisée chez des patients adultes atteints d'angor ou d'insuffisance cardiaque. Au 8 février 2018, des copies, dont le nom commercial comprend, ou non, la dénomination commune internationale ivabradine, sont autorisées avec les mêmes indications que le princeps Procoralan° (1)

En bref. Daflon°

DAFLON° 1 000 mg s'ajoute aux divers médicaments contenant de la diosmine, ici associée avec d'autres flavonoïdes. Ce nouveau dosage en diosmine (900 mg par comprimé), autorisé dans la crise hémorroïdaire, est le plus élevé de ceux commercialisés. Il permet seulement de diviser par deux le nombre de comprimés à prendre par jour (1). Comme avec les autres flavonoïdes dits veinotoniques, l'efficacité de la diosmine n'est pas démontrée dans la crise hémorroïdaire au-delà d'un effet placebo. Les flavonoïdes exposent notamment à des diarrhées chroniques, des céphalées, des réactions d'hypersensibilité (1,2)

Vaccin papillomavirus à 9 valences (GARDASIL 9°) et cancer du col de l'utérus

Les papillomavirus humains (HPV) sont un groupe de virus très répandus dans la population générale. Plus d'une centaine de génotypes ont été caractérisés. Ils sont notamment à l'origine d'excroissances anogénitales : papillomes et condylomes acuminés. La majorité des infections sont asymptomatiques, latentes ou transitoires. Rarement, les infections chroniques évoluent en dysplasies de haut grade, voire en cancers, notamment en cas d'immunodépression. Les papillomavirus à potentiel cancérogène élevé sont surtout les génotypes HPV-16 et 18. L'un ou l'autre de ces deux génotypes est retrouvé dans environ 75 % des cancers du col de l'utérus et des cancers anaux. Le génotype 16 est retrouvé aussi dans des cancers du pénis, du vagin ou de la vulve. Les génotypes 6 et 11 sont surtout associés à des papillomes et des condylomes acuminés, et ont un faible potentiel cancérogène (1,2)

Baricitinib (OLUMIANT°) et polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune. Elle touche principalement les articulations des membres, mais aussi d'autres organes dans les formes avancées (peau, cœur, poumons, yeux, etc.) (1,2). En France, le nombre de personnes atteintes a été estimé entre 200 000 et 250 000 (3)

Emtricitabine + ténofovir disoproxil (TRUVADA° ou autre) chez les adolescents infectés par le HIV

Chez les adolescents infectés par le HIV, comme chez les adultes, l'emtricitabine et le ténofovir disoproxil, des inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse, font partie des antirétroviraux de référence au sein d'une multithérapie (1). Chacune de ces substances est disponible séparément pour le traitement des adolescents depuis le début des années 2000 (2)

Adapalène (3 mg/g) + peroxyde de benzoyle (EPIDUO°) gel

Chez les patients gênés par une acné considérée comme modérée, le médicament de premier choix est le peroxyde de benzoyle en application cutanée. Il expose surtout à des irritations et sécheresses cutanées, et à des photosensibilisations. L'alternative est un antibiotique cutané. En application cutanée, un rétinoïde tel que l'adapalène ou l'isotrétinoïne est une autre option. Ils exposent à de fréquentes irritations. En raison de l'absorption cutanée, l'application d'un rétinoïde tel que l'adapalène expose à ses effets tératogènes, motivant d'en exclure l'utilisation chez les femmes enceintes, et de mettre en place une contraception efficace chez celles qui pourraient le devenir. Ce qui n'est pas suffisamment explicité dans la plupart des notices de rétinoïdes cutanés en France, début 2018 (1,2)

Daratumumab (DARZALEX°) en association dans le myélome multiple, après échec d'au moins une ligne de traitement

Chez les patients atteints d'un myélome multiple ayant reçu une première ligne de traitement médicamenteux, les rechutes sont fréquentes. Un immunodépresseur tel que le thalidomide ou le lénalidomide, ou un inhibiteur du protéasome 26S tel que le bortézomib, sont alors des options, à associer avec la dexaméthasone (1,2)

Nétupitant + palonosétron (AKYNZEO°) et prévention des vomissements chimio-induits

Pour prévenir les nausées et vomissements chez les patients qui reçoivent une chimiothérapie anticancéreuse hautement ou moyennement émétisante, le traitement de premier choix est l'association d'un antagoniste des récepteurs 5HT3 de la sérotonine (alias sétron) tel que l'ondansétron, avec un corticoïde tel que la dexaméthasone (1). Le palonosétron, un autre sétron, semble avoir une efficacité semblable à celle de l'ondansétron, mais son recul d'utilisation est moins long (2)

Nivolumab (OPDIVO°) et cancer des voies aérodigestives

Les cancers des voies aérodigestives (alias cancers de la tête et du cou) sont des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, des cavités nasales ou des glandes salivaires. La consommation de tabac et d'alcool en sont des facteurs de risque importants. La plupart de ces cancers sont de type épidermoïde, c'est-à-dire qu'ils se développent à partir de l'épithélium qui recouvre ces organes. Le choix du traitement dépend de la localisation de la tumeur et de son degré d'extension : chirurgie, radiothérapie, ou chimiothérapie, parfois associées (1à4)

Entécavir : utile dans l'hépatite B

 L'entécavir (Baraclude°) est un antiviral inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du virus de l'hépatite B (VHB). Il est autorisé sous forme de comprimés et de solution buvable chez certains adultes et enfants atteints d'une infection chronique par le VHB. Au 9 janvier 2018, des copies des comprimés sont disponibles sous un nom commercial contenant la dénomination commune internationale (DCI), avec la même indication que le princeps Baraclude° (1,2)

Ivermectine : utile dans la gale et facile d'emploi

 En France, l'ivermectine par voie orale (Stromectol°), un antiparasitaire, est autorisée en comprimés chez les enfants pesant au moins 15 kg et les adultes dans la gale, et dans certaines parasitoses dues à des nématodes (vers ronds) rencontrées notamment en Afrique et en Asie du sud-est  (a). Au 9 janvier 2018, des copies dont le nom comporte la dénomination commune internationale (DCI) sont annoncées avec les mêmes indications que le princeps Stromectol° (1,2)

Tadalafil : une alternative dans les troubles de l'érection

 Le tadalafil est un vasodilatateur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5. En France, des comprimés à 2,5 mg, 5 mg, 10 mg et 20 mg sont commercialisés sous le nom Cialis° dans les insuffisances de la fonction érectile. Les comprimés à 5 mg sont aussi autorisés dans les symptômes liés à l'hypertrophie bénigne de la prostate (a). Au 9 janvier 2018, des copies sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Cialis° (1,2). Ces copies ont un nom commercial qui contient la dénomination commune internationale tadalafil

Chlorméthine en gel (LEDAGA°) et mycosis fongoïde

Les lymphomes cutanés à cellules T sont un groupe de lymphomes non hodgkiniens rares, caractérisés par l'infiltration de lymphocytes T dans la peau. Le mycosis fongoïde en est la forme la plus fréquente. En Europe, on compte environ 5 nouveaux cas par million d'habitants chaque année (1à5)

Secnidazole (SECNOL°) et vaginoses bactériennes

Les vaginoses bactériennes sont asymptomatiques ou bien se manifestent par des leucorrhées abondantes et malodorantes. Elles sont liées à une modification de la flore vaginale, avec disparition de la flore lactique normale et prolifération d'une flore principalement anaérobie (1à3). Leur présence semble associée à la survenue d'accouchements prématurés et d'avortements spontanés (1,2)

Éluxadoline (TRUBERZI°) et troubles fonctionnels intestinaux récurrents

Les troubles fonctionnels intestinaux récurrents (alias "syndrome du côlon irritable") se manifestent par des symptômes digestifs à répétition tels que douleurs et inconforts abdominaux, ballonnements et gaz, troubles du transit dont des diarrhées ; sans atteinte organique. C'est un syndrome fréquent, bénin, mais souvent mal toléré (1,2)

 ixazomib (NINLARO°) et myélome multiple en échec

Chez les patients atteints d'un myélome multiple et qui ont déjà reçu une première ligne de traitement, la rechute est fréquente et le traitement n'est alors pas consensuel. Le thalidomide ou le lénalidomide, des immunodépresseurs, ou le bortézomib, un inhibiteur du protéasome 26S, sont des options, à associer avec la dexaméthasone. Dans cette situation, il n'est pas démontré que le carfilzomib, un autre inhibiteur du protéasome 26S, apporte un progrès clinique, ni à la place du bortézomib ni en ajout au lénalidomide, en association avec la dexaméthasone (1,2). Au fil des rechutes, les possibilités thérapeutiques s'amenuisent. Chez les patients ayant déjà reçu plusieurs lignes de traitement, le pomalidomide (un analogue du thalidomide et du lénalidomide) associé avec la dexaméthasone, est une option à envisager chez ceux qui ont supporté le thalidomide et le lénalidomide sans trop d'effets indésirables (1,2)

Blinatumomab (BLINCYTO°) et leucémie aiguë lymphoblastique chez les adultes

Les leucémies aiguës lymphoblastiques sont des hémopathies graves caractérisées par la prolifération de cellules lymphoïdes immatures qui envahissent la moelle osseuse, le sang, voire d'autres parties de l'organisme comme le système nerveux central. Elles sont plus rares et de moins bon pronostic chez les adultes que chez les enfants. En France, on compte environ 400 nouveaux cas chez les adultes chaque année

Dabrafénib (TAFINLAR°) et tramétinib (MEKINIST°) associés dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, la chimiothérapie de 1re ligne est le plus souvent à base d'un sel de platine. Après échec d'une chimiothérapie, le nivolumab, un immunostimulant, est une option (1)

Abacavir + lamivudine : association à doses fixes copiée

 L'abacavir (Ziagen°) est un antirétroviral inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV autorisé en association avec d'autres antirétroviraux chez les enfants à partir de l'âge de 3 mois et chez les adultes infectés par le HIV. En France, l'abacavir est disponible : en comprimés à 300 mg et en solution buvable à 20 mg/ml ; en comprimés associant 300 mg de lamivudine (un autre inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV) + 600 mg d'abacavir (Kivexa° ou autre) ; en comprimés en association avec d'autres antirétroviraux, lamivudine + dolutégravir (Triumeq°) et zidovudinelamivudine (Trizivir°) (1). Au 29 novembre 2017, des copies de l'association à doses fixes abacavir + lamivudine sont disponibles, avec la même indication que le princeps Kixeva° (2). Les copies ont un nom commercial qui comporte les dénominations communes internationales des deux substances de l'association

Ganirélix : une option dans la stimulation ovarienne

 Le ganirélix (Orgalutran°) est un antagoniste de la Gn-RH (Gonadotrophin Releasing Hormone). Il est autorisé par voie sous-cutanée dans la prévention des ovulations précoces lors de stimulations ovariennes chez des femmes ayant recours aux techniques d'assistance médicale à la procréation. Au 29 novembre 2017, une copie est disponible sous le nom commercial Fyremadel°, avec la même indication que le princeps Orgalutran° (1,2)

