Résumé
Depuis 2014, chaque année, plus de 200 abonnés s'impliquent activement dans le programme Médicaments en Questions afin d'analyser et d'améliorer leur pratique pour réussir à réduire les effets nocifs des médicaments.
En exerçant leur vigilance de façon encore plus systématique, les participants à Médicaments en Questions mettent en œuvre des changements bénéfiques pour des patients.
En plus de ses publications périodiques et applications numériques, Prescrire propose plusieurs formations en ligne, dont Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles organisé en sessions annuelles (1). Centré sur la prise en compte des effets indésirables des médicaments, ce programme associe : auto-analyse de la pratique à partir de formulaires ; actualisation et approfondissement des connaissances par la lecture régulière de la revue et la participation au Test de Lecture mensuel ; échanges entre participants sur un forum en ligne (a)(1).
Plus de 200 abonnés impliqués chaque année
Depuis 2014, plus de 200 abonnés participent activement à Médicaments en Questions chaque année. Les 210 participants à la session 2018-2019 étaient majoritairement médecins et aussi pharmaciens ou infirmiers. Environ la moitié des participants étaient inscrits à la formation pour la 5e année consécutive.
Une large satisfaction exprimée, avec quelques limites
À l'issue de chaque session, Prescrire sollicite l'avis des participants sur le programme. Fin 2019, 82 participants (39 %) ont répondu. Plus de 80 % d'entre eux ont déclaré que le programme avait répondu à leurs attentes en termes d'amélioration de leur pratique professionnelle et qu'ils avaient atteint l'objectif de « réduire les effets nocifs des traitements médicamenteux ». Quelques pharmaciens et infirmiers ont fait part de leurs difficultés à mettre en pratique les enseignements du programme, car ne prescrivant pas de médicaments (2).
Renforcement de la vigilance et réévaluation de l'intérêt de certains médicaments
Concernant l'amélioration de leur pratique professionnelle, les répondants ont estimé que le programme leur avait surtout permis :
de renforcer leur vigilance vis-à-vis des médicaments à écarter des soins (70 %) ;
de profiter de la réévaluation de la balance bénéfices-risques d'un traitement au long cours pour choisir un médicament de référence (63 %) ;
d'évoquer de manière plus systématique une cause médicamenteuse en cas de trouble observé chez un patient et de réévaluer l'intérêt d'un médicament à la suite de la survenue d'un effet indésirable (61 %) (2).
Des changements bénéfiques pour des patients
Selon les formulaires remplis au cours de la session 2018-2019 par les participants, chez environ 200 patients, l'observation d'un effet indésirable a conduit à des changements bénéfiques dans le traitement médicamenteux : arrêt du médicament suspecté sans qu'il soit utile de le remplacer par un autre médicament (45 %) ; ou arrêt du médicament et remplacement par un médicament avec une balance bénéfices-risques plus favorable dans cette situation (55 %).
Par ailleurs, les participants ont évité à environ 200 patients d'être exposés aux effets nocifs d'un médicament à écarter des soins du fait d'une balance bénéfices-risques défavorable, c'est-à-dire figurant dans le bilan Prescrire "Pour mieux soigner, des médicaments à écarter".
En notifiant les effets indésirables des médicaments au système public de pharmacovigilance, les participants ont aussi contribué à une amélioration de la sécurité des soins et à une meilleure connaissance collective des médicaments. Au cours de la session 2018-2019, ils ont déclaré avoir effectué 223 notifications. La prégabaline, le rivaroxaban, la pristinamycine, le kétoprofène, l'oméprazole et l'adalimumab ont été les médicaments le plus souvent concernés.
Des échanges constructifs entre professionnels de santé de divers horizons
Les répondants à l'enquête ont déclaré être convaincus de l'intérêt des échanges pluriprofessionnels au sein de l'Atelier-Forum du programme, jugés constructifs pour environ 70 % des répondants et même essentiels pour 7 % (2). En témoigne la cinquantaine de discussions ouvertes au cours de la session, regroupant environ 250 messages.
Notes
a- Pour en savoir plus sur le programme Médicaments en Questions, consulter le site des Formations Prescrire : formations.prescrire.org.