Connaître le groupe pharmacothérapeutique où est rangé un médicament est utile pour anticiper ses effets, notamment indésirables. Par exemple, savoir que l'amlodipine (Amlor° ou autre) est une dihydropyridine (segment-clé "-dipine") permet de prévoir ses effets vasodilatateurs périphériques (lire aussi "le segment-clé du mois : -dipine").
Mais certains regroupements sont peu précis quant aux effets pharmacologiques. C'est le cas notamment des anticorps monoclonaux (segment-clé "-mab"), dont fait partie le bévacizumab (Avastin°), et des inhibiteurs de tyrosine kinases (segment-clé "-tinib") tels que le géfitinib (Iressa°) et le cabozantinib (lire aussi "Cabozantinib (Cabometyx°) et cancer du rein en première ligne"). "Anticorps monoclonal" renvoie à un mécanisme d'action et à un mode de production, mais n'informe pas sur la cible de l'anticorps ni sur ses effets. Tous les anticorps monoclonaux sont par nature des protéines, à l'origine de réactions à l'injection et d'allergies, mais ces anticorps ont des effets très divers. Les tyrosine kinases sont des enzymes très répandues dans plusieurs organes, et partagent un rôle dans les échanges d'informations entre le noyau et le cytoplasme des cellules. On peut en déduire que les effets des inhibiteurs de tyrosine kinases sont multiples, mais sans présager de leur nature.
En fait, le bévacizumab et le cabozantinib ont des effets communs : ils bloquent l'activité du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF en anglais), d'où de nombreux troubles vasculaires prévisibles. Le géfitinib, lui, bloque indirectement le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR en anglais), d'où diverses atteintes cutanées prévisibles.
En pratique, il est utile de retenir pour ces larges groupes de substances, d'autres rangements plus précis qui aident à prévoir leurs effets, tel que anti-VEGF ou anti-EGFR, comme cela est précisé par exemple pour le cabozantinib (lire aussi "Cabozantinib (Cabometyx°) et cancer du rein en première ligne").
