Les observations de troubles neuropsychiatriques graves
et parfois mortels liés à l'oseltamivir sont de plus en plus nombreuses,
en particulier chez les enfants et les adolescents : comportements suicidaires,
hallucinations, convulsions, délire, troubles extrapyramidaux, etc. |
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Oseltamivir : troubles neuropsychiatriques
(suite) Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 435. Réservé
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et enfants : remboursement élargi malgré les risques
Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 423. Réservé aux abonnés
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En mars 2007, le résumé des caractéristiques
(RCP) européen de l'oseltamivir, un antiviral utilisé dans la grippe,
a été modifié pour y ajouter des effets indésirables
neuropsychiatriques chez des enfants et des adolescents (1,2). Ces effets s'ajoutent
aux effets cutanés graves déjà listés (3).
Comportements
suicidaires et défenestrations mortelles En 2005 déjà,
32 cas de troubles neuropsychiatriques chez des enfants avaient été
analysés par la Food and Drug Administration (FDA) étatsunienne
et mentionnés dans le RCP étatsunien. Il s'agissait de délires,
hallucinations, convulsions, et troubles du comportement (3). Fin 2006, la
FDA faisait état de 103 notifications d'effets indésirables neuropsychiatriques
dont 3 décès. 95 cas provenaient du Japon. L'âge médian
des patients était de 12 ans (4). Depuis, des données japonaises
ont été rendues publiques : depuis 2004, au moins 15 adolescents
ont eu un comportement suicidaire pendant le traitement par oseltamivir, et se
sont brusquement jetés par une fenêtre ; 4 sont morts (5). L'emploi
de l'oseltamivir chez les adolescents a ensuite été restreint au
Japon (6). En 2007, l'Agence française des produits de santé
(Afssaps) a brièvement informé de quelques notifications d'effets
indésirables en France (1). Ce sont 4 observations de troubles digestifs
ou cutanés chez des enfants de 3 ans à 9 ans et 3 observations de
troubles neuropsychiatriques chez des adultes, comportant un syndrome extrapyramidal,
une somnolence, une anxiété et des hallucinations.
En
pratique : ne pas compter sur l'oseltamivir en cas de grippe En pratique,
après l'amantadine, l'oseltamivir est donc un antiviral à considérer
comme ayant aussi des effets psychotropes. Étant donné son efficacité
clinique antigrippale modeste, en particulier en l'absence de preuves d'une réduction
des complications grippales, et l'apparition de résistances virales, sa
balance bénéfices-risques en tant qu'antigrippal est de plus en
plus incertaine (3,7). ©La revue Prescrire 1er
juin 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 435. _________
Références 1- Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé "Modification
des caractéristiques du produit Tamiflu°" 23 mars 2007. Site internet
http://afssaps.sante.fr consulté le 24 mars 2007 : 2 pages. 2- European
Medicines Agency "Press release. European Medicines Agency statement on safety
of Tamiflu°" 23 mars 2007. Site internet http://www.emea.eu.int consulté
le 26 mars 2007 : 1 page. 3- Prescrire Rédaction "Oseltamivir :
effets indésirables neurologiques et cutanés chez des enfants"
Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 432-433. 4- Food and Drug Administration "Post-marketing
adverse event reports review of central nervous system/psychiatric disorders associated
with the use of Tamiflu°" 20 septembre 2006. Site internet http://www.fda.gov
consulté le 24 mars 2007 : 23 pages. 5- AFP "Le Japon va mener
une étude plus poussée sur les effets du Tamiflu°" 23 mars
2007 : 2 pages. 6- Health Canada "Changes to Canadian labelling of Tamiflu°"
March 27, 2007 Site internet http://www.hc-sc.gc.ca consulté le 27 avril
2007 : 2 pages. 7- Prescrire Rédaction "Oseltamivir-Tamiflu°.
Prévention de la grippe chez les enfants à risque : la vaccination
avant tout" Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 649 (version complète
sur le site www.prescrire.org). |