Les tisanes
nont pas pu éliminer ni tuberculoses ni méningites, et elles
sont impuissantes à éradiquer sida et cancers. Mais dans les situations
de mal-être qui gâchent le quotidien de nombreux patients
(insomnies, troubles digestifs, anxiété,
etc.), bon nombre dentre eux se trouvent bien avec une tisane
ou une gélule de plante. Pour
quelles situations ressenties comme pathologiques lutilisation des plantes
a-t-elle un intérêt démontré, si minime soit-il ?
Que sait-on au juste de leur activité, de leurs effets indésirables ? Dispose-t-on de données factuelles qui permettent den évaluer
la balance bénéfices-risques ? Est-il
pertinent dy recourir ? Dans quel contexte de soins permettent-elles daider
à soigner sans faire prendre trop de risques ? Et sans perte de chances ? Répondre sérieusement
à ces questions exige dune part une évaluation adaptée
aux enjeux, indiquant une balance favorable entre les bénéfices
et les risques, et dautre part des garanties de qualité pharmaceutique. Les
détracteurs de la médecine par les plantes soulignent que celles-ci
ne sont souvent vraisemblablement que des placebos. Est-ce si important
si elles savèrent utiles ? Si une plante aide à améliorer
un patient qui se plaint dinsomnie ou présente une colopathie fonctionnelle,
faut-il sen offusquer ? Ne peut-on admettre simplement que cette thérapeutique
procède, pour une large part, de la croyance dans lobjet qui peut
soulager sinon guérir, et du fait que soignant et soigné saccordent
sur les effets attendus ? Se sentir mieux, nest-il pas le plus important
si les risques encourus sont nuls ? Encore
faut-il ne pas être dupe, et prescrire ou conseiller sur la base des données
disponibles, et non de ce que lon croit sans analyse critique. Encore
faut-il aussi, comme pour toute autre thérapeutique, envisager avec le
patient la possibilité de ne rien prendre, et daborder le mal-être
dune autre manière, non médicamenteuse. ©La
revue Prescrire 1er août 2007 |