Oséltamivir : rarement justifiable

 En France, l'oséltamivir (Tamiflu°, Oséltamivir PG°), un antiviral, est autorisé sous formes de comprimés, gélules et poudre pour suspension buvable, en prévention ou en traitement curatif de la grippe chez les adultes et les enfants. Au 29 novembre 2017, une copie des gélules est disponible sous le nom commercial Ebilfumin°, avec les mêmes indications que le princeps Tamiflu° (1)

Ixékizumab (TALTZ°) et psoriasis en plaques

Chez les adultes atteints de psoriasis, après échec des traitements symptomatiques locaux et de la puvathérapie, divers médicaments systémiques sont à envisager. Les mieux éprouvés en première ligne sont le méthotrexate ou la ciclosporine, des immunodépresseurs ; et l'acitrétine, un rétinoïde. Les médicaments anti-TNF alpha tels que l'adalimumab ou l'étanercept, sont une option en cas d'échec des médicaments systémiques de première ligne, notamment chez les patients très gênés (1,2)

Lacosamide (VIMPAT°) et épilepsie partielle

Chez les patients épileptiques ayant des crises partielles, le traitement de première ligne est le plus souvent une monothérapie par carbamazépine. Outre ses effets indésirables graves, parfois en lien avec un mécanisme d'hypersensibilité, un des inconvénients de la carbamazépine est son effet inducteur enzymatique qui entraîne une diminution de l'efficacité de nombreux médicaments, notamment les contraceptifs hormonaux. En cas d'effet insuffisant, d'effets indésirables trop importants ou quand la carbamazépine est à éviter, d'autres antiépileptiques sont à proposer en monothérapie tels que la lamotrigine, l'oxcarbazépine, la gabapentine, le lévétiracétam. La lamotrigine, la gabapentine et le lévétiracétam ne sont pas des inducteurs enzymatiques (1à3)

Ténofovir alafénamide et HIV : suite des associations à doses fixes (DESCOVY°, ODEFSEY°)

Chez les patients infectés par le HIV, l'emtricitabine et le ténofovir font partie des inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse du HIV de premier choix. Ils sont à associer avec au moins un autre antirétroviral d'un autre groupe (1). Quand un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV est envisagé, l'éfavirenz est à préférer à la rilpivirine qui est moins efficace en cas de charge virale élevée (2)

Trioxyde d'arsenic (TRISENOX°) et leucémie aiguë promyélocytaire

La leucémie aiguë promyélocytaire touche environ 700 à 800 nouveaux patients par an dans l'Union européenne, surtout des adultes âgés de moins de 60 ans. Outre les signes cliniques d'une leucémie myéloïde aiguë liés aux troubles hématologiques (fatigue, infections, saignements), la majorité des patients ont des hémorragies graves, notamment cérébrales, qui les exposent à un risque élevé de mort précoce (1,2)

Elotuzumab (EMPLICITI°) en association dans le myélome multiple en rechute ou réfractaire

Chez les patients atteints d'un myélome multiple ayant reçu une première ligne de traitement, la rechute est fréquente. Le traitement n'est alors pas consensuel. Le thalidomide ou le lénalidomide, des immunodépresseurs, ou le bortézomib, un inhibiteur du protéasome 26S, sont des options à associer avec la dexaméthasone. Au fil des rechutes, les possibilités thérapeutiques s'amenuisent. Chez des patients ayant déjà reçu plusieurs lignes de traitement, le pomalidomide, un analogue du lénalidomide et du thalidomide, en association avec la dexaméthasone, est une option à envisager chez les patients qui ont bien supporté le thalidomide ou le lénalidomide. La balance bénéfices-risques du daratumumab en monothérapie, un anticorps monoclonal anti-CD38, est incertaine. Un traitement uniquement symptomatique est aussi une option raisonnable (1,2)

Ofatumumab (ARZERRA°) et leucémie lymphoïde chronique en rechute

Chez les patients atteints d'une leucémie lymphoïde chronique, un traitement est justifié uniquement en présence de symptômes ou de signes d'aggravation de la maladie (1). Le premier choix chez des patients non encore traités est souvent une association d'un ou plusieurs cytotoxiques avec le rituximab, un anticorps monoclonal dirigé contre l'antigène CD20 présent à la surface des lymphocytes B (1,2). Lors d'une rechute, le traitement dépend notamment de la durée de la rémission : reprise du traitement initial quand la rechute est tardive ; association de divers autres antitumoraux, sans association consensuelle en cas de rechute précoce (2,3)

Nitisinone (ORFADIN°) suspension buvable et gélules à 20 mg

Chez les rares enfants atteints de tyrosinémie héréditaire de type 1, le traitement de référence est la nitisinone, une substance qui empêche la production des métabolites toxiques issus du catabolisme de la tyrosine. En ajout à un régime pauvre en tyrosine et en phénylalanine, la nitisinone prise dès les premières semaines de vie, et poursuivie au long cours, réduit la mortalité, le risque de cancer du foie, et le recours à une transplantation hépatique. Ses effets indésirables sont surtout constitués de : thrombopénies ; leucopénies ; atteintes cutanées ; troubles visuels, notamment en cas de tyrosinémie trop élevée malgré le régime (1,2)

Diménhydrinate sirop : en sachets unidoses

Le diménhydrinate (Nausicalm°), un antihistaminique H1 atropinique et sédatif, est autorisé en France comme antiémétique, en particulier dans le mal des transports (1)

Travoprost : pas mieux que le latanoprost

 En France, le travoprost (Travatan°), un analogue de la prostaglandine F2alpha, est autorisé en collyre chez les adultes et chez les enfants à partir de l'âge de 2 mois atteints d'une hypertension intraoculaire ou de certains glaucomes (1). Des copies sont disponibles avec les mêmes indications que celles du princeps (2)

Sofosbuvir + velpatasvir (EPCLUSA°) et hépatite C chronique

L'hépatite C expose à diverses complications dont des cirrhoses et des cancers hépatiques. Fin 2017, chez les patients atteints d'une hépatite C chronique, quand un traitement médicamenteux est envisagé, le choix du protocole antiviral dépend d'abord du génotype du virus de l'hépatite C (HCV). Sont aussi pris en compte : la gravité et l'évolutivité des atteintes hépatiques, notamment la présence éventuelle d'une cirrhose ; les caractéristiques des patients ; les risques d'interactions médicamenteuses ; les éventuels échecs de traitements antérieurs (1)

Elbasvir + grazoprévir (ZEPATIER°) et hépatite C

L'hépatite C expose à diverses complications dont des cirrhoses et des cancers hépatiques. Chez les patients atteints d'une hépatite C chronique causée par un virus de génotype 1 (HCV-1), le traitement de premier choix est le plus souvent l'association sofosbuvir (un inhibiteur de la polymérase NS5B du HCV) + lédipasvir (un inhibiteur de la protéine NS5A du HCV) malgré les incertitudes sur ses effets indésirables, avec souvent l'ajout de ribavirine en cas de cirrhose. Cette association entraîne une réponse virologique prolongée, c'est-à-dire une virémie indétectable 12 semaines après la fin du traitement, chez quasiment tous les patients. Quand le sofosbuvir n'est pas envisageable, l'association siméprévir (un inhibiteur de la protéase NS3/4A du HCV) + peginterféron alfaribavirine pendant 12 semaines est une alternative en l'absence de mutation dite Q80K du virus (1,2,3)

Reslizumab (CINQAERO°) et asthme sévère

Les patients atteints d'un asthme qualifié de persistant sévère ont des symptômes continus qui limitent leurs activités physiques et quotidiennes. Ils ont de fréquents épisodes d'importante gêne respiratoire. De fortes doses d'un corticoïde inhalé, à raison d'environ 1 000 à 2 000 microg de béclométasone par jour, sont alors souvent justifiées. L'ajout d'un bêta-2 stimulant inhalé de longue durée d'action est parfois utile (1)

Obinutuzumab (GAZYVARO°) et lymphome folliculaire réfractaire ou en rechute

Les lymphomes folliculaires sont les lymphomes non hodgkiniens de faible malignité (dits indolents) les plus fréquents. La moitié des patients vivent au moins 8 ans à 10 ans après le diagnostic (1,2)

Irinotécan liposomal pégylé (ONIVYDE°) et cancer du pancréas métastasé

Les cancers du pancréas sont souvent des adénocarcinomes. Au moment du diagnostic, environ 50 % des patients ont des métastases avec une espérance de vie qui ne dépasse généralement pas 1 an (1,2)

Palbociclib (IBRANCE°) et cancer du sein inopérable ou métastasé

Fin 2017, on ne connaît pas de traitement curatif des cancers du sein avancés ou métastasés. Le traitement vise surtout à soulager les symptômes, préserver la qualité de la vie et allonger la durée de vie (1à3). Le choix du traitement dépend de divers facteurs tels que l'âge des patientes et leur statut ménopausique, le type histologique de la tumeur, les caractéristiques de l'extension métastasique, la présence au niveau des tumeurs de récepteurs hormonaux ou la surexpression de la protéine HER-2, les traitements antérieurs (1à4)

Adalimumab (HUMIRA°) et hidrosadénite suppurée chez les adolescents

L'hidrosadénite suppurée (alias maladie de Verneuil) est une maladie inflammatoire chronique des glandes sudorales. Cette affection rare touche surtout des femmes jeunes. Les premiers symptômes apparaissent parfois à la puberté. L'affection se manifeste par l'apparition sous la peau, surtout au niveau des grands plis, de nodules isolés, qui deviennent inflammatoires et douloureux. Souvent, ils grossissent et forment des abcès, avec parfois une fistulisation avec suppuration chronique, et des cicatrices hypertrophiques. La gêne esthétique et le retentissement psychosocial sont parfois importants (1à3). Fin 2017, on ne connaît pas de traitement curatif. Le traitement est symptomatique (1)

Abiratérone (ZYTIGA°) comprimés à 500 mg

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé, l'abiratérone, un inhibiteur de la synthèse des androgènes, est une option après échec d'une dépression androgénique. Dans des essais comparatifs, elle a allongé de quelques mois la durée médiane de survie, qu'elle soit utilisée avant ou après une chimiothérapie cytotoxique (1,2)

Étoricoxib : à écarter, comme tous les coxibs

 L'étoricoxib (Arcoxia°) est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) inhibiteur dit sélectif de la cyclo-oxygénase 2, alias coxib. En France, il est autorisé chez les adultes dans le traitement symptomatique de l'arthrose. Fin 2017, une copie est disponible avec la même indication que celle du princeps (1)

Rupatadine : un antihistaminique H1 dit non sédatif parmi d'autres

 La rupatadine (Wystamm°) est un antihistaminique H1 dit non sédatif et non atropinique. En France, elle est autorisée dans le traitement symptomatique de la rhinite allergique et de l'urticaire, et est disponible : sous forme de comprimés pour les adultes et les adolescents à partir de 12 ans ; et en solution buvable pour les enfants âgés de 2 ans à 11 ans. Fin 2017, des copies des comprimés sont disponibles avec les mêmes indications que celles du princeps (1)

