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Lors d'un traitement par dupilumab
Lors d'un traitement par zilucoplan
Lors d'un traitement par quizartinib
IPP au long cours : surcroît de cancers gastriques et de récidives

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont largement utilisés dans les reflux gastro-œsophagiens et les ulcères gastroduodénaux. L'arrêt d'un traitement de plusieurs semaines par IPP expose à un rebond d'acidité. Ce rebond conduit souvent à reprendre le traitement, alors que la prise prolongée d'un IPP expose à des effets indésirables parfois graves : des infections digestives, dont des colites pseudomembraneuses, et peut-être d'autres infections telles que des pneumonies et des listérioses ; des fractures osseuses ; des malabsorptions de la vitamine B12 et des hyponatrémies. En 2017, le suivi d'une cohorte d'environ 350 000 patients pendant presque 6 ans a montré une mortalité toutes causes confondues plus grande sous IPP que sous antihistaminique H2, en lien avec la durée d'exposition (1à3)

Hyponatrémies sous diurétique thiazidique : dès les premiers jours d'exposition

La chlortalidone, un diurétique thiazidique, est le médicament de premier choix pour le traitement de l'hypertension artérielle des adultes en dehors de la grossesse. À défaut de chlortalidone (qui n'est pas commercialisée en France sous forme non associée), l'hydrochlorothiazide paraît être un premier choix acceptable (1)

Immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire anti-PD-1 ou anti-PD-L1 : cholangites

Courant 2024, une équipe de Montpellier a publié une analyse des notifications de cholangites imputées aux immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire anti-PD-1 ou anti-PD-L1, à partir de la base de données française de pharmacovigilance (1). Les cholangites infectieuses ou auto-immunes préexistantes ont été écartées de cette analyse. En voici les principaux résultats

Analyse dite de disproportionnalité

Une analyse dite de disproportionnalité est une méthode permettant de générer des signaux de pharmacovigilance à partir de l'analyse de bases de données de pharmacovigilance. Elle consiste à déterminer la proportion de notifications d'un effet indésirable particulier impliquant le médicament étudié par rapport à la proportion de notifications de ce même effet indésirable impliquant d'autres médicaments considérés comme témoins. Ces témoins sont généralement constitués de l'ensemble des notifications de la base de données de pharmacovigilance ou de celles d'un groupe de substances

Gabapentine, prégabaline et douleurs neurogènes chez les enfants : bilan des effets indésirables rapportés en France

La gabapentine et la prégabaline, des analogues du GABA (acide gamma-aminobutyrique), sont autorisées en France dans les douleurs neurogènes telles que les neuropathies diabétiques et les douleurs postzostériennes chez les adultes. La gabapentine est aussi autorisée dans certaines formes d'épilepsie chez les enfants à partir de l'âge de 6 ans (1à3). La prégabaline n'est pas autorisée avant l'âge de 18 ans ; le résumé des caractéristiques (RCP) européen faisant état, dans cette tranche d'âge, d'essais cliniques peu probants en matière d'efficacité dans l'épilepsie et d'effets indésirables plus fréquents que chez les adultes (3)

Fluoroquinolones : hypertensions intracrâniennes

En 2024, le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Reims a recensé 17 notifications d'hypertension intracrânienne imputée à une fluoroquinolone dans la base de données française de pharmacovigilance, entre 1985 et 2023. Les patients concernés (8 hommes et 7 femmes) étaient âgés de 7 à 77 ans (âge médian : 27 ans). 5 patients étaient âgés de 15 ans ou moins. 1 patient était en situation de surpoids et 2 d'obésité (indice de masse corporelle médian : 23,8 kg/m2). Les fluoroquinolones impliquées ont été la ciprofloxacine (7 fois), la péfloxacine (3 fois), la lévofloxacine (2 fois), l'ofloxacine (2 fois), la norfloxacine (2 fois) et la moxifloxacine (1 fois). Ces antibiotiques avaient été prescrits dans différentes situations : infection urinaire, septicémie post-chirurgicale, ostéite ou ostéomyélite (1,2)

Dénosumab : hypocalcémies graves, voire mortelles

En 2024, l'Agence étasunienne du médicament (FDA) a renforcé les informations sur le risque d'hypocalcémie grave chez les patients sous dénosumab, un anticorps monoclonal anti-Rankl utilisé dans certaines ostéoporoses à la dose de 60 mg (Prolia°) par voie sous-cutanée (1)

Carbamazépine, acide valproïque et ses dérivés : une attestation d'information signée conditionne la dispensation

La carbamazépine (Tégrétol° ou autre) et l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) sont des antiépileptiques. Le valproate semisodique (alias divalproate de sodium ; Dépakote° ou autre) et le valpromide (Dépamide°), des dérivés de l'acide valproïque, sont autorisés chez certains patients atteints de troubles bipolaires. La carbamazépine est aussi autorisée dans certains troubles bipolaires, ainsi que dans certaines névralgies et douleurs neuropathiques (1)

Lors d'un traitement par abaloparatide
Lors d'un traitement par somapacitan
Codéine, dihydrocodéine, nalbuphine, poudre d'opium et tramadol : un entretien pharmaceutique pour avertir du risque de dépendance

En France, le nombre d'hospitalisations et de morts liées à l'usage d'antalgiques opioïdes a nettement augmenté depuis les années 2000. Une enquête française menée en 2021 a montré, avec le tramadol et la codéine, des usages prolongés fréquents, des utilisations souvent injustifiées, des difficultés à arrêter ou diminuer les doses, et, globalement, une méconnaissance des risques de ces opioïdes (1). Une autre enquête menée en 2021-2022 a pointé les difficultés de médecins généralistes exerçant dans diverses structures à envisager ou déceler une dépendance chez leurs patients, la dépendance étant souvent signalée par un autre médecin, un infirmier ou un pharmacien (2)

Prégabaline, gabapentine : fractures de hanche

Une étude à partir de bases de données de santé et d'assurance maladie australiennes a porté sur le risque de fractures de hanche chez des patients prenant un analogue de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) : prégabaline (Lyrica° ou autre) ou gabapentine (Neurontin° ou autre) (1)

Agoniste du GLP-1 ou tirzépatide + lévothyroxine : ajuster la dose de lévothyroxine au poids

En 2024, une équipe étatsunienne a publié une observation détaillée qui rappelle qu'une perte de poids importante, notamment sous l'effet du tirzépatide (Mounjaro°) ou d'un agoniste du GLP-1, modifie les besoins en lévothyroxine des patients atteints d'hypothyroïdie (1)

Sulfamides, céphalosporines, nitrofurantoïne : effets indésirables cutanés graves

Une équipe canadienne a mené une étude cas/témoins pour évaluer les risques d'effets indésirables cutanés graves associés à l'utilisation de divers antibiotiques (1)

Dénosumab dans les métastases osseuses : ostéonécroses de la mâchoire fréquentes

Une étude de cohorte a été menée à partir d'un registre de données de santé autrichiennes pour évaluer la fréquence de survenue des ostéonécroses de la mâchoire entre 2000 et 2020 chez des patientes atteintes d'un cancer du sein avec métastases osseuses et traitées par médicament s'opposant à la résorption osseuse. Parmi les 639 patientes incluses dans cette étude, 292 ont reçu du dénosumab dosé à 120 mg (Xgeva°) seul, 255 un diphosphonate seul, et 92 un diphosphonate suivi du dénosumab (1)

Doses élevées et prises prolongées d'opioïdes : effets neuropsychiques à long terme chez les enfants exposés in utero

Pendant la grossesse, quand les mesures autres que médicamenteuses ne suffisent pas à soulager des douleurs légères à modérées, le traitement médicamenteux de premier choix est le paracétamol, en prise ponctuelle, en prenant soin d'éviter les surdoses, comme en dehors de la grossesse. Dans cette situation, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à écarter, quelle que soit la période de la grossesse, vu les risques qu'ils font courir à la grossesse elle-même, puis à l'enfant à venir. En cas de douleurs intenses d'emblée ou malgré le paracétamol, la morphine à la dose minimale efficace est une option (1à3). Les opioïdes dits faibles tels que la codéine et le tramadol ont une efficacité antalgique incertaine, car elle dépend de leur transformation en métabolites actifs et donc de l'équipement enzymatique de chaque personne (la codéine étant métabolisée en grande partie en morphine) (1)

Opioïdes antalgiques durant la grossesse, en bref

Les études animales sont discordantes quant aux effets tératogènes des opioïdes pendant la grossesse : certaines ont mis en évidence une augmentation des anomalies, notamment du système nerveux central ou du squelette chez certaines espèces animales, mais d'autres non (1à4)

Antitumoral + IPP : survie plus courte

Début 2019, une analyse rétrospective européenne a été effectuée sur les données de deux essais cliniques du pazopanib, un cytotoxique inhibiteur de multiples tyrosine kinases, chez des patients atteints d'un sarcome des tissus mous. Il est apparu une survie plus courte quand le pazopanib était associé avec un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) ou un antihistaminique H2 (1)

Sagas

Fin 2024, la Commission européenne a maintenu sur le marché le métamizole (alias noramidopyrine), un antalgique et antipyrétique exposant à des agranulocytoses imprévisibles et mortelles (lire aussi Métamizole : AMM européennes maintenues malgré le risque d'agranulocytoses mortelles)

Lors d'un traitement par mélatonine
Lors d'un traitement par luspatercept
Métamizole : AMM européennes maintenues malgré le risque d'agranulocytoses mortelles

Le métamizole (alias noramidopyrine ou dipyrone), un pyrazolé, est utilisé comme antalgique et antipyrétique depuis les années 1920. Son mécanisme d'action est méconnu. Son efficacité antalgique est démontrée, mais sans preuve d'une efficacité supérieure à celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Le métamizole expose à des agranulocytoses parfois mortelles et de survenue imprévisible. Leur incidence est très variable selon les études, allant jusqu'à environ 1 cas sur 1 500 prescriptions (1,2)

Surprescription d'IPP : mortalité et morbidité accrues

En 2024, une équipe allemande a publié une étude réalisée à partir d'une base de données d'une assurance santé allemande, portant sur des patients exposés à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) pendant et après un séjour dans une unité de soins intensifs en 2017 et 2018 (1)

Pralsétinib : infections graves, même sans neutropénie

En 2024, la firme Rigel qui commercialise le pralsétinib (ex-Gavreto°) aux États-Unis d'Amérique a informé de quelques résultats d'un essai clinique randomisé concernant les risques d'infections graves liées à ce médicament (1)

Peroxyde de benzoyle : formation de benzène en cas d'exposition à la chaleur

Une étude étatsunienne publiée en 2024 a attiré l'attention sur les quantités de benzène apparaissant au fil du temps dans les médicaments à base de peroxyde de benzoyle utilisés en application locale dans l'acné (12)

Valaciclovir : encore des insuffisances rénales avec neurotoxicité

Une observation australienne détaillée rappelle que l'aciclovir (Zovirax° ou autre) et le valaciclovir (Zélitrex° ou autre) exposent à des insuffisances rénales aiguës (1,2)

Agonistes du GLP-1 : dépressions, idées ou gestes suicidaires (suite)

Fin 2023, au vu de notre analyse des données d'évaluation clinique et de pharmacovigilance, et dans l'attente des résultats d'une enquête ouverte en juillet 2023 par le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC), il paraissait prudent de considérer que les agonistes du GLP-1 tels que le sémaglutide et le liraglutide exposent à des dépressions, idées suicidaires, tentatives de suicide ou suicides (1). D'autant plus que leur action cérébrale sur des récepteurs hypothalamiques, à l'origine de la sensation de satiété, rend plausibles des effets psychiques

Mélatonine : des effets indésirables parfois graves, et des interactions médicamenteuses multiples

La mélatonine est une hormone produite dans le cerveau par l'épiphyse (alias glande pinéale) à partir de tryptophane, un acide aminé, surtout pendant la nuit. Elle informe l'organisme de l'alternance jour-nuit et du rythme circadien. Une augmentation de sa concentration sanguine constitue un signal biologique pour favoriser l'endormissement

Lors d'un traitement par gliflozine
Lors d'un traitement par linzagolix
Lors d'un traitement par apomorphine
Lors d'un traitement par lanadélumab
Lors d'un traitement par selpercatinib
Lors d'un traitement par talazoparib
Antidépresseurs : plus de symptômes de sevrage avec la venlafaxine

En 2024, une synthèse méthodique avec méta-analyse a porté sur le risque de symptômes de sevrage chez des patients venant d'arrêter un médicament antidépresseur. Les études retenues ont été des essais cliniques comparatifs et des études observationnelles (1). Les études concernant l'utilisation d'antidépresseurs comme traitement de douleurs physiques ont été exclues

Acétazolamide : œdèmes pulmonaires aigus

En 2024, une équipe espagnole s'est intéressée aux œdèmes pulmonaires imputés à l'acétazolamide (Diamox°), un diurétique inhibiteur de l'anhydrase carbonique utilisé surtout pour diminuer la pression intraoculaire (1,2). Elle a analysé les notifications enregistrées dans la base de données européenne de pharmacovigilance. La voie d'administration de l'acétazolamide, renseignée dans 84 % des cas, était principalement orale (55 % des cas), plus rarement intraveineuse (6,5 % des cas). Les situations d'utilisation étaient la chirurgie de la cataracte (58 %), le glaucome (19 %), l'alcalose métabolique (3 %)

Sémaglutide : neuropathies optiques

En 2024, une équipe étatsunienne a recherché, à partir de la base de données d'un centre d'ophtalmologie, un lien éventuel entre le risque de neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique et les injections de sémaglutide (Ozempic°, Wegovy°), un agoniste du GLP-1

Nalméfène + opioïde : syndromes de sevrage graves

En 2024, les centres régionaux de pharmacovigilance de Poitiers et de Bordeaux ont rappelé les risques, chez les patients prenant un opioïde, de la prise de nalméfène (Selincro°), autorisé dans la réduction de la consommation d'alcool (1)

Myocardites liées à un vaccin covid-19 à ARN messager (suite)

Plusieurs vaccins covid-19 à ARN messager ont été autorisés successivement dans l'Union européenne depuis le début de la pandémie, à commencer par le tozinaméran (Comirnaty°) et l'élasoméran (Spikevax°). Ces vaccins exposent à des myocardites, avec une fréquence estimée inférieure à 1 pour 10 000 avec le tozinaméran et entre 1 et 2 pour 10 000 avec l'élasoméran (1,2). Ces myocardites touchent surtout des adolescents et des hommes âgés de moins de 30 ans, une population en général moins à risque de formes graves de covid-19. Selon les données qui étaient disponibles mi-2022, les myocardites surviennent le plus souvent dans les 3 à 14 jours après la deuxième injection vaccinale, puis régressent en 2 à 4 semaines dans la moitié des cas (1à4)

Supplémentation en calcium : risques cardiovasculaires (suite)

Les fractures liées à une fragilité osseuse sont deux fois plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, et augmentent avec l'âge. Elles sont souvent appelées fractures ostéoporotiques, bien que la majorité d'entre elles surviennent en l'absence d'ostéoporose reconnue à l'ostéodensitométrie. La prévention de ces fractures repose principalement sur des mesures autres que médicamenteuses : prévention des chutes, exercice physique régulier, alimentation équilibrée. C'est seulement chez les personnes âgées de 70 ans ou plus, vivant en institution ou ne sortant pas de leur domicile, qu'il est démontré que la supplémentation médicamenteuse en vitamine D réduit modestement le risque de fractures du col du fémur. Une supplémentation médicamenteuse en calcium est éventuellement à associer, selon l'apport alimentaire estimé en calcium (1)

Avortements spontanés du premier trimestre d'origine médicamenteuse

On parle d'avortement spontané, alias fausse couche, lorsqu'une grossesse intra-utérine s'interrompt avant la 22e semaine d'aménorrhée

Glatiramère : réactions anaphylactiques, parfois des années après le début du traitement

Le glatiramère (Copaxone° ou autre) est un mélange de polypeptides. En France, il est autorisé par voie sous-cutanée chez les patients atteints d'une forme dite récurrente-rémittente de sclérose en plaques (c'est-à-dire évoluant par poussées espacées de périodes de rémission plus ou moins complète des symptômes et de durée plus ou moins longue). Dans cette situation, sa balance bénéfices-risques n'est pas plus favorable que celle d'un interféron bêta (Avonex°, Rebif°, Betaferon° ou autre), mais son profil d'effets indésirables est différent. Le glatiramère expose surtout à des réactions locales au point d'injection (érythèmes, douleurs, indurations, prurits, œdèmes inflammatoires, nécroses cutanées, lipodystrophies), ainsi qu'à des réactions systémiques autres qu'allergiques dans les minutes qui suivent l'injection (vasodilatations, douleurs thoraciques, dyspnées, palpitations, tachycardies), généralement transitoires et d'évolution spontanément favorable. Il expose aussi à des réactions allergiques de type anaphylactique dont le traitement repose sur l'adrénaline (1)

Lors d'un traitement par bosutinib
Lécanémab (LEQEMBI°) : l'EMA finalement favorable à l'AMM, malgré une efficacité douteuse et des risques graves

Le lécanémab est un anticorps monoclonal dirigé contre l'amyloïde bêta, un peptide retrouvé sous forme de "plaques" dans le cerveau des patients atteints de maladie d'Alzheimer (1)

Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses - édition 2025

L'édition 2025 de "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses - Comprendre et décider" a été complètement révisée, mise à jour et complétée de nouveautés.

Essais cliniques : ceux de "non-infériorité" doivent rester une exception

Le texte ci-dessous rend compte de la participation de Prescrire à la consultation publique organisée par l'Agence européenne du médicament (EMA) sur le document intitulé "Concept paper for the development of a guideline on non-inferiority and equivalence comparisons in clinical trials" daté du 12 février 2024 (1)

Néfopam en comprimés (NEFOPAM PANPHARMA°) et douleurs aiguës

Chez les adultes et les adolescents souffrant de douleurs aiguës, de nombreux antalgiques sont autorisés, seuls ou en association : paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), opioïdes, etc. (1)

Lors d'un traitement par cabotégravir en préventif
Inhibiteurs de la pompe à protons : hyponatrémies, surtout en début de traitement

L'hyponatrémie est un effet indésirable connu des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) (1)

Anti-VEGF : dissections aortiques

En 2024, une étude à partir d'une base de données d'assurance maladie taïwanaise a porté sur le lien entre un risque d'anévrisme de l'aorte ou de dissection aortique et la prise d'antitumoraux anti-VEGF. Les médicaments étudiés ont été le sorafénib (Nexavar° ou autre), le sunitinib (Sutent° ou autre) et le pazopanib (Votrient°) (1)

Opioïdes : augmentation du risque de chutes graves, voire mortelles

En 2024, une étude à partir de bases de données de santé et d'assurance maladie australiennes a porté sur le risque de chutes graves chez des patients qui commencent un traitement par opioïde (1)

Confusions d'injectables avec un curare : potentiellement mortelles

En 2024, une équipe française a recensé les erreurs médicamenteuses ayant impliqué des curares, enregistrées dans la base française de données de pharmacovigilance entre 2013 et 2023. Parmi ces erreurs, une soixantaine de confusions d'un curare avec un autre médicament ont été analysées. La plupart des cas sont survenus dans un bloc opératoire ou, dans une moindre mesure, en salle de naissance, de réveil ou d'endoscopie (1). Les curares inhibent la contraction des muscles striés, dont les muscles respiratoires, et sont utilisés comme relaxants musculaires pour faciliter l'intubation endotrachéale en anesthésie ou en réanimation. Leur administration par erreur à un patient sans assistance respiratoire provoque rapidement un arrêt respiratoire puis la mort (2)

Anticoagulants et saignements menstruels abondants : conséquences sur la vie des patientes

Les femmes traitées par un anticoagulant pour une thrombose ou une embolie pulmonaire sont exposées à des saignements menstruels abondants, c'est-à-dire à des règles anormalement abondantes ou prolongées (alias ménorragies) (1,2à7)

Antidépresseurs IRS et venlafaxine : risque accru de lésions traumatiques

Les antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) exposent à des effets indésirables à l'origine de malaises, d'accidents ou de chutes : troubles du sommeil, sensations vertigineuses, convulsions, hypotensions artérielles. Le citalopram et l'escitalopram exposent en outre à des allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme, qui sont des facteurs de survenue de torsades de pointes et de morts subites (1). La venlafaxine, un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), expose aussi à ces effets indésirables, y compris cardiaques (2)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2025

Pour la treizième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois seulement une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Principales évolutions en 2024 du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins pour mieux soigner. Voici les principales évolutions entre le bilan 2024 et le bilan 2025

Phloroglucinol : une évaluation indigente et des risques notables, surtout en cas de prise par une femme jeune

En 2023, la parution du livre "Pilules roses. De l'ignorance en médecine", de la philosophe Juliette Ferry-Danini, a mis en lumière les inconnues qui entourent le phloroglucinol (Spasfon° ou autre) et l'utilisation massive de ce médicament en France, sur prescription ou en automédication, dans des situations très diverses (a)(1). Cela nous a conduits à envisager l'ajout du phloroglucinol dans le bilan annuel des médicaments à écarter pour mieux soigner

Tramadol et codéine : sur ordonnance sécurisée, en raison de la persistance des abus et des dépendances

En France, l'Agence française du médicament (ANSM) a annoncé qu'à partir du 1er décembre 2024, tous les médicaments contenant de la codéine, de la dihydrocodéine ou du tramadol, seuls ou associés avec d'autres substances, sont à prescrire sur une ordonnance sécurisée. Pour ces opioïdes dits faibles, l'ordonnance doit obligatoirement comporter, en toutes lettres, le dosage, la posologie et la durée du traitement. L'objectif des pouvoirs publics est de « mieux appréhender l'exposition au danger en cas d'utilisation du tramadol et de la codéine », et de prévenir les falsifications d'ordonnances. Depuis cette date aussi, la durée de prescription de la codéine est restreinte à 3 mois : au-delà de 3 mois, une nouvelle ordonnance sécurisée sera nécessaire pour toute dispensation ultérieure du médicament. L'ANSM a précisé que les ordonnances établies avant le 1er décembre 2024 restent valables jusqu'à la fin de la durée de traitement prescrite (1,2). Par ailleurs, les sirops de codéine ont été inscrits sur la liste I des substances vénéneuses (ils relevaient auparavant de la liste II) (1)

Lors d'un traitement par natalizumab
Lors d'un traitement par eslicarbazépine
Lors d'un traitement par deucravacitinib
Lors d'un traitement par ritlécitinib
Lors d'un traitement par tralokinumab
Surveiller la diurèse pour éviter la survenue d'un globe vésical, en particulier lors de perfusions

Une rétention aiguë d'urine (alias globe vésical) cause des douleurs abdominales basses et un état d'agitation. Elle est liée à une obstruction de l'urètre, ou à des troubles de la contraction ou de la relaxation des sphincters urinaires. Au cours des soins, de nombreux facteurs peuvent participer à sa survenue, en particulier des apports liquidiens augmentant le volume d'urine excrétée par le rein (1). Ce risque est à anticiper lors de prescriptions médicamenteuses, d'actes médicaux ou chirurgicaux et lors du suivi (2)

Caftors : troubles psychiques chez des enfants

En 2024, une équipe française a étudié les troubles du comportement et du sommeil dans une cohorte de 197 enfants âgés de 2 ans à 5 ans commençant un traitement par caftors (1). Les caftors sont des "modulateurs" de la protéine CFTR utilisés dans la mucoviscidose. Les enfants ont été recensés dans 34 centres de référence français de la mucoviscidose (1,2)

Dérivé nitré + sildénafil, tadalafil ou vardénafil : risques cardiaques mortels

En 2024, une étude réalisée à partir de bases de données suédoises a porté sur les risques cardiovasculaires de l'association d'un dérivé nitré avec un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 : sildénafil (Viagra° ou autre), tadalafil (Cialis° ou autre) ou vardénafil (Vardénafil Sandoz° ou autre) (1)

Inhibiteurs de la pompe à protons : hypomagnésémies avec convulsions

En 2024, une équipe portugaise a publié une observation détaillée d'hypomagnésémie liée à la prise d'un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) (1)

Antiarythmiques dans la fibrillation auriculaire : poses de pacemakers et syncopes

En 2024, une étude épidémiologique réalisée à partir de la base de données d'assurance maladie sud-coréenne s'est intéressée au lien entre la prise d'antiarythmiques pour une fibrillation auriculaire nouvellement diagnostiquée et la pose d'un pacemaker en raison d'une bradycardie majeure ou la survenue de syncopes (1,2)

Enfants exposés in utero à des progestatifs : plus de cancers ?

La progestérone est une hormone naturelle sécrétée surtout par les ovaires et le placenta. Elle participe au maintien de la grossesse (1,2)

Anti-VEGF par voie intravitréenne : effets indésirables cardiovasculaires et rénaux

Les médicaments anti-VEGF agissent contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire, impliqué dans l'angiogenèse. Ils sont utilisés par voie générale dans certains cancers, et par voie intravitréenne, notamment dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Par voie générale, ils exposent à des thromboses artérielles et veineuses, à des hypertensions artérielles et à des atteintes rénales (1). Qu'en est-il après administration par voie intravitréenne ?

Intoxications accidentelles graves chez les enfants : des médicaments souvent en cause

En 2024, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) française a publié les résultats d'une étude qu'elle a réalisée à partir de diverses bases de données de santé françaises entre 2014 et 2020 pour décrire les intoxications accidentelles chez les enfants âgés de moins de 15 ans. Il s'agissait de données issues des centres antipoison, des passages en services d'urgences et des hospitalisations (à partir du programme de médicalisation du système d'information (PMSI) hospitalier), des données enregistrées par l'enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) et le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CepiDc). Une même personne a pu être enregistrée dans plusieurs sources sans qu'il soit possible d'écarter les doublons (1)

Prévention des erreurs liées aux noms commerciaux autorisés : l'Agence européenne du médicament peut faire encore mieux

Les noms commerciaux des médicaments sont parfois à l'origine d'erreurs médicamenteuses. Ils sont la propriété des firmes pharmaceutiques qui défendent âprement leurs droits sur les marques. Prescrire suit attentivement les politiques de prévention des erreurs et des effets indésirables liés aux noms commerciaux qui ont été mises en place par les agences du médicament, notamment en Europe

Lors d'une corticothérapie orale pendant plus de 3 semaines
Responsables

De nombreux médicaments commercialisés depuis des dizaines d'années font partie du décor, de la routine. Certains rendent service, quand leur efficacité est démontrée et leur profil d'effets indésirables acceptable

Lors d'un traitement par atogépant
Lors d'un traitement par mavacamten
Trimétazidine : des syndromes d'hypersensibilité multiorganique en plus, mais toujours pas de retrait du marché

La trimétazidine (Vastarel° ou autre) est une substance aux propriétés pharmacologiques incertaines, qualifiée de façon variable au cours du temps, notamment d'inhibiteur calcique. Elle est commercialisée en France depuis les années 1960. Mi-2024, elle est encore autorisée dans certains angors, sans efficacité démontrée au-delà d'un effet symptomatique modeste. Les résultats publiés en 2020 d'un essai randomisé, financé par la firme Servier, mené chez 6 000 patients coronariens (après intervention coronaire percutanée) durant plusieurs années, vont dans le même sens, en ne montrant aucune efficacité préventive de la trimétazidine versus placebo. Et ses effets indésirables sont disproportionnés : syndromes parkinsoniens et syndromes des jambes sans repos ; thrombopénies, purpuras thrombopéniques, anémies hémolytiques, agranulocytoses ; pustuloses exanthématiques aiguës généralisées, etc. La trimétazidine figure dans le Bilan de Prescrire des médicaments à écarter des soins, depuis sa première édition en 2013 (1à5)

Amoxicilline : syndrome d'entérocolite allergique

En 2023, une équipe lyonnaise a publié l'observation d'une fillette âgée de 4 ans qui, à l'âge de 2 ans, avait eu une éruption cutanée et un œdème des paupières 7 jours après le début de la prise d'amoxicillineacide clavulanique (Augmentin° ou autre), avec régression des troubles en 4 heures après l'arrêt de l'antibiotique (1)

Metformine : carences en vitamine B12

En 2023, une équipe de Singapour a publié une étude sur les déficits en vitamine B12 dans une cohorte de patients atteints d'un diabète de type 2 (1)

Ajout d'un hypotenseur chez des patients âgés : chutes et fractures

En 2024, une équipe a étudié le lien entre l'ajout d'un médicament hypotenseur chez des patients âgés et la survenue de fractures, de chutes ou de syncopes (1)

Aripiprazole : jeu pathologique

En 2024, l'Agence britannique du médicament a recensé 69 observations de jeu pathologique imputé à l'aripiprazole (Abilify° ou autre), un neuroleptique, notifiées entre 2009 et 2023 (dont 32 en 2023). La plupart des patients étaient âgés de 20 à 40 ans. Dans la plupart des cas, les patients n'avaient pas d'antécédent de jeu pathologique. Huit de ces notifications rapportaient des pertes d'argent ayant conduit à un endettement considérable. Dans la majorité des cas, l'arrêt de l'aripiprazole a été suivi d'une réduction notable ou d'un arrêt des comportements de jeu pathologique. Dans plusieurs notifications, il était précisé que les patients concernés ne savaient pas qu'il pouvait s'agir d'un effet indésirable de l'aripiprazole. Quatorze notifications décrivaient aussi d'autres troubles compulsifs imputés à ce médicament (1)

Édulcorants "intenses" : risques peut-être accrus de diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et cancers

Les édulcorants sont des additifs alimentaires qui donnent un goût sucré à des aliments liquides ou solides, en remplacement des sucres alimentaires tels que le saccharose, le plus couramment utilisé (1,2). On distingue les polyols, dits sucres d'alcool, et les édulcorants "intenses" ou édulcorants dits non sucrés (1,3)

Encore trop de patients exposés à la métopimazine ou à la dompéridone en France (suite)

La dompéridone, la métopimazine et le métoclopramide, des neuroleptiques utilisés comme antiémétiques, exposent à des effets indésirables graves, notamment cardiaques et cérébrovasculaires (1,2)

Syndrome malin des neuroleptiques

On nomme syndrome malin des neuroleptiques un ensemble de symptômes qui surviennent en présence de substances interférant avec la neurotransmission dopaminergique

Lors d'un traitement par rivaroxaban
En bref. Cyproheptadine (PÉRIACTINE°)

Cyproheptadine (PÉRIACTINE°) : accessible uniquement sur prescription médicale La cyproheptadine, un antihistaminique H1, est autorisée en France dans diverses manifestations allergiques (1). Depuis le 10 juillet 2024, la cyproheptadine est inscrite sur la liste I des substances vénéneuses : une prescription médicale est donc requise pour sa dispensation. Cette mesure de l'Agence française du médicament (ANSM) vise à « empêcher son détournement pour la prise de poids à des fins esthétiques ». L'ANSM signale qu'un mésusage à des fins orexigènes, c'est-à-dire pour augmenter l'appétit, persiste depuis la lettre d'information adressée aux pharmaciens d'officine en 2022 (2). La cyproheptadine expose à des effets indésirables tels que : somnolences, effets indésirables atropiniques gênants (dont constipations, palpitations), hépatites, etc. (1,2). L‘effet orexigène semble lié à sa composante antisérotoninergique (3). En cas de demande de cyproheptadine, il est utile d'échanger sur le motif (ou le besoin) de la prise et de rappeler les risques. Chez les patients gênés par des symptômes allergiques, d'autres antihistaminiques H1 mieux éprouvés, comme la cétirizine (Cétirizine Biogaran Conseil° ou autre) sont accessibles sans ordonnance

Ciclosporine : fibroadénomes du sein

En 2023, des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) français ont recensé trois notifications de fibroadénome du sein imputé à la ciclosporine (Néoral°) dans la base de données française de pharmacovigilance. Il s'agissait de femmes âgées de 17, 24 et 42 ans. Le délai entre le début de l'exposition à la ciclosporine et le diagnostic, mentionné dans deux cas, était de 1 mois et 2 ans. La ciclosporine a été arrêtée dans un cas et la posologie réduite dans un autre cas. Dans les trois cas, le traitement a été chirurgical (1)

Macrolides : surdités, acouphènes

En 2024, une synthèse méthodique avec méta-analyse d'études publiées a porté sur les risques de surdité en lien avec la prise d'antibiotiques du groupe des macrolides (1)

Neuroleptiques chez des patients déments : effets indésirables graves

En 2024, une étude à partir d'une base de données britannique de médecine générale, d'hospitalisation et de mortalité a porté sur plusieurs effets indésirables connus des neuroleptiques chez des patients âgés de 50 ans ou plus atteints de démence (1)

Éthinylestradiol + chlormadinone : thromboses veineuses

L'association estroprogestative monophasique contenant 30 microg d'éthinylestradiol et 2 mg de chlormadinone est autorisée pour la contraception hormonale par voie orale dans divers pays, dont la France (Belara°, Belaracontinu°) (1,2). Pendant longtemps, le risque lié à la chlormadinone dans cette utilisation a été mal cerné (1)

Méthylphénidate au long cours : troubles cardiovasculaires

En 2023, une étude cas/témoins a porté sur le risque de troubles cardiovasculaires chez des adultes et des enfants exposés plus ou moins longtemps à un traitement médicamenteux pour des troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH) (1)

Flécaïnide : encore trop de patients exposés en France

En 2021, puis en 2023, une étude de la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a montré une proportion de notifications de mort plus grande après la prise de flécaïnide qu'après la prise d'autres antiarythmiques. Ce constat est cohérent avec la surmortalité mise en évidence à la fin des années 1980 par l'essai dit CAST chez des patients atteints de troubles du rythme ventriculaire asymptomatique après un infarctus du myocarde : 18 morts d'origine cardiaque ou arrêts cardiaques réanimés ont été rapportés dans le groupe flécaïnide (5,6 %), versus 7 (1,9 %) dans le groupe placebo (1à3). D'ailleurs, cet essai a dû être interrompu devant l'augmentation de tels événements dans le groupe flécaïnide

Dompéridone, métoclopramide et autres neuroleptiques à visée antiémétique : syndromes parkinsoniens

La dompéridone et le métoclopramide sont, avec l'alizapride et la métopimazine, des neuroleptiques utilisés comme antiémétiques (1à3). La dompéridone et la métopimazine ont une balance bénéfices-risques défavorable dans cette situation : elles exposent à des troubles du rythme cardiaque et des morts subi-tes, des effets indésirables disproportionnés par rapport aux symptômes traités et à leur faible efficacité (3)

Lors d'un traitement par tocilizumab
Lors d'un traitement par ivosidénib
Lors d'un traitement par futibatinib
Lors d'un traitement par baricitinib
Lors d'un traitement par sécukinumab
Leuproréline (Eligard°) : la préparation de la dose à injecter reste complexe et source d'erreurs

La leuproréline, comme d'autres agonistes de la gonadoréline (alias agonistes de la Gn-RH ou LH-RH), est utilisée entre autres pour provoquer une dépression androgénique chez des patients atteints d'un cancer de la prostate, et ainsi diminuer la "stimulation" des cellules cancéreuses par la testostérone. Dans cette situation clinique, la leuproréline n'a pas d'avantage démontré sur la goséréline (Zoladex°), l'agoniste de la gonadoréline le mieux évalué (1,2). La leuproréline est notamment commercialisée en France sous le nom commercial Eligard° depuis les années 2000, avec 3 dosages : 7,5 mg, 22,5 mg ou 45 mg par seringue de poudre. Trois autres spécialités contenant de la leuproréline sont autorisées dans la même situation clinique en France : Enantone LP°, Leptoprol° et Zeulide° (3)

Produits de lissage des cheveux : insuffisances rénales aiguës

En 2023, une équipe israélienne a interrogé des services hospitaliers de néphrologie afin de recenser des observations d'insuffisance rénale aiguë imputée à des produits cosmétiques de lissage des cheveux (1)

Oxygénothérapie : surdose par erreur

En 2023, l'Observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l'innovation thérapeutique (Omédit) Grand Est a rapporté une hypoxie par erreur au cours d'une oxygénothérapie (1)

Frénotomie linguale en cas de difficultés d'allaitement maternel : effets indésirables chez les nourrissons

Des difficultés d'allaitement maternel sont parfois imputées à une ankyloglossie, c'est-à-dire à une limitation des mouvements de la langue, en particulier vers l'avant et vers le haut, provoquée le plus souvent par un frein de la langue court ou épais (1,2). Chez les nourrissons, selon les critères diagnostiques utilisés, sa fréquence semble varier d'environ 2 % à 11 % (1à8)

Consommation abusive de protoxyde d'azote : myéloneuropathies (suite)

En 2023, une équipe française a publié une analyse de 525 cas de troubles liés à un usage abusif de protoxyde d'azote, notifiés au réseau français des centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance et l'addictovigilance (CEIP-A), de 2012 à 2021 (1)

Lévétiracétam in utero : des effets à long terme mieux cernés

Chez les femmes enceintes épileptiques, la lamotrigine est l'antiépileptique le mieux évalué, sans risque tératogène identifié et exposant à moins de risques de troubles du développement que d'autres antiépileptiques étudiés (1,2). Le lévétiracétam, un antiépileptique autorisé chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 1 mois, est une autre option, mais qui a été moins étudiée chez les femmes enceintes

Éructations médicamenteuses

Une éructation est une expulsion plus ou moins bruyante par la bouche de gaz provenant de l'œsophage ou de l'estomac

Anticholinestérasiques + AINS : ulcères gastroduodénaux

En 2024, une étude de pharmacoépidémiologie a porté sur le lien entre l'exposition concomitante à un anticholinestérasique autorisé dans la maladie d'Alzheimer et à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et le risque d'ulcères gastroduodénaux (1). En effet, ces deux types de médicaments exposent à des ulcères (2)

Propranolol : surdoses intentionnelles parfois mortelles

Le Centre antipoison britannique a publié des données concernant les intoxications au propranolol au Royaume-Uni (1). Le propranolol est un bêtabloquant utilisé dans de nombreuses situations, dont divers troubles cardiaques, la prévention des crises de migraine ou des algies de la face, l'anxiété (2)

Lors d'un traitement par agoniste du GLP-1, y compris du GIP
Lors d'un traitement par cétrorélix
Bilan 2023 du conditionnement des médicaments : concilier praticité et sécurité, un défi toujours d'actualité

Au cours de l'année 2023, Prescrire a analysé environ 220 conditionnements de spécialités pharmaceutiques ayant fait l'objet d'un texte dans la revue. Un conditionnement est de qualité quand il permet une utilisation pratique et sécurisée du médicament et qu'il est conçu pour protéger l'entourage du patient contre des intoxications, en particulier les enfants. Quels défauts et progrès avons-nous constatés en 2023 après analyse de ces conditionnements ?

Isotrétinoïne : sécuriser l'utilisation d'une substance dangereuse en cas de grossesse

Quand plusieurs spécialités contiennent une même substance au même dosage, la qualité du conditionnement est à prendre en compte pour choisir laquelle prescrire ou dispenser. En 2023, nous avons examiné les conditionnements des spécialités d'isotrétinoïne en capsules disponibles en France : Contracné°, Curacné°, Isotrétinoïne Acnétrait° et Procuta°

Pilules contraceptives : des erreurs de prise, au risque d'une grossesse non désirée

La diversité de compositions des contraceptifs hormonaux oraux (alias pilules) et de leurs schémas d'administration complique leur prescription, leur dispensation et leur utilisation chez les femmes (1). En l'absence d'oubli, des erreurs de prise exposent, entre autres, à une grossesse non désirée. Des signalements d'erreurs de prise de contraceptifs oraux avaient conduit en 2017 l'Agence française du médicament (ANSM) à rappeler notamment l'importance de suivre le schéma d'administration et de vérifier toute substitution par un générique (2)

Atropiniques inhalés : troubles psychiques

En 2024, l'Agence française du médicament (ANSM) a fait état d'une observation d'apparition de troubles psychiques liés à des atropiniques inhalés chez un patient octogénaire. Pour une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) jusque-là non traitée, un traitement inhalé comprenant de l'uméclidinium (Anoro Ellipta°) a été instauré. Huit jours plus tard, alors que le patient n'avait pas d'antécédent de trouble psychique, sont apparus brusquement un comportement agressif et des idées suicidaires. Les troubles ont régressé en 2 jours après l'arrêt de l'uméclidinium. Le remplacement par un autre atropinique inhalé, le tiotropium (Spiriva Respimat°), a été suivi d'une réapparition des symptômes (1)

Tianeptine : abus et dépendances (suite)

En France, la tianeptine (Stablon° ou autre) est commercialisée comme antidépresseur. C'est un médicament plus dangereux qu'utile, d'efficacité non démontrée au-delà de celle d'un placebo, qui expose à des hépatites, à des atteintes cutanées graves, parfois mortelles, dont des éruptions bulleuses, et à des toxicomanies (1,2). La tianeptine est chimiquement proche de l'amineptine (ex-Survector°), qui a été retirée du marché du fait d'atteintes hépatiques et de toxicomanies avec troubles neuropsychiques et acnés sévères (3). Le résumé des caractéristiques (RCP) de la spécialité Stablon° met en garde contre des abus, dépendances et syndromes de sevrage (4). Depuis 2012, en France, la tianeptine est soumise en partie à la réglementation des stupéfiants, avec une prescription limitée à 28 jours (2)

Antidépresseurs IRS et anticoagulants oraux : hémorragies

En 2024, une étude s'est intéressée au risque d'hémorragies graves chez les patients qui prennent à la fois un antidépresseur inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine (IRS) et un anticoagulant oral direct ou antivitamine K (1). Cette étude cas/témoins a été réalisée à partir d'une base de données de médecine générale britannique liée aux données hospitalières et aux certificats de décès

Anticholinestérasiques : dépressions, insomnies, anorexies

En 2023, une équipe allemande a réalisé une synthèse méthodique avec méta-analyse d'essais cliniques randomisés ayant évalué en double aveugle des anticholinestérasiques dans la maladie d'Alzheimer et la démence de la maladie de Parkinson : donépézil (Aricept° ou autre), galantamine (Reminyl° ou autre) et rivastigmine (Exelon° ou autre). L'analyse a porté surtout sur leurs effets indésirables digestifs et psychiques (1)

Implants mammaires et lymphomes anaplasiques à grandes cellules (suite)

Les lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés aux implants mammaires semblent rares ; toutefois, l'ampleur de la sous-notification est inconnue (1à3)

Anti-TNF alpha :épisodes maniaques ?

Les anti-TNF alpha (adalimumab, certolizumab pégol, étanercept, golimumab et infliximab) sont des immunodépresseurs. Ils sont autorisés dans l'Union européenne dans diverses maladies inflammatoires chroniques d'origine auto-immune (1à5)

Bronchoconstrictions et bronchospasmes d'origine médicamenteuse

Une bronchoconstriction est un rétrécissement du diamètre des bronches réduisant le flux d'air qui y transite lors de l'expiration et de l'inspiration

Et si elle était ou devenait enceinte ? Choisir un antidépresseur en tenant compte de l'éventualité d'une grossesse et des risques pour l'enfant à naître

Chez les femmes enceintes atteintes de dépression, un traitement autre que médicamenteux est en général le premier choix (1). La prise d'un antidépresseur expose l'enfant à naître à divers risques plus ou moins évalués

Lidocaïne injectable (XYLOCARD°) : un conditionnement et des pratiques sources d'erreurs

La lidocaïne injectable est le plus souvent utilisée comme anesthésique local (Xylocaïne° ou autre). Mais elle est aussi utilisée dans certains troubles graves du rythme cardiaque, en injection intraveineuse (IV) directe ou en perfusion (Ryligency°, Xylocard°) (1,2)

Lors d'un traitement par desmopressine
Absurde !

Connaître le mode d'action pharmacodynamique d'un médicament permet d'anticiper bon nombre de ses effets. Par exemple, en bloquant les récepteurs alpha-1 adrénergiques du système nerveux sympathique, la tamsulosine (Omix LP° ou autre) entraîne un relâchement des fibres musculaires lisses, notamment au niveau de la prostate, du col de la vessie et des vaisseaux sanguins. D'où des effets escomptés pour soulager les symptômes de l'hypertrophie bénigne de la prostate, mais aussi un risque d'effets indésirables cardiovasculaires tels qu'hypotensions artérielles et tachycardies

Lors d'un traitement par finérénone
Triptans : AVC et infarctus du myocarde

En 2024, une étude à partir d'une base de données de santé danoise a recherché un lien éventuel entre la prise d'un triptan et la survenue d'accidents ischémiques cardiaques ou cérébraux (1). Les triptans sont des vasoconstricteurs utilisés en traitement des crises de migraine

Médicaments atropiniques : troubles cardiovasculaires

De nombreux médicaments utilisés dans diverses situations ont des effets atropiniques, plus ou moins marqués, exploités ou non en thérapeutique. Associer plusieurs de ces médicaments expose à une addition des effets atropiniques, qui sont multiples, notamment cardiovasculaires (1)

Gabapentine, prégabaline : exacerbations de BPCO

En 2023, une étude a porté sur le risque d'hospitalisation pour une exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l'exposition à la gabapentine (Neurontin° ou autre) ou à la prégabaline (Lyrica° ou autre), à partir de données d'assurance maladie du Québec (1). 156 803 patients traités par des médicaments de la BPCO ont été inclus entre 1994 et 2015. 356 d'entre eux prenaient aussi de la gabapentine ou de la prégabaline pour une épilepsie, 9 411 pour des douleurs neurogènes et 3 737 pour d'autres douleurs chroniques. Ces patients exposés à la gabapentine ou à la prégabaline ont été appariés à des patients non exposés, notamment selon la durée de la BPCO, l'indication de la gabapentine ou de la prégabaline, l'âge, le sexe. La durée de suivi moyenne des patients était de 1,5 an avec une durée moyenne d'exposition à la gabapentine ou à la prégabaline d'environ 6 mois (1)

Diclofénac et autres AINS : angors allergiques

En 2023, une équipe serbe a réalisé une synthèse à partir de 20 observations publiées en détail d'angors allergiques, nommés aussi syndromes de Kounis, imputés au diclofénac (Voltarène° ou autre), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) (1)

Carbamazépine et grossesse : malformations et troubles du développement (suite)

En 2019, nous avons fait une synthèse des données disponibles sur les risques de malformations et sur les effets à long terme liés à l'exposition in utero à la carbamazépine (Tégrétol° ou autre), un antiépileptique autorisé aussi dans les troubles bipolaires, certaines névralgies et douleurs neurogènes. L'effet tératogène était avéré, avec un risque global de malformations majeures environ 2 fois plus grand que dans un groupe sans épilepsie, notamment de malformations craniofaciales et de fentes labiopalatines. Des atteintes cardiaques, des atteintes urinaires et des hypospadias étaient signalés aussi. Concernant le neurodéveloppement, les quelques études menées suggéraient un risque deux fois plus grand de troubles précoces (1)

Lamotrigine : des conséquences mal maîtrisées d'un enfant allaité à l'autre (suite)

Courant 2023, une équipe française a publié les résultats de dosages plasmatiques de lamotrigine (Lamictal° ou autre) chez 5 enfants exposés à cet antiépileptique via le lait maternel. Les mères avaient pris pendant la grossesse et continuaient à prendre pendant l'allaitement entre 50 et 400 mg de lamotrigine par jour pour une épilepsie ou un trouble bipolaire. L'allaitement a duré entre 3 semaines et 4 mois. Entre 3 et 7 échantillons de sang au total ont été prélevés chez chaque enfant durant les 6 premiers mois de vie. Les enfants ont été suivis, jusqu'à l'âge de 15 mois pour le plus âgé (1)

Encore des femmes enceintes exposées à l'isotrétinoïne orale et des malformations en France

Les rétinoïdes, des dérivés de la vitamine A, ont des effets tératogènes avérés. Parmi eux, l'isotrétinoïne est utilisée dans l'acné, en application cutanée ou par voie orale. Environ un quart des enfants exposés à l'isotrétinoïne orale au cours du premier trimestre de la grossesse sont atteints de malformations évocatrices, associant des atteintes craniofaciales, cardiaques et du système nerveux central

AINS et grossesse : troubles cardiopulmonaires et rénaux chez les enfants (suite)

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont tous à écarter pendant toute la grossesse, car ils exposent à des avortements spontanés, à des effets indésirables graves, parfois mortels, chez l'enfant à naître, et à des complications au moment de l'accouchement (1,2)

Médrogestone, médroxyprogestérone, promégestone : surveillance par IRM cérébrale en raison du risque de méningiome

La médrogestone, la médroxyprogestérone et la promégestone sont des progestatifs dérivés synthétiques de la progestérone. Début 2024, en France, la médrogestone (Colprone°) est autorisée dans divers troubles gynécologiques. La médroxyprogestérone est autorisée comme contraceptif injectable (Dépo-Provera°), dans certains cancers du sein ou de l'endomètre (Dépo-Prodasone°) ou associée avec un estrogène dans le traitement hormonal substitutif de la ménopause (Divina°, Duova°). La promégestone (ex-Surgestone°) n'est plus commercialisée en France depuis 2020 (1,2)

Médicaments à base de pseudoéphédrine dans le rhume : l'EMA perd une occasion de protéger les patients

Fin mars 2024, après la réévaluation de la balance bénéfices-risques des médicaments par voie orale contenant de la pseudoéphédrine dans le rhume, la Commission européenne, sur avis de l'Agence européenne du médicament (EMA), a validé l'ajout, dans les résumés des caractéristiques (RCP) et les notices, des effets indésirables "syndromes d'encéphalopathie postérieure réversible (alias PRES)" et "syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (alias RCVS)". Les symptômes évocateurs de ces syndromes sont principalement des céphalées intenses d'apparition soudaine, des nausées, des vomissements, des convulsions et/ou des troubles visuels. Un RCVS expose à un accident vasculaire cérébral (1à3). Les ajouts suivants ont aussi été validés :

Raisonnements différents

La plupart des médicaments passent de la mère à l'enfant pendant la grossesse. C'est aussi le cas au cours de l'allaitement maternel. Mais, pour un médicament donné, les conséquences pour l'enfant ne sont pas forcément les mêmes durant ces deux périodes

Lors d'un traitement par sélinexor
Lors d'un traitement par un antitumoral immunostimulant
Lors d'un traitement par fenfluramine
Acides gras oméga-3 polyinsaturés : risque dose-dépendant de fibrillation auriculaire minimisé dans les RCP

Les acides gras oméga-3 polyinsaturés (dont l'acide eicosapentaénoïque et l'acide docosahexaénoïque) sont présents dans l'alimentation, notamment dans des poissons gras (saumon, thon, etc.) (1). En France, au 29 février 2024, des capsules molles contenant 1 g d'acides gras oméga-3 polyinsaturés sont commercialisées avec le statut de médicament sous les noms Omacor° et Esters éthyliques d'acides oméga 3 EG Labo Conseil°. Ces spécialités sont autorisées à la posologie journalière de 2 à 4 capsules molles (soit 2 à 4 g) dans certaines hypertriglycéridémies, quand une alimentation adaptée ne suffit pas à contrôler les taux sanguins de triglycérides. Dans l'Union européenne, ces spécialités ne sont plus autorisées depuis 2019 en prévention cardiovasculaire chez les patients ayant eu un infarctus du myocarde, en raison d'une efficacité non démontrée dans cette situation. Des produits contenant des acides gras oméga-3 poly–insaturés sont aussi vendus avec le statut de complément alimentaire (1à3)

Lors d'un traitement par dabigatran
Antidépresseurs et BPCO : pneumonies et exacerbations ?

En 2023, une étude réalisée à partir d'une base de données britannique a recherché, chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), un lien éventuel entre la prise d'un antidépresseur et la survenue d'une pneumonie ou d'une exacerbation, c'est-à-dire un épisode d'aggravation des symptômes respiratoires (1). Cette étude a été conçue à la suite des résultats d'une étude cas/témoins ayant montré un surrisque chez les patients qui prenaient un inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine (IRS) tel que la paroxétine (Deroxat° ou autre), ou un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) tel que la venlafaxine (Effexor LP° ou autre) (2)

Amiodarone + xaban : saignements

En 2023, une étude d'une cohorte à partir d'une base de données d'assurance maladie étasunienne a recensé 91 590 adultes âgés d'au moins 65 ans traités par apixaban (Eliquis°) ou rivaroxaban (Xarelto°) pour une fibrillation auriculaire et qui ont ensuite commencé un traitement antiarythmique par amiodarone (Cordarone° ou autre), sotalol (Sotalex° ou autre) ou flécaïnide (Flécaïne° ou autre). 54 977 ont pris de l'amiodarone, et 36 613 du sotalol ou du flécaïnide. La durée médiane de suivi a été de 5,3 mois (1)

Contraception hormonale + AINS : thromboses veineuses et embolies pulmonaires

Une étude réalisée à partir de données de santé danoises a porté sur le risque thromboembolique (thromboses veineuses profondes et embolies pulmonaires) chez des femmes utilisant en même temps une contraception hormonale et un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) autre que l'aspirine, ces traitements étant connus pour exposer à ce type d'effets indésirables (1)

Pralsétinib : tuberculoses extrapulmonaires

En juin 2023, l'Agence française du médicament (ANSM) a rapporté des cas de tuberculose, surtout extrapulmonaire, chez des patients traités par pralsétinib (Gavreto°), un antitumoral anti-RET utilisé dans certains cancers bronchiques non à petites cellules (1)

Implants tubaires Essure° : suivi à long terme des femmes porteuses ou après retrait chirurgical

Les implants tubaires Essure° sont des dispositifs médicaux qui ont été proposés à des femmes comme méthode de contraception permanente et irréversible. Ils sont constitués d'un ressort en acier inoxydable dit 316L (comportant du nickel, du chrome et du molybdène), entouré en partie de fibres de téréphtalate de polyéthylène (PET) et d'une spirale en alliage de nickel et de titane (alias nitinol). Le ressort comporte deux anneaux en platine servant de repères et une soudure argent-étain qui relie la spirale et le ressort. Deux implants tubaires sont introduits par le vagin puis le col de l'utérus pour être placés dans chacune des trompes de Fallope. Avant sa mise en place, chaque implant tubaire mesure 4 cm de long avec un diamètre de 0,8 mm. Une fois positionnée, la spirale de nitinol s'élargit pour mesurer jusqu'à 2 mm de diamètre. Une fibrose se développe autour de chaque implant tubaire, entraînant une occlusion complète de la trompe en 3 mois environ, ce qui vise à empêcher la migration des ovules vers la cavité utérine (1,2)

Allaitement maternel et médicaments de la migraine

La migraine est caractérisée par des crises récurrentes de maux de tête (céphalées), qui durent de 4 à 72 heures. Ces céphalées sont en général unilatérales et pulsatiles, fréquemment accompagnées de nausées, vomissements, photophobie ou phonophobie. Elles sont parfois précédées de symptômes neurologiques transitoires, le plus souvent sensoriels (par exemple visuels), durant en général moins d'une heure. On parle alors de migraine avec aura (1)

Médicaments de la migraine à écarter : les précautions à connaître en cas d'allaitement

Certains médicaments sont à écarter lors de crises de migraine ou en prévention des crises de migraine chez les adultes, du fait d'une balance bénéfices-risques défavorable. Ces médicaments sont aussi à écarter pendant l'allaitement. Si malgré tout, le choix a été fait de prendre un de ces traitements médicamenteux, voici les principales données disponibles concernant les enfants exposés via le lait maternel

Diurétiques thiazidiques

Chez les patients ayant une hypertension artérielle sans autre facteur de risque cardiovasculaire, un diurétique thiazidique tel que l'hydrochlorothiazide est le médicament hypotenseur de premier choix : il n'y a pas de médicament hypotenseur plus efficace que des diurétiques thiazidiques ou apparentés pour prévenir les insuffisances cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux ou un premier événement coronarien, ou qui expose à moins d'effets indésirables graves (1)

Lors d'un traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton
Lors d'un traitement par méthadone
Lors d'un traitement par amisulpride
Minoxidil : hyperpilosité chez un nourrisson de 4 mois

En 2023, en Espagne, le Centre de pharmacovigilance du Pays basque a publié une observation détaillée d'un nourrisson âgé de 4 mois, amené en consultation de pédiatrie à l'hôpital en raison d'une pilosité des jambes, des cuisses et du dos apparue progressivement depuis deux mois. L'enfant ne recevait aucun médicament. Une tumeur productrice d'hormones a été recherchée (1)

Thérapies CAR-T : lymphomes secondaires à cellules T

Les thérapies CAR-T (pour chimeric antigen receptor T-cells en anglais) consistent à administrer au patient ses propres lymphocytes T après les avoir génétiquement modifiés, afin qu'ils expriment à leur surface le récepteur spécifique d'un antigène présent à la surface des cellules tumorales. La présence de ce récepteur est censée conduire à la fixation de ces lymphocytes T sur les cellules tumorales, ce qui activerait les lymphocytes T modifiés et conduirait à la destruction des cellules cancéreuses (1)

Aspirine à faible dose : anémies

Une nouvelle analyse, a posteriori, des données d'un essai clinique ayant évalué l'aspirine en prévention cardiovasculaire dite primaire versus placebo rappelle que, déjà à la dose de 100 mg par jour, l'aspirine expose à des anémies (1)

Caftors : dépressions, anxiétés, suicides

L'ivacaftor, le tézacaftor et l'élexacaftor, alias caftors, associés dans Kaftrio°, sont des modulateurs de la protéine CFTR, protéine dont les mutations sont à l'origine de la mucoviscidose. Cette trithérapie a une efficacité symptomatique démontrée à court terme dans la mucoviscidose avec au moins une mutation deltaF508 sur le gène CFTR, surtout sur les symptômes respiratoires (1)

Méthadone : un bilan des effets indésirables en France

La méthadone, un agoniste des récepteurs aux opioïdes de longue durée d'action, est utilisée en traitement de substitution chez des personnes dépendantes aux opioïdes, et dans certaines douleurs

Xaban ou dabigatran et ruptures de traitement de courte durée : thromboses parfois mortelles

Une étude, réalisée à partir d'une base de données de santé sud-coréenne, a évalué chez 11 042 patients âgés de plus de 65 ans et atteints de fibrillation auriculaire, les conséquences cliniques d'une rupture de traitement par un anticoagulant oral dit d'action directe : apixaban (Eliquis°), édoxaban (Lixiana°), rivaroxaban (Xarelto°) ou dabigatran (Pradaxa°) (1,2). La rupture de traitement a été définie comme un retard de 1 jour ou plus entre la date prévue de renouvellement et la date de demande de remboursement suivant

Exposition in utero aux corticoïdes : risque accru d'infections graves durant la première année de vie

Chez les femmes enceintes, en cas de menace d'accouchement prématuré avant 34 semaines d'aménorrhée, l'efficacité d'une corticothérapie (série de 2 injections intramusculaires à 24 heures d'intervalle) est démontrée pour prévenir les détresses respiratoires chez les nouveau-nés (1). Cela augmente-t-il le risque d'infections chez les enfants ainsi exposés in utero ?

Progestatifs et méningiomes : médrogestone, médroxyprogestérone et promégestone aussi

Les progestatifs exposent à l'apparition de méningiomes et à l'augmentation de leur volume. Des études in vitro ont suggéré que les deux tiers des méningiomes environ expriment des récepteurs à la progestérone et aux androgènes et que 10 % environ expriment des récepteurs aux estrogènes. Ces tumeurs intracrâniennes, bien que généralement bénignes, ont des conséquences cliniques liées à leur volume, par compression des tissus cérébraux adjacents, justifiant parfois une intervention chirurgicale (1à3)

Lors d'un traitement par spésolimab d'une poussée de psoriasis pustuleux généralisé
Azithromycine chez les enfants : à partir de 25 kg, attention aux surdoses de suspension buvable

L'azithromycine est un antibiotique du groupe des macrolides. En France, elle est autorisée en poudre pour suspension buvable (Zithromax enfants°) dans l'angine streptococcique chez les enfants à partir de l'âge de 3 ans, quand un antibiotique du groupe des bêtalactamines ne peut pas être utilisé. L'azithromycine est aussi disponible, par exemple, en comprimés pelliculés dosés à 250 mg ou 500 mg (Zithromax° ou autre), et en comprimés dispersibles sécables dosés à 500 mg (Ordipha°). Tous ces comprimés sont autorisés uniquement chez les adultes (1)

Ashwagandha (alias ginseng indien) : hépatites graves

En 2023, le Centre de pharmacovigilance néerlandais a publié une série de 4 notifications d'atteintes hépatiques liées à l'ashwagandha (alias ginseng indien), une plante de la famille des solanacées. Elle est utilisée en médecine ayurvédique et commercialisée pour de multiples utilisations, sans efficacité démontrée au-delà de celle d'un placebo (1,2). Dans les 4 cas notifiés, les troubles sont apparus 3 semaines à 10 mois après le début de l'utilisation de divers compléments alimentaires contenant de l'ashwagandha

AINS + diurétique + IEC ou sartan : insuffisances rénales (suite)

En 2023, une étude réalisée à partir d'une vaste base de données de santé espagnole a été publiée, dans laquelle a été constituée une cohorte d'adultes traités par au moins un diurétique ou un inhibiteur du système rénine-angiotensine-aldostérone : inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), sartan ou aliskirène (Rasilez°, non commercialisé en France) (1). Une étude cas/témoins a comparé 44 756 patients avec une première hospitalisation pour insuffisance rénale aiguë à 435 781 témoins sans insuffisance rénale, les patients ayant été appariés sur diverses caractéristiques (âge, sexe, région) et divers facteurs de risque d'insuffisance rénale aiguë, dont la prise d'autres médicaments néphrotoxiques

Traitement hormonal substitutif de la ménopause : démences (suite)

En 2023, une étude cas/témoins réalisée à partir du registre danois de santé a comparé l'exposition à un traitement estroprogestatif substitutif de la ménopause chez des patientes atteintes d'une démence et des femmes témoins non atteintes (1)

Inhibiteurs de la pompe à protons chez les nourrissons : infections (suite)

En 2023, une étude à partir du registre Epi-Mères, exploitant les données du Système national des données de santé (SNDS) qui regroupe des données d'assurance maladie et d'hospitalisation en France, s'est intéressée aux infections chez les jeunes enfants traités par un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) tel que l'oméprazole (Mopral° ou autre) (1)

Exposition paternelle à l'acide valproïque avant la conception : troubles du développement neuropsychique chez les enfants ?

