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Relais entre méthodes contraceptives : dissiper les craintes et prévenir les grossesses non désirées

Au cours de sa vie, une femme peut être amenée à utiliser plusieurs méthodes contraceptives, notamment hormonales. Cependant, depuis 2004, il est établi que les périodes de transition entre méthodes contraceptives sont associées à un risque accru de grossesses non désirées (1à4)

Relais immédiat entre deux contraceptifs

Bien que diverses informations soient disponibles dans les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités correspondantes, les modalités pour un relais contraceptif en toute sécurité peuvent manquer en pratique courante, faute d'outil fiable et facilement consultable pour aider les soignants. Le tableau suivant récapitule les principales situations de relais immédiats de contraceptifs, sans intervalle libre (méthode dite quick start), et propose pour chacune des modalités simples à mettre en œuvre et à expliquer aux femmes concernées, compte tenu du délai maximal permettant d'éviter une grosesse non désirée

Surveiller la diurèse pour éviter la survenue d'un globe vésical, en particulier lors de perfusions

Une rétention aiguë d'urine (alias globe vésical) cause des douleurs abdominales basses et un état d'agitation. Elle est liée à une obstruction de l'urètre, ou à des troubles de la contraction ou de la relaxation des sphincters urinaires. Au cours des soins, de nombreux facteurs peuvent participer à sa survenue, en particulier des apports liquidiens augmentant le volume d'urine excrétée par le rein (1). Ce risque est à anticiper lors de prescriptions médicamenteuses, d'actes médicaux ou chirurgicaux et lors du suivi (2)

Pilules contraceptives : des erreurs de prise, au risque d'une grossesse non désirée

La diversité de compositions des contraceptifs hormonaux oraux (alias pilules) et de leurs schémas d'administration complique leur prescription, leur dispensation et leur utilisation chez les femmes (1). En l'absence d'oubli, des erreurs de prise exposent, entre autres, à une grossesse non désirée. Des signalements d'erreurs de prise de contraceptifs oraux avaient conduit en 2017 l'Agence française du médicament (ANSM) à rappeler notamment l'importance de suivre le schéma d'administration et de vérifier toute substitution par un générique (2)

Double contrôle de délivrance d'une ordonnance à l'officine

Avant la délivrance d'une ordonnance, faire vérifier par un autre membre de l'équipe pharmaceutique l'adéquation entre les médicaments préparés et la prescription en assure la sécurité. Se passer de ce double contrôle à l'officine expose à des conséquences graves quand des erreurs ne sont pas décelées (1). Des signalements "Éviter l'Évitable" reçus par Prescrire montrent que le double contrôle permet de repérer des erreurs et de les corriger, mais cette pratique dépend de l'investissement des équipes officinales dans la sécurité des soins

Rangement des curares : une étape à haut risque

Les curares inhibent la contraction des muscles striés et sont utilisés comme relaxants musculaires pour faciliter l'intubation endotrachéale en anesthésie ou en réanimation. Ces médicaments sont considérés « à haut risque » : leur administration par erreur à un patient sans assistance respiratoire provoque rapidement un arrêt respiratoire puis la mort (1à3)

Erreurs de délivrance non détectées à l'officine : quelles conséquences ?

Lors de la dispensation d'une ordonnance, de nombreux points requièrent de la vigilance depuis l'accueil du patient jusqu'à la délivrance des médicaments. À l'officine, des erreurs peuvent survenir lors de la délivrance de médicaments prescrits et ne pas être repérées immédiatement. Des signalements "Éviter l'Évitable" reçus par Prescrire donnent un aperçu des conséquences d'erreurs survenues en l'absence de vérification de la délivrance

Allaitement, parfois long : l'envisager et informer les femmes des risques liés aux médicaments

En raison de ses bénéfices pour la mère et l'enfant, l'allaitement maternel est promu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie » et poursuivi avec la diversification alimentaire « jusqu'à l'âge de 2 ans, voire au-delà en fonction du souhait des mères ». Il y a peu de contre-indications (1à3)

Prescrire explicitement l'arrêt d'un traitement médicamenteux

Lors de l'arrêt d'un médicament ou de son remplacement par un autre, la prise du médicament est parfois poursuivie, par incompréhension, manque d'attention ou défaut d'explication. Cette erreur expose le patient à des effets indésirables, voire à des surdoses. Deux situations signalées au programmePrescrire Éviter l'Évitable illustrent ce risque