Méthotrexate injectable (LEDERTREXATE° ou autre) et grossesse extra-utérine

Les grossesses extra-utérines (GEU) sont des grossesses au cours desquelles l'œuf fécondé s'implante hors de la cavité utérine. Elles représentent environ 1 % à 3 % de l'ensemble des grossesses. Plus de 90 % des GEU sont localisées dans les trompes de Fallope (GEU dites tubaires). Très rarement, l'œuf s'implante dans une autre zone qui ne permet pas son développement normal : au niveau du col de l'utérus, de l'ovaire, à la jonction entre le muscle utérin et la trompe de Fallope (GEU dites interstitielles), sur une cicatrice utérine de césarienne, ou dans l'abdomen (1à4)

Dexkétoprofène + tramadol (SKUDEXUM°) et douleurs aiguës

Chez les adultes dont les douleurs aiguës justifient un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) par voie orale, le choix se porte sur l'ibuprofène (à la dose maximale de 1 200 mg par jour) ou le naproxène (entre 500 mg et 1 250 mg par jour), car ils exposent à moins d'effets indésirables graves que d'autres AINS. Le kétoprofène par voie orale est un AINS sans avantage démontré (1,2)

Fentanyl transdermique (IONSYS°) par ionophorèse

Pour les douleurs postopératoires, quand une analgésie contrôlée par le patient avec un opioïde fort est envisagée, l'administration de morphine par voie intraveineuse à l'aide d'une pompe est le traitement de référence (1)

Adalimumab (HUMIRA°) et uvéites chez les adultes

Les uvéites sont des inflammations de l'œil qui impliquent la couche interne du globe oculaire dénommée uvée. Selon leur localisation, on distingue les uvéites antérieures (touchant l'iris et le corps ciliaire), les uvéites intermédiaires et postérieures (touchant la choroïde et parfois la rétine) et les panuvéites touchant l'ensemble de ces structures (1,2,3). Les uvéites intermédiaires et postérieures sont le plus souvent chroniques et bilatérales. Elles évoluent par poussées et entraînent souvent une baisse de l'acuité visuelle, voire une perte de la vision, notamment quand la rétine est touchée (2). Elles sont rares et touchent surtout des adultes jeunes entre 20 ans à 50 ans (3,4). Dans les pays occidentaux, la plupart sont liées à une maladie auto-immune. Une cause infectieuse est plus rare (1,2,3)

Ceftazidime + avibactam (ZAVICEFTA°)

En Europe, face aux infections graves par entérobactéries, des antibiotiques à large spectre (dont les céphalosporines dites de 3e génération et des carbapénèmes) sont utilisés de manière croissante pour contrer les résistances bactériennes qui se développent. Cette utilisation croissante contribue à augmenter la fréquence des résistances, notamment des infections à entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre élargi et de carbapénémases, des enzymes bactériennes limitant l'action de nombreux antibiotiques. En 2017, mieux vaut réserver l'utilisation des carbapénèmes, qui sont généralement actifs sur des bactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération, aux infections par une bactérie dont la résistance à d'autres antibiotiques est prouvée et aux infections graves par une bactérie à risque élevé de résistance (1à5)

Méthoxyflurane (PENTHROX°) et douleurs aiguës en urgence chez les adultes

Le traitement en urgence des douleurs modérées à sévères repose sur les antalgiques : paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), opioïdes (1). Le mélange équimolaire oxygène(O2) + protoxyde d'azote (N2O) (alias "meopa"), un gaz inhalé, est parfois utile en complément d'autres techniques analgésiques. En utilisation occasionnelle, ses effets indésirables sont surtout neuropsychiques (dont des troubles de la perception) et parfois digestifs (dont des nausées et vomissements) (2,3)

Bosentan copié : nombreuses interactions et tératogène

 Dans l'Union européenne, le bosentan (Tracleer°), un vasodilatateur antagoniste des récepteurs de l'endothéline, est autorisé : chez certains adultes et enfants âgés de 1 an et plus, gênés dans leurs activités quotidiennes par une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) ; chez les adultes souffrant de sclérodermie systémique et d'ulcères des doigts. En France, le bosentan est disponible sous forme de comprimés à 62,5 mg et 125 mg et de comprimés dispersibles à 32 mg. Au 29 août 2017, des copies des comprimés non dispersibles sont annoncées avec les mêmes indications que celles du princeps (1)

Pémétrexed : limiter les atteintes hématologiques avec l'acide folique

 Dans l'Union européenne, le pémétrexed (Alimta°), un antifolique proche du méthotrexate, est autorisé par voie intraveineuse chez certains patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, et chez certains patients atteints de mésothéliome pleural. Des copies sont commercialisées en France avec les mêmes indications que le princeps (1)

Rituximab : un anti-CD20 copié avec le statut de "biosimilaire"

 Le rituximab (Mabthera°) est un anticorps monoclonal dirigé contre l'antigène CD20 présent à la surface des lymphocytes B. Il est autorisé dans l'Union européenne dans : certains lymphomes non hodgkiniens et certaines formes de leucémie lymphoïde chronique, le plus souvent en association avec une chimiothérapie ; la polyarthrite rhumatoïde, en association avec le méthotrexate ; la granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique (1)

Eslicarbazépine (ZEBINIX°) chez les enfants et les adolescents

Pour prévenir les crises d'épilepsie partielle chez les adultes et les enfants, le médicament de premier choix est souvent la carbamazépine. En deuxième ligne, plusieurs antiépileptiques sont disponibles en monothérapie avant d'envisager une association. Aucune donnée comparative solide ne permet de recommander une association en particulier (1)

 ataluren (TRANSLARNA°) et myopathie de Duchenne

La myopathie de Duchenne est une maladie génétique grave liée au chromosome X. Elle touche quasi-exclusivement les garçons. Sa fréquence est d'environ 1 garçon nouveau-né sur 3 000 à 5 000 en Europe, soit environ une centaine de garçons nouvellement atteints par an en France (1à4)

Nivolumab (OPDIVO°) et maladie de Hodgkin

Chez les patients atteints d'une maladie de Hodgkin, une chimiothérapie à hautes doses suivie d'une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques est proposée à certains patients quand le lymphome est réfractaire ou en rechute. Après la greffe, la brentuximab védotine, un cytotoxique, n'a pas d'effet prouvé sur la durée de vie et elle expose à de fréquents effets indésirables graves (1,2)

Brentuximab védotine (ADCETRIS°) dans la maladie de Hodgkin, d'emblée après une autogreffe

Chez les patients atteints d'une maladie de Hodgkin, le choix du traitement dépend notamment du stade de la maladie (1)

Cabozantinib (CABOMETYX°) et cancer du rein avancé

Chez les patients atteints d'un carcinome rénal métastasé, après échec d'un inhibiteur de tyrosine kinases liées aux récepteurs du VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), tel le sunitinib, les options médicamenteuses sont : soit un autre anti-VEGF tel que le sorafénib ; soit le nivolumab, un immunostimulant anti-PCD1 (pour "programmed cell death 1") qui augmente l'activité des lymphocytes T, des cellules aux propriétés antitumorales. Dans cette situation clinique, le sorafénib a semblé augmenter la durée médiane de survie d'environ 4 mois dans un essai versus temsirolimus (un inhibiteur de la protéine mTOR), mais le niveau de preuves est faible ; et le nivolumab a augmenté la durée médiane de survie d'environ 5 mois dans un essai non aveugle versus évérolimus (un autre inhibiteur de la protéine mTOR). En l'absence de comparaison directe, on ne sait pas si la balance bénéfices-risques du nivolumab est meilleure que celle d'un anti-VEGF. Il n'est pas démontré qu'un inhibiteur de la protéine mTOR augmente la durée de vie dans cette situation clinique (1)

Vandétanib (CAPRELSA°) et cancer médullaire de la thyroïde chez les enfants

Les cancers médullaires de la thyroïde sont rares et d'évolution souvent lente, sur plusieurs années, y compris en cas de métastases. Ils sont encore plus rares chez les enfants que chez les adultes (1,2,3)

Fer isomaltoside (MONOVER°) et anémie par carence en fer

Chez les patients atteints d'une anémie par carence en fer, l'administration intraveineuse (IV) de fer est à réserver aux rares situations d'échec avec le fer oral ou quand celui-ci n'est pas envisageable (1,2). Par voie intraveineuse, le premier choix est le fer saccharose

Bisoprolol + périndopril (COSIMPREL°) à doses fixes

Chez les patients hypertendus ou ayant une maladie coronarienne stabilisée (angor stable, antécédent d'infarctus du myocarde), et chez ceux atteints d'insuffisance cardiaque chronique, un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ou un bêtabloquant sont souvent envisagés. Dans ces situations, le périndopril n'est pas le meilleur choix comme IEC : l'énalapril et le ramipril sont mieux évalués. Le bisoprolol n'est pas un bêtabloquant de premier choix (1à4)

Posaconazole (NOXAFIL°) par voie intraveineuse centrale

Les mycoses invasives sont des infections opportunistes graves, souvent mortelles, qui surviennent surtout chez des patients immunodéprimés (1)

Apomorphine copiée : utilisation délicate en perfusion SC continue

 En France, l'apomorphine (Apokinon°), un agoniste dopaminergique non dérivé de l'ergot de seigle, est autorisée par voie sous-cutanée (SC) chez certains adultes atteints de la maladie de Parkinson gênés par des fluctuations motrices liées à la dopathérapie (alias "phénomènes on-off", alternant des phases "off" de blocage des mouvements et de la parole, et des phases "on" d'amélioration) (1)

Dutastéride : une option après un alpha-1 bloquant

 En France, le dutastéride (Avodart°), un inhibiteur de la 5-alpha réductase, est commercialisé sous forme de capsules molles chez les hommes atteints d'une hypertrophie bénigne de la prostate. Au 27 juillet 2017, des copies sont annoncées avec la même indication que celle du princeps (1)

Emtricitabine : copiée en association à doses fixes avec le ténofovir disoproxil

 L'emtricitabine (Emtriva°) est un antirétroviral inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse. Des gélules à 200 mg et une solution buvable à 10 mg/ml sont autorisées dans l'Union européenne en association avec d'autres antirétroviraux dans l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) chez les enfants à partir de l'âge de 4 mois et chez les adultes (1). Des comprimés associant emtricitabine + ténofovir disoproxil (Truvada°), un antirétroviral inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse, sont autorisés dans : le traitement de l'infection par le HIV en association avec d'autres antirétroviraux chez les adolescents à partir de l'âge de 12 ans (en deuxième ligne) et chez les adultes ; la prévention de la transmission du HIV en situation de risque élevé d'infection en complément des autres méthodes préventives chez les adultes. Des copies de cette association à doses fixes sont disponibles, autorisées en prévention, et en association avec d'autres antirétroviraux en traitement de l'infection par le HIV, chez les adultes (1)

Emtricitabine + ténofovir disoproxil (TRUVADA° OU AUTRE) en prévention de la transmission du HIV

Lors de relations sexuelles avec pénétration entre une personne infectée par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) et une personne qui ne l'est pas, l'utilisation du préservatif lors de chaque relation sexuelle est le moyen préventif de référence pour éviter la transmission du virus. La prévention par utilisation systématique des préservatifs expose cependant à des échecs (1). Par ailleurs, certaines personnes ne recourent pas au préservatif malgré les messages de prévention

Rupatadine (WYSTAMM°) solution buvable

Chez les patients trop gênés par les symptômes d'une rhinite allergique ou d'une urticaire, les antihistaminiques H1 oraux dits non sédatifs et non atropiniques, tels que la cétirizine et la loratadine, ont une efficacité symptomatique modeste (1,2)