La gravité des conséquences pour l'enfant de l'exposition in utero à l'acide valproïque ou à un de ses dérivés, le valproate semisodique (alias divalproate de sodium) ou le valpromide, est établie. Il s'agit d'une part de diverses malformations, et d'autre part d'effets neuropsychiques qui se manifestent des années après la naissance et qui surviennent plus fréquemment que chez les enfants non exposés ou exposés à d'autres antiépileptiques tels que la lamotrigine : diminution du quotient intellectuel, retard du développement moteur, cognitif, psychomoteur et du langage, difficultés d'adaptation comportementale (vie quotidienne, socialisation), troubles du spectre de l'autisme, dyspraxies, baisse des performances scolaires, risque d'hyperactivité avec déficit de l'attention (1)

Ceftriaxone par voie sous-cutanée : nécroses cutanées graves

La ceftriaxone est un antibiotique du groupe des céphalosporines dites de troisième génération, utilisé sous forme injectable (1,2). En 2014, dans l'Union européenne, l'utilisation des spécialités à base de ceftriaxone a été restreinte aux voies intraveineuse (IV) et intramusculaire (IM), la voie sous-cutanée (SC) n'étant plus autorisée, en l'absence d'évaluation chez l'Homme. En France, en 2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a toutefois estimé que « dans certaines situations le clinicien peut juger indispensable l'administration de la ceftriaxone par voie sous-cutanée (…) sous réserve d'en informer [le patient] ou sa famille » (1,3à5)

Confusions entre ail des ours et colchique : intoxications graves voire mortelles

En France, environ 250 cas de confusion entre plantes comestibles et plantes toxiques sont recensés chaque année. Ces confusions sont parfois mortelles (1)

Hypochlorite de sodium lors de soins dentaires : des lésions cutanées et neurologiques parfois graves

L'hypochlorite de sodium est une substance corrosive, susceptible d'induire une destruction ou une désagrégation tissulaire immédiate. Une solution d'hypochlorite de sodium est utilisée en soins dentaires au cours du traitement canalaire des dents, en raison de ses propriétés antiseptiques et de sa capacité à dissoudre les matières organiques résiduelles (1,2). En Europe, une concentration inférieure ou égale à 3 % d'hypochlorite de sodium est en général préconisée (3à5)

Risques liés aux prescriptions électroniques à l'hôpital (suite)

En France, la prescription électronique des médicaments (alias « ordonnance numérique ») est fortement incitée en ville depuis 2023 dans le cadre du "Ségur du numérique en santé", dans le but notamment de « renforcer la lutte contre la iatrogénie » (1). En octobre 2021, la Cour des comptes estimait entre 5 à 10 ans le retard de la prescription électronique des médicaments dispensés en officine en France par rapport à la plupart des autres pays européens (2). Elle regrettait que l'Assurance maladie et le Ministère de la santé n'aient pas évalué les gains à en attendre en matière « de qualité et de sécurité des soins aux patients, d'efficience des dépenses de santé, et de lutte contre les erreurs et les fraudes » (2)

Traitement de substitution aux opioïdes pendant la grossesse (suite)

Dans le texte "Traitement de substitution aux opioïdes pendant la grossesse" paru dans le numéro 484, nous avons mentionné qu'il existe peu de données pour lesquelles l'exposition à la buprénorphine est certaine chez des femmes enceintes au premier trimestre de la grossesse. Après le bouclage du numéro, l'étude de Suarez EA et coll., publiée dans le JAMA Internal Medicine fin janvier 2024, a rapporté des données chez une dizaine de milliers de femmes enceintes exposées à la buprénorphine au cours du premier trimestre, ainsi que des données chez environ 4 000 femmes exposées à la méthadone au cours du premier trimestre (soit le double de l'effectif initialement mentionné) (1). Les données vont dans le sens d'un risque de malformations moins grand avec la buprénorphine qu'avec la méthadone et consolident les conclusions du texte

Fluoropyrimidines et dépistage d'un déficit en DPD : à vérifier par le pharmacien avant la dispensation

Les fluoropyrimidines sont des cytotoxiques utilisés dans divers cancers, notamment du sein et colorectal. Il s'agit principalement du fluorouracil (Fluorouracile Teva° ou autre) et de la capécitabine (Xeloda° ou autre), un précurseur du fluorouracil (1)

Lors d'un traitement par corifollitropine chez les hommes
Agonistes du GLP-1 et anesthésie : risque d'inhalation bronchique du contenu gastrique

En septembre 2023, l'Institut pour la sécurité des médicaments aux patients du Canada (ISMP Canada) a alerté sur le risque d'inhalation bronchique du contenu gastrique au cours d'une anesthésie chez les patients traités par un agoniste du GLP-1

Dupilumab : douleurs ostéoarticulaires

En 2023, une équipe britannique a publié une analyse d'une cohorte de 470 patients adultes traités par dupilumab (Dupixent°) pour un eczéma atopique, qui avait pour objectif de recenser les troubles musculosquelettiques apparus depuis le début de l'exposition à ce médicament (1). Le dupilumab est un immunodépresseur, anti-récepteurs des interleukines 4 et 13

Caftors dans la mucoviscidose : hypervitaminoses A et hypertensions intracrâniennes

L'ivacaftor, le tézacaftor et l'élexacaftor, alias caftors, associés dans la spécialité Kaftrio°, sont des modulateurs de la protéine CFTR, protéine dont les mutations sont à l'origine de la mucoviscidose (1). Dès les essais cliniques de l'évaluation initiale de cette trithérapie, des céphalées avaient été mises en évidence

Traitement de substitution aux opioïdes pendant la grossesse : la buprénorphine paraît moins dangereuse que la méthadone pour l'enfant à naître

Chez les personnes dépendantes aux opioïdes, un traitement de substitution par un opioïde prescrit dans le cadre d'un suivi médicopsychosocial est une option pour se désengager de pratiques à risque, et éviter un sevrage brutal lié à l'arrêt de la prise d'opioïdes. La méthadone, un agoniste des récepteurs aux opioïdes, a été autorisée dans cette situation dans de nombreux pays, des années avant que ne soit mise sur le marché la buprénorphine (un agoniste-antagoniste des récepteurs aux opioïdes) (1,2)

Sertaconazole ou éconazole durant la grossesse : pas de signal particulier pour l'enfant à naître

Les candidoses vulvovaginales sont des infections fréquentes, y compris chez les femmes enceintes. Elles sont causées par des levures du genre Candida. Elles sont parfois gênantes et prolongées, mais ne semblent pas exposer l'enfant à naître à un risque particulier (1,2). Les mycoses cutanées ou des plis cutanés (dont les intertrigos des orteils) ne guérissent pas toujours spontanément et exposent à un risque de surinfection (1à3)

Myocardites médicamenteuses

Une myocardite est une inflammation du muscle cardiaque (myocarde). Selon la durée d'évolution des symptômes, inférieure ou supérieure à 3 mois, on distingue les myocardites aiguës et les myocardites chroniques

Patients vivant avec le VIH

Chez les patients porteurs du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), une association de médicaments antirétroviraux, adaptée et prise avec régularité, diminue considérablement le risque d'infections opportunistes et de mort liées au VIH (1à5). Cependant, un tel traitement n'est pas curatif et l'infection par le VIH est devenue une maladie chronique qui justifie un traitement au long cours dont les contraintes et les effets indésirables sont parfois importants (1,2)

Et si c'était le dispositif médical ?

Dans ce numéro de Prescrire, des informations se rapportent à divers types de dispositifs médicaux, dont : des appareils de ventilation utilisés notamment chez des patients atteints d'un syndrome d'apnées du sommeil ; des systèmes de régulation de la glycémie en "boucle semi-fermée" utilisés par des patients diabétiques de type 1, pour la surveillance et l'adaptation de leur traitement (lire aussi "Appareils de ventilation : mises en cause de la firme Philips dans divers pays", "Systèmes de régulation de la glycémie en "boucle semi-fermée" : Control-IQ° et Mylife Camaps FX° remboursables")

Lors d'un traitement par dapagliflozine
Pseudoéphédrine : des risques insuffisamment pris en compte par le Comité de pharmacovigilance européen

Fin 2023, suite à une évaluation des risques de la pseudoéphédrine, le Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) reconnait l'existence de deux nouveaux effets cardiovasculaires et neurovasculaires graves, dénommés syndromes d'encéphalopathie postérieure réversible (alias PRES en anglais) et syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS). Ceux-ci s'ajoutent aux risques, connus depuis plusieurs dizaines d'années, d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral. Les deux nouveaux risques sont reconnus par le PRAC comme « potentiellement mortels » ; le Comité précise que les symptômes disparaissent « habituellement » moyennant un diagnostic et un traitement rapides

Corticoïdes inhalés et BPCO : infections pulmonaires

En 2023, une étude à partir de bases de données de santé danoises a porté sur le risque d'infections pulmonaires par Moraxella catarrhalis chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et traités par un corticoïde inhalé (1). M. catarrhalis est une des bactéries le plus souvent en cause dans les infections à l'origine d'exacerbations de BPCO (1,2)

Injections de toxine botulique : botulismes

En 2023, l'European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) a rapporté avoir été informé en seulement quelques semaines de 67 cas de botulisme lié à des injections intragastriques de toxine botulique : 12 en Allemagne, 1 en Autriche, 1 en Suisse et 53 en Turquie (1). Plusieurs patients ont été hospitalisés, dont certains en unité de soins intensifs

Sécukinumab et autres anti-interleukine 17A : maladies inflammatoires intestinales

En 2023, une étude à partir de la base de données de pharmacovigilance étatsunienne a porté sur la survenue ou l'aggravation de maladies inflammatoires intestinales ou de colites (microscopiques ou autres) chez des patients exposés à un anti-interleukine 17A tel que le sécukinumab (1)

Traitements hormonaux substitutifs de la ménopause : diminution de la concentration plasmatique de lamotrigine

Une interaction entre la lamotrigine (Lamictal° ou autre) et les estroprogestatifs à dose contraceptive est connue, avec une diminution de moitié environ des concentrations plasmatiques de lamotrigine et une diminution de ses effets antiépileptiques ou stabilisants de l'humeur, l'estrogène augmentant le métabolisme de la lamotrigine (1à3)

Agonistes du GLP-1 : dépressions, idées ou gestes suicidaires ?

Début juillet 2023, le Comité de pharmacovigilance de l'Agence européenne du médicament (PRAC) a décidé d'ouvrir une enquête sur les agonistes du GLP-1, à la suite de cas d'idées suicidaires et d'automutilation notifiés dans l'Union européenne, imputés à deux agonistes du GLP-1 autorisés dans la perte de poids et le diabète de type 2 : le liraglutide et le sémaglutide injectable ou oral (1,2)

Prégabaline au cours du 1er trimestre de grossesse : probable léger surcroît de malformations majeures

La prégabaline est un antiépileptique structurellement proche de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA, un neurotransmetteur), mais qui ne semble pas gabaergique (1). Elle est largement utilisée en France, notamment dans les épilepsies partielles, les douleurs neurogènes et le trouble anxieux généralisé. Mais, selon les données disponibles en 2023, d'autres options ont une meilleure balance bénéfices-risques dans ces situations (1,2). Mi-2019, des données épidémiologiques avaient suggéré un lien entre l'exposition in utero à la prégabaline au cours du premier trimestre de la grossesse et la survenue de malformations majeures touchant notamment le système nerveux central et le cœur (1). D'autres données montraient, à long terme, une fréquence plus élevée de troubles mentaux et du comportement chez des enfants ayant été exposés in utero à la prégabaline par rapport à des enfants non exposés (1)

Ulcérations cutanées chroniques médicamenteuses

Les ulcérations cutanées chroniques sont des plaies dues à une perte de tissu au niveau des couches du derme et de l'hypoderme, qui cicatrisent difficilement

Ordonnances suspectes en France : des opioïdes, des benzodiazépines, la prométhazine, la prégabaline et des agonistes du GLP-1 principalement concernés

Le Centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance - addictovigilance (CEIP-A) de Toulouse a analysé les ordonnances suspectes recueillies en 2021 par les officines et transmises au Réseau français d'addictovigilance : plus de 2 500 ordonnances ont ainsi été collectées, correspondant à près de 5 000 médicaments cités (1,2)

L'ANSM déconseille l'utilisation des médicaments vasoconstricteurs encore autorisés par voie orale dans le rhume

Le 22 octobre 2023, l'Agence française du médicament (ANSM) a recommandé d'éviter les médicaments vasoconstricteurs contenant de la pseudoéphédrine qui sont utilisés par voie orale dans le rhume. L'ANSM rappelle les risques disproportionnés de ces médicaments, notamment celui d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux « quelles que soient la dose et la durée du traitement ». Les spécialités concernées sont : Actifed Rhume°, Actifed Rhume jour et nuit°, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine°, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine°, Humex Rhume°, Nurofen Rhume°, Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine°, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine°

Repères de surveillance

Dans l'Union européenne, la prescription de nombreux médicaments est restreinte à certains médecins spécialistes. Il n'empêche qu'ensuite les soignants de premier recours (médecins généralistes, pharmaciens d'officine, infirmiers, etc.) ont un rôle à jouer quand un patient prend ou reçoit un tel médicament. Une consultation, une dispensation ou un soin sont autant d'occasions de vérifier notamment « que tout se passe bien » avec le médicament en question, au même titre qu'avec ceux plus courants

Lors d'un traitement par étiléfrine
Lors d'un traitement par olaparib
Lors d'un traitement par maribavir
Baricitinib ou tofacitinib : risque élevé de thromboses veineuses ou artérielles (suite)

Le baricitinib (Olumiant°) et le tofacitinib (Xeljanz°) sont des inhibiteurs de Janus kinases utilisés par voie orale dans diverses maladies inflammatoires chroniques rhumatologiques, intestinales ou cutanées. Ils exposent aux effets indésirables des immunodépresseurs. Par rapport aux anti-TNF alpha, ils exposent à un surcroît de troubles thromboemboliques et de cancers, ce qui les fait réserver à des situations de dernier recours (1)

Miansérine, mirtazapine : hypersexualités

En 2023, dans le cadre du congrès annuel de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique, le Centre régional de pharmacovigilance de Caen a rapporté une série de 7 cas de désinhibition sexuelle chez des patients prenant de la miansérine, un antidépresseur (1). L'âge médian des patients était de 83 ans, ce qui correspond à l'âge des patients exposés à la miansérine en France (1)

Prégabaline et gabapentine : surdoses parfois mortelles

La prégabaline, un psychotrope voisin de la gabapentine, est autorisée dans les épilepsies partielles, les douleurs neuropathiques et le trouble anxieux généralisé (lire l'encadré "Prégabaline : à éviter dans l'épilepsie partielle, dans l'anxiété généralisée, comme dans les douleurs neurogènes") (1,2). Le Centre antipoison de Marseille a publié un bilan succinct de 84 appels reçus concernant la prégabaline, entre début 2020 et fin 2021 (3). Les deux principaux motifs d'appel ont été des intoxications dans le cadre de tentatives de suicide ou d'erreurs médicamenteuses (sans autre précision). Des symptômes ont été rapportés chez la moitié des patients, parfois graves, allant jusqu'au coma. Le niveau de gravité a été du même ordre en cas de tentative de suicide ou en cas d'erreur médicamenteuse

Exposition à des associations médicamenteuses contre-indiquées : hospitalisations en urgence

Une équipe française a publié en 2023 une étude qui a porté sur le risque d'hospitalisation en urgence chez des patients exposés de façon concomitante à des médicaments dont l'association est contre-indiquée selon l'Agence française du médicament (ANSM) (1)

Duloxétine, milnacipran, venlafaxine : hypertensions artérielles gravidiques

Durant la grossesse, la venlafaxine, un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), est connue pour exposer à des hypertensions artérielles gravidiques (c'est-à-dire apparaissant en général après 20 semaines de grossesse), des prééclampsies et des éclampsies (1)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2024

Pour la douzième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois seulement une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Principales évolutions en 2023 autour du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins pour mieux soigner

Mediator° : notifications tardives

La prise de benfluorex (Mediator°), commercialisé en France de 1976 à fin 2009, a causé des valvulopathies et des hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP) chez de nombreux patients. Concernant les HTAP, le bilan de l'Agence française du médicament (ANSM) portant sur la période janvier 1976 - mars 2015 mentionnait 1 273 cas (1,2). Ce décompte a été complété par un rapport rendu public fin 2022 par l'ANSM, faisant état de 126 cas supplémentaires d'HTAP documentés et notifiés à la pharmacovigilance entre le 1er avril 2015 et le 30 septembre 2020 (2)

AINS en traitement court : insuffisances cardiaques

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) exposent à des rétentions hydrosodées, des hypertensions artérielles et des insuffisances cardiaques (1). En 2023, une étude à partir de registres danois de données de santé a évalué le risque de première hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les 28 jours suivant une exposition à un AINS chez des patients adultes atteints de diabète de type 2 (2). Les AINS étudiés sont les plus utilisés au Danemark : le célécoxib (Célébrex° ou autre), le diclofénac (Voltarène° ou autre), l'ibuprofène et le naproxène (Apranax° ; Naprosyne° ou autre)

Azathioprine : fibrillations auriculaires ?

Dans le cadre du congrès annuel de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique en 2023, le Centre national de pharmacovigilance de Tunisie a rapporté l'observation d'un premier épisode de fibrillation auriculaire chez un patient âgé de 65 ans prenant de l'azathioprine (Imurel° ou autre) pour une fibrose pulmonaire. Les symptômes, une douleur thoracique et des palpitations, sont apparus très rapidement après la première prise d'azathioprine. Le patient a consulté un service d'urgences et un rythme sinusal a été rétabli en quelques heures. Un nouvel épisode de fibrillation auriculaire est survenu quand l'azathioprine a été réintroduite (1)

Touche pas à mon placenta !

Prescrire s'intéresse depuis longtemps aux conséquences d'une exposition aux médicaments pendant la grossesse, pour la femme et pour l'enfant qu'elle porte. En envisageant la situation de la femme qui ignore encore qu'elle est enceinte ; et en prenant en compte les conséquences à long terme, notamment sur le développement de l'enfant

Sécuriser sans attendre

Ce mois-ci, nous présentons le dispositif de la spécialité Instanyl° DoseGuard°, destiné à l'administration nasale du fentanyl, un opioïde utilisé comme antalgique (lire aussi "Fentanyl par voie nasale (Instanyl° DoseGuard°) : enfin mieux sécurisé). Il est plus sûr pour les soins que celui de la spécialité Instanyl°, commercialisée en France en 2010. L'analyse du conditionnement avait alors pointé plusieurs insuffisances de sécurité, dont l'absence de bouchon-sécurité sur le flacon, et l'absence de système empêchant l'administration trop rapprochée d'une nouvelle dose. Pourtant, déjà en 2010, les dangers du fentanyl en cas d'exposition accidentelle étaient amplement connus : des enfants étaient morts après ingestion de patchs usagés contenant du fentanyl ou de comprimés avec applicateur buccal ressemblant à une sucette (Actiq°) ; et les risques de surdoses mortelles chez des patients traités étaient aussi avérés

Lors d'un traitement par amivantamab
Lors d'un traitement par osimertinib
Cyproheptadine pour prendre du poids : une utilisation à risque

En 2023, le Centre régional de pharmacovigilance de Nancy a rapporté l'observation d'une adolescente âgée de 14 ans qui a consulté un service d'urgence pour des vertiges, des bouffées de chaleur, une asthénie, des douleurs abdominales et une tachycardie à 130 battements par minute. Les symptômes avaient débuté quatre jours auparavant, dès qu'elle avait commencé à prendre de la cyproheptadine (Périactine°) à la dose de 1 comprimé 3 fois par jour. Les troubles ont régressé à l'arrêt du médicament. La patiente indiquait avoir eu l'idée de prendre de la cyproheptadine pour grossir après avoir consulté des messages sur l'application TikTok (1)

Clomifène : troubles visuels graves, parfois irréversibles

En 2023, une équipe étatsunienne a rapporté l'observation d'une femme âgée de 39 ans qui prenait depuis 3 jours 100 mg par jour de clomifène (Clomid°), un agoniste antagoniste des estrogènes utilisé comme inducteur de l'ovulation dans l'infertilité. Elle a décrit des troubles de la vision se caractérisant par une traînée floue formée de multiples images rémanentes derrière sa main alors qu'elle la déplaçait dans son champ visuel, c'est-à-dire une palinopsie (persistance de l'image sur la rétine alors que l'objet n'est plus en vue). Le clomifène a été arrêté et la palinopsie a peu à peu régressé puis disparu après 10 jours (1). D'autres observations détaillées de palinopsies liées au clomifène ont été publiées, certaines persistant des mois voire des années après l'arrêt de l'exposition au clomifène (1)

Crizotinib et sofosbuvir + velpatasvir : risque accru d'insuffisance cardiaque et de bradycardie

En 2023, une équipe française a publié une observation détaillée d'insuffisance cardiaque imputée à une interaction médicamenteuse d'ordre pharmacocinétique entre le crizotinib (Xalkori°, un antitumoral inhibiteur entre autres de la tyrosine kinase ALK) et l'association antivirale sofosbuvir + velpatasvir (Epclusa°) (1)

DIU au lévonorgestrel : surcroît de grossesses extra-utérines

Par rapport aux femmes sans contraception, le risque absolu de grossesse extra-utérine (GEU) est plus faible chez les femmes porteuses d'un dispositif intra-utérin (DIU) ; mais quand, rarement, une grossesse survient, elle est plus souvent extra-utérine (1,2). Selon les résumés des caractéristiques (RCP) français, dans les essais cliniques, environ la moitié des grossesses qui surviennent malgré le port d'un DIU au lévonorgestrel sont extra-utérines (2)

Médicaments qui interfèrent avec le placenta et affectent le fœtus

Le placenta remplit plusieurs fonctions nécessaires au maintien de la grossesse et à la croissance in utero de l'enfant. Ainsi il permet : la prévention du rejet immunitaire du fœtus, individu génétiquement différent de la mère qui le porte ; des échanges métaboliques entre la mère et le fœtus sur les plans nutritionnel et respiratoire, à l'interface de la circulation maternelle et de la circulation fœtale ; la sécrétion d'hormones (lire l'encadré "Le placenta, en bref"). Les médicaments qui modifient le développement ou le fonctionnement du placenta exposent la mère et/ou l'enfant à naître à des conséquences cliniques parfois graves : avortements spontanés, hypotrophies fœtales, prématurités, morts fœtales, complications obstétricales à la suite de troubles du développement ou d'insuffisances fonctionnelles placentaires (lire l'encadré "Diverses anomalies et pathologies placentaires" (1,2)

Corticothérapie orale prolongée

Des corticoïdes oraux tels que la prednisone et la prednisolone sont utilisés de façon prolongée dans diverses situations cliniques (a). Ils exposent alors à divers troubles, notamment : osseux (fractures ostéoporotiques, ostéonécroses, etc.) ; métaboliques (pertes musculaires, prises de poids, hyperglycémies, hypokaliémies, etc.) ; cardiovasculaires (hypertensions artérielles et insuffisances cardiaques par rétention hydrosodée, etc.) ; oculaires (glaucomes chroniques à angle ouvert, cataractes, etc.) ; psychiques (excitations, confusions, dépressions, etc.) ; et à des infections, provoquées ou aggravées par l'immunodépression causée par le traitement (1à3). En outre, dès qu'ils sont pris pendant 3 semaines, ils exposent à des insuffisances surrénaliennes aiguës, parfois mortelles : cet effet indésirable grave survient surtout lors de la décroissance ou d'un arrêt brusque de la corticothérapie (1,3,4)

Un signal, pour quoi faire ?

Le médicament, c'est sérieux. Tant par ses aspects médicaux et éthiques que par ses implications économiques et financières. Il est le résultat de longues recherches en laboratoire, puis chez des volontaires, puis des patients en nombre restreint, puis des centaines (voire milliers) de patients acceptant de participer aux essais cliniques comparatifs, contribuant ainsi à la construction de la connaissance. Avec ensuite plans de gestion des risques, méta-analyses, pharmacoépidémiologie, recommandations de sociétés de spécialistes, etc

Quand la cause d'un trouble ne paraît pas d'emblée évidente : et si c'était à cause du médicament ?

Le rôle d'un médicament dans l'apparition d'un trouble est souvent négligé ou rarement évoqué. Pourtant, de nombreux troubles ont parfois une origine médicamenteuse, alors que pendant longtemps, celle-ci a été ignorée ou jugée improbable. Voici quelques exemples de situations cliniques dans lesquelles une étiologie médicamenteuse était initialement considérée comme improbable mais qui s'est révélée crédible au fil du temps

Citrate de caféine dans l'apnée du prématuré : attention aux erreurs de doses

La caféine est un recours dans l'apnée du nouveau-né prématuré, en plus de la réanimation, quand l'apnée n'est pas liée à une cause identifiée telle qu'un reflux ou une obstruction (1,2)

À quand l'arrêt de commercialisation du méthocarbamol en comprimés ?

Mi-2023, la firme Juvisé Pharmaceuticals a annoncé l'arrêt de commercialisation de la crème Lumirelax°, contenant du méthocarbamol, en raison de « difficultés industrielles». Les comprimés de cette spécialité restent disponibles sur le marché français

Xabans : pneumopathies interstitielles (suite)

En 2022, une étude à partir de la base de données d'assurance médicale taïwanaise s'est intéressée au lien entre la survenue d'une pneumopathie interstitielle et l'exposition à : un anticoagulant inhibiteur du facteur Xa (alias xaban) tel que l'apixaban (Eliquis°), l'édoxaban (Lixiana°) ou le rivaroxaban (Xarelto°) ; ou à un anticoagulant inhibiteur de la thrombine, le dabigatran (Pradaxa°) (1)

Antidépresseurs IRS + AINS : saignements

En 2023, une équipe étatsunienne a réalisé une synthèse méthodique avec méta-analyse portant sur les risques de saignements en cas de prise concomitante d'un antidépresseur inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine (IRS) et d'un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Une étude de cohorte de 21 427 patients prenant un IRS et 14 études cas/témoins portant sur 61 178 patients au total ont été incluses (1)

Méthylphénidate : infarctus du myocarde chez un enfant

En 2022, une équipe allemande a publié l'observation détaillée d'un garçon âgé de 6 ans qui a eu une douleur angineuse typique, avec irradiation dans le bras gauche, alors qu'il était à l'école. Devant un électrocardiogramme (ECG) et un dosage des troponines évocateurs d'un infarctus du myocarde, l'angiographie coronaire effectuée a montré une artère coronaire droite occluse, du fait d'une dissection et d'un thrombus. 11 semaines après la pose d'une endoprothèse coronaire et un traitement médicamenteux, l'enfant n'avait plus de symptôme et avait une bonne adaptation à l'exercice. Il persistait une séquelle fonctionnelle avec hypokinésie mineure de la paroi ventriculaire inférieure (1)

Antiandrogènes : troubles cognitifs

En 2023, une synthèse méthodique avec méta-analyse a recensé les essais cliniques randomisés ayant rapporté la survenue de troubles cognitifs chez des patients atteints d'un cancer de la prostate et traités par un antiandrogène non stéroïdien dit de deuxième génération tel que l'apalutamide (Erleada°), le darolutamide (Nubeqa°) ou l'enzalutamide (Xtandi°). Les quatre essais retenus ont inclus 5 267 patients au total. Dans trois essais, le traitement antiandrogène était prescrit en plus d'une dépression androgénique par agoniste de la gonadoréline. La durée de suivi a varié de 18 à 48 mois, selon les essais (1)

Arguments pour retenir un signal de pharmacovigilance : l'expérience de Prescrire 

La connaissance des multiples effets d'un médicament se construit par étapes. Les essais cliniques évaluant un médicament esquissent à grands traits une partie de son profil d'effets indésirables, au travers des événements indésirables recensés, mais laissent dans l'ombre de nombreux autres effets indésirables, notamment : les effets rares, les effets à long terme, les effets de l'exposition in utero ou pendant l'allaitement, les effets chez les patients atteints par ailleurs d'une autre affection que celle visée par le traitement (insuffisance rénale, etc.), ou chez les patients très jeunes, ou très âgés, etc. D'autres sources utiles pour cerner le profil d'effets indésirables d'une substance sont des observations cliniques isolées ou rassemblées en séries de cas, des décomptes et analyses de notifications enregistrées dans des bases de données de pharmacovigilance, des résultats d'études pharmacoépidémiologiques, des méta-analyses d'études pharmaco-épidémiologiques ou d'essais cliniques, etc. (1à5)

Cueillette des champignons : encore des morts en 2022 en France

En France, chaque année, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) alerte sur les intoxications par des champignons et publie une synthèse des cas signalés auprès des centres antipoison français (1,2)

Troubles de la déglutition d'origine médicamenteuse

Les patients atteints de troubles de la déglutition ont des difficultés à avaler (dysphagie). Ces patients ont des troubles de la progression des aliments (et de la salive, et des médicaments), que ce soit lors de leur passage volontaire de la bouche vers le pharynx (dysphagie dite pharyngienne) ou lors des mouvements involontaires qui accompagnent leur passage dans l'œsophage (dysphagie dite œsophagienne)

Au-delà des RCP

Les effets d'un médicament sur la grossesse et sur l'enfant à naître sont souvent mal connus. Il faut parfois des décennies avant de savoir s'il est sans risque particulier, ou acceptable en prenant des précautions particulières, ou à écarter. En attendant, quand un médicament est utile et qu'il n'y a pas d'alternative thérapeutique sans risque pendant une grossesse, il faut composer avec le peu de données disponibles

Lors d'un traitement par nirsévimab
Ingestion de la solution pour inhalation Balsolène° : un bilan des effets indésirables notifiés en France

Début 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé les professionnels de santé que des cas d'ingestion accidentelle de la solution pour inhalation Balsolène° avaient été rapportés. Ce médicament est autorisé comme décongestionnant des voies aériennes supérieures chez les adultes et les enfants de plus de 12 ans (1)

Brûlures liées aux inhalations humides

Courant en automédication, l'emploi d'huiles essentielles banalise, entre autres, une pratique ancienne d'administration par voie respiratoire, bien différente de la nébulisation (1,2). Des vapeurs le plus souvent à visée antiseptique sont obtenues par dissolution ou par dispersion de substances volatiles dans l'eau très chaude. L'usage d'un inhalateur vise à faciliter l'administration par les voies respiratoires et à éviter le contact des vapeurs avec les yeux ; à défaut, un bol peut servir de récipient. Par son mode opératoire, l'inhalation de vapeur humide expose à des brûlures, le plus souvent accidentelles par ébouillantage ou parfois en raison de manipulations inadaptées

Carbamazépine : diplopies

En 2023, l'Agence du médicament de Malaisie a rapporté l'observation d'épisodes répétés de diplopie chez un patient épileptique âgé de 49 ans traité par carbamazépine (Tégrétol° ou autre) depuis 2016. En 2020, le patient a signalé 8 à 9 épisodes de diplopie en un mois, et en 2022, après augmentation de la dose quotidienne, il en a signalé une quinzaine par mois (1). Une diminution de la dose quotidienne a été suivie d'une régression des troubles

Amiodarone : pneumopathies interstitielles

En 2023, le Centre régional de pharmacovigilance d'Amiens a rapporté l'observation d'une patiente âgée de 80 ans qui a reçu de l'amiodarone (Cordarone° ou autre) par voie intraveineuse à forte dose pendant 4 jours du fait d'un épisode de fibrillation auriculaire, après une intervention pour un remplacement valvulaire mitral (1). Trois semaines plus tard, la patiente a eu une dyspnée avec hypoxie considérée comme un œdème aigu pulmonaire alors qu'un nouvel épisode de fibrillation auriculaire survenait. La patiente a reçu de nouveau de l'amiodarone à forte dose. La fibrillation auriculaire a régressé, mais les troubles pulmonaires ont persisté avec une toux sèche. La radiographie a montré une opacification pulmonaire interprétée comme une pneumopathie infectieuse et une antibiothérapie a été commencée. Les symptômes respiratoires se sont aggravés. Le scanner thoracique montrait des images pulmonaires dites en verre dépoli évocatrices de pneumopathie interstitielle. L'amiodarone a été arrêtée. La patiente est morte et l'examen post mortem a confirmé la fibrose pulmonaire (1)

Dispositifs intra-utérins au lévonorgestrel : dépressions

La dépression est un effet indésirable des progestatifs (1). Des données vont dans le sens d'une augmentation du risque de dépression chez les femmes sous contraception hormonale estroprogestative ou progestative non associée (2à5)

Nitrofurantoïne : hépatites aiguës et insuffisances respiratoires aiguës

En avril 2023, dans un contexte d'utilisation accrue de la nitrofurantoïne (Furadantine°) dans les infections urinaires en raison des résistances bactériennes à d'autres antibiotiques, l'Agence britannique du médicament (MHRA) a rappelé aux soignants les risques d'effets indésirables pulmonaires et hépatiques de cet antibiotique (1)

Phloroglucinol pendant la grossesse : des risques mal cernés

En pharmacologie, le phloroglucinol (Spasfon° ou autre) est rangé parmi les antispasmodiques non atropiniques, relaxant les fibres musculaires lisses. En France, où il est commercialisé depuis les années 1960, il est notamment autorisé dans les douleurs liées aux contractions utérines au cours de la grossesse, en plus du repos, et ce, malgré l'absence d'évaluation de son efficacité dans cette situation (1,2). Dans les douleurs digestives ou les coliques néphrétiques, son efficacité n'est pas démontrée au-delà de celle d'un placebo (1). Une étude épidémiologique publiée en 2017 a montré qu'en France, le phloroglucinol faisait partie des médicaments les plus prescrits aux femmes enceintes (3). Selon le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) français, « les données publiées chez des femmes enceintes exposées au phloroglucinol (…) sont très nombreuses et rassurantes, quel que soit le terme de la grossesse » (4)

Cascades médicamenteuses : les reconnaître et les désamorcer

Une cascade médicamenteuse débute quand un médicament est ajouté pour remédier à un trouble qui est en fait un effet indésirable d'un traitement médicamenteux en cours, mais qui n'a pas été identifié comme tel (1)

Zonisamide : aussi dangereux pendant la grossesse que le topiramate ?

Le zonisamide (Zonegran° ou autre) est un antiépileptique, avec un effet inhibiteur de l'anhydrase carbonique comme le topiramate (Epitomax° ou autre) (1,2). Le topiramate est tératogène et fœtotoxique. Il expose les enfants à naître notamment à des microcéphalies, des hypotrophies fœtales et des prématurités et, à long terme, à des troubles du développement moteur et cognitif, ainsi qu'à des troubles du spectre de l'autisme (2,3). En 2022, le Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) a analysé des données concernant l'utilisation du zonisamide pendant la grossesse (4)

Ustékinumab (Stelara°) : pas de vaccin dit vivant avant l'âge de 6 mois chez les nourrissons ayant été exposés in utero

L'ustékinumab (Stelara°), un anticorps monoclonal inhibiteur des interleukines 12 et 23, est un immunodépresseur. Dans l'Union européenne, il est autorisé dans la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, le psoriasis et le rhumatisme psoriasique. Il n'est pas contre-indiqué durant la grossesse, mais selon le résumé des caractéristiques (RCP), « il est préférable d'éviter [son] utilisation » en raison d'un manque de données chez les femmes enceintes (1)

Injections par voie intraveineuse : des erreurs fréquentes

Une synthèse méthodique britannique avec méta-analyse de 5 études épidémiologiques a montré une incidence d'environ 100 erreurs pour 1 000 administrations intraveineuses (IV). Environ 32 % des erreurs sont survenues durant la phase d'administration et 9 % durant la préparation (1). La majorité des erreurs d'administration étaient des erreurs de débit (environ 60 %) ; environ 20 % étaient des erreurs de moment d'administration ; d'autres étaient des erreurs de dose, de diluant, de volume, de pompe ou des oublis d'administration

Biotine : dosages sanguins d'hormones thyroïdiennes faussés

La biotine (vitamine H ou B8) est une vitamine largement présente dans l'alimentation. Les déficits en biotine sont très rares en dehors d'un déficit génétique en biotinidase ou d'une alimentation parentérale prolongée. En France, des médicaments contenant de la biotine sont autorisés chez les patients atteints d'alopécie (Biotine Bayer°) et chez les patients recevant une alimentation parentérale (Cernevit°, Soluvit°). La biotine est aussi présente, parfois à des doses très élevées, dans de nombreux compléments alimentaires « utilisés pour les cheveux, ongles, peau, etc » (1à3)

Érénumab et autres anti-CGRP : alopécies

En 2023, une équipe étatsunienne a publié deux observations détaillées d'alopécie chez des patientes ayant été exposées à un ou plusieurs anticorps monoclonaux anti-CGRP, en prévention des crises de migraine. Deux femmes âgées de 69 ans et 33 ans recevant de l'érénumab (Aimovig°) à la dose de 70 mg par mois par voie sous-cutanée ont remarqué une perte de cheveux, respectivement 3 mois et 2 semaines après le début de l'exposition, et une diminution de la densité de la chevelure. Dans les deux cas, les troubles ont régressé après l'arrêt de l'érénumab. Dans un cas, l'alopécie est réapparue 3 semaines après l'introduction de frémanezumab (Ajovy°), un autre anti-CGRP (1)

Clindamycine : brûlures de la muqueuse de l'œsophage ou du larynx

Début 2023, le Centre régional de pharmacovigilance de Tours a rapporté l'observation d'une œsophagite chez un patient âgé de 64 ans prenant de la clindamycine par voie orale (Dalacine° ou autre), un antibiotique, pour une infection osseuse. Trois jours après le début de la prise, il a ressenti des brûlures d'estomac exacerbées après les repas. Une endoscopie digestive a montré une œsophagite du tiers moyen de l'œsophage, une hernie hiatale et une gastrite. Après le remplacement de la forme orale de clindamycine par une forme injectable et la prise d'un inhibiteur de la pompe à protons, les troubles ont régressé en 8 jours (1)

Ivermectine : syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson

Début 2023, l'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de mentionner des effets indésirables cutanés graves dans les résumés des caractéristiques des spécialités à base d'ivermectine par voie générale (Stromectol° ou autre), et cela après analyse d'un rapport périodique de pharmacovigilance (PSUR) (1)

Hydroxychloroquine au 1er trimestre de grossesse : surcroît de malformations

Une étude sur des registres de données de santé étatsuniennes, publiée en 2021, a évalué le risque de malformations chez des enfants exposés in utero à l'hydroxychloroquine (Plaquénil°) lors du premier trimestre de la grossesse (1)

Médicaments injectés par voie intraveineuse : des erreurs diverses à différentes étapes du soin

L'injection par voie intraveineuse (IV) d'un médicament fait partie des soins courants (1). Le médicament est introduit directement dans la circulation veineuse périphérique, parfois à l'aide d'une pompe à perfusion. Les erreurs lors de ce type d'administration exposent à des conséquences particulièrement néfastes pour les patients, et d'autant plus que les médicaments exposent eux-mêmes à des effets indésirables graves

Flexibilité

« Avec un grand verre d'eau ». « Au moins 30 minutes avant la prise de tout aliment ou boisson ». « Pendant les repas ». « Un quart d'heure avant le coucher ». Etc

Erreurs de délivrance non détectées à l'officine : quelles conséquences ?

Lors de la dispensation d'une ordonnance, de nombreux points requièrent de la vigilance depuis l'accueil du patient jusqu'à la délivrance des médicaments. À l'officine, des erreurs peuvent survenir lors de la délivrance de médicaments prescrits et ne pas être repérées immédiatement. Des signalements "Éviter l'Évitable" reçus par Prescrire donnent un aperçu des conséquences d'erreurs survenues en l'absence de vérification de la délivrance

Pentosane polysulfate : maculopathies pigmentaires évolutives et baisses d'acuité visuelle

Le pentosane polysulfate (Elmiron°), un héparinoïde, est autorisé dans le syndrome de la vessie douloureuse, alias cystite interstitielle, malgré l'absence d'efficacité démontrée. Il expose à des rétinopathies, avec atteinte caractéristique de l'épithélium pigmentaire de la macula (1). La rétinopathie se manifeste par une gêne à la lecture, surtout en cas de faible luminosité

Isoniazide : manies

Une équipe portugaise a rapporté en détail l'observation d'un patient âgé de 46 ans, sans antécédent psychiatrique, qui a reçu de l'isoniazide (Rimifon°) à la dose de 300 mg par jour, avant le début d'un traitement immunodépresseur par étanercept (Enbrel° ou autre) pour une spondylarthrite ankylosante, alors qu'il avait un antécédent de tuberculose (1)

Antiviraux de l'hépatite C : troubles du rythme et de la conduction cardiaques, y compris après le traitement

En 2022, une équipe française s'est intéressée aux effets indésirables cardiaques des antiviraux d'action directe de l'hépatite C. L'étude a porté sur une cohorte française de patients adultes ayant une hépatite C chronique, suivis dans 32 services hospitaliers d'hépatologie, et sur des données cardiovasculaires du Système national des données de santé (SNDS) de l'assurance maladie et des hospitalisations (1)

Colchicine : encore des surdoses et des morts

La colchicine, un cytotoxique antimitotique, est autorisée notamment dans le traitement de la goutte et de la péricardite aiguë. En France, elle est disponible soit seule (Colchicine Opocalcium°), soit associée avec de la poudre d'opium et du tiémonium, des substances visant à limiter l'apparition de diarrhées (Colchimax°). Ces deux spécialités contiennent chacune soit 15 soit 20 comprimés de colchicine dosés à 1 mg, sécables, présentés en plaquettes non prédécoupées. La colchicine est un médicament à marge thérapeutique étroite, c'est-à-dire que la dose efficace et la dose toxique sont proches. Lors du traitement, la survenue d'une diarrhée est évocatrice d'une surdose. Elle apparaît avant d'autres effets dose-dépendants plus graves, voire mortels, comme des agranulocytoses, des anémies, des thrombopénies ou des défaillances multiviscérales (1à5)

Punaises de lit : des risques liés aux insecticides

En 2022, les centres antipoison français ont analysé les appels concernant, entre 2007 et 2021, des expositions à des produits utilisés contre les punaises de lit. Le nombre de cas d'exposition notifiés a augmenté à partir de 2010, surtout entre 2016 et 2019 (1)

Permanganate de potassium : brûlures cutanées graves

En 2022, le Centre régional de pharmacovigilance de Limoges a rapporté l'observation de brûlures graves avec le permanganate de potassium chez un nourrisson âgé de 16 mois ayant une dermatite du siège depuis plusieurs semaines (1)

Une évolution trop lente du conditionnement des médicaments : bilan 2022

Le conditionnement d'un médicament est un objet physique manipulé par les patients, leur entourage, les aidants et les soignants. Il importe qu'il soit bien conçu pour être facile à utiliser et ne pas être source de dangers liés à une éventuelle erreur. En 2022, Prescrire a analysé le conditionnement de 190 spécialités pharmaceutiques ayant fait l'objet d'un texte publié dans la rubrique "Rayon des nouveautés". Parmi ces conditionnements, quelles sont les caractéristiques à saluer ? Des défauts ont-ils été observés ? Les modifications des conditionnements repérées par Prescrire en 2022 ont-elles amené un progrès pratique et amélioré la sécurité d'emploi ?

Conditionnements et maladie covid-19 : l'indulgence n'est plus justifiée !

En 2020, afin de répondre en urgence à la situation liée à la crise sanitaire, il a été nécessaire de produire et commercialiser rapidement des vaccins et des médicaments contre la maladie covid-19. Cette précipitation a engendré des défauts dans la conception des conditionnements, ce qui a conduit à des erreurs

Médicaments à écarter : une analyse en Australie

Les hospitalisations liées aux effets indésirables de médicaments ont presque doublé entre 2001 et 2014 dans l'État australien des Nouvelles-Galles du Sud, et elles ont été estimées à 250 000 en 2019 pour l'ensemble de l'Australie. Face à ces constats, et alors que la sécurité des médicaments est devenue une priorité nationale dans ce pays, deux chercheuses universitaires ont analysé le marché des médicaments autorisés en Australie en 2019, à l'aune du bilan des médicaments à écarter des soins publié chaque année par Prescrire (1)

PHOLCODINE° : retraits d'AMM dans l'Union européenne

PHOLCODINE° : retraits d'AMM dans l'Union européenne En mars 2023, à la suite d'une réévaluation européenne, la Commission européenne a retiré les autorisations de mise sur le marché (AMM) des spécialités contenant de la pholcodine, un opioïde utilisé jusque-là dans la toux. Ces spécialités étaient disponibles dans plusieurs pays de l'Union européenne, dont la Belgique, la France et le Luxembourg. En France, les AMM des spécialités commercialisées avaient été suspendues mi-2022 par l'Agence française du médicament (ANSM), compte tenu du risque d'anaphylaxies mortelles lors d'anesthésies comportant un curare chez les patients ayant été exposés à la pholcodine et du « caractère non indispensable de ces sirops ». L'ANSM avait alors demandé la réévaluation européenne. La pholcodine figure au "Bilan des médicaments à écarter" de Prescrire depuis 2013

Lors d'un traitement par enfortumab védotine
Implants contraceptifs d'étonogestrel : encore des migrations dans l'artère pulmonaire et des grossesses

En 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié des résultats de l'enquête de pharmacovigilance sur les implants contraceptifs d'étonogestrel (Nexplanon° ex-Implanon°) concernant les migrations dans l'artère pulmonaire, les complications liées au retrait de l'implant (de mi-septembre 2018 à décembre 2021) et les grossesses notifiées en France (d'août 2017 à décembre 2021) (1)

Dupilumab, tralokinumab : troubles cornéens

En 2022, l'Agence britannique du médicament (MHRA) a publié une analyse de notifications d'atteintes cornéennes liées au dupilumab (Dupixent°), un immunodépresseur anti-récepteurs des interleukines 4 et 13 autorisé notamment dans certaines formes d'eczéma atopique ou d'asthme (1)

Méthotrexate : ulcérations cutanées signes de surdose

En 2022, une équipe de dermatologues étatsuniens a réalisé une synthèse méthodique d'observations détaillées et de séries de cas publiés d'ulcérations cutanées imputées au méthotrexate, un cytotoxique ayant un effet antifolique, utilisé à faibles doses comme immunodépresseur dans diverses maladies auto-immunes. Les ulcérations buccales n'ont pas été spécifiquement recherchées (1,2)

Réglisse : hypertensions, hypokaliémies, et troubles du rythme cardiaque

En 2022, les centres antipoison français ont publié des données relatives aux intoxications par divers produits contenant de la réglisse (1)

Pénuries de médicaments : pertes de chances pour les patients et pertes de temps pour les soignants

Fin 2022, les pénuries de médicaments sont toujours fréquentes en France et dans le monde, et sont en augmentation depuis une dizaine d'années (1,2). Elles compliquent la poursuite des traitements médicamenteux, avec parfois des consultations supplémentaires en ville ou à l'hôpital. Les soignants (pharmaciens, médecins et infirmiers) donnent de leur temps pour étudier et choisir des alternatives, avec des risques d'erreurs lors du remplacement du médicament manquant, en ville comme à l'hôpital. Les pénuries exposent ainsi les patients à des effets indésirables (2à4)

Cannabidiol : des effets indésirables parfois graves, et des interactions médicamenteuses multiples

Le cannabidiol agit sur divers récepteurs au niveau du système nerveux central. Selon des études in vitro, les effets antiépileptiques du cannabidiol seraient liés à une action via les récepteurs qui régulent la concentration intracellulaire de calcium et l'excitabilité des neurones. Contrairement à certaines substances psychoactives contenues dans le cannabis telles que le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol et ses métabolites semblent avoir peu d'affinité pour les récepteurs aux cannabinoïdes (1à3)

Dupilumab : lymphomes cutanés ?

Le dupilumab (Dupixent°), un immunodépresseur, est un anticorps monoclonal dirigé contre des récepteurs des interleukines 4 et 13, des cytokines impliquées dans des réactions inflammatoires, dont il bloque la voie de signalisation. Il est autorisé notamment dans l'asthme sévère et dans l'eczéma atopique (alias dermatite atopique) (1,2). Il est éventuellement utile chez des patients très gênés par un eczéma atopique, après échec des traitements locaux et de la ciclosporine (Néoral°, Sandimmun°) (3)

Et si ?

Face à un symptôme ou à un ensemble de symptômes et de signes cliniques, il est habituel que les soignants de premier recours évoquent surtout des diagnostics appris à la faculté ou fréquemment rencontrés au cours de leur pratique. Le plus souvent, un entretien avec le patient et un examen clinique accompagnés (ou non) d'examens paracliniques courants suffisent à poser un diagnostic, à le rattacher à une cause parmi les plus évidentes et à construire une stratégie thérapeutique

Le sort de la pseudoéphédrine entre les mains de l'Agence européenne du médicament

En février 2023, l'Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé avoir débuté une réévaluation de la balance bénéfices-risques des médicaments contenant de la pseudoéphédrine, un sympathomimétique vasoconstricteur, utilisés par voie orale dans le rhume. Cette réévaluation a été demandée par l'Agence française du médicament (ANSM) en raison d'effets indésirables graves en lien avec les effets vasoconstricteurs de la pseudoéphédrine. Pour justifier sa demande, l'ANSM a mis en avant des « nouvelles données », notamment des encéphalopathies postérieures réversibles et des vasoconstrictions cérébrales réversibles imputées à la pseudoéphédrine. Leurs manifestations cliniques ont été des céphalées, des convulsions et des accidents vasculaires cérébraux. Certains cas ont concerné des patients sans facteur de risque. L'avis du Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'EMA qui effectue cette réévaluation est annoncé, au mieux, pour mai 2023 (1)

Paracétamol IV et surdoses : chez les enfants pesant 10 kg ou moins, employer des conditionnements de 10 ml

En France, le paracétamol a été autorisé dans les années 2000 en solution pour perfusion intraveineuse (IV) dosée à 10 mg/ml (ex-Perfalgan°, Paracétamol Panpharma° ou autre), chez les adultes et les enfants. Initialement, le paracétamol en solution pour perfusion était seulement conditionné en flacons de 50 ml (contenant 500 mg de paracétamol) ou de 100 ml (soit 1 000 mg de paracétamol) (1). Puis au milieu des années 2010, des conditionnements de paracétamol injectable de plus petit volume ont été mis sur le marché

Lors d'un traitement par daridorexant
Allopurinol débuté trop brusquement : atteintes cutanées graves

En 2022, une étude a porté sur le risque d'atteintes cutanées graves telles que des syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson, chez des patients traités depuis peu par allopurinol (Zyloric° ou autre). Elle s'est basée sur des données hospitalières et de prescription canadiennes de la province de l'Ontario, sur la période 2008-2019 (1). Environ 47 000 patients avec une première prescription d'allopurinol ont été inclus, tous âgés de plus de 65 ans et insuffisants rénaux chroniques (débit de filtration glomérulaire estimé inférieur à 60 ml/min par 1,73 m2), mais ni dialysés ni greffés

Gliptines et agonistes du GLP-1 : lithiases biliaires et cholécystites

Les gliptines sont des hypoglycémiants incrétinomimétiques qui inhibent la dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4), une enzyme du catabolisme des incrétines qui stimulent la sécrétion postprandiale d'insuline. Plusieurs gliptines sont autorisées dans l'Union européenne : l'alogliptine (Vipidia° ; et associée avec la metformine dans Vipdomet°), la linagliptine (Trajenta° ; associée avec la metformine dans Jentadueto° ; et associée avec l'empagliflozine dans Glyxambi°), la saxagliptine (Onglyza° ; et associée avec la metformine dans Komboglyze°), la sitagliptine (Januvia°, Xelevia° ou autre ; et associée avec la metformine dans Janumet°, Velmetia°) et la vildagliptine (Galvus° ou autre ; et associée avec la metformine dans Eucreas° ou autre) (1)

Misoprostol et grossesse : malformations

Le misoprostol (Gymiso°, MisoOne°), un analogue synthétique de la prostaglandine E1, est autorisé en association avec la mifépristone (Mifégyne°, un antiprogestatif) pour l'interruption volontaire de grossesse médicamenteuse (1,2)

Intoxications accidentelles ou volontaires avec des plantes (suite)

Des confusions entre plantes comestibles et plantes toxiques exposent à des intoxications graves, parfois mortelles (1). Les plantes toxiques sont parfois à l'origine d'intoxications accidentelles, voire volontaires dans un but de suicide (2,3)

Dulaglutide, exénatide, liraglutide et autres agonistes du GLP-1 : cancers de la thyroïde

Le dulaglutide, l'exénatide, le liraglutide, le lixisénatide et le sémaglutide sont des hypoglycémiants incrétinomimétiques, agonistes des récepteurs du GLP-1. Certains sont aussi utilisés dans la perte de poids chez les patients obèses (1)

Vaccination généralisée des nourrissons contre les rotavirus

En juin 2022, la Haute autorité de santé (HAS) française a recommandé de vacciner tous les nourrissons contre les rotavirus avec un vaccin par voie orale, selon un schéma vaccinal à deux doses pour le vaccin Rotarix° (aux âges de 2 et 3 mois) et à trois doses pour le vaccin Rotateq° (aux âges de 2, 3 et 4 mois) (1). Depuis novembre 2022, ces vaccins sont remboursables à 65 % par la Sécurité sociale (2)

Corps gras et oxygène : risque de brûlures

Fin 2022, le Centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais a rapporté l'étonnement d'une infirmière au moment d'utiliser la pommade nasale Bactroban° chez un patient sous oxygène (1)

Ibuprofène + codéine dans un même comprimé : effets indésirables rénaux et gastro-intestinaux mortels

Des comprimés associant de l'ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), et de la codéine, un antalgique opioïde, sont commercialisés sous le nom d'Antarène Codéine° en France et dans plusieurs autres pays de l'Union européenne (1). Cette association n'est pas plus efficace que l'ibuprofène seul mais expose à davantage d'effets indésirables (2). Selon le résumé des caractéristiques (RCP), « la dose efficace la plus faible devra être utilisée pendant la durée la plus courte possible », sans dépasser 1 200 mg par jour d'ibuprofène et 180 mg par jour de codéine (1)

Niraparib et cancer de l'ovaire : une restriction d'indication qui serait justifiée aussi dans l'Union européenne

Le niraparib (Zejula°) est un cytotoxique inhibiteur des enzymes PARP (poly-adénosine diphosphate ribose polymérases), utilisé par voie orale. Dans l'Union européenne, il est notamment autorisé en traitement d'entretien chez des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire ayant reçu au moins deux lignes de chimiothérapie à base d'un sel de platine (a)(1)

En bref. AMFÉPRAMONE

AMFÉPRAMONE enfin retirée du marché européen ! Début 2023, la Commission européenne a retiré les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments contenant de l'amfépramone au sein de l'Union européenne. La balance bénéfices-risques défavorable de l'amfépramone a enfin été reconnue, l'efficacité de cet anorexigène amphétaminique étant modeste dans la perte de poids alors qu'elle expose à des effets indésirables graves, dont des hypertensions artérielles pulmonaires, des valvulopathies irréversibles et des dépendances. La Commission européenne s'est aussi appuyée sur le fait qu'aucune mesure visant à réduire efficacement les risques de l'amfépramone n'a pu être identifiée. Il n'a pas pu être défini non plus de population de patients chez lesquels l'amfépramone pourrait avoir une balance bénéfices-risques favorable (1,2)

Crizotinib : atteintes visuelles chez les enfants aussi

Le crizotinib (Xalkori°) est un antitumoral inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont l'ALK (anaplastic lymphoma kinase), autorisé notamment dans certains cancers bronchiques et certains lymphomes anaplasiques à grandes cellules (1,2)

Choc anaphylactique avec le complément alimentaire Actirub°

Fin 2022, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) française a rapporté l'observation détaillée d'un choc anaphylactique survenu chez une femme âgée de 49 ans, imputé à un complément alimentaire commercialisé sous le nom d'Actirub° (1). La patiente en a pris un comprimé en raison d'une rhinite. Immédiatement après, elle a ressenti de vives brûlures d'estomac, puis des démangeaisons aux mains, des sueurs, des bouffées de chaleur, puis une urticaire généralisée avec un œdème du visage et une déglutition difficile. À l'arrivée des secours, elle avait une hypotension artérielle majeure, avec une pression systolique de 60 mm Hg, et une température corporelle de 34,5 °C. L'histaminémie était élevée. La patiente a reçu de l'adrénaline par voie intramusculaire, un corticoïde et un antihistaminique H1, et les troubles ont régressé

Diltiazem + anticoagulant d'action directe : hémorragies graves

En 2022, grâce à des fonds publics, une équipe a étudié le lien entre l'association anticoagulant d'action directe + diltiazem (un inhibiteur calcique) et le risque d'hémorragies graves à partir d'une base de données d'un groupement de soins étatsunien (1). Le diltiazem (Tildiem° ou autre) est un inhibiteur de la glycoprotéine P, ce qui expose à une surdose des substrats de la glycoprotéine P, tels que l'apixaban (Eliquis°), l'édoxaban (Lixiana°), le rivaroxaban (Xarelto°) et le dabigatran (Pradaxa°) (2). Le diltiazem est aussi un inhibiteur de l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450, ce qui expose à une surdose des médicaments métabolisés par cette isoenzyme, tels que l'apixaban et le rivaroxaban (2)

Rifampicine : pneumopathies interstitielles

En 2022, les centres de pharmacovigilance de Marseille-Provence-Corse et Nice-Alpes-Côte d'Azur ont rapporté l'observation d'une patiente âgée de 75 ans, diabétique, qui a subi une amputation du gros orteil qui s'est compliquée d'une ostéite (1). Dix jours après le début de la prise de lévofloxacine (Tavanic° ou autre) et de rifampicine (Rifadine° ou autre), des antibiotiques, la patiente a eu une dyspnée, qui s'est aggravée, conduisant à une détresse respiratoire 14 jours plus tard et à un apport en oxygène jusqu'à 12 litres par minute. L'imagerie a montré des opacités pulmonaires diffuses. Ces images et les résultats du lavage bronchoalvéolaire étaient compatibles avec une pneumopathie interstitielle. Après le remplacement de la rifampicine par le céfotaxime (Céfotaxime Viatris° ou autre), l'état de santé de la patiente s'est amélioré progressivement

Venlafaxine au 1er trimestre de la grossesse : peut-être des malformations, en particulier cardiaques

La venlafaxine (Effexor LP° ou autre) est un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline

Oxétorone : diarrhées chroniques et effets indésirables des neuroleptiques

L'oxétorone (Nocertone°) est une substance neuroleptique par ses effets antidopaminergiques, qui a aussi des effets antisérotoninergiques et antihistaminiques H1. Ses propriétés neuroleptiques sont souvent méconnues. L'oxétorone est utilisée en prévention des crises de migraine, situation dans laquelle son efficacité est au mieux modeste alors qu'elle expose à des diarrhées chroniques et aux effets indésirables des neuroleptiques (1). En France, en 2012, l'Agence du médicament (ANSM) a de ce fait conclu que l'oxétorone a une balance bénéfices-risques défavorable. Et depuis 2014, elle figure dans la liste des médicaments que Prescrire conseille d'écarter des soins (2à5)

Sclérosants pour varices : thromboembolies et troubles du rythme cardiaque

En 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu public un compte rendu portant sur les risques vasculaires avec deux sclérosants veineux, le lauromacrogol 400 sous forme de liquide ou de mousse et le tétradécylsulfate de sodium (1). Le lauromacrogol 400 est probablement le plus utilisé en France. Ces sclérosants veineux sont des substances irritantes qui sont injectées dans les veines et qui entraînent une destruction endothéliale par contact direct du sclérosant avec la paroi du vaisseau. Il s'ensuit un spasme veineux avec obstruction de l'axe veineux, qui finit par se durcir et se fibroser (1)

Inhibiteurs de Janus kinases : surcroît d'effets indésirables graves et de morts par rapport aux anti-TNF alpha

Les inhibiteurs de Janus kinases sont des immunodépresseurs. Dans l'Union européenne, certains d'entre eux sont autorisés par voie orale dans diverses maladies inflammatoires chroniques, rhumatologiques, intestinales ou cutanées, sans progrès démontré par rapport aux immunodépresseurs déjà disponibles, notamment des anti-TNF alpha. Ces inhibiteurs de Janus kinases sont : l'abrocitinib (Cibinqo°), le baricitinib (Olumiant°), le filgotinib (Jyseleca°), le tofacitinib (Xeljanz°) et l'upadacitinib (Rinvoq°) (a)(1). Deux autres inhibiteurs de Janus kinases sont autorisés en cancérologie, notamment dans la myélofibrose : le fédratinib (Inrebic°) et le ruxolitinib (Jakavi°) (1,2)

Montélukast : cauchemars

Le montélukast (Singulair° ou autre) est un antileucotriène utilisé dans l'asthme, par voie orale. Des troubles psychiques sont des effets indésirables connus du montélukast (1,2)

Zinc ou autres cations di- ou trivalents et bictégravir : échec virologique

En mai 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a rapporté une notification d'inefficacité d'un traitement antirétroviral chez un patient qui prenait un complément alimentaire contenant des oligoéléments (1)

Erreurs médicamenteuses chez les enfants

En 2021 ont été publiés des résultats d'une analyse des signalements d'erreurs médicamenteuses avérées ou potentielles chez des enfants. Ces signalements ont été enregistrés entre 2013 et 2017 dans la base de données du Guichet des erreurs médicamenteuses de l'Agence française du médicament (ANSM) (1)

Ondansétron : cécités, souvent transitoires

Le Centre régional de pharmacovigilance de Lille a analysé, dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas de cécités unilatérales ou bilatérales (codées cécités ou amauroses) imputées à l'ondansétron (1). L'ondansétron (Zophren° ou autre) est un antiémétique, sur le marché depuis les années 1990, autorisé par exemple en France dans les nausées et vomissements induits par des chimiothérapies anticancéreuses, des radiothérapies, ou survenant en postopératoire (2,3)

Intoxications par les liquides de cigarettes électroniques

En 2022, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) française a publié un bilan des centres antipoison sur les intoxications par les recharges de liquides de cigarettes électroniques en France (1)

Isotrétinoïne et autres rétinoïdes : hyperostoses idiopathiques diffuses

On nomme en général hyperostose idiopathique diffuse, une production excessive de calcifications ou de tissu osseux, localisée surtout au niveau de ligaments vertébraux ou de la zone d'insertion sur l'os des tendons, ligaments et capsules articulaires. Les causes d'hyperostose sont mal connues. Plusieurs facteurs semblent jouer un rôle dans leur survenue : des facteurs mécaniques, lors de sollicitations articulaires répétées ; des expositions prolongées au fluor ou à la vitamine A (alias rétinol) ; des troubles métaboliques comme une obésité ou un diabète, etc. (1)

Somnambulismes d'origine médicamenteuse et troubles alimentaires pendant le sommeil

Les troubles alimentaires en état de somnambulisme correspondent à des comportements alimentaires qui surviennent pendant le sommeil, et dont la personne n'a généralement pas le souvenir à son réveil. La personne ingère parfois des substances non comestibles ou toxiques. Ces troubles peuvent ainsi avoir des conséquences néfastes sur la santé, que ce soit à la suite d'un accident lors de la recherche de nourriture ou de la cuisson d'aliments, ou à plus long terme, d'une prise de poids (1à3). Ils sont souvent liés à la prise d'un médicament hypnotique, ou associés à un autre trouble du sommeil (1)

Un lien entre morts subites de footballeurs et vaccination covid-19 ?

