Nouveauté commerciale ne doit pas être confondue avec progrès thérapeutique. Selon le bilan thérapeutique 2010 de Prescrire, les nouveaux médicaments de l’année ont rarement apporté quelque chose de meilleur pour les patients, et certains sont à écarter.
Même chez les patients atteints d’un cancer sans traitement satisfaisant, il vaut mieux parfois se passer des nouveaux traitements, quand ils sont sans bénéfice démontré pour les patients et ont des effets indésirables graves. Mieux vaut en rester aux traitements de référence, sans trop altérer la qualité de vie des patients par des effets indésirables, et tout en se concentrant sur des soins palliatifs de qualité.
Dans les pathologies cardiovasculaires, de nouveaux médicaments ont été commercialisés malgré l’absence d’intérêt démontré (association fixe de 2 antiagrégants notamment) ; ou sans qu’une efficacité en termes de réduction de la morbimortalité cardiovasculaire soit démontrée (association fixe d’antihypertenseurs) ; ou sans qu’ils aient plus d’efficacité démontrée que le traitement de référence (antiarythmique, anticoagulant, etc.). Certains ont une balance bénéfices-risques incertaine (rosuvastatine, Crestor° un hypocholestérolémiant).
Chez les patients diabétiques, quand un traitement médicamenteux est nécessaire, mieux vaut en rester aux traitements éprouvés (insuline, metformine (Glucophage ou autre), glibenclamide (Daonil° ou autre) selon le type de diabète). Les nouveautés telles que le liraglutide (Victoza°), la sitagliptine (Januvia° ou Xelevia°), la saxagliptine (Onglyza°), ou la pioglitazone (Actos°), sont à éviter en l’absence d’efficacité démontrée au-delà de la simple baisse de la glycémie, en raison de leurs effets indésirables nombreux et d'inconnues à long terme.
©Prescrire 1er janvier 2011
"Enrichir et mettre à jour sa panoplie pour mieux soigner. Le tri 2010" Rev Prescrire 2011 ; 31 (327) : 26-59. (pdf, réservé aux abonnés)