Extrait allergénique standardisé d'acariens (ACARIZAX°) et allergies chez les adultes

La rhinite allergique aux acariens de la poussière de maison, parmi lesquels prédominent les espèces Dermatophagoides pteronyssinus et Dermatophagoides farinae, est une affection fréquente. Elle est associée à un asthme chez environ la moitié des patients (1)

Adrénaline intramusculaire à 500 microg (EMERADE°)

Chez un patient en état de choc anaphylactique hors de l'hôpital, les mesures d'urgence sont : prévenir un service d'urgences et injecter l'adrénaline par voie intramusculaire (IM). Des seringues préremplies avec dispositif auto-injecteur et des stylos préremplis d'adrénaline sont disponibles pour une injection IM à pratiquer dans la cuisse par le patient lui-même ou son entourage, le plus vite possible après le début des symptômes, et à répéter éventuellement après 5 à 15 minutes selon l'évolution (1à3)

Ézétimibe (EZETROL°), ézétimibe + simvastatine (INEGY°), ézétimibe + atorvastatine (LIPTRUZET°) après un syndrome coronarien aigu

Après un syndrome coronarien aigu, la pravastatine et la simvastatine sont les statines de premier choix car elles diminuent la mortalité. La simvastatine expose à plus d'interactions médicamenteuses (1)

Isavuconazole (CRESEMBA°)

Les aspergilloses sont des mycoses respiratoires rares, dues à un champignon cosmopolite du genre Aspergillus. Chez les patients immunodéprimés, notamment ceux atteints d'une hémopathie maligne ou ayant eu une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, l'infection aboutit parfois à une forme dite invasive, avec atteinte de divers organes : cœur, cerveau, peau, reins, etc. Malgré l'utilisation d'antifongiques, les aspergilloses invasives sont mortelles chez 40 % à 70 % des patients (1,2). Le voriconazole, un antifongique azolé, est l'antifongique de premier choix dans cette situation, que ce soit par voie orale ou intraveineuse (IV) (1,3)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) en monothérapie et cancer bronchique métastasé ou inopérable

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, métastasé ou inopérable, le traitement de premier choix repose sur une chimiothérapie à base d'un sel de platine (1,2). En cas d'échec ou de rechute après une première ligne de chimiothérapie, le nivolumab, un anticorps immunostimulant anti-PCD-1 (programmed cell death-1) est à préférer au docétaxel. Dans deux essais versus docétaxel, le nivolumab a allongé d'environ 3 mois la durée médiane de survie avec moins d'effets indésirables graves (1,2)

Ceftolozane + tazobactam (ZERBAXA°) et infections urinaires ou intra-abdominales

Les pyélonéphrites aiguës sont des infections bactériennes du parenchyme rénal (1)

Béclométasone 200 microg + formotérol 6 microg 

Chez les patients atteints d'un asthme persistant, le traitement repose sur la prise quotidienne d'un corticoïde inhalé. La béclométasone est un premier choix. Y ajouter le soir un bêta-2 stimulant inhalé de longue durée d'action tel que le formotérol est à envisager chez les patients qui ont une gêne respiratoire nocturne malgré la corticothérapie inhalée (1)

Ivacaftor (KALYDECO°) et mucoviscidose (suite)

La mucoviscidose est une maladie génétique grave entraînant une atteinte respiratoire évoluant progressivement vers une insuffisance respiratoire chronique, principale cause de mort prématurée des patients. Une insuffisance pancréatique exocrine est souvent associée, à l'origine d'une malabsorption digestive et d'une hypotrophie (1)

Ivacaftor + lumacaftor (ORKAMBI°) et mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie génétique grave qui entraîne une atteinte respiratoire, souvent associée à une insuffisance pancréatique exocrine à l'origine d'une malabsorption digestive et d'une hypotrophie (lire aussi "ivacaftor (Kalydeco°) et mucoviscidose (suite). Comparer pour décider"). L'anomalie génétique la plus fréquente est la mutation deltaF508, une mutation dite de classe II, qui altère la formation de la protéine CFTR (pour cystic fibrosis transmembrane conductance regulator) et son transport vers la surface cellulaire. La protéine CFTR intervient dans les transports ioniques transmembranaires, en particulier au niveau des canaux chlore. En France, environ 40 % des patients porteurs de la mutation deltaF508 sont dits homozygotes, c'est-à-dire que la mutation est présente sur les deux allèles du gène CFTR (1à3)

Pyridostigmine (MESTINON°) 180 mg à libération prolongée

La myasthénie est une maladie auto-immune rare liée à un défaut de la transmission neuromusculaire. Elle se manifeste par des faiblesses musculaires de localisation variable, voire généralisées, y compris au niveau des muscles respiratoires. Faute de traitement curatif connu, le traitement est avant tout symptomatique. Il fait appel en premier à des anticholinestérasiques, le plus souvent la pyridostigmine, qui augmentent la quantité d'acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire. Leur efficacité est variable selon les patients, et selon les muscles touchés chez un même patient. Ils suffisent parfois à contrôler les symptômes (1,2)

Lénalidomide (REVLIMID°) et lymphome du manteau en rechute ou réfractaire 

Le lymphome à cellules du manteau est caractérisé par un développement anormal de lymphocytes B dans la "zone du manteau" des ganglions lymphatiques. Les résistances aux traitements et les rechutes sont fréquentes. En 2017, la moitié des patients atteints ne vivent pas plus de 2,5 ans à 5 ans après le diagnostic, malgré les traitements disponibles (1,2)

Bortézomib : une option dans le myélome multiple

 Dans l'Union européenne, le bortézomib (Velcade°), un cytotoxique inhibiteur du protéasome 26S, est autorisé par voie intraveineuse et par voie sous-cutanée chez certains patients atteints d'un myélome multiple ou d'un lymphome à cellules du manteau. Au 2 juin 2017, des copies sont annoncées en France avec les mêmes indications que le princeps (1)

Ténofovir disoproxil : utile dans l'infection par le HIV et l'hépatite B

 Le ténofovir disoproxil (Viread°) est un antirétroviral inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse. Cet antirétroviral est autorisé  chez les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) (enfants à partir de l'âge de 2 ans et adultes) et chez ceux infectés par le virus de l'hépatite B (adolescents à partir de l'âge de 12 ans et adultes). Il est commercialisé sous forme de comprimés à 123 mg, 163 mg, 204 mg, 245 mg et de granulés à 33 mg par cuillère-mesure. Au 2 juin 2017, des copies des comprimés à 245 mg sont annoncées avec les mêmes indications que le princeps (1)

Aténolol + nifédipine : copié

 En France, au 2 juin 2017, des copies de l'association à doses fixes aténolol + nifédipine (Tenordate°), un bêta-bloquant avec un inhibiteur calcique, sont annoncées. Cette association autorisée dans l'hypertension artérielle, n'est pas une association à retenir. La nifédipine ne fait pas partie des inhibiteurs calciques de premier choix, contrairement à l'amlodipine (Amlor° ou autre) (1,2)

Trifluridine + tipiracil (LONSURF°) et cancer colorectal métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastasé qui ont déjà reçu plusieurs lignes de chimiothérapie, comprenant notamment une fluoropyrimidine, de l'oxaliplatine, de l'irinotécan, voire un inhibiteur du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF en anglais) ou un inhibiteur du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR en anglais), l'espérance de vie ne dépasse pas quelques mois (1,2,3). À ce stade de la maladie, la priorité est le plus souvent de préserver une certaine qualité de vie notamment par des soins symptomatiques adaptés

Necitumumab (PORTRAZZA°) et cancer bronchique inopérable ou métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules de type épidermoïde métastasé ou inopérable, le traitement de premier choix est le plus souvent une chimiothérapie à base d'un sel de platine, éventuellement associée à une radiothérapie (1,2). Malgré ces traitements, la durée médiane de vie après le diagnostic est de l'ordre d'une dizaine de mois (3,4)

Daratumumab (DARZALEX°) en monothérapie et myélome multiple en rechute et réfractaire

Le myélome multiple est une hémopathie maligne causée par la prolifération anormale d'un clone de plasmocytes. Après une première ligne de traitement, les rechutes sont fréquentes. Le traitement n'est alors pas consensuel. Un immunodépresseur tel que le thalidomide ou le lénalidomide, ou un inhibiteur du protéasome 26S tel que le bortézomib, sont des options, à associer avec la dexaméthasone (1,2)

Évérolimus (AFINITOR°) et tumeurs neuroendocrines gastro-intestinales ou pulmonaires

Les tumeurs neuroendocrines sont des tumeurs rares, qui se développent à partir de cellules neuroendocrines, le plus souvent au niveau du tube digestif, au niveau pulmonaire ou du pancréas, plus rarement dans d'autres organes. L'évolution est très variable. Quand l'examen histologique montre une tumeur bien différenciée, l'évolution est généralement lente, sur plusieurs années, y compris parfois en cas de métastases (1à3)

Lanréotide (SOMATULINE LP°) et tumeurs neuroendocrines non fonctionnelles

Chez les patients atteints d'une tumeur neuroendocrine gastro-intestinale ou pancréatique inopérable, aucun cytotoxique n'a d'effet démontré pour allonger la durée de vie (lire aussi "évérolimus (Afinitor°) et tumeurs neuroendocrines gastro-intestinales ou pulmonaires") (1,2)

Saproptérine (KUVAN°) et phénylcétonurie chez les enfants âgés de moins de 4 ans

La phénylcétonurie est un trouble héréditaire rare du métabolisme de la phénylalanine qui est un acide aminé essentiel. Elle est due à un déficit en phénylalanine-hydroxylase, une enzyme hépatique qui transforme la phénylalanine en tyrosine. L'accumulation de phénylalanine entrave le développement normal du cerveau et expose à des retards mentaux et des troubles neuropsychiques dont la gravité dépend de la concentration sanguine en phénylalanine. En France et dans de nombreux pays, le dépistage de la phénylcétonurie est organisé dès la naissance (1à4)

Budésonide (MIKICORT°) et hépatite auto-immune

L'hépatite auto-immune est une maladie inflammatoire chronique du foie, d'origine inconnue, généralement associée à la présence d'auto-anticorps détectables dans le sang. Elle survient à tout âge, surtout chez des femmes. En Europe, on estime qu'un à deux nouveaux cas sont découverts chaque année pour 100 000 habitants (1). L'hépatite auto-immune se manifeste par des signes non spécifiques tels que : asthénie, anorexie, nausées, douleurs abdominales, arthralgies. Elle est parfois asymptomatique ou, à l'extrême, est révélée dans de rares cas par une hépatite fulminante nécessitant une transplantation hépatique. D'autres maladies auto-immunes sont parfois associées (1). Les manifestations de l'hépatite auto-immune sont fluctuantes, avec de longues périodes peu symptomatiques. Les complications les plus graves sont communes aux maladies chroniques du foie : cirrhose hépatique, insuffisance hépatique, carcinome hépatocellulaire (1)

