En France, le métoclopramide (Primpéran°) en solution buvable est autorisé chez les nourrissons et les enfants pour le traitement symptomatique des nausées et vomissements non dus à des médicaments anticancéreux.
En 2007, suite à des mésusages, des enfants ont été exposés à des surdoses de ce neuroleptique, sources d'effets neurologiques graves. Pour limiter ces surdoses, l'Agence française des produits de santé (Afssaps) a demandé à la firme de remplacer l'unique présentation de cette solution buvable avec un flacon compte-gouttes, par deux présentations distinctes : l'une destinée aux nourrissons et enfants de moins de 15 kg, l'autre aux enfants de 15 kg à 50 kg. Trois ans après, depuis octobre 2010, ces présentations sont devenues disponibles.
À l'occasion de ces changements, le bouchon en aluminium de chaque flacon, facile à dévisser, n'a pas été remplacé par un bouchon-sécurité. Cette insuffisance est particulièrement malvenue pour un neuroleptique aux effets indésirables graves en cas d'ingestion massive. Les graduations en kg de poids ne sont pas un bon choix. Elles ne permettent pas une adaptation fine des doses nécessaire pour certains malades. Par ailleurs les graduations de la seringue destinée aux enfants de moins de 15 kg sont difficilement lisibles.
Les conditionnements pédiatriques de Primpéran° buvable ont été insuffisamment améliorés et restent dangereux. Mieux vaut connaître les pièges auxquels ils exposent pour limiter les risques d'accidents. Et savoir se passer de ce médicament en cas de troubles bénins et passagers.
©Prescrire 1er février 2011
"Primpéran° buvable pédiatrique : nouveaux conditionnements mais des risques d’accidents" Rev Prescrire 2011 ; 31 (328) : 103. (pdf, réservé aux abonnés)