En 2022, certaines personnes ont fait un lien entre l'apparente augmentation sur Wikipédia du nombre de morts subites de footballeurs sur les terrains durant l'année 2021 et la vaccination covid-19, en raison notamment d'un risque accru de myocardites

Confusions entre la spécialité Lytos° et le complément alimentaire Lithos° : ça continue !

En France, la spécialité pharmaceutique Lytos° est commercialisée sous forme de comprimés dosés à 520 mg d'acide clodronique, un diphosphonate. Elle est autorisée dans les ostéolyses et les hypercalcémies malignes (1,2). Outre des effets indésirables œsophagiens justifiant des précautions au moment de la prise, l'acide clodronique expose surtout à des : hypocalcémies et hypophosphatémies ; ostéonécroses ; fractures ; troubles digestifs (3)

Chlormadinone, nomégestrol : risque de méningiome ajouté dans les RCP des spécialités contraceptives

Les progestatifs chlormadinone et nomégestrol sont des dérivés synthétiques de la progestérone. Ils sont autorisés en France dans diverses situations gynécologiques (1). Comme d'autres, ces progestatifs exposent à des méningiomes intracrâniens, des tumeurs le plus souvent bénignes, mais qui peuvent être à l'origine, entre autres, de maux de tête, de troubles de la vision et de crises d'épilepsie, justifiant parfois une intervention chirurgicale

Ibrutinib : risque accru de morts subites

L'ibrutinib (Imbruvica°) est un antitumoral inhibiteur de diverses tyrosine kinases, dont celle dite de Bruton. Dans l'Union européenne, il est autorisé, seul ou en association, chez certains adultes atteints d'un lymphome à cellules du manteau, de leucémie lymphoïde chronique ou d'une macroglobulinémie de Waldenström, sans démonstration nette de son intérêt clinique. L'ibrutinib expose à de nombreux effets indésirables parfois graves dont des : thrombopénies et hémorragies ; neutropénies et infections ; pneumopathies interstitielles ; cancers ; accidents vasculaires cérébraux, troubles du rythme et insuffisances cardiaques (1à3)

Bêtabloquants en collyre : encore des bronchospasmes graves

En 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié quelques résultats d'une enquête de pharmacovigilance concernant les effets indésirables respiratoires et cardiaques des bêtabloquants en collyre, un traitement de l'hypertension intraoculaire (1)

Doxylamine : dépendances

En 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié un bref résumé des données rassemblées par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) concernant les dépendances et abus de doxylamine. Il s'agit d'un antihistaminique H1 sédatif et atropinique, accessible en France sans ordonnance et utilisé notamment dans les insomnies (Donormyl° ou autre) (1)

Curcuma : hépatites (suite)

En 2022, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) française a fait état de 120 déclarations d'effets indésirables survenus dans le cadre d'une consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine, reçues entre 2009 et 2021. La curcumine est une substance contenue dans le curcuma. 67 cas suffisamment documentés ont été analysés. Les effets indésirables le plus souvent mentionnés ont été des hépatites, des maux de tête, des vertiges et des troubles digestifs tels que diarrhées et nausées. Leur imputabilité au curcuma a été jugée vraisemblable ou très vraisemblable dans 32 cas. Le pronostic vital a été jugé engagé dans les 4 cas suivants : un œdème aigu du poumon, une récidive d'infarctus du myocarde, une hépatite et un arrêt cardiocirculatoire (1)

Produits de contraste iodés : hypersensibilités cutanées retardées graves

Les produits de contraste iodés utilisés dans l'imagerie à visée diagnostique exposent à des réactions d'hypersensibilité immédiate, notamment des chocs anaphylactiques (1). Ils exposent aussi à des réactions d'hypersensibilité retardée, c'est-à-dire survenant plus de 1 heure après l'injection (2)

Diminutions de la lactation d'origine médicamenteuse

La mise en place complète de la lactation, aboutissant à la sécrétion de lait maternel, est sous la dépendance de plusieurs hormones : la prolactine, l'ocytocine, l'insuline et le cortisol, qui favorisent la lactation ; les estrogènes et la progestérone, qui la freinent (1)

Dutastéride, finastéride : cancers de la prostate de haut grade (suite)

Au début des années 2010, un essai finastéride versus placebo chez environ 19 000 hommes âgés de plus de 55 ans sans signe clinique de cancer de la prostate avait montré dans le groupe finastéride une diminution d'environ 25 % du total des diagnostics de cancers de la prostate (critère principal), tous grades confondus, mais une augmentation des cancers de la prostate de haut grade (c'est-à-dire particulièrement agressifs) (1,2). Un essai dutastéride versus placebo mené chez environ 8 000 hommes à risque élevé de cancer de la prostate a donné des résultats analogues : moins de cancers de la prostate tous grades confondus mais plus de cancers de haut grade dans le groupe prenant du dutastéride (3,4)

Intoxications à la mélatonine chez des enfants : parfois graves

En juin 2022, les centres antipoison étatsuniens ont publié un bilan des cas qui leur ont été signalés d'ingestion accidentelle ou intentionnelle de mélatonine (non associée à d'autres substances toxiques) dans une population âgée de moins de 19 ans (1)

Mieux prévenir les risques des médicaments pendant la grossesse

En mars 2022, l'Agence européenne du médicament (EMA) a rendu public un document définissant les éléments d'un programme de prévention de la grossesse pour éviter les risques de certains médicaments. Dans ce projet de ligne directrice sont précisés les éléments justifiant un tel programme ou rendant utiles d'autres mesures de minimisation des risques pour préserver la santé de la mère et de l'enfant (1)

Tramadol et codéine : risques méconnus des patients

En France, le nombre d'hospitalisations et de morts liées à l'usage d'antalgiques opioïdes a nettement augmenté depuis les années 2000, sans atteindre l'ampleur de la crise constatée aux États-Unis d'Amérique (1)

Olanzapine, quétiapine : abus

En 2022, une équipe française a publié une analyse des notifications d'abus, de dépendances et de syndromes de sevrage de neuroleptiques enregistrées dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (1)

Allergie connue à la chlorhexidine : une mort évitable

Le Centre national de pharmacovigilance néerlandais (Lareb) a reçu un signalement de choc anaphylactique chez un patient âgé, qui est survenu 10 minutes après l'emploi de la spécialité Instillagel° pour la pose d'une sonde urinaire. Ce nom commercial n'indique pas que ce gel urétral contient de la chlorhexidine, un antiseptique, et de la lidocaïne, un anesthésique local. L'allergie du patient à la chlorhexidine était connue. Il a été réanimé, mais est mort 2 mois plus tard des conséquences du choc anaphylactique (1)

Produits de contraste iodés : hypothyroïdies chez de jeunes enfants

L'iode est nécessaire au bon fonctionnement de la thyroïde. Mais en cas d'excès d'iode soudain, la synthèse des hormones thyroïdiennes cesse pendant quelques semaines, puis reprend de façon adaptée (1). En 2022, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a publié un résumé de résultats d'études publiées évaluant les risques d'hypothyroïdie chez des enfants âgés de moins de 3 ans après exposition à un produit de contraste iodé injectable (2)

Acide tranexamique et ménorragies : thromboses et embolies

L'acide tranexamique (Exacyl° ou autre) est un antifibrinolytique utilisé dans diverses situations de saignements, dont les ménorragies. Il expose à des thromboses veineuses et artérielles (1). Les résultats d'une étude chez plusieurs milliers de patientes suivies de façon prolongée ont précisé ce risque (2)

Chutes médicamenteuses

Les personnes fragilisées ou âgées sont particulièrement sujettes à des chutes, avec des conséquences parfois graves

Paracétamol, grossesse et perturbation endocrinienne urogénitale : des études peu probantes

Le paracétamol est le médicament de premier choix en prise ponctuelle dans le traitement des douleurs légères à modérées et de la fièvre, y compris pendant la grossesse (1). Ses effets indésirables sont surtout des atteintes hépatiques graves en cas de surdoses (1). Pendant la grossesse, il a longtemps été réputé sans danger particulier (2). Cependant, en fin de grossesse, le paracétamol est un facteur de fermeture prématurée du canal artériel (3). Il n'est pas exclu que l'exposition au paracétamol, notamment à des doses élevées, ait des conséquences sur le développement neuropsychique de l'enfant ayant été exposé in utero (4)

Méthadone : usages et surdoses en augmentation en France

Pour les personnes dépendantes aux opioïdes, la méthadone, un opioïde fort de longue durée d'action, est un des traitements de substitution efficaces, accompagnée au mieux d'une prise en charge médicale, sociale et psychologique (1,2). La méthadone expose à des surdoses parfois mortelles, notamment en raison de sa longue demi-vie, très variable selon les personnes (1,2). En France, ce médicament a d'abord été commercialisé en 1995 sous forme de sirop, puis sous forme de gélules à partir de 2008. Un suivi national d'addictovigilance a été mis en place en 2008 (3)

Principales évolutions en 2022 autour du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, pour mieux soigner, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. À la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés. D'autres sont parfois retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit le temps d'un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques, susceptible d'être modifiée par de nouvelles données. Voici les principales évolutions entre le bilan 2022 et le bilan 2023

La FDA pressée par la justice d'accélérer la divulgation des données d'un vaccin covid-19

Aux États-Unis d'Amérique, le vaccin covid-19 tozinaméran (Comirnaty°) a été autorisé en août 2021 par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA). Un collectif à but non lucratif de médecins, scientifiques et journalistes a aussitôt demandé à la FDA de lui transmettre les données non publiques sur ses effets indésirables. Le vaccin était déjà largement utilisé sous autorisation dérogatoire octroyée en urgence (1)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2023

Pour la onzième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter de leur faire courir des risques disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois seulement une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Administrer en même temps un vaccin covid-19 à ARN messager et un vaccin grippe : quels effets indésirables ?

En France, le début de la campagne de vaccination contre la grippe a été fixé au 18 octobre 2022 (1). En septembre 2022, la Haute autorité de santé (HAS) française a maintenu ses recommandations vaccinales chez les personnes à risque de formes graves de covid-19, en rappelant la possibilité d'administrer en même temps un vaccin covid-19 à ARN messager et un vaccin grippe sur deux sites d'injection distincts (1). Sont concernés par ces deux campagnes de vaccination : les personnes âgées de 65 ans ou plus, celles à risque de formes graves de covid-19, les « professionnels du secteur de la santé et du secteur médico-social, en contact avec les patients et (…) les professionnels du transport sanitaire (quel que soit leur mode d'exercice, y compris bénévole) » ; ainsi que les adultes de « l'entourage des immunodéprimés » (2)

Anagrélide : thromboses à l'arrêt

L'anagrélide (Xagrid° ou autre) est un antiagrégant plaquettaire avec des effets thrombopéniants et vasodilatateurs. C'est une des options de traitement chez certains patients atteints d'une thrombocytémie essentielle quand l'hydroxycarbamide (Hydrea°), le médicament de référence, n'est pas envisageable. L'anagrélide expose principalement à des effets indésirables cardiovasculaires, rénaux et hépatiques (1,2)

Topiramate pendant la grossesse : autismes et déficiences intellectuelles chez l'enfant (suite)

 Le topiramate (Epitomax° ou autre), un antiépileptique mis sur le marché dans les années 1990, est un médicament tératogène exposant à un risque multiplié par trois environ de malformations majeures, telles que des fentes labiales et palatines, des atteintes des organes génitaux (hypospadias), des diminutions de la taille de la tête et du cerveau (microcéphalies) (1à3)

Olanzapine, clozapine, quétiapine : diabètes gestationnels

 En 2022, une étude a porté sur le risque de diabète gestationnel chez des femmes traitées par neuroleptique, à partir de données de registres nationaux suédois de naissances et de prescriptions (1). Environ 1,3 million de naissances ont été incluses entre 2006 et 2017. Parmi les mères de ces enfants, 1 026 ont été exposées à la quétiapine (Xeroquel LP° ou autre) au cours de leur grossesse, 771 à l'olanzapine (Zyprexa° ou autre) et 29 à la clozapine (Leponex° ou autre) ; certaines d'entre elles ayant été exposées à plusieurs de ces trois neuroleptiques

Supplémentation orale en vitamine D : des erreurs à l'origine de surdoses dangereuses

La vitamine D, indispensable à la santé, est principalement synthétisée par la peau sous l'effet des rayons ultraviolets du soleil (1). L'exposition solaire suffit le plus souvent à éviter une carence. De nombreux facteurs influencent la quantité de vitamine D synthétisée par la peau, ce qui rend sa quantification difficile : la durée d'exposition solaire, la latitude, la saison, la couleur de peau, l'heure de la journée, etc. (1,2). Les poissons gras, les huiles de poisson et le jaune d'œuf font partie des rares aliments contenant naturellement de la vitamine D (1,3,4)

Tramadol buvable et surdoses chez les enfants :à quand une solution buvable moins concentrée en France ?

Le tramadol est un antalgique opioïde dit faible. Chez les enfants, son évaluation est basée sur des essais cliniques de qualité médiocre, sans grand avantage démontré par rapport au paracétamol ou à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) (1,2). Il expose aux divers effets indésirables des opioïdes (troubles digestifs, neuropsychiques, dépressions respiratoires, accoutumance, etc.), et en plus à des convulsions, des hypoglycémies, des allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme (3)

Aripiprazole injectable à libération prolongée : double dose autorisée en début de traitement, sans évaluation clinique

L'aripiprazole est un neuroleptique dit atypique. Sous forme de poudre et solvant pour suspension injectable à libération prolongée (LP) (Abilify Maintena°), il est autorisé dans l'Union européenne en « traitement d'entretien de la schizophrénie chez les patients adultes stabilisés sous aripiprazole oral ». Son évaluation à la dose de 400 mg par voie intramusculaire tous les mois n'a pas montré d'avantage par rapport à la voie orale, mais un surcroît d'effets indésirables extrapyramidaux. Ceux-ci s'ajoutent aux autres effets indésirables des neuroleptiques, dont des effets sédatifs et atropiniques, cardiaques (troubles du rythme, infarctus du myocarde), et aussi à des idées et comportements suicidaires et des troubles compulsifs (1à3)

Prescrire explicitement l'arrêt d'un traitement médicamenteux

Lors de l'arrêt d'un médicament ou de son remplacement par un autre, la prise du médicament est parfois poursuivie, par incompréhension, manque d'attention ou défaut d'explication. Cette erreur expose le patient à des effets indésirables, voire à des surdoses. Deux situations signalées au programmePrescrire Éviter l'Évitable illustrent ce risque

Surdose de vitamine D chez un adulte : hypercalcémie et insuffisance rénale

 Le Centre régional de pharmacovigilance de Rouen a rapporté une notification de surdose de vitamine D liée à une erreur chez un patient âgé de 91 ans, avec des conséquences graves (1)

Dorzolamide, brinzolamide en collyre : syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell et aplasies médullaires

 Une équipe canadienne a étudié l'incidence des événements immunoallergiques graves, syndromes de Stevens-Johnson ou de Lyell ou aplasies médullaires, chez des patients exposés à un inhibiteur de l'anhydrase carbonique. Ils ont comparé ces incidences selon que le médicament était utilisé sous forme de collyre ou pris par voie orale (1)

Progestatifs : méningiomes (suite)

 Les progestatifs font partie des facteurs de développement de méningiomes, des tumeurs intracrâniennes des méninges, le plus souvent bénignes. Les méningiomes sont souvent asymptomatiques, mais au fil des années, ils exposent à des troubles neurologiques, selon leur volume ou leur localisation. Le volume des méningiomes diminue souvent après l'arrêt du progestatif. Cependant, certains méningiomes motivent une intervention chirurgicale (1à3)

Sildénafil et autres inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 : atteintes de la vision

 En 2022, une équipe a publié quelques données épidémiologiques étatsuniennes sur la survenue de certains troubles visuels chez des patients exposés au sildénafil (Viagra° ou autre), au tadalafil (Cialis° ou autre), au vardénafil (Levitra° ou autre) ou à l'avanafil (Spedra°), des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 utilisés surtout dans des insuffisances d'érection (1)

Metformine pendant la grossesse : des doutes sur un risque de malformations

En dehors de la grossesse, la metformine, un hypoglycémiant oral, est le premier choix chez les patientes atteintes d'un diabète de type 2, quand un médicament est nécessaire pour diminuer la glycémie (1,2). En période périconceptionnelle et durant le 1er trimestre de la grossesse, le diabète expose à un risque accru d'interruption spontanée de grossesse, de malformations et de mort périnatale, d'autant plus que l'HbA1c est élevée (3à5). Qu'il apparaisse au cours de la grossesse ou qu'il préexiste, le diabète augmente le risque d'hypertension artérielle gravidique, de prééclampsie et de mort périnatale, ainsi que le risque de complications obstétricales liées à un fort poids de naissance (3à6)

Chutes de patients associées aux soins déclarées par les soignants en France

En France, on estime que tous les ans, environ 450 000 personnes âgées de plus de 65 ans chutent, et que parmi elles 5 000 à 10 000 en meurent (1,2). Environ 70 % des chutes ont lieu à domicile, exposant d'autant plus à une hospitalisation que l'âge des patients est avancé (1,3)

Rétractation d'un article publié : quelles conséquences sur les données d'évaluation ?

En novembre 2007, Prescrire a rapporté un signalement de l'Agence étatsunienne du médicament (FDA), s'appuyant sur des données publiées dans la revue Canadian Family Physician, concernant la mort d'un enfant allaité au sein alors que sa mère prenait depuis quelques jours une association codéine + paracétamol (1,2)

Méthocarbamol : l'ANSM restreint son utilisation au lieu d'un retrait du marché

Le méthocarbamol est présenté comme un "myorelaxant". Il est autorisé en France depuis des décennies sous forme de comprimés et de crème (Lumirelax°) dans les contractures musculaires douloureuses (1,2). En 2022, il est aussi disponible dans quelques autres pays européens (3)

Arrêts de commercialisation

IMODIUM° gélules à 2 mg - lopéramide

Pholcodine : en France, la vente des médicaments contenant de la pholcodine enfin arrêtée !

Le 8 septembre 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a suspendu en raison d'une balance bénéfices-risques défavorable les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments à base de pholcodine, un opioïde jusque-là autorisé sous forme de sirops dans la toux. Il s'agit des spécialités Biocalyptol°, Dimétane° et Pholcodine Biogaran°, dont tous les lots ont été alors rappelés (1). En complément, l'ANSM a demandé une nouvelle réévaluation européenne, en urgence, des médicaments à base de pholcodine. L'avis de l'Agence européenne du médicament (EMA) est prévu pour décembre 2022 (2,3)

Insuffisances rénales aiguës par cristalluries médicamenteuses

Les insuffisances rénales aiguës par cristallurie sont dues à la précipitation intratubulaire de cristaux de diverses substances, endogènes telles que l'acide urique ou exogènes telles que des médicaments, avec pour conséquence une obstruction des microtubules intrarénaux (1)

Prix Prescrire 2022

Parmi les ouvrages, documents et initiatives analysés dans Prescrire (d'octobre 2021 à septembre 2022), la Rédaction a attribué le Prix Prescrire 2022 à ces lauréats :

Triméthoprime + sulfaméthoxazole : détresses respiratoires aiguës

En 2021, une équipe étatsunienne a rapporté une série de 14 observations d'enfants ou d'adultes jeunes auparavant en bonne santé ayant souffert d'une insuffisance respiratoire aiguë imputée à l'association antibiotique triméthoprimesulfaméthoxazole (alias cotrimoxazole, Bactrim° ou autre), entre 1997 et 2018 (1)

Le danger de l'ibuprofène pendant la grossesse reste trop peu connu

Comme tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l'ibuprofène pris pendant la grossesse expose notamment à des avortements spontanés, à des malformations, des atteintes cardiaques et rénales graves de l'enfant à naître, et à des dangers au moment de l'accouchement (hémorragies, thromboses de la mère, etc.) (1). En France, plusieurs études épidémiologiques ont montré que les femmes enceintes sont très exposées à cette substance prise à des fins antalgique ou antipyrétique, l'une des plus utilisées après le paracétamol, souvent sans ordonnance (2)

Deuxième rappel vaccinal

Mi-juillet 2022, dans un contexte de circulation persistante du virus Sars-CoV-2 en France, avec prédominance du sous-lignage BA.5 du variant Omicron, la Haute autorité de santé (HAS) française a modifié ses recommandations concernant l'administration d'un 2e rappel vaccinal covid-19 (1,2). Le variant Omicron se distingue des principaux variants précédents par un moindre risque de formes graves de covid-19 (1,3). Des données épidémiologiques disponibles fin mars 2022, en période de circulation prédominante du sous-lignage BA.2 du variant Omicron, montraient un regain probable d'efficacité en prévention des formes graves de covid-19 chez les personnes âgées de 60 ans ou plus après un 2e rappel avec un vaccin covid-19 à ARN messager et un recul ne dépassant pas 2 mois (4,5)

Prélèvements nasopharyngés pour covid-19 : quelques effets indésirables graves

 En France et dans le monde, depuis le début de la pandémie de covid-19, une large partie de la population a eu de façon itérative des prélèvements nasopharyngés à l'aide d'un écouvillon à la recherche du Sars-CoV-2 (1,2). Une équipe étatsunienne a recensé les effets indésirables graves de prélèvements nasopharyngés pour covid-19 à partir de deux sources : la base de données de matériovigilance de l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) entre décembre 2019 et février 2021 ; les publications indexées dans des bases de données bibliographiques (1)

Citalopram ou escitalopram : morts subites

 Parmi les antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), le citalopram (Séropram ° ou autre) et l'escitalopram (Séroplex° ou autre) exposent à un risque accru d'allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme. Un tel allongement expose à des troubles du rythme cardiaque ventriculaire et des morts subites (1)

Alpha glycérylphosphorylcholine : accidents vasculaires cérébraux

 Dans la maladie d'Alzheimer, divers déficits en neurotransmetteurs semblent en jeu : le déficit de l'activité choline acétyltransférase, conduisant à une diminution de la synthèse d'acétylcholine, est le plus constant. D'où, depuis les années 1990, la commercialisation d'inhibiteurs de la cholinestérase, visant à augmenter les concentrations d'acétylcholine au niveau cérébral, qui se sont avérés exposer à des effets indésirables disproportionnés compte tenu de leur efficacité minime et transitoire (1,2)

Tocilizumab : perforations gastriques

 En 2022, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté 20 notifications de perforations gastriques imputées au tocilizumab (Roactemra°), un anti-interleukine 6 utilisé entre autres dans la polyarthrite rhumatoïde (1). Ces perforations gastriques sont survenues 15 jours à 36 mois après le début du traitement par tocilizumab (délai médian de 5 mois). 17 cas ont été considérés comme graves. Quatre patients ont subi une intervention chirurgicale. Un patient est mort (1)

Benzodiazépines : glaucome aigu

L'angle iridocornéen, situé dans la chambre antérieure de l'œil, est le site de drainage de l'humeur aqueuse. Quand, pour une raison ou une autre (prise d'un médicament atropinique, cristallin volumineux, etc.) il se ferme complètement, la pression intraoculaire augmente rapidement, ce qui entraîne notamment une douleur oculaire intense, des maux de tête, une diminution de l'acuité visuelle, des nausées et des vomissements. Cet épisode aigu a longtemps été dénommé "glaucome aigu par fermeture de l'angle", puis plus souvent "crise aiguë de fermeture de l'angle" (iridocornéen) (1)

Paracétamol : parfois, hausse de la pression artérielle

Une étude comparative écossaise, dont des résultats ont été rendus disponibles début 2022, s'est intéressée à l'évolution de la pression artérielle chez des adultes prenant du paracétamol chaque jour sur 2 semaines (1)

Cladribine orale : atteintes hépatiques

La cladribine est un immunodépresseur, notamment autorisé par voie orale (Mavenclad°) chez les patients atteints de sclérose en plaques très active évoluant par poussées. Dans cette situation clinique, les preuves d'efficacité de la cladribine orale sont insuffisantes pour justifier d'exposer à ses effets indésirables graves, dont des lymphopénies, des infections et des cancers. La cladribine est tératogène, ce qui implique des mesures contraceptives efficaces et prolongées, y compris dans le cas d'hommes traités (1,2)

Notifications d'évolutions mortelles enregistrées avec les vaccins covid-19 en Europe : des données brutes à analyser

La base de données de pharmacovigilance européenne, EudraVigilance, recense les notifications d'effets indésirables que des patients ou des professionnels de santé ont imputé à la prise d'un ou plusieurs médicaments, au moins dans le cadre de l'Espace économique européen, qui rassemble l'Union européenne, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein. Les notifications sont recueillies, analysées, classées selon le dictionnaire MedDRA, puis enregistrées dans cette base par les centres de pharmacovigilance des firmes pharmaceutiques (1,2). Depuis 2012, une partie des données de la base centralisée de pharmacovigilance EudraVigilance est devenue accessible à tous via une interface appelée ADRreports : site www.adrreports.eu

Diminution de la motilité gastrique, alias gastroparésie, médicamenteuse

La gastroparésie désigne le ralentissement de la vidange gastrique après le repas, en l'absence d'obstacle mécanique

Trimébutine : trop de risques cardiaques

 En avril 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a rapporté l'observation d'un patient âgé de 66 ans qui a subi un arrêt cardiorespiratoire après avoir reçu plusieurs injections de trimébutine (Débridat°, Trimébutine Medisol°) dans un cathéter veineux central (1)

Infliximab pendant la grossesse : BCG mortel chez des nourrissons

 L'infliximab (Remicade° ou autre), un anti-TNF alpha, est un immunodépresseur utilisé notamment dans la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn et le psoriasis (1)

Agonistes GLP-1 tels que le liraglutide : lithiases biliaires et cholécystites

 En 2022, une équipe chinoise a publié des résultats d'une synthèse méthodique avec méta-analyse de 76 essais cliniques, évaluant le risque d'atteintes biliaires chez des patients traités par des incrétinomimétiques agonistes GLP-1 : liraglutide (Victoza°, Saxenda°), dulaglutide (Trulicity°), sémaglutide (Ozempic°, Rybelsus°), exénatide (Byetta°, Bydureon°), lixisénatide (Lyxumia°) ou albiglutide (ex-Eperzan°). La plupart des essais ont été menés chez des patients diabétiques et 13 chez des patients ayant un excès de poids (1)

Tramadol : excès de mortalité versus codéine ?

 En 2021, une étude de cohorte sur une base de données de santé catalane a comparé la mortalité et divers effets indésirables chez des patients adultes ayant reçu en officine une dispensation soit de tramadol (Topalgic° ou autre) soit de codéine (en association avec le paracétamol dans les douleurs). Ces patients n'avaient pas reçu ces opioïdes au cours de l'année écoulée (1). Environ 180 000 utilisateurs de tramadol ont été appariés à 180 000 utilisateurs de codéine selon un score calculé à partir d'une cinquantaine de critères socio-économiques et médicaux (1)

Vaccins covid-19 à ARN messager autorisés dans l'Union européenne : un bilan des effets indésirables

Deux vaccins covid-19 à ARN messager (ARNm), le tozinaméran (Comirnaty° des firmes Pfizer et BioNTech) et l'élasoméran (Spikevax° de la firme Moderna), sont commercialisés dans l'Union européenne depuis fin 2020. En situation d'épidémie d'infections par le Sars-CoV-2, ces vaccins ont réduit fortement le risque de maladie covid-19 symptomatique, y compris de formes graves (lire l'encadré "Notifications d'évolutions mortelles enregistrées avec les vaccins covid-19 en Europe : des données brutes à analyser") (1). Jusqu'à mi-mai 2022, près de 2 milliards de doses de ces vaccins à ARNm, surtout le tozinaméran, ont été administrés dans le monde (2). Dans l'Union européenne, jusqu'à début avril 2022, 625 millions de doses de tozinaméran ont été injectées, dont environ 110 millions en France, et 155 millions de doses d'élasoméran, dont environ 23 millions en France (3,4)

Grossesse et vaccins covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty°) et élasoméran (Spikevax°) : suite

Courant 2021, on constatait que chez les femmes enceintes, une infection par le Sars-CoV-2 exposait à un surcroît de formes graves de covid-19 et de complications parfois mortelles, surtout en fin de grossesse, et surtout chez les femmes ayant au moins un facteur de risque tel que diabète, hypertension artérielle, etc. Un risque accru d'affections néonatales graves, notamment respiratoires, neurologiques, circulatoires ou infectieuses, peut-être lié au surcroît de prématurité, avait été mis en évidence (1à3)

Fers intraveineux : gare aux confusions

En 2022 en France, pour le traitement de certaines anémies, deux formulations de fer en solution par voie intraveineuse sont commercialisées : le complexe hydroxyde ferrique-saccharose (Venofer° ou autre) et le carboxymaltose ferrique (Ferinject°). Une erreur par confusion entre ces deux formulations a été signalée au programme Prescrire Éviter l'Évitable (1)

Pavés (dans la mare)

Des proches recueillaient souvent de leurs "vieux" en Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) la plainte que ce n'était pas si bien qu'à la maison. Mais c'était sans doute une réaction naturelle. Quelques incidents étaient à l'origine de plaintes individuelles, parfois portées en justice. Rien toutefois qui fasse grand bruit médiatique, ni empêche le monde des Ehpad de continuer à tourner, ni empêche les actionnaires d'établissements à but lucratif de continuer à prospérer. Des membres du personnel aussi protestaient de leur nombre insuffisant, et de leurs conditions de travail déshumanisantes. Un plan vieillesse était même envisagé. Mais tout pouvait attendre. Jusqu'à la publication en février 2022 de l'ouvrage de Victor Castanet (lire aussi "Les fossoyeurs")

Donépézil : allongements de l'intervalle QT

 En mars 2022, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé de l'ajout d'une mise en garde concernant les allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de donépézil (Aricept° ou autre), un anticholinestérasique utilisé dans la maladie d'Alzheimer (1). Les allongements de l'intervalle QT exposent à des torsades de pointes, un type particulier de tachycardie ventriculaire aiguë parfois mortelle (2)

AINS chez des enfants : insuffisances rénales aiguës

 Une synthèse méthodique avec méta-analyse publiée en 2021 renseigne sur la néphrotoxicité des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez des enfants (1)

Méthotrexate + cotrimoxazole : pancytopénies graves

 En mars 2022, le Centre de pharmacovigilance de Nouvelle-Zélande a rapporté un cas de pancytopénie mortelle chez un patient qui a reçu à la fois du méthotrexate (Imeth°, Novatrex° ou autre ; un immunodépresseur cytotoxique) et du triméthoprime (Delprim°, un antibiotique) (1). Cette interaction médicamenteuse aux conséquences mortelles est connue depuis des dizaines d'années (2,3)

Métopimazine, dompéridone, métoclopramide : AVC ischémiques

 Une étude réalisée à partir de données du Système national de données de santé (SNDS) français a porté sur le lien éventuel entre la survenue d'un premier accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique et l'utilisation, à visée antiémétique, d'un neuroleptique : la métopimazine (Vogalène°, Vogalib°), la dompéridone (Motilium° ou autre), le métoclopramide (Primpéran° ou autre) (1)

Les opioïdes : perturbateurs endocriniens

Les opioïdes sont le plus souvent utilisés comme antalgiques, notamment le tramadol, la codéine, la morphine, le fentanyl, l'oxycodone. La méthadone et la buprénorphine sont aussi utilisées en traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes. La codéine est utilisée comme antitussif, de même que le dextrométhorphane et la pholcodine. Le lopéramide est quant à lui utilisé comme antidiarrhéique. Le profil d'effets indésirables des opioïdes est principalement constitué de dépressions respiratoires, d'effets indésirables neuropsychiques et digestifs, et de dépendances (1,2)

Oméga-3 : fibrillations et flutters auriculaires

Les acides gras oméga-3 polyinsaturés, dont l'acide eicosapentaénoïque et l'acide docosahexaénoïque, sont présents dans l'alimentation, notamment dans des poissons gras (saumon, thon, etc.) et leurs huiles. Ils sont aussi vendus en France, soit avec le statut de complément alimentaire soit celui de médicament, à des posologies journalières allant jusqu'à environ 1 g voire plus (a)(1à4). Depuis fin 2018, en raison de l'absence d'efficacité démontrée pour prévenir un nouvel accident cardiaque après un infarctus du myocarde, les médicaments contenant des esters éthyliques d'acide eicosapentaénoïque et d'acide docosahexaénoïque ne sont plus autorisés en prévention cardiovasculaire dite secondaire (c'est-à-dire après un événement cardiovasculaire), mais restent autorisés dans certaines hypertriglycéridémies (5)

Chirurgie bariatrique : anémies à long terme

 La chirurgie digestive de l'obésité, alias chirurgie bariatrique, semble associée à une plus grande espérance de vie des patients atteints d'obésité sévère ou massive, particulièrement quand ils ont aussi un diabète de type 2. Cela au prix d'un risque de complications périopératoires parfois mortelles, et de répercussions contraignantes sur le mode d'alimentation (1)

Sirolimus, évérolimus : kystes ovariens

 Une synthèse méthodique avec méta-analyse publiée fin 2021 a inclus 7 études qui ont apporté des données sur la fréquence des kystes ovariens chez des femmes traitées par un immunodépresseur inhibiteur de mTOR après une transplantation : sirolimus (Rapamune°) et évérolimus (Certican°). Le temsirolimus (Torisel°), un autre inhibiteur de mTOR et précurseur du sirolimus, n'a pas été étudié dans cette méta-analyse, n'étant pas utilisé après une transplantation (1)

Opioïdes : morts subites

En 2021, une équipe a publié des résultats de deux études cas/témoins menées à partir de registres de patients victimes d'un arrêt cardiaque en dehors d'un hôpital, qui ont montré un lien entre arrêt cardiaque et consommation d'opioïdes. Les victimes étaient mortes subitement sans que des causes non cardiaques (traumatisme, asphyxie, intoxication, etc.) aient été mises en évidence. Chaque cas était apparié à 5 témoins vivants, selon l'âge, le sexe et la date de la mort. L'exposition était définie par la dispensation d'un médicament opioïde dans les 30 jours précédant la mort (1)

Latanoprost et autres "prosts" en collyre : avortements spontanés

 Courant 2022, une équipe japonaise a publié une analyse des notifications d'interruptions spontanées de grossesse imputées à des analogues de la prostaglandine F2alpha utilisés en collyre qui étaient enregistrées dans les bases de données de pharmacovigilance étatsunienne (Faers) jusqu'en 2018 et japonaise (Jader) jusqu'en 2019 (1). Les analogues de la prostaglandine F2alpha en collyre sont autorisés dans des hypertensions intraoculaires et comprennent : le bimatoprost (Lumigan° ou autre), le latanoprost (Xalatan° ou autre), le travoprost (Travatan° ou autre) et le tafluprost (non commercialisé en France)

Vaccins covid-19 à vecteur viral autorisés dans l'Union européenne : un bilan des effets indésirables

Pour prévenir la maladie covid-19, les deux vaccins à vecteur viral, le vaccin covid-19 ChAdOx1-S (Vaxzevria° de la firme AstraZeneca) et le vaccin covid-19 Ad26.CoV2-S (Jcovden° de la firme Janssen Cilag), sont en France une option de deuxième choix après les vaccins covid-19 à ARN messager (ARNm) (1à3). Au printemps 2021, les autorités de santé françaises ont incité à n'utiliser ces vaccins que chez les personnes âgées de 55 ans ou plus (4,5). Fin janvier 2022, ces deux vaccins étaient peu utilisés en France, que ce soit en primovaccination ou en rappel à la place d'un vaccin à ARNm (3,6,7)

Des médicaments causent des ulcères cutanés

Les ulcères cutanés sont des plaies formées par une perte de tissus au niveau de l'épiderme voire des couches profondes de la peau (1). Ils cicatrisent parfois lentement et sont source de douleurs, d'infections, et de soins prolongés, parfois chirurgicaux (1à3)

Hyperacousies médicamenteuses

L'hyperacousie est une perception amplifiée des sons de la vie courante. Les sons sont perçus comme très forts, inconfortables et parfois douloureux (1). L'hyperacousie est à différencier des situations où le son est intolérable du fait d'une association émotionnelle, ou de distorsions sensorielles dans le cadre de troubles psychotiques

Questionner sa pratique : patients adultes prenant un (ou plusieurs) psychotrope(s) de façon prolongée

Les médicaments psychotropes sont très largement utilisés, que ce soit sur de courtes périodes lors de troubles anxieux ou d'insomnies transitoires, ou au long cours pour des troubles psychiques durables tels que des épisodes dépressifs, des troubles psychotiques ou des troubles bipolaires (1à4). Certains antidépresseurs sont aussi parfois utilisés pour soulager des troubles somatiques

Responsabilité des firmes pour "produits défectueux"

La Commission européenne a entamé des travaux préparatoires en vue de la révision de la directive de 1985 "en matière de responsabilité du fait des produits défectueux". Fin 2021, Prescrire a transmis ses commentaires à l'organisme chargé par la Commission de faire une analyse d'impact de cette révision

Myasthénies médicamenteuses

La myasthénie est une maladie auto-immune acquise de la jonction neuromusculaire qui se manifeste par une faiblesse et une fatigabilité des muscles squelettiques. Les premiers symptômes apparaissent le plus souvent entre 20 et 40 ans chez les femmes, et entre 60 et 90 ans chez les hommes. La majorité des patients atteints de myasthénie dans l'adolescence ou la période adulte ont des auto-anticorps dirigés contre les récepteurs de l'acétylcholine de la jonction neuromusculaire. Certains patients ont des auto-anticorps dirigés contre un récepteur de tyrosine kinase spécifique du muscle (MuSK), une protéine constituante de la partie postsynaptique de la jonction neuromusculaire. Quand la mère est atteinte, des faiblesses musculaires transitoires sont parfois observées chez les nouveau-nés, liées au passage transplacentaire d'auto-anticorps maternels (1à4)

Effets transgénérationnels de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) : un déni français de plus

L'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié le 13 décembre 2021 un rapport sur « les pistes de recherche concernant les effets à court et long termes de l'exposition intra-utérine à la dépakine et autres antiépileptiques » sur saisine du Directeur général de la Santé – qui n'est pas annexée au rapport (1)

Promestriène par voie vaginale : réactions d'hypersensibilité parfois graves

Le promestriène est un estrogène utilisé par voie vaginale. En France, il est autorisé sous forme de crème et de capsules vaginales (Colpotrophine°) dans l'atrophie vaginale liée à la ménopause, qui se manifeste principalement par une sécheresse vaginale gênante voire douloureuse, notamment lors des actes sexuels. Le promestriène expose à des effets indésirables locaux tels que : saignements, douleurs, sensations de brûlure, démangeaisons, infections dont candidoses, pertes vaginales, érosions et ulcérations vaginales. Le passage systémique du promestriène expose aux effets indésirables généraux des estrogènes. Le résumé des caractéristiques (RCP) de Colpotrophine° précise à cet égard que les risques d'accidents thromboemboliques artériels ou veineux et de cancers « doivent être pris en compte en cas d'utilisation au long cours et répétée de ce médicament » (1à3)

Buprénorphine sublinguale : caries dentaires

 En 2022, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a ajouté les problèmes dentaires aux effets indésirables mentionnés dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de buprénorphine, un opioïde, sous forme de comprimés à laisser fondre sous la langue (Subutex° ou autre) (1)

Desloratadine : convulsions chez des enfants

 Les convulsions sont un effet indésirable connu de nombreux antihistaminiques H1 tels que la loratadine (Loratadine Biogaran° ou autre) et la cétirizine (Zyrtec° ou autre) (1). Fin 2021, des résultats d'une étude épidémiologique qui a évalué le lien entre l'utilisation de desloratadine, un autre antihistaminique H1 (Aerius° ou autre), et la survenue de convulsions ont été publiés. Cette étude avait été demandée en 2013 par l'Agence européenne du médicament, au vu de notifications de convulsions chez des enfants (2)

Compléments alimentaires : insuffisances hépatiques et greffes de foie

 En 2021, une équipe a analysé les données des patients inscrits entre 1995 et 2020 sur la liste nationale d'attente de transplantation hépatique aux États-Unis d'Amérique. 2 146 patients, soit environ 1 %, y figuraient à cause d'une insuffisance hépatique aiguë causée par un médicament. L'âge moyen était de 34 ans, 285 étaient des enfants (1)

Flavoxate : un atropinique à part entière

 Le flavoxate (Urispas°) a été commercialisé dans de nombreux pays dans les années 1960 pour soulager divers troubles urinaires. En France, mi-2022, il est disponible sans ordonnance et autorisé dans l'impériosité urinaire chez les femmes, malgré un intérêt non démontré dans cette situation (1à3)

Acide mycophénolique et grossesse : génotoxicité, malformations, avortements spontanés

L'acide mycophénolique inhibe la synthèse des purines, avec de puissants effets inhibiteurs de la croissance cellulaire sur les lymphocytes B et T (1à3). C'est une substance cytotoxique, génotoxique et clastogène (lire l'encadré "Quel délai entre l'arrêt d'un médicament et le début d'une grossesse ? Les éléments-clés de réponse sans s'arrêter aux RCP"). Il est utilisé comme immunodépresseur dans la prévention du rejet de greffe de certains organes (2,3). Le mycophénolate mofétil est un promédicament de l'acide mycophénolique. Après une prise orale, il est très vite et totalement métabolisé dans l'organisme en acide mycophénolique (2)

Quel délai entre l'arrêt d'un médicament et le début d'une grossesse ? Les éléments-clés de réponse sans s'arrêter aux RCP

Les résumés des caractéristiques (RCP) de certaines spécialités médicamenteuses préconisent des durées très diverses de contraception, parfois jusqu'à plus de deux ans après l'arrêt d'un médicament. À quoi correspondent ces délais ?

Anticoagulants oraux : arthralgies sans hémorragie

Des centres régionaux de pharmacovigilance français ont recensé les notifications d'arthralgies isolées, c'est-à-dire sans symptôme hémorragique associé, imputées à des anticoagulants oraux, enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance jusqu'en décembre 2019 (1). Les anticoagulants étudiés étaient deux inhibiteurs du facteur Xa, le rivaroxaban et l'apixaban, et un inhibiteur de la thrombine, le dabigatran

Règlement européen d'exécution sur les activités de pharmacovigilance

Dans sa réponse à une consultation publique de la Commission européenne sur une révision du règlement de 2012 sur l'exé-cution des activités de pharmacovigilance, Prescrire estime que les modifications proposées vont dans le sens d'une moindre dépendance vis-à-vis des firmes pharmaceutiques et d'un meilleur contrôle de la qualité et de la divulgation des données de pharmacovigilance (1). Pour rappel, en 2011, l'ISDB (International society of drug bulletins) et Prescrire avaient souligné les faiblesses de la législation sur la pharmacovigilance, notamment les dangers de sous-traiter aux firmes l'étape critique de la détection des signaux (2). Prescrire dès lors apprécie que la Commission européenne tire parti de l'expérience acquise par l'EMA et le Comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC), ce qui se reflète dans les modifications proposées

Potassium injectable prédilué prêt à perfuser : une barrière de sécurité à remettre à disposition

Les solutions concentrées de chlorure de potassium injectables sont couramment utilisées à l'hôpital, notamment pour la préparation extemporanée de solutions pour perfusion. En France, elles sont disponibles en ampoules contenant le plus souvent 1 g, 2 g ou 4 g de chlorure de potassium (1à3)

Faire boire une forme injectable ? Des questions à se poser

En pratique, quand on envisage d'administrer par voie orale un médicament destiné à l'injection, il est prudent de prendre du recul, de se poser quelques questions et de se documenter pour y apporter des réponses :

Bilan 2021 du conditionnement

Le conditionnement d'un médicament contribue de façon importante à la qualité des soins et à la sécurité des patients et de leur entourage

Clozapine : danger d'une réintroduction brusque

 En janvier 2022, l'Institute for safe medication practices (ISMP) étatsunien a rapporté l'observation d'une femme de 40 ans souffrant de troubles psychotiques, qui prenait de la clozapine (Léponex° ou autre, un neuroleptique) à la dose de 500 mg par jour depuis au moins 10 ans (1). Après une interruption du traitement pendant une dizaine de jours, elle a été hospitalisée. La clozapine a été réintroduite à la dose de 400 mg par jour. Environ 1 heure après la première prise, la patiente a été retrouvée en arrêt cardiaque dans sa chambre, face contre terre. Réanimée, sa circulation sanguine s'est rétablie mais elle a souffert d'hypoxie cérébrale. Il n'a pas été mis en évidence de cause autre que la reprise de la clozapine

Produits huileux par voie nasale : pneumopathies par inhalation

 En 2021, une équipe canadienne a rapporté l'observation d'un homme âgé de 30 ans atteint de pneumopathie pendant plusieurs mois, malgré plusieurs traitements antibiotiques. Une pneumopathie huileuse a finalement été diagnostiquée. Il utilisait depuis 2 ans des gouttes nasales à base d'huile de sésame, et depuis 12 ans un produit à base d'huile de lin pour soulager une sécheresse buccale. Trois mois après l'arrêt de ces produits huileux, la fonction pulmonaire mesurée a paru meilleure (1)

Corticoïde intra-articulaire : destruction rapide de la hanche

 En 2021, une équipe a effectué deux études épidémiologiques pour rechercher l'association entre des injections intra-articulaires de corticoïde dans la hanche et la survenue d'une arthrose rapidement destructrice de la hanche, à partir d'une base de données d'un organisme d'assurance maladie et de soins étatsunien à Hawaï (1)

Immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle : troubles cardiovasculaires

 En 2021, une équipe française a publié une étude cherchant à quantifier les effets indésirables cardiovasculaires des immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, au moyen d'une synthèse méthodique avec méta-analyse des essais cliniques randomisés, publiés ou non, comprenant au moins un groupe de patients traités par un de ces médicaments. 48 essais ont été retenus, correspondant à environ 30 000 patients inclus. Selon les essais, les patients étaient âgés en moyenne de 51 à 74 ans et ils ont été suivis pendant 7 à 33 mois (1)

Administrer par voie orale une forme injectable : une pratique peu étudiée mais des risques avérés

L'administration par voie orale d'une forme injectable d'un médicament est parfois pratiquée, faute de forme buvable adaptée disponible. Dans certaines situations, il est tentant d'utiliser une forme liquide destinée à être injectée, selon l'adage « injectable donc buvable »

Antihistaminiques H1 atropiniques et sédatifs : usages hors AMM

En 2021, le service de pharmacologie clinique et le Centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance et d'addictovigilance de Nantes ont publié des résultats d'une enquête menée en 2018-2019 auprès de chaque adulte qui souhaitait se procurer en pharmacie un antihistaminique H1 parmi les plus atropiniques et sédatifs, non soumis à prescription médicale (1,2). Cette enquête a porté sur 433 personnes résidant en région Pays de la Loire et ayant accepté de répondre au questionnaire. Les antihistaminiques H1 les plus demandés ont été la doxylamine (238 fois) et l'oxomémazine (99 fois). Chez près de la moitié des patients interrogés, notamment des patients âgés, les doses et les durées d'utilisation de ces deux substances étaient supérieures à celles préconisées dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités concernées. Souvent, l'effet recherché ne correspondait pas non plus à l'indication autorisée. Par exemple, un quart des personnes achetant de l'oxomémazine ont déclaré rechercher un effet sédatif et non un effet antitussif (1)

Rituximab : neutropénies tardives parfois plus de 6 mois après l'arrêt (suite)

Le rituximab est un anticorps monoclonal dirigé contre l'antigène CD20 présent à la surface des lymphocytes B (qu'ils soient normaux ou malins), dont il provoque la mort (1). Il est utilisé comme cytotoxique dans certains cancers hématologiques, et comme immunodépresseur dans la polyarthrite rhumatoïde et le pemphigus vulgaire notamment (2,3). Le rituximab expose à des neutropénies dites tardives, car survenant parfois des semaines voire des mois après l'administration de la dernière dose (1,4à6)

Hypothermies médicamenteuses

Une hypothermie est une température corporelle centrale en dessous de 35 °C (1,2)

Arrêter un usage prolongé de tramadol (suite)

J'ai participé à la relecture du texte "Arrêter un usage prolongé de tramadol" (lire dans le n° 458 p. 917-921). J'avais proposé de parler du syndrome prolongé de sevrage (PAWS : post acute withdrawal syndrome) mais vous n'avez pas retenu ma suggestion

Patients greffés : exposés aux erreurs de dose d'immunodépresseurs

À la suite d'une greffe, un traitement immunodépresseur vise à protéger simultanément l'organe greffé et le patient. C'est un traitement de longue durée, d'où un relâchement possible de la vigilance des soignants et de l'observance des patients (1à3). Une sous-dose expose à un rejet du greffon ou à une maladie du greffon contre l'hôte dans le cas d'une greffe de moelle osseuse. Une surdose expose à un surcroît d'effets indésirables, notamment infectieux, parfois graves (1,2,4,5). Voici quelques observations, dont un signalement au programme Éviter l'Évitable

Dinoprostone : morts fœtales et néonatales

La dinoprostone est un analogue synthétique de la prostaglandine E2. Elle est utilisée par voie vaginale, sous forme de gel (Prostine E2°, Prepidil intracervical°) ou de dispositif vaginal (Propess°). Il s'agit de l'analogue de la prostaglandine de référence dans le déclenchement de l'accouchement. Son utilisation repose sur ses effets de contraction des fibres musculaires lisses du muscle utérin et de relâchement du col utérin. La dinoprostone expose les patientes à des contractions excessives (alias hyperstimulations utérines), qui provoquent parfois une rupture utérine. Sa demi-vie courte (1 à 3 minutes) et la possibilité d'un retrait rapide (par douche vaginale ou retrait du dispositif) permettent de limiter ces effets indésirables dans le temps s'ils surviennent au cours de la surveillance (1à3)

Hydrochlorothiazide : détresses respiratoires aiguës

 En 2021, l'Agence européenne du médicament a décidé de mentionner dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base d'hydrochlorothiazide (Esidrex° ou autre) le syndrome de détresse respiratoire aiguë parmi les effets indésirables (1). Cette décision est étayée par des notifications spontanées, dont des cas avec réapparition des troubles respiratoires après nouvelle introduction de ce diurétique thiazidique, et par des publications de cas (1)

Neuroleptiques : cancers du sein

 En 2021, une étude cas/témoins réalisée à partir de bases de données hospitalières et d'assurance maladie en Finlande a porté sur une cohorte de 30 785 femmes ayant reçu un diagnostic de schizophrénie entre 1972 et 2014. Parmi elles, 1 069 avaient eu un cancer du sein entre 2000 et 2017. En prenant en compte l'âge et le délai écoulé depuis le diagnostic de schizophrénie, ces 1 069 femmes ont été appariées et comparées à 5 339 femmes témoins, schizophrènes, sans cancer. Par rapport à ces témoins sans cancer, une plus grande proportion de femmes ayant un cancer du sein avaient été exposées à un neuroleptique pendant 5 ans ou plus, avec une exposition environ 75 % plus grande (risque relatif de 1,75 ; IC95 de 1,38 à 2,21) (1)

Aciclovir, valaciclovir : encéphalopathies en cas d'insuffisance rénale (suite)

 En 2021, une équipe espagnole a fait une synthèse de 119 observations détaillées de troubles neurologiques imputés à l'aciclovir (Zovirax° ou autre) ou au valaciclovir (Zelitrex° ou autre), publiées entre 1984 et 2021. Ces antiviraux sont utilisés dans diverses infections virales : virus varicelle-zona, virus de l'herpès et cytomégalovirus. Le valaciclovir est un promédicament de l'aciclovir. Plus des deux tiers des observations concernaient l'aciclovir. Dans 70 % des cas, l'antiviral a été administré par voie orale. L'âge moyen des patients était de 60 ans. Onze cas concernaient des enfants. Les troubles observés étaient surtout des confusions, des troubles de la conscience, des hallucinations, des agitations, des dysarthries. Les troubles sont survenus en moyenne 3 jours après le début de l'exposition (1)

Gabapentine, prégabaline : causes de prescription de diurétiques

 Les œdèmes périphériques sont un effet indésirable connu de la gabapentine (Neurontin° ou autre) et de la prégabaline (Lyrica° ou autre). En 2021, une équipe canadienne a cherché à savoir dans quelle mesure l'emploi de ces médicaments dans des lombalgies (hors autorisation de mise sur le marché) est suivi par la prescription de diurétiques (1)

Modifications de l'odeur corporelle d'origine médicamenteuse

Chaque personne a une odeur corporelle unique. Cette odeur varie avec l'âge, la chaleur, les pratiques d'hygiène, les émotions (stress, douleur, etc.), l'exercice physique, l'alimentation et les produits consommés (épices, alcool, tabac, etc.). L'odeur est modifiée par certains cosmétiques. La perception de l'odeur corporelle est liée à une interprétation subjective, ce qui la rend plus ou moins agréable selon des critères personnels (1à4)

Erreurs médicamenteuses au cours des essais cliniques : à notifier et à étudier pour mieux sécuriser les soins

En 2021, des équipes françaises ont signalé la survenue en 2019 de deux surdoses par erreur d'ixazomib (Ninlaro°, un antitumoral) au cours d'un essai clinique dans certains myélomes multiples réfractaires, et ont voulu en tirer des enseignements et les partager (1à3)

Les femmes enceintes encore très exposées à des médicaments en France (suite)

Une équipe française a étudié les médicaments remboursés au cours de la grossesse ou des 3 mois précédents à partir des données de l'échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB) de l'Assurance maladie, de 2015 et 2016 (1). Cet échantillon correspond à environ 1 % des femmes enceintes en France pendant la période d'étude (1,2). Quels en sont les principaux résultats ?

Oxygénothérapie de longue durée

Chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l'arrêt de l'exposition au tabac et à d'éventuels agents irritants est la seule mesure qui modifie l'évolution de la maladie (1). Quand la BPCO cause une hypoxémie sévère, une oxygénothérapie de longue durée est proposée en complément d'un entraînement à l'exercice physique, d'un soutien psychosocial, nutritionnel, et de médicaments bronchodilatateurs (1). Dans cette situation, l'oxygénothérapie à raison de plus de 15 heures par jour semble doubler la survie à cinq ans, comparée à l'absence d'oxygénothérapie. En cas de débit trop élevé, l'oxygène expose à une hypercapnie, voire à une insuffisance respiratoire aiguë (2)

Grossesse et vaccins covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty°) et élasoméran (Spikevax°)

En France, depuis avril 2021, les femmes enceintes ont accès à la vaccination avec un vaccin covid-19 à ARN messager à partir du 2e trimestre de grossesse. Depuis fin juillet 2021, elles y ont accès dès le 1er trimestre de grossesse si elles le souhaitent (1). Quels sont les principaux points de repère sur cette vaccination à transmettre aux femmes enceintes ?

Eskétamine (SPRAVATO°) et dépression avec risque suicidaire élevé

Chez les adultes souffrant de dépression, quand le risque suicidaire paraît élevé, chercher à établir une relation de confiance dans un environnement protégé est un premier objectif. Une hospitalisation en urgence est alors souvent nécessaire. L'intérêt des antidépresseurs est limité, en raison : de l'absence d'efficacité démontrée pour réduire le risque de suicide ; d'un long délai d'action (plusieurs semaines) ; et d'un risque accru de passage à l'acte en début de traitement, surtout chez les jeunes adultes. Une benzodiazépine ou un neuroleptique sédatif semble parfois utile pour apaiser la souffrance psychique (1à4)

Plantes contenant de la coumarine : hépatites

 En 2021, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) française a mis à disposition un rapport d'évaluation des risques liés à la coumarine. La coumarine apportée dans l'alimentation provient surtout de la cannelle utilisée en pâtisserie. Elle est par ailleurs présente en quantité variable dans des produits à base de certaines plantes ou de leurs huiles essentielles, vendus avec un statut de complément alimentaire (1)

Alcool ou jeûne : gare à la dose de paracétamol

 En 2021, une équipe de gastroentérologues de Lille a analysé les données de 623 patients hospitalisés en unité de soins intensifs entre 2002 et 2019 pour une atteinte hépatique aiguë grave. Pour 407 de ces patients, le paracétamol était considéré comme la cause de l'atteinte hépatique, avec des concentrations plasmatiques de paracétamol à un niveau toxique. Les 7 patients atteints de cirrhose ont été exclus de l'étude (1)

Statines : aggravations de diabètes (suite)

 Fin 2021, les résultats d'une étude de pharmacoépidémiologie, réalisée à partir de la base de données de santé étatsunienne des anciens combattants, apportent quelques précisions sur le risque d'évolution du diabète chez les patients prenant une statine, un hypocholestérolémiant (1)

Cannabis et grossesse : troubles du spectre de l'autisme chez l'enfant ?

Quand des femmes enceintes fument du cannabis, les enfants à naître sont exposés aux effets de nombreuses substances contenues dans cette plante, dont le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), principal cannabinoïde psychoactif du cannabis (1)

Immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire : myasthénies

Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire sont des immunostimulants parmi lesquels on distingue : des anti-PCD-1 dirigés contre le récepteur PCD-1 (programmed cell death-1) : nivolumab (Opdivo°), pembrolizumab (Keytruda°) et cémiplimab (Libtayo°) ; des immunostimulants anti-PCD-L1 dirigés contre le ligand du récepteur PCD-1 : atézolizumab (Tecentriq°), avélumab (Bavencio°) et durvalumab (Imfinzi°) ; et des immunostimulants dirigés contre l'antigène CTLA-4 : ipilimumab (Yervoy°) et trémélimumab (non commercialisé en France). Ces substances sont utilisées par voie intraveineuse dans certains cancers. Leurs effets indésirables, liés à leur effet immunostimulant, touchent de nombreux organes. Certains ont été mis en évidence dès les premiers essais cliniques et d'autres depuis leur commercialisation (1,2)

Hydroxycarbamide : pneumopathies interstitielles

L'hydroxycarbamide, alias hydroxyurée, est un cytotoxique utilisé par voie orale dans certains syndromes myéloprolifératifs, et chez les patients atteints de drépanocytose en prévention des crises vaso-occlusives, à l'origine de douleurs aiguës, de syndromes thoraciques aigus et d'hospitalisations (1à3). Il expose aux effets indésirables communs aux cytotoxiques, surtout des leucopénies et des thrombopénies parfois graves, des atteintes cutanées et digestives, et peut-être des cancers (1à4)

Questionner sa pratique : mieux utiliser les anticoagulants oraux et limiter les risques d'accidents graves

Les anticoagulants oraux sont des médicaments efficaces dans le traitement et la prévention d'affections thromboemboliques graves parfois mortelles (embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral ischémique, etc.). Mais leur marge thérapeutique est étroite, entre sous-dose inefficace et surdose dangereuse. Leur balance bénéfices-risques est sensible à de très nombreux facteurs, et n'est favorable qu'à la condition d'une gestion et d'une surveillance attentives du traitement médicamenteux (1à4)

Rapports d'essais cliniques des firmes : un accès complet à garantir

Un rapport d'essai clinique, clinical study report (CSR) en anglais, est un document de quelques milliers de pages fournissant des détails sur la méthode et les résultats d'un essai clinique. Les firmes pharmaceutiques doivent joindre ce ou ces rapport(s) à leurs dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments (1,2). Par comparaison, les comptes rendus d'essais publiés dans les revues médicales sont très synthétiques et parfois biaisés, avec souvent une attention insuffisante apportée aux effets indésirables (3). Les registres d'essais cliniques (par exemple ClinicalTrials.gov aux États-Unis d'Amérique et EudraCT en Europe) constituent un moyen de donner accès à des résumés des essais (lesquels doivent être enregistrés avant leur mise en œuvre), publiés ou non dans les revues médicales. Mais, dans les faits, quantité d'essais ne sont ensuite renseignés d'aucuns résultats, et quand ils le sont, il ne s'agit pas de résultats détaillés (4)

Transparence "proactive" de l'Agence européenne du médicament : volonté de transparence ou tactique d'évitement judiciaire ?

Les données que l'Agence européenne du médicament (EMA) publie en vertu de la réglementation sur les médicaments, tels les rapports publics d'évaluation (EPAR), représentent la partie émergée d'un gigantesque iceberg de données (1,2). Leur production est standardisée et contrôlée (3,4). Les EPAR sont des synthèses très résumées (100 à 200 pages) de dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de dizaines de milliers de pages que les firmes ont l'obligation de soumettre à l'EMA (1,3). Ils résultent aussi de rapports d'évaluation non publiés, produits par les agences nationales du médicament de l'Union européenne (appelées rapporteurs et corapporteurs) chargées d'évaluer les dossiers, et sur lesquels l'EMA s'appuie grandement pour composer ses propres rapports (2)

Contribution potentielle de l'entourage à la survenue d'erreurs au cours des soins

Lorsqu'une erreur survient au cours des soins, les patients ou leur entourage constituent parfois l'ultime barrière pour la stopper (1,2). Mais dans certaines situations, l'entourage perturbe le processus de soins et contribue à la survenue d'erreurs, comme l'illustrent trois signalements au Programme Prescrire Éviter l'Évitable

Dose de rappel de vaccin covid-19

La vaccination est une mesure importante pour prévenir les maladies covid-19 symptomatiques, en particulier les formes graves. Des données ont montré une baisse de l'efficacité vaccinale vis-à-vis des infections par le Sars-CoV-2 dans les mois qui suivent une vaccination initiale complète (alias primovaccination), notamment en cas de circulation prédominante du variant Delta (1). Le 25 novembre 2021, la Haute autorité de santé (HAS) française a recommandé d'effectuer un rappel vaccinal 5 mois après une vaccination initiale complète chez toutes les personnes âgées de 18 ans ou plus (2). Un rappel vaccinal est aussi recommandé chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans ayant des facteurs de risque de forme grave de covid-19 (3). Ce rappel est à effectuer avec un vaccin covid-19 à ARN messager : soit, quel que soit l'âge de la personne, avec le tozinaméran (Comirnaty°) dosé à 30 microgrammes d'ARN messager dans 0,3 ml de solution ; soit, chez les personnes âgées de 30 ans ou plus, avec l'élasoméran (Spikevax°) dosé à 50 microgrammes d'ARN messager dans 0,25 ml de solution, ce qui équivaut à la moitié de la dose par rapport à celle utilisée pour la vaccination initiale (4). La HAS a aussi émis des recommandations concernant un éventuel rappel chez les personnes ayant eu une infection par le Sars-CoV-2 (5)

Terbinafine : atteintes muqueuses puis cutanées graves

 En 2021, une équipe indienne a publié l'observation détaillée d'une femme âgée de 36 ans qui a souffert d'un syndrome de Stevens-Johnson, c'est-à-dire des atteintes muqueuses et cutanées graves, imputé à la terbinafine par voie orale (Lamisil° ou autre) utilisée pour traiter une mycose d'ongle d'orteil (alias onychomycose) (1)

Neuroleptiques : hypothermies graves

 En 2021, la publication de deux observations d'hypothermie chez des patients sous rispéridone (Risperdal° ou autre) attire l'attention sur les hypothermies liées aux neuroleptiques. On parle d'hypothermie en cas de température corporelle centrale inférieure à 35 °C (1)

Rivaroxaban + amiodarone : hémorragies digestives

 En 2021, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a analysé 24 notifications d'hémorragies digestives imputées à une interaction entre le rivaroxaban (Xarelto°) et l'amiodarone (Cordarone° ou autre) enregistrées dans leur base de données de pharmacovigilance jusqu'en décembre 2020. Les notifications provenaient entre autres de Suisse, France et Belgique. Tous les cas étaient graves. Trois patients sont morts (1)

Corticoïde en collyre et œil rouge : ulcérations cornéennes (suite)

 En 2021, les centres régionaux de pharmacovigilance de Nice-Alpes-Côte d'Azur et de Marseille-Provence-Corse ont attiré l'attention sur l'observation d'un patient âgé de 16 ans gêné par des symptômes de conjonctivite : rougeur, sécrétions, paupières collées et photophobie. Le collyre Tobradex°, qui associe la tobramycine (un antibiotique aminoside) et la dexaméthasone (un corticoïde), lui a été prescrit à la dose de 1 goutte 3 fois par jour dans chaque œil. Deux jours plus tard, les symptômes s'aggravant, il a consulté un ophtalmologue qui a diagnostiqué un abcès cornéen bactérien. L'infection a été « contrôlée », mais le patient a gardé une baisse de l'acuité visuelle liée à une cicatrice cornéenne (1). Le patient portait des lentilles de contact. Or, chez les porteurs de lentilles de contact, en cas de suspicion de conjonctivite, une atteinte de la cornée est à rechercher et à traiter en urgence (1,2)

Exposition professionnelle des soignants aux médicaments : bilan des notifications en France de 2009 à 2019

Les centres régionaux de pharmacovigilance de Nancy, Nantes et Tours, et le service de santé au travail du Centre hospitalier universitaire de Nantes ont analysé les notifications d'effets indésirables enregistrées de 2009 à fin 2019 dans la base de données française de pharmacovigilance, imputés à des expositions professionnelles à des médicaments (1). Quels en sont les principaux résultats ?