Abatacept (ORENCIA°) et polyarthrite rhumatoïde en 1re ligne

Chez les patients atteints d'une forme dite agressive de polyarthrite rhumatoïde, associer d'emblée un anti-TNF alpha tel que l'adalimumab (Humira°) avec le méthotrexate est un peu plus efficace que le méthotrexate seul ou qu'un anti-TNF alpha seul, au prix d'un surcroît d'effets indésirables, notamment infectieux (1)

Rosuvastatine copiée : préférer d'autres statines

La rosuvastatine (Crestor°) est un hypocholestérolémiant de la famille des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase, alias statines. En France, elle est autorisée dans certaines hyperlipidémies chez les enfants âgés de plus de 6 ans et chez les adultes, et en prévention primaire des « événements cardiovasculaires majeurs chez les patients estimés à haut risque » (1)

Méthotrexate hebdomadaire en stylos préremplis (METOJECT°, NORDIMET°)

À dose faible, en prise hebdomadaire, le méthotrexate oral ou injectable est un médicament utile dans certaines formes de polyarthrite rhumatoïde, d'arthrite juvénile idiopathique, de psoriasis et de rhumatisme psoriasique (1,2)

Asfotase alfa (STRENSIQ°) et hypophosphatasie

L'hypophosphatasie est une maladie génétique héréditaire liée à un déficit en une enzyme appelée phosphatase alcaline non spécifique. Cette enzyme participe notamment au métabolisme des ions phosphates, qui sont essentiels dans la formation des os et le fonctionnement musculaire (1,2). La phosphatase alcaline non spécifique augmente aussi la pénétration de la vitamine B6 dans le cerveau, ce qui est nécessaire au bon fonctionnement cérébral (3)

Olodatérol + tiotropium (SPIOLTO RESPIMAT°) et BPCO

Chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), un bronchodilatateur inhalé de longue durée d'action est justifié quand les symptômes sont permanents. Le premier choix est alors un bêta-2 stimulant tel que le formotérol ou le salmétérol. L'olodatérol, un autre bêta-2 stimulant de longue durée d'action, n'a pas une balance bénéfices-risques plus favorable. Le tiotropium, un atropinique de longue durée d'action, est une alternative en cas d'effet insuffisant ou d'effet indésirable (1)

Ticagrélor (BRILIQUE°) à distance d'un infarctus du myocarde

Chez les patients ayant eu un syndrome coronarien aigu (angor instable, infarctus du myocarde avec ou sans élévation du segment ST à l'électrocardiogramme), le traitement antithrombotique de référence pour réduire la mortalité repose sur l'aspirine, un antiagrégant plaquettaire, prise au long cours à raison d'au moins 75 mg par jour (1)

Brivaracétam (BRIVIACT°) et épilepsie partielle

Chez les patients épileptiques ayant des crises partielles, le médicament de premier choix est le plus souvent la carbamazépine. En cas d'échec, d'effets indésirables trop importants, ou de situation dans laquelle la carbamazépine est à éviter, par exemple chez les femmes sous contraception hormonale (la carbamazépine diminuant l'efficacité de cette contraception par induction enzymatique), le lévétiracétam est un des médicaments de choix (1,2,3). Après échec de deux monothérapies, une association d'antiépileptiques est à envisager. On ne connaît pas d'association de référence faute de donnée comparative solide (1)

Certolizumab pégol (CIMZIA°) et polyarthrite rhumatoïde en première ligne

Chez les patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde agressive, quand un traitement de "fond" est envisagé, associer d'emblée un anti-TNF alpha tel que l'adalimumab avec le méthotrexate est plus efficace que le méthotrexate ou un anti-TNF alpha seul. Mais cela expose les patients à un surcroît d'effets indésirables, notamment infectieux (1). Plusieurs anti-TNF alpha sont autorisés dans cette situation depuis les années 2000 (2)

Crizotinib (XALKORI°) et cancer bronchique

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, la chimiothérapie de choix en 1re ligne est le plus souvent à base d'un sel de platine (1,2). Après échec d'une chimiothérapie, le nivolumab, un immunostimulant, est une option (3)

Glatiramère (COPAXONE°) 40 mg et sclérose en plaques

Chez les patients atteints d'une forme dite récurrente-rémittente de sclérose en plaques, le traitement de "fond" de référence est, faute de mieux, un interféron bêta en injections sous-cutanées ou intramusculaires. Le glatiramère, un mélange de polypeptides, n'a pas une balance bénéfices-risques plus favorable que celle d'un interféron bêta, notamment en raison de réactions fréquentes et parfois graves liées aux injections, et d'atteintes hépatiques (1,2,3)

Téduglutide (REVESTIVE°) et syndrome du grêle court chez les enfants

Le syndrome du grêle court fait suite à une résection chirurgicale majeure de l'intestin, laissant en place un intestin grêle aux capacités insuffisantes pour maintenir l'équilibre hydro-électrolytique et couvrir les besoins nutritionnels. Ce syndrome est caractérisé par une malabsorption intestinale grave, qui s'atténue parfois sur plusieurs mois ou années, par adaptation de l'intestin restant (1)

Éribuline (HALAVEN°) et liposarcome inopérable réfractaire ou en rechute

Les sarcomes des tissus mous sont des tumeurs rares qui se développent à partir du tissu mésenchymateux non osseux. Parmi eux, les liposarcomes sont des tumeurs dont l'aspect histologique est proche de celui du tissu adipeux (1). Le traitement de référence d'un sarcome des tissus mous est l'ablation chirurgicale de la tumeur. Quand elle n'est pas réalisable, le pronostic est souvent sombre. Au stade métastasé, la moitié des patients ne vivent pas plus d'un an (1,2)

Caspofungine : un antifongique utile

 Dans l'Union européenne, la caspofungine (Cancidas°), un antifongique de la famille des échinocandines, est autorisée en perfusion intraveineuse chez les enfants et chez les adultes dans des mycoses invasives : les candidoses, certaines aspergilloses et les infections fongiques présumées en cas de neutropénie fébrile (1). Au 3 avril 2017, une copie est annoncée en France, avec les mêmes indications que le princeps (1). La caspofungine est la première échinocandine copiée

Sildénafil et HTAP : une alternative au bosentan

 Le sildénafil est un vasodilatateur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5. En France, des comprimés à 20 mg de sildénafil et une suspension buvable à 10 mg/ml sont commercialisés sous le nom commercial de Revatio° dans l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) chez les patients gênés dans leurs activités quotidiennes (a)(1). Depuis début 2017, une copie des comprimés est disponible avec les mêmes indications que celles du princeps (1)

Naloxégol (MOVENTIG°) et constipation liée aux opioïdes

Tous les opioïdes exposent à une constipation. C'est un effet indésirable fréquent, lié à l'activation des récepteurs opioïdes périphériques de type mu, qui réduit la motilité intestinale. Outre des mesures non médicamenteuses telles que l'augmentation de l'apport de fibres dans l'alimentation, des laxatifs sont souvent associés au traitement opioïde (1,2). Les laxatifs de lest ou un laxatif osmotique sont à utiliser en premier choix. Selon le contexte d'utilisation des opioïdes et les doses utilisées, des laxatifs par voie anale sont parfois utiles, voire des laxatifs stimulants notamment dans un contexte de fin de vie (3,4)

Méthylnaltrexone (RELISTOR°) et constipation liée aux opioïdes (suite)

Chez les patients gênés par une constipation causée par un opioïde malgré un traitement laxatif et si possible des mesures non médicamenteuses, le naloxégol oral, un antagoniste des récepteurs opioïdes, a une efficacité modeste sur la fréquence des selles. Il expose entre autres à des symptômes abdominaux gênants et des interactions médicamenteuses. On ne sait pas s'il apporte un réel soulagement aux patients (lire aussi "naloxégol (Moventig°) et constipation liée aux opioïdes")

Guanfacine (INTUNIV°) et déficit de l'attention avec hyperactivité

Chez les enfants, le diagnostic de syndrome de déficit de l'attention avec hyperactivité repose sur des symptômes non spécifiques : déficit de l'attention, agitation motrice, impulsivité. Ses limites sont floues. Les conséquences sont notamment des perturbations des relations familiales et sociales ainsi que des "performances" scolaires (1,2)

Liraglutide (VICTOZA°) en monothérapie et diabète

Chez les patients atteints d'un diabète de type 2, quand la metformine n'est pas envisageable, les options dépendent de la valeur cible de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) : se contenter d'une HbA1c autour de 8 % ; choisir un sulfamide hypoglycémiant de seconde génération tel que le glibenclamide ou le glimépiride ; choisir une insuline si une baisse importante de l'HbA1c est visée (1)

Pitolisant (WAKIX°) et narcolepsie

La narcolepsie est une affection rare caractérisée par une somnolence diurne excessive et des accès brutaux de sommeil de durée variable. Des attaques de cataplexie sont souvent associées. Ces attaques se manifestent par l'abolition soudaine, complète ou partielle, du tonus musculaire, sans perte de la conscience, ce qui expose à des chutes. Elles sont déclenchées par des circonstances émotionnelles, le plus souvent positives (rire, satisfaction). Ces attaques se répètent à intervalles très variables selon les patients (1à3)

Ibrutinib (IMBRUVICA°) et leucémie lymphoïde chronique en première ligne

Chez les patients atteints d'une leucémie lymphoïde chronique, une chimiothérapie est justifiée uniquement en cas de symptômes ou de signes d'aggravation de la maladie (1,2)

Ramucirumab (CYRAMZA°) et cancer bronchique en 2e ligne

Chez des patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, après échec d'une chimiothérapie comprenant un sel de platine, le nivolumab, un immunostimulant, est à proposer plutôt que le docétaxel. Selon les résultats de deux essais cliniques comparatifs, le nivolumab a augmenté la durée médiane de survie d'environ 3 mois par rapport au docétaxel avec moins d'effets indésirables graves (1)

Sélexipag (UPTRAVI°) et hypertension artérielle pulmonaire
Rituximab (MABTHERA°) en injections sous-cutanées dans certains lymphomes

Le rituximab, un anticorps monoclonal anti-CD20, est autorisé depuis plusieurs années en solution à diluer pour perfusion intraveineuse (IV) dans certaines hémopathies malignes, et chez certains patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ou de granulomatose avec polyangéite (1)

Bimatoprost : préférer le latanoprost

 En France, le bimatoprost (Lumigan°), un analogue de la prostaglandine F2alpha, est commercialisé en collyre chez les adultes pour réduire la pression intraoculaire en cas d'hypertension intraoculaire ou de glaucome chronique à angle ouvert, en monothérapie ou en association avec un bêtabloquant (1). Au 22 février 2017, des copies sont annoncées avec les mêmes indications que celles du princeps (2)

Lévosimendan (ZIMINO°) et décompensation d'une insuffisance cardiaque

Les patients insuffisants cardiaques sont exposés à des épisodes de décompensation, c'est-à-dire d'aggravation aiguë de l'insuffisance cardiaque, avec risque élevé de mort à court terme (1)

Crisantaspase (ERWINASE°) et leucémie aiguë lymphoblastique

Chez les enfants atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique, le traitement comprend plusieurs phases successives (induction, consolidation-intensification, entretien) au cours desquelles différents protocoles de chimiothérapie sont utilisés. L'asparaginase est un médicament faisant partie des protocoles de référence (1à3)

