Pour
la contraception orale, l'association comprenant, par comprimé,
environ 30 µg d'éthinylestradiol + un progestatif,
tel que le lévonorgestrel ou la noréthistérone,
constitue la référence.
Lorsqu'un apport
d'estrogène est à éviter, un progestatif seul,
à faible dose, a aussi un effet contraceptif. Pour le lévonorgestrel
et la noréthistérone, on dispose d'un recul de plus
de 20 ans. La commercialisation du désogestrel est beaucoup
plus récente.
Les données
d'évaluation clinique de ce type de contraception concernent
surtout la noréthistérone et le lévonorgestrel
(ou son racémique le norgestrel). On dispose seulement de
2 essais comparatifs randomisés versus estroprogestatif et
de quelques études de cohorte.
L'efficacité
contraceptive des progestatifs faiblement dosés non associés,
administrés en continu, paraît légèrement
inférieure à celle des estroprogestatifs, et varie
selon les études.
Les différents
progestatifs ont une efficacité similaire dans cette situation.
Leur efficacité
ne se distingue pas de celle des estroprogestatifs chez les femmes
peu fertiles, les plus âgées et en cas d'allaitement.
La moitié
des échecs sont dus à une erreur de prise attribuable
à la femme elle-même.
Les principaux
effets indésirables sont des troubles du cycle menstruel,
surtout des saignements durant le cycle et un cycle prolongé.
Ils surviennent chez environ la moitié des femmes. Ces troubles
sont la principale cause d'interruption de la contraception par
progestatif faiblement dosé. Il n'y a pas de différence
entre progestatifs. Les causes exactes de ces saignements sont mal
connues. Leur prise en charge est mal codifiée.
Cette contraception
augmente la fréquence des follicules persistants, structures
liquidiennes à l'échographie, souvent nommées
kystes fonctionnels, sur les ovaires. Cela est sans conséquence
clinique démontrée. Mais le diagnostic différentiel
d'avec des lésions organiques est parfois délicat.
Les taux de continuation
de cette contraception sont faibles : jusqu'à deux tiers
d'arrêt dans un délai de 2 ans, mais une partie des
arrêts sont planifiés, liés par exemple à
la fin de l'allaitement.
En cas de grossesse
sous progestatif, il existe un risque de 5 % environ que la
grossesse soit extra-utérine.
En cas de grossesse
survenant sous progestatif faiblement dosé, il ne paraît
pas y avoir de risque augmenté de malformations chez l'enfant
à naître.
Les données
cliniques chez les femmes qui présentent une contre-indication
vis-à-vis des estroprogestatifs sont peu nombreuses voire
inexistantes. Pour les diabétiques, pour les patientes présentant
des antécédents thromboembolique ou d'accident artériel,
il existe des données biologiques ou épidémiologiques
rassurantes.
Aucune donnée
clinique ne montre un risque accru de cancer lié aux progestatifs
faiblement dosés non associés, mais les données
sont très limitées.
Le lévonorgestrel
et la noréthistérone faiblement dosés ne paraissent
pas avoir d'effets indésirables sur l'allaitement ni l'enfant
allaité.
Les progestatifs
faiblement dosés sont à prendre en continu, à
heure fixe, dès le premier jour des règles pour éviter
une grossesse en cours. Le délai avant qu'un effet contraceptif
puisse être garanti est incertain, vraisemblablement de l'ordre
d'une semaine.
En cas de retard
à la prise du comprimé, compte tenu de la courte demi-vie
moyenne d'élimination plasmatique des progestatifs faiblement
dosés, on estime en général que l'effet sur
la glaire cervicale participant à l'action contraceptive
pourrait s'atténuer rapidement. 3 heures de retard dans la
prise est le délai généralement retenu pour
craindre un échec de la contraception, sans véritable
évaluation de ce délai. En cas de rapport sexuel dans
ces conditions, une contraception par préservatif ou contraception
hormonale postcoïtale est recommandée pendant 2 jours
à 7 jours suivant la reprise du contraceptif.
© La revue Prescrire 1er mars 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (248) : 196-206 (79 références).
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