Bézoards de médicaments : intoxications prolongées (suite)

Des équipes du Centre hospitalier de Saint-Étienne ont décrit l'observation d'une femme de 51 ans admise en soins intensifs pour un coma après une intoxication volontaire avec des médicaments (1). Sa dernière prescription de médicaments comprenait de la venlafaxine à libération prolongée (Effexor LP° ou autre, un antidépresseur), de la prégabaline (Lyrica° ou autre, un antiépileptique) et de l'oxazépam (Seresta°, une benzodiazépine)

Bégaiements d'origine médicamenteuse

Le bégaiement est une perturbation de l'aisance et du rythme de la parole

Myocardites liées aux vaccins covid-19 à ARN messager

Mi-2021, l'analyse de cas rapportés en Europe et dans le monde a conduit le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) à conclure que les vaccins covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty°) et élasoméran (Spikevax°) exposent très rarement à des myocardites (1). Le plus souvent, ces myocardites étaient survenues dans les 14 jours après la deuxième injection chez des adolescents ou des hommes âgés de moins de 30 ans, et ont régressé en quelques jours. Des données étatsuniennes allaient dans le même sens

Ceftriaxone : convulsions, hallucinations, confusions

 En 2021, des équipes de Marseille, Toulouse et Tours ont analysé les notifications d'effets indésirables neurologiques centraux graves de la ceftriaxone (Rocéphine° ou autre), un antibiotique du groupe des céphalosporines, à partir de la base de données française de pharmacovigilance (1). De 1995 à 2017, 152 notifications ont rapporté 216 effets indésirables centraux : 45 encéphalopathies, une trentaine de cas de convulsions ou d'autres formes de crises épileptiques, 13 cas de myoclonies, 11 états de mal épileptique, 34 cas de confusions et 16 d'hallucinations. En moyenne, les troubles sont apparus au 4e jour de l'exposition et ont duré 4,5 jours

Fentanyl sous une forme à action rapide : surdoses et dépendances

 Le fentanyl, un opioïde fort, a d'abord été utilisé sous forme injectable puis de patchs. Depuis 2002, il est disponible sous des formes absorbées rapidement par voie transmuqueuse buccale (Actiq° ou autre) ou nasale (Instanyl° ou autre). Ces formes à action rapide sont destinées au traitement des pics douloureux chez des patients recevant par ailleurs un traitement de fond par opioïde pour des douleurs cancéreuses chroniques (1,2)

Vaccins covid-19 à ARN messager et myocardites ou péricardites : données françaises

Début novembre 2021, les résultats d'une vaste étude cas/témoins française portant sur le lien entre vaccins covid-19 à ARN messager tozinaméran et élasoméran et survenue de myocardites ou de péricardites ont été rendus publics. Ils sont complémentaires à ceux précédemment rapportés (lire aussi "Myocardites liées aux vaccins covid-19 à ARN messager") (1)

Triptans et grossesse : encore des signaux préoccupants (suite)

Les triptans sont des vasoconstricteurs utilisés surtout pour soulager des crises de migraine. Fin 2019, le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Toulouse avait alerté sur les risques pour l'enfant à naître de l'exposition à un triptan durant la grossesse, sur la base de notifications d'avortements, de morts fœtales et de retards de croissance intra-utérins (1)

Retrait chirurgical des implants tubaires contraceptifs Essure° : des complications et des troubles parfois persistants

Le dispositif médical implantable de stérilisation tubaire Essure°, utilisé comme méthode de contraception féminine permanente et irréversible, a été commercialisé entre autres en France entre 2002 et 2017. Il s'agit d'un petit ressort en spirale conique, en acier, entouré de nitinol (alliage de nickel et de titane) et de fibres de téréphtalate de polyéthylène. Le principe consiste à introduire un implant dans chacune des trompes de Fallope ; l'occlusion totale des trompes par fibrose étant effective en 3 mois environ. Quand un retrait chirurgical (alias explantation) des implants est décidé, on effectue, selon l'étendue de la fibrose, une ablation des trompes (salpingectomie) voire de l'utérus (hystérectomie) (1à3)

Hypogonadismes masculins médicamenteux

Chez les hommes, l'hypogonadisme est une diminution d'une ou des deux fonctions testiculaires : la production de sperme et la production de testostérone (fonction endocrine). On distingue deux types d'hypogonadismes selon que le trouble est d'origine testiculaire (donc périphérique) ou d'origine hypothalamohypophysaire (donc centrale) (1). En cas d'hypogonadisme d'origine testiculaire, l'atteinte de la production de sperme prédomine. En cas d'hypogonadisme d'origine hypothalamo-hypophysaire, la production de sperme et la production de testostérone sont toutes deux altérées (1à3)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2022

Pour la dixième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois seulement une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Principales évolutions en 2021 autour du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. À la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit le temps d'un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques, susceptible d'être modifiée par de nouvelles données en cours d'analyse. Voici les principales évolutions entre le bilan 2021 et le bilan 2022

Trop de grossesses exposées à l'isotrétinoïne orale : recommandation de prescrire en deux temps

L'isotrétinoïne par voie orale (Procuta° ou autre) est un rétinoïde utilisé dans certaines acnés sévères. Comme tous les rétinoïdes, l'isotrétinoïne est tératogène (lire aussi "Isotrétinoïne : troubles du développement neuropsychique parfois sans malformation visible à la naissance"). Elle expose par ailleurs à de nombreux effets indésirables graves, notamment psychiques (1,2)

Capsaïcine : allergies chez des soignants

 En 2021, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a analysé les notifications d'effets indésirables causés par l'exposition professionnelle à la capsaïcine (Qutenza°, un antalgique), recensées dans sa base de données (1)

Benzodiazépines en périopératoire : facteur d'usage persistant

 En 2021, une étude de cohorte réalisée à partir d'une base de données d'assurance maladie étatsunienne a recensé 2,5 millions de patients adultes ayant subi une intervention chirurgicale entre 2009 et 2017 et n'ayant pas reçu de prescription de benzodiazépine durant l'année précédente (sauf éventuellement le mois précédant l'intervention). Les interventions chirurgicales les plus fréquentes étaient les chirurgies de la cataracte, les cholécystectomies et les hystérectomies. 63 % des patients étaient des femmes et leur âge moyen était de 54 ans (1)

Tics médicamenteux : des psychotropes et le montélukast

 Fin 2020, une équipe toulousaine a publié une analyse des notifications de tics imputés à des médicaments à partir de la base de données française de pharmacovigilance et de celle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (1)

Étifoxine : réactions d'hypersensibilité allergiques graves (suite)

 L'étifoxine (Stresam°) est un psychotrope. En France, elle est commercialisée comme anxiolytique. Dans un essai, son efficacité clinique n'a pas été différente de celle d'un placebo (1,2)

Isotrétinoïne : troubles du développement neuropsychique parfois sans malformation visible à la naissance

L'isotrétinoïne est utilisée de longue date dans l'acné, en application cutanée ou par voie orale. C'est un rétinoïde, un dérivé de la vitamine A. L'isotrétinoïne est une substance fortement tératogène. Un quart des enfants exposés in utero à l'isotrétinoïne prise par voie orale sont atteints d'un syndrome polymalformatif associant notamment des atteintes crâniofaciales, cardiaques et du système nerveux central (1à3). Malgré un programme dit de prévention des grossesses, l'exposition de femmes enceintes à ce médicament tératogène notoire persiste en France (1)

Confusions entre anesthésique local et acide tranexamique : injections intrarachidiennes mortelles

L'acide tranexamique injectable par voie intraveineuse est utilisé lors d'interventions chirurgicales dans la prévention et le traitement de diverses hémorragies. Il entrave l'activité fibrinolytique de la plasmine (1)

Flécaïnide : morts et arrêts cardiaques ?

Le flécaïnide a été commercialisé comme anti-arythmique dans les années 1980, en France et ailleurs, sur la base de critères électrocardiographiques, mais sans qu'un bénéfice en matière de mortalité soit démontré (1,2)

Déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France : un dispositif encore débutant

En France, le dispositif de déclaration des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) est opérationnel depuis mars 2017. Il comporte deux étapes, impliquant notamment les agences régionales de santé (ARS) puis la Haute autorité de santé (HAS) (a)(1). Le bilan réalisé par la HAS pour les années 2017 et 2018 avait montré la rareté des déclarations issues du secteur des soins de premier recours et un manque de soutien aux soignants pour le repérage, la déclaration et l'analyse des événements indésirables graves (2). La HAS a publié un nouveau bilan couvrant 2019, troisième année d'existence du dispositif (3)

Les "Flash sécurité patient", de courts retours d'expérience à destination des soignants

En plus de son rapport annuel d'activité sur la déclaration des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) (lire aussi Déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France : un dispositif encore débutant), la Haute autorité de santé (HAS) met désormais en ligne des publications courtes sur de tels événements, à l'attention des professionnels de santé (1). L'objectif est de les alerter sur un risque particulier récurrent, de leur faire prendre conscience des contextes de survenue et de rappeler les recommandations de bonnes pratiques, ainsi que les ressources et outils disponibles (1,2). La publication de ces documents pourrait aussi contribuer à donner plus de visibilité au dispositif de déclaration des EIGS, tout en incitant les professionnels à y participer (1)

Signalés à Éviter l'Évitable

Une patiente âgée de 83 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer, est accueillie dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Ses capacités cognitives sont altérées, avec d'importants troubles de la relation. Elle est hébergée en chambre double dans un service dont l'effectif en personnel permet une surveillance rapprochée (1)

Coups de chaleur et hyperthermies malignes d'origine médicamenteuse

La température corporelle est régulée au niveau de l'hypothalamus, en fonction des apports de chaleur (chaleur produite par le corps, et chaleur reçue de l'extérieur) et de la déperdition de chaleur. Quand il s'agit d'augmenter la déperdition, l'hypothalamus stimule le système nerveux autonome pour augmenter la transpiration et la vasodilatation cutanée. La production et l'évaporation de la sueur sont le principal mécanisme de déperdition de chaleur dans un environnement chaud (1)

Risque d'inefficacité de la contraception : grossesses inopinées

Dans certaines circonstances, des soignants oublient parfois qu'une contraception peut être inefficace. Deux grossesses inopinées par manque d'anticipation de l'éventualité d'une contraception inefficace illustrent ce risque. Ces signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent les conséquences pour les femmes qui subissent ces situations

Immunostimulants inhibiteurs de point de contrôle immunitaire : syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson

 En 2021, une équipe chinoise a publié une synthèse méthodique avec méta-analyse qui a évalué le risque de syndromes de Lyell et de syndromes de Stevens-Johnson avec des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, des immunostimulants utilisés dans de nombreux cancers. Cette synthèse a inclus 20 essais randomisés, publiés ou non, menés chez des patients atteints de divers types de cancers. Les médicaments étudiés ont été : des immunostimulants anti-PCD-1 dirigés contre le récepteur PCD-1 (programmed cell death-1) : nivolumab (Opdivo°), pembrolizumab (Keytruda°) et cémiplimab (Libtayo°) ; des immunostimulants anti-PCD-L1 dirigés contre le ligand du récepteur PCD-1 : atézolizumab (Tecentriq°), avélumab (Bavencio°) et durvalumab (Imfinzi°) ; et des immunostimulants dirigés contre l'antigène CTLA-4 : ipilimumab (Yervoy°) et trémélimumab (non commercialisé en France). La durée du suivi dans ces essais a varié de 9 mois à 5 ans (1,2)

Trimétazidine : syndromes parkinsoniens (suite)

 Fin 2020, une étude de cohorte réalisée à partir d'une base d'assurance maladie sud-coréenne a comparé 9 712 patients exposés à la trimétazidine (Vastarel° ou autre) et 29 116 témoins non exposés. Cas et témoins ont été appariés sur l'âge (en moyenne 52 ans à l'inclusion), le sexe, le lieu de résidence, et ont été suivis pendant 14 ans. Le risque d'apparition d'un syndrome parkinsonien a été plus grand dans le groupe trimétazidine : avec en moyenne annuelle pour 1 000 patients suivis, 9,3 apparitions de syndrome parkinsonien versus 6,7 dans le groupe témoins (risque relatif estimé (RR) de 1,38 ; intervalle de confiance à 95 % (IC95) : 1,26 à 1,51). Le risque a augmenté avec la dose cumulée de trimétazidine et le nombre de prescriptions concomitantes de médicaments exposant aussi à des syndromes parkinsoniens, notamment les neuroleptiques et certains inhibiteurs calciques (1)

Érénumab et autres anti-CGRP : phénomènes de Raynaud

 Une étude de cohorte a porté sur des patients adultes ayant une migraine traitée par un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur du neuropeptide lié au gène de la calcitonine (calcitonine-gene related peptide : CGRP en anglais) : érénumab (Aimovig°), galcanézumab (Emgality°) ou frémanezumab (Ajovy°). Ces substances bloquent l'effet vasodilatateur de ce neuropeptide et ses effets sur le signal de la douleur (1,2)

Anticoagulants oraux directs + aspirine : saignements et hospitalisations

 En 2021, une étude a estimé la fréquence des saignements chez 3 280 patients traités par un anticoagulant oral direct. Les motifs de ce traitement étaient une fibrillation auriculaire et/ou une maladie thromboembolique veineuse dans quatre hôpitaux du Michigan entre 2015 et 2019. Les patients ont été suivis pendant en moyenne 21 mois. Un tiers d'entre eux recevaient de l'aspirine en plus de l'anticoagulant oral direct, apixaban (Eliquis°) ou rivaroxaban (Xarelto°) surtout (1)

Intoxications aiguës par ingestion d'une huile essentielle

Les huiles essentielles sont extraites de certaines plantes. Ce sont des mélanges complexes constitués de multiples substances chimiques, dont les proportions varient largement selon divers facteurs. Elles sont couramment utilisées, notamment en tant que produits de "santé" ou de "bien-être", en application cutanée ou en inhalation, mais aussi par voie orale dans des compléments alimentaires ou en cuisine par exemple. La plupart s'achètent facilement, hors pharmacie (a)(1à3) (lire l'encadré "Les huiles essentielles, en bref")

Erreurs de vaccin pneumococcique : des nourrissons mal protégés

En 2010, une médecin généraliste signalait à Prescrire des dispensations à des nourrissons du vaccin Pneumo 23°, un vaccin pneumococcique non conjugué, à la place de Prevenar°, correspondant à la prescription : « vaccin pneumococcique conjugué à 7 valences » (1)

Contention au lit ou au fauteuil : fractures, strangulations, piégeages, mortsSchémas d'exemples de situations de contention à risques (réf. 2)

La contention mécanique vise à empêcher ou limiter les capacités de mobilisation volontaire de tout ou partie du corps d'un patient, lorsque son comportement présente un risque grave pour sa sécurité ou celle des autres. C'est un moyen temporaire de limiter les risques de chute et les risques liés à la déambulation, ou encore de permettre la réalisation d'un soin sans que le patient puisse atteindre les sondes ou les perfusions. Elle est aussi parfois utilisée pour éviter tout appui à la suite d'une opération chirurgicale ou d'une fracture (1,2). La contention n'a pas d'intérêt thérapeutique

Patchwork

Les gliflozines augmentent le passage du glucose du sang dans les urines. Leur évaluation initiale au début des années 2010 chez des patients diabétiques a montré un effet modeste pour diminuer la glycémie, sans efficacité démontrée sur les complications du diabète, et des risques disproportionnés. Ce qui a alors conduit Prescrire à considérer leur balance bénéfices-risques comme défavorable

Tofacitinib : infarctus du myocarde et tumeurs malignes

 En juillet 2021, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé de résultats d'un essai randomisé ayant comparé le tofacitinib (Xeljanz°, un immunodépresseur inhibiteur de Janus kinases), versus anti-TNF alpha chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (1). Cet essai avait pour objectif de comparer les risques d'événements cardiovasculaires majeurs et de tumeurs malignes. Il avait été demandé par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) en 2012 lors de son autorisation de mise sur le marché (AMM) (2)

Sels de potassium + médicament atropinique : hémorragies digestives

 Une étude a recherché un éventuel lien entre une exposition à un médicament atropinique et des saignements digestifs hauts chez des patients prenant aussi du chlorure de potassium (Diffu K° ou autre) par voie orale, dont l'effet irritant digestif est connu (1)

Lamotrigine : troubles du rythme cardiaque

 En mars 2021, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a informé de notifications de troubles cardiaques chez des patients prenant de la lamotrigine (Lamictal° ou autre), un antiépileptique utilisé aussi comme "stabilisant de l'humeur". Il s'agissait de douleurs thoraciques, de syncopes, d'arrêts cardiaques et d'anomalies électrocardiographiques (1)

Collyres mydriatiques chez des enfants : surdoses par erreur

 Fin 2020, les centres de pharmacovigilance des régions Nice-Alpes-Côte d'Azur et Marseille-Provence-Corse ont rapporté l'observation d'un enfant hospitalisé pour une mydriase prolongée et une somnolence après instillation d'un collyre mydriatique. L'enfant se débattait, ce qui a conduit le parent à répéter les instillations. En 2020, 4 cas de surdose avaient été rapportés à la suite d'erreurs d'utilisation d'un collyre mydriatique. Trois de ces cas ont concerné des enfants, avec deux cas graves chez des enfants âgés de 4 ans et 5 ans, qui avaient reçu au moins la moitié d'un flacon multidoses, et qui ont eu des troubles neurologiques et des vomissements, en plus d'une mydriase prolongée (1)

Clopidogrel + inhibiteur de la pompe à protons : mortalité plus grande

Le clopidogrel est un antiagrégant plaquettaire utilisé notamment à la suite d'une angioplastie avec pose d'une endoprothèse en association avec l'aspirine (1,2). Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), tels que l'oméprazole, sont parfois utilisés chez des patients sous antiagrégant plaquettaire, notamment pour prévenir les saignements digestifs hauts (3,4)

Vitamine D en flacons compte-gouttes pour nourrissons ou enfants : surdoses et expositions oculaires par erreur

Les surdoses de vitamine D exposent les enfants à des hypercalcémies, dont les manifestations principales sont : vomissements, refus de téter, pertes de poids, déshydratations. L'hypercalciurie qui en résulte se complique parfois de lithiases urinaires et de néphrocalcinoses, des dépôts calciques dans les reins (1,2)

Questionner sa pratique : vers plus de sobriété médicamenteuse chez les personnes âgées

La prise de plusieurs médicaments par un même patient est parfois désignée par le terme de polymédicamentation, ou polymédication, sans définition consensuelle concernant le nombre de produits de santé pris ou leur nature (médicaments, produits homéopathiques, produits à base de plantes, vitamines, etc.) (a)(1,2)

Juste valeur

Le conditionnement des médicaments est bien plus qu'un simple emballage. Il est un critère de qualité et de choix pour sécuriser les soins. Mal conçu, il augmente le risque d'erreurs, de natures diverses, ce qui expose à des effets indésirables ou à une perte d'efficacité du médicament

Limiter les effets indésirables des médicaments : pratiques de terrain

Réfléchir sur le bon usage des médicaments, en tant que professionnel de santé, pousse à se demander si l'on peut modifier sa pratique pour réduire les risques d'effets indésirables et leurs conséquences. C'est ce que font, sur la durée, les participants à "Médicaments en Questions", programme d'amélioration des pratiques professionnelles de Prescrire proposé de 2014 à 2021. Médecins, pharmaciens, infirmiers, ils cherchent (et trouvent souvent) des moyens efficaces à mettre en œuvre lors de la prescription, de la dispensation ou de l'administration des médicaments. Et ils les échangent sur l'Atelier forum en ligne. En voici un retour d'expérience, selon les cinq principaux axes d'action de ce programme

Tériparatide en stylos ou en cartouches : des présentations multidoses à ne pas prélever avec une seringue

Le tériparatide (Forsteo° ou autre) est un fragment recombinant de l'hormone parathyroïdienne. Dans l'Union européenne, il est autorisé, en solution injectable par voie sous-cutanée, dans l'ostéoporose chez les patients à risque élevé de fractures, à raison d'une injection quotidienne. Le tériparatide expose notamment à des : troubles digestifs ; hypotensions orthostatiques ; vertiges ; anaphylaxies ; hypercalcémies ; et peut-être à des tumeurs osseuses (1)

Capsaïcine en patchs : brûlures du second degré et plaies

 En avril 2021, les centres régionaux de pharmacovigilance de Bordeaux, Limoges et Poitiers ont rapporté l'observation d'une femme âgée de 41 ans qui a souffert de brûlures lors de l'utilisation de patchs de capsaïcine (Qutenza°). Cette patiente utilisait ces patchs pour des douleurs neuropathiques survenues après une intervention chirurgicale sur une jambe, selon les modalités mentionnées dans le résumé des caractéristiques (RCP). Elle a observé au niveau de la zone d'application une rougeur cutanée, de plus en plus marquée, puis une brûlure du second degré avec plusieurs phlyctènes douloureuses, dont une de 7 cm de diamètre. Trois semaines plus tard, une plaie de 17 cm sur 9 cm s'est formée à l'avant de la jambe. Trois mois après l'arrêt de l'application de patchs, la patiente a rapporté garder une cicatrice sur la jambe. La patiente a par ailleurs rapporté une inefficacité totale des patchs de capsaïcine sur ses douleurs (1)

Lopéramide : douleurs biliaires et pancréatites aiguës

 Mi-2021, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a analysé les 35 notifications de pancréatites imputées au lopéramide enregistrées dans sa base de données au 26 janvier 2020. Des douleurs abdominales hautes aiguës sévères sont apparues dans les 5 jours après le début de la prise de lopéramide, à l'exception de un cas où le délai était de 2 mois. Huit patients avaient un antécédent de cholécystectomie. Quatre de ces cas ont été publiés en détail. Ainsi, une femme âgée de 57 ans a souffert d'une pancréatite qui a débuté deux heures après la prise de lopéramide. Elle avait eu une cholécystectomie 21 ans auparavant. La patiente se souvenait avoir eu 4 épisodes douloureux similaires à celui-là au cours des 5 années précédentes. Ils avaient rapidement régressé. Deux de ces épisodes coïncidaient avec la prise de codéine (1,2)

Évérolimus, sirolimus, temsirolimus : ostéonécroses de la mâchoire

 En 2020, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recensait 117 notifications d'ostéonécroses de la mâchoire imputées à l'évérolimus (Afinitor°, Certican°, Votubia° ou autre) dans sa base de données de pharmacovigilance. Ce nombre étant nettement supérieur au nombre moyen de notifications d'ostéonécroses de la mâchoire par substance dans cette base, cela a constitué un signal. La plupart des patients étaient des femmes traitées pour un cancer du sein, d'âge médian 64 ans. Le délai médian entre le début de l'exposition à l'évérolimus et la survenue de ces cas d'ostéonécroses a été de 31 semaines (1)

AINS en application cutanée : insuffisances rénales aiguës et hyperkaliémies

 En 2021, une étude d'une cohorte singapourienne d'adultes âgés de 60 ans ou plus (environ 75 ans en moyenne) a évalué le lien entre l'application cutanée d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et la survenue d'insuffisances rénales aiguës et d'hyperkaliémies (1)

Hémorragies du post-partum d'origine médicamenteuse

Les hémorragies du post-partum sont des hémorragies liées à l'accouchement. Elles font partie des causes de mortalité maternelle. Elles surviennent le plus souvent au cours de la phase de post-partum immédiat, lors de l'expulsion du placenta et des membranes. Elles correspondent à des saignements utérins plus importants que d'ordinaire associés à des symptômes d'hypovolémie : confusion, pâleur, léthargie, accélération du rythme cardiaque, hypotension artérielle, etc. Elles font partie des urgences obstétricales (1à4)

Antidépresseurs sérotoninergiques : des hémorragies du post-partum

Les antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS), tels que la fluoxétine, exposent à des saignements, notamment digestifs et cérébraux, et aussi à des hémorragies du post-partum (1,2). Voici les principaux résultats de deux études de cohorte publiées en 2020 qui ont porté sur les hémorragies du post-partum (3,4)

Hydroxychloroquine : deux fois plus d'effets indésirables notifiés dans le monde en 2020

L'hydroxychloroquine n'a pas d'efficacité démontrée pour diminuer la fréquence des hospitalisations et des morts liées à la maladie covid-19. Pourtant, en 2020, dans de nombreux pays, ce médicament a été largement utilisé, hors autorisation de mise sur le marché (AMM), dans cette affection (1,2)

Effets indésirables connus mi-2021 des vaccins covid-19 à ARN messager

L'évaluation initiale des vaccins covid-19 à ARNm, tozinaméran (Comirnaty° des firmes Pfizer et BioNTech) et vaccin covid-19 ARNm-1273 (Spikevax° de la firme Moderna), a montré un profil d'effets indésirables principalement constitué de : réactions locales et systémiques fréquentes dans les jours suivant la vaccination ; réactions d'hypersensibilité ; troubles du rythme cardiaque et hypertensions artérielles (1)

Un procès pour éviter un nouveau désastre : comprendre et dissuader

La longueur du procès Mediator° (sept mois) rend difficile un compte rendu exhaustif. Prescrire a fait le choix de porter son regard surtout sur la partie du procès concernant l'Agence française du médicament et ses experts, et non sur celle concernant la firme Servier (lire aussi "Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente"). L'Agence, investie d'une mission de service public, est censée défendre l'intérêt des patients. En tant que "gendarme du médicament", elle a une mission de contrôle vis-à-vis des firmes, quels que soient leurs intentions, leurs méthodes et leur modèle économique. L'Agence aurait dû retirer plus tôt Mediator° à base de benfluorex

Quelques dates clés du désastre Mediator°

1976 La firme Servier commercialise en France le benfluorex comme médicament sous le nom commercial Mediator°. Son effet principal est coupe-faim (anorexigène), mais il est surtout présenté comme un médicament du diabète et "anti-gras"

Un circuit de la décision sans responsable assumé

La lenteur de l'Agence française du médicament pour retirer du marché Mediator° (benfluorex), malgré des indices de toxicité, s'explique notamment par une recherche permanente du consensus avant de prendre la moindre décision cruciale (lire aussi "Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente"). Ce procédé s'est compliqué d'une inaptitude à bousculer, quand les circonstances l'exigeaient, la bienséance, la déférence aux organigrammes et les calendriers. Peut-être aurait-il fallu parfois mener la réflexion en dehors des « habitudes », des « civilités » et de l'obsession « réglementaire, réglementaire » rapportées par l'ancien responsable d'un centre régional de pharmacovigilance (CRPV)

Anti-TNF alpha : sarcomes de Kaposi

 En 2020, l'Agence européenne du médicament a décidé de mentionner le sarcome de Kaposi parmi les effets indésirables figurant dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base d'un anti-TNF alpha : adalimumab (Humira° ou autre), certolizumab pégol (Cimzia°), étanercept (Enbrel° ou autre), golimumab (Simponi°) et infliximab (sous-cutané, Remsima° ; intraveineux, Remicade° ou autre), des immunodépresseurs (1)

Propofol : lait maternel de couleur verte

 En mars 2021, l'Agence néo-zélandaise du médicament a rapporté le cas d'une femme de 29 ans qui a observé une couleur verte de son lait. Elle l'avait extrait dans les suites d'une intervention chirurgicale au cours de laquelle elle avait reçu du propofol (Diprivan° ou autre) comme anesthésique (1)

Biotine : perturbations de dosages biologiques

 En février 2021, l'association de consommateurs étatsunienne Public Citizen a rappelé l'interférence entre la biotine (vitamine H ou B8) et des dosages biologiques (1)

Injections de corticoïde en rhumatologie : syndromes coronariens aigus

 En 2021, une équipe a étudié le lien entre des injections de corticoïde en rhumatologie pour des douleurs musculosquelettiques et des syndromes coronariens aigus, à partir d'une base de données d'assurance maladie israélienne (1)

Plantes du genre Artemisia et dérivés de l'artémisinine : beaucoup d'inconnues pendant la grossesse

En octobre 2020, l'Agence australienne des produits de santé (TGA) a alerté sur les risques liés à la consommation de produits contenant des plantes du genre Artemisia L. pendant la grossesse (1). Les plantes du genre Artemisia L., alias armoises, sont largement répandues dans le monde. Elles sont proposées à la vente dans divers usages, notamment en médecine traditionnelle chinoise contre la fièvre, mais sans preuve d'une efficacité au-delà de celle d'un placebo (2à4)

Insuline : lipohypertrophies et déséquilibres du diabète

Répétées sur une même zone et durant une longue période, les injections d'insuline sont moins douloureuses qu'en changeant souvent de zone, mais sont à l'origine de modifications du tissu adipeux sous-cutané, appelées lipodystrophies hypertrophiques, alias lipohypertrophies. Plus rarement, des dépôts amyloïdes se forment, en constituant une "masse" solide sous-cutanée. Ces modifications sont à l'origine de variations de l'absorption de l'insuline (1à5)

Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente

Le 29 mars 2021, le tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement dans le procès pénal relatif au désastre du Mediator° (1). Ce procès s'était ouvert en septembre 2019, dix ans après le retrait du marché du benfluorex en France et neuf ans après le dépôt des premières plaintes (a). Ce procès en première instance, qui sera suivi d'un procès en appel, a été historique par le nombre de plaignants (plus de 4 100), de témoins (une centaine) et de prévenus : le groupe Servier (à travers plusieurs de ses sociétés), l'Agence française du médicament (dénommée Afssaps en 1999, puis ANSM à partir de 2012 au lendemain du désastre Mediator°) et douze personnes physiques, principalement de la firme et de l'Agence

Actonel° 35 mg comprimés gastrorésistants :une stratégie anti-génériques source d'erreurs

L'acide risédronique (Actonel° ou autre) est un diphosphonate. En France, il est autorisé dans le traitement de l'ostéoporose. L'acide risédronique a une efficacité modeste, démontrée uniquement sur la prévention des récidives de fractures (1,2)

TRIOXYDE D'ARSENIC princeps Trisenox° deux fois plus dosé que les copies

TRIOXYDE D'ARSENIC princeps Trisenox° deux fois plus dosé que les copies Le trioxyde d'arsenic est un cytotoxique utile dans la leucémie aiguë promyélocytaire. Il a été initialement autorisé en France sous forme de solution injectable pour administration intraveineuse dosée à 1 mg/ml (soit 10 mg de trioxyde d'arsenic par ampoule de 10 ml) sous le nom commercial Trisenox°. Et des copies, également dosées à 1 mg/ml, ont été commercialisées en 2020 (1). Au même moment, la firme qui commercialise Trisenox° a mis sur le marché une présentation de Trisenox° dosée à 2 mg/ml (en flacon de 6 ml, soit 12 mg de trioxyde d'arsenic), avec arrêt progressif de la commercialisation de Trisenox° 1 mg/ml. Mi-2021, du fait de cette stratégie anti-génériques, la concentration en trioxyde d'arsenic va du simple au double entre le princeps et les copies. Les agences du médicament française (ANSM) et européenne (EMA) ont laissé faire, et se sont contentées d'alerter sur le risque d'erreurs et leurs conséquences, au lieu de les prévenir (2). Une stratégie commerciale qui, avec l'appui des autorités de santé, met en danger la vie des patients par surdoses pouvant être mortelles ou par sous-doses exposant à une moindre efficacité du traitement

Hormone de croissance : accidents cardiovasculaires chez des adultes jeunes

 Les résultats d'une étude sur une cohorte suédoise, publiés en 2021, ont montré un lien entre un traitement par hormone de croissance (somatropine) dans l'enfance et la survenue d'accidents cardiovasculaires chez des adultes jeunes (1)

Insuffisance rénale aiguë : souvent de cause médicamenteuse

 Une équipe a étudié les insuffisances rénales médicamenteuses à partir de la base de données hospitalière française du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), chez des adultes hospitalisés en 2017 et 2018. Ils ont rapproché ces résultats des notifications enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance sur la même période (1)

Diurétiques thiazidiques : épanchements choroïdaux et myopies aiguës

 En 2020, l'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de faire figurer les épanchements choroïdaux dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de diurétiques thiazidiques tels que l'hydrochlorothiazide (Esidrex° ou autre), la chlortalidone (en association avec l'aténolol dans Tenoretic°) et l'indapamide (Fludex° ou autre) (1). Un épanchement choroïdal est une accumulation de liquide dans la couche vasculaire de l'œil à l'arrière de la rétine. Ces épanchements sont le plus souvent bilatéraux. Ils entraînent parfois des troubles visuels et des amputations du champ visuel (1)

Traitements prolongés par corticoïde en application cutanée ou inhalé : fractures ostéoporotiques

 En 2021, une étude de cohorte à partir d'une base de données d'assurance maladie danoise a montré un lien entre fractures ostéoporotiques et utilisation au long cours de corticoïdes d'activité forte à très forte en application cutanée, tels que la mométasone furoate (Elocom° en Belgique, non commercialisé en France), le clobétasol propionate (Dermoval° ou autre) ou la bétaméthasone valérate (Betneval° (1)

Difficultés rencontrées à l'arrêt d'un dermocorticoïde : témoignages de patients

Les corticoïdes en application cutanée, alias dermocorticoïdes, sont des médicaments de choix pour réduire les symptômes de diverses affections cutanées chroniques telles que l'eczéma atopique, le psoriasis, la dermatite séborrhéique (1à3). Certains patients les appliquent durant plusieurs années sur leurs lésions. Parfois, l'efficacité des dermocorticoïdes s'estompe ou de nouvelles lésions apparaissent. Les doses sont alors souvent augmentées, jusqu'à ce qu'un rôle des dermocorticoïdes soit évoqué et que la décision de leur arrêt soit prise (4). Cet arrêt expose aussi à une recrudescence des lésions (1,4,5)

Assistance médicale à la procréation en France : bilan 2019 des effets indésirables et des défaillances

En France, les déclarations d'effets indésirables et de défaillances dans les étapes du processus d'assistance médicale à la procréation sont adressées par les professionnels de santé à l'Agence de la biomédecine qui en publie un rapport annuel (1)

Tramadol : hyperacousies

En 2020, le Centre de pharmacovigilance de l'organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une analyse de 20 notifications d'hyperacousies imputées au tramadol (Topalgic° ou autre, un antalgique opioïde), enregistrées dans sa base de données de pharmacovigilance (1)

Pilules de 3e génération : première étape franchie vers un procès pénal

En France, en juillet 2020, la justice pénale a ordonné en appel l'ouverture d'une instruction judiciaire concernant Marion Larat, victime en 2006 d'un accident vasculaire cérébral (AVC) très invalidant alors qu'elle prenait Méliane° depuis 3 mois, un contraceptif à base d'éthinylestradiol et d'un progestatif dit de 3e génération (gestodène). Une plainte déposée en 2017 contre la firme Bayer et l'Agence française du médicament (ANSM) avait débouché en 2018 sur un refus d'instruction. Pour le parquet, l'existence d'un risque de thromboses indépendamment d'une prise de contraceptif écartait le chef de "blessures involontaires". Et l'absence d'obligation légale d'indiquer dans les notices un risque accru de thromboses avec les pilules de 3e ou 4e génération par rapport aux pilules de 2e génération écartait la qualification de tromperie et de mise en danger d'autrui. Les avocats de Marion Larat ont fait appel de cette décision, avec succès (1,2)

Principaux médicaments causes de perte de l'audition

Les médicaments ototoxiques, à l'origine de surdités de perception brusque ou progressive, sont principalement :

Morts à éviter

Certains procès retentissants, en France et ailleurs (Vioxx°, Mediator°, opioïdes, etc.), mettent à la une des médias des désastres causant des milliers de victimes rendues malades d'un médicament

Asthme et BPCO : ne pas confondre le nom commercial du médicament avec celui du dispositif inhalateur

Parmi les médicaments inhalés de l'asthme ou de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), il est courant qu'un même dispositif inhalateur soit fourni avec des médicaments à base de substances différentes. Ainsi, en France, depuis fin 2020, le dispositif inhalateur Breezhaler° remplace le dispositif inhalateur Aerolizer° dans le conditionnement des spécialités Miflonil° à base de budésonide en poudre à inhaler, un corticoïde autorisé dans l'asthme (a)(1). Avec ce changement, six spécialités, dont quatre de compositions différentes, sont commercialisées avec le dispositif inhalateur Breezhaler° (b). Et, autre exemple, neuf spécialités sont commercialisées avec le même dispositif inhalateur Ellipta° (c)

Huiles essentielles d'arbre à thé, de niaouli et de cajeput : neurotoxiques et génotoxiques

 Fin 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a alerté sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant des huiles essentielles issues des feuilles de différentes espèces de Melaleuca : arbre à thé, niaouli et cajeput. Elles sont promues pour leurs propriétés antimicrobiennes et utilisées dans diverses infections, sans efficacité démontrée. Leur utilisation dans des compléments alimentaires est interdite dans certains pays européens tels que la Belgique, du fait de leurs risques neurotoxiques. Des confusions entre espèces sont régulièrement rapportées (1)

Xabans : pneumopathies interstitielles

 En 2020, une équipe italienne a montré un lien entre la prise d'anticoagulant oral du groupe des xabans et la survenue de pneumopathies interstitielles, à partir de la base de données étatsunienne de pharmacovigilance (1)

Méthylprednisolone IV à doses élevées : atteintes hépatiques (suite)

 Des équipes françaises ont analysé les notifications d'atteintes hépatiques imputées à la méthylprednisolone par voie orale (Médrol°) ou intraveineuse (Solumédrol° ou autre), enregistrées jusqu'en 2016 dans la base de données française de pharmacovigilance. 97 observations ont été analysées, concernant des patients dont l'âge médian était de 46 ans. La méthylprednisolone était utilisée dans la moitié des cas dans des maladies auto-immunes, surtout la sclérose en plaques ; et principalement par voie intraveineuse (77 cas). Dans 17 cas, la méthylprednisolone par voie intraveineuse (IV) était le seul médicament suspect. L'atteinte hépatique est survenue après un délai médian de 9,5 jours après le début de l'exposition à la méthylprednisolone IV, et pour 23 patients, après la première exposition (1)

Vasoconstricteurs décongestionnants : neuropathies optiques ischémiques

 En 2020, l'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de mentionner les neuropathies optiques ischémiques dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités orales à base de pseudoéphédrine, un sympathomimétique vasoconstricteur utilisé comme décongestionnant nasal (disponible en France en association dans Dolirhume paracétamol et pseudoéphédrine° ou autre) (1). La décision a été fondée sur la base de notifications et d'observations publiées et de la connaissance d'ischémies d'autres territoires vasculaires (1à3). Les troubles se manifestent par une perte rapide de la vision, unilatérale le plus souvent, qui s'installe en quelques heures à quelques jours (3,4)

Allongements de l'intervalle QT, torsades de pointes et morts subites d'origine médicamenteuse

On nomme syndrome du QT long, qu'il soit congénital ou acquis, un trouble de la repolarisation cardiaque, objectivé par un allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme (ECG). Il est associé à un risque de mort subite par troubles graves du rythme ventriculaire, à type de torsades de pointes et de fibrillation ventriculaire. Lorsqu'il est symptomatique, il se manifeste souvent par des palpitations, des malaises, des syncopes, des convulsions, des hypotensions graves, des arrêts cardiaques, des morts subites (lire l'encadré "Syndrome du QT long : allongements de l'intervalle QT, et parfois torsades de pointes et morts subites")

Vaccin covid-19 ChAdOx1-S (Vaxzevria°) de la firme AstraZeneca : un point sur les thromboses veineuses, mi-avril 2021

Le 7 avril 2021, l'Agence européenne du médicament (EMA) et des autorités britanniques ont considéré que des thromboses veineuses cérébrales et viscérales abdominales, associées à une diminution des plaquettes sanguines (thrombopénie), sont des effets indésirables très rares du vaccin covid-19 ChAdOx1-S (Vaxzevria°) à vecteur viral, de la firme AstraZeneca (1,2,3). Les données ont été recueillies surtout dans l'Union européenne et au Royaume-Uni. Mi-avril 2021, voici quelques points de repère sur la situation

Corticoïde oral pendant quelques jours : hémorragies digestives, insuffisances cardiaques, septicémies

 Une corticothérapie orale de quelques jours à des doses courantes expose les adultes (comme les enfants) à des effets indésirables (1). Des résultats d'une étude réalisée à partir d'une base de données d'assurance maladie taïwanaise, publiés en 2020, apportent des précisions chiffrées (2)

Métopimazine ou autre antiémétique neuroleptique : hospitalisations pour traumatisme

 En 2020, une équipe de Bordeaux a publié une étude à partir de la base de données de l'assurance maladie française sur le risque d'hospitalisation pour traumatisme, notamment par accident de la route, associé à la prise d'antiémétiques neuroleptiques. Les antiémétiques étudiés étaient la dompéridone (Motilium° ou autre), le métoclopramide (Primpéran° ou autre) et la métopimazine (Vogalène°, Vogalib°). Chaque patient a été son propre témoin. La fréquence des hospitalisations pour traumatisme pendant la période d'exposition des patients à l'antiémétique a été comparée à celle pendant les périodes de non-exposition (1)

Compléments alimentaires à base de vitamine D : surdoses chez des nourrissons

 Fin 2020, le Centre de pharmacovigilance Nice-Alpes-Côte d'Azur-Provence-Corse a rapporté une observation d'un nourrisson âgé de 3 mois hospitalisé pour des vomissements, un refus de téter et une perte de poids. L'enfant était né à 36 semaines d'aménorrhée, était en bonne santé et allaité. L'examen clinique a montré des signes de déshydratation. Le bilan biologique a montré une hypercalcémie, une concentration plasmatique de parathormone effondrée, et des concentrations plasmatiques de 25-hydroxycholécalciférol et 1,25-dihydroxycholécalciférol très élevées. La vitamine D a été arrêtée et les troubles ont régressé après cet arrêt (1)

Érénumab : hypertensions artérielles

 Une équipe étatsunienne a analysé 61 notifications d'hypertensions artérielles imputées à l'érénumab (Aimovig°), enregistrées dans la base de données étatsunienne de pharmacovigilance entre 2018 et 2020. L'érénumab est utilisé en prévention des crises de migraine à raison d'une injection sous-cutanée de 70 mg voire 140 mg toutes les 4 semaines (1)

Brinzolamide ou dorzolamide en collyre pendant la grossesse : beaucoup d'inconnues

Le brinzolamide et le dorzolamide en collyre sont utilisés dans des glaucomes chroniques à angle ouvert, pour prévenir ou ralentir l'altération du champ visuel (1). Ce sont des inhibiteurs de l'anhydrase carbonique comme l'acétazolamide. Celui-ci est tératogène (anomalies oculaires, de la face et du squelette) et fœtotoxique (2,3)

Bêtabloquant en collyre + vérapamil : bradycardie et malaise grave

Mi-2020, le Centre régional de pharmacovigilance du Nord-Pas-de-Calais a analysé l'observation d'un choc cardiogénique chez une patiente âgée de 55 ans. Après un diagnostic de glaucome à angle ouvert, cette patiente a utilisé un collyre à base de cartéolol (Cartéol°), à raison d'une goutte par jour dans chaque œil pendant un mois et demi, sans effet indésirable. Puis elle a pris un comprimé de 240 mg de vérapamil (Isoptine° ou autre) lors d'un épisode de palpitations liées à une tachycardie jonctionnelle, dite de Bouveret, comme elle avait l'habitude de le faire en cas d'épisode trop gênant. Quelques heures après la prise du comprimé, elle a été victime d'un malaise et a été hospitalisée en réanimation pour un choc cardiogénique, qui a été résolutif. C'était la première fois que la patiente prenait du vérapamil depuis l'introduction du collyre de cartéolol (1)

Tramadol buvable avec compte-gouttes : les enfants encore exposés aux surdoses par erreur

En 2020, le Centre régional de pharmacovigilance Centre-Val de Loire a rapporté le cas d'un enfant âgé de 10 ans admis aux urgences pour une somnolence progressive depuis le petit-déjeuner. Il avait un myosis et une bradypnée, avec hypercapnie et hypoxémie majeure. Sous oxygène, l'évolution a été favorable (1)

Pérampanel : syndromes de Stevens-Johnson et troubles hépatiques graves

Le pérampanel (Fycompa°) est un antiépileptique, antagoniste des récepteurs AMPA du glutamate. Au 8 mars 2021, il est autorisé dans l'Union européenne, en association avec d'autres antiépileptiques, chez : les enfants dès l'âge de 4 ans et les adultes atteints d'épilepsie partielle ; les enfants dès l'âge de 7 ans et les adultes atteints d'épilepsie généralisée. Dans ces situations chez les adultes et les adolescents, le pérampanel est une option après échec d'autres antiépileptiques mieux éprouvés (a)(1à3)

Vaccin covid-19 de la firme AstraZeneca : données épidémiologiques britanniques chez les personnes âgées, et données de pharmacovigilance utiles

Le vaccin covid-19 ChAdOx1-S (nommé aussi vaccin ChAdOx1 nCoV-19) à vecteur viral, commercialisé par la firme AstraZeneca, a été autorisé dans l'Union européenne fin janvier 2021. Nous avons présenté des données actualisées de son évaluation clinique fin février 2021 (a). Ces données, issues principalement d'essais cliniques comparatifs réalisés chez des personnes pour la plupart âgées de moins de 55 ans, ne permettaient pas d'évaluer l'efficacité chez les personnes plus âgées

Sécurité des soins : patient et entourage sont aussi acteurs

En matière de gestion des risques, pour éviter qu'une défaillance se propage, des barrières sont prévues au sein du processus à sécuriser. Leur redondance au cours des soins aide à intercepter une erreur éventuelle. Sont considérées comme des barrières de sécurité tout « artifice matériel, logiciel, humain et/ou organisationnel qui s'oppose à l'occurrence d'un événement redouté ou qui ralentit l'évolution d'un scénario d'accident » (1,2). En situation de soin, les patients eux-mêmes, et leur entourage, jouent un rôle non négligeable, comme certains signalements au Programme Prescrire Éviter l'Évitable le mettent en lumière

Signaux d'alarme

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont des médicaments efficaces dont l'emploi est justifié, pendant quelques semaines, dans des reflux gastro-œsophagiens sévères, en cas d'œsophagite ou d'ulcère gastrique ou duodénal. En 1990, lors de la commercialisation du premier IPP en France, Prescrire avait pointé l'absence de données sur ses effets indésirables à long terme

Méthotrexate à faible dose : suivi des événements indésirables à 2 ans

Le méthotrexate est utilisé à faible dose en une seule prise hebdomadaire comme immunodépresseur dans diverses maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde. C'est l'immunodépresseur dont l'efficacité est la mieux établie par un long recul d'utilisation dans la polyarthrite rhumatoïde, situation dans laquelle il est souvent proposé en premier choix (1à3)

Fingolimod : atteintes hépatiques graves, parfois avec transplantation

 Le fingolimod (Gilenya°) est un immunodépresseur utilisé par voie orale comme traitement de fond de la sclérose en plaques (1,2)

Antihistaminiques H1 phénothiazines sur la peau : eczémas photoallergiques

 En 2020, des dermatologues français ont étudié des dossiers de patients ayant consulté pour une atteinte cutanée liée à une photosensibilisation entre janvier 2007 et octobre 2019 (1,2). Ils ont analysé les cas où la photosensibilisation avait été causée par un antihistaminique H1 dérivé de la phénothiazine en applications cutanées. Les phénothiazines sont connues pour être photosensibilisantes (3)

Inhibiteurs de la 5-alpha-réductase : rétinopathies ?

 En 2020, une étude cas/témoins au sein d'une base de données de santé de Corée du Sud a étudié 31 cas d'atteintes rétiniennes à type d'anomalies maculaires (anomalies kystoïdes et cavitations fovéales), unilatérales ou bilatérales détectées chez des hommes. Ces anomalies étaient sans cause connue chez 14 patients. Ces 14 cas d'anomalies maculaires ont été comparés aux 17 autres cas d'anomalies maculaires pour lesquels une cause avait été identifiée (1)

Neuroleptiques : insuffisances respiratoires aiguës

 Un éventuel lien entre la prise de neuroleptique et la survenue d'une insuffisance respiratoire aiguë a été exploré à partir d'une base de données d'assurance maladie taïwanaise (1). L'étude a porté sur les adultes âgés de plus de 20 ans (âge moyen 62 ans), enregistrés dans cette base entre 2000 et 2013, sans antécédent d'insuffisance respiratoire aiguë ni de maladie connue pour être à l'origine d'une insuffisance respiratoire aiguë. Les 7 084 adultes ayant souffert d'une insuffisance respiratoire aiguë (les cas) ont été comparés à 12 785 adultes appariés sur des facteurs de risque respiratoire (les témoins)

Anévrismes et dissections artérielles causés par des médicaments

Un anévrisme est une dilatation localisée de la paroi d'une artère, exposée à une rupture sous l'effet de la pression artérielle (1à3)

Dioxyde de titane : cancérogène ?

En France, la mise sur le marché des denrées alimentaires contenant l'additif alimentaire E171, correspondant à du dioxyde de titane sous forme notamment de nanoparticules, est suspendue depuis le 1er janvier 2020, du fait de doutes sur un potentiel cancérogène (1,2)

Médicaments qui causent ou aggravent une lithiase urinaire

Une lithiase correspond à la formation de calculs dans une glande ou un réservoir. Un calcul urinaire est un arrangement cristallin composé autour d'une matrice organique, anormalement présent dans les voies urinaires. Les calculs composés de calcium (en général de l'oxalate de calcium ou du phosphate de calcium en proportions variables) sont les plus fréquents. On parle alors de lithiase calcique. Les calculs contenant de la cystine (lithiase cystinurique) ou de l'acide urique (lithiase urique) ou du phosphate de magnésium ou d'ammoniaque (lithiase phospho-ammoniaco-magnésienne ou struvite) sont moins fréquents. Dans le cas d'une lithiase urinaire, les calculs sont formés dans les calices rénaux et migrent dans les uretères

Événements indésirables

La survenue de troubles cliniques ou biologiques au cours d'un traitement est fréquente. Ces troubles sont rapportés par les patients eux-mêmes, par leur entourage, ou observés par les soignants. Dans les essais cliniques, deux termes distincts sont utilisés pour qualifier ces troubles : "événement indésirable" et "effet indésirable". Nous vous proposons de lire un extrait d'une synthèse ayant évalué le prucalopride dans la constipation chronique (présentée dans le numéro 328 de Prescrire, pages 90-94), puis de répondre à une question. Suivent une proposition de réponse et des commentaires qui passent "au peigne fin" certains termes de cet extrait

Mémantine : troubles dissociatifs

 En 2020, une équipe française a étudié des témoignages d'utilisation abusive de mémantine (Ebixa° ou autre) postés sur des forums de discussion, surtout sur le réseau social Reddit, principalement anglophone (1). La mémantine est un médicament autorisé dans la maladie d'Alzheimer (1,2)

Effets indésirables psychiques : les enfants aussi

 En 2020, le Centre de pharmacovigilance néerlandais Lareb a analysé les 918 observations d'effets indésirables psychiques survenus chez des enfants et des adolescents, notifiées entre 2003 et 2016. Elles ont concerné 1 478 effets indésirables psychiques, dont 156 graves (1). Les effets indésirables rapportés avec ces médicaments étaient surtout des agitations, des agressivités, des troubles du comportement, des dépressions, des troubles psychotiques et des tics (1)

Enzalutamide, apalutamide : pneumopathies interstitielles

 Au Japon, les pneumopathies interstitielles ont été ajoutées aux résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base d'enzalutamide (Xtandi°) et d'apalutamide (Erleada°), deux antiandrogènes, après 19 cas notifiés de cet effet indésirable, dont 3 mortels avec l'enzalutamide et quelques cas notifiés avec l'apalutamide (1,2)

Testostérone : thromboses veineuses et artérielles

 En 2020, une équipe étatsunienne a publié les résultats d'une étude sur le lien entre l'exposition à la testostérone (Pantestone°, Androtardyl° ou autre, Androgel° ou autre) chez des hommes et la survenue de thromboses veineuses traitées par anticoagulant, à partir d'une base de données d'assurance maladie. Les patients atteints d'un cancer ont été exclus

Apports iodés excessifs pendant la grossesse : hypothyroïdie de l'enfant à naître

L'iode a un rôle majeur dans le fonctionnement de la thyroïde. Son apport varie largement, notamment selon la provenance de l'alimentation et la proximité ou non du littoral. Des mécanismes de régulation adaptent la production d'hormones thyroïdiennes selon les fluctuations de l'apport d'iode, ce qui maintient l'état d'euthyroïdie (sauf quand la carence ou l'excès d'iode sont majeurs, ou quand il existe une maladie thyroïdienne). Par exemple, en cas d'excès d'iode soudain, la synthèse d'hormones thyroïdiennes cesse pendant quelques semaines, puis reprend de façon adaptée (1à3)

Progestatifs in utero : troubles psychiques ?

En France, courant 2019, une équipe de chercheurs a publié une analyse de réponses à un questionnaire fourni aux 1 200 familles adhérentes de l'association française nommée Hhorages (Halte aux hormones artificielles pour les grossesses), qui s'intéresse aux troubles psychiques liés à une exposition in utero aux hormones de synthèse (1)

Certolizumab pégol pendant la grossesse ou l'allaitement : un anti-TNF alpha de choix ?

La firme UCB a adressé à Prescrire une série de questions en réaction à l'analyse publiée en mai 2020 de l'évaluation du certolizumab pégol dans le psoriasis (1)

Coupes menstruelles : risque de déplacement d'un dispositif intra-utérin lors de leur retrait

Les coupes menstruelles sont des protections intimes féminines internes. Il s'agit d'un réceptacle se présentant sous la forme d'une cloche inversée, souple, en silicone ou en élastomère thermoplastique, réutilisable, qui se termine par une petite tige pour en faciliter le retrait (a). Introduites dans le vagin pendant les règles, elles sont destinées à recueillir directement le flux sanguin sans l'absorber. En France, ce sont des produits dits de consommation courante, dont le contrôle relève de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf) (1à4). L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a émis, à la demande de la Dgccrf, des recommandations relatives aux mesures d'hygiène souhaitables lors de leur utilisation (lire l'encadré "Tampons périodiques et coupes menstruelles : mesures d'hygiène en prévention du syndrome de choc toxique")

Fluoroquinolones : valvulopathies

 En octobre 2020, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé d'un risque de valvulopathies cardiaques avec les antibiotiques du groupe des fluoroquinolones (1)

Ticagrélor : bradyarythmies et pauses ventriculaires

 Des observations de bradyarythmies sous ticagrélor (Brilique°), un antiagrégant plaquettaire, ont été publiées en détail. L'une d'entre elles, publiée en 2020, concerne une femme âgée de 55 ans qui a souffert de six épisodes de bloc auriculoventriculaire complet avec bradycardie à 39 battements par minute environ 12 heures après le début d'un traitement par une dose de charge de ticagrélor et un bêtabloquant pour un syndrome coronarien aigu. Les troubles n'ont pas récidivé après le remplacement du ticagrélor par le clopidogrel (Plavix° ou autre), un autre antiagrégant plaquettaire (1). Une autre observation a été publiée en 2018 et concerne une femme âgée de 75 ans qui a eu un épisode de bradycardie sinusale à 30 battements par minute, avec des épisodes de bloc auriculoventriculaire complet et des pauses allant jusqu'à 5 secondes, après une dose de charge de ticagrélor de 180 mg pour un syndrome coronarien aigu. Les troubles n'ont pas récidivé après le remplacement du ticagrélor par le clopidogrel (2)

Lévétiracétam : comportements agressifs

 Fin 2019, la Commission européenne a fait état de l'analyse de 7 914 notifications d'hostilité ou d'agressivité imputées au lévétiracétam (Keppra° ou autre), un antiépileptique, rapportées dans le monde et fournies par la firme dans le cadre d'un rapport périodique actualisé de sécurité (PSUR). Les effets indésirables rapportés étaient par ordre de fréquence : des agressivités, des irritabilités, des colères, des troubles du comportement, des agitations, des troubles psychotiques, des modifications de la personnalité, des hyperactivités psychomotrices, des labilités affectives, des comportements paranoïaques (1)

Clopidogrel + rifampicine : saignements

 En 2020, l'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de faire mentionner dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de clopidogrel (Plavix° ou autre) et de celles à base de rifampicine (Rifadine° ou autre), une interaction entre ces deux médicaments (1)

Léflunomide, tériflunomide : toxicité embryofœtale

Le léflunomide est un immunodépresseur autorisé dans l'Union européenne et aux États-Unis d'Amérique depuis la fin des années 1990 dans la polyarthrite rhumatoïde et le rhumatisme psoriasique (1,2). Chez l'Animal comme chez l'Homme, le léflunomide ingéré est rapidement transformé en un métabolite actif, le tériflunomide, par un métabolisme de premier passage au niveau de la paroi intestinale et du foie. Le tériflunomide est à l'origine de l'essentiel des effets cliniques du léflunomide (3). Le tériflunomide lui-même est autorisé dans la sclérose en plaques depuis le début des années 2010 (4,5)

Cabergoline dans l'hyperprolactinémie : valvulopathies

La cabergoline est un agoniste dopaminergique dérivé de l'ergot de seigle, commercialisé dans divers pays depuis les années 1990 : soit pour le traitement d'hyperprolactinémies, dont celles liées à un adénome hypophysaire, en général à raison d'environ 1 mg par semaine ; soit pour le traitement de la maladie de Parkinson, en général à raison de 1 mg à 3 mg par jour (1à4)

Amoxicilline intraveineuse : insuffisances rénales aiguës par cristallurie (suite)

En 2020, des équipes françaises ont analysé les notifications d'insuffisance rénale aiguë par cristallurie liée à l'amoxicilline, enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance ou transmises par les firmes commercialisant l'amoxicilline (1)

Extraits de la plante Artemisia annua : allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme

La plante Artemisia annua L., alias armoise annuelle, est utilisée en médecine traditionnelle chinoise, notamment pour lutter contre la fièvre ou le paludisme. Elle est connue sous divers noms tels que : absinthe chinoise, absinthe sauvage, qing hao, quinghao, huang hua guo, sweet annie, sweet wormwood (1,2). Elle fait partie des plantes du genre Artemisia, alias armoises, largement répandues dans le monde (3). Des produits fabriqués à partir de feuilles séchées d'Artemisia annua L. sont vendus sous forme d'infusion ou de poudre comme traitements dits naturels de divers troubles digestifs, parasitaires, bactériens, inflammatoires ou contre la fièvre (1,3,4)

Dispositif intra-utérin au cuivre sphérique (IUB Ballerine Midi°) : difficultés de retrait et ruptures du dispositif

Le dispositif intra-utérin (DIU) IUB Ballerine Midi° est un dispositif contraceptif constitué d'un fil métallique sur lequel sont fixées 17 billes de cuivre. La surface cuivrée est de 300 mm2. Une fois placé dans l'utérus, le dispositif se déploie pour former une sphère d'environ 1,5 cm de diamètre. Il est disponible en France depuis 2019 (1)

Mediator° : la norfenfluramine au cœur du procès

Le jugement dans le procès pénal Mediator° est attendu fin mars 2021, douze ans après le retrait du marché français de ce médicament qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes par hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) ou par valvulopathie (1)

Paclitaxel : neuropathies périphériques persistant parfois plus de 12 mois après l'arrêt

Le paclitaxel (Paclitaxel Teva° ou autre) est un cytotoxique du groupe des taxanes administré par voie intraveineuse. Comme de nombreux cytotoxiques, les taxanes exposent à des neuropathies périphériques (1,2)

Mémantine : bradyarythmies

 En 2020, l'Agence japonaise du médicament a informé de quelques observations de bradyarythmies cardiaques imputées à la mémantine (Ebixa° ou autre), un antagoniste des récepteurs NMDA du glutamate utilisé dans la maladie d'Alzheimer. Cet effet indésirable a été ajouté dans les résumés des caractéristiques (RCP) japonais des spécialités à base de mémantine (1)

Ivermectine : coma chez un enfant

 En 2020, une équipe de Toulouse a publié une observation d'un enfant de 13 ans hospitalisé en soins intensifs pour des troubles de la conscience. Il avait reçu, en traitement d'une gale, une dose unique d'ivermectine (Stromectol° ou autre), à raison de 0,23 mg/kg. Six heures après l'administration, l'enfant était dans le coma, avec une ataxie, des signes pyramidaux, une diplopie, des douleurs abdominales et des vomissements. Les troubles ont régressé en 48 heures (1)

Progestérone vaginale : cholestases intrahépatiques de la grossesse

 Une étude cas/témoins publiée en septembre 2020 a comparé l'exposition à la progestérone vaginale (Utrogestan° ou autre) de 174 femmes ayant une cholestase intrahépatique de la grossesse (cas) et de 522 femmes enceintes indemnes de ce trouble (témoins). L'âge de la mère, le nombre de grossesses, l'indice de masse corporelle (IMC) et l'âge gestationnel à l'accouchement ont été pris en compte (1). Les femmes ont été recensées sur une période de 5 ans dans une maternité israélienne. Dans cette maternité, un traitement par progestérone était débuté à partir de la 16e semaine de grossesse quand un col court était détecté à l'échographie systématique. La progestérone était utilisée sous forme micronisée, à raison de 200 mg par jour par voie vaginale (1)

Lénograstim : thromboembolies veineuses et artérielles

 En 2020, l'Agence française du médicament (ANSM) a informé de cas de thromboembolies veineuses et artérielles, dont des thromboses veineuses profondes, des embolies pulmonaires, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux, chez des donneurs de moelle osseuse ayant reçu du lénograstim (Granocyte°) (1)

Acide valproïque : perturbateur endocrinien ?