Pégaspargase (ONCASPAR°) et leucémie aiguë lymphoblastique

Chez les patients atteints d'une leucémie aiguë lymphoblastique, l'asparaginase, une enzyme qui freine indirectement la croissance des cellules cancéreuses, est un médicament de référence, au sein de protocoles de chimiothérapie. Par sa nature protéique, l'asparaginase expose les patients à des réactions graves d'hypersensibilité ou à l'apparition d'anticorps neutralisants qui entraînent éventuellement une diminution de l'efficacité

Adalimumab (HUMIRA°) après échec des traitements locaux dans le psoriasis en plaques

Chez les patients gênés par un psoriasis en plaques malgré des traitements symptomatiques locaux (émollients, dermocorticoïdes, dérivés de la vitamine D) et la photothérapie par rayons ultraviolets, des médicaments par voie générale sont parfois utiles, notamment l'acitrétine, un rétinoïde, et la ciclosporine ou le méthotrexate, des immunodépresseurs. Les médicaments anti-TNF alpha, tels que l'étanercept et l'adalimumab, sont un éventuel recours après échec des médicaments par voie générale de première ligne (1)

Tolvaptan (JINARC°) et polykystose rénale

La polykystose rénale est une maladie génétique caractérisée par le développement de kystes dans les reins. Ces kystes sont généralement nombreux, parfois plusieurs centaines. Ils entraînent un dysfonctionnement des reins par destruction des néphrons (1à3)

Bévacizumab (AVASTIN°) en première ligne dans certains cancers bronchiques

Chez certains patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules, les cellules cancéreuses ont des mutations dites activatrices du gène de l'EGFR, le récepteur du facteur de croissance épidermique (pour epidermal growth factor receptor en anglais). Au stade avancé ou métastasé, il n'est pas démontré que l'erlotinib, un inhibiteur de l'activité tyrosine kinase liée à l'EGFR, allonge la durée de vie par rapport à une chimiothérapie à base de sel de platine (1). En cas de mutation particulière par délétion de l'exon 19 sur le gène de l'EGFR, l'afatinib, un inhibiteur de diverses tyrosine kinases dont celle liée à l'EGFR, semble allonger la durée de vie d'environ un an par rapport à une chimiothérapie à base de sel de platine (2)

Raltégravir (ISENTRESS°) granulés chez les nourrissons

Chez les enfants infectés par le HIV, le traitement initial repose le plus souvent sur l'association de deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse avec un inhibiteur de la protéase. Le raltégravir, un inhibiteur de l'intégrase, est plutôt à réserver aux situations d'échec en raison du risque de développement de résistances auquel il expose (1,2). Chez les nourrissons, le traitement est à débuter sans délai, en prenant en compte les résultats d'un test génotypique de résistance. En cas de transmission mère-enfant, le traitement est à adapter en cas de résistance connue du HIV de la mère à certains antirétroviraux. Chez les nourrissons, peu de médicaments sont disponibles (1,3)

Aripiprazole (ABILIFY°) buvable

L'aripiprazole est un neuroleptique parmi d'autres, autorisé pour le traitement de la schizophrénie et des épisodes maniaques du trouble bipolaire chez les adultes et les adolescents, et pour la prévention des épisodes maniaques chez les adultes (1). Divers neuroleptiques sont disponibles sous forme buvable, notamment l'halopéridol (Haldol°)

Eptifibatide copié

 L'eptifibatide (Integrilin°) est un antiagrégant plaquettaire, antagoniste des récepteurs glycoprotéiques GPIIb/IIIa de la surface des plaquettes, comme l'abciximab (Reopro°) et le tirofiban (Agrastat° ou autre) (1). En France, l'eptifibatide est autorisé en association avec l'aspirine (Kardégic° ou autre) et une héparine non fractionnée dans « la prévention d'un infarctus du myocarde précoce chez les adultes souffrant d'angor instable ou d'infarctus du myocarde sans onde Q (…) » (2)

Mupirocine copiée : ne pas banaliser

 En France, la mupirocine, un antibiotique, est autorisée chez les enfants et les adultes : sous forme de pommade dermique (Mupiderm°) dans l'impétigo ; et sous forme de pommade nasale (Bactroban°) dans l'élimination du portage nasal de Staphylococcus aureus en prévention de certaines staphylococcies (1). Une copie de la pommade dermique est disponible en France, avec la même indication que le princeps (1)

Estrogènes équins + bazédoxifène (DUAVIVE°) et ménopause

Chez les femmes ménopausées, la réduction de la production d'estrogènes est souvent associée à des symptômes tels que bouffées vasomotrices, sécheresse et atrophie vaginales, et à de l'ostéoporose (1,2). Quand les symptômes se limitent à des troubles vaginaux et quand ceux-ci ne sont pas assez soulagés par un gel lubrifiant ou hydratant, un estrogène par voie vaginale à la dose minimale efficace et sur une durée la plus courte possible est une option (1,3)

Nivolumab (OPDIVO°) et cancer du rein métastasé en 2e ligne

Chez les patients atteints d'un cancer du rein métastasé, le médicament de premier choix est souvent le sunitinib, un inhibiteur de multiples tyrosine kinases avec un effet anti-VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire). Il n'est pas démontré que la balance bénéfices-risques du pazopanib, un autre inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-VEGF, soit meilleure que celle du sunitinib. Quand le pronostic semble mauvais, le temsirolimus, un inhibiteur de la protéine mTOR, est une option (a)(1à4)

Immunoglobulines humaines polyvalentes + hyaluronidase par voie SC (HYQVIA°)

Les déficits immunitaires primitifs sont d'origine génétique. Chez les patients qui en sont atteints, les immunoglobulines humaines dites normales (c'est-à-dire présentes physiologiquement dans l'organisme), qualifiées aussi de "polyvalentes", sont le traitement substitutif de référence. Leur efficacité est établie pour réduire la fréquence et la gravité des infections, notamment bactériennes. Chez les patients atteints d'un déficit en immunoglobulines secondaire à une hémopathie maligne, leur utilisation est préconisée en cas d'épisodes infectieux répétés (1)

Rifaximine (TIXTAR°) et encéphalopathie hépatique

Chez les patients atteints de cirrhose, le foie n'est plus capable d'assurer normalement le métabolisme des substances toxiques telles que l'ammoniac qui résulte de la dégradation des protéines par les bactéries de la flore intestinale. L'ammoniac s'accumule dans le sang et passe dans le cerveau, créant des troubles cognitifs et neuropsychiques regroupés sous le nom d'encéphalopathie hépatique. Les troubles sont parfois détectables seulement par des tests psychométriques

Défériprone (FERRIPROX°) en association avec un autre chélateur du fer

Les patients atteints de thalassémie majeure ont une anémie sévère dès les premières années de vie, nécessitant des transfusions sanguines régulières. L'excès de fer apporté par ces transfusions ne peut être éliminé par l'organisme. L'accumulation du fer dans certains organes altère leur fonctionnement, ce qui conduit à des troubles cardiaques, endocriniens et hépatiques, voire à la mort en l'absence d'élimination du fer (1à3)

Afatinib (GIOTRIF°) en 2e ligne dans des cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules de type épidermoïde, métastasé ou inopérable, après échec d'une chimiothérapie comportant un sel de platine, le nivolumab (Opdivo°), un immunostimulant, a apporté un progrès par rapport au docétaxel, un cytotoxique souvent utilisé dans cette situation (1). Il n'est pas démontré que l'erlotinib (Tarceva°), un inhibiteur de tyrosine kinases liées au récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) apporte un progrès (2)

Imatinib : un antitumoral de choix, notamment dans certaines leucémies

 Dans l'Union européenne, l'imatinib (Glivec°), un inhibiteur de tyrosine kinases, est autorisé par voie orale dans des leucémies aiguës lymphoblastiques ou des leucémies myéloïdes chroniques avec chromosome Philadelphie chez les adultes et les enfants. Il est autorisé aussi chez les adultes dans : des tumeurs stromales digestives ; certains syndromes myélodysplasiques et hyperéosinophiliques ; le dermatofibrosarcome protuberans, un sarcome des tissus mous (1). Des copies sont disponibles en France avec des indications similaires, mais certaines copies ne sont pas autorisées dans les tumeurs stromales digestives (2)

Safinamide (XADAGO°) et maladie de Parkinson avec fluctuations motrices

La maladie de Parkinson est une affection évolutive du système nerveux central. Elle se manifeste avant tout par des symptômes moteurs liés à la dégénérescence progressive des neurones cérébraux dopaminergiques : tremblements de repos, lenteur et rareté des mouvements, rigidité. En Europe, elle touche environ 1,5 % de la population âgée de plus de 65 ans, et environ 3,5 % de la population âgée de plus de 85 ans (1)

Pertuzumab (PERJETA°) avant la chirurgie d'un cancer du sein

Chez les femmes atteintes d'un cancer infiltrant du sein non métastasé, la chirurgie d'exérèse est le traitement de référence. Quand une chimiothérapie cytotoxique est envisagée en complément de la chirurgie, le pronostic vital des patientes ne semble pas différent que la chimiothérapie soit débutée avant l'acte chirurgical (chimiothérapie dite néoadjuvante) ou après celui-ci (chimiothérapie dite adjuvante) (1à3)

Pertuzumab (PERJETA°) et cancers du sein métastasés

Chez les femmes atteintes d'un cancer du sein métastasé dont la tumeur surexprime la protéine HER-2, l'ajout du trastuzumab, un anticorps monoclonal antitumoral avec un effet anti-HER-2, à une chimiothérapie allonge la durée de vie de quelques mois, au prix notamment d'effets indésirables cardiaques et de réactions d'hypersensibilité (1)

Oxyhydroxyde sucroferrique (VELPHORO°) et patients dialysés

Quasiment tous les patients atteints d'insuffisance rénale chronique dialysés ont une hyperphosphorémie. Elle est parfois source d'hyperparathyroïdie secondaire aboutissant à une ostéodystrophie d'origine rénale, qui se manifeste par des douleurs osseuses, des fractures et des calcifications cardiovasculaires aux complications diverses, parfois mortelles

Tacrolimus gélules à libération immédiate à 2 mg (ADOPORT°)

Chez les patients greffés, le tacrolimus fait partie des immunodépresseurs de base (1). Sa marge thérapeutique est étroite, d'où la nécessité d'une adaptation fine des doses en fonction de l'efficacité, des effets indésirables, des autres médicaments associés et de sa concentration sanguine (2)

Palipéridone (TREVICTA°) en injections trimestrielles

Chez les patients atteints de schizophrénie, quand un neuroleptique injectable à libération prolongée est envisagé, l'halopéridol est la référence. La palipéridone, le principal métabolite actif de la rispéridone, un neuroleptique dit atypique, est une option, notamment en cas d'akathisies trop importantes avec l'halopéridol (1,2)

Budésonide nasal copié : limiter l'utilisation des corticoïdes

 Le budésonide, un corticoïde, est autorisé notamment sous forme de suspension pour pulvérisation nasale (Rhinocort°) dans : la rhinite allergique chez les adultes et les enfants de plus de 6 ans ; et la polypose nasale chez les adultes (1). Une copie est disponible, autorisée chez les adultes et les enfants de plus de 6 ans dans les deux situations (1)

