Au fil des années,
en France comme ailleurs, les "consensus", "recommandations"
et "guides de pratique clinique" de toutes origines se sont multipliés.
Bon nombre ont subi les influences de pouvoirs publics, d'assureurs maladie, de
firmes ou des intérêts corporatistes de professionnels de santé,
ce qui contribue à semer la confusion. Les
guides de pratique clinique sont a priori particulièrement intéressants
et utiles, car ils visent à guider directement les pratiques des professionnels,
et ils constituent une aide véritable pour améliorer les soins,
quand ils sont de qualité. Des critères reconnus permettent d'en
jauger l'intérêt, la qualité, l'indépendance et la
fiabilité. Nous
avons choisi, depuis plusieurs années, d'utiliser le terme "guide
de pratique clinique" (GPC) pour désigner l'ensemble des synthèses
et propositions pratiques disponibles sur un sujet donné, et de réserver
le terme "recommandations" aux propositions pratiques concises faites
après analyse des données. En France, la Haute autorité de
santé (HAS), de son côté, continue de désigner le plus
souvent ces guides par le terme de "recommandations pour la pratique clinique"
(RPC), malgré son ambiguïté. Chaque
mois, la Rédaction de la revue Prescrire analyse dorénavant, dans
une nouvelle rubrique nommée "Au crible", les guides de pratique
clinique français, en particulier ceux de la HAS, afin d'aider les abonnés
à reconnaître les guides contribuant à mieux soigner, c'est-à-dire
ceux fondés sur des preuves solides, indépendants et adaptés
à la pratique ; et aussi à reconnaître les guides qui, à
l'inverse, sont à rejeter. Notre
tri des guides de pratique clinique publiés repose sur une analyse méthodologique
guidée par la grille Agree et une analyse qualitative concise de l'argumentation
et des recommandations de ces guides. Nous cotons la qualité d'un guide
selon une échelle à 4 niveaux. La
cotation Prescrire des guides de pratique clinique est fondée sur le respect
des critères de qualité dans l'élaboration du guide, sur
la cohérence des recommandations avec l'argumentaire, sur l'explicitation
de la balance bénéfices-risques des différentes interventions
et sur leur applicabilité et leur clarté d'exposition. Les guides
de pratique clinique de qualité sont au service des patients, au travers
des professionnels de santé guidés vers un meilleur usage des soins. Depuis
sa création, la HAS a publié des dizaines de synthèses et
recommandations. Y repérer les guides de pratique clinique qui contribuent
vraiment à améliorer les soins aux patients est d'autant plus important.
©La
revue Prescrire 1er avril 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) :
304-306. |