La question de la toxicité de certaines substances chimiques présentes dans l'environnement via une perturbation du système endocrinien suscite un intérêt croissant (1,2). Les perturbateurs endocriniens sont impliqués dans des troubles de la reproduction, le diabète de type 2, l'obésité, des troubles métaboliques, des troubles du comportement, certains cancers, etc. Ces troubles sont d'autant plus marqués que l'organisme exposé est immature, notamment in utero (lire l'encadré "Médicaments perturbateurs endocriniens : les principaux effets sur les systèmes hormonaux humains")

Médicaments perturbateurs endocriniens : les principaux effets sur les systèmes hormonaux humains

Les perturbateurs endocriniens sont des substances exogènes qui dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants ou de leur descendance, en interférant avec le métabolisme des hormones naturelles (1). De nombreux médicaments interfèrent avec les multiples systèmes hormonaux du corps humain. Dans certains cas, il s'agit de l'effet recherché, par exemple pour traiter un trouble hormonal. Dans d'autres, ce sont des médicaments utilisés pour traiter des troubles très divers, qui ont des effets hormonaux non voulus parfois difficiles à repérer, avec des conséquences délétères

Oxygène liquide : gelures graves quand le réservoir n'est pas en position verticale

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) du Nord-Pas-de-Calais a rapporté l'observation d'un patient de 62 ans qui a souffert de brûlures du deuxième degré liées à des gelures, causées par une fuite d'oxygène liquide à partir de son réservoir portable. Ce réservoir avait été placé à ses pieds, sur la table de radiologie, mais en position horizontale, ce qui a provoqué la fuite. La base de données française de pharmacovigilance compte aussi une observation de gelures chez une patiente dont le réservoir portable d'oxygène liquide avait été couché pendant un transport de cette patiente (1,2)

Questionner sa pratique Grossesse et risque médicamenteux : pendant et aussi avant

Une étude épidémiologique française a été menée à partir des données de remboursement de l'Assurance maladie entre 2011 et 2014 chez environ 29 000 femmes enceintes, soit environ 1 % des femmes enceintes en France pendant la période de l'étude. La moitié d'entre elles ont été exposées à 9 médicaments ou plus au cours de leur grossesse : antalgiques (paracétamol, etc.), antispasmodique (phloroglucinol), fer, antibiotiques, ainsi que des médicaments dont l'effet sur l'enfant à naître est connu et dangereux (acide valproïque, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), isotrétinoïne, etc.). Ces données vont dans le même sens que des études antérieures : par exemple, une synthèse publiée en 2011 a montré que la proportion de femmes ayant présenté des médicaments au remboursement pendant la grossesse était environ 2 fois plus grande en France que dans des pays du nord de l'Europe (1). Le fait que l'exposition de femmes enceintes à certains médicaments ait conduit à des désastres connus, tels que ceux du thalidomide, du diéthylstilbestrol (DES), ou plus récemment de l'acide valproïque, est manifestement trop peu pris en compte (2à4)

Principales évolutions en 2020 autour du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. Suite à cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques par Prescrire, susceptible d'être modifiée par de nouvelles données. Voici les principales évolutions entre le bilan 2020 et le bilan 2021

Distributeurs de gel hydroalcoolique et jeunes enfants : projections oculaires

 En France, en août 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a informé d'effets indésirables oculaires survenus chez des jeunes enfants ayant reçu une projection de gel hydroalcoolique en utilisant un distributeur mis à disposition dans les lieux publics, en lien avec la pandémie de covid-19 (1)

Ginkgo biloba : troubles du rythme cardiaque ?

 En 2020, une analyse de la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 162 observations de troubles du rythme cardiaque imputés au Ginkgo biloba (1). Plus de 30 spécialités contenant des extraits de Ginkgo biloba étaient impliquées

Métopimazine : rétention d'urine

 En 2020, les centres régionaux de pharmacovigilance d'Angers et de Nantes ont rapporté l'observation d'un enfant âgé de 8 ans, hospitalisé après avoir reçu pendant quelques jours un traitement par métopimazine (Vogalib°), à raison de 7,5 mg 2 fois par jour, et diosmectite (Smecta°) pour une gastroentérite. L'enfant a été hospitalisé pour une rétention urinaire aiguë, sans autre trouble associé. Après l'arrêt de la métopimazine, la rétention urinaire a régressé. Une échographie réalisée 4 jours plus tard n'a pas montré de résidu vésical postmictionnel (1)

Baricitinib : diverticulites et perforations intestinales

 En août 2020, l'Agence britannique du médicament a informé d'un risque de diverticulite avec le baricitinib (Olumiant°), un immunodépresseur inhibiteur de Janus kinases autorisé dans la polyarthrite rhumatoïde (1)

Sécheresses oculaires d'origine médicamenteuse

On nomme sécheresse oculaire une maladie multifactorielle caractérisée par un défaut quantitatif ou qualitatif du film lacrymal, et une inflammation et des lésions de la surface oculaire, dont la cornée, qui entretiennent le défaut de film lacrymal. La sécheresse oculaire ainsi définie se manifeste le plus souvent par des signes non spécifiques légers à modérés au niveau des yeux tels qu'un inconfort, des douleurs, des rougeurs, une hypersensibilité à la lumière. Elle peut être à l'origine de lésions cornéennes graves et de troubles visuels (lire l'encadré "La sécheresse oculaire, en bref")

Eczéma atopique

L'eczéma atopique (alias dermatite atopique) se manifeste par une sécheresse cutanée, des lésions inflammatoires évoluant par poussées, et un prurit parfois intense. Il débute en général dans les deux premières années de la vie et s'atténue le plus souvent avant l'adolescence (1,2)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2021

Pour la neuvième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense des cas documentés de médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne (sauf rares exceptions précisées en note)

Un génériqueur condamné pour notice incomplète sur les risques

L'amiodarone (Cordarone° ou autre) est utilisée dans le traitement de troubles du rythme cardiaque, notamment la fibrillation auriculaire (1). Il est connu depuis les années 1980 que ce médicament expose à des fibroses pulmonaires, et à des morts, depuis au moins les années 2000 (2). Mais les notices françaises du princeps et des génériques ont longtemps uniquement pointé des symptômes tels que « essoufflements, fièvre, toux », en ajoutant plus tard la mention « pouvant être très graves ». Le risque mortel de fibrose pulmonaire n'a été précisé que tardivement, notamment en 2017 dans la notice du génériqueur Biogaran, alors que cette information figurait dans la notice canadienne de Cordarone° depuis 2007 (2,3). En 2020, toutes les notices des spécialités d'amiodarone commercialisées en France précisent ce risque

Compléments alimentaires : faut-il rassurer les consommateurs ?

« Votre journal a publié un article intitulé "Compléments alimentaires : consommateurs mal protégés" relatif aux dangers pour la santé que poseraient deux ingrédients contenus dans les compléments alimentaires : le curcuma et la vinpocétine (1). Sensibles à l'information et à la sécurité des consommateurs, mais aussi en tant que syndicat national des compléments alimentaires, Synadiet souhaite apporter quelques précisions à votre publication

Ma première intoxication involontaire au paracétamol

Je suis appelée par un patient qui présente fièvre, frissons, céphalées, courbatures. Au téléphone, il me paraît bien essoufflé et me dit vomir énormément. Il habite juste à côté du cabinet, je laisse tout en plan en prévenant mes consœurs qui récupèrent un ou deux patients, je me mets en tenue covid… Youpidou, il fait chaud là-dessous en Guyane même s'il n'y a que la rue à traverser, et je me rends chez mon patient qui vomit bien tripes et boyaux

Soyons vigilants avec l'huile essentielle de menthe poivrée !

Je fais suite au texte d'avril 2020 sur la spécialité Colpermin° ["Huile essentielle de menthe poivrée et troubles intestinaux bénins", p. 245-248]. J'aimerais attirer votre attention et celle des lecteurs sur les spécificités de cette huile essentielle (HE). Comme vous l'avez indiqué, l'HE de Mentha piperita est composée de terpènes comme toutes les HE ; molécules de petites tailles et très lipophiles. De manière générale les terpènes sont convulsivants, c'est la raison pour laquelle les HE sont contre-indiquées chez les épileptiques ou chez les personnes ayant des antécédents d'épilepsie

Prescription erronée ? Temporiser, pour sécuriser la dispensation

Quand un pharmacien estime repérer une erreur de prescription, il est conduit à effectuer toutes les vérifications nécessaires, en particulier en échangeant avec le patient, son entourage et le prescripteur (1). En cas d'erreur avérée, il n'est pas toujours aisé de différer, voire de refuser la dispensation d'un médicament en expliquant cette décision au patient ou à son entourage. Un signalement au Programme Prescrire Éviter l'Évitable témoigne des difficultés rencontrées en pharmacie d'officine suite à une prescription manifestement erronée (2)

Grand écart

Dans l'Union européenne et ailleurs, la tendance est à l'accélération des procédures d'octroi d'autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments, au risque de ne pas avoir les garanties minimales d'efficacité clinique et de connaissance de leurs effets indésirables. Une tendance accentuée par le contexte de la pandémie de covid-19. C'est le cas par exemple du remdésivir (Veklury°) : lire aussi "remdésivir (Veklury°) et covid-19" et le "Point de vue de la Rédaction. Mise sur le marché du remdésivir dans l'Union européenne : l'EMA ne sert pas assez l'intérêt des patients"

Effets indésirables : souvent négligés dans les synthèses méthodiques

Afin de savoir comment les effets indésirables des interventions médicales en général et des médicaments en particulier sont pris en compte dans les synthèses méthodiques, des chercheurs britanniques ont utilisé la base de données en ligne Prospero, qui regroupe les protocoles de ces synthèses (1,2)

Bracelets répulsifs anti-insectes : atteintes cutanées et oculaires

 En avril 2020, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a mis en garde contre des effets indésirables de bracelets répulsifs anti-insectes (1)

Coloscopies : effets indésirables rénaux et cardiovasculaires

 En 2020, une étude à partir des données françaises de l'Assurance maladie et du système hospitalier a recensé plus de 4 millions de patients âgés d'au moins 30 ans ayant passé une première coloscopie, à visée diagnostique ou de dépistage, entre 2010 et 2015 (1). L'âge médian des patients était de 59 ans

AINS : complications de sinusites

 Fin 2019, des équipes françaises ont analysé sur une période de deux ans les dossiers médicaux de patients âgés de moins de 18 ans hospitalisés dans quatre centres hospitaliers universitaires pour sinusite fronto-ethmoïdale (1)

Plantes contenant de la berbérine : tératogènes et fœtotoxiques

 Mi-2019, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié un rapport sur des préparations à base de plantes contenant de la berbérine. La berbérine est une substance alcaloïde isoquinoléique présente dans les parties souterraines (racines et rhizomes) de certaines plantes telles que les Renonculacées. On la retrouve dans des compléments alimentaires promus dans les troubles de la glycémie et de la cholestérolémie (1)

Arrêt du tabac : surdose de certains médicaments

Fumer du tabac accélère le métabolisme de certains médicaments (1). L'induction enzymatique met environ 2 à 3 semaines à s'installer comme à disparaître (1). Quand on arrête de fumer du tabac, cette induction du métabolisme disparaît progressivement, ce qui expose le patient à des effets indésirables liés à une surdose de ces médicaments (1). L'arrêt complet et définitif du tabac est difficile. Beaucoup de patients font plusieurs tentatives de sevrage et lors de chacune d'elles, le métabolisme des médicaments concernés par cette induction est modifié (2)

Fluconazole : tératogène dès 150 mg en prise unique

Le fluconazole est un antifongique azolé, utilisé notamment par voie orale à faibles doses dans certaines candidoses vaginales (1). Chez les femmes enceintes, un risque tératogène lié au fluconazole par voie orale à fortes doses (au moins 400 mg par jour de façon prolongée) est établi. Pour les faibles doses de fluconazole (150 mg en prise unique éventuellement répétée) utilisées dans les candidoses vaginales, on ne disposait jusqu'en 2020 que de quelques études épidémiologiques portant sur de petits effectifs, ce qui ne permettait pas d'écarter un risque malformatif (2à7)

Détournement

L'eskétamine par voie nasale (Spravato°), autorisée dans certaines dépressions dites résistantes, est dangereuse (lire aussi "eskétamine (Spravato°) et dépression dite résistante")

Inhibiteurs de la pompe à protons : risque plus grand de covid-19 grave

 En 2020, une équipe sud-coréenne a étudié le lien entre l'exposition à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) et la gravité de la maladie covid-19 dans une cohorte de patients adultes testés positifs au Sars-CoV-2 (1)

Lamotrigine : exposition très variable des enfants allaités

 Une étude de cohorte étatsunienne, publiée fin 2019, apporte des données sur l'exposition des enfants aux médicaments antiépileptiques via l'allaitement. Sept antiépileptiques ont été étudiés, dont la lamotrigine (Lamictal° ou autre). Pour cela, un échantillon de sang a été prélevé chez chaque enfant allaité et sa mère, durant la même visite, entre 5 et 20 semaines après la naissance (1)

Antidépresseurs IRS et grossesse : troubles neuropsychiques à long terme ? (suite)

Les antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) traversent le placenta et ont des effets somatiques sur les nouveau-nés exposés in utero, notamment : hypertensions artérielles pulmonaires persistantes, troubles du rythme cardiaque par allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme avec le citalopram et l'escitalopram (1,2). Ces psychotropes exposent le nouveau-né à des troubles neuropsychiques visibles dès la naissance, liés à une accumulation de l'antidépresseur et ensuite à un syndrome de sevrage : agitation, troubles du tonus, convulsions, etc. (3à5)

Abus et dépendances à la prégabaline en hausse en France et ailleurs

La prégabaline est un analogue de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), autorisée dans les épilepsies partielles, les douleurs neuropathiques et l'anxiété généralisée, sans que son mode d'action soit très clair : elle n'agit ni sur les récepteurs GABA, ni sur les récepteurs aux benzodiazépines, ni sur les récepteurs aux opioïdes, ni sur les récepteurs sérotoninergiques ou dopaminergiques (1à3)

Diffuseurs et sprays d'huiles essentielles : sources de pollution avec irritations des voies respiratoires

En mars 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié une étude des cas d'exposition à des sprays et diffuseurs d'huiles essentielles à usage domestique rapportés aux centres antipoison français entre 2011 et 2019 (1,2)

Soulager une douleur nociceptive modérée d'une femme qui allaite

De nombreuses douleurs courantes sont dites nociceptives, c'est-à-dire provoquées par une atteinte d'un tissu ou d'un organe autre que le système nerveux (une douleur due à une atteinte du système nerveux étant dite neurogène, ou neuropathique). Les douleurs nociceptives sont en général sensibles aux antalgiques courants, dits non spécifiques (1). Une femme qui vient d'accoucher et allaite son enfant est souvent gênée par des douleurs nociceptives modérées, du fait d'une césarienne, d'une épisiotomie, de contractions utérines, d'un engorgement mammaire associé à la montée de lait, de lésions des mamelons, d'hémorroïdes, d'un lumbago etc. La prise en charge de ces douleurs passe d'abord par la recherche de la cause et la proposition de solutions autres que médicamenteuses (lire l'encadré "Douleurs après accouchement : d'abord des traitements autres que médicamenteux") (2,3)

Balbutiements de la déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France

Le bilan national des déclarations d'événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) publié par la Haute autorité de santé (HAS) pour l'année 2018 est le premier portant sur une année complète après celui, partiel, du démarrage du portail internet d'accès public signalement.social-sante.gouv.fr (1,2)

"Médicaments en Questions", bilan 2019

En plus de ses publications périodiques et applications numériques, Prescrire propose plusieurs formations en ligne, dont Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles organisé en sessions annuelles (1). Centré sur la prise en compte des effets indésirables des médicaments, ce programme associe : auto-analyse de la pratique à partir de formulaires ; actualisation et approfondissement des connaissances par la lecture régulière de la revue et la participation au Test de Lecture mensuel ; échanges entre participants sur un forum en ligne (a)(1)

Dégarélix : rhabdomyolyses

Le dégarélix (Firmagon°) est un antagoniste de la gonadoréline, une hormone hypothalamique. Il diminue la production d'hormones sexuelles. Dans l'Union européenne, le dégarélix et les agonistes de la gonadoréline, dont la leuproréline (Eligard° ou autre), sont autorisés dans certains cancers de la prostate. Dans cette situation clinique, il n'est pas démontré que le dégarélix ait une meilleure efficacité clinique ni un meilleur profil d'effets indésirables que les agonistes de la gonadoréline (1,2)

Sels de régime à base de potassium : hyperkaliémies et troubles du rythme cardiaque

En avril 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a mis en garde contre les risques d'hyperkaliémie liés à l'utilisation de sels de régime à base de chlorure de potassium. Ces sels sont utilisés comme substituts du sel de cuisine et sont destinés aux personnes qui suivent un régime pauvre en sodium, alias régime sans sel (1)

Bupropione : orgasmes spontanés

L'Agence européenne du médicament (EMA) a analysé les augmentations de la sexualité en tant qu'effet indésirable imputées à la bupropione (Zyban°), un amphétaminique utilisé dans le sevrage tabagique. Ses résultats ont été rendu publics en 2019 (1)

Mécasermine : tumeurs bénignes et malignes

En février 2020, l'Agence française du médicament (ANSM) a mis en garde quant à un risque de cancers liés à la mécasermine (Increlex°), un facteur de croissance utilisé dans des retards de croissance (1)

Nalméfène + opioïde : syndromes de sevrage

En avril 2020, l'observation d'un patient hospitalisé du fait d'un syndrome de sevrage après la prise d'un comprimé de nalméfène (Selincro°), un antagoniste des récepteurs opioïdes, prescrit pour une alcoolodépendance, a été rapportée en France. Ce patient prenait aussi de la buprénorphine (Subutex° ou autre) en traitement substitutif d'une dépendance aux opioïdes (1)

Péricardites d'origine médicamenteuse

On nomme péricardite une inflammation du péricarde, l'enveloppe entourant le cœur, constituée de deux feuillets (1,2). Lorsque l'inflammation touche aussi le muscle cardiaque, on parle de myopéricardite

Cueillette de champignons : intoxications mortelles

Certains champignons sont la cause d'intoxications mortelles (1). En France, chaque année, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) alerte sur les intoxications par des champignons et publie une synthèse des cas signalés auprès des Centres antipoison

Ifosfamide : encéphalopathies (suite)

L'ifosfamide, un cytotoxique alkylant utilisé dans divers cancers, expose à des encéphalopathies, qui touchent environ 10 % à 30 % des patients. Il a d'abord été commercialisé sous forme de poudre pour usage parentéral dans les années 1970 (Holoxan°). Dès la commercialisation, en 2012, de la solution injectable (Ifosfamide EG°), une augmentation des notifications d'encéphalopathie a été observée en France (1)

Devoir de mémoire

Le retrait du marché français de Mediator° (benfluorex) en 2009 doit beaucoup aux rapprochements faits avec des désastres du passé. Des soignants se sont souvenus des dégâts liés à d'autres amphétaminiques anorexigènes, l'aminorex dans les années 1960 et la dexfenfluramine (Isoméride°), proche de Mediator°, dans les années 1990 (1,2). En 1997, la commercialisation des fenfluramines, dont la dexfenfluramine, a été arrêtée parce que les graves atteintes des valves cardiaques de patients qui y avaient été exposés ont rappelé à des médecins étatsuniens les valves abîmées, des années voire des décennies plus tôt, par des dérivés de l'ergot de seigle (2)

Cascade

Ah, les « prescriptions en cascade » ! « Un médicament B prescrit pour soulager les effets indésirables du médicament A, un médicament C pour soulager les effets indésirables du médicament B, etc ». Comme l'illustre l'histoire d'un patient, relatée dans le forum en ligne du programme Médicaments en Questions (a)

INGÉNOL MÉBUTATE (PICATO°)

INGÉNOL MÉBUTATE (PICATO°). L'ingénol mébutate a été autorisé en 2012 dans l'Union européenne chez les patients ayant des lésions de kératose actinique. En février 2020, son autorisation de mise sur le marché (AMM) a été retirée par la Commission européenne, à la demande de la firme. Son AMM avait été suspendue un mois plus tôt par la Commission européenne en raison d'un surcroît de cancers cutanés observé chez les patients au niveau des zones d'application de l'ingénol mébutate. Cette suspension avait été décidée dans l'attente des résultats de la réévaluation de la balance bénéfices-risques de l'ingénol mébutate par le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC). En avril 2020, le PRAC a conclu, de façon cohérente, à une balance bénéfices-risques défavorable de l'ingénol mébutate

Covid-19 : remdésivir (Veklury°) autorisé dans l'Union européenne, avec beaucoup d'incertitudes et d'inconnues

Début juillet 2020, le remdésivir (Veklury°), un antiviral, a été autorisé dans l'Union européenne chez les adultes et les adolescents atteints de covid-19 justifiant un apport en oxygène. Cette autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne est dite conditionnelle, c'est-à-dire qu'elle a été octroyée sur la base de données insuffisantes pour l'obtention d'une AMM "classique", mais rendant plausible l'hypothèse que les dangers de ce médicament soient acceptables vu son efficacité. Autrement dit, les incertitudes concernant ce médicament sont grandes. Il a été demandé à la firme qui le commercialise de fournir de nombreuses données supplémentaires

Diphénhydramine : ingestions accidentelles par des enfants

 Une étude étatsunienne a analysé des cas de surdose de diphénhydramine (un antihistaminique H1 atropinique et sédatif) avec conséquences cliniques, observés chez des enfants entre 2008 et 2015 (1). Les observations ont été recensées à partir de multiples sources, dont les centres antipoison étatsuniens, la base de données étatsunienne de pharmacovigilance et des publications. 2 028 observations ayant impliqué la diphénhydramine seule ont été analysées. 50 % des cas concernaient des enfants âgés de 2 ans à 4 ans et étaient liés principalement à des prises accidentelles en l'absence de supervision par un adulte, ou parfois à des erreurs de mesure de la dose. Ces accidents se sont produits dans la moitié des cas avec une forme buvable pédiatrique et dans 25 % des cas avec une forme orale solide pédiatrique

Montélukast : troubles psychiques et suicides

 Début 2020, l'Agence française du médicament (ANSM) a rappelé le risque d'effets indésirables psychiques du montélukast (Singulair° ou autre), un antileucotriène utilisé dans l'asthme. Elle invite les professionnels de santé à renforcer l'information des patients et de leur entourage, et à plus de vigilance vis-à-vis de ces effets indésirables pour lesquels le lien avec le médicament est parfois évoqué de façon tardive (1)

Aprémilast : troubles psychiques (suite)

 Fin 2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié les résultats d'une enquête de pharmacovigilance sur les troubles psychiques liés à l'aprémilast (Otezla°), un immunodépresseur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 4 utilisé dans le psoriasis en plaques et le rhumatisme psoriasique (1,2)

Citalopram + oméprazole : morts subites

 Une étude de cohorte, réalisée à partir d'une base de données d'assurance sociale taïwanaise et publiée en 2019, a analysé les arrêts cardiaques soudains chez des patients qui ont présenté des demandes de remboursement pour des prescriptions de citalopram (Séropram° ou autre) ou d'oméprazole (Mopral° ou autre) entre 2000 et 2005 (1)

Doxylamine et grossesse : à dose et durée minimales, car peut-être un lien avec des malformations

La doxylamine est depuis de nombreuses années, selon l'évaluation de Prescrire, l'antiémétique de premier choix en début de grossesse, quand les nausées ou vomissements ne sont pas soulagés par des mesures autres que médicamenteuses (1). Mi-2020, elle est autorisée pour cet usage notamment en Belgique, au Canada et aux États-Unis d'Amérique, en association avec la pyridoxine (alias vitamine B6), mais pas en France (2à4)

Acide valproïque pendant la grossesse : effets nocifs sur la 3e génération aussi ?

Il est établi que l'exposition in utero à l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) expose à diverses malformations, notamment des anomalies de fermeture du tube neural telles que des spina bifida, des malformations urogénitales, crâniofaciales et digitales. L'acide valproïque expose aussi à des troubles neuropsychiques et comportementaux dans l'enfance : diminutions du quotient intellectuel, retards du développement moteur et du langage, etc. (1)

Bimatoprost et autres en collyre : énophtalmies

Les analogues de la prostaglandine F2alpha en collyre tels que le bimatoprost sont utilisés pour réduire la pression intraoculaire. Ils exposent à divers effets indésirables locaux, dont certains causent une modification de l'apparence de l'œil traité : assombrissement de la peau des paupières, pigmentation de l'iris, croissance des cils, etc. (1à5)

Essais cliniques versus placebo : divers types de placebos, dits purs, impurs voire faux placebos

L'évaluation d'un médicament repose notamment sur la mise en œuvre d'un essai clinique qui le compare à un placebo. Le placebo est un objet, à distinguer de l'effet placebo (1). Un placebo est défini comme une « substance sans principe actif mais dont la prise peut avoir un effet psychologique bénéfique sur le patient » (2). Une autre définition du placebo introduit la notion d'effet placebo : « Préparation dépourvue de tout principe actif, utilisée à la place d'un médicament pour son effet psychologique, dit effet placebo » (3)

Effets indésirables et résultats d'essais cliniques en cancérologie : des formulations trompeuses et des omissions

La connaissance des effets indésirables des médicaments est très limitée au moment de leur mise sur le marché (1à4). Cette connaissance limitée tient en partie au fait que les effets indésirables des nouveaux médicaments observés au cours des essais cliniques ne sont pas toujours rapportés clairement dans les comptes rendus de ces essais publiés dans les revues médicales (a)(5à8)

Médicaments radiopharmaceutiques : effets indésirables surestimés ?

«Nous avons lu avec grand intérêt l'article "Effets indésirables des médicaments radiopharmaceutiques" paru dans votre revue (janvier 2020, tome 40, n° 435). Cet article fait référence à la communication orale "Adverse events to radiopharmaceuticals evaluation of French pharmacovigilance reports" réalisée au congrès de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) par S. Langlet et coll. du CHU Lapeyronie à Montpellier

Moins solides, mais pas moins utiles

Les patients atteints d'un trouble bipolaire ont un risque accru de suicide. Chez ces patients, l'efficacité du lithium ou de l'acide valproïque en prévention des suicides a été évaluée par des essais comparatifs randomisés. Mais d'autres types d'études sont aussi utilisés pour évaluer les effets de tels médicaments. L'équipe Prescrire vous propose de lire des extraits d'un compte rendu publié d'une étude sur ce sujet, puis de répondre à deux questions. Suivent une proposition de réponse et des commentaires de la Rédaction

Failles

Les gliflozines, des hypoglycémiants inhibiteurs d'un transporteur rénal du glucose nommé SGLT2, sont autorisées dans l'Union européenne dans le diabète de type 2, voire aussi dans celui de type 1 (lire aussi "Dapagliflozine (Forxiga°) et diabète de type 1"). Pourtant, les gliflozines n'ont pas d'efficacité démontrée de façon probante sur les complications du diabète et elles exposent à des effets indésirables graves

Covid-19 et hydroxychloroquine (suite) : début juin 2020, toujours pas de preuve d'efficacité et encore des signaux d'effets indésirables graves

(voir précision du 8 juin 2020 ci-dessous)

Prévention du covid-19 après exposition au virus Sars-CoV-2 : pas d'efficacité démontrée de l'hydroxychloroquine

La prévention du covid-19 repose avant tout sur des mesures barrières telles que se tenir à distance, se laver souvent les mains, porter un masque (1). L'hydroxychloroquine (Plaquénil°) a été préconisée en prévention du covid-19, sans évaluation comparative démontrant son efficacité. Les résultats d'un premier essai hydroxychloroquine versus placebo, randomisé, en double aveugle, dans cette situation ont été publiés

Tocilizumab : atteintes hépatiques graves

Le tocilizumab (RoActemra°) est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l'interleukine 6, une cytokine impliquée notamment dans des phénomènes inflammatoires. Dans l'Union européenne, le tocilizumab est notamment autorisé dans diverses affections rhumatologiques, comme la polyarthrite rhumatoïde. Son profil d'effets indésirables comprend surtout des : infections et cancers, en lien avec ses effets immunodépresseurs ; réactions d'hypersensibilité lors de la perfusion ; neutropénies, thrombopénies ; hémorragies digestives et perforations digestives ; hypercholestérolémies ; affections démyélinisantes (1,2)

Médicaments augmentant les risques cardiaques de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine

La chloroquine est un antipaludique du groupe des amino-4-quinoléines

Une tendance à la hausse du nombre d'hospitalisations et de morts liées à l'usage d'antalgiques opioïdes en France

La mortalité par surdose d'opioïde a nettement augmenté à la fin des années 1990 puis à partir de 2013 aux États-Unis d'Amérique. Une telle évolution est-elle observée en France ? Quels sont les antalgiques opioïdes dits faibles ou forts le plus souvent prescrits en ville en France ? Comment évoluent les données nationales d'hospitalisations et de morts liées à des intoxications par opioïdes ?

Pholcodine et anaphylaxies aux curares (suite)

 En avril 2020, au cours de l'épidémie de covid-19, l'Agence française du médicament (ANSM) a rappelé le risque d'allergie croisée entre la pholcodine, un opioïde utilisé comme antitussif, et les curares utilisés en réanimation, notamment pour l'assistance respiratoire des patients atteints de covid-19. L'ANSM a recommandé opportunément aux médecins de ne pas prescrire la pholcodine et aux patients de ne pas l'utiliser en cas de toux (1,2)

Dabigatran : atteintes œsophagiennes (suite)

 En janvier 2020, le Centre de pharmacovigilance néerlandais (Lareb) a publié une analyse de 32 cas d'effets indésirables œsophagiens imputés à la prise de dabigatran (Pradaxa°), un anticoagulant oral direct, qui lui ont été notifiés entre 2013 et 2019. Il s'est agi d'œsophagites (8 cas), de douleurs œsophagiennes (21 cas), de brûlures œsophagiennes (4 cas), et d'ulcère de l'œsophage (1 cas). Trois des patients ont eu la sensation d'une gélule collée dans l'œsophage ou dans la gorge (1)

Apixaban, édoxaban, rivaroxaban : situations à risque d'hémorragies ou de thromboses

L'apixaban, l'édoxaban et le rivaroxaban sont des anticoagulants oraux directs, inhibiteurs du facteur Xa, d'où le segment-clé xaban dans leur dénomination commune internationale (DCI). Ils sont autorisés en prévention ou en traitement des thromboses dans diverses situations médicales ou chirurgicales. Comme tous les anticoagulants, leur principal effet indésirable est le risque d'hémorragies parfois graves, voire mortelles. Un manque d'efficacité expose au contraire à un risque de thromboses (1à4)

Violet de gentiane pendant l'allaitement : irritant et cancérogène

Le terme "violet de gentiane" désigne, selon l'époque et le contexte, une ou plusieurs substances produites industriellement à partir de l'aniline extraite du goudron de houille, et utilisées comme colorants, dans l'industrie textile ou cosmétique notamment. Des propriétés antibactériennes, antiparasitaires et antifongiques ont amené à les proposer aussi dans l'élevage industriel et en médecine vétérinaire. Ces diverses utilisations sont autorisées ou interdites selon les pays et les époques (1,2)

Intoxications et accidents domestiques dans le contexte du covid-19

Les centres antipoison français ont fait état de 245 appels entre le 1er et le 24 mars 2020 liés à des expositions à des toxiques dans le contexte de l'épidémie de covid-19. Parmi les 245 cas d'exposition, 144 ont eu des conséquences cliniques (1)

Pénuries de médicaments : sources d'erreurs et d'événements indésirables parfois graves, à notifier

Les pénuries de médicaments à l'origine de ruptures d'approvisionnement perturbent les soins, entraînant des pertes de temps. À cela, s'ajoutent les préjudices subis par les patients : rationnement, voire privation de traitement les exposant à une résurgence de la maladie ; défauts de vaccination et perturbations des calendriers vaccinaux ; alternatives thérapeutiques de moindre efficacité, à risque d'erreur ou déséquilibrant un traitement auparavant stable ; anxiété ; reste financier à charge plus important, etc. (1à5)

Chlormadinone ou nomégestrol : IRM en cas de signes cliniques de méningiome ou de traitement prolongé

La chlormadinone et le nomégestrol sont des progestatifs, dérivés synthétiques de la progestérone. En France, mi-2020, des comprimés de chlormadinone (Lutéran° ou autre) et de nomégestrol (Lutényl° ou autre) sont autorisés dans diverses situations cliniques, notamment : hormonothérapie substitutive de la ménopause ; dysménorrhées ; certaines hémorragies génitales ; ou encore endométriose pour la chlormadinone (1)

Des nouvelles données sur les effets indésirables cardiaques de l'association de l'hydroxychloroquine (Plaquénil°) avec l'azithromycine (Zithromax° ou autre)

L'association d'hydroxychloroquine (Plaquénil°), un antipaludique ayant des effets immunodépresseurs, avec l'azithromycine (Zithromax° ou autre), un antibiotique macrolide, est un traitement en cours d'évaluation chez des patients atteints de covid-19. Au 15 avril 2020, il n'y a pas de preuves d'une efficacité clinique de cette association dans cette situation (1)

Acide valproïque et dérivés : une diminution, mais encore trop de femmes enceintes exposées

 En 2015, l'Agence française du médicament (ANSM) a mis en place diverses mesures pour éviter d'exposer des enfants à naître à la tératogénicité de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) et ses dérivés. Début 2020, cette agence a publié des données de l'évolution de l'exposition à ces médicaments entre 2013 et mi-2019 chez les femmes en âge d'être enceintes (âgées de 15 ans à 49 ans), à partir des données du système national des données de santé (SNDS). L'étude a aussi porté sur les femmes qui ont accouché entre 2013 et 2018 (1,2)

Fer intraveineux : spasmes coronariens aigus allergiques

 Mi-2019, le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) a rapporté 35 notifications de troubles coronariens imputés à diverses formulations de fer par voie intraveineuse (IV) (1)

Méthylphénidate : dopage étudiant

 Fin 2019, l'Agence belge du médicament (Afmps) a rendu publics des résultats d'une enquête menée en 2018, évaluant la consommation de médicaments psychostimulants auprès des étudiants de six universités belges francophones. 12 000 personnes ont répondu, soit 14 % des étudiants interrogés (1). Les étudiants en médecine ou en sciences de la santé représentaient environ un quart des répondeurs. 65 % étaient des femmes

Ingestion de billes à eau superabsorbantes par de jeunes enfants : occlusion chirurgicale

 Fin 2019, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a alerté sur les risques parfois mortels en cas d'ingestion de billes, bulles ou "perles d'eau" par des enfants (1)

Cétirizine : quelques dystonies et autres troubles extrapyramidaux

La cétirizine est un antihistaminique H1 dit non sédatif et non atropinique. Son efficacité, comme celle des autres antihistaminiques H1, est modeste sur les symptômes de la rhinite allergique ou de l'urticaire. Son profil d'effets indésirables comporte surtout des troubles neuropsychiques, des troubles digestifs, des augmentations de l'appétit avec prises de poids, de rares troubles du rythme cardiaque par allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme. Les antihistaminiques H1 dits non sédatifs tels que la cétirizine causent moins de sédations, de troubles psychomoteurs et de troubles atropiniques que les antihistaminiques les plus anciens. Cependant, une sédation de faible intensité et une sécheresse buccale surviennent parfois (1à5)

Exposition in utero au DES : un facteur de risque d'infarctus du myocarde ?

Le diéthylstilbestrol (alias DES), un estrogène de synthèse, a été prescrit en France entre 1948 et 1977 à des femmes enceintes en prévention des avortements spontanés (1,2). Le nombre d'enfants nés en France ayant été exposés in utero est estimé à 160 000 (autant de filles que de garçons) (2). Chez les filles exposées in utero au DES, il a été observé, entre autres, des adénocarcinomes du vagin et du col de l'utérus et des anomalies des organes génitaux. Chez les garçons exposés in utero, le DES cause des anomalies du tractus génito-urinaire (3)

Syndrome d'alcoolisation fœtale : des données françaises

Quand une femme enceinte boit de l'alcool, l'enfant à naître est exposé à ses effets, avec des conséquences cliniques dont la gravité augmente avec le degré d'exposition. Dans les cas les plus graves, les enfants naissent avec un syndrome spécifique, le syndrome d'alcoolisation fœtale, qui se manifeste par une dysmorphie faciale et des troubles neuropsychiques (lire l'encadré "Grossesse et alcool : conséquences sur l'enfant")(1,2). Même en l'absence de dysmorphie faciale, certains enfants ont des troubles du comportement et des difficultés d'apprentissage qui seront détectés plus tardivement, souvent au moment de la scolarisation, et des difficultés sociales

Grossesse et alcool : conséquences sur l'enfant

L'alcool est un agent tératogène et fœtotoxique connu. La consommation d'alcool pendant la grossesse a sur l'enfant à naître des conséquences d'une gravité variable, parfois majeure. Elles dépendent de la quantité d'alcool consommée et de son mode de consommation : régulière, épisodique, ou importante et ponctuelle. Dans les cas les plus graves, les enfants naissent avec un syndrome d'alcoolisation fœtale (1à6)

Éfavirenz et grossesse : microcéphalies, anomalies du tube neural

Les résultats d'une étude de cohorte étatsunienne, publiés début 2020, ont montré un lien entre l'exposition in utero à l'éfavirenz (Sustiva° ou autre) d'enfants non infectés par le HIV et la survenue de microcéphalie, mesurée par le périmètre crânien après l'âge de 6 mois (1)

Profiter des effets indésirables

Certains participants à la session "Personnes âgées : sobriété médicamenteuse" du programme Question de Pratiques ont fait des effets indésirables de médicaments des alliés dans leur démarche de déprescription (a)

Injection d'une forme "retard" : le bon dosage au bon moment

Les formes injectables à action ou libération prolongée, dites retard, sont conçues pour espacer les administrations, en allongeant la durée d'action du médicament par divers procédés. Elles permettent de réduire le nombre d'injections. Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que des confusions sur ces formes "retard" sont sources d'erreurs de dose

Ondansétron : ne pas utiliser au premier trimestre de la grossesse selon l'ANSM

L'ondansétron (Zophren° ou autre) est un antagoniste des récepteurs 5HT3 de la sérotonine (alias sétron). Les sétrons sont des médicaments aux propriétés antiémétiques. Ils sont parfois utilisés hors autorisation de mise sur le marché (AMM) pour soulager les vomissements liés à la grossesse. Chez les femmes enceintes, on dispose de quelques études concernant l'ondansétron. Mais faute d'évaluation probante, son efficacité n'est pas démontrée quand les vomissements liés à la grossesse sont modérés. Et quand ils sont intenses, son efficacité ne semble pas supérieure à celle d'autres médicaments antiémétiques tels que le métoclopramide (Primpéran° ou autre), un neuroleptique (1à4)

ARRÊTS DE COMMERCIALISATION

DEPURATUM° gélules - arrête-bœuf + bouleaufumeterregenièvrerhaponticromarinthym. Un produit n'ayant pas le statut de médicament est commercialisé sous ce nom

Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)

Le texte "Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)" est tiré de "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider", consultable dans l'espace Interactions Médicamenteuses de l'Application Prescrire

Diurétiques

Le texte "Diurétiques" est tiré de "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider", consultable dans l'espace Interactions Médicamenteuses de l'Application Prescrire

Bêtabloquants

Le texte "Bêtabloquants" est tiré de "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider", consultable dans l'espace Interactions Médicamenteuses de l'Application Prescrire

Digoxine

Le texte "Digoxine" est tiré de "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider", consultable dans l'espace Interactions Médicamenteuses de l'Application Prescrire

Le Réseau français des centres de pharmacovigilance lance CIRUPT, une étude sur les conséquences iatrogènes des ruptures de stock

Les ruptures d'approvisionnement sont devenues une préoccupation quotidienne des professionnels de santé en ville et/ou à l'hôpital, des patients et des autorités sanitaires nationales et internationales. Ces situations peuvent entraîner des modifications de traitement aboutissant au changement de médicament dans une classe pharmacologique similaire ou différente, ou à l'arrêt du traitement. Des différences de concentrations, de dosages, de modalités d'administration ou de présentations pharmaceutiques peuvent donc être observées. Ces ruptures peuvent alors avoir des conséquences, plus ou moins graves, sur la prise en charge des patients

Ingénol mébutate : cancers de la peau

 L'ingénol mébutate (Picato°) a été autorisé en 2012 sous forme de gel pour traiter les lésions de kératose actinique sans hyperkératose ni hypertrophie (1,2)

Priapismes d'origine médicamenteuse

On nomme priapisme une persistance anormale pendant plusieurs heures d'une érection du pénis ou du clitoris, non associée à une excitation sexuelle ou un désir. Le diagnostic est à poser en urgence pour distinguer le priapisme ischémique, le plus fréquent (plus de 95 % des cas), douloureux et grave, du priapisme non ischémique. Chez l'homme, un priapisme ischémique est une urgence médicale voire chirurgicale pour prévenir une insuffisance érectile séquellaire irréversible. Les patients atteints de drépanocytose sont les plus exposés. Les priapismes liés à des fistules entre l'artère caverneuse et le corps caverneux à la suite d'un traumatisme n'exposent pas à des lésions ischémiques (lire l'encadré "Le priapisme, en bref")

Fentanyl nasal : confusion mortelle avec un pulvérisateur pour le rhume

 En janvier 2020, le système de pharmacovigilance allemand a rapporté la mort d'un homme âgé de 28 ans qui, pensant utiliser un spray nasal pour un rhume, a pris le pulvérisateur nasal à base de fentanyl (Instanyl°) destiné au traitement des crises douloureuses de sa compagne atteinte de drépanocytose. Cet homme ne comprenait pas l'allemand. Une dépression respiratoire, une perte de conscience et des vomissements sont survenus après deux à quatre pulvérisations de 200 microg de fentanyl. Le patient est mort d'une détresse respiratoire aiguë suite à l'inhalation du contenu gastrique (1)

Iode radioactif pour hyperthyroïdie : plus grande mortalité par cancer du sein

 En 2019, une étude épidémiologique a montré une plus grande mortalité par tumeur solide, surtout par cancer du sein, après traitement d'une hyperthyroïdie par iode radioactif, de façon dose-dépendante (1)

Médicaments anti-VEGF : anévrismes et dissections artérielles

Les médicaments anti-VEGF sont dirigés contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (vascular endothelial growth factor, en anglais), impliqué dans l'angiogenèse. Ils sont utilisés surtout dans des situations de prolifération vasculaire, notamment des cancers, et par voie intravitréenne dans certaines affections des yeux. Ils exposent à des troubles cardiovasculaires tels que des hypertensions artérielles, des insuffisances cardiaques et des accidents thromboemboliques artériels ou veineux (1)

Néfopam : addictions (suite)

Le néfopam (Acupan° ou autre) est un antalgique considéré comme d'action centrale, non opioïde (1,2)

Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) chez les nourrissons : quelle balance bénéfices-risques ?

En 2018, nous avons rapporté des données qui ont montré une surmortalité chez les adultes traités par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), notamment en cas de durée de traitement supérieure à un mois (1). Plusieurs abonnés nous ont depuis interrogés sur la balance bénéfices-risques des IPP en traitement prolongé chez les enfants dans diverses situations, souvent en dehors de celles de l'autorisation de mise sur le marché (AMM)

Prégabaline, gabapentine : dépressions respiratoires

 Fin 2019, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a fait état de 49 notifications d'insuffisances respiratoires graves, dont 12 mortelles, rapportées entre 2012 et 2017 chez des patients prenant de la prégabaline (Lyrica° ou autre) ou de la gabapentine (Neurontin° ou autre), des gabapentinoïdes (1). Tous ces patients avaient au moins un autre facteur de risque tel que l'utilisation d'un opioïde ou d'un autre médicament dépresseur du système nerveux central, ou des troubles pulmonaires préexistants tels qu'une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Un âge avancé et une insuffisance rénale (facteur de surdose) sont d'autres facteurs de risque connus (1,2)

Récidiviste

Face aux demandes des firmes, l'encadrement déficient des autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments a conduit à octroyer en France, en 2009, des AMM pour des copies de Mediator°, à base de benfluorex. Ce n'est qu'en 2010 que la Commission européenne a décidé le retrait des AMM de toutes les spécialités à base de benfluorex, devant l'étendue des dégâts pourtant connus depuis des années

Paracétamol et atteintes hépatiques : un message d'alerte sur les boîtes

Le paracétamol est l'antalgique de premier choix dans les douleurs légères à modérées, y compris chez la femme enceinte, à condition de ne pas en banaliser l'emploi. Le paracétamol expose à moins d'effets indésirables que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui sont à exclure pendant toute la grossesse. Mais en cas de surdose de paracétamol, des atteintes hépatiques graves, nécessitant parfois une greffe du foie, et des insuffisances rénales sont à prévoir. Or, les résultats de plusieurs études françaises montrent que les patients connaissent mal les dangers du paracétamol, alors qu'il est couramment utilisé en automédication (1,2)

Une vigilance négligée

En réponse à une question d'examen portant sur la conduite à tenir devant une toxidermie grave, un étudiant en médecine de fin de 2e cycle mentionnera la nécessité d'une déclaration en pharmacovigilance

Notifier les conséquences néfastes des ruptures de stock

Les ruptures d'approvisionnement sont une préoccupation des professionnels de santé en ville et à l'hôpital, des patients et des autorités sanitaires nationales et internationales. Dans ce contexte, le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) a pris l'initiative de conduire une étude prospective sur l'année 2020 (étude Cirupt) pour évaluer la iatrogénie induite par les ruptures de stock ou les tensions d'approvisionnement d'un médicament (www.rfcrpv.fr/etude-cirupt)

Cabergoline et bromocriptine en traitement d'un prolactinome : troubles compulsifs

 Les troubles compulsifs tels que jeux pathologiques, hypersexualités, achats et prises de nourriture compulsifs sont des effets indésirables connus des médicaments dopaminergiques tels que la lévodopa (en association dans Modopar°, Sinemet° ou autre) et des agonistes dopaminergiques tels que le ropinirole (Requip° ou autre) (1à3). Ils ont d'abord été observés chez des patients traités par ce type de médicaments pour une maladie de Parkinson (1à3)

Aloe vera : hépatites

 Mi-2019, l'Agence canadienne du médicament a alerté sur l'hépatotoxicité de produits pris par voie orale contenant de l'Aloe vera, à la suite de plusieurs notifications (1)

Triptans et grossesse : morts fœtales, retards de croissance intra-utérins

 Fin 2019, le Centre régional de pharmacovigilance de Toulouse a attiré l'attention sur les risques pour l'enfant à naître de l'utilisation de triptans tels que le sumatriptan (Imigrane° ou autre) pour soulager des crises de migraine ou d'algie vasculaire de la face au cours de la grossesse (1)

Verrucides acides : encore des brûlures graves

 En novembre 2019, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a interdit l'utilisation de deux verrucides contenant de l'acide monochloroacétique: Expert 1.2.3 Verrues Cutafilm° et Steripan Traitement Verrues°, vendus en pharmacie, parapharmacie ou supermarché. Des brûlures cutanées du deuxième degré ont été signalées avec ces produits suite au renversement des flacons de solution (1)

Hypertensions artérielles pulmonaires d'origine médicamenteuse

On nomme hypertension artérielle pulmonaire une maladie pulmonaire d'évolution progressive, caractérisée par une augmentation anormale de la pression dans la circulation artérielle pulmonaire. Au fil des années, l'évolution conduit à une insuffisance ventriculaire droite, puis à la mort. L'hypertension artérielle pulmonaire se manifeste d'abord par une dyspnée d'effort, puis de repos. Les traitements vasodilatateurs sont peu satisfaisants. La greffe cœur-poumon est l'ultime option de traitement (1à3)

Confusions entre plantes comestibles et toxiques

En juillet 2019, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a publié un rapport de 1 872 cas de confusions de plantes toxiques avec des plantes comestibles, signalés entre 2012 et 2018. Les données proviennent des centres antipoison. Seules les intoxications survenues après ingestion d'une plante dans un contexte de repas ont été recensées (1)

Hormonothérapie de la ménopause : cancer du sein (suite)

En 2002, la publication de résultats de l'essai WHI avait montré que, par rapport au placebo, une association estroprogestative entraînait un excès de risque de cancer du sein, de l'ordre de 8 cas par an pour 10 000 femmes ménopausées exposées. Le risque augmentait avec la durée de l'exposition (1)

Thé vert : atteintes hépatiques

En 2003, à la suite de plusieurs cas d'atteinte hépatique, dont un ayant conduit à une greffe de foie, l'Agence française du médicament a suspendu l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de Exolise°, un médicament à base d'extrait hydroalcoolique de thé vert (Camellia sinensis), proposé en complément de régimes amaigrissants (1)

Acide hyaluronique en injection intra-articulaire dans la gonarthrose : efficacité et effets indésirables sous-estimés ?

En France, l'acide hyaluronique en injection intra-articulaire (Hyalgan°) est autorisé dans la gonarthrose (1). En 2016, sur la base de trois synthèses méthodiques avec métaanalyses, nous avions conclu à une efficacité au mieux modeste de l'acide hyaluronique en injection intra-articulaire. En prenant en compte les effets indésirables rapportés, parfois graves, la balance bénéfices-risques de l'acide hyaluronique en injection intra-articulaire semblait alors défavorable (2à4). Les décisions de déremboursement en France, qui ont eu lieu après, vont dans le sens de cette analyse (1,5,6). Certains lecteurs ont depuis exprimé leur profond désaccord

Curiosité

Comment se fait-il que le lien entre le benfluorex (ex-Mediator°) et les valvulopathies soit resté méconnu de la plupart des cardiologues pendant des dizaines d'années ? Malgré la large utilisation du médicament, malgré la fréquence de ces atteintes valvulaires, malgré des échocardiographies de plus en plus performantes

Méthotrexate hebdomadaire : quelques mesures bienvenues contre des erreurs mortelles

Le méthotrexate est un cytotoxique autorisé dans l'Union européenne depuis les années 1960, qui s'administre par voie orale (Novatrex° ou autre) ou parentérale (Metoject° ou autre). Il est utilisé comme immunodépresseur chez des patients atteints par exemple de polyarthrite rhumatoïde ou de psoriasis. Dans ces situations, le méthotrexate est administré en une prise par semaine à raison le plus souvent de 7,5 mg à 25 mg (1,2)

Décongestionnants rhinopharyngés et accidents cardiovasculaires : l'ANSM informe, sans retirer du marché

Les décongestionnants rhinopharyngés sont des sympathomimétiques vasoconstricteurs. Ils exposent à des accidents cardiovasculaires et à des colites ischémiques. Ces dangers sont disproportionnés pour des médicaments destinés à soulager des troubles bénins d'évolution rapidement favorable tels que ceux du rhume (1)

Sulfadiazine argentique crème : deux poids deux mesures

La sulfadiazine argentique est un sulfamide antibactérien. En France, elle est utilisée depuis les années 1970 sous forme de crème comme antiseptique cutané. Son efficacité est mal évaluée, et elle expose aux effets indésirables généraux graves des sulfamides, notamment hématologiques, hépatiques, rénaux et cutanés. Des crèmes dosées à 1 % de sulfadiazine argentique sont commercialisées avec deux statuts différents, à la fois comme médicament (Flammazine°), accessible uniquement sur ordonnance ; et comme dispositif médical (associée avec l'acide hyaluronique dans Cicanov Plus° et Ialuset Plus°), accessible sans ordonnance (a)(1à3)

L'étifoxine et le méthocarbamol encore sur le marché malgré les avis défavorables d'une Commission de l'ANSM

L'étifoxine (Stresam°), un psychotrope, est autorisée en France comme anxiolytique Le méthocarbamol (Lumirelax°), un myorelaxant, est autorisé en France en comprimés dans les « contractures musculaires douloureuses », et en crème dans les douleurs musculaires (1)

Des valvulopathies d'origine médicamenteuse dans l'angle mort des cardiologues

L'exposition au benfluorex (Mediator°), commercialisé en France de 1976 à 2009, a fait des milliers de victimes, dont des centaines de morts, par hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et/ou atteinte des valves cardiaques (1). Ce désastre a été révélé grâce à la ténacité d'une pneumologue de Brest, Irène Frachon (1,2). À l'exception notable de quelques cardiologues, dont le docteur Chiche à Marseille, les cardiologues dans leur ensemble n'ont joué aucun rôle important dans cette révélation, alors qu'ils étaient en première ligne pour diagnostiquer les valvulopathies à l'échocardiographie (2,3). Lors d'un diagnostic de valvulopathie, dans quelle mesure les cardiologues ont-ils envisagé un lien avec la prise de benfluorex ?

Et si c'était le médicament ? Au procès Mediator°, Georges Chiche et Irène Frachon racontent leur déclic

Le cardiologue Georges Chiche, le 15 octobre 2019, et la pneumologue Irène Frachon, le lendemain, ont raconté au tribunal ce qui les avait amenés, face à une valvulopathie, à suspecter Mediator° (benfluorex). Voici des extraits de leur témoignage, relus et validés par leurs soins

Ne déclarer que les effets indésirables graves ou inattendus ?

Les médecins français pratiquent peu la pharmacovigilance. Et souvent, ils et elles ne savent pas que les patient.e.s peuvent déclarer les effets indésirables aux centres de pharmacovigilance. Donc ils et elles ne le disent pas à leurs patient.e.s. Mais quand ceux et celles-ci le font en nombre, comme lors de l'affaire du Levothyrox° en 2017, les centres de pharmacovigilance se trouvent noyés sous les déclarations. Une thèse de médecine générale faite dans la région de Lille retrouve ce qui était présumé (1) : les médecins généralistes repèrent peu et déclarent peu les effets indésirables des médicaments, un peu plus quand ils et elles travaillent en groupe, quand ce sont des femmes, quand ils ou elles participent à des actions d'éducation thérapeutique et quand ils et elles sont abonné.e.s à une revue. Certain.e.s déclarent n'avoir vu aucun effet adverse d'un médicament dans l'année…

Vortioxétine : comportements agressifs

 La vortioxétine (Brintellix°) est un antidépresseur sérotoninergique proche des inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) (1,2). En 2019, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une analyse des notifications de comportements agressifs enregistrées dans sa base de données. Cette analyse a été motivée par la mise en évidence d'une proportion plus grande de notifications de comportements agressifs avec la vortioxétine qu'avec l'ensemble des autres médicaments de la base. L'analyse a porté sur 76 observations concernant des patients d'âge médian 47 ans, des femmes dans 60 % des cas. Le délai médian d'apparition des troubles a été de 11 jours (3)

Complément alimentaire frauduleux : accident vasculaire cérébral

 Mi-2019, le Centre de pharmacovigilance de Nancy a rapporté une observation d'accident vasculaire cérébral (AVC) après la prise d'un complément alimentaire à base de plantes acheté sur internet, promu comme stimulant sexuel (Wiltrol°). Le patient âgé de 50 ans a été hospitalisé pour une hypotension artérielle sévère avec dysarthrie, hémiparésie et paralysie faciale gauche. L'imagerie cérébrale a montré un AVC ischémique occipital récemment constitué, ainsi qu'une sténose de l'artère cérébrale moyenne. Le lendemain, un nouvel épisode ischémique cérébral transitoire avec hypotension artérielle prolongée est survenu (1)

Tramadol : augmentation de la mortalité ?

Le tramadol est un antalgique opioïde dit faible, commercialisé pour le soulagement des douleurs modérées à intenses (1à3). Agoniste pur (c'est-à-dire sans effet antagoniste) des récepteurs opioïdes, il a aussi des effets noradrénergiques et sérotoninergiques (4). Il expose aux effets indésirables des opioïdes et à quelques autres effets nocifs (lire l'encadré "Tramadol : profil d'effets indésirables") (1). Des dépendances et des addictions ont été rapportées, avec un risque d'augmentation des doses de tramadol (4)

Tramadol : profil d'effets indésirables

Le tramadol est un antalgique opioïde dit faible, agoniste pur des récepteurs opioïdes. Il a aussi des effets sérotoninergiques et noradrénergiques (1,2)

Hémopathies malignes après traitement d'un cancer du sein

Début 2019, une équipe française a évalué le risque d'hémopathie maligne chez les femmes ayant reçu un traitement pour un cancer du sein à partir de données issues des bases du Système national de données de santé (SNDS) français (1)

Fosfomycine trométamol et grossesse : nouvelles données à prendre en compte

En 2018, les données d'exposition à la fosfomycine trométamol de femmes enceintes atteintes d'infections urinaires basses ou de bactériuries asymptomatiques, reposaient sur des résultats chez environ 150 femmes enceintes exposées au premier trimestre (1,2). Cela n'était pas suffisant pour exclure une augmentation notable du risque de malformation, même grave. Les conséquences pour l'enfant à naître d'une exposition après le premier trimestre, y compris à long terme, étaient inconnues (3)

Confusions persistantes entre le médicament Lytos° et le complément alimentaire Lithos°

En France, le médicament Lytos°, en comprimés dosés à 520 mg d'acide clodronique, un diphosphonate, est autorisé dans les ostéolyses et les hypercalcémies malignes. Le complément alimentaire Lithos°, en comprimés contenant du citrate de potassium et de magnésium, est promu en cas de perte hydrique importante liée à une transpiration excessive, une forte diurèse ou une diarrhée (1à3)

Autisme et vaccin ROR : une étude frauduleuse

En 1998, un médecin anglais, Andrew Wakefield, a publié dans la revue The Lancet une étude suggérant, sur la base de 12 cas, l'existence d'un nouveau type d'autisme, dit "autisme régressif", associé à une inflammation intestinale qu'il a attribué à une vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) (1). En 2004, 10 des 13 auteurs de l'étude ont publié une déclaration pour rétracter leurs conclusions (2)

Paupières : éviter les confusions entre dermocorticoïdes

Les dermocorticoïdes sont classés en quatre niveaux d'activité anti-inflammatoire : faible, modérée, forte, très forte. Plus leur niveau d'activité est élevé, plus leurs effets sont importants, y compris les effets indésirables, notamment cataractes et glaucomes en cas d'application répétée à proximité de l'œil ou sur les paupières (1à4). Des confusions et utilisations inappropriées de dermocorticoïdes ont été signalées au programme Prescrire Éviter l'Évitable

Risque accru de cancers de la peau sous hydrochlorothiazide : quelles conséquences pratiques ?

En 2018, nous avons rapporté les données de deux études cas/témoins qui ont montré un risque accru de cancers de la peau autres que des mélanomes chez des patients traités par hydrochlorothiazide, un hypotenseur de premier choix dans l'hypertension artérielle (1,2)

Pentoxyvérine : plus dangereuse qu'utile ?

« Dans vos articles "Pentoxyvérine : des effets indésirables atropiniques et des troubles cardiaques" du 1er avril 2019 [réf. 1] et "Bilan 2020 des médicaments à écarter" du 1er décembre 2019 [réf. 2] ;vous mettez en cause de façon injustifiée et à plusieurs reprises, la balance bénéfices-risques de la pentoxyvérine présente dans notre spécialité Vicks sirop pectoral 0,15 %. En particulier, ce dernier article suggère que la pentoxyvérine, présente dans notre spécialité, figure au bilan des médicaments à écarter

Protoxyde d'azote récréatif : myéloneuropathies

 En novembre 2019, les centres français d'addictovigilance ont attiré l'attention sur des complications neurologiques liées à l'utilisation récréative du protoxyde d'azote, alias gaz hilarant. Huit cas d'atteinte neurologique grave liée à cette utilisation ont été signalés dans la région des Hauts-de-France entre janvier et novembre 2019 (1)

Vinpocétine : tératogène

 En juin 2019, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a alerté sur les risques de la vinpocétine chez les femmes qui pourraient être enceintes (1)

Compléments alimentaires à base de curcuma : hépatites cholestatiques

 En octobre 2019, l'Institut national italien de la santé a publié un rapport d'évaluation de 27 cas d'atteinte hépatique imputée à un complément alimentaire à base de curcuma, survenus entre novembre 2018 et juin 2019 en Italie (1,2). L'âge médian des patients était de 55 ans, et la plupart étaient des femmes. À l'exception d'un patient, tous ont été hospitalisés. Dans presque tous les cas, l'effet indésirable notifié était une hépatite aiguë : dans 11 cas, il était spécifié qu'il s'agissait d'une hépatite cholestatique. La durée d'exposition a été de 8 jours à 8 mois (médiane de 2 mois). Dans 7 cas, il était précisé qu'aucun autre médicament n'était utilisé. De très nombreux compléments alimentaires à base de curcuma seul ou associé ont été impliqués. Les analyses d'échantillons de ces produits n'ont pas mis en évidence de contamination. La cause précise de cette série est restée indéterminée (1)

Duloxétine : hémorragies de la délivrance

 En août 2019, l'Agence canadienne du médicament a ajouté dans le résumé des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de duloxétine (Cymbalta° ou autre), le risque d'hémorragies de la délivrance. La duloxétine est un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, comme la venlafaxine (Effexor° LP ou autre) et le milnacipran (Ixel° ou autre) (1à3)

Prégabaline ou gabapentine pendant la grossesse : dangers avérés et incertitudes à prendre en compte

La prégabaline (Lyrica° ou autre) et la gabapentine (Neurontin° ou autre) sont des antiépileptiques structurellement proches de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), un neurotransmetteur, mais qui ne semblent pas gabaergiques (1à4). Elles sont largement utilisées en France, notamment dans des épilepsies partielles et des douleurs neuropathiques (5)

Vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) : pas de lien avec l'autisme

La rougeole est une maladie virale très contagieuse. Des complications sont fréquentes, parfois graves. Les premières causes de décès sont la pneumonie et l'encéphalite aiguë (1,2)

Un bilan régional d'erreurs médicamenteuses préoccupantes, dites "never events"

L'Observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l'innovation thérapeutique (Omédit) des Hauts-de-France et les centres régionaux de pharmacovigilance de Lille et Amiens ont analysé 340 erreurs médicamenteuses dites "never events" déclarées par 38 établissements de santé de la région en 2017 (1)

Œillères

On peut bien sûr utiliser, faute de mieux, un médicament connu pour exposer à des effets indésirables graves, à condition d'agir en connaissance de cause et que les bénéfices cliniques soient importants et démontrés solidement. En somme, que la balance bénéfices-risques soit favorable dans la situation clinique en question

Diminuer les réhospitalisations des patients âgés polymédiqués : une expérimentation prometteuse en Meurthe-et-Moselle

En France, selon les études Eneis (Enquête nationale sur les évènements indésirables liés aux soins), près du tiers des évènements indésirables graves liés aux soins sont dus à des médicaments. En 2009, parmi les évènements indésirables médicamenteux ayant motivé une hospitalisation, 58 % étaient considérés comme évitables (1)

Anticoagulants : hémospermies

 En 2019, une étude menée sur la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 39 observations d'hémospermie (présence de sang dans l'éjaculat) imputée à un anticoagulant inhibiteur du facteur Xa, alias xaban : le rivaroxaban (Xarelto°) ou l'apixaban (Eliquis°). Pour 23 de ces observations, l'hémospermie est survenue le plus souvent dans les 4 premiers mois de traitement, parfois après un délai plus long allant jusqu'à 3 ans après le début de la prise de l'anticoagulant (délai non précisé pour les 16 autres) (1)

Antibiotiques : risque cardiovasculaire à long terme ?