Palonosétron copié : pas d'intérêt par rapport à l'ondansétron

 Dans l'Union européenne, le palonosétron (Aloxi°), un antiémétique injectable antagoniste des récepteurs sérotoninergiques 5HT3 (alias sétron), est autorisé chez les enfants à partir de l'âge d'un mois et chez les adultes, en prévention des nausées et des vomissements induits par une chimiothérapie anticancéreuse moyennement à hautement émétisante (1). Au 29 novembre 2016, une copie est annoncée en France, avec les mêmes indications que le princeps (1)

Amlodipine + valsartan : copié

 En France, des copies de l'association à doses fixes amlodipine + valsartan (Exforge°) sont annoncées. Cette association d'un inhibiteur calcique et d'un antagoniste de l'angiotensine II, autorisée dans l'hypertension artérielle, n'est pas une association de premier choix. Quand une association d'antihypertenseurs est justifiée, celles comprenant de l'hydrochlorothiazide sont à privilégier (1)

Aprépitant (EMEND°) chez les enfants

Chez les enfants et les adolescents, la prévention médicamenteuse des nausées et vomissements induits par les chimiothérapies anticancéreuses hautement ou moyennement émétisantes repose sur l'association d'un antagoniste des récepteurs 5-HT3 de la sérotonine (alias sétron) tel l'ondansétron, avec un corticoïde telle la dexaméthasone (1à5)

Extraits de racine de Pelargonium et rhume

Le rhume est une affection virale courante, bénigne, et d'évolution spontanément favorable, y compris chez les enfants. Aucun médicament connu ne raccourcit la durée d'un rhume

Estradiol en anneau vaginal (ESTRING°) et ménopause

Chez les femmes gênées par des troubles vulvovaginaux liés à la ménopause malgré l'utilisation de lubrifiants, une estrogénothérapie vaginale à la dose minimale efficace et sur une durée la plus courte possible est une option, en l'absence de maladie thromboembolique ou de tumeur estrogénodépendante

Délamanid (DELTYBA°) et tuberculose pulmonaire multirésistante

La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse d'aggravation progressive, parfois mortelle, qui atteint le plus souvent les poumons. Elle est causée par une mycobactérie, en général Mycobacterium tuberculosis (1)

Osimertinib (TAGRISSO°) et cancer bronchique avec mutation T790M

Chez certains patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, les cellules cancéreuses ont une mutation dite activatrice du gène de l'EGFR, le récepteur du facteur de croissance épidermique (epidermal growth factor receptor en anglais) (1,2). Chez ces patients, un inhibiteur de l'activité de tyrosine kinases liées à l'EGFR tels l'afatinib, l'erlotinib ou le géfitinib, est parfois choisi. Toutefois, une aggravation du cancer apparaît souvent au cours de la première année de traitement (3,4). Il n'y a alors pas de médicament de référence. Les cytotoxiques allongent peu la durée de vie et ils exposent à des effets indésirables graves (3). Les soins symptomatiques adaptés sont une autre option

Rilpivirine (EDURANT°) et HIV chez les adolescents

Chez les adolescents infectés par le HIV, quand un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du HIV est envisagé au sein d'une multithérapie antirétrovirale, l'éfavirenz est un premier choix (1,2)

Ténofovir alafénamide + emtricitabine + elvitégravir + cobicistat (GENVOYA°) et HIV

Le traitement de première ligne de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) repose sur l'association d'au moins trois antirétroviraux dont, le plus souvent, deux inhibiteurs nucléosidiques ou nucléotidiques de la transcriptase inverse du HIV (1). L'emtricitabine et le ténofovir disoproxil font partie des inhibiteurs nucléosi(ti)diques de la transcriptase inverse de premier choix (1)

Clobazam buvable (LIKOZAM°)

En France, le clobazam, une benzodiazépine à demi-vie longue, est commercialisé sous forme de comprimés pour le traitement de certaines épilepsies chez les adultes et les enfants âgés de plus de 6 ans ; et sous forme de comprimés et de gélules pour le traitement de l'anxiété sévère chez les adultes (1). Dans l'anxiété sévère, de nombreuses benzodiazépines sont disponibles (2). Dans l'épilepsie, l'intérêt des benzodiazépines telles que le clobazam est limité par la sédation qu'elles provoquent et le développement rapide d'une accoutumance (3,4). Le clonazépam, une autre benzodiazépine à demi-vie longue, est disponible sous forme de solution buvable pour le traitement des enfants épileptiques, sans limite d'âge, à raison d'environ 0,5 à 1 goutte/kg/jour (5)

Bendamustine : un agent alkylant copié

 En France, la bendamustine (Levact°), un agent alkylant sous forme de poudre pour solution à diluer pour perfusion, est autorisée chez certains adultes ayant une leucémie lymphoïde chronique, un myélome multiple ou un lymphome non hodgkinien indolent (1). Une copie est disponible avec les mêmes indications que le princeps (1)

Rasagiline : attention aux interactions

 La rasagiline (Azilect°) est un inhibiteur de la monoamine oxydase de type B (IMAO B) proche de la sélégiline (Déprényl° ou autre). La rasagiline est autorisée par voie orale dans la maladie de Parkinson, en association ou non avec la lévodopa (associée à doses fixes avec un inhibiteur de la dopadécarboxylase dans Modopar° ou autre). Des copies sont disponibles, avec la même indication que celle du princeps (1)

Carfilzomib (KYPROLIS°) et myélome multiple

Chez les patients atteints d'un myélome multiple, le pronostic est très variable selon les patients : certains patients meurent rapidement malgré le traitement, alors que d'autres restent asymptomatiques et survivent 10 ans, voire plus (1)

Sufentanil sublingual (ZALVISO°) et analgésie postopératoire

Pour l'analgésie postopératoire, quand un opioïde fort est choisi en raison de l'intensité des douleurs prévisibles, la morphine est le médicament de référence (1)

Pembrolizumab (KEYTRUDA°) et mélanomes métastasés ou inopérables

Chez les patients atteints d'un mélanome métastasé ou inopérable, les médicaments de premier choix varient en fonction notamment de la présence ou non dans les cellules tumorales d'une mutation en position V600 sur le gène de la protéine BRAF (1,2)

Crizotinib (XALKORI°) en première ligne dans certains cancers bronchiques

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules inopérable de stade avancé, le traitement de premier choix repose souvent sur une chimiothérapie à base de sel de platine complétée par une radiothérapie. Quand le cancer est métastasé, le traitement associe un sel de platine avec un autre cytotoxique (1)

Lenvatinib (LENVIMA°) et cancers différenciés de la thyroïde

Les cancers de la thyroïde représentent environ 1 % des cancers. Il s'agit le plus souvent de cancers différenciés, papillaires ou folliculaires (alias vésiculaires) ; les carcinomes à cellules de Hürthle sont une variante. Plus de trois quarts des patients atteints sont vivants 10 ans après le diagnostic (1)

Sécukinumab (COSENTYX°) et spondylarthrite ankylosante

Chez les patients atteints d'une spondylarthrite ankylosante, après échec des traitements symptomatiques usuels tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), un immunodépresseur anti-TNF alpha est une option qui apporte une amélioration symptomatique et fonctionnelle au prix de nombreux effets indésirables, parfois graves (1,2)

Insuline dégludec + liraglutide (XULTOPHY°) et diabète de type 2

Chez les patients diabétiques de type 2, quand la metformine ne permet plus d'obtenir un contrôle glycémique satisfaisant, il n'est pas démontré qu'associer le liraglutide, un analogue du GLP-1, avec une insuline ait un intérêt en prévention des complications cliniques du diabète (1)

Frovatriptan : moins efficace et plus d'effets indésirables que le sumatriptan

 En France, le frovatriptan (Tigreat°), un vasoconstricteur agoniste des récepteurs 5HT1 de la sérotonine (alias triptan), est autorisé chez les adultes dans le traitement symptomatique de la crise de migraine (1). Des copies sont disponibles avec la même indication que le princeps (1)

Voriconazole : antifongique utile, mais avec prudence

 En Europe, le voriconazole (Vfend°), un antifongique azolé, est autorisé chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans et chez les adultes dans le traitement de mycoses invasives : aspergilloses, candidémies chez les patients non neutropéniques, infections à Candida résistant au fluconazole (Triflucan° ou autre) et infections à Scedosporium ou à Fusarium (1). Le voriconazole est aussi autorisé en prévention des infections fongiques invasives chez certains receveurs d'une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (1)

Ciclosporine en collyre (IKERVIS°) et sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire, alias kératoconjonctivite sèche, est fréquente, surtout chez les personnes âgées et chez les femmes. Elle est liée à un défaut du film lacrymal et s'accompagne d'inconfort oculaire, de perturbations visuelles, de lésions et d'une inflammation de la surface oculaire. Dans les formes sévères, la sécheresse oculaire entraîne éventuellement une atteinte importante de la cornée (alias kératite). Les symptômes oculaires sont alors très variables : sensations de brûlure ou d'un corps étranger, douleur permanente, baisse de l'acuité visuelle, avec répercussions sur la vie quotidienne (1à3)

Nivolumab (OPDIVO°) et cancer bronchique métastasé ou inopérable

Chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules métastasé ou inopérable, en cas d'échec ou de rechute après une première chimiothérapie, le docétaxel est une option. Il allonge de quelques mois l'espérance de vie, au prix de nombreux effets indésirables souvent graves (1à7)

Adalimumab (HUMIRA°) et hidrosadénite suppurée

L'hidrosadénite suppurée (alias maladie de Verneuil) est une maladie inflammatoire chronique des glandes sudorales dites apocrines, liées aux follicules pileux. Dans les pays industrialisés, elle touche environ 1 % de la population, surtout des femmes jeunes. Les causes de cette maladie ne sont pas connues (1à3)

Aflibercept (EYLEA°) et néovascularisations liées à une myopie forte

La myopie forte, c'est-à-dire motivant une correction de plus de 6 dioptries, se complique de néovascularisations choroïdiennes chez 5 % à 10 % des patients. Quand la macula est atteinte, cela cause alors une baisse progressive et irréversible de la vision centrale, parfois très importante. Dans la majorité des cas, l'atteinte est rétrofovéolaire, c'est-à-dire qu'elle touche l'épithélium rétinien qui se trouve au niveau du siège de la vision la plus précise, la fovéa (1)

Tédizolid (SIVEXTRO°) et infections de la peau et des tissus mous

Chez les patients atteints d'une infection grave de la peau ou des tissus sous-jacents (parfois dénommés "tissus mous"), les glycopeptides, tels que la vancomycine, sont des antibiotiques de premier choix en cas d'infection suspectée par certaines souches de bactéries à Gram positif résistantes aux antibiotiques de première ligne, par exemple une souche de Staphylococcus aureus résistante à la méticilline. Le linézolide, une oxazolidinone, est une autre option (1)

Ramucirumab (CYRAMZA°) et cancer colorectal métastasé

Chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastasé, un protocole dit Folfox qui associe fluorouracil (une fluoropyrimidine) + acide foliniqueoxaliplatine est un des protocoles à envisager en premier. L'ajout du bévacizumab, un anticorps monoclonal dirigé contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF pour vascular endothelium growth factor en anglais), semble avoir une balance bénéfices-risques défavorable (1,2)

