Les
adultes obèses (indice de masse corporelle (IMC) supérieur à
30 kg/m2) ou en surpoids (IMC entre 25 kg/m2 et 30 kg/m2) ont intérêt
à être informés que l'obésité expose à
un risque accru de diabète, d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie,
de divers cancers, d'arthrose du genou, et d'apnées du sommeil, entre autres.
Les femmes obèses ont un risque accru de complications de la grossesse
et de l'accouchement. Il est probable que l'obésité diminue l'espérance
de vie.
Des mesures
diététiques visant à perdre du poids, associées à
une augmentation de l'exercice physique, diminuent la pression artérielle,
la LDL-cholestérolémie, l'incidence du diabète de type 2,
et améliorent une gonarthrose ou un asthme. Les
interventions qui ont des effets indésirables graves ne sont pas justifiées
chez des patients obèses en bonne santé par ailleurs et dont l'IMC
est inférieur à 35 mkg/m2. La
réduction de l'apport calorique quotidien est le principal moyen de réduction
du poids des personnes obèses. Une suppression ou une moindre consommation
des aliments à forte densité calorique permet de conserver une ration
alimentaire équilibrée entre les différents nutriments. Ce
type de réduction calorique paraît aussi efficace que les autres
régimes à long terme, sans comporter les risques d'effets indésirables
des régimes très restrictifs ou très déséquilibrés.
Les aliments à forte densité calorique sont ceux riches en lipides
ou en glucides, mais pauvres en fibres et peu hydratés. Un
soutien personnalisé, à type de thérapie comportementale,
éventuellement avec participation du conjoint, augmente les chances de
succès du régime. Ce soutien comprend habituellement, entre autres
: l'établissement d'objectifs réalistes ; l'identification des facteurs
déclenchant les prises alimentaires (par exemple par la tenue d'un journal)
; la recherche, avec le patient, de solutions aux problèmes rencontrés,
en valorisant chaque progrès réalisé, sans reproche ni jugement
des échecs ; l'enseignement d'astuces facilitant les changements de comportement
(faire ses courses le ventre plein, avec une liste, utiliser des plats et assiettes
plus petits, etc.). L'efficacité varie vraisemblablement selon les intervenants.
La participation à un groupe de personnes obèses semble utile. Pour
les patients hypercholestérolémiques et coronariens, mieux vaut
s'inspirer du régime dit "méditerranéen", compatible
avec une réduction des aliments à forte densité calorique. En
plus de la réduction calorique, une augmentation de l'activité physique
favorise la perte de poids et son maintien à long terme. À défaut
de sport, aménager des activités courantes peut les transformer
en activités physiques énergiques, telles qu'une augmentation de
la marche lors des déplacements quotidiens. Il
est raisonnable de viser une perte de 5 % à 10 % du poids initial. Mieux
vaut reconnaître que les pertes de poids durables importantes sont rares.
Certains patients obèses ont déjà fait des efforts considérables
pour réduire modérément leur poids. Il n'est pas justifié
que les soignants les incitent de manière répétitive à
maigrir, ce qui risque d'être vécu comme un harcèlement ou
une stigmatisation. Étant
donné les difficultés de traiter efficacement l'obésité,
les patients déjà en surpoids devraient être incités
à ne pas aggraver leur poids. ©La revue
Prescrire 1er avril 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 275-281
(22 références). |