 En 2019 ont été publiés les résultats du suivi d'une cohorte étatsunienne qui a recherché un lien entre la prise d'antibiotiques et la survenue de maladies cardiovasculaires (1). 36 429 infirmières, sans antécédent de cancer ni de maladie cardiovasculaire, ont été suivies pendant en moyenne 7,6 ans. 1 056 femmes ont eu une maladie coronarienne (infarctus du myocarde non mortel ou maladie coronarienne mortelle) ou ont eu un accident vasculaire cérébral. Les femmes non exposées aux antibiotiques ont été comparées aux femmes exposées, réparties selon leur âge au moment de l'exposition : de 20 à 39 ans, de 40 à 59 ans ou 60 ans et plus

Implants contraceptifs : migration dans l'artère pulmonaire (suite)

 Une publication de 2019 rapporte en détails une série de 12 cas de migration d'un implant contraceptif à base d'étonogestrel (Nexplanon°) dans l'artère pulmonaire, survenus entre 2012 et 2017 en France (1)

Allopurinol ou fébuxostat + azathioprine : pancytopénies

 L'allopurinol (Zyloric° ou autre), un hypo-uricémiant, augmente la toxicité hématologique de l'azathioprine (Imurel° ou autre), un immunodépresseur (1). Cette interaction est connue de longue date

Lithium pendant la grossesse : malformations, fœtotoxicité et incertitudes à long terme

Le lithium est le "stabilisant de l'humeur" de référence dans le traitement des troubles bipolaires, en dehors de la grossesse (1). Pris en début de grossesse, le lithium est connu depuis longtemps pour exposer l'enfant à naître à un certain risque de malformations du cœur et des vaisseaux, et notamment à une maladie d'Ebstein, une cardiopathie congénitale très rare (2à4)

Hyperkaliémies : souvent médicamenteuses et évitables

En mars 2019, une étude réalisée dans un établissement du nord de la France a évalué les causes d'hyperkaliémies (kaliémie supérieure ou égale à 5,4 mmol/l) lors de 9 339 séjours hospitaliers d'au moins 3 jours de patients âgés de 75 ans et plus (1). Les hyperkaliémies exposent à des troubles cardiaques et musculaires graves

Cigarettes électroniques : pneumopathies mortelles aux États-Unis d'Amérique

En août 2019, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a fait état de 215 observations de pneumopathies chez des personnes qui utilisaient des cigarettes électroniques, autrement dit qui pratiquaient le vapotage (1). En octobre 2019, le Centers for disease control and prevention (CDC) étatsunien rapportait 1 299 cas de pneumopathies associées au vapotage, dont 26 mortels. L'âge médian des patients était de 24 ans (2). En novembre 2019, 2 172 cas avaient été recensés par le CDC, dont 42 mortels (3)

Effets indésirables des médicaments radiopharmaceutiques en France

Les médicaments radiopharmaceutiques sont des médicaments contenant au moins un isotope radioactif, alias radionucléide. Ils sont parfois utilisés dans un but thérapeutique (environ 7 000 traitements en France en 2017), mais beaucoup plus souvent dans un but diagnostique (1,5 million d'examens en France en 2017) (1à4). Dans un cadre diagnostique, il s'agit d'optimiser l'exposition aux rayonnements ionisants, en délivrant la dose minimale permettant une information diagnostique pertinente. En thérapie, l'objectif est de délivrer la dose la plus forte possible pour détruire les cellules tumorales ciblées, tout en préservant au mieux les tissus sains (3)

Évaluer les risques d'un traitement : prendre en compte les données cliniques, la pharmacologie, et les particularités du patient

Est-ce que le traitement qu'on me propose comporte des risques ? Ces risques sont-ils fréquents ? Sont-ils graves ? Le traitement qu'on me propose est-il susceptible de compromettre l'effet d'autres traitements que je poursuis ?

Principales évolutions autour du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. Suite à cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés de ce bilan, soit le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit parce que de nouvelles données modifient leur balance bénéfices-risques. Voici les principales évolutions entre le bilan 2019 et le bilan 2020

Fébuxostat : préférer l'allopurinol

 Le fébuxostat est un hypo-uricémiant qui inhibe la xanthine oxydase, une enzyme de la dégradation des purines. Dans l'Union européenne, le fébuxostat est autorisé chez les adultes dans : le traitement de l'hyperuricémie chronique avec crises de goutte ; la prévention et le traitement de l'hyperuricémie liée à un syndrome de lyse tumorale au cours des hémopathies malignes. En France, des copies, dont le nom commercial comporte la dénomination commune internationale (DCI), sont disponibles avec les mêmes indications que le princeps Adenuric° (1)

Pharmacovigilance en France en 2019 Des faits marquants

Un aperçu des effets indésirables médicamenteux notifiés par des professionnels de santé et des patients aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et du contenu de la base de données française de pharmacovigilance, a été présenté lors d'un congrès qui s'est déroulé en juin 2019 à Lyon

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2020

Pour la huitième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense des cas documentés de médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Ticagrélor : dyspnées et apnées du sommeil

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Grenoble a effectué une étude des dyspnées et des apnées du sommeil imputées au ticagrélor, un antiagrégant plaquettaire, à partir de la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (1). Les dyspnées sont des effets indésirables connus du ticagrélor. Cette étude a comparé la proportion de notifications de dyspnées et d'apnées du sommeil parmi l'ensemble des effets indésirables notifiés du ticagrélor, à cette proportion pour l'ensemble des autres médicaments de la base. La même comparaison a été effectuée pour chacun des antiagrégants plaquettaires suivants : aspirine, clopidogrel et prasugrel (1)

Hypoglycémiants incrétinomimétiques (gliptines et agonistes GLP-1) : obstructions intestinales

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier a analysé dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les observations d'obstructions intestinales associées à des médicaments hypoglycémiants incrétinomimétiques, entre janvier 2007 et décembre 2017 (1). Les incrétinomimétiques incluent les gliptines (anti-DPP-4), qui inhibent le catabolisme des incrétines, et les agonistes du récepteur des incrétines GLP-1 tels que l'exénatide (2). Les médicaments incrétinomimétiques ralentissent la vidange gastrique et le transit intestinal (2à4)

Antidépresseurs IRS : achats compulsifs, jeux pathologiques

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier a rapporté une notification d'achats compulsifs concernant un patient âgé de 36 ans prenant de la fluoxétine, un antidépresseur inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine (IRS), pour un trouble anxieux. Trois semaines après le début de la prise de fluoxétine à 20 mg par jour, le patient a commencé à effectuer des achats compulsifs, avec comme conséquence des difficultés financières. La fluoxétine a été arrêtée et les troubles ont régressé en quelques jours (1)

Sartans et inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) : encore des grossesses exposées, et des morts

Les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Tours, Paris Descartes, Toulouse et Lille ont analysé 35 cas de fœtopathies graves imputées à une exposition in utero à un antagoniste de l'angiotensine II, alias sartan, ou un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) enregistrés dans la base de données française de pharmacovigilance entre octobre 2008 et décembre 2017 (1). 29 femmes enceintes ont été exposées à un sartan, 6 à un IEC

Prégabaline : suicides

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Strasbourg a rapporté une notification d'une observation d'un patient âgé de 44 ans qui a eu des idées suicidaires et a fait deux tentatives de suicide, 2 jours après avoir débuté la prise de la prégabaline (Lyrica° ou autre), un analogue de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) (1). Suite à cette notification, le CRPV de Strasbourg a analysé les observations d'idées suicidaires, de tentatives de suicide et de suicides imputés à la prégabaline, recensées dans les bases de données française et européenne de pharmacovigilance entre 1985 et fin 2017 (1,2)

Carbamazépine : perte de la capacité dite d'oreille absolue

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Rennes a rapporté une observation d'un patient âgé de 22 ans, musicien à l'oreille dite absolue, c'est-à-dire ayant la capacité de reconnaître une note de musique jouée isolément, en l'absence d'une note de référence (1). Dès l'introduction de carbamazépine pour une épilepsie, sa perception de la tonalité des sons a été modifiée d'un demi-ton plus grave. Onze ans plus tard, l'arrêt de la carbamazépine a été suivi de la disparition de cet effet indésirable

Tramadol et inhibiteur enzymatique : confusions, hallucinations

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Caen a rapporté une observation d'une patiente âgée de 60 ans hospitalisée pour une méningite qui, au cours de son hospitalisation, a souffert de troubles confusionnels et d'hallucinations visuelles et auditives (1). Elle était traitée initialement par de l'amphotéricine B, de la flucytosine et du tramadol. L'amphotéricine B a été remplacée par du fluconazole. Les troubles sont survenus trois jours après ce remplacement et ont régressé 36 heures après l'arrêt du tramadol (1)

Alpha-amylase et hypersensibilité : stop !

L'alpha-amylase (Maxilase° ou autre), une enzyme utilisée dans les maux de gorge, expose à divers effets indésirables cutanés ou allergiques : urticaires, prurits, angiœdèmes, rashs maculopapuleux, érythèmes, chocs anaphylactiques (1,2). Ces effets nuisibles contrastent avec l'absence de preuve d'efficacité clinique de l'alpha-amylase dans les maux de gorge. Sa balance bénéfices-risques est défavorable, comme l'a d'ailleurs constaté mi-2018 la Commission en charge de la réévaluation des médicaments à l'Agence française du médicament (ANSM) (2)

Baclofène : fortes doses risquées

Parmi les essais cliniques comparatifs qui ont évalué le baclofène à doses élevées chez des patients alcoolodépendants, les essais en double aveugle dits Alpadir et Bacloville, sont ceux qui ont inclus le plus de patients. Dans le cadre de l'expérience clinique empirique, certains patients et soignants ont rapporté des suppressions de l'envie impérieuse ou obsessionnelle de boire de l'alcool observées avec des doses de baclofène très variables d'un patient à l'autre, atteignant parfois 300 mg par jour (1)

Métamizole, alias noramidopyrine : agranulocytoses et fœtotoxicité

Le métamizole (alias noramidopyrine ou dipyrone) est un dérivé de l'aminophénazone, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Le métamizole est utilisé comme antalgique-antipyrétique depuis les années 1920. Son mécanisme d'action est méconnu (1à3). Son efficacité antalgique est démontrée, mais sans preuve d'une efficacité supérieure à celle des AINS. Le métamizole expose surtout à des réactions d'hypersensibilité et à des agranulocytoses parfois mortelles de survenue imprévisible (4,5)

ARRÊTS DE COMMERCIALISATION

ANGIOX° poudre pour préparation injectable - bivalirudine. Il ne reste plus de spécialité commercialisée sous ce nom (lire aussi "Bivalirudine : effets indésirables hémorragiques et pas d'antidote")

Confusions entre boîtes similaires : l'inattention en question

Des erreurs de rangement, de dispensation ou d'administration de médicaments sont liées à des similitudes entre des boîtes, malgré des noms ou dosages différents. L'analyse de ce type de signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable contribue à prévenir ces erreurs. Cette analyse s'ajoute à celle des erreurs liées aux associations à doses fixes, déjà présentée dans la rubrique Cogitations (1)

Maître Charles Joseph-Oudin : "Un procès à visée prophylactique"

Plus de 4 100 plaignants attendent des réponses dans le désastre du Mediator°

Ténoxicam : trop d'effets indésirables cutanés et digestifs graves

 Mi-2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu public un compte rendu de réunion au cours de laquelle la balance bénéfices-risques du ténoxicam (Tilcotil°) a été réexaminée. Le ténoxicam est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) du groupe des oxicams, comme le piroxicam (Feldène° ou autre) (1,2)

Antiviraux de l'hépatite C : hypoglycémies chez des patients diabétiques traités

 Fin 2018, l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé de mentionner dans les RCP des spécialités à base d'antiviraux à action directe utilisées dans le traitement de l'hépatite C, qu'ils exposent les patients traités pour un diabète à une diminution de la glycémie voire à des hypoglycémies (1). Ces diminutions de la glycémie surviennent surtout dans les 3 premiers mois du traitement antiviral. Tous les antiviraux à action directe sont concernés (1)

Maladie de Dupuytren causée par les médicaments

On nomme maladie de Dupuytren une rétraction fibreuse de l'aponévrose palmaire, qui est située sous la peau de la paume des mains. La fibrose s'accompagne de la formation de nodules, de brides puis de rétractions entraînant une flexion progressive et irréversible des doigts, qui commence par les 4e et 5e doigts. L'atteinte est bilatérale dans environ un cas sur deux (1à3)

Polystyrène sulfonate : occlusions, nécroses, perforations intestinales

Les résultats d'une étude qui a évalué les effets indésirables intestinaux graves du polystyrène sulfonate de sodium (Kayexalate°) ont été publiés en 2019. Le polystyrène sulfonate de sodium est une résine échangeuse de cations utilisée dans les hyperkaliémies, surtout chez des patients en insuffisance rénale sévère (1)

Atropiniques : sécheresses oculaires

Les médicaments à effet atropinique exposent à une diminution des sécrétions buccales, bronchiques et de la transpiration

Pentosane polysulfate : maculopathies pigmentaires

En juillet 2019, l'Agence française du médicament a informé des atteintes rétiniennes particulières, rapportées suite à la prise de pentosane polysulfate (Elmiron°), un héparinoïde utilisé par voie orale dans le syndrome de la vessie douloureuse, alias cystite interstitielle, malgré une balance bénéfices-risques défavorable (1,2). Voici quelques éléments des données disponibles

Sélexipag (Uptravi°) et hypertension artérielle pulmonaire : pas de surcroît de mortalité ?

Le sélexipag (Uptravi°) est un agoniste des récepteurs de la prostacycline, administré par voie orale. Il a été autorisé dans l'Union européenne en 2016 chez certains patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (1)

Médicaments antiémétiques à écarter pendant la grossesse

 Certains médicaments exposent les femmes enceintes ou leur enfant à naître à des effets indésirables disproportionnés. Ils sont à écarter des soins de ces patientes

Mediator°, et alors ?

Fin septembre 2019 s'est ouvert le procès au pénal de la firme Servier, de l'Agence française du médicament et de certains de leurs membres, pour des faits qui ont conduit au désastre de Mediator° (benfluorex) avec des centaines de morts

Fortes doses

À fortes doses, les effets des médicaments sont souvent majorés. Certains effets indésirables non mis en évidence lors de l'évaluation d'un médicament à doses standard chez des patients standard, sont observés quand le médicament est utilisé à des doses plus élevées

Flurbiprofène en pastilles à sucer sur prescription médicale : une demi-mesure

Mi-2019 en France, l'exonération du flurbiprofène en pastilles à sucer (Strefen° ou autre) de la liste II des substances vénéneuses a été supprimée. C'est-à-dire qu'une ordonnance est nécessaire pour dispenser cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) sous cette forme. Ces spécialités sont autorisées dans les douleurs liées aux maux de gorge chez les adultes et les adolescents à partir de l'âge de 12 ans (1,2)

Désastre du Mediator° : beaucoup de temps perdu et de vies gâchées

Fin septembre 2019, en France, le procès Mediator° au pénal s'est ouvert pour une durée estimée à 6 mois (1). Septembre 2019, c'est-à-dire 9 ans après que l'ampleur du désastre a été révélée grâce au livre d'Irène Frachon "Mediator°, combien de morts ?", publié en 2010 (2). C'est-à-dire aussi 10 ans après le retrait du marché de ce médicament (3)

Les hydrolats… "inoffensifs" ?…

En mars dernier, notre Centre de pharmacovigilance a été interrogé sur l'imputabilité d'un mélange d'hydrolats de plantes dans la survenue d'un nouvel épisode de tachycardie ventriculaire chez une patiente de 22 mois ayant déjà présenté de tels symptômes. Pour répondre à cette question, nous avons fait pratiquer une analyse toxicologique de ce mélange, au résultat surprenant

Désensibilisation aux arachides par voie orale : trop d'effets indésirables

Les résultats d'une synthèse méthodique avec méta-analyse d'essais cliniques ayant évalué une désensibilisation orale par extraits allergéniques versus absence de désensibilisation orale chez des patients ayant une allergie aux arachides ont été publiés en 2019 (1)

Antidépresseurs IRS : troubles sexuels persistants

Mi-2019, l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé d'ajouter la mention de troubles sexuels persistants aux résumés des caractéristiques (RCP) de certains antidépresseurs. Des cas de troubles sexuels persistant à long terme malgré l'arrêt de l'antidépresseur ont été rapportés avec les inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine tels que la fluoxétine (Prozac° ou autre), le citalopram (Seropram° ou autre) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline tels que la venlafaxine (Effexor LP° ou autre) et la duloxétine (Cymbalta° ou autre) (1à3)

Modafinil : malformations congénitales

En 2019, l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé d'ajouter la mention d'un risque tératogène aux résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de modafinil (Modiodal° ou autre) (1,2)

Acétazolamide et grossesse : malformations

En 2018, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu public le compte rendu de son groupe de travail "grossesse" concernant l'acétazolamide (Diamox°) (1,2)

Psoriasis d'origine médicamenteuse

Le psoriasis est une affection inflammatoire chronique de la peau, souvent d'intensité faible à modérée, mais parfois grave, associée à des signes généraux (lire l'encadré "Le psoriasis, en bref"). Les facteurs évoqués de survenue ou d'aggravation d'un psoriasis sont nombreux, notamment génétiques, immunologiques, infectieux, comportementaux, psychologiques, sans mécanisme vraiment élucidé. Des survenues ou des aggravations de psoriasis sont imputées à des médicaments et la liste s'allonge au fil des années (1à5). Quels sont les médicaments qui exposent au psoriasis ?

Vaccin oral Rotarix° : encore des injections intramusculaires par erreur

Les vaccins Rotarix° et Rotateq° sont autorisés en France respectivement depuis 2006 et 2007, dans la prévention des gastroentérites à rotavirus des nourrissons. Alors que la quasi-totalité des vaccins pour nourrissons sont injectables, ces vaccins sont destinés à la voie orale (1,2)

Paracétamol en fin de grossesse : un facteur de fermeture prématurée du canal artériel

Le paracétamol est réputé sans danger au cours de la grossesse (1à4)

Chaîne anti-erreurs

Des erreurs dangereuses sont susceptibles de se produire à tous les stades du soin médicamenteux : prescription, approvisionnement, stockage, dispensation, préparation des doses, administration, suivi thérapeutique. Souvent, divers facteurs y contribuent. Dans ce numéro, quatre exemples de situations particulièrement à risque d'erreurs : des boîtes contenant un nombre d'unités inadapté à la posologie usuelle (lire aussi "Vitamine K1 et nouveau-nés : conditionnement amélioré en ville, mais encore des point faibles"). La similitude de conditionnements de deux dosages d'une même substance, ou de noms de médicaments (lire aussi "Hydroxycarbamide 100 mg et 1 000 mg (Siklos°) : gare aux confusions", et "Lamotrigine : prévenir les effets indésirables cutanés graves"). La coexistence de deux modes d'expression de la concentration d'un cytotoxique (lire aussi "Irinotécan liposomal (Onivyde°) et changement d'expression de la concentration : risques d'erreur")

Hydroxycarbamide 100 mg et 1 000 mg (Siklos°) : gare aux confusions

L'hydroxycarbamide en comprimés (Siklos°), un cytotoxique, est autorisé dans l'Union européenne chez les patients atteints d'une drépanocytose, chez les adultes et les enfants à partir de l'âge de 2 ans. Il diminue la fréquence des crises douloureuses et des syndromes thoraciques aigus. L'hydroxycarbamide expose à des leucopénies et à des thrombopénies parfois graves, à des ulcères de jambe, et augmente peut-être le risque de cancer. Il est tératogène et embryotoxique chez l'Animal. Compte tenu de sa toxicité, l'hydroxycarbamide est à réserver aux formes graves de drépanocytose (1,2)

Cyprotérone (Androcur° ou autre) et méningiomes : attestation d'information des patients obligatoire

La cyprotérone est un progestatif ayant un effet antiandrogène. En France, elle est notamment autorisée sous forme de comprimés à 50 mg ou à 100 mg (Androcur° ou autre) : chez les femmes dans l'hirsutisme sévère ; et chez les hommes dans le cancer de la prostate ou chez certains auteurs d'agression sexuelle (1)

Rétentions d'urine médicamenteuses en bref

Fiches "Effets indésirables" - Troubles urinaires et rénaux

Le portail de signalement à l'épreuve du Lévothyrox°

Le portail internet de signalement des événements sanitaires indésirables (signalement.social-sante.gouv.fr) a reçu plus de 40 000 déclarations au cours de la première année de fonctionnement. La plupart des déclarations par les patients ou leur entourage ont été transmises lors de pics liés à des événements fortement médiatisés, tels que la révélation du changement de formule du Lévothyrox° (lévothyroxine) (1)

La firme Servier et l'Agence française du médicament devant le tribunal

Dix ans après le retrait du marché français de Mediator° (benfluorex), un amphétaminique qui a causé plusieurs centaines de morts, le procès relatif au volet pénal de ce désastre doit s'ouvrir le 23 septembre 2019, au tribunal de grande instance de Paris, pour une durée de six mois (a)(1). Qui sont les prévenus ? Que leur est-il reproché ?

Agir au quotidien pour réduire les effets indésirables des médicaments

En tant que professionnel de santé, quelle que soit sa profession, prévenir et faire face aux effets indésirables des médicaments fait partie de la pratique quotidienne. Afin d'améliorer leurs pratiques, des abonnés à Prescrire se sont inscrits au programme Médicaments en Questions. L'objectif de ce programme, qui a débuté à l'automne 2014, est d'aider les professionnels de santé à mieux prendre en compte les effets indésirables des médicaments afin de contribuer à les réduire. Au travers d'activités individuelles et d'échanges dans un forum en ligne, les participants observent et partagent leurs pratiques (lire l'encadré "Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles"). Un bilan des quatre premières sessions du programme est présenté ici

Collyres à base de corticoïde : ulcérations cornéennes

 En 2019, l'Agence malaisienne du médicament a mis en garde contre les risques d'ulcérations cornéennes liées à l'utilisation de collyres à base de corticoïde, suite à quelques notifications spontanées qu'elle a reçues, imputées à un collyre à base de dexaméthasone (1). Les ulcérations et les perforations de la cornée sont des effets indésirables connus des collyres à base de corticoïde (2)

Mirabégron : confusions mentales

 En 2019, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fait état de syndromes confusionnels liés au mirabégron (Betmiga°), un agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques utilisé dans certaines incontinences urinaires (1)

AINS : infections graves (suite)

 Les effets indésirables infectieux graves des deux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) les plus utilisés en France dans les fièvres ou les douleurs, l'ibuprofène (Brufen° ou autre) et le kétoprofène (Profénid° ou autre), ont fait l'objet d'une enquête nationale de pharmacovigilance. Des résultats de cette enquête ont été rendus publics par l'Agence française du médicament (ANSM) au printemps 2019 (1,2). Le rôle aggravant des AINS en général en cas d'infection est déjà connu (2à4)

Antirétroviral + cobicistat : échecs virologiques pendant la grossesse

 En juin 2018, il a été mis en évidence un risque accru d'échec virologique chez des femmes enceintes prenant une association antirétrovirale contenant du darunavir et du cobicistat (Rezolsta°). Ces échecs étaient accompagnés d'une réduction des concentrations plasmatiques de darunavir (1,2). Le cobicistat n'a pas d'activité antirétrovirale. Il est utilisé dans des associations d'antirétroviraux à doses fixes pour ses effets inhibiteurs enzymatiques, qui ralentissent le métabolisme de très nombreux médicaments, dont les antirétroviraux qui lui sont associés. Une diminution des concentrations en cobicistat, suite à l'induction enzymatique liée à la grossesse, fait prévoir une baisse des concentrations des médicaments dont il inhibe le métabolisme

Lamotrigine : prévenir les effets indésirables cutanés graves

La lamotrigine est utilisée dans le traitement de l'épilepsie et des troubles bipolaires. Elle expose à des atteintes cutanées graves, dont des syndromes de Lyell et des syndromes de Stevens-Johnson (1à3). L'arrêt précoce du médicament en cause est corrélé à une mortalité plus faible que l'arrêt tardif (4,5)

Vitamine B6 : encore des neuropathies par surdoses chroniques

La vitamine B6, dont la dénomination commune internationale (DCI) est pyridoxine, est présente dans de nombreux aliments d'origine végétale ou animale. Les carences en vitamine B6, rares, sont à l'origine de neuropathies périphériques

Le dispositif français de déclaration des événements indésirables en 2019

En France, l'évolution de la sécurité sanitaire s'est traduite par l'accumulation, au fil des désastres sanitaires et autres prises de conscience des événements indésirables associés aux soins, de divers dispositifs de déclaration et de veille sanitaire : liés aux produits (médicaments, produits sanguins, dispositifs médicaux, etc.), ou aux pratiques non seulement liées aux soins (infections liées aux soins, etc.), mais aussi aux pratiques de consommation liées à la vie courante (intoxications, addictions, nutrition, cosmétologie, tatouages, etc.)

Regroupements utiles

Connaître le groupe pharmacothérapeutique où est rangé un médicament est utile pour anticiper ses effets, notamment indésirables. Par exemple, savoir que l'amlodipine (Amlor° ou autre) est une dihydropyridine (segment-clé "-dipine") permet de prévoir ses effets vasodilatateurs périphériques (lire aussi "le segment-clé du mois : -dipine")

Exit Décontractyl° (méphénésine)

En France, mi-2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a retiré les autorisations de mise sur le marché des spécialités Décontractyl° à base de méphénésine, un myorelaxant, en raison d'une balance bénéfices-risques défavorable (1)

Effets à court terme de l'exposition in utero à un autre antiépileptique que l'acide valproïque

Notre recherche documentaire a recensé trois synthèses méthodiques avec méta-analyses étudiant les malformations chez les enfants exposés in utero à tel ou tel antiépileptique, ainsi que des données issues d'une vaste étude de cohorte, du Registre européen des antiépileptiques (Eurap) et d'un registre de firme (1à6). Nous avons aussi examiné un rapport de l'Agence française du médicament (ANSM) publié en 2019 (7)

Autopiqueurs rechargeables : repérer des pratiques à risque

Des lancettes stériles à usage unique permettent de prélever du sang capillaire pour l'autosurveillance de paramètres sanguins. Des autopiqueurs munis de ces lancettes facilitent la piqûre. Ils existent à usage unique, regroupant autopiqueur et lancette rétractable en un seul produit ; ou rechargeables, par exemple avec un barillet de six lancettes (1,2). Il arrive que des patients utilisent incorrectement les autopiqueurs rechargeables, ce qui les expose à des contaminations microbiennes, comme le montre un signalement au programme Prescrire Éviter l'Évitable

Vomissements chez les enfants : agir sans dompéridone

Après la Haute autorité de santé (HAS) en 2016, l'Agence française du médicament (ANSM) a attiré l'attention sur les dangers de la dompéridone (Motilium° ou autre) chez les enfants. Depuis fin juin 2019, dans l'Union européenne, la dompéridone n'est plus autorisée dans les nausées et vomissements chez les enfants de moins de 12 ans (1)

Coloscopies : des effets indésirables à prendre en compte

 En 2019, une étude des données françaises de l'Assurance maladie et du système hospitalier a recensé plus de 4 millions de patients âgés d'au moins 30 ans ayant passé une première coloscopie à visée diagnostique ou de dépistage, entre 2010 et 2015. Une polypectomie a été réalisée au cours d'un tiers de ces coloscopies (1). Les auteurs de cette étude se sont intéressés à la fréquence des perforations, des saignements majeurs et des ruptures de rate survenus suite à cet examen

Zolpidem : somnambulismes avec comportements automatiques (suite)

 En mai 2019, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a alerté sur des cas de somnambulisme causés par le zolpidem (Stilnox° ou autre) et deux autres hypnotiques apparentés aux benzodiazépines (non disponibles dans l'Union européenne) : l'eszopiclone (un énantiomère de la zopiclone) et la zaléplone (1). Cet effet indésirable déjà connu a eu des conséquences graves (2)

AINS : néphrotoxicité chez des adultes jeunes en bonne santé

 Une étude publiée début 2019 renseigne sur la néphrotoxicité des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez des patients jeunes et en bonne santé (1)

Pazopanib + IPP ou antihistaminique H2 : survie plus courte

 En février 2019, une analyse rétrospective européenne a été réalisée sur les données de deux essais cliniques du pazopanib (Votrient°), un cytotoxique inhibiteur de tyrosine kinases, chez des patients atteints d'un sarcome des tissus mous. Il est apparu une survie plus courte quand le pazopanib était associé avec un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) ou un antihistaminique H2, des inhibiteurs de la sécrétion acide gastrique (1)

Antiépileptiques et grossesse : effets à long terme à prévoir chez les enfants

Les médicaments antiépileptiques sont utilisés dans diverses formes d'épilepsie ; certains sont aussi utilisés dans certains troubles psychiques, ou dans certaines affections douloureuses (1à3). De nombreuses femmes qui pourraient devenir enceintes sont exposées à ces médicaments (4). Or, la plupart des antiépileptiques pris par une femme enceinte exposent l'enfant à naître à des malformations, à des effets fœtotoxiques et à des troubles néonatals (lire les encadrés "Effets à court terme de l'exposition in utero à un autre antiépileptique que l'acide valproïque" et "Acide valproïque : les conséquences d'une exposition in utero, en bref") (5). Les antiépileptiques sont aussi des psychotropes, qui exposent à des perturbations du développement psychomoteur et comportemental des enfants exposés in utero. Par exemple, l'acide valproïque expose à un retard du développement psychomoteur et à des troubles du comportement à long terme (5,6). Ces effets indésirables graves sont à mettre en balance avec les conséquences néfastes de l'épilepsie maternelle non traitée sur la grossesse et son issue : prééclampsies, hémorragies, retards de croissance intra-utérins, prématurités, fausses couches, morts maternelles ou fœtales (7)

Acide valproïque : les conséquences d'une exposition in utero, en bref

L'acide valproïque et ses dérivés, le divalproate de sodium et le valpromide, sont tératogènes (1). Ils exposent à des malformations congénitales et à des troubles graves du développement neuropsychique et psychomoteur dans l'enfance. Voici brièvement les principales connaissances recensées mi-2019

Anomalies morphologiques : une cause fréquente d'interruptions de grossesse pour raison médicale

 En 2019, une équipe a publié une analyse des causes de naissances très prématurées, entre 22 et 31 semaines d'aménorrhée. Elle s'est basée sur 5 009 naissances, vivantes ou non, et sur les interruptions de grossesse d'un fœtus unique dans 25 des 27 régions de France en 2011. Environ 37 % des naissances à 22 semaines étaient des interruptions de grossesse, environ 50 % à 24 semaines

Acide tranexamique : morts par thromboses (suite)

 En 2018, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu publics des résultats d'une enquête de pharmacovigilance sur l'acide tranexamique (Exacyl° ou autre), un antifibrinolytique (1)

Céphalosporines : troubles neuropsychiques

 Les céphalosporines, comme l'ensemble des antibiotiques du groupe des bêtalactamines, exposent à des effets indésirables neuropsychiques (1)

Prothèses d'épaule : évaluation des effets indésirables

 Une étude britannique publiée début 2019 a évalué les réinterventions et les effets indésirables à court et à long terme après la pose d'une prothèse d'épaule (1)

Ingestion de piles bouton : lésions œsophagiennes parfois mortelles

Les piles bouton sont une source électrique adaptée aux petits appareils électroniques portables de la vie courante (jouets, télécommandes, clés de voiture, etc.) ainsi qu'à divers dispositifs médicaux (thermomètres digitaux, lecteurs de glycémie, prothèses auditives, patchs d'électrothérapie, etc.) (1à3). Petites, plates, rondes et brillantes, elles attirent l'attention des enfants, avec des risques d'ingestion accidentelle, voire d'inhalation, ou de pénétration dans divers orifices (nez, oreille ou autres)

Scanners abdominaux et thoraciques : surcroît de néphrectomies

Les scanners abdominaux et thoraciques sont utiles du fait de la précision des images qu'ils apportent des organes internes. Il s'agit d'examens qui permettent une exploration large, au-delà d'un organe en particulier. Ainsi, à l'occasion de scanners effectués pour explorer d'autres organes que les reins, des tumeurs rénales sont parfois détectées (1)

Implants mammaires et lymphomes anaplasiques à grandes cellules

En février 2019, l'Institut national du cancer (INCa) français a publié un rapport concernant les lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés aux implants mammaires (1)

Aspirine à faible dose + AINS : diminution de l'effet antiagrégant plaquettaire

En 2018, l'Agence européenne du médicament (EMA) a mentionné dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de naproxène une interaction avec l'aspirine : le naproxène s'oppose à l'effet antiagrégant plaquettaire de l'aspirine. Cet effet persiste plusieurs jours après l'arrêt du naproxène (1à3). Dans les faits, les divers AINS interagissent avec l'effet antiagrégant plaquettaire de l'aspirine

Méniscectomies partielles : embolies pulmonaires et arthrites infectieuses

En 2018, une étude d'une cohorte de patients opérés d'une méniscectomie partielle par arthroscopie dans des hôpitaux publics au Royaume-Uni entre 1997 et 2017 apporte quelques données sur les effets indésirables graves à court terme de ce type d'intervention. L'étude a inclus 700 000 patients dont 72 % étaient âgés de 40 ans ou plus (1)

Sartans : contamination par des impuretés probablement cancérogènes

Les sartans sont des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II autorisés notamment dans l'hypertension artérielle. En France au 2 mai 2019, sept sartans sont commercialisés : le candésartan (Atacand°, Kenzen° ou autre), l'éprosartan (Teveten°), l'irbésartan (Aprovel° ou autre), le losartan (Cozaar° ou autre), l'olmésartan (Alteis°, Olmetec°), le telmisartan (Micardis°, Pritor° ou autre), le valsartan (Nisis°, Tareg° ou autre) (1)

Alemtuzumab dans la sclérose en plaques : nouveaux effets indésirables graves identifiés

En avril 2019, le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) a débuté une réévaluation de la balance bénéfices-risques de l'alemtuzumab (Lemtrada°), un immunodépresseur autorisé depuis 2013 dans l'Union européenne en traitement de fond de la sclérose en plaques (1). Cette réévaluation est motivée par de nouvelles données de pharmacovigilance, signalant des :

Grastims : hémoptysies, hémorragies pulmonaires

En 2018, le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne du médicament (EMA) a étudié un signal issu de la base de données européenne de pharmacovigilance concernant une dizaine de notifications d'hémorragies pulmonaires ou d'hémorragies pulmonaires alvéolaires imputées au pegfilgrastim (Neulasta° ou autre), un facteur de croissance granulocytaire (1)

Ipratropium : asymétrie de la taille des pupilles

Fin 2018, l'observation détaillée d'un enfant de 2 ans chez qui est apparue une asymétrie de la taille des pupilles (phénomène nommé anisocorie) a été publiée (1)

Appareils de bronzage : mélanomes

Fin 2018, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rappelé les risques liés à l'exposition aux ultraviolets artificiels délivrés par les cabines de bronzage, notamment de mélanomes (1)

BPCO et bêta-2 stimulants inhalés de longue durée d'action : accidents cardiovasculaires

Des bêta-2 stimulants de longue durée d'action inhalés sont utilisés pour leurs propriétés bronchodilatatrices dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), tels que le formotérol, l'indacatérol, l'olodatérol, le salmétérol et le vilantérol (1,2). Par rapport à l'absence de traitement, le formotérol et le salmétérol réduisent la dyspnée et les exacerbations aiguës et évitent environ 2 hospitalisations pour 100 patients atteints de BPCO modérée à sévère traités pendant 7 mois. Comme les bêta-2 stimulants en général, ils sont connus pour exposer à des effets indésirables cardiovasculaires liés à leur effet sympathomimétique

Syndrome de libération de cytokines causé par les médicaments

Le syndrome de libération de cytokines est une réaction inflammatoire systémique soudaine et intense, qui survient quand un grand nombre de cellules du système immunitaire sont activées et libèrent massivement des cytokines, sans viser un antigène spécifique (1à7)

Gliptines : douleurs articulaires et exposition aux AINS

Douleurs articulaires et myalgies font partie du profil d'effets indésirables des gliptines, c'est-à-dire des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4), des hypoglycémiants utilisés dans le diabète de type 2, telle la sitagliptine (1). En 2015, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a attiré l'attention sur des notifications de douleurs invalidantes imputables aux gliptines (2). En 2017, une méta-analyse de 67 essais comparatifs a montré dans le groupe gliptines un risque accru de douleurs articulaires par rapport à un groupe témoin qui ne prenait pas de gliptine (risque relatif estimé (RR) de 1,13 avec un intervalle de confiance à 95 % de 1,04 à 1,22 ; p = 0,003) (3)

Déclarer les événements indésirables graves associés aux soins en France

Améliorer la sécurité des patients passe, entre autres, par la détection, la déclaration et l'analyse des événements indésirables graves associés aux soins (et pas seulement à un produit de santé), pour identifier leurs causes, les événements qui s'avèrent évitables, et mettre en œuvre des mesures de prévention (1). À cet effet, divers organismes internationaux (Organisation mondiale de la santé (OMS), Conseil de l'Europe), puis l'Union européenne après quelques atermoiements, ont incité les États à mettre en place une organisation permettant de gérer les risques liés aux soins (2,3)

Vaccin papillomavirus à 9 valences : un progrès ignoré ?

En mars 2018, Prescrire a publié une analyse de l'évaluation du vaccin papillomavirus à 9 valences (Gardasil 9°). Suite à cette publication, des lecteurs et la firme MSD Vaccins nous ont écrit. Voici des extraits de leurs réactions

Fluoroquinolones : cibler de plus en plus leur utilisation

Les fluoroquinolones forment un groupe relativement homogène d'antibiotiques à large spectre, généralement efficaces dans des infections systémiques (1). En France au 3 avril 2019, six fluoroquinolones sont disponibles par voie orale ou parentérale : la ciprofloxacine (Ciflox° ou autre), la loméfloxacine (Logiflox° ou autre), la moxifloxacine (Izilox° ou autre), la norfloxacine (Norfloxacine EG° ou autre), l'ofloxacine (Oflocet° ou autre) et un de ses isomères, la lévofloxacine (Tavanic° ou autre). Avant l'arrivée des fluoroquinolones, les quinolones dites de première génération, telles que la fluméquine (Apurone°), étaient utilisées dans les infections urinaires (1)

Fluorouracil et capécitabine : mesurer l'uracilémie avant le traitement

Les fluoropyrimidines sont des cytotoxiques couramment utilisés dans divers cancers, par exemple : le fluorouracil (Fluorouracile Teva° ou autre), et la capécitabine (Xeloda° ou autre), un précurseur du fluorouracil (a)(1)

La force de l'habitude

L'anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) diclofénac (Voltarène° ou autre) est commercialisé en France depuis 1980. Pendant de nombreuses années, ce médicament a été considéré comme une option valable parmi les AINS, et l'utiliser est devenu une habitude

Effets indésirables des agonistes ou antagonistes de la gonadoréline dans le cancer de la prostate

En 2018, une étude effectuée sur une base de données d'une assurance maladie étatsunienne a analysé les données de 201 797 hommes ayant un cancer de la prostate et n'ayant pas subi d'orchidectomie (1). Les 94 528 hommes ayant reçu un antiandrogène agoniste ou antagoniste de la gonadoréline tel que la triptoréline (Décapeptyl° ou autre) entre 1992 et 2010 ont été comparés aux hommes non exposés à ces substances. Chez les hommes ayant été exposés à des agonistes ou antagonistes de la gonadoréline, plusieurs troubles ont été plus fréquents que chez les hommes n'ayant pas été exposés à ces substances, de façon statistiquement significative : les fractures, les diabètes, les démences, les coronaropathies, les infarctus du myocarde et les troubles sexuels, avec des risques relatifs estimés compris entre 1,1 et 1,4 (1). Les troubles sexuels ont été plus fréquents en cas de radiothérapie, et encore plus en cas de radiothérapie et de chirurgie (1)

Fenspiride : des effets indésirables graves très lentement pris en compte

Début 2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a suspendu l'autorisation de mise sur le marché (AMM) des médicaments à base de fenspiride, après avoir constaté des cas de torsades de pointes et d'allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme, des effets indésirables non mentionnés dans le résumé des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de fenspiride (1à3). Cette suspension a été étendue au niveau européen (4). En France, le fenspiride était commercialisé depuis les années 1970 (5). Fin 2018, le RCP français le proposait dans le « traitement des signes fonctionnels (toux et expectoration) au cours des bronchopneumopathies», au motif de « propriétés antibronchoconstrictrices et antiinflammatoires [qui] feraient intervenir plusieurs mécanismes intriqués » (1,3,5,6). La Haute autorité de santé (HAS) française avait considéré, en 2007, son service médical rendu « insuffisant » et les spécialités à base de fenspiride ont été déremboursées début 2018 (7). Le fenspiride était pourtant très utilisé : en 2006, le régime général de l'Assurance maladie française en avait remboursé environ 7 millions de boîtes (8)

Chlorhexidine transvasée dans une cupule : encore une injection intrarachidienne

En juin 2018, un cas d'injection intrarachidienne de chlorhexidine a été rapporté en France. Une patiente de 32 ans a reçu par erreur une solution aqueuse de chlorhexidine par voie intrarachidienne au cours de l'analgésie péridurale effectuée lors de son accouchement. Elle a souffert d'une parésie immédiatement après l'injection. Un traitement par corticoïde a été suivi d'une amélioration. Cependant, quatre mois plus tard, la patiente ressentait encore des « picotements et décharges électriques dans les membres inférieurs » (1)

Diclofénac : risque cardiovasculaire plus grand qu'avec l'ibuprofène ou le naproxène

En juillet 2018, une équipe danoise a publié une étude réalisée à partir de données issues de plusieurs registres danois de prescriptions, d'hospitalisations et de morts, collectées entre 1996 et 2016. Elle a comparé les événements cardiovasculaires chez différents groupes de patients sans antécédent de maladie cardiovasculaire : 1 370 832 patients nouvellement exposés au diclofénac, 3 878 454 à l'ibuprofène, 291 490 au naproxène, 764 781 au paracétamol et 1 303 209 patients n'ayant été exposés ni à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ni au paracétamol (1). "Nouvellement exposés" signifie que les patients n'avaient pas été exposés depuis au moins un an

Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en début de grossesse : avortements spontanés (suite)

Une étude publiée en 2018 a cherché à quantifier le risque d'avortement spontané chez des femmes exposées à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) en début de grossesse (1)

Paracétamol : des risques trop peu connus des patients

Le paracétamol est le médicament antalgique de premier choix dans les douleurs légères à modérées. Il est aussi antipyrétique. Ses effets indésirables sont surtout liés à des surdoses qui exposent à des atteintes hépatiques graves et à des insuffisances rénales (1)

Notice de la spécialité Epclusa° (sofosbuvir + velpatasvir) : les patients sont-ils correctement informés ?

Suite aux critiques de Prescrire concernant l'absence d'informations claires et précises sur les effets indésirables dans la notice de la spécialité Epclusa° (sofosbuvir + velpatasvir), la firme Gilead Sciences a souhaité apporter les précisions suivantes :

Chirurgie : syndromes de Guillain-Barré ?

Le syndrome de Guillain-Barré est une polyneuropathie aiguë démyélinisante. Il expose à une paralysie flasque diffuse, lentement régressive en quelques mois. Un an après son apparition, 15 % à 20 % des patients sont incapables de marcher sans aide. Le taux de mortalité est de 4 % à 5 %. Il est considéré comme une maladie auto-immune, conséquence probable d'une réponse immune à une infection antérieure (1)

Lévothyroxine : pas d'augmentation des événements graves lors du passage à la nouvelle formulation

En mars 2017, en France, la formulation des comprimés de Lévothyrox° a été modifiée, entre autres pour réduire les fluctuations de la teneur en lévothyroxine dans les comprimés au fil du temps et d'un lot de fabrication à un autre (1). L'Agence du médicament belge (Afmps) a annoncé l'arrivée de cette nouvelle formulation en Belgique, sous le nom de spécialité Eurthyrox°, à partir du 1er juin 2019 ; elle a recommandé un suivi renforcé des patients lors du changement (2)

Fluoroquinolones : morts d'origine cardiovasculaire

Les fluoroquinolones causent des allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme, ce qui expose à des troubles du rythme ventriculaire graves, parfois mortels, tels que des torsades de pointes. C'est particulièrement le cas de la moxifloxacine (Izilox° ou autre) (1,2)

Alpha-amylase : balance bénéfices-risques défavorable

L'alpha-amylase, une enzyme, n'a pas d'efficacité démontrée dans les maux de gorge au-delà d'un effet placebo (1,2). En France, l'alpha-amylase (Maxilase° ou autre) est autorisée sous forme de comprimés et de sirop, chez les adultes et les enfants, depuis les années 1970 (3). Certaines de ces spécialités sont inscrites sur la liste des médicaments autorisés à être placés en "libre accès" en officine (alias "devant le comptoir") (4)

Émollients à base de paraffine : risque d'embrasement

 En décembre 2018, l'Agence britannique du médicament a réitéré une mise en garde sur les risques d'embrasement et de brûlures graves lors de l'utilisation d'un émollient à base de paraffine (vaseline, paraffine liquide), quelle qu'en soit la concentration (1)

Gliflozines : fasciites nécrosantes du périnée

 Fin août 2018, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a fait état de 12 observations d'infections graves de la région génitale imputées à des gliflozines, des hypoglycémiants inhibiteurs du co-transporteur rénal de sodium-glucose de type 2 (SGLT2) (1)

Alemtuzumab : accidents vasculaires cérébraux et dissections artérielles

 En novembre 2018, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a fait état de 13 observations d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de dissections d'artères cervicocéphaliques recensées en 5 ans et imputées à l'alemtuzumab (Lemtrada°), un immunodépresseur utilisé dans la sclérose en plaques. Dix cas sont survenus aux États-Unis d'Amérique et 3 en Europe (1)

Drospirénone : allongements de l'intervalle QT et troubles du rythme cardiaque

 En 2018, une équipe française a étudié les effets arythmogènes de la drospirénone, un progestatif qui a des effets antiandrogéniques. Cette étude a inclus 498 femmes en âge d'être enceintes en bonne santé, sous contraception hormonale ou non. Parmi les 291 femmes sous contraception hormonale estroprogestative, 137 femmes prenaient une contraception hormonale à base de lévonorgestrel (Minidril° ou autre) et 62 à base de drospirénone (Jasmine°, Jasminelle° ou autre) (1)

Syndrome du canal carpien : parfois d'origine médicamenteuse

On nomme syndrome du canal carpien un ensemble de troubles sensitifs et parfois moteurs provoqués par la compression du nerf médian au niveau du poignet dans le canal carpien, entre les os et le ligament annulaire du carpe. Il se manifeste par des douleurs, des fourmillements ou des engourdissements au niveau du territoire sensitif du nerf médian : pouce, index, majeur, côté de l'annulaire faisant face au majeur. Chez certains patients, ces troubles s'étendent à toute la main, ou irradient parfois dans l'avant-bras voire jusqu'à l'épaule. Le syndrome du canal carpien est fréquent chez les adultes (1,2)

Pentoxyvérine : des effets indésirables atropiniques et des troubles cardiaques

La pentoxyvérine est un antitussif d'action centrale, non opioïde, autorisé depuis les années 1950 en France notamment (1à5). Son efficacité n'est pas démontrée au-delà d'un effet placebo (6à11)

Quels effets indésirables cardiovasculaires avec les vasoconstricteurs utilisés dans le rhume ?

« [Fin 2018], nous avons reçu[à l'officine] une "lettre" de la part des laboratoires Urgo mentionnant une étude pharmaco-épidémiologique conduite par les fabricants de molécules vasoconstrictrices utilisées contre le rhume (notamment la pseudoéphédrine) (1)

Une iatrogénie détectée… au bout de 19 mois

Madame D, 93 ans, vit seule à domicile et est en bon état général

Fenspiride (Pneumorel°) : retrait du marché et rappel des lots

Début 2019, les spécialités contenant du fenspiride (Pneumorel°), utilisées dans le traitement de la toux et des expectorations au cours de bronchopneumopathies, ont été retirées du marché français. L'Agence française du médicament (ANSM) a annoncé que sa décision était motivée par les résultats d'études qu'elle avait demandées suite à la notification de troubles du rythme cardiaque. Ces études ont montré que le fenspiride allonge l'intervalle QT de l'électrocardiogramme, ce qui est un facteur de torsades de pointes (1). La firme Servier a fait part de son intention d'arrêter la commercialisation des spécialités contenant du fenspiride au niveau mondial (1)

Un excipient de gel de peroxyde de benzoyle en cause dans des dermatites

Le peroxyde de benzoyle en application cutanée est un médicament de premier choix chez les patients gênés par une acné légère à modérée. Il expose surtout à des irritations, des sécheresses cutanées, des photosensibilisations, et des réactions allergiques (1)

Préparations orales pour lavage colique : sur prescription

En France, fin 2018, les spécialités autorisées par voie orale pour un lavage colique avant une chirurgie ou une exploration ont été inscrites sur la liste I des substances vénéneuses : elles sont donc à dispenser sur prescription, ce qui n'était pas le cas auparavant, hormis la spécialité Izinova° à base de sulfates de sodium, de magnésium et de potassium. Les spécialités concernées et commercialisées au 5 février 2019 sont :

Capsaïcine : crise d'asthme

 Fin 2018, les centres de pharmacovigilance des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, de Nice et de Corse ont publié une notification de crise d'asthme liée à la capsaïcine en patch (Qutenza°) (1)

Ispaghul : bézoard obstruant l'œsophage

 Mi-2018, le Centre régional de pharmacovigilance Centre-Val de Loire a rapporté une observation de dysphagie majeure liée à un mucilage d'ispaghul (1)

Fentanyl et autres opioïdes : hyperalgies

 En 2018, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fait état de 16 observations d'hyperalgie chez des patients qui prenaient du fentanyl transmuqueux (Actiq° ou autre) (1)

Anti-TNF alpha : psoriasis (suite)

 En 2010, quelques notifications de survenue d'un psoriasis chez des patients sous anti-TNF alpha ont permis de détecter cet effet indésirable (1). En 2018, le risque de psoriasis chez les patients traités par un anti-TNF alpha est un peu mieux quantifié

Méthylphénidate pendant la grossesse : tératogène, fœtotoxique et doutes sur des effets à long terme

Le méthylphénidate est une amphétamine psychostimulante autorisée en France dans les troubles du déficit de l'attention avec hyperactivité chez les enfants et les adolescents, voire, dans certains cas, chez les adultes. Il est aussi autorisé dans certaines narcolepsies (1à6)

Ginkgo biloba : convulsions

Les spécialités médicamenteuses à base de Ginkgo biloba, autorisées sur le marché français dans les troubles cognitifs des patients âgés, contiennent un extrait de feuilles standardisé, obtenu par un processus de fabrication reproductible (1). Le Ginkgo biloba n'a pas d'efficacité démontrée au-delà d'un effet placebo, mais est connu pour exposer les patients à des hémorragies, des troubles digestifs ou cutanés, et à des réactions d'hypersensibilité (1à3)

Triméthoprime et malformations congénitales : des risques exagérés ?

« Le Pharmacien responsable du laboratoire DB pharma [exploitant en France de la spécialité Delprim°]nous a fait parvenir votre lettre concernant votre point de vue sur l'information actuelle concernant le risque tératogène du triméthoprime

Imeth° 2,5 mg : méthotrexate oral hebdomadaire en plaquettes

En France, la spécialité Imeth° à base de méthotrexate, un cytotoxique utilisé à dose faible en une prise hebdomadaire comme immunodépresseur, est autorisée dans la polyarthrite rhumatoïde et certains psoriasis. Au 9 janvier 2019, deux autres spécialités à base de méthotrexate oral sont commercialisées : Méthotrexate Bellon° et Novatrex° (1)

Évaluer le risque de torsades de pointes lié à un médicament avant la mise sur le marché

Les torsades de pointes sont un trouble du rythme cardiaque qui a été décrit en France dans les années 1960. Il s'agit d'un type de tachycardie ventriculaire caractérisé par des complexes QRS d'amplitude et de durée changeantes de façon cyclique, dessinant des oscillations autour de la ligne isoélectrique, et survenant toujours en présence d'un allongement de l'intervalle QT en dehors des crises (1,2)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2019

Pour la septième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner" (1,2). Ce bilan recense des cas documentés de médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Principales évolutions 2019 du bilan des médicaments à écarter

Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins. Suite à cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, la présence d'autres médicaments est suspendue le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques, d'autres sont retirés de ce bilan, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d'une autorité de santé, soit parce que notre analyse de nouvelles données modifie leur balance bénéfices-risques

Testostérone gel : des enfants exposés par contact avec un adulte (suite)

 En 2018, des publications ont encore rapporté des observations d'enfants exposés involontairement à la testostérone, par contact cutané direct avec un adulte traité par un gel à base de testostérone (tel qu'Androgel°)(1à3)

Amiodarone et autres formes d'apport d'iode in utero : hypothyroïdie fœtale

 En automne 2018, les centres de pharmacovigilance des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, de Nice et de Corse ont publié une notification de fœtotoxicité liée à la prise d'amiodarone (Cordarone° ou autre) par la mère (1)

Antidépresseurs sérotoninergiques et bruxisme (suite)

 Le bruxisme est un mouvement involontaire de frottement des dents les unes contre les autres pendant le sommeil (1). Les patients atteints n'en sont en général pas conscients. Les frottements répétés endommagent l'émail dentaire

Gabapentine, prégabaline : fibrillations auriculaires ?

 En 2018, une étude de cohorte effectuée à partir de la base d'assurance maladie de Catalogne a évalué le risque de fibrillation auriculaire chez des patients âgés d'au moins 65 ans sans maladie cardiovasculaire, ayant débuté un traitement par gabapentine (Neurontin° ou autre) ou prégabaline (Lyrica° ou autre) au cours des trois mois précédents. Ils ont été comparés à des patients nouvellement traités par un antalgique opioïde et à des patients nouvellement traités par une benzodiazépine (1)

Ébastine et mizolastine : des risques cardiaques peu évalués

L'ébastine et la mizolastine sont des antihistaminiques H1 dits non sédatifs et non atropiniques, commercialisés en France depuis respectivement 2001 et 1999 (1à8). Ces substances n'ont pas apporté de progrès par rapport aux antihistaminiques H1 dits non sédatifs et non atropiniques de référence, la cétirizine et la loratadine. L'efficacité de ces antihistaminiques H1 est modeste sur les symptômes de la rhinite allergique ou de l'urticaire. Ils exposent à des troubles neuropsychiques, des troubles digestifs, des sécheresses de la bouche, etc. Bien que dits non sédatifs, ils exposent à des effets sédatifs, notamment chez les personnes âgées (1à8)

Gouttes auriculaires contenant un antibiotique aminoside : attention à l'ototoxicité

Depuis de nombreuses années, diverses gouttes auriculaires contenant un antibiotique aminoside (néomycine, framycétine), associé ou non avec la polymyxine B, sont autorisées dans le traitement des otites externes, c'est-à-dire des otites limitées à une atteinte du conduit auditif, le tympan étant intact

Venlafaxine : abus et toxicomanies

À la suite de la notification d'une observation concernant un homme âgé de 24 ans qui s'auto-administrait par voie intraveineuse de la venlafaxine (Effexor° ou autre), un antidépresseur, le Centre régional de pharmacodépendance de Caen a analysé les données issues des centres français de pharmacodépendance. 17 notifications de personnes qui se procuraient la venlafaxine en changeant de médecin et de pharmacie ont été recensées, ainsi que 14 autres cas d'abus de venlafaxine. Parmi ces cas, trois concernaient des patients recherchant un effet stimulant de la venlafaxine. Dans un de ces trois cas, les comprimés étaient broyés, et la poudre était prise par voie nasale (1)

Un pot à col large pour une pommade contenant des dérivés terpéniques ?

« Vous m'avez adressé en date du 11 décembre un courrier m'informant que dans le cadre du Palmarès annuel du conditionnement votre équipe rédactionnelle à l'occasion d'une conférence débat du 31 janvier 2019, souhaitait mettre en avant la spécialité Vicks Vaporub° pommade « en raison de la présentation en pot qui serait contraire à la prévention des mésusages avérés quasi cosmétiques (application sur le front, les paupières, la face) alors qu'elle contient des dérivés terpéniques concentrés exposant à des convulsions et des allergies »

Discordances entre doses prescrites et graduations d'un dispositif doseur

Les formes buvables de médicament sont utiles dans diverses situations cliniques. Quand la forme buvable d'un médicament est conditionnée en flacon multidoses, la mesure des doses à prélever nécessite un dispositif doseur (1). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que certains dispositifs doseurs fournis dans la boîte sont sources d'erreurs de doses

Gestes invasifs : endocardites infectieuses

 L'endocardite infectieuse est un effet indésirable rare, surtout connu après un geste buccodentaire, mais qu'il est logique d'envisager avec d'autres gestes invasifs (1)

Noscapine : douleurs abdominales aiguës

 La noscapine est un des opioïdes utilisés dans la toux. Globalement, dans cette situation, les opioïdes ont rarement une balance bénéfices-risques favorable : leur efficacité est modeste et ils exposent notamment aux effets indésirables et aux interactions médicamenteuses des opioïdes. La noscapine expose par ailleurs à des angiœdèmes (1,2)

Troubles rétiniens d'origine médicamenteuse

La rétine est un tissu neurosensoriel richement vascularisé et innervé, qui capte les rayons lumineux et produit des informations qui sont transmises au système nerveux central. Les atteintes de la rétine exposent à divers troubles visuels, de gravité variable (lire l'encadré "Les troubles de la rétine, en bref")

39es journées françaises de pharmacovigilance Les faits marquants

Les 39es journées françaises de pharmacovigilance se sont déroulées en juin 2018 à Toulouse. Chaque année, les journées de pharmacovigilance donnent un aperçu de notifications d'effets indésirables médicamenteux des professionnels de santé et des patients aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et du contenu de la base de données française de pharmacovigilance

Méthylphénidate : beaucoup d'adultes parmi les nouveaux utilisateurs en France

En France, le méthylphénidate, une amphétamine, est autorisé depuis les années 1990 dans les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité chez les enfants et les adolescents voire quand les symptômes persistent chez les adultes, ainsi que dans des narcolepsies chez les enfants et les adultes en cas d'inefficacité du modafinil (1à3)

Rétinoïdes oraux et troubles psychiques : RCP et notices modifiés

Les rétinoïdes sont des dérivés de la vitamine A utilisés surtout en dermatologie. En France, fin-2018, cinq rétinoïdes sont disponibles par voie orale : l'acitrétine (Soriatane°), l'alitrétinoïne (Toctino°), le bexarotène (Targretin°), l'isotrétinoïne (Procuta° ou autre) et la trétinoïne (Vesanoïd°) (1)

Antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II, alias sartans : psoriasis

Le Centre régional de pharmacovigilance de Reims a analysé les notifications de psoriasis imputés à des sartans enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance jusqu'en février 2016 (1). Le losartan a été le premier sartan commercialisé en France au milieu des années 1990 (2)

Atropiniques : dégénérescences maculaires liées à l'âge ?

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une dégradation progressive de l'épithélium pigmenté et des photorécepteurs de la rétine, avec une présence de dépôts maculaires appelés drusen (1,2). Dans les pays riches, c'est la première cause de perte d'acuité visuelle chez les personnes âgées de plus de 50 ans (2)

Association inhibiteur de l'enzyme de conversion + gliptine : risque accru d'angiœdème

Le Centre régional de pharmacovigilance de Grenoble a analysé les observations d'angiœdèmes imputés à des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou à des gliptines, rapportées dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), jusque fin 2017 (1)

Progestatifs : méningiomes (suite)

Le Centre régional de pharmacovigilance d'Amiens a rapporté une série de 5 observations de méningiomes qui lui ont été notifiées entre 2012 et 2017 (1). Il s'agit de 5 patientes qui prenaient une contraception hormonale ou une hormonothérapie substitutive de la ménopause à base d'un progestatif tel que l'étonogestrel, l'acétate de cyprotérone, la progestérone, le nomégestrol ou la médrogestone. Trois patientes avaient un traitement estrogénique associé (en application cutanée ou patch) (1)

Insuffisance hépatique aiguë médicamenteuse : surdose de paracétamol souvent en cause

L'unité de pharmaco-épidémiologie de Bordeaux a analysé 140 dossiers de patients inscrits sur liste de greffe hépatique pour une insuffisance hépatique aiguë. Les dossiers ont été recueillis auprès de 17 centres de greffe hépatique en 2015 et 2016 en France (1). Chez 60 patients, une cause non médicamenteuse d'insuffisance hépatique aiguë a été identifiée, notamment virale ou auto-immune (1)

Antipaludiques dérivés de l'artémisinine : anémies hémolytiques retardées

Le Centre régional de pharmacovigilance de Nantes a rapporté 7 observations d'anémie hémolytique imputée à un antipaludique dérivé de l'artémisinine, et déclarées à ce centre (1)

Fluorouracil : encéphalopathies hyperammoniémiques

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier a analysé 70 observations d'hyperammoniémies liées au fluorouracil, un antitumoral cytotoxique, enregistrées dans les bases de données de pharmacovigilance française et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ou publiées (1)

Avant d'autoriser

En 2013, l'évaluation initiale étayant la demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'insuline dégludec (Tresiba°) justifiait d'agir avec prudence. Les données montraient, par rapport aux autres insulines d'action prolongée, une efficacité similaire mais faisaient évoquer un surcroît d'accidents cardiovasculaires

Aprotinine et chirurgie cardiaque : retour risqué

L'aprotinine (Trasylol°), un antifibrinolytique en solution injectable, est réapparue sur le marché français en 2018, dix ans après une suspension d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour des raisons de pharmacovigilance (1,2)

Mélatonine : complément alimentaire ou médicament ?

