Aider les patients à trouver un traitement
médicamenteux bien adapté, malgré un marché
pléthorique et hétérogène |
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Point
de vue |
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Un marché
pléthorique, sans souci réel du patient |
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Les firmes pharmaceutiques et les autorités chargées
du médicament parlent aujourd'hui de plus en plus
d'informer les patients, en particulier dans le domaine
de l'asthme. Sur le terrain, on a plutôt l'impression
que tout concourt à compliquer la vie des asthmatiques.
De nombreux patients se trouvent confrontés à
des modifications thérapeutiques inopinées,
du fait de l'introduction de nouvelles spécialités
à la place d'autres plus anciennes. Ces patients
avaient parfois un asthme équilibré ; ou l'adaptation
aurait pu se faire de manière plus judicieuse.
Les multiples changements de dispositifs inhalateurs, sous
couvert de "modernité" ou "d'aide
à l'observance", exposent les patients à
beaucoup d'inconvénients. La qualité de l'observance
thérapeutique ne dépend pas que du choix de
la spécialité ou du dispositif d'inhalation.
Tout changement de spécialité et surtout de
dispositif inhalateur entraîne des risques pour le
patient, quand ce changement n'est pas justifié par
une réelle mauvaise utilisation du dispositif antérieur.
Les professionnels de santé réfléchis
en ont assez de la multiplication des spécialités,
autant que des prescriptions, trop rapides, naïves
ou sous influence, des pseudo-nouveautés qui vont
à l'encontre d'un travail de fond d'éducation
pour la santé.
© LRP
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La panoplie des médicaments inhalés destinés
aux patients asthmatiques se complique chaque année.
En juillet 2000, nos tableaux récapitulatifs des médicaments
de l'asthme non associés en aérosols-doseurs simples
et en dispositifs inhalateurs particuliers permettaient de dénombrer
31 spécialités sous 43 présentations. On pouvait
y ajouter quelques antiasthmatiques inhalés en associations
à doses fixes : 3 spécialités sous 4 présentations.
Depuis lors, 9 nouvelles spécialités, sous 12 présentations,
ont été commercialisées : 6 copies et
3 spécialités en associations à doses fixes.
Rien que dans le numéro de mai 2002 de la revue Prescrire,
on recense : une nouvelle association corticoïde + bêta
2-stimulant d'action prolongée, deux copies, mais qui ne
sont
pas vraiment des copies au sens strict, et un changement de nom
de marque. S'y ajoutent des modifications dans le mode d'expression
des doses, un nouveau dispositif inhalateur, des changements de
gaz pulseurs, etc.
Il est temps de dégager quelques points de repère
Choisir les dispositifs les plus commodes
La plupart des patients adultes et des grands enfants peuvent être
traités à l'aide de suspensions ou de solutions en
aérosols-doseurs classiques, à condition que le maniement
de ces aérosols-doseurs ait été bien expliqué
par des professionnels les connaissant bien eux-mêmes.
Quand des dispositifs inhalateurs sont nécessaires (difficultés
de coordination "main-inspiration" notamment), il faut
choisir les plus commodes parmi les aérosols-doseurs déclenchés
par aspiration ou les dispositifs inhalateurs de poudre. Les dispositifs
qui ne nécessitent pas l'introduction d'une gélule
de poudre ou d'un disque peuvent être considérés
comme les plus simples.
Il y a lieu de bien expliquer au patient toutes les manipulations
(de capuchon, d'étui, etc.) et leur intérêt.
Pour bien connaître un dispositif, il est nécessaire
d'avoir fait fonctionner soi-même un exemplaire de démonstration.
Prix
Le prix peut être un critère de choix, car il diffère
beaucoup entre les spécialités, même si elles
sont toutes remboursables à 65 %.
Gaz pulseurs : éviter les CFC encore
présents
Le retrait des CFC, alias fréons, est encore loin d'être
totalement réalisé.
Mode d'expression des doses : attention aux embrouilles de
l'étiquetage !
Quel que soit le dispositif inhalateur, on différencie aujourd'hui
la notion de dose "mesurée" par le dispositif doseur
et de la dose "délivrée" par l'embout buccal.
La dose "délivrée" peut varier selon les
conditions de manipulation. Différents dispositifs contenant
les mêmes substances actives peuvent assurer des doses "délivrées"
similaires, pour des doses "mesurées" différentes.
En pratique, grosse pagaille
Certaines spécialités pour inhalation vont être
exprimées en dose "délivrée", quand
d'autres plus anciennes resteront exprimées en dose "mesurée".
Des copies risquent d'avoir des formulations dont la dose de "fines
particules" sera différente de celle de la spécialité
princeps.
Tableauscopie complète des médicaments
de l'asthme en aérosols-doseurs simples ou en dispositifs
inhalateurs particuliers, non associés et associés,
dans la revue Prescrire n°228, mai 2002 : 351-355
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