Chez les personnes n'ayant pas d'immunité contre le parasite Plasmodium falciparum, surtout les enfants, le paludisme est parfois grave, voire mortel. Dans certaines régions d’Asie du Sud-Est, quand la quinine est d’efficacité incertaine en raison de résistances possibles, l’artésunate intraveineux est le traitement qui a la meilleure balance bénéfices-risques en cas de paludisme grave.
En Afrique, un vaste essai mené dans 9 pays africains a comparé artésunate et quinine chez plus de 5 000 enfants de moins de 15 ans hospitalisés pour un paludisme grave.
La mortalité avant la sortie de l’hôpital a été de 10 % chez les enfants traités par l’artésunate contre 12,5 % chez les enfants traités par quinine.
Les effets indésirables rapportés ont été difficiles à distinguer de l’évolution d’un paludisme sévère. Aucun effet indésirable grave n’a été imputé aux médicaments.
Les effets indésirables répertoriés des dérivés de l’artésunate sont principalement : des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales), des prurits et éruptions cutanées, des troubles neurologiques, des troubles sanguins et des troubles cardiaques.
En pratique, en Afrique comme en Asie du Sud-Est, l’artésunate réduit plus la mortalité que la quinine en cas de paludisme grave, notamment chez les enfants. L’artésunate est à utiliser en premier choix dans tous les cas de paludisme grave.
©Prescrire 1er juin 2011
"Paludisme grave : l'artésunate est le traitement de référence" Rev Prescrire 2011 ; 31 (332) : 450. (pdf, réservé aux abonnés)