Enzymes pancréatiques à 2 500, 5 000 et 40 000 unités

Chez les patients atteints d'une insuffisance pancréatique exocrine, notamment au cours de la mucoviscidose, les enzymes pancréatiques d'origine animale sont le traitement substitutif de choix (1à3). Ils exposent surtout à des troubles digestifs, et parfois à des réactions d'hypersensibilité. La dose est à adapter à chaque patient, notamment en fonction de son âge, de son état digestif et de l'apport en graisses par l'alimentation (2,3)

Brinzolamide : une option après le timolol et le latanoprost

 En France, le brinzolamide (Azopt°) en collyre, un inhibiteur de l'anhydrase carbonique, est autorisé pour diminuer la pression intraoculaire et en cas de glaucome à angle ouvert chez les adultes (1). Des copies sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps (2)

Cyclophosphamide : gérer les nombreux effets indésirables et les interactions

 En France, le cyclophosphamide (Endoxan°), un agent alkylant, est autorisé par voie parentérale et par voie orale : en cancérologie, notamment dans les cancers du sein ou de l'ovaire et dans certaines leucémies ; comme immunodépresseur, notamment dans certains lupus et dans la granulomatose de Wegener (1). Une copie de la forme injectable est disponible, avec des indications similaires à celles du princeps (1)

Ustékinumab (STELARA°) et psoriasis chez les adolescents

Chez les enfants et les adolescents atteints d'un psoriasis en plaques, les immunodépresseurs ne sont à envisager que dans des formes très invalidantes, en raison de leurs effets indésirables parfois graves. Le méthotrexate est celui pour lequel le recul d'utilisation chez les enfants est le plus long. Les anti-TNF alpha, dont l'étanercept et l'adalimumab sont une option en cas d'échec, avec des inconnues sur leurs risques à long terme, notamment en termes de cancer et de troubles neurologiques (1,2)

Acide alendronique hebdomadaire en comprimés effervescents (STEOVESS°)

L'acide alendronique, un diphosphonate, a une efficacité modeste mais démontrée dans la prévention des récidives de fractures vertébrales et du col du fémur chez les femmes ménopausées ayant une ostéoporose sévère (1)

Eltrombopag (REVOLADE°) et aplasie médullaire sévère

L'aplasie médullaire est une maladie très rare : environ 2 nouveaux cas par million d'habitants chaque année en Europe. L'aplasie médullaire est une atteinte de l'hématopoïèse au sein de la moelle osseuse, à l'origine d'une diminution ou d'un arrêt de la production des cellules souches hématopoïétiques, sans prolifération cellulaire anormale ni fibrose. Elle entraîne une atteinte de toutes les lignées sanguines (pancytopénie), à l'origine d'anémies, d'infections et d'hémorragies. Dans la majorité des cas, l'aplasie médullaire est acquise et chronique. Elle est parfois d'origine virale ou toxique (exposition à des radiations ionisantes, au benzène, à un médicament, etc.). Le plus souvent, sa cause n'est pas connue. Des mécanismes auto-immuns sont parfois suspectés. L'aplasie médullaire est un facteur de risque de développement d'une leucémie ou d'un syndrome myélodysplasique. En l'absence de traitement, l'aplasie médullaire est le plus souvent mortelle (1à3)

Riluzole (TEGLUTIK°) suspension buvable

Chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique, le riluzole est un médicament à envisager, malgré une efficacité clinique modeste. Dans plusieurs essais cliniques, chez des patients à un stade peu avancé de la maladie, il a retardé en moyenne de 2 à 3 mois la mort ou la mise sous ventilation assistée (1)

Capsaïcine (QUTENZA°) et douleurs neuropathiques diabétiques

Chez les patients diabétiques, les neuropathies périphériques sont une complication fréquente. Elles se manifestent notamment par des paresthésies et des douleurs parfois intenses et invalidantes, difficiles à soulager

Conestat alfa (RUCONEST°) chez les adolescents

L'angiœdème héréditaire est dû à un déficit en inhibiteur de la C1 estérase. Il se caractérise par des épisodes aigus d'œdèmes sous-cutanés et sous-muqueux transitoires et récidivants. Les conséquences peuvent être graves, notamment en cas d'œdème laryngé (1)

Vaccin paludique RTS,S/AS01E (MOSQUIRIX°)

Le paludisme est une infection causée par un parasite du genre Plasmodium, transmis par les piqûres des femelles de diverses espèces de moustiques anophèles, qui piquent majoritairement la nuit. Parmi les espèces de Plasmodium, P. falciparum est à l'origine des formes de paludisme les plus graves, notamment cérébrales, parfois mortelles. Les autres espèces sont à l'origine le plus souvent de paludismes qualifiés de "bénins" (1,2)

Sécukinumab (COSENTYX°) et psoriasis en plaques

Le psoriasis est une affection cutanée chronique avec des répercussions plus ou moins importantes sur la qualité de vie. Le psoriasis en plaques en est la forme la plus fréquente, affectant entre 0,1 % et 5 % des personnes dans la population générale (1)

Sécukinumab (COSENTYX°)  et rhumatisme psoriasique

Chez les patients atteints d'un rhumatisme psoriasique, en cas d'échec des anti-inflammatoires non stéroïdiens et quand l'importance des atteintes articulaires justifie un immunodépresseur, le méthotrexate est le médicament le plus éprouvé. En cas d'inefficacité, un anti-TNF alpha est une option (1)

Adénosine : un antiarythmique injectable copié

L'adénosine (Krenosin°) est un antiarythmique autorisé en France par voie intraveineuse dans les tachycardies jonctionnelles chez les adultes et les enfants, et comme test diagnostique des tachycardies d'origine incertaine chez les adultes (1,2). Une copie est disponible avec les mêmes indications que le princeps (1)

Miglustat : troubles digestifs très fréquents

Le miglustat (Zavesca°) est un inhibiteur de la glucosylcéramide synthétase, une enzyme intervenant dans le métabolisme des lipides. Dans l'Union européenne, muni d'un statut de médicament orphelin, le miglustat est autorisé par voie orale dans deux maladies rares : la maladie de Gaucher de type 1 légère à modérée chez les adultes quand une enzymothérapie de substitution n'est pas possible ; et les manifestations neurologiques de la maladie de Niemann-Pick de type C chez les enfants et les adultes (1à4). Une copie est disponible, autorisée uniquement dans la maladie de Gaucher (2)

Sacubitril + valsartan (ENTRESTO°) et insuffisance cardiaque chronique

L'insuffisance cardiaque chronique est fréquente, surtout chez les personnes âgées de plus de 75 ans. Ses manifestations cliniques sont d'intensité variable : dyspnées d'effort ou de repos, œdèmes périphériques, œdèmes aigus du poumon, chocs cardiogéniques. C'est une affection grave avec une mortalité élevée, par aggravation progressive ou mort subite (1à3)

Sonidégib (ODOMZO°) et carcinome basocellulaire étendu

Chez les patients atteints d'un carcinome basocellulaire étendu, quand la chirurgie ou la radiothérapie ne sont pas envisageables, il n'y a pas de traitement de référence. Mi-2016, la balance bénéfices-risques du vismodégib, un inhibiteur de la voie dite du hérisson censé bloquer la croissance tumorale, est encore incertaine (lire l'encadré "Vismodégib : 3 ans après l'AMM, toujours pas d'évaluation comparative, et un profil d'effets indésirables toujours préoccupant") (1)

Vismodégib : 3 ans après l'AMM, toujours pas d'évaluation comparative, et un profil d'effets indésirables toujours préoccupant

En 2013, le vismodégib, un antitumoral inhibiteur de la voie dite du hérisson, a été autorisé dans l'Union européenne pour le traitement des patients atteints de carcinome basocellulaire. Lors de l'analyse initiale du dossier d'évaluation clinique, nous avions conclu que sa balance bénéfices-risques était incertaine. Dans les essais disponibles, uniquement non comparatifs, le vismodégib semblait entraîner une disparition au moins partielle des lésions cancéreuses chez environ 30 % à 60 % des patients selon le stade de la maladie et selon les essais. Mais il exposait à des effets indésirables fréquents et parfois graves, notamment : spasmes musculaires, fatigues, hyponatrémies, pertes de poids, alopécies, troubles oculaires, cancers cutanés. Des doutes subsistaient sur des risques hépatiques et cardiovasculaires (1)

Cobimétinib (COTELLIC°) et mélanomes métastasés

Chez les patients atteints d'un mélanome métastasé ou non opérable et dont la tumeur porte une mutation en position V600 sur le gène de la protéine BRAF (mutation dite BRAF V600), quelques médicaments ont apporté un progrès thérapeutique au cours des années 2010. Le vémurafénib, un inhibiteur de la protéine BRAF anormale, est devenu le médicament de premier choix : il a allongé la durée vie de quelques mois dans un essai versus dacarbazine, au prix de nombreux effets indésirables. Le dabrafénib, un me-too du vémurafénib, a été autorisé quelques mois plus tard (1,2). En 2015, le tramétinib, un inhibiteur de kinases du système MEK, a été autorisé en association uniquement avec le dabrafénib, tous deux commercialisés par la firme Novartis Pharma. Deux essais chez environ 1 100 patients ont montré que recourir d'emblée à cette association allonge la durée médiane de survie de 7 mois environ par rapport à un inhibiteur de la protéine BRAF en monothérapie (2)

Mépolizumab (NUCALA°) et asthme

Chez les patients atteints d'asthme persistant sévère, c'est-à-dire gênés en continu et limités dans leurs activités physiques avec de fréquents épisodes de gêne respiratoire, des doses élevées de corticoïdes inhalés sont souvent nécessaires (1). En cas d'échec d'une corticothérapie inhalée bien conduite, une corticothérapie orale par prednisolone est un premier choix, sur une période de quelques jours, voire au long cours, à dose minimale efficace (1). Malgré ses limites, la corticothérapie orale a une meilleure balance bénéfices-risques que l'ajout d'autres médicaments à visée antiasthmatique tels que l'omalizumab, un anticorps monoclonal anti-IgE (1,2)

idébénone (RAXONE°) et neuropathie optique de Leber

La neuropathie optique héréditaire de Leber est liée à une mutation de l'acide désoxyribonucléique (ADN) mitochondrial, qui entraîne la dégénérescence du nerf optique, d'où des troubles importants de la vision. D'autres troubles sont rarement rapportés : troubles du rythme cardiaque, surdités, troubles de l'équilibre (1)

Dexaméthasone à 40 mg (NEOFORDEX°) et myélome multiple

La dexaméthasone est un des corticoïdes utilisés dans le traitement du myélome multiple, au sein de divers protocoles de chimiothérapie (1à3). La dose de dexaméthasone varie selon les protocoles, mais elle est souvent de 40 mg par jour par voie orale (3)

Leuproréline (ELIGARD°) et certains cancers de la prostate

Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate localement avancé, ou localisé et à risque élevé d'aggravation, une dépression androgénique par un agoniste de la gonadoréline (alias Gn-RH ou LH-RH) en association avec une radiothérapie réduit la mortalité liée au cancer (1,2)