Pour prévenir l’inhalation de fibres d’amiante responsables de pathologies graves incurables, des normes d’empoussièrement à ne pas dépasser sont imposées dans les lieux de travail et dans l’environnement général. Les normes en vigueur en 2010 en France ont été élaborées en 1960, en se basant sur les instruments de mesure de l’époque, et ne prennent pas en compte les fibres fines d’amiante ni les fibres courtes.
L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a publié en 2009 une synthèse montrant que les fibres fines d’amiante ont un potentiel cancérogène avéré et les fibres courtes une dangerosité probable.
L’Afsset a proposé en conséquence de revoir à la baisse le seuil réglementaire ("valeur limite d’exposition" sur une heure) à ne pas dépasser dans l’environnement général, actuellement de 5 fibres par litre. Elle préconise de prendre en compte les fibres fines et d’établir une norme spécifique pour les fibres courtes.
Par ailleurs, l’Afsset a proposé de renforcer la protection en milieu professionnel : la "valeur limite d’exposition professionnelle" sur une heure maximale de 100 fibres par litre d’air prélevé passerait à 10 fibres par litre sur 8 heures. L’Afsset a proposé d’inclure dans cette norme les fibres fines, mais malheureusement pas les fibres courtes, dont l’effet cancérogène n’est pourtant pas écarté.
La trop longue histoire de la reconnaissance des dangers de l’amiante amène à s’interroger sur la validité de cette dernière recommandation.
©Prescrire 1er septembre 2010
"Empoussièrement par l'amiante : des normes insuffisantes pour la santé" Rev Prescrire 2010 ; 30 (323) : 705-707. (pdf, réservé aux abonnés)