Fers intraveineux : gare aux confusions

En 2022 en France, pour le traitement de certaines anémies, deux formulations de fer en solution par voie intraveineuse sont commercialisées : le complexe hydroxyde ferrique-saccharose (Venofer° ou autre) et le carboxymaltose ferrique (Ferinject°). Une erreur par confusion entre ces deux formulations a été signalée au programme Prescrire Éviter l'Évitable (1)

Patients greffés : exposés aux erreurs de dose d'immunodépresseurs

À la suite d'une greffe, un traitement immunodépresseur vise à protéger simultanément l'organe greffé et le patient. C'est un traitement de longue durée, d'où un relâchement possible de la vigilance des soignants et de l'observance des patients (1à3). Une sous-dose expose à un rejet du greffon ou à une maladie du greffon contre l'hôte dans le cas d'une greffe de moelle osseuse. Une surdose expose à un surcroît d'effets indésirables, notamment infectieux, parfois graves (1,2,4,5). Voici quelques observations, dont un signalement au programme Éviter l'Évitable

Contribution potentielle de l'entourage à la survenue d'erreurs au cours des soins

Lorsqu'une erreur survient au cours des soins, les patients ou leur entourage constituent parfois l'ultime barrière pour la stopper (1,2). Mais dans certaines situations, l'entourage perturbe le processus de soins et contribue à la survenue d'erreurs, comme l'illustrent trois signalements au Programme Prescrire Éviter l'Évitable

Risque d'inefficacité de la contraception : grossesses inopinées

Dans certaines circonstances, des soignants oublient parfois qu'une contraception peut être inefficace. Deux grossesses inopinées par manque d'anticipation de l'éventualité d'une contraception inefficace illustrent ce risque. Ces signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent les conséquences pour les femmes qui subissent ces situations

Sécurité des soins : patient et entourage sont aussi acteurs

En matière de gestion des risques, pour éviter qu'une défaillance se propage, des barrières sont prévues au sein du processus à sécuriser. Leur redondance au cours des soins aide à intercepter une erreur éventuelle. Sont considérées comme des barrières de sécurité tout « artifice matériel, logiciel, humain et/ou organisationnel qui s'oppose à l'occurrence d'un événement redouté ou qui ralentit l'évolution d'un scénario d'accident » (1,2). En situation de soin, les patients eux-mêmes, et leur entourage, jouent un rôle non négligeable, comme certains signalements au Programme Prescrire Éviter l'Évitable le mettent en lumière

Erreurs liées au déconditionnement : avec les tests diagnostiques aussi

De plus en plus de tests rapides de dépistage, d'orientation diagnostique (dits TROD) ou d'adaptation thérapeutique sont disponibles. Non considérés comme des examens de biologie médicale au sens de l'article L.6211-3 du Code de la santé publique, ces recueils et interprétations de signaux biologiques sont effectués par divers soignants (1,2). Deux signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable évoquent des erreurs survenues au cours de la réalisation de tests dits de diagnostic in vitro

Prescription erronée ? Temporiser, pour sécuriser la dispensation

Quand un pharmacien estime repérer une erreur de prescription, il est conduit à effectuer toutes les vérifications nécessaires, en particulier en échangeant avec le patient, son entourage et le prescripteur (1). En cas d'erreur avérée, il n'est pas toujours aisé de différer, voire de refuser la dispensation d'un médicament en expliquant cette décision au patient ou à son entourage. Un signalement au Programme Prescrire Éviter l'Évitable témoigne des difficultés rencontrées en pharmacie d'officine suite à une prescription manifestement erronée (2)

Boucler la boucle pour sécuriser le suivi des examens paracliniques

Les examens paracliniques sont des étapes du processus de soins dont la coordination expose à des risques d'erreurs. Des erreurs liées au suivi des résultats de ces examens surviennent couramment, à l'hôpital comme en ville (1à3). Trois situations de retards de diagnostic survenus en soins de premier recours ont été signalées au programme Prescrire Éviter l'Évitable

