La tymazoline par
voie nasale, un vasoconstricteur sympathomimétique, a été
commercialisée pendant plus de 30 ans en France sous le nom de Pernazène°,
par la firme Synthélabo (aujourd'hui absorbée dans le groupe Sanofi-Aventis),
pour soulager les symptômes de la congestion nasale chez les adultes et
les enfants de plus de 7 ans. Sa commercialisation a cessé en 1997 (1).
Fin 2006, Pernazène°
a été remis sur le marché par la firme Jolly-Jatel et contient
désormais de l'oxymétazoline, un autre vasoconstricteur sympathomimétique
considéré comme puissant (2,3). Il est commercialisé, selon
son RCP, pour soulager les symptômes de la congestion nasale chez les adultes
et les enfants de plus de 15 ans (2). Pernazène° est toujours remboursable
à 35 %, agréé aux collectivités, et réservé
à la prescription, mais renouvelable par le pharmacien (liste II). Les
vasoconstricteurs sympathomimétiques disponibles pour la voie nasale exposent
les patients à des effets indésirables graves neurologiques, psychiatriques,
cardiovasculaires ainsi qu'à un rebond de congestion nasale à l'arrêt
du traitement, et plus particulièrement l'oxymétazoline (3,4). Leurs
interactions médicamenteuses potentielles sont multiples, notamment avec
les autres vasoconstricteurs décongestionnants, les dérivés
amphétaminiques (notamment bupropion (Zyban°), méthylphénidate
(Concerta° LP, Ritaline°, Ritaline° LP), sibutramine (Sibutral°))
et les dérivés de l'ergot de seigle (5). Selon
le Vidal 2007, les vasoconstricteurs commercialisés en France pour la voie
nasale sont, par ordre alphabétique de DCI : l'éphédrine
(associée à l'acide benzoïque dans Rhinamide° et au thiosulfate
de sodium dans Rhinosulfuryl°), la naphazoline (associée à la
prednisolone dans Dérinox°), l'oxymétazoline (seule dans Aturgyl°
ou associée à la prednisolone dans Deturgylone°), le tuaminoheptane
(associé à l'acétylcystéine et au chlorure de benzalkonium
dans Rhinofluimucil°). Ces spécialités sont toutes inscrites
sur la liste II des substances vénéneuses et remboursables à
35 % par la Sécurité sociale. D'autres
moyens, comme les lavages de nez au sérum physiologique, ou les inhalations
de vapeur d'eau chaude, sont à privilégier lorsque l'on tient à
intervenir pour soulager les symptômes bénins du rhume, sans faire
courir de risque disproportionné (3,6). ©
La revue Prescrire 15 juin 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) :
420. _________ Références 1-
Prescrire Rédaction "Arrêts de commercialisation - Pernazène°"
Rev Prescrire 1997; 17 (174) : 421. 2- "Pernazène°". In
: "Dictionnaire Vidal" Vidal, Issy-les Moulineaux 2007 : 1696-1697. 3-
"Topical nasal decongestants". In : "British National Formulary"
British Medical Association - Royal Pharmaceutical Society of Great Britain, London
March 2007 ; (53). Site internet www.bnf.org consulté le 28 mars 2007 :
1 page. 4- Prescrire Rédaction "Vasoconstricteurs : effets indésirables
neurologiques et cardiovasculaires" Rev Prescrire 2002 ; 22 (232) : 675. 5-
Prescrire Rédaction "16-1-2. Patients sous vasoconstricteur décongestionnant"
Rev Prescrire 2006 ; 26 (278 suppl.) : 131-132. 6- "Nasal congestion".
In : "Martindale The complete drug reference" The Pharmaceutical Press,
London. Site internet http://www.medicinescomplete.com consulté le 5 février
2007 : 1 page. 7- "Rhinofluimucil°". In : "Dictionnaire
Vidal", Vidal, Issy-les-Moulineaux 2007 : 1897-1898. |