Le 27 novembre 2003, au Parlement européen,
des amendements utiles ont été adoptés, mais
d'autres amendements pro-industriels mettent en péril les systèmes
de soins. |
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Europe et médicament : les
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Position du Collectif Europe et Médicament
sur les amendements présentés en commission du
27 novembre 2003 au Parlement européen
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Les députés de la Commission de l'environnement,
de la santé publique et de la politique des consommateurs
du Parlement européen qui défendent les intérêts
des patients et de la santé publique ont permis l'adoption
de nombreux amendements soutenus par le Collectif Europe et Médicament.
Des amendements utiles ont été
adoptés
Tous les amendements concernant la transparence des agences du médicament
et l'accès à l'information qu'elles détiennent
ont été adoptés ; de même que ceux
qui concernent :
le financement public des activités de pharmacovigilance
et d'information des agences ;
la généralisation de la procédure centralisée
d'autorisation de mise sur le marché à toutes les
nouvelles substances d'ici 4 ans ;
la garantie d'un délai de 80 jours pour les rapporteurs
des commissions d'autorisation de mise sur le marché afin
qu'ils analysent les dossiers avec sérénité ;
le renforcement du système de pharmacovigilance par
la notification directe des effets indésirables par les patients
quand leurs soignants ne le font pas ;
des notices plus compréhensibles et adaptées
aux patients malvoyants ; etc.
Le Collectif Europe et Médicament se réjouit de ces
nouvelles avancées qui complètent celles obtenues
en première lecture. Mais il s'insurge contre le fait qu'aucun
amendement concernant la garantie d'un usage compassionnel pour
les patients en impasse thérapeutique n'ait pu être
adopté.
D'autres amendements pro-industriels mettent
en péril les systèmes de soins
Le lobby des industries du médicament, et les députés
qui le soutiennent, continuent à défendre avec âpreté
les deux points auxquels ils tiennent le plus : le maintien
d'une évaluation insuffisante des nouveaux médicaments
(absence d'obligation de réaliser des essais comparatifs),
et l'allongement excessif de l'exclusivité commerciale des
firmes.
Allongement excessif de l'exclusivité
commerciale des firmes
Les amendements adoptés le 27 novembre, pour certains avec
une courte majorité, constituent un arsenal protectionniste
sans précédent au plan international : si ces
amendements étaient confirmés par le vote en assemblée
plénière, les firmes pourraient protéger leurs
résultats d'essais cliniques pendant 11 ans. Cette protection
pourrait en outre être allongée de 3 ans en cas de
nouvelle indication pour une substance ancienne, et de 3 ans en
cas de transformation d'un médicament de prescription en
médicament d'automédication.
Aucun élément objectif ne justifie une telle protection,
qui va bien au-delà de la récompense raisonnable des
efforts de recherche. Mais il est d'ores et déjà démontré
qu'elle mettrait en péril tous les systèmes d'assurance
maladie et de protection complémentaire des États
de l'Union, et pèserait lourdement sur le budget des ménages.
Elle aurait un impact économique catastrophique sur les nouveaux
États membres qui rejoignent l'Union européenne en
2004.
Le Collectif Europe et Médicament en appelle aux députés
qui se prononceront en séance plénière à
la mi-décembre sur ces mesures, et aux ministres de la santé
des pays de l'Union qui seront impliqués dans la codécision,
pour qu'ils confirment les avancées votées en commission.
Mettre un terme à l'escalade protectionniste
Le Collectif Europe et Médicament appelle les députés
et les ministres à mettre un terme à l'escalade protectionniste.
Celle-ci constitue non seulement un véritable danger pour
les systèmes de soins, mais elle ne contribuerait pas à
une relance de l'industrie pharmaceutique : seule une réorientation
de la recherche vers des médicaments utiles peut aider à
revitaliser à long terme ce secteur industriel. Il ne serait
pas acceptable que les firmes obtiennent un niveau de protection
des données permettant le maintien de prix excessivement
élevés pendant des décennies, sans obligation,
en parallèle, d'évaluer l'intérêt thérapeutique
relatif des différents médicaments (valeur thérapeutique
ajoutée).
Un sursaut des parlementaires et des ministres est encore possible.
La société civile, dont les différentes composantes
sont représentées dans le Collectif Europe et Médicament,
compte sur ce sursaut indispensable pour garantir aux citoyens un
accès à des soins de qualité dans tous les
pays de l'Union, à un coût raisonnable.
©Le Collectif Europe et Médicament
1er décembre 2003
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