Revue Prescrire, article en une, bupropion décembre 2003
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Bupropion alias amfébutamone (Zyban°) :
bilan des données françaises de pharmacovigilance

 
Angiœdèmes, convulsions, et aussi troubles psychiatriques parfois graves.
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Vingt-quatrièmes journées françaises de pharmacovigilance : les faits marquants

Rev Prescr 2003 ; 23 (245) : 832-840.
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Le Centre régional de pharmacovigilance de Saint-Étienne a rapporté une mise à jour des données françaises de la notification spontanée des effets indésirables liés au bupropion alias amfébutamone (Zyban°), un amphétaminique commercialisé pour le sevrage tabagique, sur une période de 1 an entre septembre 2001 et septembre 2002. Pendant cette période, 330 000 patients ont été exposés avec des durées moyennes de traitement de 5,1 à 6,6 semaines.
1 047 observations ont été recueillies dont 262 cas graves.

Angiœdèmes et autres allergies. Les observations graves notifiées concernent surtout des manifestations cutanées ou allergiques (83 cas). 21 cas de maladie sérique, 17 cas d'urticaire, 6 cas de syndrome de Stevens-Johnson ou d'érythème polymorphe ont aussi été notifiés.

Convulsions, idées suicidaires. 65 cas d'effets indésirables graves sur le système nerveux central ont été notifiés : 45 observations de convulsions dont 1 état de mal convulsif ; 12 suicides ou tentatives de suicide, 8 cas d'idées suicidaires, 8 cas de dépression, etc. 12 cas de syndrome de sevrage ont été rapportés.

Effets cardiovasculaires. 26 cas graves d'effets indésirables cardiovasculaires ont été notifiés en France : 14 cas de manifestations d'insuffisance coronaire (la coronarographie réalisée dans 11 cas était anormale pour 9 patients), 4 cas d'hypertension artérielle, etc.

Décès d'imputabilité incertaine. 12 décès ont été recensés en France : morts subites inexpliquées, 2 cas précédés de malaise avec perte de connaissance, 1 rupture d'anévrisme, 1 infarctus du myocarde probable, 1 suicide par pendaison, 1 décompensation respiratoire, 1 syndrome sérotoninergique.

Et aussi… les effets indésirables non graves : une insomnie (211 cas), une urticaire (190 cas), un prurit (167 cas), une anxiété (126 cas), des arthralgies-myalgies (97 cas), etc.

Ce bilan d'un an de notifications françaises confirme le profil d'effets indésirables du bupropion, dominé par les effets indésirables immunoallergiques, les convulsions, les complications cardiovasculaires et psychiatriques. Des effets indésirables graves sont avérés.
Le dossier d'évaluation clinique initial a montré des bénéfices incertains et, au mieux, très modestes. Dans le sevrage tabagique, la balance bénéfices-risques du bupropion n'est pas favorable.

©La revue Prescrire 15 décembre 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (245) : 832.