En France et ailleurs, certaines substances, dont la mélatonine, la glucosamine, des vitamines, des plantes (Gingko biloba, Cimicifuga, Harpagophytum, etc.), sont commercialisées à la fois comme complément alimentaire et comme médicament, c'est-à-dire sous ces deux statuts. Un complément alimentaire est souvent considéré comme un produit "inoffensif" contribuant au bien-être, alors qu'un médicament est souvent considéré comme efficace mais avec des effets indésirables

Associations à doses fixes : sources d'embrouilles parfois nocives

Présentées comme plus pratiques pour les patients, les associations à doses fixes sont des médicaments contenant plusieurs substances actives dans une même forme pharmaceutique (1). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent des difficultés à identifier ce que contiennent ces associations, d'où des erreurs sur les substances ou leurs doses

Leuproréline et pneumopathies interstitielles : quelles spécialités en cause ?

«La spécialité Eligard°, exploitée par le laboratoire Astellas que je représente, a été citée page 666 dans le numéro de septembre 2018 dans un article intitulé "Leuproréline : pneumopathies interstitielles"

Cyprotérone : méningiomes (suite)

 Les méningiomes sont un effet indésirable connu (depuis les années 2000) de la cyprotérone, un progestatif ayant un effet antiandrogène. En France, la cyprotérone est autorisée sous forme de comprimés à 50 mg ou à 100 mg (Androcur° ou autre) chez les hommes dans le cancer de la prostate et dans des paraphilies, et chez les femmes dans l'hirsutisme. La cyprotérone entre aussi dans la composition de spécialités estroprogestatives à la dose de 2 mg, notamment dans l'acné chez les femmes (Diane 35° ou autre), et à la dose de 1 mg dans le traitement substitutif de la ménopause (Climène°) (1,2)

Médicaments dopaminergiques : troubles compulsifs fréquents

 Les troubles compulsifs sont un effet indésirable connu des médicaments dopaminergiques tels que la lévodopa (en association dans Modopar°, Sinemet° ou autre) et les agonistes dopaminergiques tels que le ropinirole (Requip° ou autre) utilisés principalement dans la maladie de Parkinson (1,2)

Argiles médicamenteuses : contaminations par le plomb

 En mars 2018, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu public un compte rendu d'une réunion du groupe de pédiatrie sur le sujet des argiles utilisées comme médicament (1)

Gabapentine, prégabaline : des morts notifiées

 Fin 2017, l'Agence britannique du médicament a fait état d'une augmentation des notifications de morts liées à la prégabaline (Lyrica° ou autre), un analogue de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) : 4 morts avaient été notifiées en 2012, et 111 morts en 2016. Le nombre de morts liées à la gabapentine (Neurontin° ou autre), une autre substance proche de la prégabaline, a été de 8 en 2012 et 59 en 2016 (1à3). La prégabaline et la gabapentine sont autorisées dans des épilepsies, des anxiétés et des douleurs chroniques neuropathiques (4,5)

Fosfomycine trométamol chez les femmes enceintes : beaucoup d'inconnues

La fréquence des infections urinaires augmente pendant la grossesse. Les modifications anatomiques des voies urinaires induites par la grossesse prédisposent aux pyélonéphrites. De plus, la grossesse s'accompagne d'un certain degré d'immunodépression qui expose aux infections (1). Le risque de pyélonéphrite aiguë est augmenté chez les femmes enceintes ayant une bactériurie asymptomatique non traitée (1). En l'absence de traitement, les infections urinaires sont un facteur de risque de prématurité (1,2)

Spiruline : atteintes hépatiques, réactions d'hypersensibilité et autres effets indésirables

On nomme spiruline, ou algue bleu-vert, les cyanobactéries du genre Arthrospira, qui forment des filaments spiralés. Ces cyanobactéries ont à la fois des caractéristiques de bactéries et de microalgues. Elles se développent à la surface des eaux douces, chaudes et alcalines de certains pays intertropicaux d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Elles sont récoltées à l'état sauvage, cultivées de manière traditionnelle ou produites industriellement pour être utilisées comme aliment (1)

Mélatonine : bilan des notifications d'effets indésirables en France

La mélatonine est une hormone sécrétée principalement dans le cerveau par l'épiphyse (alias glande pinéale) et synthétisée à partir du tryptophane, un acide aminé. Elle est secrétée aussi par la rétine, l'intestin, la peau, les plaquettes et la moelle osseuse. Sa sécrétion est régulée principalement par l'alternance lumière-obscurité. Sa fonction physiologique est d'informer l'organisme de l'alternance jour-nuit, et des rythmes circadiens constituant un signal pour favoriser l'endormissement. La mélatonine semble avoir d'autres effets, notamment sur l'humeur, le système immunitaire, la motricité intestinale, le comportement sexuel. Elle est vasoactive. Elle intervient dans la régulation de la température corporelle et de l'insulinémie (1,2)

Implants contraceptifs à l'étonogestrel et inducteurs enzymatiques : grossesses

 En 2018, le Centre régional de pharmacovigilance de Tours a analysé 403 observations de grossesses notifiées en France entre 2013 et 2017, chez des femmes porteuses d'un implant contraceptif à base d'étonogestrel (Implanon°, Nexplanon°). 375 grossesses sont survenues sous implant en l'absence d'interaction médicamenteuse. Dans 48 cas, la femme était déjà enceinte au moment de la pose de l'implant

Fausse route de comprimés de fer : nécroses bronchiques

 En juin 2018, une équipe portugaise a analysé la trentaine d'observations publiées concernant des fausses routes avec des comprimés à base de fer (1). Le fer a un effet corrosif connu sur la muqueuse digestive, avec des troubles digestifs fréquents pendant le traitement. Les comprimés de fer inhalés accidentellement causent des brûlures chimiques profondes de la muqueuse bronchique, avec des conséquences immédiates et parfois des séquelles (1à3). Passé dans les voies respiratoires, un comprimé de fer inhalé se délite, causant des inflammations, des nécroses, des saignements, des sténoses bronchiques, des atélectasies pulmonaires (1,2)

Abus de diurétiques : hypokaliémies graves

 Une adolescente âgée de 15 ans a été hospitalisée dans un service d'urgences pour une faiblesse, des vertiges, des nausées, des douleurs abdominales et des myalgies. Les examens biologiques ont montré une hypokaliémie sévère (1,9 mmol/l), une hyponatrémie, une hypochlorémie, une hypomagnésémie, une alcalose métabolique. L'électrocardiogramme montrait un allongement de l'intervalle QTc. La correction des troubles électrolytiques et de l'électrocardiogramme a été obtenue en quelques jours (1)

Dolutégravir et grossesse : anomalies du tube neural

 Mi-2018, l'Agence européenne du médicament (EMA) a rendu publics les résultats préliminaires d'une étude de cohorte prospective menée au Botswana, qui a montré un risque accru d'anomalies du tube neural chez les enfants exposés in utero dès la conception au dolutégravir (Tivicay°, et en association dans Triumeq°), un inhibiteur de l'intégrase du HIV (1,2)

Inhibiteurs de la pompe à protons : augmentation de la mortalité

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) tels que l'oméprazole sont utilisés dans des œsophagites, des symptômes liés à un reflux gastro-œsophagien et des ulcères gastroduodénaux (1,2). Ils exposent à divers effets indésirables parfois graves, surtout en prise prolongée, alors que l'arrêt d'un inhibiteur de la pompe à protons est rendu difficile par un rebond d'acidité, qui conduit à poursuivre la prise (lire l'encadré "Inhibiteurs de la pompe à protons : profil d'effets indésirables")

Inhibiteurs de la pompe à protons : profil d'effets indésirables

La dénomination commune internationale (DCI) des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) tels que l'oméprazole se termine par -prazole (à ne pas confondre avec le suffixe -piprazole, qui désigne des psychotropes) (1). Ils forment un groupe homogène du point de vue pharmacologique, en particulier du point de vue de l'effet antiacide utilisé en médecine. On peut dégager un profil d'effets indésirables des IPP, c'est-à-dire une liste, schématique et structurée, de leurs principaux effets indésirables (2à4)

Insulines concentrées : penser et agir en unités d'insuline pour éviter les erreurs

À domicile comme dans les établissements de santé, les erreurs liées à l'utilisation d'une insuline sont nombreuses, fréquentes, avec des conséquences parfois graves (1à4)

Signalés à Éviter l'Évitable

Dans un établissement hospitalier, un pharmacien a proposé à une infirmière de l'insuline lispro Humalog Kwikpen° 100 unités/ml à la place de Humalog Kwikpen° 200 unités/ml, non disponible à l'hôpital. Elle a réagi à ce remplacement : « mais il faudra que je mette 100 UI pour avoir les 50 UI prescrites, vu que c'est moins concentré ». Des explications au sein de l'équipe soignante avec des pharmaciens ont permis de dissiper l'incompréhension et d'éviter une erreur

Ifosfamide : encéphalopathies

L'ifosfamide, un cytotoxique alkylant utilisé dans divers cancers, expose à des encéphalopathies, qui touchent environ 10 % à 30 % des patients (1à3). Cet effet indésirable est attribué principalement au chloroacétaldéhyde et à la chloroéthylamine, qui apparaissent au cours du métabolisme de l'ifosfamide, et aussi par dégradation progressive de l'ifosfamide en milieu aqueux (4à6). Les troubles neurologiques régressent dans la majorité des cas mais des morts ont été parfois signalées. Un antidote, le chlorure de méthylthioninium, alias bleu de méthylène, est souvent administré, sans preuve d'efficacité par rapport à l'évolution naturelle (5à9)

Nalméfène : myalgies ajoutées dans le RCP

Le nalméfène (Selincro°) est un antagoniste des récepteurs opioïdes, comme la naltrexone (Naltrexone Mylan° ou autre) dont il est chimiquement proche. Il est autorisé dans l'Union européenne chez les patients alcoolodépendants Son efficacité pour réduire la consommation d'alcool semble un peu supérieure à celle d'un placebo, mais cet effet est de pertinence clinique incertaine. Le nalméfène expose surtout à des : troubles digestifs tels que pertes d'appétit, nausées, sécheresses de la bouche ; troubles neuropsychiques tels qu'insomnies, vertiges, céphalées, confusions, hallucinations ; tachycardies ; contractures musculaires (1à3)

Découvrir le Programme Prescrire Éviter l'Évitable

Le Programme Prescrire Éviter l'Évitable est un service inclus dans l'abonnement à Prescrire. Il s'agit à la fois d'aider les abonnés à réfléchir individuellement sur leurs pratiques professionnelles dans un cadre bienveillant, et d'utiliser les expériences individuelles pour analyser des dysfonctionnements récurrents du système de soins, rechercher des mesures de prévention de ces erreurs, et les faire connaître à la collectivité (1)

Situer l'erreur dans le processus de soin

De nombreuses publications de cas d'effets indésirables graves résultant d'erreurs n'en décrivent pas les circonstances. En escamotant cette description, ces publications ne permettent pas de situer l'étape du processus de soin au cours de laquelle a commencé l'erreur, d'en comprendre les causes et donc d'en prévenir la répétition

Sécuriser les transitions entre les étapes de soins et avant les actes à risque

L'analyse des causes d'erreurs liées aux soins révèle souvent des erreurs de communication entre soignants et l'omission de vérifications systématiques nécessaires avant la réalisation d'un acte. Les transitions entre les étapes d'un processus de soins (alias interfaces) s'avèrent être des situations particulièrement dangereuses, surtout quand des défaillances lors des contrôles ultimes ne détectent pas des anomalies ou des erreurs en train de se produire

Médicaments à haut risque : exemple de communication au sein d'un centre hospitalier

En juin 2016, le Centre Hospitalier de Guéret a décidé de conduire une enquête interne, menée par la Pharmacie à Usage Intérieur (PUI), dans le but d'identifier les Médicaments à Haut Risque (MAHR) propres à son activité

Attaques de panique médicamenteuses

En général, le terme "attaque de panique" est utilisé pour désigner l'apparition brutale et imprévisible d'une peur intense ou de malaises intenses, qui s'aggravent rapidement, en moins d'une dizaine de minutes (1). Une attaque de panique dure de quelques minutes à une heure (1). Elle comporte une sensation de malheur imminent ou de mort imminente, avec des symptômes tels que : sensation de souffle coupé ou d'étouffement ; étourdissements ou impressions d'évanouissement ; palpitations, tachycardies ; transpiration ; douleurs ou gênes thoraciques ; sensation d'étranglement ; bouffées de chaleur ou frissons ; nausées ou gênes abdominales ; peurs de devenir "fou" ou de commettre un acte non contrôlé, dépersonnalisations ou déréalisations (1,2). Après une attaque de panique, la crainte d'une autre attaque est source d'anxiété supplémentaire (1,2)

Erreur liée aux soins : la décrire en détails pour mieux la comprendre

En principe, la plupart des erreurs sont évitables ; c'est pourquoi il vaut la peine de s'y intéresser. L'erreur est humaine, dit-on. Elle s'avère aussi le plus souvent plurifactorielle. Chaque erreur, chaque "échappée belle" (erreur évitée de justesse), recueillie et analysée, est riche d'enseignements. Tous ses acteurs peuvent en tirer des conclusions pour mieux faire ensuite, de même que ceux qui profitent de ce retour d'expérience. Plus on repère les erreurs, plus on les analyse, et mieux on les prévient ou les intercepte (1)

Opioïdes : infections invasives à pneumocoques

 Une étude cas/témoins publiée en 2018 a comparé l'exposition à un opioïde de 1 233 patients âgés de 5 ans ou plus ayant une infection invasive à pneumocoque versus celle de 24 399 témoins, à partir de bases de données étatsuniennes entre 1995 et 2014 (1)

Leuproréline : pneumopathies interstitielles

 Mi-2018, l'Agence européenne du médicament (EMA) a analysé 87 notifications de pneumopathies interstitielles imputées à la leuproréline (Eligard° ou autre), un agoniste de la gonadoréline autorisé dans certains cancers. 11 patients en sont morts (1)

Lamotrigine + contraception hormonale : association à risques

 Les interactions entre la lamotrigine (Lamictal° ou autre) et les contraceptifs hormonaux sont complexes

Angine et AINS : phlegmons de gorge

 En 2017, une thèse de médecine a porté sur une étude épidémiologique portant sur les risques de phlegmon après angine (1). À partir de la base de données de l'Observatoire de la médecine générale renseignée par plus de 120 médecins en France, 105 802 angines chez environ 68 000 patients ayant consulté pour une angine entre 1995 et 2010 ont été incluses dans l'analyse. 48 cas de phlegmons ont été recensés chez 47 patients dans les 15 jours suivant un diagnostic d'angine, soit 1 phlegmon pour 2 204 angines (1)

Fluoroquinolone + IEC : insuffisances rénales aiguës

 Début 2018, le Centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Uppsala a recensé dans sa base de données de pharmacovigilance une série de 11 observations d'insuffisances rénales aiguës imputées à une association de ciprofloxacine (Ciflox° ou autre), une fluoroquinolone, avec l'énalapril (Renitec° ou autre) (1). Ces patients traités au long cours par l'énalapril, un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), avaient des facteurs de risque d'insuffisance rénale. Cependant l'insuffisance rénale aiguë n'est survenue qu'après le début du traitement par ciprofloxacine (1)

IEC : angiœdème intestinal (suite)

L'angiœdème est un effet indésirable rare des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), survenant chez 1 à 2 patients pour 1 000 patients traités (1à3). Il s'agit d'un œdème non prurigineux et non inflammatoire, touchant la peau et des tissus sous-cutanés, ou parfois une muqueuse et les tissus sous-muqueux, facilement reconnaissable lorsque le gonflement touche des zones visibles : la face, les lèvres, la langue, etc. (4,5). L'angiœdème est parfois grave, voire mortel, en cas d'atteinte oropharyngée avec obstruction des voies respiratoires (1,2)

Les femmes enceintes très exposées aux médicaments en France

La prise d'un médicament par une femme enceinte expose l'enfant à naître à ce médicament. Les risques pour l'enfant, et particulièrement les effets à long terme sur le développement de l'enfant, sont globalement inconnus pour la plupart des médicaments, ce qui incite à ne les utiliser qu'exceptionnellement. Avec quelques médicaments, les risques sont avérés et sont à prendre en compte pour éviter autant que possible l'exposition des enfants à naître (1)

Ulcérations cutanées : rôle du nicorandil reconnu tardivement

Le nicorandil (Adancor° ou autre), un antiangoreux, cause des ulcérations cutanées et muqueuses chroniques, connues depuis la fin des années 1990 pour les ulcérations muqueuses, et le milieu des années 2000 pour les ulcérations cutanées (1)

Sécheresses buccales médicamenteuses

Cette fiche est extraite du supplément "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider" édition 2018, et disponible dans l'Application Prescrire, et via son moteur de recherche. La dénomination commune internationale (DCI) est la seule utilisée pour nommer les médicaments dans cette fiche. Les abonnés peuvent retrouver les noms commerciaux grâce à l'Application Prescrire

De la conciliation médicamenteuse par le pharmacien à la révision du traitement chez le patient âgé hospitalisé en service de chirurgie

Chez le patient âgé, une polymédication est souvent liée à une polypathologie. Il existe néanmoins une corrélation entre le nombre de médicaments prescrits et la survenue d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses. La prescription est dite inappropriée quand la balance bénéfices-risques est défavorable, souvent cause de iatrogénie médicamenteuse. Les patients hospitalisés en chirurgie au centre hospitalier de Martigues bénéficient depuis 2011 d'une conciliation médicamenteuse à l'admission (a). Afin de sécuriser leur prise en charge durant toute l'hospitalisation et de favoriser une réévaluation des prescriptions, une conciliation médicamenteuse à la sortie a été mise en place en février 2017

Atteintes cutanées graves médicamenteuses : parfois évitables

 En 2018, une étude à partir du registre français des atteintes cutanées graves médicamenteuses (SCARs), a apporté quelques éléments sur des circonstances de leur survenue qui les rendent évitables (1)

Dénosumab : fractures vertébrales multiples à l'arrêt

 En juin 2018, l'Agence française du médicament (ANSM) a fait état de notifications de fractures vertébrales multiples à l'arrêt du dénosumab (Prolia°), un médicament de l'ostéoporose notamment. 11 cas ont été notifiés en France. Ces fractures résulteraient d'une diminution de la densité minérale osseuse liée à une activation de la résorption osseuse après l'arrêt du dénosumab (1)

Acide tranexamique : occlusion de l'artère centrale de la rétine

 Mi-2017, a été publiée une observation concernant une femme âgée de 30 ans qui a eu une occlusion de l'artère centrale de la rétine alors qu'elle prenait de l'acide tranexamique depuis 1 mois pour des ménorragies (1). Elle s'est réveillée avec une perte de la vision de l'œil gauche, sans perception de la lumière. Elle ne prenait pas d'autre médicament, n'avait pas d'antécédents médicaux, vasculaires ou ophtalmiques, pas de troubles de la coagulation ou de facteurs de risque vasculaire. La vision ne s'est pas améliorée (1)

Fluoroquinolones : anévrismes et dissections de l'aorte (suite)

 En 2018, une étude de cohorte à partir de bases de données suédoises conforte les données de deux études datant de 2015 et 2016 : les fluoroquinolones sont associées à un surrisque d'anévrismes et de dissections de l'aorte (1,2)

Fébuxostat : plus de mortalité cardiovasculaire qu'avec l'allopurinol

 Début 2018, ont été publiés les résultats d'un essai clinique randomisé en double aveugle qui a comparé les troubles cardiovasculaires chez des patients sous fébuxostat (Adénuric°) versus allopurinol (Zyloric° ou autre), deux inhibiteurs de xanthine oxydase utilisés dans la goutte (1). L'allopurinol a la structure chimique d'une base purique, ce que n'a pas le fébuxostat (2)

Lithiases vésiculaires d'origine médicamenteuse

Une lithiase vésiculaire correspond à la présence de calculs dans la vésicule biliaire. Elles sont fréquentes, surtout chez les femmes et les personnes âgées de plus de 40 ans. Elles sont le plus souvent asymptomatiques. Quand elles sont symptomatiques, elles se manifestent surtout par des coliques hépatiques. Des complications surviennent parfois, dont des cholécystites aiguës, des angiocholites aiguës, des pancréatites aiguës aux conséquences parfois graves (lire l'encadré "Les lithiases vésiculaires, en bref") (1à3)

Syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible médicamenteux

Depuis les années 2000, des équipes, en France et dans le monde, rapportent des observations de patients atteints d'un ensemble de symptômes regroupés sous le terme de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (1à7)

Dénosumab : perturbations immunitaires

Le dénosumab est un anticorps monoclonal qui se fixe sur une cytokine nommée Rankl (Receptor activator of nuclear factor kappa B ligand), ce qui l'empêche de se lier à son récepteur sur les os et les lymphocytes. Cette cytokine appartient au groupe des TNF (tumor necrosis factor) (1,2). Ainsi, le dénosumab est susceptible d'avoir des effets communs avec ceux des anti-TNF alpha utilisés comme immunodépresseurs (étanercept, adalimumab, etc.). Du fait de ses effets sur l'os, le dénosumab (sous le nom de Prolia°) a été autorisé dans l'Union européenne en 2010 dans certaines ostéoporoses (60 mg par voie sous-cutanée tous les 6 mois) ; et aussi sous le nom de Xgeva° dans certaines métastases osseuses (120 mg par voie sous-cutanée toutes les 4 semaines) (2,3)

Impunité des firmes

Une inspection de routine, menée en 2012 par l'Agence britannique du médicament (MHRA) pour le compte de l'Agence européenne du médicament (EMA), a révélé que la firme Roche n'avait pas analysé ni transmis aux agences du médicament, plus de 80 000 cas suspectés d'effets indésirables concernant 19 médicaments (1à3). Cinq ans plus tard, la Commission européenne a rendu son verdict dans cette affaire : ce n'est pas grave !

Médicaments en Questions : des résultats toujours aussi encourageants

Les effets indésirables des médicaments font de nombreuses victimes tous les jours. En France, au début des années 2010, le nombre de morts causées par les médicaments a été estimé à environ 20 000 par an (1). De très nombreux médicaments sont impliqués

Substitution d'un générique par un autre : des patients perturbés

En raison des économies attendues sur les dépenses de santé, les spécialités génériques (alias génériques) font l'objet de diverses mesures incitant les médecins à les prescrire, les pharmaciens à les dispenser et les patients à les utiliser (1). Cependant, même à bon escient, la substitution (princeps par générique ou génériques entre eux) perturbe certains patients et les expose à des confusions (2). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que des erreurs surviennent lorsqu'un générique est remplacé par un autre au fil des délivrances à un patient

Ouvrir l'accès

L'agent n'est pas infectieux mais l'épidémie est mortelle. Patente en Amérique du nord. Mais ses morts touchent aussi l'Europe, y compris la France. Chaque jour des dizaines de personnes meurent d'une surdose d'opioïde liée à la consommation de drogues illicites ou de médicaments opioïdes, prescrits ou non par des professionnels de santé. Les surdoses d'opioïdes sont mortelles parce que ces substances inhibent le centre de la respiration. Parfois jusqu'à l'arrêt de la respiration, puis du cœur. Sans secours rapide, la personne meurt en quelques minutes

Pertes et profits

Autorisée dans l'Union européenne en 2001, la télithromycine a été mise sur le marché français en 2002 sous le nom commercial Ketek°. La firme vise alors pour cet antibiotique une place de tête parmi les autres traitements utilisés dans les infections respiratoires. La promotion fait mouche, les ventes grimpent : plus de 1,3 million de boîtes remboursées par l'Assurance maladie française en 2004

Vicks vaporub° : les risques des dérivés terpéniques

 Début 2018, le Centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais a rapporté une série d'observations d'effets indésirables et d'usages à risque de la pommade Vicks vaporub°, commercialisée en France comme décongestionnant dans les affections respiratoires banales chez les adultes et les enfants âgés de 6 ans et plus (1,2). Cette pommade est présentée pour être appliquée sur la poitrine ou le cou, ou mélangée à de l'eau en inhalation (2). Elle contient des dérivés terpéniques concentrés, qui exposent à une toxicité neurologique, notamment à des convulsions : camphre, lévomenthol, huile essentielle d'eucalyptus, thymol (1,2)

Clozapine ou autres neuroleptiques : occlusions intestinales mortelles

 En 2017, les centres de pharmacovigilance néozélandais et australiens ont publié un bilan des observations de troubles de la motilité digestive imputés à la clozapine, notifiés entre 1992 et 2013. Ont été rapportées 160 notifications de troubles graves, dont 70 constipations et 62 obstructions intestinales. Au moins 29 patients sont morts. Souvent la première consultation médicale a été tardive alors que le trouble était déjà avancé. Et de nombreux patients avaient une impaction fécale à l'autopsie alors qu'il n'apparaissait pas de plaintes de constipation antérieures dans le dossier. Les patients avaient de 17 ans à 76 ans, dont deux tiers d'hommes. Les doses de clozapine allaient de 25 mg par jour à 1 000 mg par jour, et la durée médiane d'exposition était de 2,5 ans (1)

Clarithromycine chez des patients coronariens : surmortalité à long terme (suite)

 En février 2018, l'Agence étatsunienne des médicaments (FDA) a annoncé l'ajout d'une mise en garde dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités à base de clarithromycine quant à une surmortalité à long terme chez des patients coronariens traités par cet antibiotique du groupe des macrolides, y compris pour une courte durée (1)

Contraception hormonale : dépressions et suicides

 Une étude de cohorte publiée en 2017 a été réalisée à partir de plusieurs bases de données danoises de prescriptions, de psychiatrie, de décès et un registre de tentatives de suicide (1). Elle a inclus toutes les femmes qui ont eu 15 ans pendant la période de l'étude entre 1996 et 2013, sans antécédent psychiatrique ou prescription d'antidépresseur, et pas de contraception avant l'âge de 15 ans. Environ 500 000 femmes ont été suivies pendant en moyenne 8,3 années. Pendant cette période, ont été recensés environ 7 000 premières tentatives de suicide et 71 suicides (1)

Gadolinium, IRM et grossesse : des risques pour l'enfant à naître

Le gadolinium, un ion lanthanide, est utilisé par voie intraveineuse pour modifier le contraste lors d'examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM). En fonction de leur structure, les substances à base de gadolinium sont plus ou moins stables, et libèrent une quantité plus ou moins importante de gadolinium dans le sang, qui s'accumule ensuite dans le cerveau, le foie, les reins, les muscles, la peau, les os. Les structures macrocycliques (acide gadotérique, gadobutrol, gadotéridol) sont plus stables que les structures linéaires (gadobénate de méglumine, gadodiamide, gadopentétate de méglumine, gadoversétamide) (1). Début 2018, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de certaines spécialités à base de gadolinium à structure linéaire commercialisées en France ont été suspendues ou restreintes (1,2)

Extravasation de médicaments radiopharmaceutiques : erreurs de diagnostic et effets indésirables différés

Quand un médicament administré par voie intraveineuse passe en dehors de la veine cathétérisée, on parle d'extravasation. Les conséquences pour le patient varient selon la substance administrée et la quantité extravasée (1,2). Quelles sont ces conséquences quand le médicament est radioactif ? Des rapports de cas apportent quelques éléments de réponse (2à5)

Facteurs de croissance granulocytaire (grastims) : aortites

On nomme aortite une inflammation de la paroi de l'aorte. Une aortite conduit parfois à un anévrisme, une dissection, ou une rupture de l'aorte, mettant en jeu le pronostic vital. Les causes connues d'aortites sont des infections et des inflammations, dont des troubles auto-immuns (1,2)

Contraception hormonale : cancers du sein

 En 2017, une étude de cohorte a été réalisée à partir de plusieurs bases de données et registres danois (1). Elle a inclus toutes les femmes âgées de 15 ans à 49 ans entre 1995 et 2012, sans antécédent de cancer ou traitement pour infertilité. Environ 1,8 million de femmes ont été suivies pendant en moyenne 10,9 années. Pendant cette période, 11 517 cancers du sein invasifs ont été recensés (1)

Anticholinestérasiques : syndromes de Pise

 On nomme syndrome de Pise une dystonie aiguë avec une flexion latérale du tronc, de la tête et du cou donnant une position debout penchée latéralement évoquant la tour de Pise. Il s'agit d'un trouble extrapyramidal et d'un effet indésirable connu des neuroleptiques (1)

Cannabis : intoxications chez des enfants (suite)

 Fin 2017, l'Agence française du médicament (ANSM) a rendu public un compte rendu d'une réunion de la Commission des stupéfiants et des psychotropes, qui montre une augmentation des intoxications par le cannabis chez les jeunes enfants (1)

Amoxicilline IV : cristalluries et insuffisances rénales aiguës

 Une analyse de la base de données française de pharmacovigilance a recensé 45 cas de néphropathie par cristallurie liée à l'amoxicilline (Clamoxyl° ou autre), enregistrés entre 1985 et 2016, et notifiés à un des six centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Paris (1)

Plusieurs sels d'une même substance sur le marché : erreurs de dose à éviter

En 2009, une nouvelle formulation de périndopril, un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) a été mise sur le marché : périndopril (arginine), à côté du périndopril (tert-butylamine) des années 1980. Une surdose était à prévoir en cas de passage d'un sel de périndopril à un autre (1). En octobre 2009, l'Agence française du médicament a informé d'erreurs de dose effectivement survenues (2). En 2017, le Centre régional de pharmacovigilance d'Amiens (CRPV) a encore constaté des erreurs de dose (3,4)

Baclofène à forte dose et alcoolodépendance : hospitalisations et morts

Le baclofène est un analogue de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), utilisé comme myorelaxant d'action centrale depuis les années 1970. En France, notamment, il est aussi utilisé depuis les années 2000 par voie orale, à doses plus élevées que dans la spasticité musculaire, pour réduire la consommation d'alcool ou aider au maintien de l'abstinence de patients alcoolodépendants (1à4)

Créatine pour sportifs : des risques et des incertitudes

La créatine, composant physiologique des muscles squelettiques, est présente dans divers produits proposés aux sportifs pour améliorer leurs performances. Elle n'est pas inscrite sur la liste des substances interdites par l'Agence mondiale antidopage en 2018, mais son apport oral expose à divers effets indésirables (1à3)

À éviter en traitement d'un mauvais sommeil, surtout chez les femmes enceintes

 Certains médicaments exposent les femmes enceintes ou leur enfant à naître à des effets indésirables disproportionnés par rapport à leur efficacité

Trop court terme

Certaines maladies évoluent lentement, avec leurs principales complications des années, voire des décennies, après le diagnostic

Daclizumab : des morts à cause d'une AMM injustifiée

Le daclizumab a été autorisé dans l'Union européenne en 1999 en prévention du rejet aigu de greffe rénale. Une dizaine d'années plus tard, la firme Roche, alors titulaire de l'autorisation de mise sur le marché (AMM), a demandé à l'Agence européenne du médicament (EMA) l'abrogation de l'AMM. Selon les informations fournies par l'EMA à cette époque, la firme a indiqué à l'agence que cette demande n'était pas liée à des "problèmes de sécurité" du médicament, mais à des raisons commerciales (1). En 2016, le daclizumab est réapparu sur le marché européen (pas en France), commercialisé sous un autre nom et par une autre firme, dans la sclérose en plaques, avec une autre posologie (2,3)

Fluorouracil et capécitabine : dépister le déficit en DPD avant traitement

Le fluorouracil (Fluorouracile Teva° ou autre) et la capécitabine (Xeloda° ou autre), un précurseur du fluorouracil, sont des cytotoxiques couramment utilisés dans le traitement de divers cancers (1,2)

Daclizumab (ZINBRYTA°) et sclérose en plaques en situation de multi-échecs

Début 2018, chez les patients atteints d'une forme récurrente-rémittente de sclérose en plaques, les médicaments proposés en "traitement de fond", le plus souvent des substances aux propriétés immunodépressives, sont décevants : ils sont peu efficaces et à l'origine de nombreux effets indésirables graves (1,2)

Ulipristal : hépatites fulminantes

En septembre 2017, une observation d'hépatite fulminante, qui a conduit à une transplantation hépatique, a été notifiée à l'Agence française du médicament (ANSM). La patiente était traitée pour un fibromyome utérin par l'ulipristal 5 mg (Esmya°), un antagoniste et agoniste partiel des récepteurs de la progestérone (1,2)

Hydrochlorothiazide : cancers de la peau

 L'hydrochlorothiazide (Esidrex°), un diurétique thiazidique, est un hypotenseur de premier choix (1). Deux études publiées en 2017 ont montré un risque de cancer de la peau autre que le mélanome, augmenté chez les patients exposés à l'hydrochlorothiazide (2,3)

Infections invasives à Saccharomyces boulardii (suite)

 Saccharomyces boulardii (Ultra-Levure°) est une levure utilisée en traitement d'appoint des diarrhées (1). Fin 2017, l'Agence européenne du médicament a fait état de 61 notifications d'infections fongiques invasives à S. boulardii (2). Dix patients sont morts. Cinq étaient porteurs d'un cathéter veineux central, ce qui est un facteur de risque d'infection fongique invasive, car le cathéter est une porte d'entrée pour ces levures (2). Cinq patients n'avaient pas de cathéter central

Acide valproïque : encéphalopathies hyperammoniémiques

En 2017, une équipe indienne a publié une observation détaillée d'un homme âgé de 58 ans traité par de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) à la dose de 500 mg par jour depuis 3 mois. Quatre jours après une augmentation de la dose à 1 000 mg par jour, sont apparus des troubles neurologiques : propos incohérents, somnolences, désorientations, difficultés à marcher, troubles du sommeil et douleurs abdominales. L'examen clinique et les investigations biologiques étaient normaux. Le dosage plasmatique de l'acide valproïque était dans la fourchette visée. Une hyperammoniémie a été détectée avec une valeur de 190 micromoles par litre (pour des valeurs normales allant de 11 à 32 micromoles par litre). Le bilan hépatique était normal. Les troubles ont régressé en quelques jours après l'arrêt de l'acide valproïque (1)

Remaniement chirurgical du tube digestif : absorption de médicaments oraux modifiée

Les médicaments pris par voie orale sont diversement absorbés par le tube digestif, selon de nombreux facteurs : le site d'absorption (souvent le jéjunum), la perméabilité membranaire, les surfaces d'échange disponibles, la concentration du médicament, la vascularisation au niveau du site d'absorption, le temps de contact du médicament au niveau du site d'absorption, le pH gastrique ou intestinal, le contact avec les acides biliaires (pour les médicaments lipophiles), etc. (1)

Dispositif intra-utérin au lévonorgestrel : un afflux de notifications en 2017 en France

Fin 2017, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié un rapport de pharmacovigilance concernant un dispositif intra-utérin (DIU) libérant un progestatif, le lévonorgestrel, à raison d'environ 20 microgrammes par jour durant 5 ans, commercialisé sous le nom de Mirena° (a)(1). Ce rapport fait suite à un afflux mi-2017 de notifications au système de pharmacovigilance français, dans un contexte de médiatisation des effets indésirables de ce DIU. Des groupes de réseaux sociaux et des forums ont été créés par des femmes utilisatrices de ce DIU pour relater et partager leur vécu, notamment ses effets indésirables

Lévothyroxine : des troubles causés par un changement de formulation (suite)

La lévothyroxine (Lévothyrox° ou autre) est une hormone thyroïdienne. En 2017, environ 2,6 millions de personnes étaient traitées par la lévothyroxine en France (1,2)

Femmes enceintes gênées par un mauvais sommeil

Une plainte de mauvais sommeil ou d'insomnie recouvre diverses situations : des difficultés d'endormissement, des réveils nocturnes fréquents ou prolongés, un réveil matinal précoce, une impression de sommeil non réparateur, etc. (1,2). La gêne provoquée par une insomnie se manifeste notamment par une fatigue diurne avec une sensation de manque d'énergie, par des troubles de l'humeur tels qu'une irritabilité, par des troubles de la concentration ou de la mémoire, de degrés variables (1)

Bilan 2017 du conditionnement : la qualité en progression mais encore beaucoup de dangers

Les bilans annuels du conditionnement des médicaments de Prescrire ont pour objectifs : d'informer les soignants des principaux dangers des conditionnements présents sur le marché en prévention d'erreurs médicamenteuses ; et de promouvoir des critères de qualité en termes de conditionnements favorables à la protection des patients. Ils s'adressent aussi aux firmes pharmaceutiques et aux agences du médicament dans le but d'améliorer la sécurité face aux nombreux dangers (1)

Galactorrhées médicamenteuses

On nomme galactorrhées les écoulements de lait par les seins, en l'absence de grossesse et en dehors de l'allaitement. Elles surviennent chez les femmes et aussi chez les hommes. Elles sont le plus souvent bilatérales. Le lait, produit par plusieurs canaux lactifères, est alors blanc et clair. Parfois le lait est jaune, vert, marron ou gris, et un seul sein est concerné. Les galactorrhées sont à distinguer d'écoulements unilatéraux et spontanés d'aspect séreux, rosés, sanglants, qui font évoquer des tumeurs (1,2)

Malformations congénitales : rôle des agents tératogènes sous-estimé ?

On estime qu'environ 3 % des nouveau-nés sont atteints d'une malformation congénitale majeure  (1)

Acide zolédronique : ostéonécroses de hanche, fémur et humérus

 L'acide zolédronique (Zometa°, Aclasta° ou autre), comme les autres diphosphonates, expose à des ostéonécroses de la mâchoire, et plus rarement à des ostéonécroses du conduit auditif externe. Elles surviennent surtout lors d'une utilisation en cancérologie, plus rarement dans l'ostéoporose (1,2)

Brûlures graves des fesses de jeunes enfants après ingestion d'une tisane de séné

 Le Centre régional de pharmacovigilance de Nancy a reçu courant 2017 deux notifications de brûlures du siège chez des enfants ayant reçu une tisane à base de feuilles de séné, un laxatif irritant (1)

Prégabaline : syndromes parkinsoniens ?

 En 2017, une équipe française a publié une observation particulièrement étayée de syndrome parkinsonien imputé à la prégabaline (Lyrica° ou autre), un analogue du GABA (1)

Vémurafénib : maladies de Dupuytren

 En 2017, suite à la publication d'observations détaillées décrivant des troubles typiques de la maladie de Dupuytren apparus dans les mois qui ont suivi le début de l'exposition au vémurafénib (Zelboraf°), cette maladie a été ajoutée parmi les effets indésirables du résumé des caractéristiques (RCP) de la spécialité à base de vémurafénib (1à3). Le vémurafénib est un inhibiteur de la protéine BRAF anormale utilisé dans le traitement du mélanome (1)

Gynécomasties d'origine médicamenteuse

Les gynécomasties sont des proliférations bénignes du tissu mammaire masculin. Elles s'accompagnent parfois de douleurs mammaires, de gêne, voire de troubles psychiques. Elles sont la conséquence d'un déséquilibre entre l'activité estrogénique (qui stimule le tissu mammaire) et l'activité androgénique (qui inhibe ce tissu). Ce déséquilibre est lié à des causes physiologiques, diverses affections ou des toxiques, dont des médicaments, des stéroïdes anabolisants ou des cosmétiques (lire l'encadré "Gynécomasties, en bref") (1)

Comment les patients identifient-ils leurs médicaments ?

Le service de Pharmacologie du Centre hospitalier universitaire de Toulouse a mené une enquête auprès d'environ 700 patients de sa région. Elle a analysé les modes d'identification par les patients des médicaments qu'ils consomment, ainsi que les éléments qui pourraient être sources de confusion (a) (1,2)

Polystyrène sulfonate : diminution des effets de nombreux médicaments

 Mi-2017, l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) a informé d'une nouvelle étude sur les interactions médicamenteuses du polystyrène sulfonate de sodium (Kayexalate°), une résine échangeuse de cations utilisée dans le traitement de l'hyperkaliémie. Cette étude a montré que, in vitro, le polystyrène sulfonate se lie et forme des complexes avec six médicaments étudiés : l'amlodipine (Amlor° ou autre) et le métoprolol (Lopressor°, Seloken° ou autre), des hypotenseurs ; l'amoxicilline (Clamoxyl° ou autre), un antibiotique ; le furosémide (Lasilix° ou autre), un diurétique ; la phénytoïne (Di-Hydan°, Diphantoïne°), un antiépileptique ; la warfarine (Coumadine°), un anticoagulant (1). La formation de complexe est un mécanisme d'interaction médicamenteuse qui diminue l'absorption digestive (2)

Contraception hormonale : pertes totales de la libido

 Fin 2017, le centre de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Uppsala, a publié l'analyse de 694 notifications de pertes de libido imputées à des contraceptions hormonales, estroprogestatives ou progestatives, et enregistrées dans sa base de données (1)

Anti-TNF alpha, thiopurines : lymphomes (suite)

 En novembre 2017, l'Agence française du médicament (ANSM) a publié un communiqué portant l'attention sur les résultats d'une étude concernant les effets à long terme des anti-TNF alpha (1). Cette étude a été menée par l'ANSM et l'Assistance publique-hôpitaux de Paris à partir du Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie (Sniiram). Une cohorte de 189 289 patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales a été suivie pendant une durée médiane de 6,7 ans (1,2). Environ 123 000 patients n'ont reçu ni thiopurine ni anti-TNF alpha ; environ 50 400 ont été exposés à une thiopurine, l'azathioprine (Imurel° ou autre) ou la 6-mercaptopurine (Purinéthol° ou Xaluprine°) ; environ 30 300 à un anti-TNF alpha, l'infliximab (Remicade° ou autre) ou l'adalimumab (Humira°) ; et environ 14 200 aux deux groupes de médicaments. Parmi les patients de cette cohorte, 336 ont eu un lymphome (2)

Amitriptyline : sécheresses oculaires

 Fin 2017, le centre de pharmacovigilance de l'organisation mondiale de la santé (OMS) à Uppsala, a publié l'analyse de 40 notifications de sécheresse oculaire imputées à l'amitriptyline (Elavil°, Laroxyl°), un antidépresseur imipraminique, qui ont été enregistrées dans la base de données de pharmacovigilance de l'OMS (1)

Nivolumab, pembrolizumab : cardiomyopathies

Le nivolumab et le pembrolizumab sont des anticorps monoclonaux qui bloquent les récepteurs PCD-1 (programmed cell death-1) situés notamment sur les lymphocytes T. Ils augmentent ainsi l'activité de ces cellules qui ont une action contre les cellules tumorales. Ce sont des immunostimulants. Ils sont utilisés dans divers cancers (1,2)

Antidépresseurs IRS in utero : allongements de l'intervalle QT chez les nouveau-nés

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Montpellier a rapporté deux observations d'allongements transitoires de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme (ECG) chez deux nouveau-nés exposés in utero à un antidépresseur inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine (IRS). Les mères prenaient de la sertraline à la dose usuelle de 50 mg par jour pour l'une et de l'escitalopram à la dose usuelle de 10 mg par jour pour l'autre, jusqu'à la naissance (1)

Minoxidil local : encore une intoxication chez un enfant

Début 2017, le Centre régional de pharmacovigilance de Nantes a détaillé un nouveau cas d'intoxication accidentelle chez un garçon âgé de 2 ans qui a ingéré un flacon entier de 60 ml de solution pour application cutanée Unipexil° 2 % à base de minoxidil, médicament destiné à son père pour le traitement d'une alopécie (1,2)

Statines et acide fusidique : rhabdomyolyses

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Bordeaux a analysé 198 notifications de rhabdomyolyses, enregistrées de 1991 à 2016 dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) par interaction médicamenteuse entre une statine et l'acide fusidique par voie générale, un antibiotique (1)

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2018

Pour la sixième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner" (1,2). Ce bilan recense des cas documentés de médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (parfois une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne

Syndromes des jambes sans repos médicamenteux

Cette fiche est extraite du supplément "Éviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses. Comprendre et décider". La version 2017 du supplément est disponible dans l'Application Prescrire, et via son moteur de recherche. Une version améliorée et actualisée sera disponible au cours de l'année 2018

Tropicamide en collyre : utilisation détournée

 Le tropicamide (Mydriaticum°), un atropinique en collyre, est utilisé en ophtalmologie pour induire une mydriase (1)

Kétoprofène gel : encore des réactions de photosensibilité graves

 En 2017, le Centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais a rapporté une observation de photosensibilisation après applications cutanées de kétoprofène (Ketum° ou autre), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) (1)

Oxétorone : diarrhées chroniques

 Fin 2017, le Centre régional de pharmacovigilance de Reims a rapporté une observation de diarrhées chroniques chez une femme âgée de 23 ans qui prenait de l'oxétorone (Nocertone°), un neuroleptique utilisé dans la prévention des crises de migraine (1). Les diarrhées et douleurs abdominales sont apparues 3 semaines après le début du traitement. L'oxétorone a été poursuivie encore 2 semaines et les diarrhées ont disparu une semaine après l'arrêt. Une reprise de l'oxétorone a été suivie d'une réapparition des diarrhées, qui ont cessé à l'arrêt définitif de l'oxétorone (1). En mai 2017, l'Agence française du médicament (ANSM) a rapporté deux observations de diarrhées abondantes chez des patients prenant de l'oxétorone et chez lesquels des traitements symptomatiques inefficaces avaient été utilisés avant que le rôle de l'oxétorone n'ait été envisagé (2)

Fluoroquinolones : syndrome du canal carpien ?

 Mi-2017, une équipe canadienne a publié les résultats d'une étude cas/témoins qui a évalué un lien entre syndrome du canal carpien et les antibiotiques du groupe des fluoroquinolones à partir d'une base de données d'assurance maladie étatsunienne (1). Le syndrome du canal carpien est une compression du nerf médian au niveau du poignet dans un canal inextensible appelé canal carpien. Il se manifeste par des fourmillements et des engourdissements du pouce, de l'index et du majeur et d'une partie de l'annulaire (2)

Vitamine A : erreurs de prescription

 En 2017, le Centre de pharmacovigilance de Nord-Pas-de-Calais a rapporté deux observations d'erreurs sur des prescriptions médicales de vitamine A sous forme de capsules molles dosées à 50 000 unités internationales (A 313°) (1)

Exposition in utero au diéthylstilbestrol (DES) : troubles psychiques (suite)

L'exposition in utero au diéthylstilbestrol, alias DES, entraîne divers effets nocifs, y compris à long terme (1)

Verrucides acides : brûlures et séquelles

En 2014 et 2015, un verrucide à base d'acide formique concentré a fait l'objet de notifications de nécroses cutanées graves (1,2). Par exemple, chez une fillette de 3 ans et demi, l'évolution de la nécrose touchant les extenseurs de la dernière phalange d'un doigt avait conduit à une greffe, qui n'a pas évité une déformation du doigt encore présente après 3 mois, avec une évolution favorable à 9 mois. En 2012, Urgo Verrues Tenaces°, à base d'acide monochloroacétique a été retiré du marché français à la suite de plusieurs notifications de brûlures graves à l'Agence française des produits de santé (ANSM) (3)

Ambroxol, bromhexine : syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell

 En 2017, une équipe espagnole a rapporté une observation détaillée d'un syndrome de Stevens-Johnson lié à la prise d'ambroxol chez un homme âgé de 39 ans, jusque-là en bonne santé

Loratadine, desloratadine : prises de poids

 En 2017, le Centre de pharmacovigilance d'Uppsala a analysé des notifications de prise de poids imputées à des antihistaminiques H1 dits non sédatifs et non atropiniques, enregistrées dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (1). Parmi ces notifications, 44 étaient imputées à la desloratadine (Aerius° ou autre) et 115 à la loratadine (Clarityne° ou autre). Une vingtaine concernaient des enfants âgés de moins de 12 ans exposés pour moitié à la desloratadine et l'autre moitié à la loratadine

Trop de patients exposés à la métopimazine en France

La dompéridone, la métopimazine et le métoclopramide sont des neuroleptiques utilisés comme antiémétiques (1). Depuis les années 2000, les troubles cardiaques graves auxquels ils exposent attirent de plus en plus l'attention, et rendent leur balance bénéfices-risques défavorable dans les nausées et vomissements passagers (lire aussi "La métopimazine aussi expose à des troubles cardiaques") (2)

Implants Essure° et contraception (suite)

Mi-septembre 2017, le dispositif de stérilisation tubaire Essure°, utilisé comme méthode de contraception permanente et irréversible, a cessé d'être commercialisé hors des États-Unis d'Amérique, pour « raison commerciale » selon la firme  (1,2). Environ 200 000 femmes en France et des millions dans le monde portent ce dispositif (2à4). Son mécanisme d'action faisait prévoir des effets indésirables (lire l'encadré "Qu'est-ce que l'implant Essure° ?"), avec notamment des échecs contraceptifs. Suite à des notifications d'effets indésirables dans le monde, la balance bénéfices-risques de ce dispositif médical a été remise en cause (a)(1,5,6)

La métopimazine aussi expose à des troubles cardiaques

La métopimazine est un neuroleptique du groupe des phénothiazines, comme la chlorpromazine. Elle est commercialisée en France depuis les années 1960 (1,2). Comme la dompéridone et le métoclopramide, c'est un neuroleptique utilisé non pas en psychiatrie mais dans les nausées et vomissements, chez les adultes et chez les enfants (a). Pour soulager les nausées et vomissements passagers, l'efficacité clinique de la métopimazine est incertaine au-delà d'un effet placebo, comme avec la dompéridone (1,3)

Effets indésirables dissimulés aux patients par Gilead et l'Agence européenne du médicament

Au 14 novembre 2017, la notice européenne d'Epclusa° (association à doses fixes sofosbuvirvelpatasvir), proposée par la firme Gilead qui la commercialise, approuvée par l'Agence européenne du médicament (EMA), puis validée par la Commission européenne, ne mentionne aucun effet indésirable de ce médicament. On y lit seulement « comme tous les médicaments, ce médicament peut provoquer des effets indésirables, mais ils ne surviennent pas systématiquement chez tout le monde. Si vous présentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin » (1)

Champignons : bilan des intoxications en 2016

 En 2017, l'Agence française de l'alimentation (Anses) a publié un bilan des intoxications par les champignons notifiées en 2016 auprès des centres antipoison. Une surveillance du nombre hebdomadaire des cas d'intoxication est organisée par l'Anses en lien avec le réseau des centres antipoison, chaque année de début juillet à fin décembre (1)

Inhibiteurs de la pompe à protons : listérioses

 En 2017, une équipe danoise a publié une étude cas/témoins concernant une association entre l'exposition à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), tel que l'oméprazole (Mopral° ou autre), et la listériose, en dehors de la grossesse (1)

InfanrixHexa° : erreurs de reconstitution du vaccin

 Le vaccin hexavalent InfanrixHexa° est commercialisé pour l'immunisation des enfants contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B, la poliomyélite et les infections par le virus Haemophilus influenzae de type b (1,2). Le conditionnement commercialisé dans l'Union européenne comprend un flacon de poudre lyophilisée contenant H. influenzae de type B (Hib) et une seringue préremplie de suspension blanche contenant les autres antigènes (1à3)

Amphotéricine B : confusions entre formes pharmaceutiques(suite)

 Mi-2017, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a de nouveau fait état d'erreurs de prescription, de dispensation, de préparation ou d'administration avec les trois différentes formes d'amphotéricine B injectable disponibles en France. Il existe une forme dite conventionnelle d'amphotéricine B, le désoxycholate d'amphotéricine B (Fungizone°) ; et deux formes lipidiques : un complexe phospholipidique (Abelcet°) et des liposomes (AmBisome°) (1,2). Les posologies de ces trois formes sont différentes

Antibiotiques dans la petite enfance : un facteur d'obésité ?

L'obésité et le surpoids sont la conséquence d'un déséquilibre de la balance énergétique entre les apports et les dépenses, et probablement aussi de divers facteurs génétiques, endocriniens, environnementaux, sociaux, plus ou moins bien identifiés (1à3). Certaines données évoquent aussi le rôle de la flore intestinale, du fait de sa participation au métabolisme énergétique (lire aussi l'encadré "Flore intestinale : des fonctions métaboliques avérées"). Cette flore se constituant durant l'enfance, il est plausible que la modifier durant cette période ait des conséquences à long terme sur le métabolisme énergétique (3,4)

Antalgiques non spécifiques pendant la grossesse et développement neuropsychique : peu de données probantes

Durant la grossesse, pour de nombreuses douleurs, des traitements non médicamenteux sont à proposer en première ligne (1). Pour les douleurs légères à modérées, quand un médicament est justifié, le paracétamol est considéré comme l'antalgique de premier choix en prise ponctuelle, en prenant soin d'éviter les surdoses, comme en dehors de la grossesse (1)

Bilan des effets indésirables du fluorouracil sur 10 ans

Le fluorouracil est un cytotoxique antimétabolite, analogue de la pyrimidine uracile, administré le plus souvent par voie intraveineuse. C'est un cytotoxique de base utilisé dans le traitement de divers cancers, notamment des cancers du sein, digestifs, de l'ovaire. Ses effets indésirables hématologiques et digestifs sont dose-limitants (1à5)

Cytotec° à base de misoprostol : arrêt de commercialisation annoncé en France

Fin 2017, la firme Pfizer a annoncé l'arrêt de commercialisation en France, à compter de mars 2018, de sa spécialité Cytotec°, à base de misoprostol, un analogue de prostaglandine (1)

Néfopam : états confusionnels et comas ajoutés dans le RCP

Le néfopam (Acupan° ou autre) est un antalgique non opioïde considéré d'action centrale, dérivé de la diphénhydramine (Nautamine°), un antihistaminique H1. Il agit aussi sur d'autres neuromédiateurs, notamment la sérotonine, la dopamine et le GABA (1)

38es journées françaises de pharmacovigilance Les faits marquants

Les trente-huitièmes journées françaises de pharmacovigilance se sont déroulées en avril 2017 à Rouen. Chaque année, les journées de pharmacovigilance donnent un aperçu denotifications d'effets indésirables médicamenteux des professionnels de santé et des patients aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et du contenu de la base de données française de pharmacovigilance

Inhibition de la lactation en France : moins d'utilisation d'agonistes dopaminergiques

En France, la bromocriptine, un agoniste dopaminergique dérivé de l'ergot de seigle, a longtemps été le médicament le plus utilisé pour freiner la montée laiteuse. Courant 2014, son utilisation a été restreinte, au niveau européen, aux situations où l'allaitement doit être arrêté pour des causes médicales. En France, deux autres agonistes dopaminergiques dérivés de l'ergot de seigle sont aussi autorisés pour freiner la montée laiteuse : la cabergoline et le lisuride (1,2)

Entérocolites nécrosantes néonatales après exposition à des médicaments in utero ou après la naissance ?

L'entérocolite nécrosante est une des urgences digestives les plus fréquentes chez les nouveau-nés. Il s'agit d'une nécrose diffuse ou locale de l'iléon, du côlon ou des deux (1,2). Elle débute dans les premiers jours de vie et parfois jusqu'à 90 jours après la naissance. Elle est de gravité variable allant jusqu'à une nécrose totale de l'intestin, avec perforation, acidose métabolique, collapsus respiratoire et cardiovasculaire, ou mort (2). On dénombre environ 2 cas pour 1 000 naissances vivantes, survenant surtout chez des prématurés et des enfants de petit poids de naissance (1)

Lévétiracétam : abus et dépendances ?

Le signalement d'un cas d'abus de lévétiracétam, un antiépileptique chimiquement proche du piracétam, a conduit les Centres régionaux de pharmacodépendance de Bordeaux et de Caen à analyser les bases de données françaises de pharmacovigilance et de pharmacodépendance, et les données publiées (1). Cinq notifications d'abus et de dépendance au lévétiracétam ont été recensées, avec, pour un patient, une consommation de 540 comprimés par semaine (dosage non précisé). Pour un autre patient, un effet "stimulant" était recherché. Une firme a mentionné un autre cas de dépendance. De plus, 7 cas d'ordonnances falsifiées de lévétiracétam sur la période 2004-2015 ont aussi été rapportés au réseau français de pharmacodépendance (1)

Lévothyroxine : des troubles prévisibles causés par un changement de formulation

La lévothyroxine (Lévothyrox° ou autre) est une hormone thyroïdienne utilisée chez des patients atteints d'hypothyroïdie ou quand il est utile de freiner la sécrétion de TSH (thyroid-stimulating hormone) par l'hypophyse (1,2)

Donépézil : hypersexualités

Le Centre régional de pharmacovigilance de Rennes a rapporté une observation d'hypersexualité chez un patient âgé de 71 ans sous donépézil, un inhibiteur de la cholinestérase, dans le cadre d'une maladie d'Alzheimer. Après quelques jours de traitement, son épouse s'est plainte de sollicitations sexuelles inhabituellement fréquentes et inappropriées. Ce comportement a disparu après l'arrêt du donépézil (1)

Anti-TNF alpha : effets neuropsychiques

Les anti-TNF alpha (adalimumab, certolizumab, étanercept, golimumab et infliximab) sont des immunodépresseurs dont le profil d'effets indésirables comporte surtout des troubles immunologiques et des infections (1,2). Ils exposent aussi à des troubles neuropsychiques (2)

Aripiprazole + autre neuroleptique : pulsions et troubles psychotiques

À partir de la base de données française de pharmacovigilance, des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) ont analysé 43 observations de troubles psychiatriques notifiés entre 2004 et 2015 et imputés à l'association de l'aripiprazole, un neuroleptique, avec d'autres neuroleptiques (1). Ces nouvelles données apportent un éclairage complémentaire sur des effets indésirables connus de l'aripiprazole (2,3)

Rivaroxaban : troubles musculosquelettiques

Le Centre régional de pharmacovigilance d'Angers a analysé les notifications de troubles musculosquelettiques imputés au rivaroxaban, un anticoagulant inhibiteur du facteur Xa, enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance (1). Les troubles en lien avec une hémorragie ont été exclus

Olanzapine, clozapine : bégaiements

Les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Tours et de Montpellier ont rapporté une observation de bégaiements chez une patiente âgée de 60 ans, apparus dans les 24 heures suivant la prise de 5 mg d'olanzapine, un neuroleptique. Les symptômes ont persisté pendant les 4 jours suivants puis ont disparu quelques jours après l'arrêt de l'olanzapine sans réapparition dans les 8 mois suivants (1)

Blépharospasmes d'origine médicamenteuse

Les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Poitiers et de Toulouse ont analysé les observations de blépharospasmes enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance entre le 1er janvier 1996 et le 1er août 2016 (1)

Lévothyrox° : des milliers de signalements en lien avec un changement de formulation

Fin mars 2017, la firme Merck a commercialisé en France des comprimés de lévothyroxine (Lévothyrox°) avec une nouvelle formulation : le lactose a été remplacé par du mannitol ; et de l'acide citrique a été ajouté en tant que conservateur (1). Un changement demandé en 2012 par l'Agence française du médicament (ANSM), car « (…) il pouvait exister des différences de teneur en lévothyroxine non seulement d'un lot à l'autre (…) mais aussi au cours du temps pour un même lot. Ces fluctuations en teneur active [étant] à l'origine de perturbations de l'équilibre thyroïdien chez les patients » (1)

Un seul comprimé d'AINS : fermeture du canal artériel (suite)

 Le Centre de pharmacovigilance de Nord-Pas-de-Calais a rapporté une observation de fermeture prématurée du canal artériel chez un fœtus après une prise unique d'un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) par la mère (1)

Valaciclovir, aciclovir : insuffisances rénales et neurotoxicité

 Le valaciclovir (Zelitrex° ou autre) est un antiviral utilisé dans diverses infections virales : virus varicelle-zona, virus de l'herpès et cytomégalovirus (1,2). Il est éliminé par le rein et sa posologie est à adapter à la fonction rénale. Il est néphrotoxique avec une toxicité dose-dépendante (1,2). Le valaciclovir est une prodrogue de l'aciclovir qui expose aux mêmes effets indésirables (2)

Gadolinium : dépôts cérébraux

 Le gadolinium, un ion lanthanide, est utilisé pour augmenter la qualité des images des examens par résonnance magnétique (IRM). En février 2017, a été publiée une synthèse méthodique de données qui montrent une accumulation de gadolinium dans les tissus cérébraux ainsi que dans le foie, les reins, les muscles, la peau, les os (1à4). Ces données reposent sur des images IRM réalisées plusieurs mois après la dernière injection de gadolinium, à partir d'autopsies et chez des animaux (1à4)

Budésonide et autres corticoïdes inhalés : troubles oculaires

 Début 2017, l'Agence européenne du médicament a analysé 126 observations de vision trouble imputées à un corticoïde, le budésonide sous forme inhalée (Pulmicort° ou autre) ou intranasale (1). Ces effets indésirables surviennent du fait de l'absorption systémique du corticoïde administré par voie locale et sont susceptibles de survenir avec toutes les voies d'administration (2)

Brimonidine cutanée : bradycardies, hypotensions artérielles

 La brimonidine est utilisée en application cutanée dans la rosacée (Mirvaso°). C'est un alpha-2 stimulant comme la clonidine (Catapressan°) et la moxonidine (Physiotens° ou autre), des substances utilisées dans l'hypertension artérielle (1,2)

Tremblements d'origine médicamenteuse

Les tremblements sont définis par des mouvements involontaires, rythmiques et oscillatoires. Ils sont caractérisés par leurs circonstances de survenue au repos ou lors d'une contraction musculaire ainsi que par la localisation, l'amplitude et la fréquence des mouvements. Ils s'observent plus fréquemment chez les personnes âgées. Leurs causes sont souvent délicates à identifier. Les facteurs de survenue sont divers, notamment une augmentation de l'activité sympathique, une histoire familiale et des affections neurologiques (lire l'encadré "Les tremblements, en bref") (1,2)

Alvérine + siméticone : atteintes hépatiques et hypersensibilités

En France, l'association à doses fixes alvérinesiméticone (Météospasmyl° ou autre) est autorisée sous forme de capsules molles orales dans le « traitement symptomatique des manifestations fonctionnelles intestinales notamment avec météorisme » (1,2). Elle est disponible sans prescription médicale

Études post-AMM : détournement à grande échelle

Depuis des années, les agences du médicament ont tendance à réduire l'évaluation clinique des médicaments avant autorisation de mise sur le marché (AMM), en affirmant que l'évaluation peut être complétée après AMM (1). L'expérience de l'Allemagne montre qu'il s'agit là d'une allégation trompeuse (2)

Prégabaline et autres antiépileptiques gabaergiques : troubles visuels

 La prégabaline (Lyrica° ou autre), un analogue de l'acide gamma-amino butyrique (GABA), alias médicament gabaergique, est utilisée dans des épilepsies, des douleurs neuropathiques et des troubles anxieux (1,2)

AINS : arrêts cardiaques ?

 Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) exposent à des troubles cardiovasculaires, dont hypertensions artérielles, cardiopathies ischémiques, insuffisances cardiaques et à des insuffisances rénales fonctionnelles (1). Des méta-analyses d'essais cliniques ont montré des augmentations de risque d'infarctus du myocarde et de morts de cause vasculaire, d'insuffisance cardiaque et de fibrillation auriculaire (1)

Acide valproïque : démences réversibles

 Le Centre régional de pharmacovigilance de Rouen a rapporté mi-2016 une observation de syndrome démentiel réversible imputé à l'acide valproïque (Dépakine° ou autre). Une patiente de 81 ans a été hospitalisée du fait de l'impossibilité de rester à domicile. Elle était amaigrie, grabataire, hyperalgique, en position rétractée, geignant, avec un état cognitif très perturbé et un syndrome parkinsonien. Elle prenait au long cours de l'acide valproïque pour une épilepsie, à la dose préconisée dans le résumé des caractéristiques (RCP). L'imagerie intracrânienne a mis en évidence une atrophie cérébrale cortico-sous-corticale. L'acide valproïque a été arrêté et 7 mois plus tard la patiente marchait, brodait, sans trouble cognitif notable (1)

Gliflozines : prurits génitaux

 Mi-2017, le centre de pharmacovigilance d'Uppsala a analysé 99 observations de prurit génital imputées à la dapagliflozine (Forxiga°), la canagliflozine (Invokana°) et l'empagliflozine (Jardiance°), des hypoglycémiants, recensées dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé. Environ 30 % des observations concernaient des hommes. Pour la moitié des patients, cela a conduit à l'arrêt de la gliflozine (1)

Kétamine : hépatites graves

 La kétamine injectable (Kétamine Panpharma° ou autre) est utilisée comme anesthésique ou comme antalgique (1,2). Elle fait aussi l'objet d'usages détournés à visée récréative depuis des décennies (3,4)

Atteintes des cordes vocales causées par les médicaments

Les cordes vocales sont des replis muqueux souples pourvus de muscles et de ligaments fibreux situés au niveau du larynx. Selon l'espace laissé libre entre les deux cordes vocales, le passage de l'air provenant des poumons est plus ou moins possible et provoque plus ou moins la vibration de la muqueuse des cordes vocales et la production de son (1). La lubrification et l'hydratation des cordes vocales jouent un rôle important dans la phonation (2)

Troubles neuropsychiques, antihistaminiques H1 en prémédication et rupture de stock

Début 2017, en France, deux Centres régionaux de pharmacovigilance ont rapporté 5 observations d'effets indésirables graves neurologiques et cardiaques liées à une prémédication avant une chimiothérapie ou une dialyse. Il s'agissait, entre autres, d'agitations, d'hallucinations et de somnolences, imputées à la prométhazine injectable (Phénergan°) qui avait été utilisée dans le contexte de rupture de stock de la dexchlorphéniramine injectable (Polaramine°) (1,2). La prométhazine et la dexchlorphéniramine sont deux antihistaminiques H1 sédatifs et atropiniques (3)

Retrait d'une forme d'oxymorphone aux États-Unis en raison des dégâts

Dans un communiqué de presse du 8 juin 2017, la FDA a annoncé avoir demandé de retirer la spécialité Opana ER° (oxymorphone à libération prolongée) à la firme qui la commercialise aux États-Unis d'Amérique. Cette décision, inédite pour un opioïde selon la FDA elle-même, fait suite à l'avis d'un comité d'experts (advisory committee) qui ont estimé, sur la base de données post-commercialisation, que la balance bénéfices-risques de cette spécialité était défavorable

Automédication téléguidée

Quand un patient réclame un « produit miracle vu à la télé » à balance bénéfices-risques défavorable, pour soulager son rhume, sa toux, son mal de gorge, se pose alors au soignant la question de se déterminer face à cette demande de médicament plus dangereux qu'utile. Des participants du forum en ligne de Médicaments en Questions rapprochent leur expérience face à des demandes de vasoconstricteurs telle la pseudoéphédrine contenue dans diverses spécialités des gammes Actifed°, Humex°, Rhinadvil°

Dépendance aux médicaments opioïdes aux États-Unis : une énorme épidémie mortelle par surdose

Entre 1999 et 2015 aux États-Unis d'Amérique, plus de 183 000 personnes sont mortes de surdose liée à des médicaments opioïdes : environ 22 000 morts sur la seule année 2015, soit 62 morts en moyenne par jour, en augmentation par rapport à 2014 (environ 19 000 morts) (1,2). Les médicaments opioïdes les plus souvent impliqués dans les surdoses mortelles ont été la méthadone, l'oxycodone (Oxynorm°, Oxynormoro°, Oxycontin LP° ou autre) et l'hydrocodone (non commercialisée en France) (1)

Statines : lombalgies

 Les lombalgies sont des troubles fréquents, parfois invalidants. Le rôle d'un médicament est rarement évoqué (1)

Quinine et crampes : mortalité augmentée

 La quinine (en association dans Hexaquine° ou autre) est utilisée dans les crampes malgré une balance bénéfices-risques défavorable. Son efficacité est modeste dans cette situation alors qu'elle expose entre autres à des thrombopénies mortelles, des troubles du rythme cardiaque et des hypoglycémies (1,2)

Apnées centrales du sommeil et insuffisance cardiaque : surmortalité avec une ventilation auto-asservie

La dyspnée est un des symptômes de l'insuffisance cardiaque chronique (1). Chez certains patients, l'insuffisance cardiaque chronique est accompagnée d'apnées du sommeil dites centrales (c'est-à-dire sans effort ventilatoire) et de respiration dite de Cheyne-Stokes, caractérisée par la survenue d'une apnée suivie de mouvements respiratoires d'amplitude croissante puis d'amplitude décroissante aboutissant à une nouvelle pause (2à4). D'où l'idée d'évaluer une assistance respiratoire dans cette situation

Soins aux enfants hospitalisés : des erreurs inaperçues repérées par les parents

Les enfants hospitalisés sont parfois victimes d'effets indésirables des soins, dont certains sont évitables, résultant d'erreurs ou de défaillances. Une vaste étude conduite au Canada en 2008 et 2009 a montré qu'environ 9 % des enfants hospitalisés avaient subi au moins un effet indésirable des soins, considéré évitable pour environ 4 % des enfants hospitalisés (1)

Corticoïdes en cure courte : fractures, thromboses, infections

 Les effets indésirables des corticoïdes dépendent de la dose, de la durée et de la voie d'administration (1). Une synthèse méthodique d'études chez des enfants publiée en 2016 a rappelé que les corticoïdes par voie orale, même en cures courtes, les exposent à des troubles neuropsychiques et à des infections (1)

Benzodiazépines : pneumonies

 Une étude de cohorte publiée début 2017 a exploré le lien entre benzodiazépine et pneumonie. La cohorte a été constituée d'environ 50 000 patients atteints de maladie d'Alzheimer, en raison de la fréquence d'utilisation des benzodiazépines et des pneumonies chez ces patients. Ils ont été inclus à partir d'une base de données d'assurance maladie en Finlande. 8 501 d'entre eux prenaient une benzodiazépine ou un médicament hypnotique apparenté. Ils ont été comparés à des patients n'en prenant pas (1)

Chlorhexidine : anaphylaxies en cas d'application sur la peau

 Des réactions d'hypersensibilité graves dont des anaphylaxies ont été rapportées avec la chlorhexidine, un antiseptique présent dans divers topiques, bains de bouche ou sur des dispositifs médicaux tels que pansements ou tubulures (1,2). Lors d'une antisepsie cutanée avec la chlorexidine pour pose de cathéters intraveineux, des réactions cutanées intenses sont survenues dans 2,6 % des cas (3)

Miconazole "muco-adhésif" : interactions médicamenteuses

 Le miconazole, un antifongique azolé, est commercialisé entre autres sous forme de comprimés gingivaux adhérant à la muqueuse gingivale dits muco-adhésifs (Loramyc°), dans le traitement des candidoses oropharyngées chez les patients immunodéprimés tels que les patients greffés (1)

Ranibizumab, bévacizumab ou aflibercept par voie intravitréenne : thromboses

Le bévacizumab, comme le ranibizumab dont il est structurellement proche, et l'aflibercept, sont des inhibiteurs du VEGF, facteur de croissance de l'endothélium vasculaire impliqué dans l'angiogenèse. Par voie intravitréenne, leur intérêt est plus ou moins marqué dans diverses atteintes de la rétine, telles que : certaines formes de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ; en cas d'œdème maculaire diabétique ou lié à une occlusion de la veine centrale de la rétine ou une de ses branches ; ou en cas de néovascularisation choroïdienne due à une forte myopie (1à6)

Diphosphonates : valvulopathies ?

Au début des années 2010, selon l'Agence européenne du médicament (EMA), une analyse de la base de données de pharmacovigilance européenne suggérait un lien entre diphosphonate et dysfonctionnements ou calcifications des valves cardiaques (1,2). Pour en savoir plus, l'EMA a financé une étude cas/témoins à partir des données d'environ 30 millions de patients, de 3 pays européens (1,2). Des résultats détaillés de cette étude ont été publiés sous forme d'article scientifique en 2016. En voici les principaux éléments, cohérents avec le rapport que l'EMA nous a fourni à notre demande (3,4)

Acide valproïque et grossesse : évaluation des malformations en France

En avril 2017, les résultats d'une étude française d'exposition à l'acide valproïque ou à un de ses dérivés (divalproate de sodium et valpromide) pendant la grossesse et de ses conséquences sont devenus disponibles (1)

Fer oral : conditionnements à risque de surdose chez les enfants

Le fer est indispensable à la santé, mais dangereux au-delà de certaines doses

Quelques principes de choix rationnel d'un médicament pendant un allaitement maternel

Le lait maternel apporte une protection vis-à-vis des infections infantiles les plus courantes telles que les diarrhées ou les infections respiratoires, et des allergies précoces, ce qui se traduit pour les enfants ainsi allaités par une moindre mortalité par diarrhée ou infection respiratoire dans les pays démunis et moins d'hospitalisations pour infection respiratoire dans les pays riches (1). Globalement, pour la santé des enfants, le lait maternel comme alimentation exclusive de la naissance jusqu'à l'âge de 6 mois au moins, est généralement préférable à une alimentation par lait industriel. À titre individuel, d'autres éléments interviennent dans le choix des mères : conditions de vie et de travail, accès à un accompagnement en cas de difficultés d'allaitement, désir ou non d'allaiter, etc

Médicaments en Questions : une démarche d'amélioration qui s'est confirmée en 2016Des soignants s'expriment sur leurs progrès : extraits

Depuis l'automne 2014, Prescrire propose aux abonnés le programme d'Amélioration des pratiques professionnelles Médicaments en Questions. Ce programme en ligne vise à aider les soignants à prendre davantage en compte dans leur pratique quotidienne les effets indésirables des médicaments et à mieux y faire face, dans le but de les réduire. Médicaments en Questions est un programme de formation continue, organisé en sessions annuelles, de novembre à octobre (a). Un descriptif détaillé a été publié dans le numéro 393 (1)

Excipients à risques : trop peu d'informations

La fabrication industrielle des médicaments consiste en une mise en forme pharmaceutique de substances actives pour une utilisation en comprimés, gélules, solutions buvables, etc. Pour cela, diverses autres substances sont nécessaires, constituant les excipients, notamment des solubilisants, des diluants, des colorants, des conservateurs, etc. (1,2)

BPCO : une place pour l'azithromycine au long cours ?

Lors des discussions dans le forum en ligne du programme Médicaments en Questions, des soignants ont signalé l'utilisation de l'azithromycine prescrite au long cours chez des patients ayant des troubles respiratoires, notamment chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) avec exacerbations récidivantes. Ils se sont interrogés sur l'intérêt de cette antibiothérapie au long cours

Aprémilast : suicides

 L'aprémilast (Otezla°) est un immunodépresseur inhibiteur de la phosphodiestérase de type 4 utilisé par voie orale chez certains patients atteints de psoriasis en plaques ou de rhumatisme psoriasique. Lors de l'évaluation clinique initiale une dépression a été rapportée chez 1,2 % des patients sous aprémilast versus 0,6 % avec un placebo (1)

Antidépresseurs IRS et grossesse : autisme ? (suite)

Mi-2016, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a publié un point d'information sur le risque de troubles autistiques chez les enfants exposés in utero aux antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) ou aux antidépresseurs à activité sérotoninergique et noradrénergique (1,2). Les antidépresseurs IRS sont des psychotropes. Ils sont susceptibles d'avoir des effets sur le développement neuropsychique à long terme des enfants exposés durant la grossesse (3)

Inconfort oculaire après intervention laser pour correction de myopie, hypermétropie ou astigmatisme

En 2016, une équipe étatsunienne a publié des résultats d'une enquête par questionnaire auprès de patients ayant subi une intervention par laser sur la cornée (technique dite Lasik, pour laser in situ keratomileusis) pour la correction d'une myopie, d'une hypermétropie ou d'un astigmatisme. Entre 2011 et 2014, 262 patients âgés de 21 ans à 52 ans traités dans un centre de l'armée américaine (cohorte dite militaire), et 292 civils âgés de 21 ans à 57 ans traités dans 5 autres centres (cohorte dite civile), ont rempli un questionnaire en préopératoire puis 1 mois, 3 mois et pour les patients civils 6 mois après l'intervention. 1 % à 4 % des patients ont formulé une insatisfaction quant à leur vision 3 mois et 6 mois après l'intervention (1)

Mort d'un enfant par surdose de colchicine

La colchicine (Colchicine Opocalcium° ou autre) est un antimitotique utilisé surtout comme antalgique dans la goutte, et aussi dans la maladie périodique. Elle expose à de nombreux effets indésirables dose-dépendants et sa marge thérapeutique est étroite : surdose nocive et dose thérapeutique sont proches (1à3). La colchicine fait l'objet de notifications récurrentes de surdoses mortelles (3,4)

Moins d'embolies pulmonaires et d'accidents cardiovasculaires avec les contraceptifs dosés à 20 microg d'éthinylestradiol

Les estroprogestatifs oraux qui associent 30 microg à 40 microg d'éthinylestradiol par comprimé avec un progestatif éprouvé tel que le lévonorgestrel sont parmi les moyens de contraception les plus efficaces. Ils exposent à moins de troubles cardiovasculaires que les contraceptifs plus fortement dosés en éthinylestradiol, ou ceux contenant un progestatif dit de troisième génération (désogestrel, gestodène), de la chlormadinone, de la cyprotérone ou de la drospirénone (1). Le dosage à 20 microg d'éthinylestradiol expose à un risque accru d'échec contraceptif en cas d'oubli de prise, ainsi qu'à des saignements génitaux irréguliers plus fréquents (1)

Lévothyroxine : attaques de panique

 Mi-2017, le Centre de pharmacovigilance d'Uppsala a analysé 187 observations d'attaques de panique imputées à la lévothyroxine (Lévothyrox° ou autre), enregistrées dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour plusieurs de ces observations, les troubles ont cessé après la diminution des doses ou l'arrêt momentané de la prise de lévothyroxine par le patient. Ces troubles sont réapparus chez plusieurs patients après une réintroduction de la lévothyroxine (1)

Nifuroxazide : accidents immunoallergiques graves

 Début 2017, l'Agence française du médicament a rendu publics des résultats d'une enquête de pharmacovigilance sur le nifuroxazide (Ercéfuryl° ou autre) (1). Il s'agit d'un nitrofurane, proche de la nitrofurantoïne (Furadantine°). Le nifuroxazide est utilisé comme "anti-infectieux" intestinal dans les diarrhées sans efficacité clinique démontrée. Il est commercialisé en France depuis 1964 (1,2)

Flutamide : hépatites graves chez des femmes aussi

 Le flutamide est un anti-androgène non stéroïdien. Il bloque les récepteurs aux androgènes. Il est autorisé dans les cancers de la prostate à la dose de 750 mg par jour. Des atteintes hépatiques dont des hépatites fulminantes sont des effets indésirables connus des antiandrogènes non stéroïdiens dont le flutamide (1,2)

Purple drank : hallucinations et dépendances

 Le purple drank (alias syrup), est un cocktail constitué à partir d'un soda auquel sont ajoutés un sirop antitussif à base de codéine (Euphon° ou autre) ou de dextrométhorphane (Drill toux sèche° ou autre), des comprimés de prométhazine (Phénergan°), un antihistaminique H1 sédatif et atropinique. Un alcool est parfois ajouté. Les effets recherchés sont un sentiment de "toute puissance" et des effets hallucinogènes (1)

Doxazosine et autres alphabloquants : priapismes

 Fin 2016, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fait état de 62 observations de priapismes imputés à la doxazosine (Zoxan LP° ou autre), un alphabloquant utilisé dans les troubles urinaires de l'hypertrophie bénigne de la prostate (1à3)

Neuroleptiques : infarctus du myocarde

 Fin 2016, une équipe chinoise a cherché à quantifier le risque d'infarctus du myocarde associé à la prise de neuroleptiques à partir de 9 études épidémiologiques, soit plus de 360 000 patients âgés de 15 ans et plus, surtout atteints de schizophrénie, démence ou troubles de l'humeur (1)

Clopidogrel : augmentation des effets indésirables du paclitaxel

 Fin 2016, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fait état d'une interaction entre le clopidogrel (Plavix° ou autre), un antiagrégant plaquettaire, et le paclitaxel (Taxol° ou autre), un cytotoxique du groupe des taxanes, avec pour conséquence une augmentation de certains effets indésirables du paclitaxel, notamment des neuropathies et des neutropénies (1,2)

Nivolumab, pembrolizumab : rejets de greffe

 Fin 2016, l'Agence européenne du médicament a fait état de plusieurs notifications de rejets de greffes imputés au nivolumab (Opdivo°) (5 cas) et au pembrolizumab (Keytruda°) (4 cas) (1). Il s'est agi de rejets de greffes cardiaque, cornéenne ou rénale chez des patients traités par ailleurs par nivolumab ou pembrolizumab pour un cancer (2à5)

Bétahistine : dyskinésies tardives ?

 La bétahistine (Serc° ou autre) est un analogue structural de l'histamine utilisé dans les vertiges (1,2)

Maladies auto-immunes d'origine médicamenteuse

Les maladies auto-immunes sont liées à un dysfonctionnement du système immunitaire. Ce dysfonctionnement conduit le système immunitaire d'une personne à réagir contre des constituants physiologiques de son propre organisme. Les conséquences cliniques des maladies auto-immunes dépendent du ou des tissus atteints. Ce dysfonctionnement du système immunitaire semble lié à l'association de plusieurs facteurs, notamment génétiques et environnementaux. Des médicaments sont parfois impliqués (lire l'encadré "Immunité et maladies auto-immunes, en bref")

Sélexipag : des morts

En mai 2016, la firme Actelion Pharmaceuticals a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne pour le sélexipag (Uptravi°), un agoniste des récepteurs de la prostacycline par voie orale, dans le traitement de certaines formes d'hypertension artérielle pulmonaire (1,2). Le sélexipag est disponible dans plusieurs pays européens et aux États-Unis d'Amérique (1)

Tramadol buvable avec compte-gouttes : pourquoi un Carton Jaune ?

«Vous nous avez informés par courrier en date du 15 décembre, reçu le 20 décembre 2016, de la décision de Prescrire d'attribuer un "Carton Jaune" à notre spécialité Contramal° 100 mg/ml solution buvable

Signalés à Éviter l'Évitable. Une vaccination de trop ; Le carnet de santé : une sécurité

Une mère a téléphoné au médecin pendant qu'il était en consultation, pour un vaccin à faire à son enfant âgé de 4 ans. Le dossier informatisé ne mentionnait pas de vaccin à faire, mais le médecin a répondu à la mère de venir avec un vaccin méningococcique C conjugué. Le pharmacien l'a dispensé sur simple demande

Erreurs de gestion des médicaments au réfrigérateur

Les vaccins sont des produits biologiques fragiles qui peuvent être dégradés quand ils sont exposés à des températures hors de la plage de conservation recommandée. Le respect de la chaîne du froid n'est pas la seule contrainte, divers autres pièges menacent leur utilisation

Signalé à Éviter l'Évitable. Erreur de patient, erreur de dosage

Dans un cabinet médical, un médecin prescrit des vaccins hépatite B pour une mère et ses filles âgées de 16 ans et 9 ans. Un rendez-vous est pris. L'interne en médecine générale en stage dans ce cabinet effectue la vaccination. Il injecte à la fille de 9 ans, le vaccin le plus fortement dosé, prévu pour sa sœur. La mère s‘en rend compte après l'injection

Signalés à Éviter l'Évitable. Solvants intervertis ; Injection d'un vaccin périmé

Il était prévu qu'un nourrisson reçoive le même jour, les vaccins diphtérie-tétanos-polio-coqueluche-Haemophilus (InfanrixQuinta°), pneumocoque (Prevenar°) et rotavirus (Rotarix°). Un médecin a reconstitué Rotarix° avec le solvant du vaccin à 5 valences et inversement ; en discutant avec la mère, le médecin avait ouvert simultanément les 3 conditionnements et avait préparé ensemble les vaccins (1)

Colchicine : posologies précisées pour ce médicament à risque d'intoxications graves

La colchicine est un antimitotique autorisé dans la crise de goutte. En France, elle est disponible dans deux spécialités : soit seule (Colchicine Opocalcium°), soit associée avec la poudre d'opium et le tiémonium (Colchimax°) (1,2)

Zolpidem : assimilé stupéfiant

À compter du 10 avril 2017, en France, les spécialités à base de zolpidem (Stilnox° ou autre), un hypnotique apparenté aux benzodiazépines, sont soumises en partie à la réglementation des stupéfiants (alias assimilés stupéfiants)

Surveillance des erreurs vaccinales par les déclarations volontaires

Les erreurs liées à la vaccination sont surveillées, dans le but de les prévenir, par divers programmes de déclarations volontaires. Quelques programmes spécifiques de déclarations volontaires ont été mis sur pied, notamment : aux États-Unis d'Amérique, le Vaccine Adverse Event Reporting System (Vaers) mis en œuvre conjointement par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) (1) et le National Vaccine Errors Reporting Program mis en œuvre par l'Institute for Safe Medication Practices (ISMP VERP) (2) ; au Royaume-Uni, l'agence de santé publique, alias Public Health England (3) ; le dispositif de gestion de la sécurité des patients du National Health Service (NHS), alias England and Wales National Reporting and Learning System (NRLS) (4)

Éviter en pratique les erreurs liées aux vaccinations

L'évaluation clinique des mesures destinées à éviter les erreurs liées aux vaccinations est indigente. Dans ce contexte, les propositions qui suivent tiennent compte des différents risques d'erreurs et de leurs facteurs de survenue, des recommandations d'organismes mobilisés sur la question, et d'une "check-list" proposée par des médecins généralistes en France (complétée par une "check-list" spécifique du vaccin BCG) (a)(1à9)

Médicaments à effets indésirables mortels : retraits du marché trop tardifs

Des médicaments plus dangereux qu'utiles restent trop longtemps sur le marché. Cette situation a-t-elle évolué au cours des dernières décennies ?

Antiviraux à action directe : interaction avec les antivitamine K

 En 2016, plusieurs publications ont décrit une interaction entre les antiviraux à action directe utilisés dans l'hépatite C et les anticoagulants antivitamine K (1à3)

Gliptines : pancréatites

 En 2017, une méta-analyse de trois essais cliniques randomisés gliptine versus placebo a évalué la survenue de pancréatites aiguës (1)

Acide méfénamique : convulsions en cas de surdose

 En 2016, les centres antipoison britanniques ont regroupé leurs données pour étudier la toxicité neurologique des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en cas de surdose. Les données proviennent du suivi téléphonique des patients pour lesquels un centre antipoison a été interrogé suite à une surdose d'AINS. L'étude a été menée sur la période allant de 2007 à 2013. Les troubles analysés ont été les convulsions, les troubles de la conscience, l'agitation, l'agressivité, les confusions, la désorientation (1)

Antidépresseurs : suicides et violences chez des adultes sans troubles psychiques

 En 2016, une équipe danoise du Réseau Cochrane a réalisé une synthèse méthodique avec méta-analyse d'essais randomisés, dont les résultats étaient publiés ou non, comparant divers antidépresseurs versus placebo chez des adultes "volontaires sains", c'est-à-dire sans troubles psychiques (1). Les événements suicides et comportements agressifs ont été recherchés dans les comptes rendus des essais

Erreurs liées aux vaccinations : les analyser pour les éviter

La vaccination est un geste fréquent. Tous les vaccins ne se valent pas, mais il en existe qui jouent un rôle majeur dans la prévention infectieuse. Des erreurs peuvent survenir à chacune des étapes du processus de vaccination : prescription, dispensation, préparation, administration, surveillance, enregistrement dans le carnet de santé ou de vaccination, et dans le dossier médical, stockage et transport

Chirurgie de l'utérus par morcellement : dissémination de tissus cancéreux

Les fibromyomes utérins (alias léiomyomes ou fibromes utérins) sont des tumeurs bénignes de l'utérus, très fréquentes, et pour la plupart asymptomatiques (1). Quand ils sont symptomatiques, ils se manifestent le plus souvent par des douleurs, ou des règles abondantes et prolongées, parfois à l'origine d'une anémie par carence en fer (1)

Retraits de médicaments du marché pour effets indésirables : nombreux mais souvent tardifs

Début 2016, une équipe britannique a publié les résultats d'une analyse des retraits du marché (par les agences ou les firmes) ayant eu lieu entre 1953 et 2013, dans le monde, en raison d'effets indésirables jugés disproportionnés (1)

Apprentis sorciers

La ménopause est une étape physiologique de la vie des femmes, mais elle est parfois accompagnée de symptômes gênants. À la fin du 20e siècle, constatant que ces manifestations coïncidaient avec la chute de la production d'estrogènes, il a paru séduisant de proposer la supplémentation en estrogènes. Des estrogènes ont ainsi été prescrits aux femmes autour de la ménopause, à large échelle et pendant des années, de façon imprudente

Uvestérol° : lenteurs mortelles

En janvier 2017, en France, la suspension de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) et de la commercialisation de la spécialité Uvestérol D° (vitamine D), ainsi que des restrictions de la spécialité Uvestérol vitamine ADEC° (vitamine A, D, E, C) ont fait suite à la mort d'un nouveau-né le 21 décembre 2016 après la prise d'Uvestérol D°, avec un lien probable entre la mort et l'administration d'Uvestérol D° (1à4)

Iode radioactif : dangereux pour le fœtus

 Le tissu thyroïdien fœtal est présent à partir de 10 à 12 semaines de grossesse (1)

Bilan 2016 du conditionnement : davantage de marketing que de santé publique

En 2016, Prescrire a analysé environ 250 conditionnements de spécialités pharmaceutiques nouvelles et anciennes. La praticité est un élément important de la balance bénéfices-risques d'un médicament. Le conditionnement d'un médicament doit permettre son utilisation correcte en toute sécurité, dans tous les contextes. Bien conçu, il est parfois à l'origine d'un progrès thérapeutique. Mais l'analyse de plusieurs milliers de conditionnements par Prescrire montre au fil des années la même situation préoccupante : beaucoup de solutions techniques sont disponibles pour des conditionnements de qualité, mais elles sont rarement mises en œuvre. En effet, les firmes sont trop peu contraintes à la qualité par la réglementation et les agences, d'où quantité de conditionnements de qualité médiocre voire risqués pour les patients

Risque tératogène : une interprétation souvent difficile

Au cours du développement fœtal, la période la plus à risque d'atteinte morphologique liée à un médicament (risque tératogène) ou une autre substance s'étend du 12e jour au 56e jour de grossesse. Pendant cette période, il y a diverses étapes précises de mise en place des organes, et l'embryon est sensible aux altérations que pourrait créer un médicament (a)(1)

Benfluorex : sténoses aortiques et mitrales aussi

 Les valvulopathies liées aux médicaments ont été longtemps méconnues. De nombreux patients porteurs de lésions valvulaires ont vu leurs troubles attribués à des causes variées : dégénérescences, rhumatisme articulaire aigu, etc., alors qu'un médicament était en cause. Les conséquences ont été catastrophiques : persistance de l'exposition des patients atteints, exposition de nouveaux patients, les médicaments en cause restant disponibles (1)

Dorzolamide collyre : dyspnées

 Le dorzolamide (Trusopt° ou autre) est un inhibiteur de l'anhydrase carbonique, commercialisé dans l'Union européenne sous forme de collyre, dans le glaucome et l'hypertension intraoculaire (1,2). Fin 2016, l'Agence européenne du médicament a rapporté 142 observations de dyspnées imputées à un collyre à base de dorzolamide depuis sa commercialisation (3). Chez 41 patients, les symptômes de dyspnée ont disparu après l'arrêt du collyre. Chez 8 patients, une dyspnée est réapparue après une réadministration du collyre

Rivaroxaban : agranulocytoses et syndromes de Stevens-Johnson

 En janvier 2017, l'Agence suisse du médicament a informé de notifications d'agranulocytoses et de syndromes de Stevens-Johnson liées au rivaroxaban (Xarelto°), un anticoagulant oral inhibiteur du facteur Xa (1,2)

Antiviraux dans l'hépatite C : aggravations d'hépatite B

 Début 2016, une série de publications analysées par l'Agence européenne du médicament, a rapporté chez des patients co-infectés par les virus de l'hépatite B (HBV) et C (HCV), une augmentation de la réplication virale B après un déclin rapide de la charge virale C sous antiviraux d'action directe qui sont : le sofosbuvir (Sovaldi°), le daclatasvir (Daklinza°), le dasabuvir (Exviera°), le siméprévir (Olysio°), l'association ombitasvir + paritaprévir + ritonavir (Viekirax°) et l'association sofosbuvir + lédipasvir (Harvoni°) (1)

Varénicline et troubles neuropsychiques : prudence, même après l'essai dit Eagles

La varénicline (Champix°), un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine, est autorisée dans l'Union européenne depuis 2006 dans le sevrage du tabac chez les adultes. Lors de l'évaluation clinique initiale, il n'a pas été démontré que sa balance bénéfices-risques soit meilleure que celle de la nicotine (1). Les essais versus placebo, chez environ 3 000 patients au total, montraient des effets neuropsychiques : insomnies (18 % versus 13 %), céphalées (15 % versus 13 %), perturbations des rêves (13 % versus 5 %) (1)

Gliptines : insuffisances cardiaques

Les gliptines, des inhibiteurs de la dipeptidyl dipeptidase 4 (DPP-4), sont des hypoglycémiants incrétinomimétiques. Elles agissent en stimulant la sécrétion d'insuline via l'inhibition du catabolisme des incrétines (1). Les gliptines autorisées dans l'Union européenne début 2017 sont l'alogliptine, la linagliptine, la saxagliptine, la sitagliptine et la vildagliptine (2,3). La ténéligliptine et la trélagliptine ne sont pas commercialisées dans l'Union européenne

Femmes enceintes atteintes d'une maladie de Basedow

Les patientes atteintes de maladie de Basedow sont souvent gênées par des signes cliniques d'excès d'hormones thyroïdiennes. Elles sont aussi exposées aux risques de cet excès, notamment cardiovasculaires (1,2). En l'absence de traitement, l'hyperthyroïdie de la maladie de Basedow est en général durable

Loratadine et grossesse : risque accru d'hypospadias ?

« Dans le texte "Patientes enceintes gênées par une conjonctivite allergique", publié dans le numéro 393 de juillet 2016 de Prescrire, on peut lire notamment page 522 : « Mieux vaut éviter la loratadine [Clarityne° ou autre] au cours du premier trimestre du fait du risque d'hypospadias observé chez l'Animal, et non exclu chez l'humain » (1)

Benzodiazépines: augmentation de la mortalité et des pneumonies après syndrome d'allure grippale

 Mi-2016, une étude réalisée à partir d'une base de données de médecine générale britannique a montré une augmentation des pneumonies et de la mortalité après syndrome d'allure grippale en cas de prise d'une benzodiazépine (1)

Ingénol mébutate : cause d'hypersensibilités et de troubles esthétiques persistants

L'ingénol mébutate (Picato°) est une substance extraite du latex de l'euphorbe des jardins. Dans l'Union européenne, il est autorisé sous forme de gel dans le traitement topique de la kératose actinique, sans hyperkératose ni hypertrophie (1). La kératose actinique est une affection cutanée liée à l'exposition solaire chronique. Les lésions évoluent rarement vers un carcinome spinocellulaire (1)

Ambroxol : un collutoire en plus, mais un médicament à écarter

En septembre 2016, la firme Boehringer Ingelheim a élargi la gamme ombrelle Lysopaïne° avec un collutoire à base d'ambroxol (Lysopaïne maux de gorge ambroxol°), un mucolytique. Ce collutoire est autorisé dans les maux de gorge chez les adultes et les enfants âgés de plus de 12 ans. Au sein de cette gamme ombrelle, il s'ajoute aux pastilles à base d'ambroxol (Lysopaïne maux de gorge ambroxol°) et aux comprimés à sucer à base de cétylpyridinium + lysozyme (Lysopaïne maux de gorge cétylpyridinium lysozyme°) (1,2)

L'année 2016 du médicament : un système qui favorise l'imitation plutôt que la recherche de réels progrès

Tous les mois, Prescrire analyse de manière systématique, méthodique et indépendante, les nouvelles substances, les nouvelles indications autorisées pour des médicaments déjà commercialisés, ainsi que les nouveaux dosages, les nouvelles formes pharmaceutiques, etc. L'objectif de ce travail est de repérer parmi toutes les nouveautés médicamenteuses les vrais progrès pour les patients

Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2017

Pour la cinquième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner" (1,2). Ce bilan recense des cas flagrants de médicaments plus dangereux qu'utiles, à écarter des soins. L'objectif est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts

Actualisations 2017 dans le bilan des médicaments à écarter

Durant l'année 2016, un seul médicament qui figurait dans le bilan des médicaments que Prescrire conseille d'écarter a cessé d'être commercialisé : la pégloticase (Krystexxa°), une uricase recombinée, dans la goutte sévère, pour laquelle la firme a demandé le retrait de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne (n° 398 p. 903)

Médicaments à écarter des soins : la sécurisation du marché est trop lente

La 5e édition du bilan annuel "Pour mieux soigner : des médicaments à écarter" est l'occasion de faire un point sur les décisions des autorités et des firmes mettant en France les patients à l'abri de ces médicaments

Suspension d'Uvestérol D° par l'Agence française des produits de santé (ANSM)

Suite à une divulgation dans la presse de la mort d'un nouveau-né qui avait reçu une dose d'Uvestérol D°, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a annoncé le 6 janvier 2017 la suspension de la commercialisation de ce médicament

Médicaments de l'obésité : trop de dégâts trop longtemps

 En 2016, une équipe britannique a étudié les causes de retraits du marché de médicaments à visée amaigrissante. Elle a recensé 25 médicaments retirés du marché entre 1964 et 2009 dans le monde. Un mécanisme d'action via les neurotransmetteurs monoaminés (dopamine, noradrénaline ou sérotonine) est en jeu pour 22 de ces médicaments, dont le benfluorex (ex-Mediator° ou autre), la fenfluramine (ex-Pondéral°), la phentermine (en association avec le topiramate aux États-Unis d'Amérique), la sibutramine (ex-Sibutral°). Un médicament est un dérivé cannabinoïde, le rimonabant (ex-Acomplia°) et deux autres ont une action thyroïdienne (1)

Pholcodine : anaphylaxies aux curares (suite)

 La pholcodine est un opioïde utilisé comme antitussif depuis des décennies. Elle apparaît impliquée dans la survenue de chocs anaphylactiques, parfois mortels, en cours d'anesthésie du fait de réactions croisées avec les curares, tels que le suxaméthonium (Celocurine° ou autre) (1)

Injections intramusculaires d'AINS : infections graves des tissus mous

 En 2016, une équipe turque a recensé 9 cas d'infections graves associées à des injections intramusculaires dans un hôpital universitaire entre 2013 et 2015, 5 hommes et 4 femmes, d'âge médian 51 ans (1). Le site de l'infection était la fesse 8 fois et l'épaule dans 1 cas

Gliflozines : insuffisances rénales

 En juin 2016, l'Agence étatsunienne du médicament a publié un bilan des observations d'insuffisances rénales rapportées aux gliflozines recensées dans sa base de données de pharmacovigilance (1)

Propylène glycol : un excipient aux effets indésirables dose-dépendants

Le propylène glycol est à la fois hydrophile et lipophyle. Il est largement présent dans des cosmétiques et l'alimentation. Il est aussi utilisé comme excipient pour ses propriétés entre autres de solvant, pour stabiliser et solubiliser des substances dans l'eau, et comme conservateur. De nombreux médicaments utilisés par voie parentérale, orale ou cutanée en contiennent (1à4)

AINS : infections des tissus mous et complications suppuratives de pneumopathies bactériennes

La prise d'anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) est parfois associée à la survenue de complications infectieuses graves chez les enfants atteints de varicelle (1,2). Des données suggèrent une augmentation des médiastinites et fasciites cervicales, des phlegmons amygdaliens et cellulites cervicales et d'autres infections graves (3)

Nouveau médicament : des signaux à prendre en compte

Le fébuxostat (Adenuric°), un inhibiteur de la xanthine oxydase, est commercialisé en Europe pour le traitement des patients ayant une hyperuricémie. Son dossier d'évaluation clinique initial est centré sur deux essais comparatifs versus allopurinol (Zyloric° ou autre) (1). L'équipe Prescrire vous propose de lire la traduction en français d'extraits du compte rendu publié d'un de ces deux essais, puis de répondre à une question. Suivent une proposition de réponse et des commentaires de la Rédaction

Les interactions médicamenteuses de l'aprépitant

 L'aprépitant est principalement métabolisé par l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450. Par conséquent, il est inactivé plus rapidement en cas d'induction de cette isoenzyme (1à3)

Commercialisations effectives

JAKAVI° 10 mg comprimés (ruxolitinib - Novartis Pharma) est commercialisé en ville et à l'hôpital, remboursable à 100 % par la Sécurité sociale, au prix de 3 645,85 € la boîte de 56 comprimés (1à3). Ce dosage s'ajoute aux dosages à 5 mg, 15 mg et 20 mg. Il correspond à la dose initiale généralement recommandée (10 mg deux fois par jour) dans la polycythémie essentielle (alias maladie de Vaquez), un syndrome myéloprolifératif caractérisé par une production excessive de globules rouges (1,4). Le remboursement à 100 % des autres dosages de Jakavi°, et leur agrément aux collectivités, ont été étendus à la polycythémie essentielle (3)

Temsirolimus : risque d'infarctus du myocarde

Depuis 2016, le résumé des caractéristiques (RCP) de Torisel° (temsirolimus), un cytotoxique immunodépresseur, mentionne que « l'association connue entre le temsirolimus et l'hyperlipidémie peut prédisposer à un infarctus du myocarde » (1,2). Cette modification fait suite à une analyse par le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) de 17 cas d'infarctus du myocarde dont 3 mortels, survenus entre 1 jour et 9 mois après le début d'un traitement par temsirolimus. Le temsirolimus était le seul médicament suspecté dans 8 cas (3,4). Le temsirolimus est effectivement connu pour exposer à des hyperlipidémies, hypercholestérolémies, hypertensions artérielles (1,2)

Médicaments de la sclérose en plaques et leucoencéphalopathies multifocales progressives

 La leucoencéphalopathie multifocale progressive est une infection opportuniste rare du système nerveux central, le plus souvent mortelle en quelques mois. Chez les survivants, des séquelles neurologiques sévères sont présentes dans 30 % des cas. La leucoencéphalopathie multifocale progressive est causée par le virus JC (John Cunningham virus), virus présent chez plus de 80 % des adultes (1à3). Elle survient chez des patients gravement immunodéprimés, notamment des patients atteints du sida et des patients traités par des médicaments immunodépresseurs pour diverses affections ou greffes (3)

Décongestionnants rhinopharyngés : fibrillations auriculaires

 Les décongestionnants rhinopharyngés sont des vasoconstricteurs sympathomimétiques. Ils exposent à des accidents cardiovasculaires dont des accidents vasculaires cérébraux, des infarctus du myocarde, etc. (1)

Mirabégron : fibrillations auriculaires

 Le mirabégron (Betmiga°) est un agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques autorisé dans le traitement symptomatique de certaines incontinences urinaires (1). Il expose notamment à des troubles cardiovasculaires, dont des hypertensions artérielles et des accidents vasculaires cérébraux

Troxérutine et grossesse : malformations ?

 En 2016, le Centre régional de pharmacovigilance du Nord-Pas de Calais a publié une mise en garde contre l'utilisation pendant la grossesse de la troxérutine, nommée aussi trihydroxyéthylrutoside (Veinamitol° ou autre ; et en association dans Ginkor Fort°), utilisée comme "veinotonique" (1à4)

Excès de poils d'origine médicamenteuse

Chez les êtres humains, le développement des poils est influencé par de nombreux facteurs mal connus, dont des facteurs génétiques et hormonaux. Il varie selon les individus, notamment selon l'âge et le sexe (lire l'encadré "Pilosité et excès de poils, en bref")

Érythrodysesthésies palmoplantaires des antitumoraux anti-VEGF

Les érythrodysesthésies palmoplantaires, ou syndromes mains-pieds, sont des effets indésirables cutanés causés par des antitumoraux cytotoxiques tels que la cytarabine, la doxorubicine, la capécitabine, le fluorouracil, le cyclophosphamide, la vinorelbine, le docétaxel, etc. (1à3). Elles se manifestent par des dysesthésies ou des paresthésies au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds qui évoluent en quelques jours vers des douleurs et sensations de brûlures avec des érythèmes symétriques, un œdème, des bulles, des ulcérations et des nécroses de la peau (1). Elles affectent la qualité de vie des patients. Leur fréquence et leur gravité dépendent de la dose et de l'intervalle entre les doses. Ces réactions sont d'autant plus fréquentes et graves que les doses cumulées sont importantes (2à4)

Natalizumab : nécroses rétiniennes

En 2016, le Comité européen de pharmacovigilance (PRAC) a recommandé d'ajouter dans le résumé des caractéristiques (RCP) du natalizumab (Tysabri°), un immunodépresseur autorisé dans la sclérose en plaques, que : « la nécrose rétinienne aiguë (…) une infection virale fulgurante de la rétine provoquée par la famille des virus herpes (…) a été observée chez les patients ayant reçu Tysabri et peut provoquer la cécité » (1). Cette recommandation fait suite à une analyse par le PRAC de plusieurs cas de nécroses rétiniennes d'un œil ou des deux yeux, rapportés avec le natalizumab (1,2). Le PRAC recommande un examen de la rétine chez les patients gênés par une baisse de l'acuité visuelle, une rougeur ou une douleur oculaire (1)

Gemcitabine et syndromes de fuite capillaire

Les centres régionaux de pharmacovigilance d'Île-de-France ont examiné les 10 observations de syndrome de fuite capillaire lié à la gemcitabine (Gemzar° ou autre), un cytotoxique antimétabolite proche de la cytarabine (Aracytine° ou autre), répertoriés dans la base de données française de pharmacovigilance (1,2)

Effets indésirables très nombreux des inhibiteurs de tyrosine kinases BCR-ABL

Les inhibiteurs de tyrosine kinases BCR-ABL tels que l'imatinib (Glivec°), le dasatinib (Sprycel°), le nilotinib (Tasigna°) ou le ponatinib (Iclusig°) sont utilisés dans des hémopathies malignes. On leur connaît un profil commun d'effets indésirables : hémorragies (y compris digestives parfois mortelles), diarrhées, nausées, vomissements avec risque d'hypokaliémie, rétentions hydrosodées, œdèmes, épanchements pleuraux sévères, thrombopénies, neutropénies, anémies, myalgies, insuffisances cardiaques, troubles du rythme cardiaque, infections, dyspnées, pneumopathies interstitielles, atteintes hépatiques et pancréatiques, troubles cutanés (1,2)

Implants contraceptifs : migrations dans les vaisseaux

 En octobre 2016, l'Agence française des produits de santé a rapporté 18 observations de migration d'implants contraceptifs à base d'étonogestrel (Nexplanon°, ex-Implanon°) dans des vaisseaux sanguins, y compris dans l'artère pulmonaire et dans la paroi thoracique (1)

Capécitabine et antitumoraux anti-VEGF : altérations des empreintes digitales

 Une équipe néerlandaise a recherché par suivi prospectif d'une cohorte les effets de médicaments exposant à des érythrodysesthésies palmoplantaires (alias syndrome main-pied) sur les empreintes digitales. Les patients inclus allaient recevoir une chimiothérapie à base de capécitabine (Xeloda° ou autre), un précurseur du fluorouracil, ou d'un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet anti-VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire). Ils étaient traités surtout pour un cancer colorectal ou hépatique (1). 112 patients ont eu un enregistrement de leurs empreintes digitales avant et pendant le traitement. 66 patients ont reçu de la capécitabine, 30 patients du sorafénib (Nexavar°), 10 patients du pazopanib (Votrient°), 6 du sunitinib (Sutent°)

Effets indésirables des corticoïdes en cure courte chez les enfants

 Des effets indésirables des corticoïdes dépendent de la dose, de la durée et de la voie d'administration (1). Une équipe britannique a réalisé une synthèse méthodique des études dont l'objectif était de rechercher les effets indésirables de cures courtes de corticoïdes par voie orale, 14 jours ou moins, chez des enfants (2). 38 publications parues avant fin 2012 ont été retenues : 22 essais cliniques, 5 études de cohorte prospectives, 2 séries de cas et 9 observations détaillées qui ont inclus au total 3 200 enfants âgés de 28 jours à 18 ans. Les corticoïdes les plus utilisés étaient la prednisolone (Solupred° ou autre) et la dexaméthasone (Dectancyl°), dans des situations très diverses : asthme, bronchiolite, insuffisance rénale aiguë, rhinite allergique, dengue, syndrome néphrotique, etc

Infliximab : cancers du col de l'utérus

 En juin 2016, l'Agence suisse du médicament a rapporté une étude montrant une augmentation des cancers du col de l'utérus chez des femmes traitées par infliximab (Remicade° ou autre), un immunodépresseur anti-TNF alpha (1). Il s'agit d'une étude rétrospective basée notamment sur la comparaison de 4 groupes constitués à partir de registres nationaux suédois de la santé : 47 000 femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde dont 3 826 femmes sous infliximab, 6 842 prenant un autre médicament antirhumatismal issu de biotechniques, et 36 883 femmes qui n'ont jamais pris de médicaments issus de biotechniques ; et 329 652 issues de la population générale (1)

Encéphalopathies postérieures réversibles d'origine médicamenteuse

En 1996, à partir d'une série de cas, une entité nommée leucoencéphalopathie postérieure réversible a été décrite (1,2). Ce syndrome clinique associait des troubles visuels, des convulsions, avec une imagerie cérébrale montrant un œdème dans la substance blanche postérieure. Au milieu des années 2010, le terme "leucoencéphalopathie postérieure réversible" tend à être remplacé par "encéphalopathie postérieure réversible", car l'œdème ne touche pas seulement la substance blanche (a)

Agomélatine : encore des atteintes hépatiques

L'agomélatine (Valdoxan°) est un agoniste des récepteurs de la mélatonine autorisé dans l'Union européenne depuis 2009 dans la dépression. Son efficacité est incertaine au-delà d'un effet placebo et l'agomélatine a un profil d'effets indésirables chargé, notamment : atteintes cutanées graves, dont des syndromes de Stevens-Johnson ; agressions ; suicides ; pancréatites ; atteintes hépatiques graves, parfois mortelles. Sa balance bénéfices-risques est défavorable (1,2)

Ispaghul : réactions allergiques aussi en préparant les doses

Le tégument des graines d'ispaghul (Spagulax° ou autre), une plante du genre Plantago, a des propriétés laxatives par un effet mécanique et physique en augmentant le volume des selles et leur teneur en eau (laxatif dit de lest). En France, l'ispaghul est autorisé dans la constipation. Il est disponible en poudre à diluer ou en granulés, en association ou non avec d'autres laxatifs (a)(1,2)

37es journées françaises de pharmacovigilance Les faits marquants

Les trente-septièmes journées françaises de pharmacovigilance se sont déroulées en avril 2016 à Nancy. Chaque année, les journées de pharmacovigilance donnent un aperçu de notifications d'effets indésirables médicamenteux des professionnels de santé et des patients aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et du contenu de la base de données française de pharmacovigilance

Sur mesure

La survenue d'un effet indésirable ne conduit pas forcément à l'arrêt du médicament suspecté d'être en cause. Dans nombre de signalements au programme Médicaments en Questions (a), la prise du médicament est poursuivie, alors qu'elle est la cause probable de l'effet indésirable. Quelles en sont les raisons ?

AINS chez les enfants : saignements digestifs

En 2016, une équipe italienne a publié une étude rétrospective d'une série de 51 enfants hospitalisés dans huit services de pédiatrie entre 2005 et 2013 ayant eu une endoscopie digestive pour hémorragie digestive liée à la prise d'un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) (1). L'âge médian était de 7,8 ans (5 mois à 18 ans)

Tramadol : surdoses mortelles chez des enfants

Les surdoses de tramadol (Topalgic° ou autre), un antalgique opioïde, exposent à des troubles graves, dont des dépressions respiratoires. Il est métabolisé par l'isoenzyme CYP 2D6 du cytochrome P450, en un métabolite plus actif que le tramadol. Cela expose à des symptômes de surdose chez les patients dits métaboliseurs rapides, plus équipés que les autres en CYP 2D6, y compris avec des doses conformes au résumé des caractéristiques (RCP) (1,2)

Méthylphénidate : troubles cardiaques (suite)

Le méthylphénidate (Ritaline° ou autre) est un amphétaminique utilisé chez des enfants atteints de déficit de l'attention avec hyperactivité, et dans certaines narcolepsies. Ses effets indésirables cardiovasculaires sont mal cernés, pourtant son usage remonte aux années 1960 (1à3)

Spironolactone : hyperkaliémies toujours

La spironolactone (Aldactone° ou autre), un diurétique hyperkaliémiant, est utilisée dans l'insuffisance cardiaque. L'insuffisance rénale et l'association avec un autre médicament hyperkaliémiant augmentent le risque d'hyperkaliémie (1,2)

Chutes et médicaments

Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Strasbourg a analysé les dossiers de patients hospitalisés et ayant chuté. L'étude a été réalisée de manière prospective par des visites bimensuelles pendant une période de 13 mois dans des services de gériatrie (1)

Troubles extrapyramidaux liés à la dompéridone

Le Centre régional de pharmacovigilance d'Amiens a recensé 174 troubles extrapyramidaux associés à la dompéridone (Motilium° ou autre) enregistrés dans la base de données française de pharmacovigilance entre 1985 et 2015, dont 126 suffisamment documentés ont été analysés (1)

Contraceptif hormonal + inducteur enzymatique : grossesses non désirées

Le Centre régional de pharmacovigilance de Tours a recensé 78 observations de grossesses non désirées liées à une interaction médicamenteuse avec une contraception hormonale enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance (1). L'âge médian des femmes était de 30 ans. Les grossesses ont débuté dans un délai médian de 56 jours après le début de la prise du médicament impliqué dans l'interaction médicamenteuse, avec des délais compris entre 28 jours et 266 jours. Les grossesses ont été découvertes à un terme médian de 9,5 semaines d'aménorrhée (allant de 5 à 18 semaines). Dans 23 cas (30 % des cas), un avortement a eu lieu (1)

Encore des bébés à naître exposés à des AINS

Le Centre régional de pharmacovigilance et le Centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance de Clermont-Ferrand ont étudié les prescriptions de médicaments antalgiques chez les femmes enceintes (1). Ils ont utilisé l'"échantillon généraliste des bénéficiaires" (EGB), base de données issue de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés, prenant en compte les prescriptions dispensées en officines puis présentées au remboursement. L'étude a porté sur les femmes ayant donné naissance à un enfant vivant entre le 1er janvier 2011 et le 30 décembre 2013 (1)

Bismuth + métronidazole + tétracycline : neurotoxicité (suite)

Une association à doses fixes bismuth + métronidazole + tétracycline (Pylera°) est commercialisée pour l'éradication d'Helicobacter pylori (1). La présence de bismuth amène à s'interroger sur un risque d'encéphalopathies

Médicaments exposant à des apnées du sommeil (suite)

À partir de la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Toulouse a analysé plus de 5 000 observations de syndromes d'apnées du sommeil, d'origine centrale ou obstructive, notifiées entre 1995 et 2015. Elles ont été considérées assez exploitables chez 3 325 patients, âgés de 51 ans en moyenne (1). Dans la base de données française de pharmacovigilance, mi-2015, cette équipe avait trouvé moins de 10 observations (2)

Méquitazine : troubles neuropsychiques chez les enfants

La méquitazine (Primalan°) est un antihistaminique H1 sédatif et atropinique du groupe des phénothiazines, avec des propriétés neuroleptiques (1)

Extravasation de fer : coloration de la peau, persistante même en l'absence de nécrose

Lorsqu'un médicament perfusé par voie intraveineuse passe en dehors de la veine cathétérisée, on parle d'extravasation. La gravité des conséquences dépend des substances administrées, allant d'une simple réaction inflammatoire jusqu'à une nécrose cutanée avec ulcération plus ou moins étendue, dont les séquelles seront fonctionnelles ou esthétiques. Une extravasation est à évoquer devant une douleur, une rougeur, un empâtement ou un œdème apparaissant rapidement après le début de l'injection (1)

Olanzapine injectable d'action prolongée : syndromes post-injection

L'olanzapine injectable d'action prolongée (Zypadhera°) est utilisée pour le traitement de maintien chez des patients schizophrènes suffisamment stabilisés avec l'olanzapine par voie orale (Zyprexa° ou autre), par exemple chez des patients qui ont du mal à prendre un neuroleptique tous les jours. L'injection par voie intramusculaire est effectuée toutes les deux à quatre semaines (1)

Cabazitaxel, docétaxel, paclitaxel : pneumopathies interstitielles avec réactions croisées

Les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) d'Île-de-France ont analysé les 77 observations de pneumopathies interstitielles ou de fibroses enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance jusqu'au 27 novembre 2015 impliquant le docétaxel (Taxotere° ou autre) (1)

Dispositifs transdermiques de scopolamine : mydriases unilatérales chez des soignants

La scopolamine (alias hyoscine) est un atropinique. Elle est utilisée sous forme de dispositif transdermique (Scopoderm TTS°) pour le traitement en soins palliatifs des râles agoniques liés à l'encombrement des voies aériennes supérieures par excès de sécrétions salivaires, et pour la prévention des symptômes du mal des transports (1à3)

Prévention du risque de suicide chez les adolescents : une place pour les antidépresseurs ?

« Un article paru dans le numéro de janvier de la revue de neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence m'a interpelé (1)

Dompéridone et risque de mort subite : leaders d'opinion et régulateurs sur la sellette

La dompéridone (Motilium° ou autre) est un médicament plus dangereux qu'utile pour soulager les nausées et vomissements

Anticiper

La route tue. De moins en moins. Environ 4 000 personnes en France en 2015

Nicorandil à quand un retrait du marché ?

Le nicorandil (Adancor°, Ikorel° ou autre) est un vasodilatateur commercialisé depuis 1994 en France comme antiangoreux (1,2). Son efficacité est symptomatique, sans réduction démontrée du risque d'infarctus du myocarde ou de la mortalité par coronaropathie. Dès sa commercialisation, des ulcérations cutanéomuqueuses ont été régulièrement notifiées, et continuent à être rapportées une vingtaine d'années plus tard (3,4). Par exemple, entre le 1er décembre 2011 et le 31 mars 2014, 48 cas d'ulcérations ont été notifiés à l'Agence française des produits de santé (ANSM), dont 35 cas graves (2)

Effets indésirables différés

Au début de la prise d'un médicament, on pense souvent aux effets indésirables à court terme, ceux qui vont survenir dès les premières prises du médicament, mais qu'en est-il des effets indésirables à long terme ?

Sofosbuvir : hypertensions artérielles pulmonaires ?

 Début 2016, l'Agence française des produits de santé a rapporté 7 observations d'hypertension artérielle pulmonaire grave chez des patients traités pour une hépatite C par sofosbuvir (Sovaldi°). Trois patients étaient exposés aussi au daclatasvir (Daklinza°) ; 1 au siméprévir (Olysio°) ; 1 à la ribavirine (Rebetol° ou autre) ; 1 au lédipasvir (associé dans Harvoni°) et 1 à plusieurs antiviraux (1)

Acide acétique non dilué : brûlures vaginales et autres

 En 2015, une équipe française a rapporté une observation d'une femme âgée de 33 ans qui a souffert de brûlures vaginales profondes, et de brûlures du second degré pubiennes et fessières, suite à l'utilisation d'acide acétique non dilué au cours d'une colposcopie (1). L'application d'acide acétique avait eu lieu au cours d'une colposcopie avec conisation du col sous anesthésie générale. L'acide acétique dilué à une concentration de 3 % à 5 % est appliqué sur le col de l'utérus pour rendre les anomalies épithéliales visibles (1,2)

Formes buvables à reconstituer Clamoxyl° et Josacine° : erreurs fréquentes

 Une équipe de l'hôpital pédiatrique Robert-Debré à Paris a réalisé une étude prospective des difficultés de reconstitution des suspensions buvables et de préparation des doses de deux spécialités contenant des antibiotiques fréquemment utilisés chez les enfants : Clamoxyl° (amoxicilline) et Josacine° (josamycine) (1)

Diarrhées d'origine médicamenteuse

On parle de diarrhée quand les selles sont plus liquides ou plus nombreuses qu'à l'ordinaire. Le plus souvent, la diarrhée aiguë disparaît spontanément sans complication. Mais parfois, elle entraîne des troubles graves, tels que des déshydratations. L'aspect des selles, la situation clinique, les antécédents du patient, les autres symptômes présents orientent parmi les nombreuses causes à envisager (lire l'encadré "Diarrhées, en bref")

Tenir compte des données manquantes dans la pratique quotidienne

En pratique de soins, de nombreuses données d'évaluation manquent aux professionnels de santé. Il s'agit parfois de données cruciales, cliniquement pertinentes, qui seraient susceptibles d'améliorer les décisions au service des patients, ou de mieux informer les patients ou leur entourage (a)

Hospitalisation : syndromes de sevrage graves aux benzodiazépines

 En France, le Centre régional de pharmacovigilance de Picardie a analysé 22 observations de syndromes de sevrage aux benzodiazépines survenus au cours d'une hospitalisation, dont 77 % ont été considérés graves (1)

Benfluorex : un bilan 1976-2015

 En 2016, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a publié un bilan des effets indésirables du benfluorex (ex-Mediator° ou autre), un amphétaminique, notifiés de 1976 au printemps 2015 (1à3)

Banalisation

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont un exemple de banalisation des médicaments. Ils sont très utilisés, souvent au long cours, notamment chez des patients âgés, que ce soit en association avec la prise d'aspirine, d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, voire pour des sensations de brûlures d'estomac. Ces médicaments ont aussi des effets indésirables auxquels on ne pense pas toujours, tant leur utilisation semble banalisée, entre autres : fragilités osseuses, anémies, hyponatrémies

Pseudoéphédrine : colites ischémiques (suite)

Début 2016, l'Agence canadienne du médicament a mis en garde contre le risque de colites ischémiques liées à la pseudoéphédrine (associée dans Rhinadvil° ou autre), un sympathomimétique vasoconstricteur utilisé comme décongestionnant nasal (1,2). Une analyse de l'agence a recensé 24 observations dans la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et 9 cas publiés. Une observation publiée en 2014 a motivé cette analyse

Opioïdes : insuffisances surrénaliennes

En mars 2016, l'Agence étatsunienne du médicament a rapporté 37 notifications d'insuffisances surrénaliennes imputées à des opioïdes. Dans 27 cas, le patient prenait un seul opioïde, dans 10 cas deux opioïdes ou plus. Il s'est agi du fentanyl (Actiq°, Durogesic° ou autre) (10 cas), de l'oxycodone (Oxycontin° ou autre) (10 cas), de la buprénorphine (Temgesic°, Subutex° ou autre) (7 cas), de l'hydromorphone (Sophidone LP°) (6 cas) et du tramadol (Topalgic° ou autre) (4 cas) (1)

Aflibercept : ostéonécroses de mâchoire

 En mars 2016, l'Agence française des produits de santé a fait état de cas d'ostéonécrose de mâchoire imputés à l'aflibercept injectable (Zaltrap°), un antitumoral avec un effet anti-angiogenèse par action contre le VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire) (1)

Topiramate, zonisamide : palinopsies

La palinopsie est une anomalie de perception visuelle. L'image de l'objet persiste ou réapparaît (image fantôme) après sa disparition du champ visuel. Quand il s'agit d'un objet en mouvement, il persiste une traînée sur le trajet de son déplacement ou des images multiples (1)

Aripiprazole : pulsions pathologiques

En mars 2016, l'Agence étatsunienne des médicaments (FDA) a rapporté une analyse de 184 observations de troubles compulsifs imputés à l'aripiprazole (Abilify° ou autre), un neuroleptique (1). Le jeu pathologique (164 cas) a été le trouble le plus fréquent, les autres affectant les prises de nourriture, les dépenses et achats, le comportement sexuel. Dans la majorité des observations, les patients n'avaient pas d'antécédents de cet ordre et les pulsions incontrôlables ont cessé après l'arrêt de l'aripiprazole

Benzodiazépines : démences chez les personnes âgées ?

Les benzodiazépines sont des médicaments couramment utilisés en France (1). Une vingtaine de benzodiazépines et de substances apparentées, telles que le zolpidem et la zopiclone, sont utilisées dans des troubles du sommeil, l'anxiété et aussi comme anticonvulsivant (1). Leur profil d'effets indésirables à court terme comporte en particulier des confusions et des troubles cognitifs lentement régressifs à l'arrêt, surtout chez les patients âgés (1,2)

Statines : augmentation de risque de diabète de type 2

Les statines sont largement utilisées comme hypocholestérolémiants, dans l'espoir de diminuer le risque de mort prématurée et d'événement cardiovasculaire majeur (infarctus du myocarde, accident vasculaire ischémique). Mi-2016, une réduction statistiquement significative de la mortalité totale n'est apparue au terme d'essais comparatifs qu'avec la pravastatine et la simvastatine (1)