Injection d'une forme "retard" : le bon dosage au bon moment

Les formes injectables à action ou libération prolongée, dites retard, sont conçues pour espacer les administrations, en allongeant la durée d'action du médicament par divers procédés. Elles permettent de réduire le nombre d'injections. Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que des confusions sur ces formes "retard" sont sources d'erreurs de dose

Paupières : éviter les confusions entre dermocorticoïdes

Les dermocorticoïdes sont classés en quatre niveaux d'activité anti-inflammatoire : faible, modérée, forte, très forte. Plus leur niveau d'activité est élevé, plus leurs effets sont importants, y compris les effets indésirables, notamment cataractes et glaucomes en cas d'application répétée à proximité de l'œil ou sur les paupières (1à4). Des confusions et utilisations inappropriées de dermocorticoïdes ont été signalées au programme Prescrire Éviter l'Évitable

Confusions entre boîtes similaires : l'inattention en question

Des erreurs de rangement, de dispensation ou d'administration de médicaments sont liées à des similitudes entre des boîtes, malgré des noms ou dosages différents. L'analyse de ce type de signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable contribue à prévenir ces erreurs. Cette analyse s'ajoute à celle des erreurs liées aux associations à doses fixes, déjà présentée dans la rubrique Cogitations (1)

Autopiqueurs rechargeables : repérer des pratiques à risque

Des lancettes stériles à usage unique permettent de prélever du sang capillaire pour l'autosurveillance de paramètres sanguins. Des autopiqueurs munis de ces lancettes facilitent la piqûre. Ils existent à usage unique, regroupant autopiqueur et lancette rétractable en un seul produit ; ou rechargeables, par exemple avec un barillet de six lancettes (1,2). Il arrive que des patients utilisent incorrectement les autopiqueurs rechargeables, ce qui les expose à des contaminations microbiennes, comme le montre un signalement au programme Prescrire Éviter l'Évitable

Dispenser une forme locale d'acide fusidique : pour l'œil ou la peau ?

La prescription en dénomination commune internationale (DCI) est obligatoire en France depuis le 1er janvier 2015, facilitée par l'informatisation (1). Mentionner la DCI informe sur la classe thérapeutique des médicaments, facilite la communication entre soignants et limite le risque de confusion entre noms commerciaux de médicaments (2)

Discordances entre doses prescrites et graduations d'un dispositif doseur

Les formes buvables de médicament sont utiles dans diverses situations cliniques. Quand la forme buvable d'un médicament est conditionnée en flacon multidoses, la mesure des doses à prélever nécessite un dispositif doseur (1). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que certains dispositifs doseurs fournis dans la boîte sont sources d'erreurs de doses

Associations à doses fixes : sources d'embrouilles parfois nocives

Présentées comme plus pratiques pour les patients, les associations à doses fixes sont des médicaments contenant plusieurs substances actives dans une même forme pharmaceutique (1). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent des difficultés à identifier ce que contiennent ces associations, d'où des erreurs sur les substances ou leurs doses

Substitution d'un générique par un autre : des patients perturbés

En raison des économies attendues sur les dépenses de santé, les spécialités génériques (alias génériques) font l'objet de diverses mesures incitant les médecins à les prescrire, les pharmaciens à les dispenser et les patients à les utiliser (1). Cependant, même à bon escient, la substitution (princeps par générique ou génériques entre eux) perturbe certains patients et les expose à des confusions (2). Des signalements au programme Prescrire Éviter l'Évitable montrent que des erreurs surviennent lorsqu'un générique est remplacé par un autre au fil des délivrances à un patient

Contributions

Nombreux sont les abonnés attentifs qui enrichissent la réflexion et le contenu de Prescrire en partageant leurs expériences ou leurs points de vue. Par le biais d'un courrier, en proposant un texte pour la rubrique Forum, en postant un commentaire dans les programmes Prescrire d'amélioration des pratiques, ils encouragent la Rédaction à mieux faire

Gare à l'influence d'un contexte épidémique

Le raisonnement diagnostique est souvent probabiliste, fondé notamment sur la connaissance de diverses causes d'un trouble ou d'une maladie, leur fréquence respective, et la capacité discriminante des informations recueillies auprès d'un patient. Cependant, une hypothèse diagnostique qui paraît évidente s'avère parfois trompeuse. C'est ce que montre un cas de retard de diagnostic dans un contexte d'épidémie de dengue, reçu par le programme Prescrire Éviter l'Évitable