À l’été 2010, deux études de plus ont confirmé que la rosiglitazone (Avandia° ; et associée à la metformine dans Avandamet°) expose les patients diabétiques à des risques cardiovasculaires accrus, à l’inverse de ce qu’on attend d’un traitement du diabète.
Une synthèse de 56 essais cliniques (35 000 patients) ayant évalué la rosiglitazone avec un suivi de plus de 24 semaines et rapportant des événements cardiovasculaires a confirmé un risque d’infarctus du myocarde augmenté de façon statistiquement significative.
Dans une étude des données d’une assurance maladie étatsunienne, par rapport à la pioglitazone (Actos°), la rosiglitazone a paru augmenter de façon statistiquement significative le risque d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque et de décès (on sait par ailleurs que la pioglitazone n'a pas d'efficacité démontrée en prévention cardiovasculaire).
Ces risques, et d'autres, étaient déjà visibles dans le dossier d'autorisation de mise sur le marché en 2002, et totalement injustifiés en l'absence de preuve d'efficacité en prévention des complications du diabète.
L’agence européenne des médicaments aura mis 8 ans à revenir sur sa décision malvenue d'autoriser la mise sur le marché de la rosiglitazone.
En pratique, patients et soignants ont intérêt à retenir que les médicaments sont parfois mis sur le marché de façon imprudente ou prématurée.
©Prescrire 1er octobre 2010
"Rosiglitazone : la triste saga continue" Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 742. (pdf, réservé aux abonnés)