Les patients
atteints d'un diabète de type 2 et d'une néphropathie
sont exposés à un risque d'évolution progressive
vers l'insuffisance rénale terminale. Au stade de microalbuminurie,
ce risque reste faible. La présence d'une microalbuminurie
traduit surtout un risque accru de décès, principalement
d'origine cardiovasculaire : de l'ordre de 1 décès supplémentaire
par an pour 100 patients suivis.
Un dosage périodique,
environ annuel, de la microalbuminurie et un dosage annuel de la créatininémie
sont justifiés chez tous les patients diabétiques de
type 2, quel que soit
leur âge.
En prévention
de plusieurs complications du diabète, notamment la néphropathie
diabétique, un traitement antihypertenseur est justifié
chez les patients diabétiques de type 2, dès que la
pression artérielle dépasse à plusieurs reprises
140/80 mm Hg. L'objectif tensionnel est de maintenir la pression artérielle
inférieure à 140/80 mm Hg.
Chez les patients
diabétiques de type 2 hypertendus sans insuffisance rénale
et avec une excrétion urinaire d'albumine inférieure
au seuil définissant la microalbuminurie, le traitement antihypertenseur
de première intention est un diurétique thiazidique
à faible dose.
Chez les patients
diabétiques de type 2 hypertendus sans insuffisance rénale
au stade de microalbuminurie, un IEC, le ramipril, est le traitement
antihypertenseur de première intention. Le losartan est un
recours en cas de toux liée à l'IEC.
L'élévation
de la microalbuminurie chez un patient diabétique de type 2
est le signe d'un risque cardiovasculaire accru. Pour diminuer ce
risque, il semble justifié de proposer un traitement par ramipril
à la dose maximale tolérée (jusqu'à 10
mg/jour), ainsi qu'un traitement antiagrégant par aspirine
et un traitement par statine (la simvastatine étant la mieux
évaluée chez les diabétiques) si la cholestérolémie
totale est supérieure à 4,9 mmol/l (1,90 g/l).
Un rapport albumine/créatinine
urinaire supérieur à 300 mg/g à deux reprises
chez un patient diabétique de type 2, associé à
une insuffisance rénale modérée, justifie de
proposer un traitement par losartan, sauf contre-indication, pour
réduire le risque d'évolution vers l'insuffisance rénale
terminale. Cette recommandation repose sur un niveau de preuves élevé.
©La revue Prescrire 1er novembre
2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (255) : 760-768 (47 références).
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